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Le premier jour du reste de nos vies. {Hidalgo & Erika}

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Dim 6 Sep 2015 - 14:24
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Le premier jour du reste de nos vies.

   La voiture s'arrête sur notre place de parking. Le voyage de retour s'est fait sans un mot.  Je me sens faible... Tellement faible. Les pensées se bousculent dans ma tête : qu'est-ce que je fais là ? Où sommes-nous ? Des dernières choses dont je me souviens, juste quelques flashs. Le métro, des mutants, la guerre. Mon regard est dans le vague, je n'arrive pas à fixer mon attention. La porte à ma gauche s'ouvre et je vois Hidalgo passer devant la voiture pour m'ouvrir la porte et sortir le fauteuil roulant. J'en sentirais presque les larmes me monter aux yeux, je ne sais même pas comment réagiraient les mecs de l'unité, surement en disant que ce n'est pas possible. Je n'y crois toujours moi-même pas. Quelques semaines de coma et même avec les massages, me voilà obligée de rester dans ce fauteuil le temps que mon corps soit totalement guéri.

J'essaye de sortir par moi-même, mais la main protectrice de mon colocataire m'en empêche, aussi je lui lance un regard beaucoup trop sombre alors qu'il essaye de bien faire. Mon sac d'affaires est sur mes genoux, il pèse si peu mais me fait déjà mal. Je n'aime pas dépendre des autres quand cela n'est pas nécessaire. Il y a une différence entre être soutenue par son équipe lorsque l'on est dans la merde noire et être soutenue pour ne pas tomber à cause de son corps.

Toujours aucun mot, aucune parole. Hidalgo respecte mon silence et je lui suis reconnaissant. Peut-être a-t-il peur de la manière dont je pourrais réagir et il a bien raison, je ne suis pas d'humeur à supporter nos piques aujourd'hui. Filez moi un flingue et une cible que je me détente un instant en jouant de la gâchette.

La musique de l'ascenseur est insupportable, je n'avais jamais remarqué.  Longue et insidieuse. Grâce aux miroirs installés, je vois enfin mon visage. Les traits tirés, amaigris par mon sommeil, le cheveu plus terne que jamais. Tu fais peur à voir, Morgan, même la Rookie pourrait prendre la fuite en te voyant.

Les portes s'ouvrent et d'un grognement, je repousse Hidalgo pour faire rouler moi-même ma prison à roulettes. Je refuse d'être plus assistée que cela n'est nécessaire. Je suppose qu'Hidalgo peut comprendre ça, cela commence à faire un moment que l'on se connait. Helena m'a dit qu'il était souvent venu à mon chevet, j'ai trouvé ça attendrissant avant de tomber sur le sourire en coin de ma jumelle. Je n'ai jamais rougi aussi vite de ma vie, une véritable gamine. J'ai très bien saisi à quoi elle pensait et mon visage a aussitôt viré écarlate. Qu'est-ce qu'elle peut m'énerver par moment.

Derrière la porte d'entrée, je peux entendre le remue-ménage des chiens. Eux n'en ont rien à foutre du silence. Lorsque je pousse la porte, avec quelques difficultés mais toujours en repoussant Hidalgo par fierté, je suis assailli par une équipe toute folle qui m'empêche d'avancer. Je ris et cela me fait mal. Je caresse à gauche, à droite sans parvenir à faire un pas de plus, façon de parler. Nous parvenons finalement à entrer dans la pièce. J'envoie Hidalgo déposer mon sac dans ma chambre et, profitant de son départ, je tente de me relever. Trop d'égo ? Je vous emmerde, mes petits potes.

Lorsque mes bras poussent et que mes jambes s'étirent enfin, je pousse un grognement sourd. Mes bras flagellent et à cause de mon pied qui traine par terre, je suis rattrapée par la gravité, les roues de la chaise écartant l'assise et me laissant tomber avec fracas au sol.  Le fauteuil roule et s'arrête contre la table, quelques mètres plus loin.

Voilà que je chois au sol, entourée par les chiens qui ne comprennent pas, à refuser d'appeler Hidalgo. Par ego, par fierté, mais surtout par honte de ce que je suis devenue.
   
AVENGEDINCHAINS
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Sam 12 Sep 2015 - 22:50
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Le premier jour du reste de nos vies.

Pendant tout le trajet, je repense à ces dernières semaines, à mes déplacements quotidiens à l’hôpital, avec toujours le même espoir qu’Erika ouvre enfin les yeux, avec cette boule au ventre à chaque fois que je me dis que c’est moi qui aurait dû être dans ce lit, pas elle. Nan mon vieux, c’est pas dans un lit que tu te serais retrouvé, mon vieux, mais plutôt six pieds sous terre. Rika est une battante, une dure à cuire, une guerrière. J’esquisse un léger sourire en l’imaginant attraper la mort par les couilles et lui dire ‘Pas aujourd’hui’. Ouais, ça ne m’étonnerait pas vraiment que ça se soit passé comme ça. Combien de temps est-elle restée dans ce foutu coma ? Des semaines ? J’ai oublié. J’ai arrêté de compter. Je sais simplement que ces derniers temps, je ne vivais que pour elle, et pour les chiens, bien sûr. Retourner travailler ? C’était impossible. Je me sens trop responsable. Et il n’y a pas que ça.
Je crois qu’au début, je lui en ai voulu, de s’interposer. L’espace d’un instant, là-bas, dans le chaos le plus total, je me suis dit que la mort aller venir me prendre, et au final, je n’avais pas peur, parce que les choses aller rentrer dans l’ordre. J’allais retrouver Lily, Nina. Mais Erika m’a sauvée. Et cette idiote a bien failli y passer. Je lui parlais, dans son sommeil de plomb, je lui disais qu’elle était stupide d’avoir fait ça, qu’elle avait fait le mauvais choix. Et j’étais là, impuissant, à son chevet, en colère, blessé, assistant une nouvelle fois à l’erreur de la faucheuse. Et je maudissais cette saloperie de m’épargner moi quand elle me prenait ceux qui comptaient. Parce que c’est évident, maintenant, Erika compte pour moi, plus qu’une simple colocataire. Plus qu’une amie. Je pense que la sœur de Rika l’a deviné, je l’ai vu dans le regard qu’elle avait. Helena. La jumelle d’Erika. Je pense que Rika se serait bien foutu de ma tronche en voyant ma tête, quand Helena a débarqué, un jour à l’hôpital… Elles se ressemblent physiquement, ça c’est clair, mais pourtant, elles sont différentes. Helena est une femme très séduisante et charmante, ça ne fait aucun doute, mais Erika a cette blessure qui nous rassemble. Elle est magnifique, à sa manière. Comme une fleur dans un bosquet de ronces.
Je gare la voiture sur notre place de parking, en gardant toujours le silence : le docteur m’a dit qu’elle allait être désorientée, qu'il fallait y aller doucement, qu’elle allait avoir besoin de temps. Et je le comprends. Je ne veux pas la brusquer, mais je suis heureux qu’elle soit revenue parmi nous. Quand Helena m’a appelé, j’ai tout laissé en plan à l’appartement pour venir le plus rapidement possible. La jumelle m’a bien fait comprendre que j’avais plutôt intérêt à bien veiller sur son autre moitié, durant son absence, qu’elle allait revenir le plus vite possible. Et croyez-moi, pour vivre H24 avec une Morgan, on sait que les promesses ne sont jamais en l’air… Je descends de la voiture, et vais ouvrir à Erika, tout en préparant le fauteuil roulant. Je sais que c’est dur pour elle, et je ne pensais pas que la voir consciente, perdue, blessée, ça me retournerait les tripes comme ça. Bien sûr, elle essaye de sortir par ses propres moyens, et doucement mais fermement, je l’en empêche, pour mieux l’aider par la suite. Elle me lance un regard sombre, comme si j’avais atteint son orgueil, et intérieurement, ça me bouffe. Pas moi, Erika. Je sais ce que tu ressens, mais tu n’as pas l’air de comprendre. Mais je ne dis rien : je sais qu’elle partirait au quart de tour. Et au final, je sens bien qu’elle en crève d’envie, qu’elle a besoin d’expulser toute sa rage, sa colère, sa frustration. Bien reçu, Capitaine Morgan, mais d’abord, vous allez vous reposer et remplir ce petit corps trop frêle. Elle semble si fatiguée, si faible, et je comprends au regard qu’elle lance à son reflet qu’elle peine à se reconnaître. Pourtant, je m’occupais tous les jours de lui donner une légère toilette, de la peigner, mais les infirmières se chargeaient des toilettes plus complètes : Erika est une femme, et je la respecte trop. Mon regard croise mon reflet, et j’ai subitement l’impression d’avoir remonté le temps et d’être de retour à Sherman Creek, dans mon vieux garage. J’ai peut-être négligé ma propre santé, ces dernières semaines. J’avais songé arrêter la clope, mais trop stressé, ces derniers temps, j’ai repris comme un pompier. Au moins, je n’ai pas touché à la bouteille.

A peine l’ascenseur ouvre-t-il ses portes que la furie Morgan s’en échappe en faisant rouler elle-même son fauteuil, me laissant une nouvelle fois comme un con face à son orgueil, à soupirer. Je la rejoins lentement, cherchant les clés dans une poche, puis l’autre, pour finalement me rendre compte que dans la précipitation, je n’ai même pas fermé à clé. L’avantage d’avoir une meute, c’est qu’il n’est pas né, le voleur qui s’introduira chez nous… Les chiens font un bazar sans nom, derrière la porte, et j’esquisse un sourire : Rika leur a manqué, autant qu’à moi. Surtout Babel, qui cherchait désespérément sa cuisinière en chef. Ils lui font un accueil digne d’une reine, et je suis obligé de les rappeler un peu à l’ordre, trop inquiet qu’ils blessent Rika, par maladresse. Mais le rire de cette dernière me fait chaud au cœur, alors je laisse faire et abandonne Rika dans un océan de tendresse et de papouilles tandis que je porte le sac de ma colocataire jusqu’à sa chambre. Rien a changé, tout est resté comme c’était. Je retape un peu son lit, pose le sac dessus. Alors que je range un peu le bazar laissé sur le sol, par les chiens, j’entends subitement un bruit sourd et ma tête bascule en arrière en soupirant. Il me faut même pas une demi-seconde pour comprendre. Cette tête de mule a voulu se lever. Je passe doucement la tête par l’encadrement de la porte, observant silencieusement Erika, au sol, cherchant désespérément à se relever, avec cette lueur qui me brise le cœur, dans les yeux. Je soupire doucement et dépose la veste que je venais de ramasser sur le canapé, en m’approchant silencieusement d’elle. Je sais qu’elle va m’en vouloir, mais tant pis. Je pose un genou à terre et l’attrape en douceur. Je sens son regard, sa résistance, et là, c’est moi qui devient subitement sévère. D’une voix à la fois douce et ferme, je lui intime de se laisser faire.

« Erika, laisse-moi faire. Tu as besoin de repos, ne va pas trop vite… »

Avec douceur, je place ses bras autour de mon cou et la prends dans mes bras : sa légèreté m’inquiète. La portant contre moi d’une manière protectrice, je l’emmène jusqu’au canapé pour l’y installer avec la plus grande délicatesse. Je ne saurais dire ce que je ressens, avec Erika dans mes bras, seulement que j’ai envie de la protéger à sa juste valeur. Je lui dois la vie. Après l’avoir installée, je vais chercher rapidement deux bières dans le frigo et m’installe à côté d’elle, en lui tendant l’une des bouteilles, une esquisse de sourire en coin.
Il y a des rituels qu’il ne faudrait jamais changer…
 
AVENGEDINCHAINS
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Dim 24 Jan 2016 - 18:22
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Le premier jour du reste de nos vies.


  Je ne dis rien lorsqu’Hidalgo m’attrape et m’enlève au sol froid. Trop honteuse de ma position. Non, je ne vais pas trop vite, je vais au rythme où j’ai toujours vécu. Les médecins ne savent pas si je remarcherais un jour et je dois faire des séances intensives de remises en forme. Ouais, c’est ce qu’ils disent, pour que je paye un rééducateur hors de prix que ni le SHIELD ni le SWORD ne prendra la peine de couvrir.  Je suis une pièce non maitresse dans leur jeu, je suis tout à fait sacrifiable, je le savais lorsque j’ai signé mon contrat. Je refuse, cependant, d’être cette pièce sacrifiée pour une partie dont je ne vois ni tenant ni aboutissant.

Hidalgo me dépose sur le canapé et je peux prédire ses prochains gestes sans trop me forcer. La petite chienne vient se rouler en boule sur mes jambes et je ne sens même pas son poids, cela m’attriste et me fiche un coup de plus au moral. Je passe ma main derrière son oreille et la gratouille en affichant un sourire bien faible. Ce n’est pas dans ma nature de dépérir et rien que d’être de retour dans notre appartement à Hidalgo et moi, je me sens déjà mieux, malgré le fantôme de mon hospitalisation bien visible. Ce n’est pas la joie, mais, hey, aucun des deux n’est mort même si l’un des deux a fini dans le coma ?

Je remercie Hidalgo pour la bière et allume la télévision qui diffuse un match de foot us. La télévision m’aspire pendant plusieurs longues secondes et je finis par baisser le regard sur la bière qui se réchauffe dans mes mains.

- Hidalgo… Tu ne dois pas te sentir responsable de moi. Je lâche ça de but en blanc tandis que les cris de joies des spectateurs à la télévision résonnent autour de nous pour le touchdown qui vient juste d’être marqué. Je veux dire… C’est mon métier, de protéger les gens. J’aurais fait ça pour n’importe qui.

C’est rude, je le sais, mais je ne veux m’imposer à personne, surtout pas à lui. Je connais son dossier, son histoire, et il n’a surement pas besoin d’une amie à charge comme moi. Quand tout ira mieux, peut-être… Mais pour le moment, je ne me sens pas de jouer le jeu qu’insinue Helena qu’Hidalgo et moi sont en train de jouer. Comment le pourrais-je ? Comment pourrais-je être d’un quelconque intérêt ainsi bloquée ? J’ai passé la plupart de ma vie à courir, sauter, faire du sport, faire la guerre pour finir comment ? Bloquée dans un putain de fauteuil roulant. Je dévisage Hidalgo et retourne à la télévision sans rien ajouter. Allez, bouge-toi le cul, Morgan ! Faut pas rester sur une note aussi morose.

- Atlanta joue bien ce soir. Pas un match facile contre Philly… Je bois une gorgée de bière en regardant les joueurs se déplacer à l’écran. On m’a dit un jour que perdre un membre de son corps, c’était comme perdre quelqu’un, avec les cinq étapes et toutes ces conneries. Bah je peux vous dire que je ne suis pas choquée ni en dénie, puisque je vais récupérer l’usage de mes jambes et m’occuper de ce putain de robot qui a collé la merde dans notre vie.

   
AVENGEDINCHAINS
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Dim 31 Jan 2016 - 22:31
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Le premier jour du reste de nos vies.


Quand je reviens avec les bières à la main, je retrouve Erika avec Babel, la petite chienne, installée sur ses jambes, à réclamer des caresses. Je tends l'une des bouteilles à ma colocataire et m'installe à ses côtés. Elle me remercie tout en allumant la télévision : un match de foot us, notre programme habituel. J'ai bien envie de parler avec elle, mettre un peu toute cette situation au clair, mais je ne sais pas vraiment par où commencer et surtout, où m'arrêter. Alors que je commence une multitude de phrases dans ma tête, c'est finalement Erika qui rompt le silence. Je l'écoute, je la laisse parler. Elle me dit que je ne dois pas me sentir responsable d'elle, qu'en gros, je ne lui dois rien, qu'elle a fait ça pour moi comme elle l'aurait fait pour n'importe qui. Je sais bien que l'on ne ressent probablement pas la même chose, l'un pour l'autre, même si Helena semble penser le contraire... Au fond, je sais qu'elle cherche à m'épargner, et je sais qu'Erika a besoin d'être forte et indépendante, que c'est dans sa nature. Mais malgré tout, la remarque me blesse un peu.

« Erika, je... » je commence, mais les mots ne me viennent pas. Peut-être à cause de la télévision et des ovations des spectateurs. Mes sourcils se froncent et Erika me dévisage, attendant probablement que je termine ma phrase. « ... je comprends. » je termine, lâchement, en buvant une gorgée de bière, le regard fuyant vers la télévision.

Ça ne servirait à rien, de remuer tout ça. Je ne veux pas la brusquer. Mais en même temps, c'est tellement difficile de faire comme si tout allait bien. Le silence s'abat une nouvelle fois, et je le trouve encore plus pesant maintenant. Erika tente bien de chasser ça, en reportant son attention sur le match, en le commentant. Je laisse échapper un léger ricanement. Je hoche négativement la tête, devant la probable perplexité de ma colocataire, avant de rajouter en haussant les épaules :

« Non, c'est juste que... Regarde-nous... Si on nous avait dit ça, quand tu as débarqué comme une furie à Sherman Creek... » je pouffe de rire, un sourire à la fois nostalgique et sincère. Erika a été l'une des meilleures choses qui me soit arrivé, après la mort de Lily et Nina, et j'imagine que sans elle, et sans ma nièce Amber, je serais sans doute encore dans mon vieux garage, à ne jamais connaître un jour sobre. Je prends une gorgée de bière, suivant la remontée de Philadelphie sur Atlanta, en me remémorant une Erika têtue comme une mule, vidant presque un chargeur sur ses pneus, pour me contraindre à sa présence. Un nouveau sourire. Un sourire qui se fane au-fur-et-à-mesure, tandis que je me dis que sans moi, elle n'en serait probablement pas là. Elle peut en dire ce qu'elle veut, c'est ce que je pense. Je suis peut-être un peu ému, mais je dissimule ça derrière un fin sourire complice. Je tends mon bras pour le passer autour des épaules d'Erika et l'attirer contre moi, sans aucune arrière-pensée, seulement d'une manière amicale, protectrice, reconnaissante et sans doute un peu réconfortante, en lui murmurant, comme une confession :

« Viens là, ma grande... Tu sais, je ne fais pas tout ça pour toi hein, c'est juste que j'aimerais que tu te remette vite, sinon ce sera pizza tous les jours et on va devenir obèse...» Un faible sourire complice et je frotte son épaule pour lui signifier ma présence. Elle pourra bien repousser mon aide, dire tout ce qu'elle voudra, je resterais à ses côtés, pour l'aider, pour la soutenir. Elle pourra toujours compter sur moi, et elle aura toujours mon épaule pour s'appuyer.

 
AVENGEDINCHAINS
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Sam 9 Avr 2016 - 23:06
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Le premier jour du reste de nos vies.


Je ne sais que penser, je ne sais que faire. Elle est loin ma vie où, même où je ne savais pas où j’allais, je savais pertinemment quoi faire, où je maitrisais l’inconnu du revers de la main, où j’étais rentrée pour le dîner.  La chaleur de la petite chienne se diffuse sur mes jambes endolories, mes jambes endormies, que je ne peux plus réveiller.

Je ne peux pas faire subir ça à Hidalgo, je ne peux me le permets pas. Je le revois, dans ce désert où nous nous sommes rencontrés, où j’ai jeté sans le savoir ma malédiction sur son corps, sur son âme. J’ai fui les conséquences d’une vie que j’ai perdu, d’une vie que je n’ai pas su protéger, et voilà que tout recommence, que tout s’enchaine à nouveau, que je m’enchaine aux roues et aux barreaux d’une vie que je ne choisis plus.

La bière est cendre dans ma bouche qui se dessèche, les mots d’Hidalgo les cloches d’un monde qui s’effondre. Je n’ose pas soutenir son regard, ces yeux que je connais par cœur, j’ai peur d’écouter ce qu’il a à me dire. Je ne lui en voudrais pas de partir, de me laisser. Où a-t-il signé pour un  tel fardeau ? Et pourtant, tandis que je me débats pour le faire fuir, j’ai envie d’hurler, de m’effondrer dans ses bras pour lui dire, ne me quitte pas. Ne me quitte pas.  Ne me quitte pas.

Malgré le bruit de la télévision, des rires et des cris, des commentaires tour à tour joyeux puis désespérés des présentateurs, l’appartement n’a jamais été aussi silencieux, l’air aussi lourd à inspirer. Silence que brise Hidalgo par ses souvenirs qui me blesse, qui me font repenser à celle que j’ai été, au début de ma fin.

« Non, c'est juste que... Regarde-nous... Si on nous avait dit ça, quand tu as débarqué comme une furie à Sherman Creek... » Je contiens mes larmes tandis que je l’entends rire et je pouffe moi-même, me mentant pour ne pas le blesser. Ce serait que de mentir de dire qu’Hidalgo ne m’a pas été bénéfique. Dans le tourbillon de ma vie passée, il est le point d’accroche, le phare dans la tempête, le parachute au bord de la falaise.

Je contiens mes larmes en repensant à cette putain de fournaise, à ce foutu cul-blanc qui m’envoya dans le garage. Mon sourire devient véritable petit à petit. C’était quand même une bonne journée, où tout était plus simple. Je ne réagis pas quand Hidalgo me prend dans ses bras pour me tirer vers lui, pour me réconforter. Il a peut-être vu cette larme qui a coulé le long de ma joue, il a peut-être vu au travers de mon sourire d’hypocrite.  Je veux qu’il parte, je veux qu’il reste. Je veux en finir, sauve-moi de mes démons Hidalgo, sauve ce qui peut encore être sauvé.


« Viens là, ma grande... Tu sais, je ne fais pas tout ça pour toi hein, c'est juste que j'aimerais que tu te remette vite, sinon ce sera pizza tous les jours et on va devenir obèse...»

- Pauvre type. Je soupire à sa réflexion et mon sourire s’élargit tandis que du revers de la main, j’essuie l’humidité de mes yeux. C’est la pizza ou la bière qui en sera responsable ? La friction de ses mains sur mes épaules me réchauffe, me fait comprendre qu’il n’est pas parti, qu’il ne m’a pas écouté.  Dieu merci, il ne m’a pas écouté. Je regarde la télévision, fatiguée par cette journée, par mon retour et mes erreurs que je n’assume pas. Dans le reflet de la télévision, je peux voir Hidalgo qui me dévisage, ce monstre estropié qui git à côté de lui sur le canapé. J’aimerais que le moment dur pour l’éternité, mais mon corps mou me rattrape, m’arrache au rêve et me ramène à la réalité. Je suis fatiguée, Hida. J’aimerais aller me coucher.

Mensonge teintée de vérité, je suis épuisée mais pas autant que je le prétends, cependant,  je ne veux pas lui tomber dans les bras, qu’il ait à me trainer jusqu’à mon lit, c’est mon choix, je domine toujours la situation. Hidalgo m’aide à prendre place dans mon fauteuil puis dans mon lit. Je le remercie tandis que je me glisse sur le lit et que je l’invite à quitter la pièce. Alors qu’il s’appréte à refermer la porte, je l’interpelle une dernière fois, je lui tourne le dos, la pénombre de la pièce l’empêche de me voir, je l’espère en tout cas, mais je dois lui dire, tandis que la fatigue fait couler les larmes que je n’arrive plus à contenir, merci les médicaments qui me font changer d'humeur comme de chemise.

- Hidalgo. Ne me quitte pas.


 
AVENGEDINCHAINS
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