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How do you measure, measure a year ? In cups of coffee ?

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Mer 13 Mai 2015 - 3:22
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Les pulsations retrouvées de New-York m'avais maintenu éveillée. A quatre heures je quittai mon motel, appareil photo à la main en quête d’événements insolites. J'avais arpenté la ville, puis sentant la fatigue me gagner, avais traversé Time Square jusqu'à l'enseigne salvatrice et toujours illuminée de Starbuck.
Après avoir grandit dans un ranch et des années d’entraînement X-Men, je devrais avoir prit des habitudes alimentaires saines, mais ce n'est pas toujours le cas. Ne vous y trompez pas, j'aime les salades et les fruits mais il y' a une raison pour laquelle Bobby Drake et moi nous entendons si bien. Je l'admet, il y' a plus d'une raison, mais ne minimisons pas le rôle de la junk-food. Sans épiloguer, je suis une accro du Starbuck.
J'entre dans le café, désert à six heures à peine. Avec ces grands néons artificiels et ses sièges de cuirs cette salle a des relents de thriller adolescent. Satisfaite par l'ambiance je secoue la tête, une mèche noire retombant sur mon front.
Je m'accoude au comptoir, discutant quelques instants avec la serveuse. On plaisante un peu, mais elle est agréable. C'est sur qu'en travaillant à de tels horaires elle doit voir du beau monde et n'est pas alarmée par la présence d'oiseau de nuit dans mon genre.

Je m'installe à une table reculée, profitant de la banquette capitonnée, déposant mes papiers, mon double cinnamon latte et mes muffins sur la table.
A l'horizon, derrière la forêt de buildings, les premières éclaircies apparaissent dans le ciel encore sombre. C'est mon moment favori, entre chien et loup, quand la nuit tiens encore sur ses positions, la lune pâle dans le ciel et que je suis la seule fille dehors, la première à croire au jour.
J'installe la tablette et y transfert mes derniers clichés. J'observe, je sélectionne. Le Starbuck se remplit et se vide peu à peu. Les jogger, les infirmiers/ières, les agents de sécurité, les étudiants et les businesswoman passent et trépassent par les portes vitrées dans le seul but d'obtenir leur shot sacré de caféine.
Les minutes filent. Je poste mes meilleures photos sur mon blog d'art :polluxonhisway.
Je souris. Je n'ai rien écrit ou photographié en des mois et étalé devant mes yeux se trouvent les preuves des changements de New-York.

Un bâtiment affichant des impactes de balles, les "nouveaux" immeubles d'Hell's Kitchen tagués de slogans contre les mutants, la façade d'un building dans le Bronx recouverte d'une fresque montrant le Howling Commando et Captain America les menant, le masque baissé et le bouclier en l'air; ses cheveux clairs en contraste avec le fond noir.
Je m'apaise, sirotant mon café en regardant l'aube se lever sur Time Square.

Et dire qu'il y' a un an je quittais l'Institut direction le Minnesota. Laissant New-York, pensant n' y jamais revenir. Puis le tourbillon événementiel s'était enclenché : Le S.H.I.E.L.D, l'Université, la Grande Purge.
Je soupirais, c'est fou comme le temps passe. Et me revoilà dans la ville qui ne dort jamais, dans mes fringues sombres et mon perfecto violet, on croirai les choses à la même place.

Comment mesure t-on une année dans une vie ?
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Mer 13 Mai 2015 - 11:04
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How do you measure, measure a year ? In cups of coffee ?
Feat. Phillys Smith

Tic, tac. Lentement les minutes défilent tandis que le réveil affiche résolument 5h45. Allongée sur mon lit depuis cinq heures, je suis là à me demander si je pourrais de nouveau trouver le sommeil tout en contemplant la vue du ciel changeant par la baie vitrée, à la recherche d'un espoir diffus dans les affres de la nuit. Peine perdue, je devrais pourtant le savoir.
Je reste silencieuse, attendant de voir les premiers rayons paraître, rejouant des scènes dans ma mémoire. Toujours les mêmes. Les cauchemars ont pris la place depuis trop longtemps que je me souvienne encore de ce que signifie le mot rêve ; je me contente à présent d'imaginer un monde nouveau lorsque je suis éveillée. Heureusement pour ma santé mentale, devant moi s'étend un beau paysage, et mon coté artiste ne peut rester insensible face à ce ciel qui ne m'a jamais parut plus proche. Si je voulais en finir, sauter serait une excellente idée, impossible de se manquer à cette hauteur. Un sourire passe sur mes lèvres en pensant au fait que si Az' s'est installé ici, c'est sûrement parce qu'ainsi, il était plus proche de ses Dieux.
5h47, les secondes défilent toujours aussi lentement et un soupir sort d'entre mes lèvres. Si vous vous demandez quel est l'ennemi naturel du monde entier, je vous répondrais bien volontiers que ce n'est ni les extra-terrestres armés jusqu'aux dents, ni les mutants, pas plus que les maudits et vils choux de Bruxelles. Juste, le temps.

Je me redresse sur ma couche, portant désormais attention aux bruits extérieurs. Az' est en train de se faire un café, sûrement a t-il encore la tronche du scrat explosé contre une vitre - façon amusante pour dire qu'il n'est pas réveillé du tout. Fandral doit certainement encore dormir, et Neil … Peut-être que mon père adoptif dort aussi ? A moins qu'il ne soit occupé avec l'une de ses conquêtes de nuit, et dans ce cas, inutile d'aller lui faire un câlin. C'est bête, j'en aurais eu besoin. Je secoue la tête, priant encore et toujours pour qu'Allen revienne, avant de lever mes petites fesses de sous la couette pour partir me doucher. Ce qui est pratique, quand on habite chez Az', c'est qu'en plus d'avoir des murs insonorisés – outre ma chambre - on a pas de problème de timing avec la salle de bain – il y'en a une par chambre. Je mets une quarantaine de minutes avant de sortir, le temps de me raser correctement, laver ma tignasse et la sécher proprement puis, en enfin, me maquiller un peu. Bruit d'une porte qui claque lorsque je reviens dans ma chambre prête : ça y'est, Azraël vient de partir. Avec le moins de bruits possible je m'habille d'un jean bleu clair, de converses et d'une chemise à carreau rouge ouverte sur un débardeur noir, j'attrape mes affaires – mon sac avec la petite peluche panda et tout mon bric à brac d'artiste à l'intérieur, à savoir mes lunettes de soleil relevées sur ma tête, crème solaire, porte monnaie, pack de survie, sucettes, plaid, ce genre de choses -, avant de sourire à la photo de ma mère au passage puis filer dans la cuisine prendre quelques cookies faits la veille. Je griffonne un mot à l'attention de mon oncle et ma tulipe préférée « Bonjour ! Pas d'inquiétude, je suis sortie. Je vous aime, je rentre pour midi », et je file aussi sec. Habituellement, je serais dehors depuis 5h30 tapante pour un jogging matinal, mais pour une fois je n'avais pas envie de courir. J'ai plutôt envie de flâner dans les rues, ressentir la chaleur qui arrive sur ma peau, contempler la naissance du petit jour, les passants pressés, la nature s'éveiller et évoluer au contact de la folie humaine.

Je marche sans penser où je vais, passant devant Central Park par la 5ème Avenue plutôt que part la Madison Avenue, descendant en direction du MoMA, regardant autour de moi la vie se démener. Vivre dans l'Upper East Side a quelque chose de déroutant, surtout lorsque l'on vient d'un petit appart' d'un quartier plus pauvre. Ceci dit, je ne vais pas m'en plaindre : je suis à quelques minutes de la statue en bronze d'Alice in Wonderland.
Un sourire s'échappe lorsque je vois enfin les couleurs du ciel changer, s'éclairer de lueurs nouvelles. La faim se réveille avec le beau temps, et je continue ma route, entrant dans le Theater District, bifurquant à laW. 56ème Street après être passée de la Trump Tower, avant de finalement bifurquer de nouveau pour descendre la 7eme Avenue. Je me souviens encore de ma mère qui adorait par dessus l'un des starbucks de Times Square, et c'est là que j'ai décidé de me poser.
Le temps défile encore, mais je ne regarde pas mon portable – je sais qu'il doit être approximativement 7h20, 7h25. Hypnotisée par mon chemin, je savoure chaque seconde, profitant de la chaleur qui monte peu à peu, de la brise sur ma peau douce. La fatigue accumulée n'est plus qu'un souvenir jusqu'au prochain sursaut de conscience, et si il fait si beau temps que prévu, sûrement irait-je faire la sieste dans Central Park l'après midi au lieu de bosser mes cours, en prime de prendre quelques photos ou croquer certaines personnes. Dans ma rêverie, je manque de rentrer dans un homme en costard, mais je n'ai pas le temps de m'excuser qu'il a déjà repris sa route. Moi je m'arrête, mon cerveau enregistre l'information, et mes yeux accrochent soudainement la couleur insolite d'un perfecto violet qui me rappelle quelque chose.
Je lève un peu plus les yeux, intriguée, vers la fille planquée derrière l'ordi, son café sur le coté. Serait-ce possible que … ? Bon sang … Phi ? Ma Phi ? Non … Si ? Par Odin et sa clique !
Évidemment Eilis, ne soit pas stupide. Ce n'est pas parce que tu as vu ton ancienne babysitter mourir sous tes yeux à ton époque qu'elle ne peut plus l'être ici. Je mords la lèvre, mon cerveau s'amusant à me balancer dans la tronche des souvenirs doux à l'odeur de paille fraîche, pâturages, cuir et mustang. Les larmes me monteraient presque aux yeux si je les laissais faire. Mais sauter au coup de quelqu'un que l'on a pas revu vivant depuis l'équivalent d'une année – enfin pour moi –, avec l'apparence d'une ado de 19 ans pourrait être mal perçue par celle qui ne doit se souvenir que d'une forme enjouée et miniature de ma personne. Et puis si ça se trouve, ce n'est même pas elle …

Un pas en avant, un pas en arrière, les rues sont désormais occupées par une foule de monde et je finis par me décider lorsque mon ventre grogne. Au pire, je passerais pour une idiote, au mieux pour une folle, et dans tous les cas j'aurais un chocolat chaud avec de la chantilly. Je traverse donc, pour aller interpeller l'inconnue, le coeur battant d'un espoir fou.
« Hm. Excusez-moi … Seriez-vous par hasard … Phillys Smith ? » La Phillys Smith qui m'a appris à monter à poney et avec qui j'ai fait du cheval à cru ? La Phillys Smith avec qui j'ai appris à danser sur des musiques country ? La Phillys Smith qui m'a offert un bracelet que je porte toujours ? Phi ? Ma Phi ?


FICHE ET CODES PAR BROADSWORD & SHADOW.
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Mer 27 Mai 2015 - 23:42
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Le soleil est levé à présent.
Il darde, indolent, ses rayons sur les bâtiments alentours. Sa silhouette lumineuse se dresse lentement entre les immeubles, baignant la rue d'un camaïeu de rouges.
Moi, je reste insensible face à ce spectacle.
C'est vrai ça ne vaut pas le Kansas, ni même le parc de l'Institut. La ville du jour me laisse placide, je suis plus proche de la New York nocturne, palais  d'acier et de verre pour la Lune et les astres.
De verre et d'acier, de sang et de ciment aussi.
Les yeux dans le vague, je laisse mon regard errer au dehors, capter le visage ou les ombres de quelques inconnus. Le ciel est maintenant clair, les rues bondées.
Je pourrais sortir, photographier, calculer et théoriser : la beauté, l'horreur, l'amour, la haine et les milles nuances entre toutes ces choses. Je reste là, dans cette banquette Starbuck en simili cuir. Je sirote mon latte. Le temps semble se ralentir.
Les paupières closes, je laisse les rayons jouer sur mes pommettes hautes, dans mes folles mèches corbeaux. A l'abri derrière ma machine je découvre la New-York diurne, les yeux fermés.
Quelque chose m'irrite soudain.
Un frisson glacé se répand dans mon dos.
De l'électricité statique file le long de mon échine, faisant se dresser mes cheveux sur ma nuque. C'est cette même sensation lorsque, enfant, vous collez votre langue à une pile. Qu'une chose vous observe, inaccessible au coin de votre œil, dans l'ombre.
Je me raidit, ma précédente sérénité aux orties. Je laisse courir des étincelles le long de mes doigts. Prête à réagir.
On pourrais penser que je suis paranoïaque. C'est vrai, sous mon apparente placidité je suis loin d'être prosaïque. Je suis à fleur de peau, une bombe à retardement. Après toutes les (bonnes et les mauvaises, mais surtout les mauvaises) choses qui se sont produites dans ma vie ces dernières années, je refuse de me faire avoir comme une bleue. Au nom de la théorie de la relativité et de Benjamin Francklin, je le jure moi Phillys Joy Smith : je ne me laisserai pas rouler dans la farine.
Alors oui, quelque soit l'individu qui me regarde, je reste prudente. J'ai eu mon quota de péripéties pour les trois prochaines décennies.

Vous connaissez l'adage : "Quand le vin est tiré il faut le boire." De même " La peur de la soif, devant le puits plein a déjà le goût de la soif. "

Je me sens un peu poète ce matin. New-York a ce pouvoir de transformer les plus septiques en rêveur éveillé.
Et les insomnies ça me connaît. Autrement dit : pas de repos pour les héros;
Phillys ouvre donc ces fenêtres condamnées barbouillées d’eyelineur qui te servent de paupières et laisse entrer le jour.
La lumière du levant m'aveugle un instant tandis qu'une voix féminine m'interpelle. L'éclat se perd dans les mèches chocolat de l'inconnue, qui apparaît, auréolée de soleil.
Et visiblement cette méconnaissance est à sens unique. Elle me connaît. Mais comment ? Sans vouloir l'offenser, je ne suis moi même pas du genre à juger sur les apparences, elle ne semble pas le type de personne qui aurait lu l'un des pavés que sont mes thèses. Et quoi autrement ? Je n'oublie pas aisément un visage, et cette demoiselle ne me rappelle personne de l'Université, de l'Institut, ou du S.H.I.E.L.D. Pourtant je le jure, elle a une présence étrange : l'aura de saveurs oubliés, quelque chose de ces vieilles photos. Si, vous savez, celles que l'on retrouve, étonnée, l'été d'après dans une chemise ou au fond d'une boîte à chaussures. Ces mêmes photographies seules témoins de ces moments d'innocences. Ceux que vous avez volé au temps.
Il y' a définitivement un truc, dans la façon dont elle sourit. On dirait de l'appréhension comme si elle attendait un signe de ma part. Mais que voudrait-elle de moi ? De Phillys J. Smith, génie mécanique méconnu, championne d'informatique et mutante électrique. Je suis une personnalité éclectique mais nous ne nous connaissons pas, n'est-ce pas ?
A la scruter pourtant, durant ces quelques secondes qui s'allongent comme des heures pour mon esprit élevé, il y' a bien du scabreux. Au sens premier du terme : comme si je grattais la surface d'un objet oxydé sans parvenir au métal pure.
Et c'est une honte vraiment quand toutes les preuves sont  déposées à vos pieds, de ne pas parvenir à saisir la vérité. Je la saisit pourtant la vision étalonnée sous mes yeux me faisant voyager à travers le temps.



Je suis assise, en équilibre, sur une barrière de bois poussiéreuse. Mes jambes pendent dans le vide, alourdies par mes ranger. Je me balance légèrement d'avant en arrière sur la rambarde délabrée. Je fixe le soleil en face, mon profil déformé par cet énorme chapeau de cow-boy que mon frangin m'a collé sur la tête. Je m’ennuie. J'adore le Kansas, mais après une année complète à l'Institut; j'ai prit d'autres habitudes. Et avec les pouvoirs que j'ai le bricolage qui me motivait avant perd un peu de son attrait. La connexion internet n'est pas très bonne. Alors je zone. Ou plutôt je colle mon frère. On a beau avoir deux ans d'écart, on est proche avec mon aîné. Vous pensez qu'à dix-huit ans, il a mieux à faire qu'à traîner dans le ranche de sa famille. Que nenni ! Il répare le tracteur de grand-père en sifflant. Après un balancement particulièrement puissant je me lance en avant, atterrissant sur les mains avant de retomber sur mes pieds dans un joli salto-roulade. Je m’appuie, nonchalante, contre l'engin et jette un coup d’œil au moteur par dessus l'épaule de Jacy.
J'efface le rictus qui menace de s'afficher sur mon visage. Il m'a suffit d'un regard pour comprendre ce qui clochait avec la machinerie. Mais Hell, je ne vais pas le dire à mon frère. D'abord parce que ça ruinerai complètement son amusement, et ensuite car j'aime à le voir galérer. Il relève le visage un instant, on se sourit, il a du cambouis sur le bout du nez. J’étouffe un gloussement. Attrapant le paquet de bonbon en gelée sur l'établi du garage je retourne à ma balançoire improvisée. Je laisse la brise d'été caresser mes joues et porter à mes oreilles les sons des environs. Même si la vie n'est pas aussi trépidante au ranch qu'elle peut l'être à l'école je suis heureuse d'être ici. 

" - Joy ! Jacy ! "

La voix de ma mère me fait sursauter. Seule elle m'appelle Joy, ça lui prend de temps à autres.
De surprise je manque de tomber en arrière et me retrouve à faire le cochon pendu de façon inopiné, la main crispée sur mon paquet de jelly's : histoire que les sucreries ne se répandent pas sur le sol dans ma chute.
Avec le choc mes paupières s'étaient fermés. Je les ouvre pour me retrouver dans un monde sens dessus-dessous, face à face avec une frimousse enfantine, de grands yeux caramels et une cascade de boucles brunes. Je cligne,un instant  décontenancée. Je ne me laisse pas ébaubir très longtemps et avec mon sourire le plus charmeur je tend le sac en papier à la petite.

- Hum...Do you want a jelly baby ?

Je doute que la gamine saisisse une référence à la première série de Doctor Who, mais rien ne coûte d'essayer.
Chilali arrive à notre hauteur et s'accroupit. Ses dents blanches luisent dans le soleil comme une rangée de perles marines. Sans rien dire de mon étrange position ma mère pose une main sur mon bras, l'autre sur l'épaule de la filette.

- Ah Phillys, je vois que tu as fait la connaissance d'Eilis. Eilis est la fille d'Alice et Donovan et...

- Ash, maman, le prénom de Mr Donovan c'est Ash.
Je l'interrompt levant les yeux au sol (je ne peux les lever au ciel, puisque je joue les miss porc à l'envers) et envoi un sourire de connivence à Eilis.

- La fille de Donovan donc. (Reprend ma mère sans se laisser démonter. Y' a pas plus têtue qu'un Smith, je vous le dit.)
Ils vont rester quelques semaines dans la région pour leurs travails. Et je me demander si tu pouvais...Étant donné que tu es en vacances....

- Montrer le coin à Eilis ? Bien sur ! Je vais éclaircir mon emploi du temps de Ministre pour ça.

Je plaisante et elle en a bien conscience. A part quelques connaissances du collège je n'ai pas vraiment d'amis dans le coin, je suis plutôt libre.Chilali semble soulagée et tapote mon épaule un instant avant de se tourner vers mini-Archer.

- Bon Eilis, je vous laisse entre filles, amusez vous bien !

Et sur ces mots elle se relève, époussette ses jeans et saisit la barrière avant de l'enjamber en un saut souple. Je la voit qui asticote le grand frère, décoiffant sa tignasse blonde aussi surement que j’entends Jacy ronchonner. Ces deux là se font la guerre, mais au fond ils s'adorent.
Je pose le paquet de jelly's dans les mains d'Eilis et en deux temps-trois mouvements me voilà de son côté de la balustrade. Je soupire un instant. Qu'est-ce qui est passé par la tête de nos parents ? J'ai beau avoir seize ans, je suis l'ado la moins fun de tout le comté et je ne pense pas être vraiment douée avec les enfants. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur je constate, avec une moue, que la gamine n'a pas de chapeau. Avec la chaleur qu'il fait ici c'est coups de soleil et insolations garantis. Je lui pose mon fedora sur la tête et en me baissant vers elle demande :

- Alors dis-moi honey, tu es déjà montée à cheval ?
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Ven 5 Juin 2015 - 18:27
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How do you measure, measure a year ? In cups of coffee ?
Feat. Phillys Smith

Putain. J'y crois pas ! Si je m'étais attendue à … Ok self-contrôle Eilis. Inspirer expirer, ne pas te mettre à sautiller comme une hystérique sur ta chaise – se serait con de te casser la gueule. C'est elle, comme dans « c'est vraiment ton ex baby-sitter, bordel de merde » ou encore « c'est ta meilleure amie et elle est vivante hiiiiiii[...]iiii ». Meilleure amie qui a ton âge du coup … Ow ow ow. Fucking Christ !
… Et oui, je jure comme un charretier mais là, now, here, go fuck yourself with a cactus si cela ne vous va pas. C'est l'émotion, et par Crésus (pourquoi lui ? Dunno), je vais finir cardiaque avec toutes ces conneries (positives, ici). Je dois d'ailleurs avoir l'air d'une andouille à la dévisager ainsi, mais est-ce vraiment de ma faute ? Je veux dire, je l'ai vraiment vu clamser devant moi comme dans l'un de ces films clichés – vous savez cette scène tragique où le héro hurle à la mort de son acolyte, à genoux dans la boue, les vêtements en piteux états, des traces de couteaux et de balles, du sang sur les mains par une soirée de pluie battante ? Oui, oui, celle là – donc la revoir c'est … Bref. Je ne vais pas m'en remettre de suite.
Seulement, comme j'aurais pu m'y attendre, elle ne me reconnaît pas. Tout du moins, pas de suite. Mais, hé, qui pourrait prétendre le contraire ?  Elle n'a pas de mémoire eidétique que je sache et j'ai du prendre, pour pour les gens que j'aime de cette époque, une dizaine d'années en l'espace d'une seule semaine … Et du reste, comme je l'ai déjà signalé, la dernière fois que Phillys m'a vu j'avais 7 ans mais pas plus … Elle m'a rencontrée j'en avais cinq. A tout casser. D'ailleurs, le souvenir aurait de quoi me faire sourire outrageusement tant la scène était cocasse,  mais je me maîtrise autant que faire se peut.
« Je … Je sais que ça va paraître dingue mais … C'est moi. Eilis. »
Je la fixe, en me mordant la lèvre. Hey Cowgirl. Te souviens-tu de moi ? Te rappelles-tu de nous ? Car si je n'avais pas encore la faculté de retenir chaque détail à l'époque, cette scène là est restée gravée dans la mémoire de mon cœur.

C'était il y a quelques années maintenant. Maman avait connu un succès monstre avec son dernier bouquin, et elle avait décidé de prendre quelques vacances pour se retrouver, elle et l'inspiration. Je n'avais pas tout compris à l'époque, je savais qu'il y avait quelque chose d'autre, de plus grave, mais aucune explication véritable de m 'avait été offert. J'étais, naïvement, seulement heureuse de voir du pays. Pouvoir visiter autre chose que le Montana, même si la région était magnifique et magique, était quelque chose d'innovant et c'était là mon premier véritable voyage en famille, celui qui part la suite deviendrait une tradition à chaque vacances par la suite jusqu'à l'accident.
Je regardais par la fenêtre de la voiture le paysage. Nous avions fait tout ce chemin depuis la capitale du Montana, nous arrêtant par étapes pour manger, visitant le pays en prime sur plusieurs jours, et j'en profitais pour les harceler de questions, tentant de graver dans ma mémoire enfantine et imparfaite le plus de détails et souvenirs possible, mitraillant chaque endroit avec mon premier appareil photo que je gardais autour de mon cou. Papa avait organisé notre petit périple de façon à ce que je puisse découvrir l'Idaho et l'Utah, passant par Salt Lake City, avant de bifurquer pour rejoindre le Colorado dont Denvers, dans le but de finir au Kansas chez des amis de mes parents. Au retour, il avait prévu de passer par le Nebraska et le Wyoming, mais entre temps, l'équivalent de trois mois passeraient tranquillement.
Le trajet, bien que très long, s'était passé sans accroches. Des rires, de la musique, je ne me souviens pas vraiment avoir connu une plus belle époque que celle-ci. Le poste de la voiture, une vieille antiquité rouge délavée que mon père chouchoutait presque autant que ma mère, crachotait Sweet Home Alabama tandis que le ranch apparaissait devant mes yeux éblouis.
J'avais déjà vu des ranchs, mais aucun d'entre eux ne ressemblaient à la monstrueuse baraque qui se dressait fièrement, style old school, authentique. De part et d'autre, de la verdure et des prés, la poussière doré de la route en terre. Pas de goudron, comme si les immeubles appartenaient à un autre monde, la campagne et la cambrousse, l'air pur et l'odeur du bois mêlée à l'odeur des crins de chevaux me chatouillant les narines. Ce n'était plus l'île aux fées, me disais-je, mais le pays des indiens libres.

Bientôt, le moteur s'arrête, et je quitte les sièges vieillots à l'odeur réconfortante pour prendre un bol de grand air. Maman sourit, et moi je me cache derrière ses jambes, juste avant que papa ne m'attrape. Manqué, je ne pourrais pas jouer les invisibles. Les Dieux savent pourtant que je suis timide, et je me colle à mon géniteur lorsqu'une femme au teint halé apparaît avec un sourire frais, m'intimidant malgré sa bonne mine. Maman m'avait dit son prénom, dans la voiture, et m'avait expliquée qui elle était. Souvent, le soir, me racontait-elle l'histoire de sa tribu, et moi je rêvais ensuite de ce monde inconnu, au milieu de la plaine à bison, lorsque les étoiles ne me happaient pas pour m'emmener voir les étoiles parier sur Sköll et Hati.
« Chilali, quel plaisir de te revoir après autant de temps! » rit ma mère de sa voix douce. Mais je n'écoute déjà plus les voix, tentant d'échapper aux embrassades. Peine perdue, papa me tiens solidement, et c'est timidement qu'il me faut finalement me présenter, avant de me mordre la lèvre pour ne pas demander si il y a d'autres indiens dans la région. Ca ne serait pas poli. Bientôt, mon père me repose et m'ébouriffe la tignasse, avant d'aller chercher les affaires. Madame Chilali, elle, décide qu'il y a plus important à faire pour moi ; et c'est après avoir eu l'approbation de maman que je la suis, aussi curieuse que timide. Rapidement, elle me fait faire le tour de la bâtisse pour s'approcher d'un garage et d'une grande clôture où une personne est assise. Je crois que c'est une fille, même si je ne suis par sûre, car elle est de dos et porte un grand chapeau cool de cowboy et de grandes chaussures étranges que je n'ai jamais vu avant. « Joy ! Jacy ! » appelle l'amie de maman, et je me stoppe soudain pour voir la demoiselle faire une drôle d’acrobatie, manquant de tomber avant de se rattraper d'une façon incroyable devant mes yeux. Woah ! Mes pupilles s'écarquillent ; elle a réussit à ne pas faire tomber son paquet de bonbons et à garder son chapeau. Est-ce une magicienne comme les ancêtres de Chilali ? Ah moins que … C'est peut-être Phillys ? Maman m'a beaucoup parlé de Phillys, au point que … Bein … Ce soit un peu mon héroïne, même si je ne la connais pas. Mais pourquoi Joy alors ? Maman s'est peut-être trompée … Bah.

Je continue de scruter l'inconnue sans bouger, sans savoir quelle conduite adopter. Peut-être va telle me détester ? Je ne sais pas, c'est une grande … Mais avant que je n'ai pu dire ou faire quoi que ce soit, la voilà à me sourire et à me tendre des friandises, et … C'est fichu. Maman, elle a un sourire comme le soleil ! Est-ce que je peux devenir son amie, tu crois ? Me voilà encore plus intimidée qu'avant, et je me sens rougir,  avant d'attraper timidement une sucrerie en hochant la tête.
« … Merci » je souffle, avant que Madame Chilali pose son bras sur le mien.
« Ah Phillys, je vois que tu as fait la connaissance d'Eilis. Eilis est la fille d'Alice et Donovan et... »
«  Ash ! » je pense, tandis que Phillys prononce le prénom de mon père à ma place – c'était bien elle ! Hi ! Maman ! Elle est encore plus cool en vrai ! Mais la maman de Phillys reprend déjà, demandant à sa fille de me babysitter.
Au fond, je sens déjà mon cœur s'affoler. Est-ce vraiment ok ? Les grands ont sûrement d'autres choses de mieux à faire, non ? … Mais à mon plus étonnement, elle accepte directement même si elle semble très occupée. … Whoah ! Le temps de cligner des yeux, Madame Chilali est déjà partie pour embêter un grand – Jacy je suppose -, de la même façon que papa m'enquiquine avec un geste d'amour. Qu'est-ce que les adultes ont donc avec les cheveux de leurs enfants ? Mais je n'ai pas le temps de m'interroger plus que je finis avec le paquet de bonbons dans les mains et un chapeau trop grand sur la tête … Ah .. mais … Mais c'est le chapeau de Phillys ! Hi !

« Alors dis-moi honey, tu es déjà monté à cheval ? » Tout va trop vite pour moi, j'ai perdu le fil. Le temps de me reprendre, et lever le nez pour redresser le chapeau, je finis par lui répondre timidement que … Non, je ne sais pas. J'espère ne pas lui faire honte …
« Mais j'ai toujours voulu apprendre », je rajoute avec empressement. « Mais papa et maman n'ont pas eu le temps de me montrer encore » car papa sait. Maman, il paraît qu'elle se débrouille, mais que ce n'est pas trop ça. Papa par contre, faisait parfois du rodéo dans son pays natal, en Australie, et il adore les chevaux – surtout les mustangs me disait-il parfois.
Je regarde le paquet de bonbon, puis Phillys, en me mordant la lèvre au final « est-ce que c'est ok ? Je veux dire … Je suis petite. Et toi tu es une grande. Je ne vais pas t'ennuyer avec tout ça ? Maman elle m'a souvent parlée de toi, et je sais que papa parle souvent mécanique avec ton grand frère, mais … Enfin … Moi j'ai cinq ans … Je ne veux pas être un poids si tu as des choses à faire ! » Même si j'aimerais bien être amie avec toi …


Et je l'ai voulu si fort à l'époque, que la suite m'a transportée. C'était comme dans un rêve, et je n'ai jamais autant rit ma vie que cet été là. Hey, Honey. Te souviens-tu de nous ? Je regarde la jeune femme incertaine, priant secrètement que oui. En même temps se serait trop beau … Mais si oui que pourrais-je donc lui dire ? Ceci dit, sûrement travaille t-elle de nouveau sur sa théorie du chaos, et il me faut tout mon self-contrôle pour ne pas sourire. A la place, des mots lointains me reviennent,  une phrase magique qui s'échappe d'entre mes lèvres sans que je ne puisse la contrôler, un autre tendre souvenir. « … Do you want a jelly baby ? »



FICHE ET CODES PAR BROADSWORD & SHADOW.
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Mar 9 Juin 2015 - 17:38
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Un coup de fouet. Comme si je venais de me prendre le jus, une surcharge de courant et que toute cette énergie pulsait à travers mes veines comme un shot d'adrénaline. L'électricité c'est mon angel dust à moi, bébé.
Me voilà de retour sur terre. Descend de ton nuage Smith, le monde ne s'est pas arrêté de tourner. Où peut être bien. Oui, même tout à fait. Car si ce que mon instinct et mon esprit quantique me chante est bien en train de se produire, je me trouve face à un fait impossible, ou du moins fortement improbable.
Respire Smith, respire. Inspire, bon sang. Huston nous sommes à deux doigts de la crise de panique, Syndrome Post-Traumatique détecté, faîtes quelque chose Huston !
Et alors que je pensais que rien ne pouvait faire repartir mon cœur, voilà que l'improbabilité s'adresse de nouveau à moi.
Elle a une sorte de moue, comme si elle retenait tant bien que mal un éclat de rire. Et je ne peux plus nier l'évidence. Vous savez ce que dit ce cher vieux Conan Doyle : « Quand on n'a éliminer l'impossible, quoiqu'il reste, aussi improbable que ce soit, cela doit être la Vérité. ».
Alors ça y' est. Je deviens folle ! New-York qu'est-ce que tu me fais ?! Eilis… Comme dans Eilis, ma Eilis « SweetieHoneyLittleHeart » Donovan-Archer.
Vous pensez que j'exagère ? Ma sœur, ma petite sœur. Que j'ai cru avoir perdu pour toujours. Vous n'imaginez pas ce que ça été.

Je saute, me balançant au rythme de la musique sortant de mon casque. Mon corps est animé par ce pouvoir pure, les notes se succédant et me faisant danser. Je fait ainsi deux ou trois fois le tour de la table de la cuisine. Dans un élégant pas chassé je me déplace jusqu'au réfrigérateur et en sort la bouteille de lait.
Dehors la nuit commence à tomber sur le ranch. Je suis contente d'être rentrée pour passer l'été. A New-York l'ambiance commence à être étouffante et j'ai besoin de prendre mes distances, loin de ces tensions. L’État semble se montrer de plus en plus virulent envers les mutants et je ne vais pas me cloîtrer dans mon appart' simplement parce que j'ai une thèse à rédiger. Et puis l'été c'est sacré chez les Smith. C'est la saison des traditions. Traditions que nous partageons pour la plupart avec nos siamois du Montana, les incroyables Archer-Donovan. Ceux-là sont parmi mes personnes préférées dans le monde et cerise sur le gâteau leur gamine Eilis. Alors non, pas question de rester dans la ville à la belle saison, soit-elle aussi passionnante que New-York City. Je veux voir les jours défiler au côté de cette petite originale et spontanée que j'ai rapidement considérée comme davantage que la fille d'amis.
J'ai hâte qu'ils arrivent, cet été promet tellement. Ces derniers mois ont étés mouvementés et j'ai besoin de retourner à mes racines, là où tout à commencer. Là où je ne suis pas une génie, pas une mutante, juste l'héroïne et la grande sœur un peu folle d'une gamine de sept ans. Huit ans d’ailleurs cette année.Mon cadeau est déjà prêt. Mais je ne peux pas attendre de voir la surprise dans les yeux d'Eilis. On a dix ans de différence, mais qu'est-ce qu'on s'amuse. Et n'est-ce pas le plus important. Je désire tellement être juste Phillys pour quelques temps. Et cela pourrait paraître fantastique (Fantastic Rose Tayler!) mais de voir l'admiration et la joie dans le regard de mini-Archer, ça me rend meilleur, ou me donne envie de l'être.
Alors oui je danse, et tant pis, le ridicule ne tue pas. Parce que dans peu de temps ma seconde famille humaine (je compte les gens de l'Institut comme mes frères, sœurs, cousins, oncles et tantes mutant, avec en n°1 Robert Drake, Bobby Iceberg) débarque et chaque journée ressemblera à une fête. Bien sur il y aura des accros, des tensions, des disputes ; mais voyons comment appelez-vous ce chaos : une famille !
Je suis aussi pleine d’appréhension car l'an dernier Ash a promit de nous apprendre à photographier avec Eilis. Bien sur on le fait déjà, mais ce n'est pas pareil, rien que d'imaginer un professeur tel que lui je redouble d'excitation.

« -Hé bien mon oiseau bleu, qu'est-ce qui te met dans un tel état ? Demande ma mère en entrant tandis que je passe mon casque autour de mon cou. En arrière plan j'entraperçois mon père, Daniel, accrochant tant bien que mal sa veste au clou mural. Ça fait rustique, mais c'est chez moi.

- Le retour des Archer. J'annonce un sourire au coin des lèvres en débouchant la bouteille de lait. Tu crois que je pourrais emmener Eilis voir les mustangs ? Je prendrais le coucou de grand-père. Je laisserai même ct' empoté de Jacy venir avec nous si ça peut vous rassurer. Ça lui fera les pieds avec son vertige.
Je m'arrête une seconde pour boire. Devant leur silence que je suppose réprobateur j'ajoute :

Il l'a bien cherché. L'an dernier il a trébuché au moment ou 'Lis allait photographier un chat sauvage qu'on a pisté des heures durant et…

-Phillys !
S'exclame soudain Chilali. Ses longs cheveux noirs encadrent son visage basané, et des plis se forment aux coins de sa bouche. Mais ce ne sont pas les habituelles rigoles d'amusement ou de malice. Son visage… On jurerait qu'elle souffre. La main de Daniel est tendue, la veste froissée entre ses doigts, il nous regarde la bouche légèrement entrouverte. Je retient une réplique caustique.

- Phillys, reprend t-elle doucement, alors que Pa' vient se placer près d'elle, au niveau du bout de table opposé au mien. Phillys, souffle t-elle encore, et avec cette troisième occurrence une terrible nouvelle est annoncée :
Ils ne viendront pas…

Mon excitation retombe d'un coup. Rebouchée, la bouteille de lait pend au bout de mon bras. L'électricité court sur ma main parsemant ma peau d'étincelles. Ça plaît toujours beaucoup à Eilis. Je hausse les épaules en ouvrant la porte du fridge :

- Ah. Je suppose qu'ils doivent être trop occupés. Je peux toujours aller les voir dans le Montana. Alice l'a encore proposé avant leur départ en août, ça me fera voir du pays. Et ça fait au moins trois siècles qu'Eilis veut me montrer sa chambre…

- Ils ont été assassinés.

Le bruit du verre de la bouteille de lait se brisant sur le sol est assourdissant. Le liquide se répand sur le carrelage, éclabousse mes doc'martins et le bas de mes skin-tight jeans. Au dessus de nous l'ampoule crépite. A l'autre bout de la pièce la bouilloire électrique se met à siffler. Mon père me regarde, ses yeux volant entre les phénomènes et mon visage, tirant les conclusions qui s'imposent. Ma mère a le visage caché dans ses mains, et des mots sortent de sa bouche en flot ininterrompu. Elle me noie de ses paroles, je bois la tasse,saisissant des sons au vol sans en comprendre le sens.

- Homicide...Meurtrier...Pas retrouvé...Londre...Vacances...Eilis survêcu...Traumatisme...Service
Sociaux...Protection des témoins…

Et je sens comme une chose qui monte. Rouge comme du fer chauffé à blanc, dans ma poitrine, ma gorge. Comme une voix aiguë. Les octaves s'échelonnent et…
L'ampoule éclate, ses débris cascadent sur la table de la cuisine en tintant.
Les plombs sautent et la maison entière est plongée dans le noir.


- Do you want a jelly baby ?

Comme une formule venu du fond des temps qui défait le sort, dissipe la malédiction et restaure la magie. Elle se souvient, mais après tout, comment pourrait-il en être autrement.

- Run, you clever gal', and remember.
Je murmure en retour, levant le poignet pour montrer le bracelet aux couleurs chaudes (en cinquante nuances ou presque !). Tresser la laine et les perles avec mes cousins comanches avait été une expérience exceptionnelle. Son essence de rêve venait du fait qu'elle avait été partagée avec Eilis. Et si je porte le bijoux qu'elle a fait, mon œuvre (dans un camaïeu plus froid) est un délice a son poignet.

- Bien sur que c'est dingue, bien sûr que c'est toi Honey. Assis-toi et prend un muffin sweetheart, raconte-moi, je pense mériter quelques explications. Et mes théories j'en suis sûre ne sont pas à la hauteur, comme tu le sais la réalité dépasse la fiction.
Je lance un clin d’œil, un sourire joyeux jouant sur mes lèvres qui éclaire jusqu'à mes yeux fatigués. Ma panique s'est apaisé, l'électricité pulse maintenant sous ma peau, attendant son heure.
Si je me rappelle Sugar ? Ne t'inquiète de rien small-town gal' ma mémoire est fraiche, comme la rosée sur la plaine.

Je me trouve idiote, un instant, penchée au dessus d'elle comme la reine Rouge au dessus de la petite Alice (Off with the head !). Mais dans l'histoire je suis davantage le Cheschire-Cat, seul et tout à fait cinglé. Et puis mince, j'ai toujours préféré le magicien d'Oz (Kansas Power !).
Dorothé, c'est plutôt Eilis, mignonne au delà de réel avec ce chapeau de cow-boy qui lui tombe sur les yeux et ses boucles qui lui mangent le visage. Comment résister ? Je sens ma façade fondre, mon amertume se dissoudre face à ses grands yeux pleins d'espérance. Je ne me sens plus si ennuyée tout à coup.Moi je croyais être l'homme de fer blanc sans cœur, le Tin-Man (Oh, If only I had a heart !). Sors de ton monde Smith, tu as une gamine qui t'attend.
Je hoche la tête, m’accroupissant, la tête tombant sur le côté en écoutant Eilis.

- Hey ne t'inquiète pas Ephalba ! Je veux dire Eilis ! Tu n'est pas une Vilaine Sorcière, n'est-ce pas ? J'ajoute en me levant, virevoltant en chantant “Ding-Dong the Wicked Witch is dead !”, avant de me pencher à nouveau vers elle.
Tu vas voir, le cheval c'est facile,je suis sure que tu va très bien t'en sortir. Puis sinon c'est pas grave, c'est pas comme si tu devais devenir une parfaite fille de ferme du jour au lendemain.
Et tu veux entendre un secret ?

Je chuchote, jetant un regard suspicieux en direction de maman et Jacy.
Même le meilleur cavalier Comanche a un jour apprit a monter.

Je secoue la tête à ses inquiétudes.
- Trop petite ? Ne sois pas ridicule mini-Archer. C'est moi qui pourrais t'ennuyer avec mes trucs de grande. D'ailleurs, je dis avec un ton soudain sérieux, tu a le devoir de m'empêcher de devenir rébarbative. On parle pas de mes problèmes d'ados, ou quelque-soit la façon dont les adultes les appellent. Je m’ennuie et toi tu as le Kansas à découvrir, alors nous avons l'obligation solennelle de nous amuser. Et tu ne risque pas d'être un poids, tu as vu ta taille mini-pousse, des comme toi j'en mange au dessert.
Quoique
, j'énonce en levant un sourcil et en fronçant le nez, faussement dubitative, tu m'a l'air d'une vrai dure; pas comme les cornes vertes à qui j'enseigne d'habitude l'équitation.

En me relevant je lui tend la main.

- Allez Eilis, je vais te présenter le squad poney du ranch Smith and Bly. Ils sont grognons mais ce sont de vrai marshmallows. Et ta mère parle de moi ? En bien j'espère, parce qu'elle est trop cool ta maman Eilis ! Si tu savais tout ce qu'elles se racontent avec la mienne, de vrais cancans. Je sais, pour les punir, je vais te montrer ma cachette à cookies. Et elles devront nous supplier pour en avoir...ou pas. Après tout des princesses de la prairie comme nous peuvent faire preuve de clémence.

Oh mon dieu, faîte moi taire. Cette gamine adorable va me détester. Oubliez tout ce que j'ai dit, je suis le Chapelier fou
.



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Mer 12 Aoû 2015 - 17:22
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How do you measure, measure a year ? In cups of coffee ?
Feat. Phillys Smith

Rien n'a changé. Les décors sont les mêmes et je m'y suis faite, bien évidemment, mais ce n'est pas de ça dont je parle, non. Je parle d'elle. Ma Phi. Elle est toujours elle-même, bien plus que lorsque je l'ai retrouvé lorsque j'avais une quinzaine d'années – dans mon futur qui n'existe sans doute déjà plus. Un sourire s'installe sur mes lèvres, mes yeux rient à nouveau, elle manque la crise d'apoplexie sous mon entrée tapageuse. A moins qu'Huston ait un cookie en poche – sûrement d'ailleurs -, mais je suis trop occupée à bugger moi-même pour penser qu'une sucrerie nous ferait du bien à toutes les deux. Elle m'a vue grandir. Je l'ai vue devenir une jeune femme respectable et folle. J'ai joué avec elle au cow-boy, elle m'a appris à dégommer des canettes de bières sur une rambarde en bois, j'ai chanté en cœur ces vieilles chansons aujourd'hui démodées à la guitare acoustique, nous avons rit, rit sous la lune ronde, et plus tard nous nous sommes battus cote à cote pour la survie des mutants et je l'ai vu crever un jour de pluie, un vendredi treize, ma chemise maculée de son sang rouge tandis que je la serrais dans mes bras en priant. Ne m'abandonne pas, disais-je. J'ai tellement de choses à vivre encore avec toi. Alors, oui. La retrouver ainsi c'est … Je la vois les yeux dans le vagues, je sais qu'elle se remémore certainement le jour où elle a appris que mes parents sont morts – elle me l'avait raconté, dans mon futur. Mon propre visage se tord en une grimace légère, que j'efface bien vite. Je veux prendre toute cette aventure merdique comme une seconde chance, aussi folle soit-elle, même si j'ai certainement un temps limité – et pourtant, Eilis, cela fait quelques semaines déjà que tu es là et personne n'a trouvé le moyen de te faire rentrer. L'idée dangereuse à déjà germé dans ma tête, il faut le reconnaître. Je veux recréer ces liens qui me manquent, je veux aimer de nouveau, je veux revoir ces visages morts dans le futur chaotique … Même si c'est interdit, il est déjà trop tard alors à quoi bon lutter contre le désir ? Recoller les morceaux avec Neil, retrouver Eve et Allen … Et à présent, ma Phi, la seule, l'unique. Bon sang. Peut-on manquer à ce point à quelqu'un ?

« Run, you clever gal', and remember. » murmure t-elle, et un soupire soulagé sort d'entre mes lèvres. Elle lève son poignet et je fais de même, et nos bracelets écorchent les rayons du soleil, presque identiques, en laine avec des perles, le mien dans les tons bleutés violets et verts (son œuvre), la sien dans les orangés rouges et jaunes (la mienne). Car si je suis son aube, elle même est mon crépuscule – c'est ce que nous nous étions dit à l'époque et je me surprends à glousser doucement suite à ce geste, comme la gosse insouciante que j'étais.

« Bien sur que c'est dingue, bien sûr que c'est toi Honey. Assis-toi et prend un muffin sweetheart, raconte-moi, je pense mériter quelques explications. Et mes théories j'en suis sûre ne sont pas à la hauteur, comme tu le sais la réalité dépasse la fiction. »
Elle reprend, se reprend, et la voilà de nouveau elle-même, à me faire un clin d'oeil, son sourire illuminant les alentours. Elle le prend si bien et si rapidement que ma tête en tourne. Néanmoins je m'exécute, prenant un muffin pour le mordre, avant de la fixer de nouveau. Elle veut savoir … bien sûr. La question est juste … Que puis-je dire au juste ? Pourtant un sourire sucré s'étend sur mes lèvres. Je sais par où commencer … Et ce n'est pas par la fin, non. Car alors, nous étions alors toutes les deux occupées à tenter de sauver notre peau du gouvernement ou d'aliens – cela n'a pas d'importance à ce stade – et elle était bien plus vieille. Tout ce que tu dois mémoriser, Joy, c'est que celle que tu as en face de toi vient du futur, et ce n'était pas voulu du tout à la base. Non, définitivement, j'avais ma phrase d'accroche. Elle avait toujours aimé les histoires, était-ce encore le cas ici, dans ce passé révolu et changé ? Enfin, il ne restait plus qu'à planter le décor.

« Figure toi que la théorie du Chaos est bonne.  »  je commence, simplement. Phillys ne serait pas elle même sans cette fichue théorie, que je rejoins bien gracieusement – surtout maintenant - et je rirais presque. Qui aurait pu croire que … Enfin. Le début avant tout. « La dernière fois que tu m'as vue, je devais aller sur mes sept ans, ou huit, non ? Papa et Maman sont morts avant que je puisse te retrouver comme prévu. Ils ont … été assassinés, car papa était un mutant. J'aurais tellement de choses à te dire Phillys ! Je crois que le plus simple, c'est que tu me poses des questions … La vérité est que la dernière fois que moi je t'ai vu … Ce n'était pas ici, White Rabbit. Pas à cette époque … » Et crois moi, Brownie, c'est une histoire plus dingue encore que celle de Dorothé, à la différence qu'aucune maison ne s'envole. Je prends le temps de remordre dans un muffin, tout en fixant ses réactions. Me croira t-elle où pensera t-elle que je suis tombée sur la tête ? Pourtant je suis bien là … Au fond, elle m'intimide encore, comme la première fois.

Elle est aussi cool qu'intimidante, et c'est ce que la gamine que j'étais pensait alors. Mais étrangement, elle me rassurait et me faisait rire. Je crois avoir secouer la tête au mot sorcière. La sorcière, c'est plus maman quand elle était en colère. Je l'ai regardée virevolter, s'agiter autour de moi comme une fée des bois, sans reculer d'un pas, l'admirant de près lorsqu'elle s'est penchée vers moi de nouveau.
« Tu crois que je peux devenir Comanche moi aussi ?  Comme ça je serais certaine de savoir monter. » avais-je demandé, des étoiles dans les yeux, le chapeau retombant sur mon nez. Je voulais faire comme elle. Avait-elle eu des difficultés au début ? Cela me paraissait tellement improbable ! Et encore une fois elle m'avait rassurée …
« Non ! » m'étais-je écriée soudainement, mortifiée. Je m'en souviens encore. Mon ton, ma moue, ma main attrapant la sienne d'autorité. Elle, ennuyante ? Blasphème !« Les trucs de grands c'est tellement cool … Moi je veux grandir vite. Comme ça je pourrais tout comprendre, et jouer avec toi avec des jeux pour grands. Dis, est-ce que c'est grand le Kansas ? Est-ce que tu crois qu'on pourra manger des crêpes en plus les cookies ? C'est trop cool que tu aimes les cookies. Et papa dit que j'ai la tête solide, alors pour l'équitation, ça devrait aller. Tu crois que le cheval il va m'apprécier ? Tu sais, j'ai un peu peur, parce que tu es mon héroïne, alors je ne veux pas te décevoir … Est-ce que tu es une princesse avec une couronne ? Moi je te verrais plutôt avec un arc, mais les couronnes de fleurs c'est bien aussi ! On en fera pour nos mamans ? je l'avais bombardée de questions, encore et encore, la voix soudain plus affirmée, ma timidité remplacée par ma curiosité d'enfant, pressée d'y être et en même temps …

Je reviens au présent pour fixer Phillys. Je lui souris, timidement, comme la première fois, avant de prendre du courage dans notre boite à malice. Inspiration, expiration … Et c'est parti.
 « Il était une fois, une gosse timide qui adorait sa mère et son père, mais plus que tout, elle adulait littéralement une princesse Comanche d'un lointain pays, a qui elle rendait visite très régulièrement. Malheureusement, un jour vint où ses parents se firent tuer sous ses yeux. La petite était alors cachée dans un placard mais assista à toute la scène malgré tout. Elle fût envoyée chez son oncle, à New-York, le frère de sa mère et seul membre de sa famille encore capable de la gérer. Elle ne le connaissait pas, et pourtant, il ne tarda pas à devenir très vite très important pour elle. Les mois passèrent, la vie repris son chemin, mais brutalement, la petite fille découvrit qu'elle était anormale. Suite au décès de ses parents, elle avait acquis une mémoire eidétique, mais elle s’aperçut en se coupant bêtement qu'elle guérissait aussi plus vite … Qu'elle voyait dans le noir, qu'elle entendait mieux que les autres et que, parfois, des écailles sortaient de sa peau. Son oncle, qui n'aimait pas les mutants, la garda quand même avec lui. Il lui appris à se battre, à se défendre, et la petite fille ne tarda pas à savoir se débrouiller toute seule. Le temps défila de nouveau, et en grandissant, elle repensait souvent à la princesse Comanche, se demandant ce qu'elle était devenue … Jusqu'à ce qu'elle cette dernière ne lui tombe dessus au hasard d'un des couloirs de l'institut Xavier. J'avais quatorze ans lors de nos retrouvailles – j'en ai dix neuf à présent. Tu as été l'une de mes profs, ma grande sœur aussi, et si tu me demandes ce que je fiche ici, dans une époque qui n'est pas la mienne … et bien je n'en sais rien. Tout ce dont je me souviens c'est une lumière éblouissante. Un flash, un courant d'air et … lorsque j'ai réouvert les yeux, je me tenais à cette époque, dix ans en arrière. » Et maintenant, j'aimerais entendre ce que dit la théorie du Chaos à ce sujet. Qu'en dis-tu Phi ? Y'a t-il moyen que je sois ton cobaye comme avant ?



FICHE ET CODES PAR BROADSWORD & SHADOW.
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Mer 26 Aoû 2015 - 5:59
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Je la regarde s'asseoir en face de moi, dans mes vêtements de nuit et mon cuir pourpre, et durant les quelques secondes durant lesquelles elle se tient encore debout nous jouons la scène -parfaite réplique- de notre première conversation.
A l'inverse qu'à l'époque j'étais en jean cigarettes sombre, une chemise à carreaux rouge de Jacy sur mon T-shirt Led Zeppelin, pleine d'assurance, confiante en l'avenir et n'ayant aucun autre but que de divertir la gamine fascinée pendue à mes lèvres.
Je n'avais pas, alors, conscience du pouvoir que j'exerçais jouant avec les mots et les rimes comme une jongleuse, une lanceuse de couteaux aveugle et maladroite.
Aujourd'hui c'est elle qui détient les clés et le discours, et moi l'altérée.

Oh dearie, notre vie à Smith and Bly Tunwan me paraît si lointaine. Comme les échos d'une autre-vie.

Elle semble mise à mal par mon acceptation.
Pourquoi rechignerais-je, ou reculerais-je à la moindre anomalie ? La vie est trop courte pour hurler au moindre incident insolite, au moindre événement inopportun.  
Alors je suis là, scotchée sur mon siège de Starbuck, les yeux gonflés de larmes à verser, accrocher à la silhouette d'Eilis aussi sûrement que si elle les y avaient harponné de ses mains propres.
Je muselle mon pouvoir, gardant les rênes les plus courtes possibles sur ce sauvage mustang qu'y sort en furie de son box en réponse à tout débordement d'émotions. Dans le même gant de velours, je garde mon esprit serré, concentrant ma volonté sur Archer et sur elle seule.
Mes pupilles se repaissent des reflets de l'astre levant dans ses cheveux, les ombres qu'il porte sur son visage tandis que mon cerveau catalogue les expressions et les fossettes, les comparant à une base de données qui n'a déjà plus court.
La jeune femme en face de moi n'a rien de la gamine de mes souvenirs. Malgré ses sourires et l'apparente joie qu'elle démontre, un poids semble s'être posé sur son cœur.  Rien et pourtant elle a tout à voir avec la sœur que j'ai eu autrefois. Comme si nos retrouvailles lui faisait, comme à moi, traverser le temps.

Mes sentiments sont passés à la traite, relégués au même statut que les différentes informations transmises via le système nerveux. Le primordial conservé, le reste engourdis. A l'image d'un membre placé une certaine durée dans de l'eau glacée.
Ma panique est maintenue au second plan, bien joué Huston nous avons de nouveau le contrôle de l'appareil. Mes questionnements, ma curiosité sont un écho lointain que je parviens difficilement à juguler. Passant les filtres, rayonnant, est mon bonheur de la voir. Eilis, mon aube, mon Oasis. Elle est la lumière dans mes ténèbres, et l'avoir auprès de moi maintenant et le plus beau cadeau que le destin peut me faire succédant aux épreuves que mon être à subi ces dernières lunes. Oh, Yggdrasil merci.

Elle mord dans la pâtisserie et un sourire mutin s'empare de ses lèvres. Je vois ou tu veux en venir, clever gal', est-ce que tu va essayer de m'embobiner ? Ou ton éloquence va t-elle nous mener ?
Car cette expression, voyez-vous, je la connais, j'arbore la même avant de lancer l'une de mes fameuses répliques. L'une de celles qui fait se dresser les cheveux sur la nuque d'IceberDrake. J'adore les histoires, ce n'est pas pour rien que Chilali Smith m'appelle son oiseau bleu, ou le « Mockinjay » Comanche. Oiseau parleur, oiseau rêveur. Raconte moi tout little birdie, warble on, mon cœur à soif  de toi.
Assise sur mon banc, la tablette depuis longtemps fermée et oubliée, je regarde cette souvenance commencer son récit, l'adrénaline circulant dans mes veines aussi sûrement que si je tentai d'échapper aux Sentinelles.
Théorie du Chaos ?

- T'as entendu parler de ce vieux truc… Personne n'y croit. Avec mon directeur, Mister Malcom nous sommes seuls dans le paysage scientifique. Quand as-tu…Comment ? M’embrouillais-je
Mince , je souffle finalement, comme frappé par l'éclair, continu.

Elle reprend. Je suis tétanisée.
Je n'ai jamais parler à ma 'Lis de ma théorie du Chaos, faut dire y'avait d'autre chose à raconter à une petite fille.

Je me détourne, l'observe légèrement de profil. Mes pensées filant à toutes allures, lâchées en liberté, s'égosillant et ricochant sur les parois de ma boite crânienne.
Je hoche la tête, décontenancée, acquiesçant parfois à ses mots. Laissant échapper un « Je sais  » sonnant désespéré même à mes oreilles désabusées quand évoque toutes ces paroles gâchées entre nous, de tous ces moments qui nous furent volés. Qui lui furent volés…

White Rabbit ? Mes yeux s'ouvrent et le maquillage doit manger mon visage. Comment ? Certes je ne m'en suis jamais cachée, mon obsession pour ce vieux conte, mais ces deux mots révèlent tant sur ma personne. Des choses qu'elle ne sait pas, ne devrai pas savoir. La phrase suivante colore ces précédentes paroles en rouge. Tout s'éclaire. Des centaines de connexions se font, et les conclusions s'imposent.
Elle pause, faisant un sort au gâteau (« Tu crois que si elle le finit, elle va grandir encore ? »  Murmure en moi la Phillys des étés passés, la Phi du présent la fustige avant du répondre « Elle a du boire au goulot d'une bouteille étiquetée « Poison » ça vous conduit droit dans les ennuis.) et je profite de la distraction pour faire taire les Jiminy, glissant ma main, incertaine, jusqu'à celle qui repose encore sur la table.
Le sang pulse dans mes veines, violent contre mes tempes, je presse sa paume entre mes doigts, tentant de l'apaiser.

Elle semble perdu un instant. Et soudain son parler vole, c'est l'avalanche. Je ne reste pas impassible mes yeux jouant une symphonie à eux seul, véritables maîtres d'orchestre tant ils s'escriment et s'agitent. Mes émotions toque à la porte, je les retiens, j'aime bien ce paisible café, brûler cet endroit serait une source de grande contrariété. Mon souffle se raccourcit.

On a tué Ash Donovan parce qu'il était mutant. Et elle aussi. Et je suis une princesse. Et nous nous sommes retrouvés. Et là voilà à présent, mon Eilis bien grandit, et que dire ?
Je dois retrouvé cette cape, ce manteau dans lequel je m'enveloppais pour elle. Ce vêtement de soie et d'illusions qui me transformait d'adolescente dépassée et renfermée en héroïne, maîtresse de la plaine, dompteuse de bison, reine des chevaux, magicienne au chimère, sorcière du sud chapeautée et fée électricité.
Allez Smith, c'est le moment d'un coup d'éclat, de faire rêver cette gamine trop vite grandie.
Allez Mad-Hatter, ne laisse pas la Reine  gagnée, tu dois bien avoir encore quelques cartes dans ta manche.

Serrant sa main plus fort, j'esquisse mon expression la plus douce, la plus malicieuse, faisant taire ma peine et offrant un sourire :

- Du Futur ? Comme ça ? Je suis déçu, moi qui espérait que tu voyagerai dans une boîte bleu et doré. Tss, tss Alice, enfin.

Je laisse jouer un rictus à la Han Solo au coin de ma bouche, levant un sourcil appréciateur. Haussant les épaules et ajoutant :

- Toujours mieux que la consommation abusive de cupcakes que j'imaginai. Ça t'aurai fait grandir en deux deux, Sunshine.
Mon sourire s'efface un peu. Je délaisse mon café et mes deux mains enserre les siennes.

- Tu n'es pas anormale Eilis. Tu es spécial, une vrai Comanche. Ne laisse personne te dire le contraire. Tu n'es pas une erreur, même temporelle. Rien n'arrive par hasard, jamais. C'est ça le Chaos. Causalité, effets et la vie qui trouve toujours un chemin.

Ma lèvre inférieur tremble. Et mes paumes le doivent aussi. Mais ma voix est sûre comme la flèche qui s'élance, comme le soleil au dessus de la prairie.

- Je suis désolée pour la Smith du Futur, mais tu es là. Et je compte bien te garder avec moi, on a beaucoup à rattraper.
Le temps fuit et je suis en retard, en retard, tu n'imagine pas. Tout commence toujours avec l'heure du thé.
Sauf si tu mesure ton temps autrement. Si peu…De temps.
Il paraît qu'il n'y a que cinq-cent vingt-cinq mille six-cent minute dans une année. C'est trop, c' n'est rien… On doit trouvez autre chose.

J'ajoute pleine d'espoir.

Je l'ai retrouvé, la Phillys d'Archer. Celle qui piste les chats sauvages, chevauche les mustangs et fait briller les yeux d'une petite fille comme les étoiles sur la Voie Lactée.

- Que dis-tu, je regarde frénétiquement autour de nous, mon regard accroche l'artefact de bien, celui qui nous emmènera Over the Moon, de tasses de café ?

Allez petite mémoire eidétique, ravive les souvenirs, ramène ma petite Alice de l'autre côté du Miroir. Vers nos Jours Heureux, nos chansons…

Elle n'a pas l'air de me détester, non ? On dirait même que je lui plaît bien, à lui tourner autour comme la bonne Sorcière du Nord autour de sa petite Kansan en robe bleue.
Elle rit, un son clair et doux, qui fuse et résonne dans le ciel comme des clochettes… Pas celle de Peter Pan, hein ? Le Pays Imaginaire ? Ah ça non.
Elle secoue la tête. Bien sure tu n'es pas une sorcière, petite Eilis.
Toutefois à suivre le Lapin Blanc tu pourrais bien devenir folle.
Ses pupilles sont immenses, couleur alezanes et baies.

-  Devenir Comanche Munchkin ? Si je le suis devenu, tu saura l'être tout aussi bien.

Dis-je d'un ton plein de mystères. Il est encore trop tôt pour lui expliquer les histoires d'adoptions, elle vieillira bien assez vite. Quel gâchis.
Elle me surprend. Me répondant, me défendant. Mon cœur bât comme les tambours dans les profondeurs, dans les Ténèbres. Personne n'avais jamais été ainsi avec moi.

- Ne grandis pas trop vite sweetheart. Les trucs de grands c'est aussi tristes parfois. Et tu sais quoi ? Pas la peine d'attendre pour faire des trucs ensembles.
Viens je te prend dans ma poche Eilis, en route pour Wonderland.
Le Kansas ? Non, ce n'est pas très étendu chérie, mais c'est l'plein centre. Quand les gens font une carte des États-Unis c'est ici qu'ils prennent leurs repères. On est pile entre les deux Océans, peux-tu y croire ? Et pourtant avant l'an dernier j'avais jamais vu la Mer. Enfin peut-être mais je n'm'en souviens pas.
Pour les crêpes j' sais pas faire, tu vas devoir m'apprendre. Mais je pourrais faire des pancakes en attendant. Ta mère a déjà du t'en préparer non ? C'est anglais, je pense. Les cookies c'est bon, surtout avec du chocolat blanc et des noix de Macadamia. Les cheesecakes c'est encore meilleur, j'en cuisinerai si tu veux ?
Le poney ? Je pense qu'il t'aimera, parce que moi je te trouve à croquer.
Tu n'es pas une Wicked Witch alors ça va aller.
C'est normal d'avoir peur, même les lions ont un jours manqués de bravoure. Mais tout le courage dont tu as besoin est ici.


A ces mots, j’appuie du bout du doigt la où doit se trouver son cœur. Avant de pointer ma propre poitrine et de faire le signe pour « heart » au dessus du mien.
Il bat encore plus vite et je sens déjà des étincelles qui claquent sur ma peau. Je dois me retenir, je ne dois pas effrayer la petite Alice, autrement elle ne sera pas là pour le thé. Et j'aimerai vraiment qu'elle revienne.
Je passe les mains dans mes cheveux, dubitative et un peu peinée.

- Oh Honey, je ne suis pas vraiment une princesse, sauf si tu veux que j'en sois une.
Il me faudra un prince pour ça, ou une autre princesse dans mon cas. Enfin, oublis, c'est pas important.
Un arc ? Ouep, pas faux. J'en ai un, mais je tire plutôt au pistolet.
Je t'apprendrai les deux quand tu sera plus grande, je me ferai gronder si je te montrait maintenant.
On fait ce que tu veux chérie, des couronnes de fleurs, des tapis de pailles… Tu veux monter sur mes épaules ? Comme ça tu pourra voir mon cheval, il s'appelle Logan Roger.
Il est très grand, c'est un étalon indien.
Quand tu maîtrisera je te mettrai devant moi, tu sera une vraie cow-girl.
Si tu veux…Je sais pas si ça te branche ?


Je me sens soudain un peu confuse, flottant entre deux réalités.
A la croisée des chemins, la façon dont elle répondra, le choix qu'elle fera, j'ai la sensation que ça pourrait influer sur le cours même de mon existence.
La question, le vrai mystère c'est : quand est-ce devenu si important ?


Quelques temps plus tard ; peut être une semaine après les Archers-Donovan et les Smith-Bly s'étaient rassemblés pour un dîner sous les étoiles.
Au menu : le barbecue de grand-père, et les contes et légendes de Chilali. Même si en matière d'histoires Ash et Alice ne sont pas en reste.
Le ciel est clair, les étoiles brûlent loin au dessus de nous, et la lune ronde comme une citrouille nous offre sa lumière.
Alors que la soirée touche à sa fin Donovan/Ash m'interpelle.

- Phillys, ta mère nous a dit que tu joué de la guitare. Tu veux nous faire une petite démonstration ?

Et me voilà aussi rouge que la Reine des Cœurs, la citrouille c'est moi sous mes cheveux à faire pâlir d'envie Snow-White.
Le rire de Jacy me secoue et il me fait passer ma guitare, avant d'ajouter mi-moqueur mi-mentor :

« Alors Bluebird ? Éblouie-nous ! ».

Je regarde l'instrument un peu indécise. Du coin de l’œil je vois Eilis, elle me scrute pleine d'attente. Tu ne voulais pas me décevoir, hein, à mon tour…
Je prend une inspiration. Pas nécessaire, mais ça marche toujours dans les livres.

- Five hundred twenty-five thousand six hundred minutes,
Five hundred twenty-five thousand six hundred moments so dear.
Five hundred twenty-five thousand six hundred minutes,
How do you measure, measure a year ?


Je vois Chilali sourire, Daniel frappe dans ses mains, hochant la tête les yeux fermés.
Mon frère harmonise, certainement qu'il me rejoindra pour le refrain. Mes doigt pincent les cordes, égrenant le rythme lent de la chanson, faisant tinter les notes dans l'air du soir. Je manque encore d'assurance mais j'en prend à la reprise.

- In daylight ? In sunset ? In midnight ?
In cups of coffee ?
In inches ? In miles ?
In laughter ? In strife ?
In, five hundred twenty-five thousand six hundred minutes...
How do you measure a year in a life ?


La voix de Jacy se mêle à la mienne.
Des larmes envahissent mes yeux dans le présent et dans le passé.

- How about love ?
 How about love ?
 How about love ?

Measure in love.

Seasons of love...


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Mer 7 Oct 2015 - 19:13
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How do you measure, measure a year ? In cups of coffee ?
Feat. Phillys Smith

Évoquer tous ces souvenirs, ce présent encore tortueux, me fait un mal de chien. Maman serait là, elle rirait sûrement, en me disant qu'il ne fallait pas manger trop de gigantcake. Mais c'est ainsi malheureusement, et la vie continue, même si pour moi leur décès est encore une moité de rêve. Pour moi, le rire d'Alice résonne encore, et Ash me porte encore dans ses bras comme si je ne pesais pas plus que trois roses en bouquet. C'est difficile … Se remémorer pour les gens normaux, ce n'est que tenter de percer un voile gris pour y voir plus clair. La moitié des détails manquent, les odeurs ne sont plus aussi fortes, les couleurs ternissent, les traits sont estompés. Moi je revis le film en boucle, je respire à plein poumons l'odeur de souffre. Le rouge graisse le parquet fraîchement ciré pour le tâcher à l'indélébile, les boucles de ma mère à jamais souillées comme sa jolie tunique.
Que puis-je vous dire ? Les regrets sont accrochés à mon cœur. La rancoeur à le goût de la chair brûlée sur mes lèvres. Si seulement je pouvais les tuer. Mais cela ne fera jamais revenir ma mère ou mon père. Je ne peux qu'espérer, encore, toujours, que cela n'arrive plus jamais. Je ne veux plus jamais vivre ces massacres de vies arrachées si j'y survis. Mourir avec ceux que j'aime, voilà mon torve désir, ne plus jamais souffrir, ne plus jamais être enfermée dans un placard. De l'innocente gamine il y a des restes éparpillées, cadenassés par peur de la perdre. Mais là encore, je sais bien que je rêve.

« Du Futur ? Comme ça ? Je suis déçu, moi qui espérait que tu voyagerai dans une boîte bleu et doré. Tss, tss Alice, enfin. »

Elle me ramène sur terre avec violence, ma meilleure amie et sœur, cowgirl au grand cœur. A l'époque je ne comprenais pas la moitié de ses références, mais j'ai eu le temps de me rattraper depuis. Que ferais-je sans elle ? Et pourtant, elle aussi est morte dans le futur, pour moi encore. L'histoire se répéterait-elle ? Mais dans ce passé aux couleurs vives, je veux changer la donne. Si c'est mal, tant pi, c'est ainsi que je me trouve : petite humaine imparfaite, qui sourit pourtant, soulagée. Elle m'enlève l'épine dans la colonne vertébrale, elle me repousse sur la scène pour que puisse recommencer mes essais. J'étouffe même un rire, à son idée saugrenue, qui pourtant est à l'image de nous : su sucre, du fantastique, le tableau est presque complet dans ma tête. Et quand elle prend mes mains dans les siennes, je sais qu'il sera parfait.

« Tu n'es pas anormale Eilis. Tu es spéciale, une vrai Comanche. Ne laisse personne te dire le contraire. Tu n'es pas une erreur, même temporelle. Rien n'arrive par hasard, jamais. C'est ça le Chaos. Causalité, effets et la vie qui trouve toujours un chemin. »

Je pleure. Une larme solitaire, les couleurs qui se mélangent dans ma tête. Si j'avais été un mec, sûrement serais-je tombé amoureux d'elle. Je sais qu'elle le pense. Dans ma quête de moi-même, je commence tout juste à trouver la porte de sortie. Elle est comme Sly, toujours là pour moi, même si elle ne sait encore que c'est cela même qui la conduira dans le futur à sa propre perte. Oh, Phillys ! Elle continue son monologue et moi j'écoute, laissant mon cœur cicatriser petit à petit. Tellement de non dit ! Des truc sque je ne lui dirais par ailleurs jamais. Elle est si sûre, si forte … Une vrai Comanche, droite et fière, sans peur ni reproche, elle s'élance, s'envole, devient un aigle.

« On trouvera autre chose » je m'entends murmurer, retenant un sourire. « Et puis … C'est pas toi qui retarde, c'est moi qui suis en avance … Pour une fois. Le lapin blanc doit d'ailleurs s'être évanouit, un miracle a eu lieu, l'impossible s'est produit juste devant ses petits yeux » Et c'est sûrement vrai … Que disait-elle cette chanson ? Elle parlait du temps qui passe. Ce qui est quand même marrant c'est que cette fois-ci c'est moi qui l'ai retrouvée la première … Pas comme toutes ces autres fois où nous jouions ensemble. Par comme la toute première où c'est elle qui a ouvert la boite de Pandore, pour notre plus grand bonheur. Au fond de moi, tout ce que j'espère encore, c'est que je ne la décevrais jamais.
« Five hundred twenty-five thousand six hundred minutes,
Five hundred twenty-five thousand six hundred moments so dear.
Five hundred twenty-five thousand six hundred minutes,
How do you measure, measure a year ? »
je murmure, plongée dans mes souvenirs avant de sourire pour de bon cette fois-ci. « Hey, Phillys … Ca te dirait qu'on se revoit ? » Je lève le nez pour la fixer, moins timide, plus vive. La gosse existe toujours dans les profondeur et doucement elle se réveille – nul besoin d'un prince, le chant de la plaine a largement suffit. « Je veux dire … Je te dois un concert ... » Je n'ai oublié ma promesse lors de cette soirée mythique. Le barbecue sauvage sur les vieilles pierres. Cette chanson qu'elle avait chanté avec son frère, la voix de mon père qui avait repris le dernier couplet … Tout était si simple. Je voudrais que cela le revienne. Dis-moi Phillys … Accepterais-tu que l'on recommence cette aventure encore une fois ? « Va vraiment falloir que j'y aille mais … Je veux plus te perdre de vue. Plus jamais. » Plus jamais moi sans toi.



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