Abyss J. Lorna - pursuit of happiness

Abyss ne pense que du bien de la Purge. On lui ordonne de trouver des mutants et elle s’exécute sans poser la moindre question. Peu importe leur sort, ce qu'il va leur arriver, s'ils vont mourir ou s'ils seront étudiés comme des cobayes. Si ceux qui l'ont "créés" ont tués sa soeur, son amie d'enfance Jodie, ils lui ont fait subir un lavage de cerveau, lui faisant croire que c'étaient les mutants qui l'avaient tués en la faisant horriblement souffrir. Elle déteste donc tout d'eux et ne veut qu'une chose : les exterminer...

Pour mettre fin à la purge ? Il faudrait trouver tous les mutants et les éliminer. Quand à son sort, elle n'en a aucune idée. Elle ne peut pas vivre comme un être humain normal. Ou du moins c'est ce qu'elle pense. Peut être retournera-t-elle au labo d'où elle vient en attendant une prochaine mission, peut être l'exécutera-t-on comme les autres mutants...

Je suis née dans un laboratoire au fin fond du Canada. Je faisais partie d’une expérience gouvernementale nommée « la Bulle ». Ma mère était un cobaye, on lui a implanté un embryon à l’ADN génétiquement modifié. Des femmes issues le plus souvent d'un milieu pauvre étaient payées pour servir de « couveuse » à des futurs monstres. Elles étaient une vingtaine, toutes jeunes et en pleine forme. Certains d’entre nous ne virent jamais le jour, d’autres sont nés avec des malformations, certains avaient un physique repoussant. Je suis un des 4 bébés à avoir survécu. Quand à celles qui nous mirent au monde, nuls ne sait ce qu'elles sont devenues, mais il est fort probable qu'elles ne soient jamais sorties du laboratoire ou du moins pas vivantes.. Nous étions donc quatre bébés génétiquement modifiés et viables. 4 bébés malchanceux que la vie n’allait pas gâter…

Je fus étudiée, « améliorée » durant toute mon enfance. Je n’ai jamais connu l’amour, la compassion ou l’amitié. Pour les scientifiques, je n’étais qu’une chose. Je fus élevée tel un soldat, entraînée à me battre, à servir sans rien dire, sans me révolter. Si je posais une question, j'étais battue. Je me suis très vite endurcie, devenant réservée et secrète, ne laissant filtrer aucune émotion ou sentiment. Régulièrement, on analysait mon sang, mon ADN mais également mes organes comme le cœur ou les poumons pour voir si j’avais des failles… Mais non, tout semblait fonctionner normalement. A 5 ans, j'avais endurée plus de douleur qu'un adulte n'en connaissait dans toute sa vie. A 10 ans, je ne réagissais plus aux seringues, aux coups... A 15 ans, mon seuil de résistance à la douleur était devenu très élevé. Éduquée comme un soldat, j’ai, durant toute mon enfance, suivit un entraînement quasi militaire, apprenant à me battre, à survivre dans des conditions dures. On m’apprenait également la vie du dehors, ce que faisaient les humains normaux pour pouvoir m’envoyer plus tard en mission. Les trois autres enfants issus de la même expérience subirent le même sort que moi. Ben, Jodie, Karl et moi étions comme une famille. Nous nous soutenions et nous nous aidions à tenir le coup.

Mes capacités se sont développées à l’adolescence. Ben et Karl eurent également des capacités particulières. Ben pouvait maîtriser le feu, Karl avait une force surhumaine. Jodie, elle, n’a pas su gérer ses capacités. Elle pouvait projeter des illusions aux personnes autour d’elle. A 17 ans, elle s’est enfuie et a semé un vent de panique autour d’elle. Où qu’elle allait, elle projetait ses pensées aux gens autour d’eux. Les gens devenaient fous et tout ce remue-ménage était dérangeant pour les scientifiques. Mes « capacités » se sont révélées assez instables. Je peux localiser les mutants, sentir leur présence, s’ils étaient proches ou non, si l’un d’eux étaient dans la pièce ou non… Le fonctionnement est assez simple. Le mutant dégage une énergie particulière que je peux ressentir. En me concentrant, je peux voir ce qu’ils voient, comme-ci j’étais dans leur tête : un bâtiment particulier, un nom de rue et il suffisait de s’y rendre pour trouver le mutant.
Puis, une autre capacité est arrivée récemment et il s’agit de ma capacité la plus intéressante. Lorsque je me trouve à proximité d’un mutant, je peux copier son pouvoir. J’ai découvert ce pouvoir lors d’un entraînement avec Ben. J’ai soudain réussi à contrôler la gerbe de feu qu’il a lancé à mon encontre et à la retourner contre lui. Mon corps ne garde pas cette capacité et je ne la retrouve que si je me situe à proximité d’un mutant. Je n’utilise que très peu cette capacité car elle me demande énormément d’énergie et me laisse complètement vidée. J’ai découvert également que je pouvais jouer avec les sensations des personnes. Je pouvais leur donner l’impression de bruler, de geler, de ressentir du plaisir, de la peur, du dégout ou d’autres sensations. Par exemple, une personne avait soudainement l’impression de bruler et ressentait de la douleur mais la brulure physique n’était pas présente. Seul son esprit souffrait, son corps lui, demeurait intact.


A 20 ans, j'ai été envoyée en mission pour la première fois. C'était une petite ville et j'ai été fascinée par ce que j'y ai vu. Très rapidement, j'ai su m'y adapter, me fondre dans la population comme n'importe quel humain. J'ai entièrement satisfait mes supérieurs et à partir de ce moment-là, je sus que je voulais découvrir encore plus de choses, plus de pays, et que le laboratoire ne suffirait plus à ma soif de connaissances…

A 23 ans, j’ai eu une petite fille et on me l’a enlevé quelques minutes après sa naissance. Je l’ai entraperçu, je l’ai entendu pleurer et puis plus rien. C’était il y a 5 ans. Une expérience de plus. Je n’étais rien de plus qu’un cobaye. Et oui, c’était intéressant de voir ce qu’un être génétiquement modifié pouvait engendrer comme enfant, un monstre ou un être tout à fait normal ? Je l’ai aperçu un jour dans les couloirs du laboratoire, une petite blonde accompagnée d’un scientifique. C’était elle, je le savais, c’était ma fille. En la voyant, j’ai ressenti un pincement au cœur, était-ce de l’amour maternel ? J’ai cherché à la revoir mais sans succès. Un des gardes m’a dit qu’elle était exceptionnelle et dotait de grands dons. Je n’en ai jamais su plus mais je ne l’ai jamais oubliée. Son père était Ben, mon ami d’enfance, Ben que les scientifiques avaient le plus grand mal à maîtriser et qui était le plus rebelle de nous tous.

On m’a plus régulièrement envoyé en mission après cela. Je m’infiltrais au sein de la ville, apprenais à avoir un comportement normal, à agir comme-ci j’étais une personne tout à fait normale et pas un être élevé comme un rat de laboratoire. J'y ai appris à séduire, à mentir, à feindre des sentiments que je n'avais pas et à manipuler les autres. En réalité, je ne vivais que pour une chose : réussir mes missions. J’étais un parfait petit soldat. On m'avait élevé ainsi et c'est ainsi que j'étais désormais. La plupart du temps, on m’envoyait en reconnaissance pour situer des mutants qu’on éliminait par la suite. Et puis, un jour, on me demanda de retrouver un mutant. Je n’eus pas de mal à le localiser, sa puissance énergétique était forte. Je le localisai dans un bar. Apparemment il ou elle travaillait comme serveur. Je me rendis sur place avec une équipe et me rendit compte de mon erreur au moment où ils le tuèrent. Ce fut sous mes yeux que mon amie Jodie perdit la vie. Elle qui s’était  échappée lorsqu’elle avait 17 ans, avait réussie à refaire sa vie, et par ma faute, elle venait de mourir. Ils l’avaient retrouvé grâce à moi… Lorsque je vis son corps dans cette ruelle sombre, une fissure s’est faite en moi et je me suis écroulée sur elle. J'ai hurlé et cherché à tuer les soldats qui m'accompagnaient. J’ai voulu m’enfuir mais on m’a rattrapé. J’ai subi un lavage de cerveau et désormais dans mes souvenirs, ce sont les mutants qui ont tués Jodie. Cela n’a fait qu’accroitre ma haine contre eux.

Puis, on est venu me chercher au fond de ma cellule où je passais mes journées lorsque je n’étais pas en mission ou en entraînement. Je pensais que l’on allait m’envoyer en mission mais non, il n’en était rien. Le laboratoire avait décidé de se séparer de moi, me vendant à ce qu’ils appelaient « la purge ».
Une nouvelle mission, une nouvelle affectation, me voilà partie, quittant ce lieu où j’avais passé 28 ans… Mon seul regret, laissé derrière moi ce petit être, cette fille que je connais si mal et qui pourtant est la chaire de ma chaire, mais je suis impatiente à l’idée d’exterminer ceux que je pensais coupable du meurtre de ma sœur : les mutants...