Confession d'une NON-accro au shopping [pv Ez] /!\ osé

À

mon grand soulagement, il finit par comprendre ce que j’essaie de lui faire comprendre avec force tandis que je supporte de plus en plus mal la vendeuse. Ezekiel trouve alors le moyen de l’éloigner sans problème malgré le regard définitivement hostile que la vendeuse lui jette. Je doute qu’elle croit réellement les derniers propos mais en tout cas, elle s’éloigne sans demander son reste, lissant une dernière fois quelques plis qui me semblent assez imaginaires en fait. Je sauterais presque au cou de mon sauveur si je n’avais pas cette retenue qui me fait agir sans débordements. Je souffle d’apaisement et peut regarder à quoi je ressemble. Je frissonne à la petite attention du mutant et tente d’envisager un style différent de celui de « sortie des égouts ». Ma silhouette me paraît tellement différente que j’ai bien du mal à discerner si ça me convient ou pas. Je fais une petite grimace parce que lui a un avis bien tranché mais en même temps, il aime bien ce style alors c’est facile. Ce que j’en pense si je lui réponds en toute franchise, c’est que je vais faire un arrêt cardiaque dans ce magasin tellement je ne suis pas à ma place ici. Je n’arrive même pas à lui donner un avis très clair sur ce que j’en pense et il a le droit à un « bah.. euh, je sais pas, c’est… ». Finalement, j’abandonne l’idée de communiquer correctement et vais essayer autre chose comme il me le dit. Sans se soucier le moins du monde de me bousculer, il entre dans la cabine d’essayage et me remet deux trois fringues en main,  je regarde ce que c’est et attends qu’il ressorte pour faire les essayages. J’enfile un à un les éléments et regarde le résultat avant de faire signe au styliste. Je n’ai pas à me plaindre du côté pratique car ça ira également pour ce genre d’habits mais par contre j’ai légèrement l’air d’une adolescente dans ce design de tête de mort toute ronde. Je tire un peu sur la jupe : je n’en ai jamais mis. Non ce n’était pas non plus dans mes habits préférés quand j’étais jeune et ça ne l’est toujours pas.  J’ouvre la porte de la cabine et attrape Ezekiel par le bras. J’observe les gens alentour et comme la cabine est tout de même suffisamment grande, je l’entraîne à l’intérieur.

- Je ressemble un peu à une gamine là dedans, non ?

Pourquoi est-ce si dur de s’habiller correctement. De nouveau, je tire sur le bord de la jupe par réflexe et observe mon camarade avec attention. C’est lui qui a voulu que l’on augmente le nombre de vêtements que je possède alors il supporte les choses avec moi, non ? Je me dandine d’un pied sur l’autre et lui jette des coups d’œil timides.

- Euh, j’ai vraiment du mal avec ces essayages Ezy. C’est pas dans mes habitudes de sagement me poser dans une cabine pour tester … je ne sais même pas quoi penser de ces fringues.

Je commence à tresser nerveusement mes cheveux et regarde mes bottines avec une certaine gêne. Handicapée par mon côtée "pas intégrée de la société", je suis encore toute chamboulée par les changements qui s'impose à moi et je sens que je perds pied.

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C’

est dans ces moments-ci qu’un simple «appelez-moi si besoin est » devenait la pire des choses que vous pouviez entendre dans la journée. Est-ce que cette femme est consciente qu’elle me fiche une trouille monumentale ? Je sais heureusement que si elle revient à l’assaut, je peux compter sur Ezekiel pour être suffisamment doué pour la faire fuir en prenant conscience qu’elle ne doit  pas insister. Finalement, je suis bien contente qu’il soit là et ne me laisse pas me débrouiller toute seule. Je l’entraîne dans la cabine d’essayage sans penser à mal… Moi je n’ai pas encore ce réflexe de penser que ça peut paraître louche aux yeux des autres. J’ai juste besoin de ses conseils c’est tout, il ne me vient pas un instant à l’esprit que les gens puissent penser à autre chose. Quand je lui dis que je me sens un peu habillée comme une enfant, il me dit d’attendre : il part chercher quelque chose de plus adapté. Ça me tranquillise qu’il écoute ce que je viens de dire et qu’il ne se ferme pas sur des idées premières. Je regarde ce qu’il a ramené et au premier coup d’œil c’est déjà un peu moins enfantin. J’acquiesce donc quand il me dit d’essayer et suis soulagée par ces essayages éprouvants à mon goût mais pas interminables. En revanche, je ne sais pas si je lui fais trop confiance mais si je peux voir avec lui, dans ce cas ça va. Même si ce n’est pas ma tasse de thé, je fais de mon mieux pour survivre et il comprend parfaitement.  

- Hn oui… Ben je sais pas si j’ai une grande confiance dans ce domaine-ci… ok ok.

J’enfile le débardeur et m’attaque ensuite au short. Ça non plus je n’en ai jamais porté mais ça me dérange moins et ça fait moins froufrou. Je me regarde avant de dire quoi que ce soit et déjà j’assume un peu plus mon accoutrement. Cela me dérangera moins de sortir dans cette tenue plutôt qu’avec une grosse tête de mort et une jupe courte malgré les leggings. J’entends une voix de dehors qui me fais sursauter. Elle commence à me courir sur le haricot celle-là. Je passe la tête par le rideau de la cabine et fronce les sourcils : ça devient du harcèlement là. Elle s’acharne à venir nous embêter mais je la vois repartir en s’excusant et cela suffit à me faire rire d’un air moqueur. C’est injuste pour elle qui ne fait que son boulot et que ses collègues semblent pousser à aller vers les ennuis en voyant que cette dernière se fait toujours rembarrer. Ou bien, deuxième option, elle est amoureuse de l’un de nous deux : la bonne blague… Je sors de la cabine et tapote l’épaule d’Ezy’.

- C’est mieux, non ? J’ai moins l’air d’une ado déjà…

Je fais des efforts pour ne pas être trop pessimiste, car même si j’aime mieux ce choix-ci, je ne suis pas pour autant devenue une fanatique des  magasins et je ne garantis pas que je le serais un jour. Déjà ça me complexe pas mal. Je souris à mon ami et soudain me rappelle de ce qu’il a dit.

- Central Park, tu veux aller là-bas ?

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ncore en train de jouer sur ce téléphone portable ? Décidément, il a des loisirs assez enfantins quand même mais c’est vrai que tout est toujours bon pour passer le temps quand on ne sait pas quoi faire. Je me permets néanmoins de le déranger et lui faire stopper son jeu pour qu’il donne son avis. J’attends son verdict et nous sommes légèrement d’accord sur le fait que cela convienne mieux mais j’aurais préféré qu’il s’arrête là parce que ces paroles me font immédiatement comprendre pourquoi il est interdit d’être deux dans la cabine d’essayage et je ne peux m’empêcher de regarder autour de nous pour voir si quelqu’un a entendu. Gênée, je me retourne rapidement dans la cabine pour revenir à mes premiers habits et garde les derniers essayés en main. Si cela sert ensuite de bases pour les prochains habits, ça devrait aller et je pense être capable de les porter. On ne s’en sort pas si mal donc. Je ressors pendant que mon camarade répond à ma question à propos de Central Park avant de rire doucement. Ayant mangé ce matin, je n’ai pas ressenti la faim mais c’est vrai qu’il doit à peu près être l’heure du déjeuner. Les gens commencent à retourner chez eux et une des vendeuses est partie prendre sa pause pour aller manger. Il ne reste que la vendeuse collante de tout à l’heure et sa supérieure qui l’observe en retrait.

- Oui, c’est toujours mieux que de rester enfermés.

J’acquiesce rapidement quand il me demande si on prend ces habits-ci et le suit jusqu’à la caisse où on nous demande si on a « trouvé notre bonheur ». Question ridicule : non, on a pris n’importe quoi mais on vient le payer quand même car nous sommes débiles. Les formules toutes faites comme cela, il faut arrêter, ça n’est pas crédible. Je ne dis rien et retourne avec Ezekiel jusqu’au véhicule stationné devant le magasin : direction l’appartement où l’on dépose le sachet. Je vais me changer très rapidement et revient : il faut que je m’habitue et ressort de l’appartement pour l’accompagner jusqu’au véhicule, différent cette fois. Donc… en fait, il sait conduire. Autant dire que j’ai les mains moites tellement je suis stressée de monter à ces côtés dans l’engin. Je m’installe tout de même et enclenche en deux secondes la ceinture de sécurité. Moi peur ? Non, ce n’est pas dans ma nature de trouillarde... Le bruit du moteur me fait m’agripper précautionneusement à la poignée sur le côté et je déglutis avant de répondre.

- Un psychopathe dans un bolide ? Oh non… j’ai aucune raison de m’inquiéter n’est-ce pas ?

En fait, je ne peux pas ne pas paniquer. C’est moi ou c’est bien la première fois que je le vois faire quelque chose par lui-même ? Du coup, non je ne suis pas des plus confiantes. Je crois que je vais fermer les yeux, histoire de ne pas trop voir la route… Je ne sais pas si je vais pouvoir manger si on arrive à destination. Si on arrive vivants...

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on, je ne suis pas malade à l’idée de me trouver dans un véhicule mais tout simplement parce que c’est lui qui conduit. Je sens qu’il fait exprès de prendre son temps et à côté, je stresse. Je ne regarde même pas droit devant, je me concentre sur mes genoux et je m’efforce de respirer normalement. Il démarre lentement, normalement et malgré cela je ne décrispe pas le moins du monde. Je ne m’inquiète pas, je panique. Je ne sais pas : déjà rien que le genre de la voiture ne me mets pas en confiance.  Et puis, comme on aurait pu s’y attendre, le trajet ne tarda pas à être pimenté par des accélérations un peu trop brutales à mon goût et je préfère fermer les yeux et plaquer mes mains en plus par-dessus pour ne pas angoisser plus que de raisons. Il doit bien s’amuser mais j’ai presque envie de vomir tant cela me secoue l’estomac. La vitesse ce n’est pas mon truc ! Tout ce qui est potentiellement dangereux et qui pouvaient m’amuser à l’époque, je m’en méfie aujourd’hui mais  la vitesse, je n’ai jamais aimé en particulier donc ce n’est pas maintenant que je vais apprécier. Quand enfin tout s’arrête, je mets un petit moment avant de me réadapter et fusille le conducteur du regard. Je l’attrape par sa chemise et le secoue.
- Je préfère marcher pendant des heures voire des jours si c’était nécessaire plutôt que de rentrer avec toi comme conducteur !

Je sors de la voiture en détachant promptement ma ceinture, claque la porte et fait quelques pas chancelants. L’air frais me fait du bien et je respire plus aisément à l’extérieur. Je me fiche bien de son stand de nourriture, je n’ai plus très faim en fait. Je veux juste un peu de calme, un peu moins d’émotions fortes pendant… allez cinq minutes quoi ! Déjà le shopping, ce n’était pas de tout repos mais là… Je regarde le par c et son étendue vaste, parcourue par des passants, des promeneurs. C’est vrai que quand il fait suffisamment bon, ça donne envie d’aller se balader.

- Va te chercher ton truc, moi j’ai besoin d’un peu de calme.

Non je ne suis pas fâchée, j'ai juste très mauvais caractère et là j'ai juste envie de l'étrangler. Oh bien entendu je vais lui pardonner comme je le fais si simplement avec lui mais attention, j'ai quand même bonne mémoire sur ce genre de détail.

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on désolé, je ne le digère pas sur le moment puisque je suis encore bien trop énervée pour pardonner. Je ne suis pas phobique, je n’apprécie juste pas ce que je ne maîtrise pas et cela je ne le contrôle pas. Et il faut dire que j’ai un peu peur de tout pour l’instant, il faut que j’apprenne à me libérer de ce détail. La vitesse restera néanmoins un élément que je n’aime pas et qui ne doit être utilisée que dans des cas précis. Voilà tout ! Le voir s’éloigner me fait du bien, je sais qu’il est vraiment embêté par ma réaction mais je profite de ce moment pour justement ne pas avoir à rejeter ma colère sur lui. Mauvaise habitude liée à de mauvaises fréquentations… Quand il revient, je ne dis pas un mot, je prends le repas qu’il me tend alors que je ne sais pas si je pourrais le manger et le laisse prendre ma main et la poser sur son bras malgré mon énervement encore récent. Nous ne parlons pas et je dois avoir un regard froid. Déjà quand je ne souris pas, les gens estiment que je fais la tête. Nous marchons un peu dans l’enceinte du parc, je le suis paisiblement en me concentrant sur du positif et finit par apaiser mon humeur. Le coin est réellement tranquille et je regarde les arbres alentour avec curiosité. On est à l’écart des promeneurs et je doute que quelqu’un mette spontanément les pieds ici en dehors d’un fouineur comme ce mutant que j’accompagne. Je m’assis par terre et observe le sol, jouant avec un brin d’herbe avant de m’arrêter brusquement. Je me suis déjà coupée une fois comme cela avec un brin d’herbe… je dois faire attention a où je mets mes mains désormais. Je regarde Ezekiel allongé tranquillement et observant le ciel. Sa forteresse de solitude, disait-il ? Il se réfugie ici de temps en temps ? Je souris lorsqu’il parle de sa « faiblesse » : je ne lui ai pas demandé alors que j’ai déjà pensé à cela mais, même si je suis curieuse, je ne préfère pas le savoir. C’est trop dangereux pour le moment.

- Bien sûr, je finirais bien par triompher en exploitant tes pires secrets, ta pire faiblesse …

Tandis qu’il passe un coup de fil, je lève la tête vers le ciel et devine des formes dans les nuages. Ça aussi c’est un bon moyen d’apaiser la colère. J’aime bien retomber en enfance, quand les choses n’étaient pas si compliquées. Je regardais parfois le vent changer la forme des nuages par la chambre de ma fenêtre. Ma mère ne prenait jamais le temps de jouer avec moi alors je devais m’occuper toute seule. Parfois elle avait quelques petites attentions dont je profitais le plus possible avant de retourner à ma solitude. Je lui ai beaucoup reproché de ne s’être réveillée qu’à l’adolescence mais elle était seule à m’éduquer aussi. C’est vrai que si j’y réfléchis bien, c’est sans doute parce qu’on ne s’occupait pas de moi que je suis parfois trop fière au point de solliciter de l’aide. Réalisant que c’est à moi que s’adresse la phrase de mon compagnon, je l’observe alors.

- Oui, c’est passé. C’est drôlement calme ici !

Je reste assise, mon repas sur mes genoux. Je n’y touche pas pour le moment, je suis plongée dans mes pensées. Je l’observe allongé ainsi à côté de moi. Je ne dévisage pas souvent quelqu’un et j’évite généralement de chercher à le faire. Avec Ezekiel, je ne regarde pas avec tant d’intérêt. Il me vient alors un sourire rasséréné par ce que je vois. Je le vois bien pour lui et mes cauchemars ne sont pas réels. Mon angoisse dans la voiture n’a pas changé ma vision des choses. Le voir comme cela me donne envie comme hier soir de glisser ma main dans ses cheveux. Mes cauchemars sont des ombres angoissantes que je laisse entre ses mains. Il est maître des ombres, non ? Je finis par boire un peu, je n’ai toujours pas faim par contre.

- J'avais dit que je n'avais pas faim au fait... Dis-moi, je vais finir par devenir un vrai fardeau pour toi en fait, si je te colle comme ça. dis-je en rigolant.

Je ne bosse pas, je vole. Donc en général, j'attire plus les ennuis qu'autre chose. En plus, je l'empêche de faire son job et je le torture sentimentalement parlant.

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