Le bonheur est toujours de courte durée

Après une organisation et des efforts acharnés, notre lune de miel se déroula finalement à merveille. Une véritable réussite même. C'était certainement l'une des premières fois que je réussi à m'organiser aussi bien et de façon aussi surprenante. Mon épouse était elle aussi très heureuse, c'était le principal. Je ne pouvais donc qu'être comblé également. Me rendant compte par la même occasion, que ne plus travailler, ni sauver le monde durant plusieurs jours peut être très plaisant. Lâcher la pression... Chose que je n'avais encore jamais fait et que j'eus le bonheur de connaître grâce à Susan, à ses côtés. Après avoir visité plusieurs grandes capitales du monde, la fin de notre délicieux voyage allait malheureusement bientôt toucher à sa fin. Une lune de miel qui risque néanmoins de se terminer tout aussi bien qu'elle avait commencé, à savoir, Hawaï. Les lieux sont encore plus beaux que sur une carte postale. Le retour à la réalité risque d'être plus difficile que prévu... Mais une chose après l'autre. Ce matin, c'était grasse matinée. Susan, elle, comme bien souvent, était déjà debout avant moi. Traversant le volet à moitié ouvert de la chambre, un agréable petit rayon de soleil me fit sortir de mon sommeil. C'était toujours bien plus appréciable de se réveiller ainsi plutôt qu'avec un réveil.

M'étirant de tout mon long sur le lit, je me rend effectivement compte que ma femme invisible a déjà vaqué à ses occupations. Tant pis pour un câlin matinal... Je soupire, avant de me donner du courage pour me séparer de ce lit incroyablement confortable. Je traine les pieds jusqu'à notre salle de bain pour m'y rincer un peu le visage. Après cela, je me rend jusqu'au salon où Susan avait disposé tout ce qu'il faut pour petit déjeuner. Une matinée de rêve... comme toutes les autres avant celle-ci. Malgré le fait que j'ai encore la tête dans le brouillard, j'offre un sourire des plus étincelant à mon épouse, qui elle l'est d'autant plus, même au réveil. M'avançant jusqu'à elle, encore à moitié endormi, je dépose un tendre baiser sur ses lèvres.

« Superbement bien... Et toi ? »

Je prend ensuite place prêt de la table, observant le déjeuner qu'elle nous a préparé avec émerveillement. Il n'y avait qu'elle pour être aussi motivé et intentionné dès le matin. Même si ce n'est pas la première fois qu'elle a ce genre d'intention, cela me touche toujours autant. Il est clair que, en revanche, elle avait le don d'être éveillé plus rapidement que moi et donc parfois de me bousculer un peu vite dès le matin. Malgré tout, je prenais sur moi et ne pouvais m'énerver face à une femme aussi parfaite et intentionné.

« J'en pense que c'est une très bonne idée... laisses moi juste un peu de temps pour ressusciter. Magnifique table ! »

Lui souriant tendrement, j'avais hâte de pouvoir passer une nouvelle journée auprès de Susan. Une journée "normale", comme n'importe qui passerait... Même si parfois, les 4 fantastiques me manquent. M'enfin, nous aurons déjà l'occasion de retrouver nos anciennes habitudes bien assez tôt. J'invite mon épouse à venir se poser à côté de moi, avant de commencer à me servir ce qu'il faut pour petit déjeuner.

« T'ai-je déjà dis à quel point mes chemises te vont à ravir ? »

Posant un instant mon regard sur elle, il est vrai qu'elle était encore plus séduisante et à croquer dans ce genre de tenue. On peut dire que cette lune de miel a réellement eu l'effet d'une bonne mise à jour dans notre couple, qui commençait sérieusement à en avoir besoin...

Plus nocturne que matinal, il est vrai qu'il m'a toujours fallu un certain temps pour émerger le matin. Pour certaine personne, c'est facile, mais pour moi... c'est comme si je devais faire de la corde à sauter avec m'être pris une enclume sur la tête. Bon n'exagérons rien bien sur... Là, en cet instant, c'était tout autre chose. Ma magnifique femme m'attendait et m'avait même préparé mon petit déjeuner fétiche. J'étais heureux, à peine réveillé. Cela faisait même plusieurs jours, depuis le début de notre lune de miel, que nous étions heureux et surtout sans la moindre pression sur les épaules. Tout du moins pour l'instant... Après avoir supporté des tas d'ennuis, il était temps de profiter des bonnes choses, de penser un peu à nous, à notre couple. Ce qui permis par la même occasion de me détacher du travail et de m'occuper un peu de ma femme. J'aimais la voir ainsi, toute souriante, joyeuse et... épanouis. Cela faisait si longtemps que je ne l'avais plus vu ainsi. Pour une fois, j'arrivais à mener à bien mon rôle de mari.

Je souris tendrement à Susan, lorsqu'elle me fit part de son impression concernant ce lieu. Elle avait raison, c'était vraiment comme si nous étions dans un autre monde, voir même pourquoi pas au paradis. Et je trouvais d'ailleurs que ma femme invisible jouait plutôt bien le rôle de l'ange. L'observant d'un air rêveur et admiratif, j'aimais beaucoup qu'elle porte mes chemises. Je ne me fis pas prier pour le lui dire d'ailleurs, ce qui ne manqua pas de la faire rougir. Mon sourire s'intensifia un instant, elle était terriblement craquante.

« Me moquer ? Comment le pourrai-je voyons... »

Mon sourire devint plus malicieux, l'accompagnant d'un petit clin d’œil histoire de continuer à la taquiner. La quittant quelques secondes des yeux, je commence ensuite à m'attaquer à mon petit déjeuner avec une certaine gourmandise. Commençant par boire quelques gorgées de café, histoire de me réveiller un peu plus, et d'avaler une bonne bouchée de pain tartiné de confiture de framboise. Tout ça, sans compter le fait que Susan commença quelques papouilles des plus agréables, ainsi que des baisers assez explicites qui me firent frissonner. Elle semblait d'humeur joueuse et cela ne me déplaisais pas le moins du monde. Je tente malgré tout, de me contenir et de rester concentrer sur la nourriture me faisant face. Ce qui n'étais pas chose facile... Surtout quand je la vis prendre la direction de notre chambre...

« Susan, tu es... »

Je fis une petite mine de chien battu, n'arrivant décidément pas à lui résister. Malgré le fait que j'ai un buffet royal juste devant moi, qui n'attendait qu'à être dévoré. Hors, il en était de même pour ma chère femme... Tournant finalement mon regard sur elle, je me lève de ma chaise, ayant toujours affiché sur mon visage ce petit air malicieux voir même presque coquin.

« ... terriblement diabolique ! »

J'étais faible. Oui. Prenant à mon tour la direction de la chambre, j'en profite pour dévorer Susan des yeux, avant de l'attraper d'un geste passionné par la taille afin de la rapprocher au plus près de moi et de l'embrasser langoureusement.

Après ces tendres et agréables échanges, j'étais encore plus motivé que jamais pour affronter cette journée. Même si ce mot est très exagéré pour l'occasion, car cela restait une simple journée de détente et de "vacance". Dont j'allais encore profiter avec ma femme et personne d'autre. Même si ce fut plus difficile que prévu pour moi de changer mes habitudes et de ne presque plus toucher à un seul objet électronique en plusieurs jours, à présent, j'y serais presque habitué. Aussi surprenant que cela puisse être, c'est vrai que je ne vivais pas plus mal comme cela finalement... Même si... ça me manquais. Mais le fait d'avoir pu laisser refroidir un peu mon cerveau et mes neurones, n'auront qu'un effet bénéfique sur moi et donc peut-être aussi mon travail, lors de notre retour. Malgré le fait que la reprise ne sera pas des plus simple non plus... Je me devais donc de me préparer à toute vitesse car mon épouse m'attendait de pied ferme. Tête en l'air et étourdi, j'avais plutôt intérêt à marcher au pas, limite comme à l'armée, histoire de faire attendre le moins possible Susan.

Une fois prêt, nous arrivâmes au marché local en quelques minutes seulement. Il avait foule et cela ne me plaisais pas vraiment. Mais j'avais promis à Susan qu'on irait et puis cela restait tout de même toujours très intéressant à visiter. Concentrer à vouloir trouver à tout prix des souvenirs pour Johnny et Ben, j'en avais le sourire aux lèvres. Et j'en profitais surtout pour en faire de même, pour elle. Lui trouvant un petit bracelet sympa, simple, fait à la main, mais qui je l'espère lui rappellerait nos derniers jours ici. En plus du pays lui-même. Continuant de profiter de chaque instant ensemble, main dans la main, un restaurant attira l'attention de Susan... et la mienne par la même occasion. A peine ai-je le temps de jeter un petit coup d'œil à carte, que mon épouse s'était déjà empressé d'entrer à l'intérieur. Allons bon... Levant un instant les yeux au ciel, je fini par suivre ses pas et n'en suis pas déçu pour autant. Bien au contraire même... Une vue magnifique s'offre à nous, ainsi qu'une très bonne table où s'installer, juste pour nos yeux doux, ou plutôt ceux de Susan. C'est donc un sourire joyeux aux lèvres, que je contemple le paysage, avant de m'attaquer aussi au menu.

« Tant que ce n'est pas que de cette ville dont tu es amoureuse, ça me va... »

Levant les yeux sur ma femme, un sourire malicieux prend forme sur mes lèvres. N'ayant pas pu résister très longtemps à l'envie de dire des bêtises. Ce qu'il y avait d'inscrit sur la carte donnait tout bonnement l'eau à la bouche.

« Je pense que Ben ne serait pas contre être ici, ni même contre être dans ce restaurant d'ailleurs. Il aurait commandé toute la carte... Quand à Johnny. Il n'y a pas suffisamment de boutiques de vêtements, ni de motos... il s'ennuierait. »

Mon sourire s'intensifia en pensant à eux. C'est vrai qu'ils me manquaient aussi, beaucoup. Mais je savais que nous allions pas trop tarder à les retrouver. Après avoir fait mon choix sur la carte, je repose celle-ci devant moi et noies mon regard dans celui de la belle blonde, glissant en douceur une de mes mains sur les siennes.

« Profitons à fond de ces derniers instants ensemble... Même s'ils ne seront certainement pas les derniers. »

Oui, maintenant que j'avais goûté au plaisir d'être plus présent dans mon couple et un peu plus détaché du travail, je tenais à maintenir ma promesse jusqu'au bout. Même si je resterai un accro du travail, disons que j'avais tout de même l'intention de ne pas retomber dans la même ivresse qu'auparavant. Ou du moins, essayer...

Comme toujours, Susan ne put s'empêcher de se faire un sang d'encre concernant Johnny et surtout son avenir. Il est vrai que malgré son expérience et tous les évènements qu'il a pu vivre ces dernières années, sa mentalité n'avait pas grandement mûrit. Peut-être sur certains points, sur lesquels Susan n'est pas forcément au courant de tout. Malgré tout, la tête brûlée de la famille restait toujours égal à lui-même. Et il fallait faire avec... Aussi étrange que cela puisse paraître, je m'y étais habitué, avec le temps. Il faut dire que c'est son frère et moi juste mon beau-frère et un ami. Connaissant une bonne partie de la vie de mon épouse, je pouvais comprendre sa façon de réagir vis-à-vis de lui et ne pouvait en revanche pas trop me permettre de la juger, n'ayant ni de frère ni de sœur. Et puis, c'était leurs histoires... pour le peu de fois où j'ai essayé de m'en mêler, cela avait le même effet que lorsqu'on balance de l'alcool sur une flamme.

Malgré tout, je tente de la soutenir du mieux que je peux et surtout de lui changer les idées. Nous n'allions pas manquer de retrouver nos anciennes habitudes d'ici peu. Il valait donc profiter un maximum du moment présent. Il semblerait d'ailleurs que mes mots arrivent à faire leur effet. Les plats arrivèrent ensuite sans trop tarder et l'instant romantique se poursuivit. Loin d'être déçu de ce délicieux déjeuner, j'eus pour idée d’entamer une petite balade en bord de mer. Nous faisant emprunter un chemin qui pourrait directement nous mener au port de la ville. Le coin était tranquille et déjà plus calme que tout à l'heure au marché. Profitant de ces minutes romantiques et apaisantes aux côtés de ma femme, main dans la main, nous arrivâmes au port au bout de quelques petites minutes à peine.

Mais à peine arrivé sur place, qu'un bruit assez inquiétant se fit entendre un peu plus loin dans notre dos. Tournant vivement les talons dans la direction du bruit, Susan en fit de même, inquiète. Plissant légèrement les yeux, je tente d'y voir quelque chose, mais rien en vu. Mais cela n'annonçait rien de bon, au vu de la panique que cela semblait provoquer.

« Allons voir ce qu'il se passe ! »

Tenant toujours fermement la main de mon épouse, je cours à ses côtés en direction du danger. Je fis en sorte de la garder au plus prêt de moi, la foule commençant à s'accumuler de plus en plus et risquant de nous séparer dans le courant. Craignant le pire, je tente de percevoir quelque chose au travers de la foule, sans lâcher la main de Susan.

« Tu vois quelque chose ? »

Tout comme pour Susan, un mauvais pressentiment s'empara de moi. Malgré tout, je tentais de garder mon calme et de réfléchir déjà à l'avance à plusieurs éventualité concernant ce qu'il nous attendait un peu plus loin. Pour l'heure, je ne voyais absolument pas ce qu'il se tramait, mais nous approchions du but et il ne valait mieux pas que j'use de mes pouvoirs de peur d'être remarqué. Disons que ce n'était ni le moment, ni l'endroit. Il valait que nous restions des personnes comme les autres, pour l'instant. Ou du moins, c'était mon avis et il semblerait que comme bien souvent, Susan était du même avis que moi. Nous échangeâmes d'ailleurs un regard des plus complices, n'ayant pas toujours la nécessité d'user de mots pour nous comprendre.

En ce instant, nous avions la possibilité de nous retirer tout en essayant de faire comme si de rien n'était, ou d'en savoir plus sur cette affaire. Sans aucune hésitation, c'est bien évidemment la seconde solution qui me vint en tête. Raison pour laquelle, je décide de pousser gentiment quelques personnes sur mon passage, histoire d'arriver jusqu'au premier rang. Les forces de l'ordre étaient rassemblés tout autour de la place, accompagné de quelques sentinelles. En son centre, un groupe de jeunes, dont la plupart semblaient effrayés alors que d'autres particulièrement sur les nerfs. Allant même jusqu'à s'en prendre à quelques agents. Certains d'entre eux firent même l'usage de pouvoirs... Malgré tout, aucun d'entre eux n'était de taille face aux forces de l'ordre, qui semblaient presque s'amuser de la situation.

Observant attentivement la scène, le visage froncé, je n'aimais pas du tout ce que je voyais... Autrement dit, de l'humiliation. Soudain, l'un des jeunes du groupe tenta de s'en prendre directement à l'un des miliciens. Malheureusement pour lui, il fut abattu sur le champ par les autres. De sang-froid. Sursautant légèrement sous l'effet d'une telle violence, je me mis soudainement à serrer les poings et les dents. Je ne comprenais pas vraiment ce qui était en train de se passer, mais ce que je suis en train de voir me dépasse...

« Il faut faire quelque chose Susan... »

Cela ne nous regardait peut-être pas ou risquait certainement de nous attirer des ennuis, mais je ne pouvais pas non plus rester les bras croisés et sans rien faire. Personne, parmi toute cette foule, ne semblait prête à bouger le petit doigt. Alors qu'ils sont en train de rire sur le cadavre de ce jeune mutant, les autres allaient très certainement s'apprêter à le venger. Ou bien peut-être qu'ils n'en auraient même pas le temps... Lorsque je vis les armes de tous les agents se braquer sur le groupe de jeunes mutants, je me mis à courir à toute vitesse dans leur direction. Avant d'user de mon pouvoir pour prendre la forme d'une sorte de "rideau de fer" et de leur servir de bouclier contre les balles. Ce qui fonctionna de justesse. Encore un peu et ils étaient tous mort...