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Welcome back to the USA | Ft. Bucky

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Mar 22 Sep 2015 - 10:49
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“Welcome back to the USA”



Manhattan s’étendait sous ses yeux, avec ses hauts buildings, ses rues déjà bien remplies et Central Park qui donnait une touche de vert au milieu des bâtisses. Jack avait posé son coude droit dans l’encadrement d’une des fenêtres du salon de l’appartement d’Heidi et Ashley, cigarette en main. C’était à peu près la posture qu’il avait, chez lui, lorsqu’il s’était fait tirer dessus – et son épaule gauche, bandée de façon à ce qu’il ne puisse pas trop la bouger, en souffrait encore quoi que la douleur ne soit à présent que légère. Mais le mercenaire s’en fichait pas mal, au fond. Il aurait même pu rester chez lui, se débrouiller comme un grand, comme il l’avait toujours fait, si Ashley ne s’était pas trouvé chez lui ce matin-là et ne l’avait pas ramené ici. Non pas qu’il se plaigne : au final, il était plutôt content (à son propre étonnement). Au moins, il n’était pas seul ; il était même plutôt bien entouré. C’est fou le monde qui pouvait se bousculer ici, entre les animaux (Altaïr le chien et Ecco le perroquet), les deux habitants du lieu, ou quelques proches, comme Riley. Quelque peu inhabituel, pour un type comme lui habitué au calme et à la solitude de sa cellule, d’un train de vie similaire et monotone, réglé comme du papier à musique lorsqu’il était enfermé, et rempli à ses missions meurtrières lorsqu’on le sortait.

Mais aujourd’hui, tout était différent. Il n’avait plus de cibles depuis quelques temps, mais était toujours dehors. Il s’était demandé un instant si le SHIELD savait où il se trouvait mais, connaissant son amant, oui, il devait savoir. Puis pas sûr qu’ils ne lui aient pas implanté un GPS quelque part, d’ailleurs (comme dans la nuque, par exemple). Peut-être que ses « supérieurs » attendaient simplement qu’il se soit remis, le sachant entre « de bonnes mains », avant de lui donner de « nouvelles directives » - sentez toute l’ironie de cette phrase, alors qu’il penserait plutôt « ce connard de Fury » / « surveillé par Ash » / « une tête à éliminer ». Alors, pouvait-il dire – pour la première fois depuis quinze ans – qu’il avait des congés ? (Pas payée, faut pas pousser non plus, il n’avait plus de salaire depuis qu’il avait été attrapé par le SHIELD). Qu’il était à peu près libre, du moins une liberté illusoire, et qu’il pouvait donc sortir un peu, faire ce qu’il voulait ? Oui, Ashley ne voulait pas qu’il sorte, pas qu’il bouge, pas qu’il fasse trop d’efforts pour éviter de rouvrir sa blessure. Mais vous savez quoi ? Il n’était pas là, le coco. Et la petite sourde non plus. Et si, depuis un peu plus d’une semaine, il acceptait de ne pas sortir de l’appartement, il ne pouvait plus supporter l’idée de ne pas savoir qui avait voulu l’éliminer.

Il avait mis de côté l’idée que le SHIELD avait voulu se débarrasser de lui. Oh, il ne doutait pas réellement de l’affection d’Ashley… Mais il n’était pas certain que celui-ci ne le livrerait pas à l’organisation d’espionnage si on le lui ordonnait. Pas qu’il soit un soldat automatisé incapable de prendre ses décisions, mais est-ce que sauver la vie d’un type comme lui valait la peine de risquer son boulot – et sa vie ? Personnellement, il pensait que non. Mais hormis le fait que son hôte ne semblait pas être en train de le tromper, on serait déjà venu le chercher depuis longtemps si on l’avait voulu, que ce soit pour l’abattre ou le renvoyer au trou ; il n’était pas franchement en mesure de se défendre et ses geôliers n’avaient aucun scrupule envers les hommes comme lui (mais en avaient-ils tout court ?). Il porta la cigarette à ses lèvres, le regard vague, perdu dans ses réflexions. Qui, dans ce cas ? Il devait retourner dans le Bronx, calculer l’angle de tir, aller voir ce qu’il pouvait trouver. Ashley râlerait peut-être mais, aux dernières nouvelles, il n’était ni sa mère ni son petit-ami, et il était encore « libre ». Jack se redressa en lâchant un soupire et ferma la fenêtre. Il but la dernière gorgée de café qu’il restait dans sa tasse, alla la poser dans l’évier et jeta son mégot (passé sous l’eau) dans la poubelle. Le pire, c’était peut-être quand on devait l’aider à s’habiller le matin, ou se dévêtir le soir, pour « éviter qu’il ne se fasse mal ». Conneries.

C’est justement pour ça que, malgré le temps qui se rafraichissait, il ne pris pas son blouson en cuir qui lui allait pourtant si bien. Pas envie de se balader avec un bras caché et une manche ballante à cause de son putain de bandage. Le mercenaire avait caché deux de ses quatre couteaux de lancer dans l’une de ses poches ; s’il ne pouvait pas tirer, au moins pouvait-il se servir d’une arme blanche. Au moins pour se défendre avant de prendre la fuite. Avant de sortir, il lança un regard noir à Ecco, le menaçant de le plumer s’il le balançait (quoi qu’il ne le ferait pas), et claqua la porte derrière lui. Un taxi l’emmena directement chez lui, mais il ne monta pas jusqu’à son appartement. La main dans la poche, il fit le tour de l’immeuble, définit l’angle de tir, alla visiter les toits voisins. Mais rien, il ne trouva rien. Sans doute qu’Ashley et ses supers collègues (kofkof) étaient déjà passés par là. Jack cracha rageusement avant de faire demi-tour. Il savait très bien que le type n’avait pas été coffré, et il n’avait pas tant peur pour sa vie (il  serait toujours une plaie en moins pour beaucoup de monde), mais plutôt pour ceux à qui il tenait ; qui comportait aussi bien sa jumelle – June –, son mari, ses deux nièces, que… Ashley. Et Riley, et Heidi, par extension ; ces étranges personnes qui semblaient l’apprécier, qui le supportaient avec bonne grâce. Comment, pourquoi, voilà qui lui restait mystérieux – on ne pouvait pas aimer un type comme lui. C’est ce qu’il pensait intrinsèquement, au fond de lui, même si ça ne l’affectait pas plus que ça. Une simple constatation – il était un monstre, et on ne pouvait pas aimer les monstres. Et il s’en fichait royalement. Du moins, c’est ce qu’il pensait encore.

Sur le chemin du retour, il ne rentra pas directement dans le vaste et coquet appartement. Il était bien, là, dehors, et prenait un malin plaisir, presque sadique, à se mêler à la foule, observant les new-yorkais qui se pressaient dans les rues, s’arrêtant parfois sur quelques visages en se disant : « Ça pourrait être toi que j’abattrai demain. », se plaisant à s’imaginer être craint. Mais il était quoi, franchement ? Personne ne savait qu’il avait abattu ce pauvre mutant, Landon, et déclenché sans le vouloir le bordel incommensurable avant la Purge. Si on le regardait de travers ou qu’on s’attardait un peu sur son visage, c’était parce qu’il avait un cache-œil. Et que c’était pas courant. Ou qu’il avait une dégaine de bad boy et que ça excitait les femmes (oui oui, il le pensait réellement, et il n’était pas trop dans le tort… Quoi que, pas que les femmes, mais c’était une autre histoire). Et soudainement, un visage attira plus son attention que d’autres ; Jack s’arrêta face à ce fantôme du passé. Fantôme d’il y avait un peu plus d’un an et demi, camarade lors de la Purge, frère d’une situation de merde… Et, facultativement, seul personne qui pouvait comprendre sa situation, puisqu’il en vivait une à peu près similaire.

« … Bucky ? » lâcha-t-il d’une voix étonnée, un peu trop grave, un peu trop éraillée par quelques cigarettes et de longues heures de silence après l’avoir trop usée la veille.


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Dim 8 Nov 2015 - 17:07
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     Barnes & Campbell

         

Welcome back to the USA
C'était comme remettre les pieds sur le continent américain pour la première fois. En pire.

Malgré la nouveauté de la vie américaine - de la vie, tout court -, il ne se souvenait pas d'avoir ressenti un tel décalage. Non, un tel vertige - il se sentait vacillant sur jambes, flottant dans ses bottes. Le monde tournait, son crâne hurlait sa douleur, son envie d'en finir. Le monde était trop confus, trop criard, il en était détaché, balloté comme un canard en plastique dans la tourmente de l'océan d'hiver.

Ce n'était pas dans ses habitudes. Il n'avait jamais marché d'un pas égaré et perdu dans les rus de New York - il avait toujours été un guerrier sur le pied de guerre, prédateur et assuré, fendant la foule qui s'écartait inconsciemment sur son passage. Bottines de combat qui martelaient le béton à grandes enjambées, épaules carrées, prêt à heurter quiconque se dresserait sur son chemin. Plus tank qu'homme. Les américains n'existaient pas pour lui, il n'existait pas, seule comptait sa destination, sa mission. Concentré. Il avait une mission à accomplir, bien que d'un genre inhabituel, et le Winter Soldier ne réfléchissait pas. Il ne pouvait pas réfléchir, ni poser des questions, à l'époque - il n'existait pas, il n'existait que par la mission à accomplir, par l'identité à revêtir. Exercer la Purge, apprendre le meurtre, enseigner la tuerie et son art. Faire l'oeuvre apparente de la grandeur américaine, pour le bien de l'humanité.

Alors il s'était mêlé aux américains, avait sourit, mangé, bu avec eux. Avait mimé l'existence jusqu'au paroxysme pour les transformer en pions dans le grand jeu de ses maîtres. Rien n'avait d'importance, il avait une mission à accomplir. Comme à chaque mission, le pays, l'environnement, les gens, rien n'avait d'importance. Il n'était pas Natasha, il n'était pas un espion capable de mentir et de s'adapter, et pourtant, cela venait presque facilement. Il n'avait pas à se préoccuper d'être, juste de paraître, juste de faire. Agir. Il était une arme qui répondait forcément au verbe faire, jamais à être. Il n'avait pas peur, il n'hésitait pas, ne s'interrogeait pas. Jusqu'à ce que bien sûr, le fer se disloque et que les questions, les doutes, la première personne du singulier, tout cela ne soit plus retenu par le masque laissé au placard.

James - puisque c'était son prénom, bien qu'il avait une identité, à défaut d'un passé et d'une âme.  James donc, se sentait confus et vacillant, mais son attitude extérieure n'avait en rien changé, son pas était toujours agressif et sans concession. Il n'avait pas changé - ses cheveux étaient toujours aussi longs, maintenus ce jour là dans la nuque, sa mâchoire toujours aussi serrée, effleurée par un début de barbe, bien que ses pommettes se soient creusées terriblement, l'ombre sous ses yeux contiennent de nombreux morts et fantômes et que les muscles bien rodés de son corps aient quelque peu fondus. Le fantôme s'était décharné, mais il avait gagné une flamme intérieure, un feu follet un peu fou qui dansait dans l'empyréen de son regard.

ll avait du mal à réinvestir l'oripeau de James Buchana Barnes, sergent Barnes tombé au champ d'honneur. Costume d'être humain trop grand pour lui - par moment, il semblait réel, si tangible, si proche de lui que s'en était douloureux. Il se surprenait à prendre un rêve pour un souvenir, à laisser un sourire narquois sur son visage, à laisser le rire et la vie envahir ses yeux. Surtout lorsqu'il était seul avec Steve - par moments, c'était presque facile, par moment il n'avait pas l'impression de jouer un nouveau rôle. Mais par moment, l'homme et le fantôme ne coïncidaient pas tout à fait, voire pas du tout. Par moment, il était en décalage, alourdi par le poids des cadavres qu'il traîné, par le passé, et par ce Bucky qui s'était construit sans Buchanan.
Et après un an dans la solitude et le silence, New York était trop. Trop bruyant, trop superficiel, trop empressé, ne laissant pas de place pour le puzzle désossé qu'il était. Il tentait péniblement de se rendre d'un point a à un point b, poing de métal enfoncé dans une mitaine elle-même enfoncée dans une poche, son blouson de cuir faible armure contre le monde extérieur, essayant de ne pas réfléchir aux mille moyens à sa disposition pour tuer chaque individu croisé, pour ne pas briser les os de ceux qui ne s'écartaient pas assez vite de lui, pour ne pas se mettre sur le chemin d'une voiture et goûter le chaos et la destruction sur son passage.

"- Bucky ? " Mais dans tous les univers, tous les espaces temps, tous les passés, tous les présents, toutes les versions de James Buchanan Barnes, le mot Bucky avait toujours un dramatique effet sur lit - communication directe avec ce qui était au plus profond de lui, avec son coeur et son âme. Peu de gens l'appelaient comme ça - même les agents qu'il avait dirigé au temps de la Purge, à qui il avait parfois été présenté sous ce prénom n'osaient pas employer telle familiarité face au meurtre fait homme.

Pas un sursaut, pas dans ce sens là du terme - mais une réaction vive, instinctive et et entraînée alors qu'il pivotait des talons, pour fixer son regard trop vif sur son vis à vis, mesurer la menace, se préparer à tuer. Deux couteaux, seulement, nota le Winter Soldier dans le même temps qu'il notait le bras en écharpe, sa tenue presque innocente, ses traits fatigués, le suçon dans le cou.

Etablir le niveau de le menace et les possibilités de l'annihiler et de déguerpir sans laisser de traces. Le Winter Soldier était toujours là, ne faisant même pas mine de se faire oublier derrière l'apparence de Bucky - et pourtant, c'était justement dans ces moments là que "James" était le plus présent. Il avait la même habitude, héritée de la guerre. Etre sur ses gardes, être paranoïaque, jamais complètement endormi, toujours en guerre, jamais en sécurité - et il détestait ça, détestait de regarder les gorges des serveuses pour y voir la veine à sectionner, détestait de toujours garder la porte des magasins dans son champ de vision, détestait saisir son arme à chaque crissement de pneus.

Il s'immobilisa sur place à son tour, conservant une certaine distance entre lui et Jack - il ne pourrait le toucher en tendant le bras, il devrait s'avancer pour frapper. Bucky pourrait parer, s'écarter, frapper, tuer. Il sentait le poids de ses couteaux, du revolver sous sa veste et, bien sûr, le poids lourd,
Il se souvenait lorsqu'on lui avait présenté Jack - on lui faisait "le tour" du SHIELD. Le Shield était la Purge, il était la Purge, considéré comme l'un des leurs, comme un partisan, comme un agent. A part entière, mais comme un agent, à qui on parlait comme à un être vivant, à qui on faisait des confidences.  

Avec le recul, Bucky était juste saisi par le ridicule de la situation, l'invraisemblance de tout cela.  James Buchanan Barnes, l'homme que Steve avait connu, l'homme que Bucky était censé être aurait réagi d'une manière si différente que s'en était absurde. Sans doute aurait-il tué l'agent qui lui avait dit ça. Sauter à sa gorge - c'était un homme bien, brave, capable de mourir pour protéger quelqu'un, qui avait sauté dans une bagarre pour protéger l'imbécile maigrelet qui s'était mis dans cette situation, un homme qui tendait des mains, qui ne serrait le poing qu'avec de bonnes raisons. Bucky Barnes aurait sans doute envoyé son poing à la figure de cet agent et l'aurait envoyé manger le mur sans sommation. Raclure de l'humanité, n'as-tu pas la moindre décence, pas le moindre sentiment humain dans ton coeur, aucun respect de prochain, comment peux-tu réduire un homme à l'état de chose avec un rire gras ?

Mais sur le moment, il n'avait été saisi que par l'aspect incompréhensible de la chose. L'homme avait tué sa famille, l'homme avait été puni, l'homme avait perdu liberté et libre-arbitre, l'homme était devenu arme. On pouvait l'observer, lui donner des ordres, le tourmenter.  Cela n'avait pas de sens au yeux du Winter Soldier pourtant dans l'exacte même situation.  Dans son ordre du monde, on n'était pas puni pour avoir tuer, pour avoir fait couler le sang, d'un ennemi ou des siens. Tant de soldats qu'il avait côtoyé pour des missions avaient auparavant tué leur mère, baisé leur soeur, battu leurs enfants - souvent, il avait lu leurs dossiers - il devait savoir à qui il obéissait, et surtout comment les mettre hors d'état de nuire quand l'ordre viendrait - et souvent les familles avaient voulu leurs morts ou ils avaient tué les premiers. Natasha avait tuer ses petites camarades. Leur meurtre des gens que l'on aimait était la consécration, la dernière épreuve avant de mériter la confiance placée en eux. Et servir, tuer sur commande, se dévouer à ce nouvel ordre du monde, cela faisait mal oui, le Winter Soldier avait des livres à écrire sur la douleur et l'annihilation de l'être, mais c'était un honneur, pas une punition. Lorsqu'on était puni, on était mort ou on oubliait qu'on avait vécu. Lorsqu'on était puni, on rencontrait l'hiver russe et son fidèle soldat de mort.


Il avait fait ce qu'il devait faire - catalogué le nouveau venu. Pas une menace sauf si ordre contraire. Peut apporté une aide à sa mission, inférieur hiérarchique. Ombre, indifférence des américains - cibles - à son égard.  Pas un égal - cela n'aurait pas été flatteur vis à vis de l'avis ( inexistant ) que le Winter Soldier avait de lui-même et quelque peu exagéré si on parlait uniquement de leurs capacités assassines. Après, en rencontrant vraiment Jack, il avait compris, appris. Ressenti une frustration immense de voir Bucky tentait de se rebeller contre la situation de Jack, sans pouvoir le faire pour lui-même.

Cela n'expliquait rien, compliquait tout alors que les deux assassins se faisaient face dans la foule.

"- Jack."


Avait murmuré en réponse Bucky - il ne faisait pas confiance à sa langue, à ses cordes vocales, à ses lèvres qui avaient murmuré des mots d'amour à Natasha pour la perdre sans retour, qui avait hurlé le nom de Steve à en perdre la raison, qui avait oublié comment s'exprimer à l'exception d'un cri jeté dans la blancheur fatale de la toundra.  Avant que les souvenirs ne le frappent, et le fassent rire - un rire sans véritable joie, amer, alors que les souvenirs revenaient à la surface et qu'il passait sa main de chair sur sa bouche.

"Tu es vivant."
Ton légèrement érodé, voix légèrement brisée. Leur face à face était une victoire en elle-même après plus d'un an. Le monde avait continué de tourner, sans lui, se rappela Bucky. Son exil volontaire en Sibérie avai été sa propre cryogénisation volontaire.  Son sérieux reprit, il affectait une sorte de légèreté faussée - revoir un ancien ami en pleine rue, presque crédible si ce n'était son regard hanté, leurs armes et leurs tableaux de chasse respectifs. Oh et le fait qu'ils n'étaient plus entiers ni l'un ni l'autre et que par conséquent, ils commençaient à attirer les regards  "-Tu n'es pas là pour me tuer" - simple et rapide analyse de la situation, malgré la surprise conséquente  il attendait toujours qu'on le mette à mort, lui le chien enragé en fuite — le Shield...Purge est fini - il le savait pour l'avoir entendu entre deux bulles de sang sur les lèvres de ses anciens patrons. L'organisation était en disgrâce et surtout, elle avait perdu âme et importance dans le grand jeu qui allait avoir lieu  - tu es ..." Libre ? Non, le terme mourrut dans sa gorge, il n'était pas sûr d'être libre lui-même, ni que la liberté chère à son passé ait un goût si savoureux.
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Mar 24 Nov 2015 - 9:18
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“Welcome back to the USA”



Il y avait quelques différences entre être libre et avoir un semblant de liberté. En apparence, pas grand-chose ne changeait. Vous croiseriez quelqu’un dans la rue pour lui dire « regardez-moi, je suis exploité, je n’ai pas d’identité, j’ai l’air d’être comme vous mais ce n’est pas vrai », on vous prendrez pour un paranoïaque, un fou ou un schizophrène. Ou les trois à la fois. Encore faudrait-il avoir envie d’aborder l’une de ces personnes qui pourraient être, dès le lendemain, la cible de Jack. Lorsqu’il marchait dans ces rues bondées de monde, se faufilant entre les inconnues, frôlant cette masse de solitude masquée par la foule, qui pouvait se douter de ce qu’il était vraiment, qu’ils avaient effleurés un suicidé, un assassin, le fantôme du SHIELD. Fantôme qui faisait attention à son épaule blessée, son bras plâtré, placardé contre son torse. Le grand méchant loup avait piteuse allure, mis à mal par son agneau. Presque noyé dans le courant de l’onde pure. Ça se soignait, lentement – toujours trop pour le sniper qui ne pouvait plus tenir son fusil. Personne ne faisait attention à lui plus d’une poignée de seconde.

Pourtant, il arrivait qu’un fantôme en rencontre un autre. Comme une douche froide, un réveil, un sursaut soudain, un regain de vie ; Jack s’arrêtait face à cet homme qu’il n’avait pas vu depuis belle lurette, et pas seulement parce qu’il s’était retrouvé enfermé dans sa cellule. Après tout, il savait où elle était. Pas comme s’ils n’avaient pas suffisamment discuté de leur situation lorsque la Purge faisait des ravages. Deux hommes à la fois semblable et différent réuni dans un seul but – qui, à la base, n’était pas de se plaindre ou de se faire des confidences. Il y a avait des vérités et des secrets que les armes vivantes n’avaient pas besoin de se dire pour se comprendre. Il se souvenait de Bucky comme un bon camarade, mais celui qu’il avait face à lui n’était plus le même homme. Il pouvait le voir dans sa posture, au fond de son regard, dans l’analyse « complète » qu’il venait de faire de lui, la distance entre eux, la voix presque brisée ; « Tu es vivant ».

Peut-être la surprise de le revoir. Après tout, qu’est-ce qui lui disait que ce n’était pas Bucky qui avait tenté de le tuer ? Il était un bon sniper. Peut-être meilleur que lui. Bien trop bon pour n’avoir réussi à atteindre que son épaule. Peut-être faisait-il parti de la mission ? Pourquoi se croiser ici, maintenant. Bien sûr qu’il était vivant. Bien sûr que Bucky n’était pas celui qui avait tenté de l’éliminer – le croire aurait été une insulte envers le soldat au bras d’acier. Jack se ramollissait au contact d’Ashley. Ou il s’épanouissait, il ne savait pas trop encore : il changeait. Il n’était plus enfermé dans la solitude méditative (ou sportive) de sa cellule. Non, maintenant, il semblait presque avoir une vie normale ; des « amis », un amant chez qui il squattait habituellement, qui s’occupait de lui, avec qui il mangeait, dormait, jouait, s’envoyait en l’air, faisait des trucs qu’il n’avait pas fait depuis qu’on l’avait enfermé. Depuis sa sœur. June. Et si c’était elle, la mission ? Un peu de calme, Jack. Elle serait morte, tu le saurais. Il y aurait quoi que ce soit à savoir sur elle, tu le saurais. Paradoxalement, tu n’es pas au courant que tu as un neveu qui s’appelle Jack, parce que tu es mort, mon coco.

« Pour le moment. Toi aussi tu l’es. » simple formalité. Si l’un d’entre eux étaient morts, il y avait de quoi s’inquiéter. Quoi que… Jack était déclaré mort, suicidé. Bucky était censé être mort aussi. Ou croupir dans une maison de retraite. Chacun ses mystères. « Non, je ne suis pas là pour te tuer. »

Si ça avait été le cas, est-ce qu’il avait l’air en était d’éliminer quoi que ce soit ? Il était inutile avec ce bras bandé. Il s’agaçait tout seul. Il détailla son vis-à-vis, s’humectant les lèvres, hésitant un instant. Jack hésitait, oui. Il se sentait presque devenir faible, tant à cause de sa blessure que toutes les autres raisons citées un peu plus tôt. Son bras valide se leva pour se passer une main dans les cheveux, ramenant ses mèches sur le côté.

« Ce n’est pas toi qui a essayé de me tuer non plus, je suppose. »

La question était purement rhétorique, une simple formalité. Il aurait eu honte de supposer qu’un homme de la trempe de Bucky puisse le manquer. Mais il était heureux que ça ne soit pas lui pour une foule de raisons ; parce qu’il l’appréciait, parce que même s’il n’avait pas peur de mourir, il avait appris à aimer la vie qu’il venait de trouver. Il attendait toujours la baffe qui le ferait redescendre sur terre.

« Oui, c’est terminé… Ils m’ont enfermé après, un an et demi, puis… Ils m’ont sorti. »

Il lança un regard autour d’eux. Le club d’estropiés était de sortie – voilà ce que devait penser les gens qui affluaient autour d’eux. Jack finit par sortir une cigarette, la coincer entre ses lèvres et chercher son briquet pour l’allumer, avant de le ranger et d’attraper la cigarette entre l’index et le majeur en recrachant de la fumée.

« On devrait pas rester là. Trop de monde. »

Le mercenaire fit demi-tour, sans réellement douter que son camarade serait d’accord avec lui. Ils avaient connu une situation similaire, ils avaient tous les deux des litres de sang sur les mains, et s’ils voulaient parler « librement », ce ne serait pas au milieu de toutes ces âmes innocentes et ces gibiers potentiels. Il se dirigeait sans réellement s’en rendre compte vers son « chez lui » de substituions – chez Ashley – mais surtout parce que Central Park n’était pas loin, et que les rues y étaient plus calmes.


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Sam 2 Jan 2016 - 23:45
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Welcome back to the USA
Pourquoi, pourquoi est-ce que chaque fois qu'il rencontrait quelqu'un, leurs retrouvailles débutaient toujours par la surprise d'être en vie ? Personne ne s'apercevait jamais de sa présence, personne ne s'adressait à lui – il était un fantôme, un objet posé dans un coin, autour duquel on conservait sans se demander une seule seconde s'il était capable d'entendre. A raison : à qui le Winter Soldier pourrait bien répéter ces secrets ? Il était un chien, incapable de parler de son propre chef, de dire je, d'avoir des besoins ou des envies. Mais il avait écouté – et aujourd'hui les conversations entendues, comme au travers d'un voile, d'une tonne d'eau : les gens ne se disaient pas « tu es en vie ? » lorsqu'ils se voyaient. Pas les humains normaux.
Natasha. Steve. Jack, maintenant. Leurs existences étaient si fragiles. Suspendues à un fil, prêtes à être brouillées comme les autres « dommages collatéraux » des machines qui avaient pris le contrôle de leurs vies. Ils étaient en vie – en soi, déjà une victoire, mais une victoire que Bucky n'avait pas encore eu le temps de savourer. Il n'avait pas encore pris conscience d'être en vie, mais à chaque fois qu'il revoyait ces visages... Ces visages réels, de personnes réelles, et vivantes..il était soulagé. Il avait du ma à y croire. Il fatiguait juste de toujours s'inquiéter pour eux, de ce nœud à l'estomac constant de craindre pour eux. Il ne ressentait rien. Juste ce vide oppressant, cette impression d'être vidé, évidé, creux. Il était creux. Il n'y avait rien, il ne sentait rien, juste l'envie de vomir et d'être débarrassé de cette honte et de cette angoisse. Et la peur de les perdre. Encore – ne pas se souvenir de leur existence, ne pas pouvoir pleurer leur mort, ne pas pouvoir les sauver. « Pour le moment. Toi aussi tu l’es. »

« - Presque, »
rectifia Bucky.

Il ne pensait pas sonner si amer. Mais le sourire qui franchit ses lèvres méritait presque une moue et trahissait son amertume. Amer d'être en vie, amer d'être presque mort, amer d'être un ombre parmi les vivants. C'était juste ridicule, leur situation. Ironie tragique. Bucky ne s'expliqua pas sur sa précision, se contentant de se mordiller l'intérieur de la joue – il avait perdu l'usage de la parole depuis si longtemps, il avait cessé de traduire ses pensées par des mots, encore plus par des phrases. Ses phrases ne comportaient pas de pronom personnel, pas d'émotion. Un verbe d'action uniquement, une action sans parole. L'obéissance sans être pensée -. Exprimer une émotion relevait d'une torture pour Bucky et les nuances de sa situation étaient indicibles. Jack comprenait. Il y avait beaucoup de non-dits entre les mercenaires fantômes, qui ne s'étaient jamais vraiment parlé à cœur ouvert – il n'y en avait pas besoin. Mais ils se comprenaient, au moins partiellement. Ou comprenaient qu'ils ne pourraient jamais comprendre, qu'ils étaient distincts du reste de la population. Leur syndrome post-traumatique aurait suffit à les aliéner au monde et ils se serraient les coudes, instinctivement. Mais quoi ? Comment dire à quelqu'un qu'on est techniquement mort, qu'on a lu mille fois son propre nom gravé sur les monuments aux morts présents dans chacune des installations du SHIELD dans lesquelles il avait servi, sans jamais se sentir concerné par ces quatre syllabes, sans jamais ressentir le frisson de la mort descendre sur sa nouvelle âme ?

Tu es vivant. Tu n'es pas envoyé pour me tuer. Tu n'es pas envoyé pour me ramener là-haut ( Bucky avait une nausée mêlée d'un soulagement malsain à l'idée de voir un jour les soldats l'encercler pour le ramener dans la prison qui était la sienne. Et il se sentait coupable de le vouloir ).
L'hésitation de Jack était palpable dans sa voix ; et une partie de Bucky se sentit offensée qu'il puisse douter que Bucky n'avait pas été envoyé pour le tuer. Pas par morale, éthique ou gentillesse. Il aurait été capable de le tuer ; Envoyé, ordonné, il aurait obéi sans se poser la question. Il avait failli tuer Natasha, et il se rappelait de ses poings sur Steve, Jack n'aurait été qu'une victime de plus à sa liste.

Le Winter Soldier leva un sourcil moqueur et ses lèvres se crispèrent dans une moue amusée, si expressive qu'elle semblait presque fausse sur son visage de glace – semblable à  l'ancien Bucky : parfois, Bucky avait l'impression qu'il était vivant, si réel que ça lui faisait mal. Qu'il était si bien Bucky que le Winter Soldier était laissé à l'écart, et qu'il pouvait s'observer, dissocié, de loin, sans se comprendre. Que le Winter Soldier était le fantôme et non pas Bucky Barnes. Parfois.

« I don't try to kill anyone. »


Rappela-t-il d'un ton plein de sarcasmes, mais si froid, calme et assuré qu'il en devenait (légèrement) terrifiant, bien que dénué de menace. C'était un constat – même un mutant de la classe de Magneto n'était pas suffisant pour l'empêcher de mener à bien l'un de ses ordres ( le mot de contrat n'était faux pour le Winter Soldier ).  
Il se détestait de tirer fierté de ses talents de tueur, mais si le Winter Soldier était une arme si parfaite, ce n'était pas que du fait de son conditionnement, de son amélioration ou de sa mutilation.  Il avait toujours été bon pour ça – le sniper des Howling Commandos. De l'élite combattant les nazis avec Captain America .  Même à l'époque, être bon à tuer l'écoeurait – bon en maths, bon pour séduire, bon camarade, bon fils... Mais bon tueur ? Pas vraiment comment il avait envisagé le monde lorsqu'il le refaisait avec Steve étant jeune. Steve avait toujours voulu se combattre contre les tyrans, quelques soient leurs échelles et pouvoirs, pas lui. Juste être à la hauteur et protéger ceux à qui il tenait. Lorsqu'il était le Soldier, il tuait sans émotion, à la fois vide, écoeuré et se ravissant de ce sang. Il avait encore le goût de sang dans la bouche aujourd'hui, culpabilisant d'avoir peut-être ( comment savoir ) aimé tuer de son propre chef.

« On devrait pas rester là. Trop de monde. » Bucky ne prit pas la peine d'acquiescer à sa proposition et lui emboîta le pas. Il n'aimait pas la foule, il n'aimait pas être au milieu des civils, il n'aimait pas être regardé. Il avait perdu l'habitude.  Bucky enregistrait lentement les informations. Jack était sorti, c'était terminé. Irréel. Bucky n'avait pas l'impression d'être sorti, juste d'être en chute libre.  Il demeurait quelque peu en retrait, un pas derrière Jack- hors de question de lui présenter son dos – même et surtout à un  « ami » du calibre de Jack.  C'était fascinant de voir quelqu'un fumer avec autant d'aisance que Jack – Bucky n'avait jamais fumé, sans doute que les filles de l'époque auraient trouvé que cela ajoutait à son charme, mais il avait toujours vécu avec Steve et l'idée n'avait jamais traversé son esprit. Tout en admirant le charme que cela donnait. - Bucky réalisa avec un temps de retard que cela lui rappelait un peu les Howling maintenant.

« - Where are you taking me ? »


Finit par demander Bucky après s'être laissé un instant baladé – fuir les artères trop fréquentées était évident, mais maintenant qu'ils avaient pris une autre rue, un fourmillement chatouillait son bras métallique – psychosomatique disaient les médecins d'Hydra, il n'y sentait rien. Il sentait déjà pas grand chose tout court. Il s'efforçait de son mieux de cacher la tension de ma voix, mais son pas ralentit – où l'emmenait Jack ? Un piège ? Hydra ? Le KGB ? Le Winter Soldier oscillait toujours entre complaisance servile et méfiance rebelle. Il jeta un regard à Jack, la mèche qui tombait devant ses yeux ne dissimulant pas son regard d'acier, inquiet et doux, avant d'ajouter dans un murmure audible uniquement de son compagnon.

« -What happened ? »

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Mar 19 Jan 2016 - 22:35
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“Welcome back to the USA”



Bucky semblait amusé par sa question, et Jack arqua un sourcil, avant que ses lèvres ne s’étirent à leur tour en un rictus qui relevait plus de l’amusement qu’autre chose. La voix froide de son amie ne lui arracha pas un frémissement ; il en avait vu d’autre. Et, surtout, ni l’un ni n’avait le comportement de la chasse… Jack aurait été en mauvaise posture, d’une façon comme d’une autre, et le monde autour d’eux, qui se pressaient et se chahutait presque, foule d’âmes solitaires, ne le rassurait pas plus que ça, aussi le mercenaire borgne, après avoir allumée une cigarette, entraîna son compagnon vers quelque lieu plus calme, le guidant à travers des rues secondaires.

Ce serait mentir que de dire que Jack connaissait la Grosse Pomme comme sa poche. Disons plutôt qu’à défaut d’en connaître les artères principales, c’était plutôt les ruelles sombres voire malfamée qui le connaissaient mieux, et tous ces lieux propices à abriter le mercenaire fantôme, l’assassin invisible du SHIELD. Tout en tirant sur sa cigarette, il le menait jusqu’à Central Park d’un pas assuré, sans prendre la peine de vérifier si le pseudo-russe le suivait. Il n’avait pas besoin de se retourner ; il savait qu’il était là, derrière lui. Et s’il n’en était pas certain, le doux son de sa voix le lui aurait indiqué rapidement. Bucky s’inquiétait-il ? A tort. Mais quand on est comme eux, la paranoïa semble être l’une de leur plus fidèle alliée. Jack pris le temps de tirer une dernière fois sur sa cigarette, avant de la jeter dans un caniveau et de répondre, après avoir recraché la fumée ;

« Central Park. »

Bucky n’avait pas besoin de plus de précision. De toute façon, Jack n’en avait pas plus à lui fournir : il avait le lieu global où il souhaitait se rendre, dans les grandes étendus de pelouses du grand parc, près des étangs si possible. Un lieu calme, presque apaisant, presque contraire à leur nature profonde… Mais quand à l’endroit exact et précis de là où ils allaient, et par où il les faisait passer… Ca, Jack n’avait pas. S’il avait de l’air de maîtriser son itinéraire à la perfection, il s’agissait en réalité d’un enchaînement de décisions prise au hasard, à l’instinct. La direction, comme la destination, était vague, mais il avait appris à tromper l’ennemi. Ou l’ami, dans le cas présent. Toujours est-il que Jack fini par arriver en vue de Central Park, et esquissa un sourire légèrement satisfait, et adressa à Bucky son premier coup d’œil depuis qu’ils avaient bougé.

« C’est vague. Je ne saurais trop te dire moi-même. Ils m’ont sorti pour abattre une cible, comme toujours, mais ils sont pas revenus me chercher. Puis je me suis fait tirer dans l’épaule, et ils ont pas choppé celui qui a fait ça. Ah, et puis… J’ai un ami amélioré. Un… compagnon ? Un… Un amant chez qui je vis actuellement, en fait. »

Il haussa légèrement son épaule valide, avant de s’arrêter dans l’herbe avec un sourire satisfait. Définir sa relation avec Ashley était l’une des choses plus compliquée qu’on lui ait demandé de faire, dans sa vie. Est-ce qu’il tenait à lui ? Un minimum, quand même. Par contre, il adorait passer la nuit avec lui, peu importe ce qu’ils font au lit ; parce que même rien qu’à dormir, il est beaucoup plus paisible. Mais de là à avouer que oui, il tenait à lui, il aimait dormir avec lui, l’observer par-dessus sa tasse, le matin, alors qu’il émergeait doucement… De là à penser qu’il l’aimait ? Non, non. Beaucoup trop risqué, d’aimer quelqu’un. Encore plus improbable de se faire aimer quand on s’appelle Jack Scott Campbell.

« Et toi, t’as fait quoi, depuis presque deux ans ? »

Il chercha à nouveau son paquet de cigarettes… Il ne fumait pas beaucoup, il n’avait pas besoin de fumer, mais ressortir à l’air libre, seul (ou presque) en bravant les interdits d’Ashley ne lui paraissait plus être une si bonne idée que ça. Avoir trouvé Bucky sur son chemin le rassurait un peu, quelque part ; si jamais ils tombaient sur « le sniper inconnu » qui lui avait fait ça… Il n’aurait certainement eu aucune chance d’en réchapper en étant seul. Glissant une nouvelle cigarette entre ses lèvres, il tendit le paquet à Bucky :

« T’en veux une ? » Il attendit que son ami se décide avant de ranger le paquet, et de ressortir son briquet pour allumer les deux cigarettes, lançant un regard noir à son épaule. « On a quand même une drôle de vie, toi et moi. »


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Sam 27 Fév 2016 - 23:41
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     Barnes & Campbell

         

Welcome back to the USA

Les rangers du Winter Soldier martelaient le bitume du caniveau, mécaniquement, écrasant sans même le voir le mégot abandonné par Jack. Une, deux, une deux; le pas métallique du Winter Soldier, qui ne s'arrêterait devant rien lui revenait bien trop facilement dans les reins - encore une des choses qui feraient se retourner les regards sur eux, mais ils n'étaient plus à ça près. Il avait appris à se fondre dans la masse, l'accent de Brooklyn revenant machinalement à force de cohabiter avec Steve, son regard perdant de son immobilité et de son meurtre pour se faire fuyant et timide. Il s'était intégré durant la Purge.  Cela devenait simplement plus flagrant lorsqu'il gravitait autour de quelqu'un qui sortait autant du lot que lui - Jack encore plus. Un peu plus un moins, il était fatigué de prétendre et de jouer à la marionnette bien dressé. Plus exactement, il n'en avait rien à faire. Plus rien à faire, fini le fantôme, l'absence de témoin à tout prix. L'inexistence. Malgré tout, il notait chaque détail, chaque regard, machinalement - au cas où. Cela aurait du l'agacer, de ne pas arriver à ne serait-ce que faire semblant d'être normal, mais tout au contraire, savoir calculer s'échapper, comment se défendre et surtout comment mettre hors d'état de nuire tout ce qui entrait dans son champs de vision...Cela le calmait. Presque autant qu'entendre la respiration de Steve à portée de main la nuit, prêt à s'interposer entre lui et Hydra à défaut de lui et les cauchemars. Cette comparaison était un signe sûr qu'il était plus proche du Winter Soldier que de "James Barnes".

« Central Park. »  Il n'aimait pas Central Park . Ou plus exactement, Central Park n'aimait pas le Winter Soldier. Il avait fait pire que tuer à Central Park et disparaître dans la foule, mais maintenant qu'il n'était plus aussi imperturbable et imperméable au monde ? Qu'il faisait en faisait partie. Dieu, il n'aimait pas Central Park.  Des enfants, des cris, des rires, des ballons qui explosent et s'envolent dans le ciel - derrière la lunette de son fusil ou en mission, il n'entendait rien, ne voyait rien, entièrement concentré sur une cible et le monde n'existait plus.  Facile. Là ? Des centaines de raisons de sursauter, perdre le contrôle, planter quelqu'un sans le vouloir, tomber dans les pièges de sa mémoire ou de l'obéissance. Il sentait exposé, nu et inspira une bouffée d'air - frais. Presque pur, alors que Central Park était encore calme à cette heure-ci. Pour ceux dont la vie n'est pas une guerre, Central Park devait luire d'une lumière si différente que lorsqu'il était vu au travers des yeux du Winter Soldier. Difficile à imaginer songea-t-il alors que ses mâchoires se contractaient douloureusement.  Il s'immobilisa à côté de Jack, gardant une légère distance entre eux, respectant une sphère d'espace privé entre eux - maintenant qu'il avait l'occasion de choisir ses propres limites, il oscillait toujours entre garder de la distance et se jeter dans les bras, en quête d'affection, de contact.  

Il se força à prêter attention à la présence qu'il sentait à quelques pas, les paroles de Jack revenant à sa mémoire.  « C’est vague. Je ne saurais trop te dire moi-même. Ils m’ont sorti pour abattre une cible, comme toujours, mais ils sont pas revenus me chercher. Puis je me suis fait tirer dans l’épaule, et ils ont pas choppé celui qui a fait ça. Ah, et puis… J’ai un ami amélioré. Un… compagnon ? Un… Un amant chez qui je vis actuellement, en fait. »  Bucky lui glissa un regard de côté, perdant un instant les alentours du regards. Troublé. L'enchaînement des propos n'avait pas beaucoup de sens et... ça avait soudainement changé de niveau. Ami amélioré. Amant. A partir du moment où les gens arrêtaient de le considérer comme une machine ( vrai ) sans émotions ( plutôt vrai ) ni besoins ( vrai ) même physiques ( plutôt vrai ) il finissait par entrer dans leur sphère intime et écouter leurs confessions. Peut-être aurait-il du rougir, aux images inopportunes que l'aveu faisait naître dans son esprit, mais conditionnement ou perversité oubliée il n'y avait que pâleur et impassibilité sous ses pommettes encore trop saillantes - chaque mouvement visible sous sa chair  - et pourtant, pour la première fois depuis des années - décennies - il mangeait à sa faim et par goût.

"Ils sont à côté de la plaque,"
commenta presque doucement Bucky avec un temps de retard.

Eux. Shield. Hydra. KGB. Pire. Tout ce foutu bordel. Les agences secrètes étaient toujours un tissu de mensonges, tellement compartimentées qu'elles ne savaient plus qui poignardait qui dans le dos. La fin de la Purge, la mise en sommeil du Projet X - le Winter Soldier ne s'était jamais occupé de pour qui il tuait. Pour le bien commun, un meilleur avenir. Steve parlait du SHIELD - du pareil au même. Et les événements des derniers mois, des deux années précédentes.. ça partait assez à vau-l'eau, le fait qu'ils soient tous les deux là le prouvait.  Justement : « Et toi, t’as fait quoi, depuis presque deux ans ? » Bucky ne su pas quoi répondre un instant - pas l'habitude d'avoir des souvenirs à aussi long terme . Que faire de tout ça ?  J'ai appris que j'avais des souvenirs qui dataient de 1941 n'était certainement pas la bonne réponse, et pourtant il y avait autant d'immensité sibérienne, que de tranchées, de sang sur son visage que de jolies filles sous ses mains. Dans le désordre. Bucky n'étais pas sûr de vouloir se souvenir - il avait déjà du mal à faire avec ce dont il se rappelait - ou même ce qu'il avait vécu ces derniers mois. Années. Vraiment bizarre à dire.

« T’en veux une ? » Bucky arqua un sourcil devant la proposition, pris de court, mais déjà sa main prenait une cigarette dans le paquet tendu. Comme si c'était ... naturel. Semant le doute dans son esprit ; il ne se souvenait pas avoir jamais fumé de sa vie, mais hey. Il ne se souvenait pas du visage de sa mère ni de sa prétendue soeur, alors on n'allait peut-être pas partir là dessus.  Jack alluma leurs cigarettes sans que le brun le lâche des yeux - Bucky plissa légèrement les yeux avant d'approcher la cigarette des lèvres, sans tout à fait se décider à fumer. « On a quand même une drôle de vie, toi et moi. » Commenta Jack. Terrifiants mercenaires qu'ils étaient. Au beau milieu de l'herbe sous un joli soleil d'hiver, deux types fourbus qui avaient visiblement connus de meilleurs jours ( surprise, c'était loin d'être la pire trogne qu'ils avaient montrés et loin d'être leur pire jour. Très loin ), un borgne avec le bras en écharpe, un éclopé avec un bras en métal et plus de troubles psychiques que l'intégralité des vétérans de la seconde guerre mondiale ( dont il faisait partie. Yeah. ) et qu'on aimerait pas croiser dans une ruelle à la nuit tombée - même s'ils dégageaient tous les deux un charme certain. Si vous n'aviez pas peur .

James Buchanan Barnes qui avait plutôt l'habitude de s'identifier comme "Asset", "Arme" ou "Winter Soldier" se sentait bien. Etrangement bien, avec l'impression persistante ( contraire à d'habitude ) d'être lui, d'être bien dans ces rangers.  Il inspirait la première bouffée de nicotine lorsque la vision qu'ils devaient donner le saisit - et le fit éclater de rire. Une drôle de vie. Tu parles. Bucky porta son poing métallique à ses lèvres pour tenter de calmer son fou rire qui se transformait en quintes de toux - le manque d'habitude et la fumée qui lui chatouillaient la gorge.

"Tu parles."


Il toussa un coup avant de passer sa langue sur ses lèvres, et réciter, le regard dans le vague :

"- Eh bien. Asset hors de contrôle, Asset en fuite, Asset recherché. Arrêtez l'Asset à tout prix."
Il fit un clin d'oeil à Jack - tu peux essayer si ça t'amuse. L'Asset semblait loin parfois, assez pour qu'il esquisse un sourire en coin, moqueur et entendu. Jusqu'à ce que la réalité le heurte comme s'il s'était jeté d'un train et il inspira profondément, gonflant ses poumons d'air. "J'ai été les chercher. Tash... J'ai été confronter mes boss. Appris deux, trois trucs, les ait éliminer. " De la douleur physique et mentale qui restait imprimée dans son organisme, et sa voix se cassa jusqu'à ce que ses souvenirs s'accélère. Bucky observa qu'il tenait entre son index et son annulaire, le mince filet de fumée qui dépassait du dos de sa main. Songeur "Je suis resté en Sibérie la plupart du temps, terré, jusqu'à ce Captain America aux fesses étoilées me sorte de là et me ramène à New York. Il paraîtrait que... j'ai eu une vie, avant."

Il haussa les épaules, faisant jouer les muscles de sa mâchoire avant d'inspirer une bouffée de nicotine - c'était... pas désagréable, et il lança un regard à Jack alors qu'il avait encore l'impression d'avoir chaud, avec le feu au bout des doigts et niché au creux de sa gorge. Bucky constata avec presque de la nonchalance, expirant la fumée en parlant :

"Etre un être humain pue. Tu as une vie, un .. ami.  C'est comment ? Fun ?


Personnellement ? Il oscillait entre culpabilité, auto-destruction, douleur, insomnies, vide intérieur et quelques rares moments où il avait l'impression d'avoir le corps en feu tellement il touchait quelque chose de beau condamné à lui glisser entre les doigts.
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Mar 8 Mar 2016 - 8:19
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Bucky et Jack ont beau partager de nombreux points communs, le borgne n’avait pas eu le temps d’atteindre le degré supérieur de torture – celui qu’avait subi Bucky – et n’avait surtout jamais subit de lavage de cerveau. Au contraire. Même si l’un et l’autre pouvait comprendre leur situation mieux que quiconque, là où le Winter Soldier avait perdu son identité, Jack avait eu l’occasion de se chercher en profondeur, de découvrir qui il était, et même de fermer les yeux sur ces bons côtés qu’il avait. Comme la capacité à l’amour, le donner, le recevoir. Ils étaient à la fois semblable et différent, autant que peuvent l’être un élève (Jack) et son précepteur (Bucky), sauf que dans ce cas-ci, l’élève ne dépassera jamais le précepteur. Il ne valait mieux pas pour Jack, personne ne devrait avoir à vivre ce qu’avait vécu Bucky.

Aussi, Jack n’avait pas pensé qu’à Central Park, tout pouvait être prompt à déclencher un réflexe trop vif chez son ami. Qui dit « réflexe trop vif », pour le soldat de l’Hiver, dit surtout « réflexe mortel »… Et Jack préférait tout autant vivre. Et ne pas avoir à se défendre d’un meurtre en plein Central Park, duquel il aurait été témoin. Il avait déjà assez à faire comme ça sans en plus en rajouter une couche. Ils restèrent tous les deux debout, plantés au milieu de l’herbe. Jack se voyait mal demander à Bucky de s’asseoir. Il voyait mal Bucky s’asseoir de toute façon. Cela aurait presque été une situation embarrassante, en plus… « Ils sont à côté de la plaque. »

Jack pencha légèrement la tête, pas certain de comprendre. Il ne parlait pas d’Ashley et lui – ça, non, pas en s’adressant directement au mercenaire fantôme du SHIELD. Le SHIELD, peut-être, justement ? Possible. Et ils n’avaient pas tord… Mais sur ce point-là, Jack et Bucky était peut-être eux aussi à côté de la plaque, des pions portant des œillères depuis trop longtemps pour comprendre les grands mouvements et pensées de ces associations secrètes. Et parfois criminelles. Fuck it – Bucky avait raison, de toute manière. Jack serait le dernier des idiots de penser le contraire. S’il posa la question à la Bucky de savoir ce que lui avait fait durant ces deux dernières années, il crut ne pas réussir à obtenir de réponse. Pas dans l’immédiat, du moins. Mais comme le silence semblait prêt à s’installer, le mercenaire sortie une cigarette, en proposant une à Bucky. L’expression au fond de ses yeux et son geste naturel de prendre la cigarette proposé avait quelque chose de contradictoire, mais Jack ne fit aucun commentaire là-dessus, se contentant d’allumer leur bâton de nicotine en lâchant un commentaire sur leur vie. Il se demandait même si, en y repensant, il ne préférait pas cette vie débridée de criminel, malgré tout, plutôt qu’une petite vie tranquille, bien rangée, commune, mortelle… Ennuyeuse. Tranquille, ah ça ! Mais ennuyeuse. Il fut surpris par le soudain éclat de rire de son compagnon, mais esquissa un sourire amusé. Quoi que sa soudaine toux, si elle n’inquiéta pas spécialement Jack, lui signa que cela devait faire un moment qu’il n’avait pas fumé.

Et, finalement, Bucky se mit à parler. Recherché, en fuite – son clin d’œil tira un sourire à Jack derrière sa cigarette tandis qu’il tournait légèrement son visage pour souffler sa fumée chargée de nicotine plus loin. Il avait tué ses boss. Tiens. C’était pas une mauvaise idée, ça… Mais Jack ne pourrait pas l’imiter, pas tuer Fury. Ou qui que ce soit d’autre, n’importe lequel de ses bras droits, ou son œil gauche. Cela équivaudrait à, peut-être, gagner un sentiment de liberté (mais pour combien de temps ?), et tout perdre. Sa famille, sa situation plus ou moins stable, Ashley. Sa vie ? Il se perdit un instant, l’écoutant distraitement parler de son errance en Sibérie, de Captain America, de son retour…

« On a tous eu une vie, avant. » souffla-t-il doucement.

Jack haussa légèrement une épaule en tirant sur sa cigarette à la question de Bucky. Un ami ? Il ne savait pas dans quel sens Bucky disait cela. Un ami, un pote, ouais… Un ami dans sens copain ? Il ne fallait pas pousser. C’était fun ? Assez. Ils partageaient de bons moments. Dans sa réflexion, il glissa un regard vers l’herbe. Il y avait deux ans, il n’aurait pas dit non à Bucky – il était séduisant, et il avait l’air d’être le genre de mec capable de vous faire l’amour tout en conduisant sur l’autoroute. Ca plaisait à Jack. Mais aujourd’hui ?... Ca l’embêtait de le remarquer, mais il aurait hésité. Et pas forcément dit oui. Pas qu’il soit exclusif avec Ashley, mais… Ouais. Il l’aimait bien, il ne voulait pas le blesser et, si June était là, elle le taperait sur les doigts en disant qu’il fallait rester fidèle. C’était bien une valeur de femme, ça ! pensa-t-il un instant, avant de secouer la tête pour lui-même. Non, c’était June qui avait raison, et lui qui peinait à l’admettre. Il finit par relever le regard sur Bucky pour répondre d’un air nonchalant :

« Une vie… Pour l’instant, ouais, on peut dire ça. C’est… Fun. Et agréable. Plus agréable que je le pensais. Tu devrais essayer, à l’occasion. »

Il esquissa un sourire en coin, ses paroles lui revenant alors à l’esprit. Captain America aux fesses étoilées, hein ? Y’en a qui avait de la chance.

« Et alors, toi, tu te fais sortir de ton trou par Captain America, pendant que moi c’est un agent comme un autre qui me sort de ma cellule, rien que ça. Y’en a qui on de la chance. » Il ricana légèrement, un peu jaune. C’était injuste pour Ashley – il était injuste avec lui, souvent. Il s’en voulait un peu. « Non... C’est pas un agent comme un autre, Ashley. Il me supporte, il m’aime bien, je devrais lui être un peu plus reconnaissant, c’est plutôt… Extraordinaire. Il doit être un peu… Fou. » Le borne hausa une épaule en terminant sa cigarette, l’éteignant sous la semelle de ses rangers avant de l’abandonner d’une pichenette. « Aux fesses étoilées ? Vraiment ? Tu les a vu ? » lança-t-il en retrouvant son sourire amusé et un brin provocateur.


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Dim 13 Mar 2016 - 19:18
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« Tu devrais essayer, à l’occasion. »

« -Merci, non merci. »


Répliqua Bucky du tac au tac, approchant la cigarette de ses lèvres – il haussa les épaules et son regard se perdit un instant dans l'horizon, mais son attitude nonchalante était en complète opposition avec le sourire en coin qu'il affichait et le ton flegmatique qu'il avait adopté.  Avant la guerre, la seconde guerre mondiale, il avait pu avoir envie d'avoir une vie – avec toute la routine que cela signifiait, l'épouse, le job, l'emprunt pour payer la maison, les sorties base-ball avec Stevie. Mais le fait était qu'il n'en était même pas sûr, n'ayant pas assez de souvenirs de cette époque pour même être sûr de ce qu'il avait voulu. Il se souvenait d'avoir pris la consciente décision de rester dans le merdier jusqu'aux genoux et dans le sang jusqu'au cou en suivant Steve Rogers après Azzano.

Apparemment, James Barnes n'était pas vraiment concerné par la possibilité de revenir avec toutes les parties de son corps en place et un traumatisme « vivable » pour pouvoir épouser l'une des « poupées » avec lesquelles il dansait chaque samedi soir. Même lorsque Natasha et lui avaient eu l'illusion d'être en couple et de mener une vie relativement normale... Il s'était satisfait de ce qu'ils avaient. C'étaient ce qu'ils étaient.  Quand on a rien, on est reconnaissant des miettes et sursis qui nous sont octroyés, Buck supposait que Jack ressentait la même chose – tout valait mieux que ce par quoi ils étaient passés. Même goûter à une vie normale, à quelque chose d'agréable ne le tentait pas plus que ça – il ne savait déjà pas ce qu'il foutait là.

On a tous une vie. « J'ignorais que j'en avais une, j'ignorais que j'étais vivant et que j'existais » – avait envie d'hurler Bucky en réponse à la réplique tranquille de son vis à vis. C'était difficile de concevoir qu'on pouvait exister sans le savoir, qu'on pouvait ne pas être vivant, ne rien ressentir, ne rien prévoir, ne rien rêver – à part la fin de la douleur – ne rien craindre – à part une nouvelle punition méritée. A chaque fois que Bucky essayait de se souvenir de ce que ça faisait il sentait juste la panique, la peur la plus totale et la plus brute saisir sa poitrine, suivie par l'envie meurtrier de violence.  En général, il exorcisait cette rage et cette frustration sans nom en cognant sur tout ce qu'il pouvait, possiblement contre l'abruti qui avait sorti ces paroles malheureuses, possiblement contre un mur, aussi – son poing droit portait encore les marques de la dernière fois qu'il s'était déchaîné  et les murs portaient encore les marques lorsqu'il avait eu la stupidité d'utiliser sa main gauche - l'idée étant d'avoir mal.  Il avala pourtant sa salive et inspira profondément la nicotine qui s'infiltrait dans ses poumons, brûlante et aigre mais dont il avait diablement besoin, au final. Il rejeta les souvenirs de ses retrouvailles avec Steve et les coups échangés, il rejeta l'envie de saisir Jack pour les épaules pour lui hurler à grands coups de poings dans la poitrine et la mâchoire sa frustration, sa colère - sa jalousie, aussi. D'après ses souvenirs et le naturel qui revenait au galop, James Barnes était un petit con plutôt doué pour dissimuler quand la jalousie le rongeait et la masquer d'un haussement d'épaule ou un jeu des muscles de sa mâchoire. C'était une bonne journée. Il n'avait pas eu d'attaques de panique aujourd'hui, essayé de tuer personne et il avait plus ou moins l'impression d'être... une personne. Que cela dure.  « Et alors, toi, tu te fais sortir de ton trou par Captain America, pendant que moi c’est un agent comme un autre qui me sort de ma cellule, rien que ça.  Y’en a qui on de la chance. »

« - Je suis pas un type facile. »
rétorqua Bucky avec un sourire en coin.  Un type pas facile à survivre, à trouver et à capturer plutôt qu'à séduire, en toute honnêteté. Des agents étaient venus le chercher, avaient même réussi à le trouver – mais la neige ne fondait jamais complètement en Sibérie, et encore aujourd'hui leurs corps devaient se trouver sous la neige et la glace. « - Captain America sinon rien. »

L'évocation du titre de Steve sonnait sans doute méprisant dans sa voix – non, moqueur plutôt. Captain America – sa mission. C'était ce qu'était pour lui Captain America, un symbole d'un pays qu'il haïssait, qu'il devait détruire, sa cible, sa mission, un homme à tuer s'il en avait l'occasion. Un pantin tout aussi creux et dangereux que le Winter Soldier. Aujourd'hui, ce rang était creux, n'évoquait plus rien à part la moquerie de voir la différence entre les reportages et l'homme chez qui il vivait, rien d'autre que la tristesse qu'il ressentait en voyant les traits de Steve se tendre en entendant ce nom de code. Steve ? Plus difficile à définir.

« Non... C’est pas un agent comme un autre, Ashley. Il me supporte, il m’aime bien, je devrais lui être un peu plus reconnaissant, c’est plutôt… Extraordinaire. Il doit être un peu… Fou. » Bucky fit la moue en entendant parler et le ton de de Jack quitter sa nonchalance habituelle. Ce n'était certainement pas lui qui irait apposer des sentiments sur les émotions des autres – il avait bien assez de mal à en éprouver lui-même pour ne pas s'essayer au conseil sentimental – mais le ton de Jack avait glissé vers autre chose derrière la fanfaronnerie. Il tenait à son ami. Ou peut-être un peu plus que ça. Le Winter Soldier comme le nouveau Bucky se moquait bien de qui couchait avec qui et il se contenta d'expirer une dernière bouffée de nicotine avec une moue :

« - Putain. Rogers déteint peut-être sur moi mais t'es pas censé être reconnaissant d'être traité comme un humain. »


Paraît-il, car une part de Bucky était reconnaissant envers Steve. La partie qui n'avait envie de le frapper à mort pour l'avoir ramener aux Etats-Unis au lieu de le laisser mourir au fin fond des glaces sibériennes, la partie qui ne lui en voulait pas de ne lui avoir sauvé la vie, la partie qui était prêt à tout pour rendre Rogers heureux. Mais la boule qui nouait parfois sa gorge lui rappelait que ce comportement, leur comportement à lui et Jack... ce n'était pas normal. Ils n'étaient pas censé être des chiens méchants prêts à mordre leur maître ou à se jeter au cou de leur sauveur – ils n'étaient pas censés être des machines à tuer aux mains d'inhumains sans plus d'âme qu'eux-mêmes. « Aux fesses étoilées ? Vraiment ? Tu les a vu ? »

« - C'est ça que tu retiens ? »


Bucky arqua un sourcil au ton provocateur de Jack et secoua la tête, une ombre de sourire amusé sur les lèvres. Avec tout ce qui lui avait dit et la possibilité de tirer un film de ses dernières aventures, c'était même pas le fait que Cap – Steve soit venu le chercher – alors que pour Bucky comme pour le reste du monde cela n'avait aucune cohérence : le Winter Soldier et l'homme que connaissait Jack ne connaissaient pas Steven Rogers, et l'ami de Steve Rogers était mort depuis longtemps. Personne ne savait ( encore ? ) qu'il était le James Barnes des Howling Commandos mort durant la seconde guerre mondiale. Ce qui simplifiait beaucoup de choses en réalité et il n'était pas pressé d'être considéré à nouveau comme le sidekick de Captain America. Il se sentait beaucoup de choses, mais pas ça. Mais ce n'était pas ça qui intéressait Jack mais l'expression fesses étoilées – évidemment . USA, 2015, les fesses et histoires de fesses sont partout. Mais ce n'était pas pour ça qu'il avait employé cette expression.

« - Oui. »

Bucky lâcha sa cigarette et l'observa tourbillonner dans les airs jusqu'à s'écraser à ses pieds, avant de la piétiner soigneusement, tout aussi naturellement que son « oui » était sorti de sa gorge. Il ne se préoccupait pas le moins d'une monde de ce que pouvait insinuer Jack, ni de ce qu'il pouvait penser de son oui – il n'avait rien à cacher. Pas qu'il soit fier d'une quelconque relation ou quoi que ce soit que l'esprit tordu pouvait de Jack pouvait envisager, mais justement parce qu'il n'y voyait rien de tordu ou de pervers. Les souvenirs lui manquaient, mais l'intimité, le sentiment de sécurité, d'être à l'aise lui n'avait pas été estompé – Bucky ne trouvait pas ça plus étrange qu'il n'avait trouvé étrange de ne rien ressentir à l'époque où il était encore un parfait esclave d'Hydra.

« - Il faut que je lui trouve un boxer Captain America d'ailleurs. »


Le respect dû à la bannière étoilée et à son porteur n'était cependant toujours pas retrouvé, et le conditionnement avait du mal depuis plusieurs années à contrôler le sarcasme et le caractère de petit con qui collait aux basques de Barnes, donc oui il se mordait les lèvres pour ne pas rire et oui il trouvait que ce genre de décisions était un bon emploi de son libre-arbitre nouvelle acquis.

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Sam 21 Mai 2016 - 18:37
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“Welcome back to the USA”



Un sourire en coin s’étira sur le visage de Jack. C’est vrai que Bucky, pour ce qu’il savait sur le Winter Soldier, n’avait pas vraiment eu la chance d’avoir une vie normale et tranquille… Pas depuis longtemps. Très longtemps. Trop longtemps. Et malgré cette attitude nonchalante qu’il affichait, le regard du borgne pétillait de malice et d’amusement. Sans vraiment savoir pourquoi. Cette journée n’avait pas spécialement bien commencée – il était rentré à « son » appartement pour essayer de trouver des indices sur l’incapable lui ayant tiré dans l’épaule, au risque de tomber dessus et de ne rien pouvoir faire pour se défendre à cause de sa blessure toute fraiche, et malgré l’interdiction d’Ashley (il tentait encore de déterminer s’il faisait autant attention à lui parce qu’il tenait au mercenaire, ou parce que ses supérieurs tenait à ses talents de sniper)… Et il était tombé sur Bucky. S’il n’avait pas eu de chance, son camarade/pote/ami aurait pu ne pas le reconnaître et l’étrangler de sa main de fer. Edward aux mains d’argent ; le sourire de Jack se renforça à cette pensée, mais il se dit qu’il vaudrait mieux oublier ce petit surnom. Pour le moment, du moins.

Le fait que Bucky lui certifie qu’il n’était pas un type facile, avec ce petit sourire en coin, arracha un rire à Jack. « Captain America sinon rien » pourrait presque sonner comme un slogan publicitaire : « Pour nettoyer vos toilettes, Captain America sinon rien ! » ; « Le bonheur et la santé de votre chien sont important pour vous ? Donnez-lui les croquettes Captain America, sinon rien ! » ; « Votre petite-amie est capricieuse et c’est la Saint Valentin ? Captain America sinon rien ! ». Jack adorait Captain America, littéralement. Il ne connaissait pas l’homme – il aimerait connaître l’homme – mais il avait dévoré les comics sur le héros de la nation à tour de bras, quand il était jeune. Bucky été ramené par Captain America. Bucky connaissait Captain America. L’homme. Le vrai. S’il avait bien compris. Jack n’osait prononcer son prénom, comme de peur de briser quelque chose, d’écorcher le prénom, de se tromper, de ne pas en être digne. Mais l’éclair d’admiration qui passa un instant dans son œil valide, une poignée de seconde à peine, était comme la réminiscence de ses jeunes années.

Combien de fois s’était-il pris pour Steven Rogers, pour Captain America ? La droiture de cet homme, son patriotisme, ses valeurs, tout lui avait plu. Tout lui plaisait encore. Mais Jack s’était bien écarté de ce chemin de justice et, aujourd’hui, s’il combattait dans la même agence que son héros, il n’avait plus rien en commun. Est-ce que le jeune Campbell, jouant encore avec sa jumelle et accourant lorsque sa mère leur faisait des gâteaux, regarderait le Jack d’aujourd’hui avec mépris et dégoût ? Même le Jack du futur, le Jack dans quelque mois, regarderait celui qu’il était aujourd’hui avec mépris. Les gens changent, avec le temps… Parfois. Il suffisait de tomber sur le bon évènement, ou la bonnde personne. « - Putain. Rogers déteint peut-être sur moi mais t'es pas censé être reconnaissant d'être traité comme un humain. » Jack haussa légèrement une épaule, terminant sa cigarette avant de l’écraser contre son plâtre. Toujours mieux que de la jeter dans l’herbe encore fumante.

« Traité comme un humain… Est-ce qu’on en est encore, vraiment ? Est-ce que nous ne sommes pas seulement deux estropiés qui prennent des vies pour le plaisir des plus grands ?... On est mort, non, pourquoi on traiterait deux zombies comme des humains normaux ? »

Jack avait repris son ton nonchalant, faisant mine de n’en avoir pas grand-chose à faire. Cela aurait été vrai il y a encore quelques mois, avant qu’Ashley ne le sorte de sa cellule. Non, même avant qu’Ashley et lui ne se croise et ne commence à se chercher. A s’allumer. Ah si vous saviez comme cela avait changé la vie de Jack, d’essayer d’attirer Ashley dans sa cellule, que ce soit au niveau de ses rêves ou de… Non, on va s’arrêter là, en fait. La faute à Bucky si, soudainement, on a pressé le bouton « Pervers » dans le cerveau de Jack.

« Oui ! Pourquoi ? Les fesses ont une importance capitales, tu sais, on n’a pas l’occasion de voir celle de Captain tous les jours, en plus. » fit-il en se mordant un peu la lèvre pour s’empêcher de pouffer.

Jack, pourtant, ne s’attendait pas à ce que Bucky lui réponde réellement « oui » (ainsi que le fait qu’il veuille lui trouver un boxer Captain America) et, pour peu, il s’en serait étouffé. Un large sourire, vraiment large, et un peu tendre, s’installa sur son visage alors que son regard s’adoucit. Il y avait soudainement quelque chose de paternel, en Jack – il était heureux pour Bucky, quelque part. Peut-être avait-il compris de travers. Peut-être se faisait-il des idées. Peut-être que l’influence d’Ashley était néfaste pour lui – tellement néfaste qu’il leva légèrement son bras libre vers le mercenaire en face de lui, amorçant un mouvement dans le but de l’enlacer, avant de se figer. Et de revenir à sa position initiale, toussotant, gêné ;

« Désolé. Ashley me rend… Guimauve. Quelque chose de ce genre. » Il haussa une épaule baissant l’œil quelques secondes, avant de refouler ses mèches de cheveux sur le côté d’un mouvement de tête. « Hum... Je connais un magasin dans lequel ils vendent certainement des boxers Captain America… »



HRP.
° CODAGE PAR DITA | EPICODE °

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Sam 4 Juin 2016 - 23:44
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     Barnes & Campbell

         

Welcome back to the USA

La bouche de Bucky était sèche, et il avait un goût de cendres dans la bouche. Sa poitrine étaient oppressée comme si son harnachement lui sanglait encore le torse. Possiblement à cause de sa première cigarette ( depuis longtemps ? Depuis toujours ? ) - possiblement à cause des paroles de Jack. Leur justesse. C'était sans doute pour ça que les deux "mercenaires" avaient vite accroché - l'instinct des animaux traqués et battus à mort par leurs geôliers. Une expérience en commun - Jack et lui avaient vécus des choses très différentes, au final, et ni l'un ni l'autre ne connaissait vraiment la situation de l'autre. Juste assez pour que cela trouve un écho et touche une corde sensible. Juste assez pour fumer une cigarette et échanger quelques vérités à demi-mots. Il paraît qu'il avait besoin d'un ou deux psy, de parler sauf qu'il y a bien une chose dont il n'avait pas envie de parler c'était ... de lui-même, faute d'un domaine plus précis. Jack comprenait, en partie. De toute façon, Bucky n'avait lui-même pas toutes les pièces du puzzle de son histoire. « Traité comme un humain… Est-ce qu’on en est encore, vraiment ? Est-ce que nous ne sommes pas seulement deux estropiés qui prennent des vies pour le plaisir des plus grands ?... On est mort, non, pourquoi on traiterait deux zombies comme des humains normaux ? » Il avala difficilement sa salive, un nœud bloqué dans sa gorge lui donnait l'envie de tousser, mais un réflexe conditionné par des mois à ignorer les impératifs de son corps - et âme et coeur tout ensembles l'en empêcha. Jack touchait juste - à la différence près qu'il ignorait qu'une nuit sur deux, Bucky se rappelait comme c'était de mourir. Valait mieux rêver de mourir que rêver de supplier qu'on le tue.

Non ils n'étaient plus humains. Ni vivants, ni des êtres humains. Personne ne peut te faire sentir inférieur sans ton consentement. Mon cul. L'idiot qui avait dit ça n'avait jamais été traité comme un objet ou comme une arme. Il n'avait rien à répondre à Jack - ces pensées, il les avait retourné et retourné encore lorsqu'il n'avait que ses démons pour seule compagnie, là-bas en Sibérie. Tout était vrai.

«- Je ne fais plus ça, »
signala simplement Bucky d'une voix douce qui contrastait avec son apparence.

Leurs apparences. Deux estropiés qui se promenaient sans papier d'identités parce que les leurs indiquaient le nom d'un défunt. Deux estropiés qui étaient envoyés parce qu'ils n'existaient pas et n'étaient censés rien ressentir. Deux estropiés qui prenaient des vies pour le plaisir ou l'agenda d'autrui - il ne faisait plus ça, mais cela ne l'aidait pas à se regarder dans le miroir pour autant. Deux types qui malgré l'angle séduisant de leurs mâchoires faisaient peur.
Alors qu'ils parlaient nonchalamment de fesses.
Ils auraient aussi pu parler des mérites de la SIG Sauer SSR 3000 sur la Remington M24 SWS, certes. Bucky avait beau jurer de plus jamais tuer quiconque, et avoir de jolis yeux acier hésitants qui se posaient sur le monde comme s'il ne méritait pas de vivre ça - il éprouvait toujours autant l'émerveillement d'un amant devant une arme à feu.

« Oui ! Pourquoi ? Les fesses ont une importance capitale, tu sais, on n’a pas l’occasion de voir celle de Captain tous les jours, en plus. » ... Eh bieeeen. Il roula légèrement des yeux - son visage était plus expressif que ses pensées, et rouler des yeux avait le mérite de vouloir tout dire et son contraire. C'était devenu son expression préférée. Il n'ajouta rien. Après tout, il ne voyait pas les fesses de Captain America tous les jours. Ni même Captain America tous les jours - et entendre quelqu'un parler des fesses de Captain America provoquait un drôle de pincement dans son torse. Captain America et Winter Soldier, parfois c'était le même genre d'objectivisation. Est-ce que cela aurait fait sourire James Barnes ?


Il n'ajouta rien. Il se contenta de couler un regard presque amusé à Jack en échange de son sourire. S'autorisa un instant d'ignorer le pincement, ignorer le chatouillis qu'il sentait constamment sur sa nuque depuis qu'il s'était enfuit, s'autorisa l'air de quitter ses poumons et un instant se détendre, l'air empli du léger pouffement de Jack, riant à une blague que lui seul comprenait. Lorsqu'il reposa un regard qu'il n'avait pas eu la sensation de laisser dériver, vers Jack, il accrocha son regard ... et contint parfaitement son mouvement de recul. Il y avait de la douceur chez Jack, et une lueur qu'il ne parvenait pas à analyser, mais qui n'était pas censée être là. Il le surprenait parfois chez Steve, et tous deux faisaient globalement semblant de rien. Steve était plus humide aux coins, mais ne le rendait pas franchement plus à l'aise. Bucky hasard un sourire, ses sourcils trahissant sa confusion en se rejoignant sur son front mais il garda le silence.

Jusqu'à ce que Jack amorce un nouveau mouvement, tendant son bras libre vers les épaules du Winter Soldier - pour l'enlacer, pour une embrassade, pour lui planter un couteau dans le dos. Spontanément, de manière synchronisée les deux hommes s'écartèrent - Barnes n'avait pas encore enregistré l'abandon du geste qu'il s'était tendu, les plaques de son bras mouvant dans un silence absolu et en alerte, et ses pieds pivotèrent légèrement. Il aurait eu envie de s'écarter - puis esquiver, se baisser, poignarder le foi, se redresser... Ses réflexes avaient encore du mal avec les gestes tactiles - même s'il se souvenait en distribuer avec largesse avant. Et être pris par surprise lui faisait toujours confondre affection et hostilité, gestes si similaires vus du coin de l'oeil.  Cela laissa une ambiance soudainement hachée entre eux. « Désolé. Ashley me rend… Guimauve. Quelque chose de ce genre. » Bucky avala sa salive et enfonça ses mains dans les poches de sa veste de cuir, oscillant sur ses talons pour cacher son embarras.

« Hum... Je connais un magasin dans lequel ils vendent certainement des boxers Captain America… » James était soulagé de ce changement de sujet. Qui le mettait tout aussi mal à l'aise alors qu'il enregistrait les propos de Jack, et tentait tant bien que mal d'y mettre un sens, avec le sentiment d'être inadapté à la situation. Etrange, avec Jack. Bucky fronça légèrement les sourcils et les mots passèrent ses lèvres avant qu'il n'y pense. Trop vite. Peiné, meurtri, mais sur la défensive.

« -Nous ne sommes pas amis. »


Il se mordilla la lèvre et eut le bon goût de laisser l'embarras envahir ses traits.

"- Je veux dire..."

Il passa une main dans ses cheveux encore trop longs, les repoussant en arrière alors qu'il cherchait ce qu'il avait voulu dire par là.  Ce n'était pas contre Jack, il appréciait Jack. Beaucoup. Et peut-être qu'ils étaient amis, au fond, ou pouvaient le devenir, mais... Cela clochait, dit comme ça. Un mouvement de protection, écarter Jack de sa bulle, de Steve, l'écarter pour son bien autant que pour l'animal sauvage que Bucky était devenu à bien des égards. Un réflexe malheureux et instinctif pour protéger ce qu'il avait passé deux ans à créer dans la tourmente de la Sibérie. Il haussa les épaules et il se retrouvait à vouloir réparer ses paroles malheureuses, réconforter tout en restant sur ses positions, sur sa défensive., cherchant ses mots et l'air aussi jeune qu'il l'était au fond - il n'avait pas pour nature de blesser, mais d'une façon ou d'un autre le faisait toujours.

" Tu sais. C'est... Etrange. Je n'ai pas l'habitude. Et on n'offre pas la sous-vêtements à un type qu'on appelle uniquement par son nom de code." Il expira profondément, la gêne et l'envie de fuir le combat se dissipant lentement - et il souffla un ton plus bas, tranquillement. "- Je prends l'adresse avec plaisir, cependant."

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