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Houston, I've got a problem. || Ft. Phillys

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Dim 20 Sep 2015 - 22:11
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Houston I've got a problem.


ft. Phillys – I hate Kansas.
Mes lunettes sur le nez telle une star, le pied enfoncé sur l'accélérateur, je trace sur la route peu sinueuse en direction du Kansas, libre de toutes malheureuses contraintes, la radio de l'antique tacot crachotant avec moi en rythme. Ce que je foutais au milieu du désert ? Ah mes chéris … Le boulot ! En solitaire, qui plus est, une première pour moi – je n'aurais jamais eu l'idée saugrenue de me perdre de moi même dans cet enfer désertique longiligne. Le S.H.I.E.L.D. avait en effet eu l'intelligence de m'envoyer en renfort dans l'une des villes de l'Est, car ils voulaient apparemment coincé un petit con très – trop – intelligent qui leur mettait des bâtons dans les roues. Et forcément, vu mes capacités, c'était moi qu'on avait envoyé. Inutile de protester, d'insister pour que Ashley – Dr Jones comme je l'appelais – ou encore Jack – Twinky – m'accompagne. Surtout pas Twinky d'ailleurs, il aurait été foutu de zigouiller la cible avant l'heure. Il en valait de même pour mon adoré prêtre – qui n'en était pas un – Jakob. Pas moyen de débarquer dans une ville et le laisser allumer le feu partout, même si un ou deux feu d'artifice d'essence et de vieilles boutiques abandonnées ne m'auraient pas déplus. Soupire. Rien que moi, la chaleur immonde annonçant un orage, une vieille carte indiquant la route et ma bécane marron rouille délavée, vieux pick up de mon père récupéré et retapé maintes fois. Oh, le bébé avait de l'allure ! Une vraie bête de course sans qu'on ne s'en aperçoive – il suffisait de savoir conduire l'engin capricieux. Je l'avais même baptisé Speedy – bien ce que soit devenu mon propre surnom par la suite – ironie du sort lorsque le narrateur est le seul à savoir ce qui attend les protagonistes. Enfoiré de fils de pute, d'ailleurs.
Enfin passons. Je roulais donc, à me faire chier, à prier pour une tuile miniature – un mec de passage mignon, une fille à qui taper la discute, un chien, un chat écrasé – n'importe quoi pourvu que cela enraille la monotonie d'un voyage forcé non désiré. Même si le dit voyage était plutôt beau, en comparaison avec l’Afghanistan explosé par les bombes et New York archi-polluée. Heureusement pour moi, j'avais encore des cigarettes … Dont une était entre mes lèvres au moment même où mes cheveux, bien qu'attachés en une queue de cheval vulgaire, commencèrent à jouer du Mozart dans les airs. J'avais même prévu mon thermos remplit de café, une glacière de bouffe et l'indispensable boite de clopes roulées.

Un froncement de sourcils, un regard vers l'horizon – et merde, le ciel se couvre. Que m'avait dit le patron ? Des avis de tempêtes ? Putain, roule Speedy. Dans la région ce n'était pas un simple coup de vent, c'était de véritables tornades – pire encore que le tambour d'une machine à laver en mode essorage. J'enfonce la pédale un peu plus, je change le levier de vitesse, et la machine repart, heureuse et ronronnante jusqu'à ce que de la fumée blanche apparaisse sous le capot peu à peu et qu'en prime elle ralentisse jusqu'à s'immobiliser complètement au milieu de sa portion de route … Non. Non, non, non ! Putain de bordel, Speedy ! Pas maintenant ! Tu ne vas pas OSER me faire le coup de la panne alors qu'il n'y a personne à draguer quand même ! Si ? Non ? … Fuck. This. Fucking. Shit. Voilà que je sors mes grolles dehors, moi plantée dedans, m'avançant avec fureur mêlée de crainte vers le capot de la rossinante que je soulève sans une once de vénération cette fois, toussotant lorsque la fumée m'enveloppe. « Évidemment, j'ai rien pour te réparer, et Jones est pas à portée de main … » Et j'ai une folle envie de frapper quelque chose, car je sais qu'avec la tempête qui s'avance, courir ne servirait à rien. Crever dans un trou paumé après avoir fait l'armée et avoir survécu à la guerre, c'est quand même pathétique ! Je secoue la tête, soupirant, avant d'aller chercher sur le plateau du pick up bâché les maigres outils que j'ai eu le temps d'embarquer entre ma mallette de super héroïne du S.H.I.E.L.D. et mes armes. Tu parles d'une mécano du dimanche … Lors des révisions tout était chrome. J'aurais du écouter mon instinct plutôt que les supérieurs pressants. Heureusement qu'ils casquent l'essence … Ah les cons.
Un capitaine abandonne jamais son navire, pas vrai ? Typhon, tornade, tsunami, que mère nature aille se faire mettre, hors de question que j'abandonne mon bâtiment une seule putain de seconde tant que Speedy ne roulera plus de nouveau comme une souris ayant pris trop de caféine, quitte à me rouler dans l'huile et le cambouis et terminer par la danse de la pluie en priant pour le dieu Bogotoya.
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Lun 30 Nov 2015 - 18:14
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“My lover's got humour
She's the giggle at a funeral
Knows everybody's disapproval
I should've worshipped her sooner”

La route comme un trait, une ligne, un fixe sur lequel je défile. Une autre nuit sans sommeil de New-York à Kansas City. Pas du bus cette fois, mais départ imminent pour Wichita. Dans mon cuir et avec ma moto je ressemble à une Trinity en quête de vengeance dans le Midwest. Ça tombe bien par ce que j'ai toujours adoré Matrix.
Besoin de m'éloigner. Encore. Le rythme effréné de N-Y me colle à la peau, comme une vielle gomme sous mes rango… Je suis épuisée.
Ce que j'ai fait et pire ce que je n'ai pas fait. Tout ça, je le fuis maintenant. Moi, Phillys Joy Smith. Prodige, Hacker, Mutante, Lesbienne. Et tant d'autres choses. Mais rien de tout ça ne me définit en cet instant, alors que je poursuis mon évasion en avant, telle une fugitive d'un film de John Sturges. Pas de tunnel pour Phillys Smith, oh non. Elle en a finit avec les bâtiments souterrains insalubres et grotesques...Les buildings servant de cachette à Armes X.
Oui, elle en a finit de courir après sa vie, comme ce fichu lapin derrière le temps perdu. Eilis n'aurait pu être plus juste quant elle m'a attribué ce surnom. Plus d'oiseau bleu, plus d'arc-en-ciel. Plus que mes pêchés qui me hantent. Eilis n'a rien dit, mais je suis sûre qu'elle sait. Il y' a quelque chose de froid au fond de son regard, quelque chose de mort. Et ça me brûle chaque fois que je l'aperçois. Parce que ça veux dire que cette histoire ne s'arrête pas là, que je n'ai pas encore tué la West Wicked Witch, et que je ne pourrais pas retourner au Kansas. J'y retourne pourtant, Dorothy en deuil, habillée avec sa robe de nuit, de sang et de larmes. J'ai traversé Oz mais je n'ai pas trouvé ce que je cherchais.
Mais je peux prétendre, quelques temps encore, que rien de tout ceci n'est arrivé : ni buildings, ni Void, ni scientifiques, ni dossiers. Ni souvenirs.
Oh, Grand Oz, accordez moi quelques instants de plus.
Je ne demande aucune Absolution, je la gagnerai moi même avec le sel de mes larmes et le fer de mon sang.
Donnez moi seulement l'oublie et l'innocence. Juste pour un moment.
Il n'y a pas de Dieu pour Phillys Smith et le Grand Esprit ne peut rien pour moi. Alors je roule, désespérée. Recherchant ma délivrance. Une tempête me poursuit, celle métaphorique d'Arme X et une bien vraie cette fois. Directe sur le Kansas : avis de Tornades. Bon retour chez toi Dorothy.
“If the heavens ever did speak
She's the last true mouthpiece
Every Sunday's getting more bleak
A fresh poison each week ”

Je peux retrouver le calme. Pour quelques jours. Retourner au hara. Laisser mes proches laver les crimes. Ceux qu'y m'ont été fait, et ceux que j'ai commit en retour.
Le ciel a la couleur de l'acier. Il devrai être bleu, comme dans la chanson. Temps pis.
Ma machine de 74 chemine à plein régime, la plaine ne tient pas la route et très vite je la distance.
Plus qu'une trentaine de kilomètres avant d'arriver au ranch. Les prés sont lourds de maïs en cette fin d'été. Mais le cyclone risque de tout arracher. Pourvu qu'il ne ruine pas la récolte, certains ici accuseraient les gays.
Yep, venez au Kansas. Tous le monde possède un pick-up mais rares sont ceux qui connaissent l'humour.
Roule et tais-toi Smith.
Je pousse l'engin un peu plus vite. Ne pense pas à Bethany.
Bethany, la délicieuse Bethany. Avec son air ingénue, ses jambes qui n'en finissent pas. Malgré tout le mal qu'elle ma fait, elle sera toujours plus pure et belle que moi. Damaged good, baby.
Elle m'a envoyé un message. Faut croire que maintenant qu'on a le droit de se marier, elle veux qu'on se remette ensemble. Ça fait presque cinq ans. Ça fera cinq ans à la fin de l'été.
Oh, on s'est revues des fois. Mais elle me sautait dessus. Çà m'a conduit à penser que je suis que  matière à Bagatelle.
Je murmure tout bas, la langue de Molière se répercutant sur les parois de mon casque et ma visière :
« Mon cher amour, Mon tendre amour, Ma déchirure,
Je te porte en moi comme un oiseau blessé.*»

Bethany avec son rire qui éclaire le monde, ses cheveux qui font passer le soleil pour une lampe halogène. Ma Miller. Comment peut-elle encore avoir cet effet sur moi après tout ce temps ?
Vingt kilomètres. Vingt kilomètres et une ombre au loin qui se rapproche à grande vitesse. Mon cœur s'emballe. Est-ce que quelqu'un a eu un accident ? Derrière mes airs de dur en cuir, je ne le supporterai pas. Je ralentis. Je devrai me méfier, je me suis fait tabasser trop souvent pour ne pas sentir les mauvaises situations. Comme un picotements sur la pulpe de mes doigts. Sauf que...ça picote pas.
Le paysage devient visible, c'est maintenant où jamais.
Je freine, mon corps sculpté dans le cuir et le vinyle se tend. Je me penche, la bécane dérape et se stoppe sans gerbes d'étincelles ou pneu brûlé. Preuve qu'on peut avoir la classe sans abîmer le matos.
Je tourne les clés, les met dans la poche du blouson. Je démonte détachant mon casque d'un même mouvement. Passe mes doigts de daim noirs dans mes cheveux. Je suis une tache d'encre sur une page grise. Je laisse le casque sur la selle. Jette un coup d’œil alentours, au cas où mon instinct m'aurait leurré.
Du désert, un pick-up et une fille. A quinze kilomètres à peine de Smith and Bly. D'ici je vois l'intersection qui permet de gagner la ferme.
Là ou le désert se transforme en campagne et où le paysage prend du relief… Et des couleurs.

Voiture rutilante, couleur lie-de-vin, antiquité comme je les aime. Dommage que de la fumée s'échappe de dessous le capot relevé. Je me lèverai aussi pour la fille qui s'y tient appuyée. D'abord parce qu'elle est magnifique. Ensuite parce qu'elle met les mains dans le cambouis et les femmes de cette sorte, c'est suffisamment insolites pour être applaudit.  


« -Salut. Dis-je la bouche un peu sèche.
Je n'oserai pas dire bonjour, car la chance ne lui a visiblement pas sourit pour ce jourd'hui.
Elle a un physique à la Jessica Rabbit et ça a toujours été ma kriptonite. Courage Phillys Kent. Quel que soit son apparence, elle est visiblement dans les ennuis ; et ça c'est le point à retenir.

Je l'observe, presque dubitative, limite suspicieuse de derrière mes épis rebels. Lui donner un coup de main me ferait vraiment du bien ( et lui rendrai service), mais je me suis fait jeter assez souvent dans ce pays pour savoir que ce n'est pas toujours la bonne intention qui est prit en compte.
Vous savez ce qu'on dit : l'enfer en est pavé.

- Je peux vous aider mam'zelle ? Vous avez l'air d'être tombée en rade.

Je lève les yeux vers le ciel de plus en plus sombre.

-Vous avez tiré le mauvais numéro, ou alors vous savez comment faire votre entrée. Fait chaline, ventelet, tempeste de son choix… Froider le froid, brûler l'encens d'Angora*, yeah ?

Citer des chansons bretonnes au milieu d'une conversation qui part déjà sur un terrain glissant : chercherais tu le bâton pour te faire battre Phillys Smith ? Je n'y peux rien. Si j'ai apprit la plupart des dialectes que je maîtrise pour combler mes soirées d'ennuis; le français je l'ai attaqué quand j'ai su que la famille Miller venait de là-bas. Après tout, Bethany ça ressemble assez à Brittany non ? Et la petite-Bretagne, c'est celle de la fleur de lys.
Pour une fille qui n'avait pas vu la mer avant ses dix-sept ans vous pouvez sans mal imaginer ce que ça m'a fait l'idée même d'une contrée peuplée de fées, aux lacs et aux refuges secrets, perdue et bercée entre les embruns et la forêt.
Il paraît qu'il y pleut assez, on ne pas en dire autant du Kansas. Ici on souhaite la bruine certes, mais on a plus souvent droit aux tornades. Je n'en vois pas qui se forment à l'horizon, mais ça ne saurait tarder.
Au ranch ils doivent être en train de s'activer. Attacher les chevaux de façon sécurisée dans les boxes. Éteindre le compteur électrique. Clouer portes et volets. Chaîner les caisses de grains. Grand-père doit être en train de ranger les azalées de grand-mère Phillys dans la maison. Il doit pourtant se douter qu'elle ne sont pas d'origine, aucune fleur n'aurait pu survivre vingt ans ; même dans un climat plus clément qu'à Smith and Bly. Papa les lui a certainement remplacé. Il doit pleurer son beau potager à l'heure qu'il est.

Malgré ma fissure, je me tourne vers l'étrangère, et tente un sourire.
Je fais un pari, un peu fou, une fois de plus, peut-être sur ma vie. En dépit de tout ce qu'on m'a fait, je peux peut-être sauver et -qui sait- être secourue en retour.


* En français dans le texte
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Jeu 3 Mar 2016 - 14:53
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Houston I've got a problem.


ft. Phillys – I hate Kansas.

Finalement, je n'aurais peut-être pas besoin de prier Bogotoya. Perchée, penchée au dessus du capot, à moitié dedans, je me redresse en entendant le bruit allègre et pétaradante d'une bécane. Rien qu'au bruit, je pourrais vous dire le type de moteur que le bijou a dans le ventre, mais cela ne vous servirait à rien ici. Non. Cela ne m'empêche pas de sourire comme une demeurée – c'est une bombe en approche, mes amis, et cela a de quoi me mettre de bonne humeur – avant de redresser le nez de mon tas de cambouis fumeux pour fixer la route d'un air intrigué / curieux / heureux comme tout de voir voir du monde. Je regarde le petit corps frêle serrer les freins et déraper dans un envol de cuir, je fixe de mes yeux éblouis le bitume caresser les pneus sans effrayer l'instrument de grâce, j'embrasse du regard le corps situé sur le matos du diable tourner ses clés et les mettre dans son blouson. Bordel de merde, Riley. Ferme donc la bouche, te voilà à baver comme une putain d'ado – même si il y a de quoi, vu l'engin et sa propriétaire. Surtout la propriétaire, en fait. Non mais regardez-moi cette Lolita de cuir ! Si je n'étais pas en mission, je l'inviterais bien boire un verre, et ce malgré son air de jeunette – je dois bien avoir dix ans de plus qu'elle, facile. Ah, la jeunesse ...

« Salut » me dit-elle, me sortant de mes réflexions torves qui augmentent la température de l'air. Je ne peux m'empêcher de sourire, un sourire à la cheschire, que voulez-vous. « Hey. » je me contente de répondre, nonchalamment, sans rajouter le « beauté insulaire » qui tourne dans mon cerveau. Hé. Ho. Je suis l'adulte ici, je dois montrer l'exemple, et puis, j'ai eu ma ration de sex'nd rock'n roll avec cette catastrophe.
Je peux vous aider mam'zelle ? Vous avez l'air d'être tombée en rade. Mam'zelle ? Oh par les caleçons nounours que portent Jones le samedi. Je manque de m'étrangler de rire intérieurement, mais je hausse un sourcil intrigué physiquement, mon sourire se faisant largement amusé sur mes lèvres rouges. Mam'zelle … Seriously, dear ? On peut dire ça comme ça … Mam'zelle ». Je réponds, les lèvres humides. Ma langue claque, lentement, à la mention de la panne, désapprobatrice mais calme – je suis maître de moi-même même dans la tempête. Je dois avouer que si ce n'était que ça … Ce serait plus facile. Je cligne pourtant des yeux lorsqu'elle reprend, surprise qu'elle connaisse la langue de Molière, avant de secouer allègrement la tête. Cette gosse est un œuf de Pâque avant l'heure : sorte de cadeau paumé par le traîneau du Père Noêl, aussi improbable qu'insolite sur cette route morne qui se pare soudain de couleurs chatoyantes.
« Je dirais plutôt que j'aime soigner mes entrées en la matière. Mais dès que le vent soufflera, je repartira. » Je cite Renaud, en français, énonçant mon vœux le plus cher : me tirer vite fait, bien fait. Je m'écarte d'ailleurs un peu, tranquillement, pour me placer contre mon capot vieillot. Arrête donc de dragouiller les gosses, Ri. Tu as plus important à faire vu le sale temps. Retaper ta carlingue serait, d'ailleurs, une bonne idée. « Dites-moi, beauté du désert. Vous n'auriez pas quelques outils de première main par pur hasard  ? J'ai bichonné Speedy avant de partir, mais apparemment j'ai du mal rebrancher un composant. A moins qu'elle ne me fasse la gueule car ça bien fait trois mois que je n'ai pas utilisé sa rutilante carcasse mais à ce stade, c'est plus du foutage de gueule. » Je lance un regard peu amène à ma beauté rouge, tapotant le métal avec respect et tendresse, sans plus me soucier de ma façon de parler. Cette enfant est du patelin et elle parle comme telle – je suis une gosse de la rue, j'ai appris à frapper avec mes poings bien avant d'accorder une once d'intérêt à la politesse exquise. J'inspire une bouffée d'air pourtant, laissant des traces de cambouis sur ma princesse à pneus, dépitée, la colère ronflant sous mes muscles, ronronnant comme son moteur de bonbon explosif : sourde à mes prières, je m'en veux de n'avoir décellé ce qui cloche plus tôt. « Les machines c'est comme les mecs, ça vieillit mal. Mais, sincèrement vous me rendriez service. Je vous paierais pour le prêt. » J'arque un sourcil, droite comme un i, la regardant désormais, me retenant de maudire une fois de plus la région paumée du monde et surtout mes supérieurs et leurs idées géniales. Il n'y a plus qu'à espérer que la belle soit aussi équipée que j'aurais du l'être, sinon il y a fort à parier qu'il faille remorquer la bête. Une chose reste certaine, personne d'autre que moi ne touchera au capot du bétail, pas plus que je n’abandonnerait Speedy dans la tempête – car un bon capitaine n'abandonne jamais son navire. Plutôt couler avec, et ce malgré les belles jambes de miss Motorhead.

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Lun 2 Mai 2016 - 1:24
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« We were born sick",
you heard them say it »


D'accord. Respire. Tout va bien. Ou pas ? Why, oh my ! Dita von Teese loin de me jeter, vient de me demander un coup de main. A moi ?! Je dois l'avouer, même si je m'arrêtais pour proposer mon aide, je m'attendais plutôt à me faire lapider. Tant qu'on en parle, ceci est peut-être ma première pierre vers la Rédemption et vous savez ce qu'on dit :
« Donnez des citrons aux Smith, ils en font du Mojito ».

« - Hey.

Who...Mon cœur que t'arrive t-il. Elle se retourne, ses jambes longues comme un jour sans pain. La physique ça me connaît, et l'attraction est immédiate et, oserais-je le croire ? Réciproque. Son sourire est digne du chat, mais avec la fumée blanche entourant sa crinière acajous battue par le vent, elle m'apparait plus comme Absolem, la chenille cachant toutes les réponses sous son calumet de la paix.
Pour la première fois depuis une éternité, un sourire se dessine sur le masque de glace que j'appelle mon visage.


« My church offers no absolution
She tells me 'worship in the bedroom'
The only heaven I'll be sent to
Is when I'm alone with you 
»



- On peut dire ça comme ça … Mam'zelle. Je dirais plutôt que j'aime soigner mes entrées en la matière. Mais dès que le vent soufflera, je repartira. »

Je n'arrive pas y croire. Cela fait longtemps que personne ne m'avait ainsi surprise. Alice, comment différencier les flamants roses, des battes de croquets ? Les hérissons des balles et les rêves de la réalité ?  Je ne sais plus. Personne d'autre ne fait ça, jamais. Personne au Kansas en tout cas. Personne au Kansas à part moi. De qu'elle planète viens tu Maïawela. ?

« Elle est d'estranges et d'estrangères rives, sa cavale, milles cavaliers suivent . Elle impose triève dans les tornois, à Lucifer de chanter Halleluja !* »

Ce qu'elle impose surtout, c'est un rien de sarcasme dont la fragrance soufrée se goûte dans l'air orageux. Elle est vivante-vibrante et je l'observe, fascinée. Une veine bleue bat sur son cou bronzé, sa jumelle jouant en tandem sur sa tempe, dissimulée sous une cascade de boucles ardentes.
T'as de la chance Smith de tomber sur un jolie brin de fille...de femme. Le respect m'envahit, fond sonore sous une légère membrane de luxure et de désespoir. Ce n'est pas un jeu, la situation est à deux doigts du désastre sous forme d'imminence nuageuse.
Si ce n'était pour Jessica, je resterai planter ici et laissera la tempête m'emporter. Oz enfin. Mais je me suis arrêtée, je suis à présent en mission. Pas moyen de faire machine arrière, machine quantique.


« Dites-moi, beauté du désert. Vous n'auriez pas quelques outils de première main par pur hasard  ? J'ai bichonné Speedy avant de partir, mais apparemment j'ai du mal rebrancher un composant. A moins qu'elle ne me fasse la gueule car ça bien fait trois mois que je n'ai pas utilisé sa rutilante carcasse mais à ce stade, c'est plus du foutage de gueule. »

- Aha. Je répond. Un rire un peu jaune, et tout à fait spontané passant le barrage de ma bouche. Je laisse mon regard glisser de la jument à la pouliche, la caisse aussi délurée et attirante que sa maîtresse. C'est vrai qu'une pièce comme celle-ci doit être bien entretenue si on veut la voir rouler longtemps. Mais pour ce soir on dirai que c'est raté, le carrosse est arrêté, pas de bal pour Cendrillon. Stop les métaphores Phillys. Ma langue caresse mes lèvres une seconde tandis que j'assimile les paroles de l'inconnue.

« Beauté du désert » ? Vraiment ? Ce qu'on peut dire de Jessie c'est qu'elle n'y va pas par quatre chemins. Et si vous suivez mes aventures vous savez que j'adore les approches en directe. Pour être plus précise j'aime le danger et les jolies filles. Alors les femmes fatales, celles qui sentent les ennuies à plein nez, je me jette dans ces intrigues en deux-deux. J'inspire à plein poumons. Mon cœur se la joue partition binaire à la AC/DC, ma gorge est pleine de poussière.

- Je vais regarder l'étrangère. Et "Dès que les vents tournerons nous nous en allerons*",  j'ajoute avec un clin d’œil un tantinet aguicheur.

- Sexy.Murmurai-je, imitant l'intonation du Docteur. La peur du rejet fait la basse dans ma cage thoracique. Je ne prend pas la mouche, je suis Kansane, je suis Comanche. Je laverai mes crimes en réparant cette voiture. Petit pas pour l'humanité, un grand changement pour Dorothea Lena Magnusdottir aka Phillys Joy Smith.

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« I was born sick, but I love it
Command me to be well 
»



Je me détourne d'un trait, telle une ballerine, appréciant nonchalamment le bruit lourd de mes dock sur l'asphalte, le crissement du gravier à peine perceptible sous les vents assourdissant qui s'assemblent. Je me sens Miranda, regardant les bateaux que Neptune ballote au loin, impuissante sur la berge. Le désespoir est un serin dans mon cœur, ajoutant des notes aiguës à ma mélodie loin d'être en allegro.
Je relève le coffret de ma bécane, caressant langoureusement la peinture réfléchissant le gris du ciel. J'extraie d'une main les outils, titane et clean, presque chirurgicaux dans les lumières vif-argent précédent les tornades. Le coffre retombe dans un claquement satisfaisant.



« Amen. Amen. Amen. »



Je regagne la voiture, la fille, mon regard les embrassant toutes deux. Elles sont une tache de sang dans ce territoire sépia. Mon estomac fourmille. Quel gâchis cette palette, à quelques kilomètres à peine des vrais couleurs du Kansas. Quel gâchis si, comme je le crois, la Dame porte aussi les couleurs de l'arc-en-ciel. Je prend une nouvelle (trop) longue inspiration en arrivant à sa hauteur. Levant mes yeux vers elle, mes mèches cachant -je l'espère- mon désarrois, je luis tend les outils. De plus près ses cheveux sont encore plus rouge. Loin d'être soufré son parfum à un goût de cigarillo, de café noir et d'expresso-vanille, d'huile de noisette, de pamplemousse, de menthe, d'aloe-vera. Fatigue. J'invente peut-être la moitié des saveurs. J'ai soif. Soif de beauté.

- Le nom c'est Phillys. Je dis, contrôlant à peine les tremblements de ma voix. -Et vous, je jette un coup d’œil à l'immatriculation, radieuse New-yorkaise ? J'esquisse un sourire narquois, lui laissant le monopole du moteur puisqu'elle à l'air d'y tenir. Une seule vue me suffit pour voir que le câblage est un effet un peu brouillon, mais ce n'est pas la faute de ma belle corne-verte, ça arrive parfois. Je m’appuie contre le part-choc arrière, mon air le plus accrocheur peint façon kabuki sur la figure.Je plaque la main contre la portière. Une seconde. J'envoie une décharge dans la batterie, à travers fils et amarres, pour la requinquer. Un peu trop violemment cependant considérant la ruée nauséeuse qui s'empare de moi.
Je m'appuie sans grâce sur la voiture, reprenant mon souffle.
Mes yeux vagabondent un instant, attrapent une veste sur la banquette arrière.


Uh-Oh Déjà-vu, me murmure mon Néo de cerveau. Retour-arrière, arrêt sur image, zoom-in. Le symbole du S.H.I.E.L.D.

Flûte.

Inspire. Maintenant ! Liquide de refroidissement, toxique, remontant le long de mes vertèbres, entourant mon cou, glissant sur ma poitrine. Est-elle là pour m'arrêter? Est-ce qu'elle sait ? Son de hautbois sombre à l'intérieur de moi. Sentiment de trahison surpassant le désir. Avec l'affaire Hydra, La Purge, Armes X, la méfiance monte en moi. Goût amère dans la bouche. Voilà pourquoi on ne peux pas se permettre d'avoir de jolies choses Phillys Smith. Tu devrai savoir ça. C'était trop beau pour toi.
Je compte depuis 5. Arrivée à zéro ma paranoïa s'est dissipée. Je regarde Jessie, l'air de rien. J'attends à nouveau, me sentant au carrefour de ma vie.



« Take me to church
I'll worship like a dog at the shrine of your lies
I'll tell you my sins so you can sharpen your knife
Offer me that deathless death
Good God, let me give you my life
 »


* En français dans le texte[/color]
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Dim 5 Juin 2016 - 14:49
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Houston I've got a problem.


ft. Phillys – I hate Kansas.
Sa répartie me fait rire. Elle a l'air autant interloquée que moi, ce qui m'amène à me poser des questions à son sujet – déformation professionnelle, l'ancien boulot qui me remonte. Mais focus, Ri. Arrête de la bouffer des yeux, bordel, la tempête arrive, et tu finiras certes par t'envoyer en l'air, mais pas forcément dans la position que tu voudrais. J'écoute son rire coincé dans sa gorge alors qu'elle caresse des yeux ma vénérable compagne de route – je crois que cette fille me plaît, véritablement je veux dire, vu le respect qui luit dans ses yeux. En même temps quand on se trimballe avec une bécane pareille … âme sœur solitaire ?
« Faites donc. » Je n'allais pas dire non. Même si je suis le genre possessive, et que cela me coûte – je retiens avec peine un tic nerveux et un grognement – ma bagnole, bordel. Mais calme toi, Rita. Cette fille s'y connaît, je le sens, je le sais, c'est inscrit dans ses gênes. Je décolle mon fessier du capot pour m'écarter un peu, la regardant faire puis fixant l'horizon – pour ne pas que mes yeux dérivent vers autre chose. Qu'y puis-je ? Cette situation est excitante, et cette situation bien trop frustrante pour mes ovaires. Je suis une femme d'action, ne vous en déplaise, j'ai besoin que ça bouge – violemment. Je me contente de sourire un peu plus à la suite, tandis qu'elle reprend Renaud … Décidément, c'est trop beau. Comme dirait Ash, y'a chaleineau sous gravillon.

« Sexy. » Je reviens à moi à ces mots, pour la fixer intriguée. De quoi parle t-elle ? Oh, de ma bagnole, sûrement. Non ? Si ? Me draguerait-elle dans un moment pareil ? Ah, c'est définitif, il me faut un verre. « Je sais. » Je réponds, d'une voix douce. « Faut dire que j'en prends soin, de ma Bête. » Je reviens pour ouvrir le capot de ma rossinante, poussant la fumée d'un mouliné de poignet, tandis que je laisse le soleil de se jour partir chercher ses outils. Je remarque qu'elle a du mal à respirer – est-ce la tension électrique qui semble nous rassembler, ou le danger imminent ? Les nuages continuent d'arriver, menaçants, et pour une non familière de ce genre de catastrophes naturelles c'est déstabilisant. Je la remercie avec un sourire sincère qui me bouffe le visage dans son ensemble lorsqu'elle me tend ses outils. Je crois qu'elle a compris mon lien avec Speedy – même si dans le fond je n'en ai jamais douté. C'est avec élégance et tendresse que je m'empare du butin, avant de me plonger dans le ventre de la bête pour l'examiner.
« Riley ! » Je réponds, toute entière à ma tache. « Riley Alvarez. Et ne vous fiez pas à la plaque, je suis un mélange contradictoire d'une suédoise et d'un immigré mexicain. » Éclat de rire. « Phillys, hein … Pas commun. Mais agréable » Je bricole sans relever le nez, rebranchant correctement un foutu fil, avant de donner un petit coup pour voir si c'est okay, inconsciente que ma princesse en cuir est une faiseuse de miracle. « Merci. » Je ressors de ma guerre, victorieuse, avant de lui rendre l’outil précieux. Cependant mon sourire joyeux s'efface vite lorsque je vois son état – la voilà pâle, à s'appuyer contre mon monstre, et l'inquiétude me saute à la gorge pour me faire presque suffoquer. Qu'est-ce que c'est encore que ce merdier. « Tout va bien ? » Je lance, en la regardant. Asthmatique ? En carence de fer ? Elle semble me faire une crise de panique. J'inspire à fond, avant de venir en face d'elle, avant de poser ma main sur son épaule, doucement, presque tendre. « Hey, Darling. Ca va aller. Tu veux manger quelque chose ? Boire un coup ? Je n'ai pas envie que mon miracle du jour s'effondre devant moi. » Petit sourire au passage du tutoiement qui fuse, naturel, tandis que je cherche des yeux ce qui a pu la mettre dans cet état … Jusqu'à trouver. Oh, merde. Elle a du voir le sac. Et les armes. La bâche s'est en partie décrochée, je n'avais pas remarqué. J'aurais presque envie de me frapper – mais que tu es conne, Riley ! Je me recule un peu, toujours l'outil en main, avant de soupirer. « Si tu te le demandes, oui, je bosse pour le gouvernement. Je suis sur une mission en ce moment, mais c'est rien d'illégal, ni même de dangereux » lorsque l'on est qualifié, du moins. « Et je suis à la bourre d'ailleurs. J'aimerais pouvoir te remercier pour ton aide, mais la priorité est de nous mettre à l'abri. Connaîtrais-tu un lieu sûr ? Je disparaitrais de ta vue ensuite. »
Je la fixe, sûre de moi, avant de sourire quelque peu. « Promis, je ne suis ni le croquemitaine, ni tueuse à gage, et ce n'est pas à toi qu'il faut que je botte le fessier » même si entre nous, je crois que j'adorerais.

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