Alastor de Dame - Do you really think I'm spooky ?

Approuvé est un terme qu'Alastor ne connait que très peu. Il n'arrive pas même à approuver son propre travail, tellement amateur de perfection s'il en est. Tout ce qu'Alastor peut dire, c'est que si ce gouvernement a fait stopper la Purge, alors il ne peut être que de meilleur qualité que celui qui a laissé une telle horreur se propager au point de créer un sentiment de Terreur...semblable à la période de Terreur que connu la France à la suite de la Révolution mais hum hum...Alastor s'égare. En tant que nouvel arrivant sur le continent, Alastor serait bien mal avisé d'être contre le gouvernement qui l'acceuille ainsi. Surtout après une période aussi difficile que celle qu'ils ont tous traversé.

Alastor n'a jamais été en contact avec ces gens que les autres disaient si différent du plus commun des mortels. Humain ou Mutant, qu'importe à Alastor. Il n'a envie de croiser ni l'un ni l'autre. Cependant, il aurait été stupide de dire qu'il avait été ignorant de tout ce qu'il s'était passé. Bien que n'ayant pas l'électicité (et par ce fait la télé), Alastor était un grand lecteur de journaux et n'avait pas pu passer à côté de cette information tournant en boucle. Il recevait également des lettres d'un de ses plus proches amis habitant dans la...Cité de la Pomme. Alastor a donc été un observateur lointain de la Purge. A travers les lettres que son ami lui envoyer, ce n'est pas une bien belle image qu'il avait des mutants. De plus, la dernière lettre qu'il reçut des Etats-Unis fut une lettre de la femme de son ami, ce dernier mort. Les Mutants ? Il s'imaginait tout naïvement que le plus grand problème avait été cette stupide Purge attisseuse de haine et de violence. La Purge n'était plus, tout problème la concernant également.

Alastor ne peut pas croire une seule seconde à la solitude de l'être humain dans l'univers. C'est le premier à croire à des théories complotistes, à rejoindre des groupes de discussions dans des caves étranges pour discuter des aliens. C'était en tout cas une grande partie de sa jeunesse. Bien qu'il ne soit plus un grand habitué des réunions de réflexions, il ne perd pas espoir qu'un jour, toutes ses idées soient réelles. Tout ceci est une partie de lui dont il ne parle pas beaucoup, par peur de passer pour un fou devant le peu des gens qu'il accepte de croiser. On pourrait croire que ce que pensent les autres de lui ne l'importe pas, mais c'est pourtant tout le contraire. Mais un beau jour, cette fameuse Une de journal passa entre les mains d'Alastor. Et ce jour-là fut comme un merveilleux cadeau. Il avait appris que les aliens existaient réellement. Inutile de vous dire combien il fut insupportable de bonheur durant la semaine qui suivit cette information.

 
Comment commencer cette histoire ? C'est une question qu'aurait très bien pu se poser Alastor devant le mémoire de sa vie. Un projet qu'il avait eu depuis sa cinquantaine passée. Ecrire tout ce que sa vie avait pu être. Décrire comment il était né dans ce même château qu'il habitait depuis toujours. Un 3 Janvier 1959, alors que la neige tombait dans les hauteurs des montagnes d'Auvergne. Sa famille n'était pas la plus parfaite des familles, mais elle tenait debout. Enfant unique, il fut élevé dans l'amour mais également une certaine idée de la société qui n'était malheureusement pas celle de son époque. Son père, historien, ne tarda pas à faire réveiller en lui la vocation de tout ce qui pouvait être ancien et exigea de lui des notes impeccables dans toutes ces matières essentielles à ses yeux. Il n'eut alors aucun inconvénient à ce qu'Alastor ait des zéros dans les mathématiques et le sport tant qu'il avait des vingts dans toutes les autres matières. Solitaire et très renfermé sur ses bouquins, Alastor fut donc très vite reconnu comme étant le premier de la classe. Il en faut toujours un, vous me direz. Mais qu'importe. La formation très patriarcale de sa famille n'aida pas à assouplir son tempérament assez brusque. Aussi renvoyait-il de toute façon rapidement tous ceux qui essayaient de lui parler, spécifiquement les filles. Eut-il des romances durant son collège ? Il n'était absolument pas du genre à exprimer ses sentiments, préfèrent les mettre sur papier, ou les vivre au travers les livres. Cependant, lire Bel-Ami était-il bien conseillé ? Les pièces de théâtre tel que Phèdre ou Roméo et Juliette était une si préférable éducation romantique, et Alastor ne tarda pas à les dévorer. Ses passions amoureuses, se développant et mourant aussitôt par la force de sa volonté, ne s'étendirent donc jamais plus loin que le fantasme rêveur et idéalisé d'une page de livre. Durant sa jeune scolarité (comprendre collège et lycée), il se sociabilisa tout de même un minimum. Assez pour rejoindre un groupe d'élève un peu comme lui, des marginaux qui croyaient en des extra-terrestres et des complots gouvernementaux. Inutile de dire qu'il y avait un poster "I want to believe" dans la cave qui leur servait à se retrouver ensemble. C'était comme une bulle d'air pour Alastor. Mais la vie est loin d'être comme dans les romans, et Alastor le découvrit bien assez tôt. Quand il quitta le lycée avec un bac en poche, toujours parmi les meilleurs de sa génération, il dut changer de région. Sortir de son château et dire au revoir à ses vieux parents pour aller dans une école supérieure. Avoir une éducation qui lui permettrait de réaliser son rêve et celui de son père. Qu'Alastor devienne archéologue. Aussi le jeune homme changea de logement, il troqua ses pierres contre un placo mal insonorisé. Ses soirées d'ordinaire calme furent remplacé par le tumulte des soirées qui se passaient autour de lui. Rapidement, il y fut entraîné sans réellement comprendre ce qui lui arrivait. La boisson trouva en lui un ami particulièrement attentif, l'aidant curieusement à soigner son "mal du pays". Extraverti, il ne l'était qu'après quelques verres. Si jamais quelques aventures il eut durant ces longues années d'études, ce n'était jamais rien de bien agréable et toujours loin de tout ce qu'il avait toujours rêvé. Ce fut durant ces années de contact humains qu'il comprit la déchéance de l'humanité. Qu'il comprit aussi que la vie n'était pas comme dans les livres, et qu'elle ne le serait jamais. La dépression guetta le pauvre Alastor après cette âpre découverte. Les faux amis qu'il s'était fait ne comprenaient pas le mal qui s'emparait de lui. Après tout c'était normal que la vie n'était pas comme dans les livres ! Mais Alastor n'arrivait pas à se faire à cette idée. Il souffrait de ne plus être dans son château, de ne plus s'aveugler d'illusions. Durant les dernières années de ses études, il ne bougea pas de son appartement. Allant à quelques cours de temps à en temps, il fut assez présent pour ne pas inquiéter ses parents mais suffisamment absent pour ne jamais voir personne. Il ne voulait plus. Les gens le dégoûtaient au plus haut point. Toute cette débauche auquel il avait lui-même participait l’écœurer. Les erreurs de jeunesse, que voulez-vous. Il lui manquait le temps où il retrouvait les fous de l'école pour lancer des théories toutes plus folles les unes que les autres. Mais ce fut la mort de ses parents qui le ramenèrent à la demeure familiale. Tout deux morts dans un accident de voiture, Alastor en profita pour dire adieu à la ville, adieu à ses monstres. Désormais détenteur du château, Monsieur De Dame ne trouva plus l'utilité de s'en aller. Ici il resterait, et ici pour toujours. Grâce à ses longues études en Histoire dans le but d'obtenir un doctorat en archéologie, trouver un métier dans ce domaine ne fut pas difficile. Mais on trouva toujours le moyen de lui refuser les plus grosses responsabilités. De toute façon, Alastor ne les voulait pas. Diriger une équipe n'était pas dans ses cordes, il s'en rendait bien compte. Moins il était avec les autres, mieux il se portait. Aussi ne broncha-t-il pas quand il fut posté comme assistant. Ce n'était pas non plus le métier le plus solitaire du monde, loin de là, mais c'était toujours ça. Il était proche de ce qu'il voulait. L'Ancien Temps. Un beau jour, ou un mauvais selon lui, on l'informa sans beaucoup de tact qu'il allait devoir partir. Partir dans une nouvelle équipe ? Oui. Mais il reste en Auvergne ? Non. Sans lui donner aucun choix, on lui signifia juste que des personnes très haut placé dans l'univers de l'archéologie avaient déclaré que ses connaissances étaient très importantes et ne pouvaient être laissé dans le noir d'un pauvre région de France. Il serait envoyé à New York pour être sous le commandement d'un certain "Grant" sans savoir exactement qui s'était. On lui avait juste dit que c'était l'une des plus grandes pointes en matière d'archéologie, et ce dans le monde entier. Intéressant, déjà. Mais ce fut avec une grande douleur qu'Alastor fit ses bagages. Cela s'était très mal passé la dernière fois qu'il avait quitté sa région, il y avait maintenant plus de vingt ans. Surtout que ce n'était pas n'importe quel ville. New York. New York, oui cette ville où est mort l'un de ses plus vieil amis, à cause de la Purge. En avait-il peur ? Pas vraiment. Car d'après ce qu'il avait lu dans les journaux, l'affaire avait été calmé par le nouveau gouvernement. Il conservait tout de même un arrière gout amer et se dit qu'il pourrait au moins lui dire adieu sur sa tombe. Une nouvelle page de sa vie allait s'écrire. Peut-être était-ce le changement qu'il attendait afin qu'enfin, sa vie devienne digne d'un roman ?