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What if ? Agent of Asgard - Le casse du siècle !

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Sam 23 Jan 2016 - 23:54
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❝ Agent of Asgard❞
- YOUNG LOKI -
- UNKNOWN AMORA -
Kid Loki's all grown up - and the God of Mischief is stronger, smarter, sexier and just plain sneakier than ever before. As Asgardia's one-man secret service, he's ready to lie, cheat, steal, bluff and snog his way through the twistiest, turniest and most treacherous missions the All-Mother can throw at him...  
   
J’enfile rapidement une converse, puis la seconde, avant de passer un coup rapide dans mes cheveux pour qu’ils ne donnent pas l’impression que je sors du lit… Ce que je fais actuellement.  Quelle idée de s’inscrire à ce blind-date, je vous le dit moi. La pression des copines ? Le fait d’en avoir marre de rentrer et de trouver l’appartement vide, juste mon chat assis au milieu du hall d’entrer à me regarder en silence pour enfin tourner les talons et me fuir comme la peste jusqu’à ce que je remplisse sa gamelle ? Non, je pense plutôt la première, j’aime mon chat.

Alors, j’ai sauté le pas et me suis inscrite à ces rendez-vous auxquels je ne crois pas. Ce n’est pas une paumée comme moi, rat de bibliothèque, toujours planquée derrière ses lunettes pleines de poussières et des notes en vieux norrois gribouillées sur les paumes des mains parce que je suis tombée à court de post-it. Notes que j’ai encore oubliée d’effacer et qui ont bavé. Bien. Très bien, Mlle Lushton. A moins de tomber sur un férue d’art scandinave, ça ne va pas être facile ce soir.

Je passe un coup de rouge à lèvre vert rapidement, la couleur qui me va le mieux d’après… Tout le monde. Un pull à grosses mailles vert par-dessus mon juste au corps noir, qui cache mes mains salies autant que possible et qui dépasse sur mon pantalon noire. Avec des converses. Ouais, on se refait pas, je suis trop bien dans ce genre de pompes. Les écouteurs enfoncés dans les oreilles, un sac en bandoulière dans lequel je fais rentrer les morceaux de papiers gribouillés qui dépassent, en l’allégeant et en bazardant au hasard des meubles des ouvrages comme L’Edda : Récits de mythologie nordique par Snorri Sturluson, ou La Croisade noire du Jedi fou par Timothy Zahn. Je garde les autres bouquins, histoire d’avoir du poids pour me débarrasser des gros lourds, bien que je n’en aie pas spécialement besoin. L’avantage d’avoir une super-force et de paraitre incapable de soulever plus que quinze kilos, c’est que l’on fait résiste mieux qu’il n’y parait.

Je ne vous ferais pas la liste complète de mes dons ce soir, j’ai rendez-vous avec l’inconnu après tout, mais je suis loin d’être sans défense, bien que la présence de la bombe lacrymal dans mon sac affichant « People for Peace » soit toujours réconfortante. J’arrive au café Clover Club à Brooklyn en retard, comme d’habitude. Grommelant que je devrais être plus ponctuelle pour trouver quelqu’un – je me gausse -, l’organisateur de la soirée me conduit à ma table, portant le doux chiffre de 42, et déserte pour le moment.

M’asseyant en déposant mon sac à mes pieds, je passe des mèches derrière mes oreilles, que je trouve proéminente d’ailleurs, je tenais à ce que vous le sachiez, et j’accroche mon badge indiquant « Sylvie » sur mon pull. Commence alors le défilé de loosers.

« J’aime beaucoup les blondes, je trouve que les blondes sont les plus belles. » « C’est une teinture » (Oh, le vilain mensonge !) « Tu sais faire la cuisine ? » « J'ai l'air d'une ménagère d'il y a cent ans, dis moi ? » (C'est méchant, mais je détesterais répondre que je mange n'importe comment parce que je ne sais justement pas cuisiner.) « Tu sais que je fais 4000$ par mois ? » « Je suis championne pour manger de la pizza en récitant des poèmes scandinaves » (Ce qui est vrai et qui est plus difficile qu'il n'y parait !) « Quand tu prends l’agro, faut être sûr de pouvoir tenir et pas subir le taunt, sinon bye-bye le focus ! » (Bon, là, j’ai juste souris. De quoi peut-il bien parler ?!)

Et cela dura, dura et dura. Je remarquais peu à peu les regards noirs des femmes autours de moi. J’amassais la plus grande quantité de personnes voulant prendre place autour de ma table et je dois avouer que ça me gênait un peu. Indiquant au guignol suivant que je faisais une pause, je pris la direction du bar, demandant un verre de vin rouge et en m’asseyant au comptoir pour fuir un moment les conversations inutiles. Intérieurement, je maudissais les copines qui m’avaient convaincu de venir trainer dans ce bar à la lueur tamisée, dont le seul intérêt était la cheminée dont le bois crépitait au fond de la pièce.

Jouant nerveusement avec mes manches, je finis par dégager mes mains pour regarder les notes quasiment effacées de mes dernières recherches, faisant passer mon doigt le long des symboles runiques. C’est alors que je pris conscience que l’on me regardait. Un jeune brun à ma gauche, visiblement de la même tranche d’âge que moi. Rougissant comme une pivoine d’avoir agi comme une telle gamine, je tentais de me noyer dans mon verre en détournant le regard.

De ce que j’avais pu voir du brun, qui ne semblait au final pas me calculer du tout, c’est qu’il était de loin le plus attirant de la soirée et qu’il n’avait pas cherché à me dire des choses plus grosses que lui comme ce que j’avais pu entendre ce soir. Prenant mon courage à deux mains, tentant de ne pas penser à mon chat probablement en train de ravager un de mes bouquins, je me retournais et tentait de la jouer femme sérieuse, une tentative désespérée après mes gamineries. « J’espère ne pas vous avoir troublé votre contemplation de par mes gesticulations inutiles et vaines. » Je me mordais presque la langue une fois ma phrase achevée, devant une telle phrase d’accroche, hormis un regard me jugeant de folle à lier avec ses cheveux mal coiffées, ses frusques vertes et son sac en bandoulière bon pour la poubelle. Avant d’attendre une réponse de passer pour la psycho de service, je marmonnais quelque chose, qui, s’il pouvait être perçu dans le monde réel, aurais donné « Excusez-moi, je ne voulais pas déranger. », puis j’embarquais mon verre vers ma table en me rasseyant, prête à envoyer chier un nouveau boulet pour me venger de ma stupidité.

Attendant l’arrivée d’un nouveau homme d’affaire surchargé ou d’un membre d’une communauté surement extra, je baissais les yeux vers mon téléphone, lisant un message tout juste reçu d’une copine m’annonçant : « J’suis sûr que tu passes une bonne soirée, penses à m’appeler quand ce sera fini. Xoxo. » Oh oui, je vais t’appeler, pétasse de l’enfer et à ce moment-là…

NON MAIS C’EST PAS POSSIBLE ? POURQUOI CAPTAIN AWESOME VIENT DE S’ASSEOIR A MA TABLE ?

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Sam 9 Avr 2016 - 15:26
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Je suppose que s'il y avait bien un endroit au monde où vous ne vous attendiez pas à croiser Loki, c'était dans un salon de speed-dating. ERREUR. C'était un mode de rencontre qui convenait parfaite au dieu des mensonges – évidemment, en trente secondes c'est beaucoup plus compliqué de voir ses mensonges percés à jour et le vernis policé – noir, si vous vous posez la question, mais je ne parle présentement pas de mes ongles, juste de l'illusion sympa sous laquelle je pourrais me présenter à quelqu'un qui m'intéresserait bibliquement ( suis-je censé dire eddaiquement parlant, ici, du coup, vu les mensonges qu'ont brodé les mortels sur notre compte ? ) tomber sur la longueur.
Les salons de speed-dating n'étaient pas tout à fait opposés à ma nature, bien que je n'y passe pas non plus mes samedis soirs. Quand même un dieu à des standards et … des jeux vidéos, et une trop grande estime de soi ( recouvrant le complexe d'infériorité, pas touche à ces choses là, c'est hyper fragile ) pour m'abaisser à dire que je me sentais seul. Nan. Solitaire, indépendant, fort, besoin de personne, emo teenager tourmenté.

Ne cherchez pas la vision de Loki comme vous l'imaginez, vert, cornu, vêtu de cuir et d'ombre, en mode grande entrance dramatique – certes, je suis dramatique, encore et toujours, mais ce soir c'est une autre version de moi, plus jeune, plus ancienne, plus innocente (lol) plus … agaçante que prévu. La vingtaine, efflanqué sans être gringalet, grand,  charismatique sans avoir l'air d'essayer – ou du moins de ne pas essayer trop fort, les cheveux sombres décoiffés ce qu'il faut, et accoudé au bar comme si l'endroit lui appartient. Mon vernis (noir ), mes mitaines ( noires ), mes bijoux (dorés) et mon t-shirt ( vert ) font peut-être un peu tâche dans ce glorieux univers de « je me suis mis sur mon trente et un pour séduire avec des mensonges et une fausse vie et une fausse apparence » quelqu'un qui fait de même mais qui croit quand même que vous êtes beau comme ça au réveil. Ma veste de costume noir merveilleusement bien taillée rattrape un peu le coup, je suppose. Mais, je suis le dieu du mensonge, je mens même en slim noir, teuteu.

Et je ne suis pas là pour trouver chaussure à mon pied et sortilège à mon maléfice – tiens joli, faut que je le note ça. Non, je ne passe pas non plus mon temps à siroter un martini à l'absinthe – vermouth, gin, absinthe, trois olives parce que même un dieu vit qu'une fois. Déconseillé chez vous avec un foie de loos..mortel. Non, je ne passais pas tout mon temps libre à aborder les belles blondes vêtues de vert. Je ne passe non plus mon temps libre à essayer de trouver l'âme sœur et quelqu'un qui partagerait ma passion pour la couleur vert. Par contre, oui, je passe un certain de temps de mon temps à libre à boire un martini-absinthe, à chercher des fringues vertes et à chercher quelqu'un qui ne me déteste pas déjà histoire de pouvoir m'en faire détester – ou lui proposer un plan à la con. Ou lui proposer un plan à la con aboutissant à la conquête de l'univers et la révélation de sa déesse intérieure – non, ce n'est pas une métaphore. Dieu des mensonges cherche déesse awesome. Bordel, j'ai besoin d'amis.  

Pourquoi elle ? Bah elle a des gribouillis scandinaves sur les mains, elle est habillée en vert et elle envoie chier les péons... Forcément, ça m'intéresse. Je pourrais l'aborder, en fait. M'asseoir à sa table, sourire, mentir, sonder les tréfonds de son âme, et blah et blah et blah. Bien sûr, je ne m'appelle pas Loki pour rien et bien sûr ce serait trop simple – j'attends au bar, je fais un selfie, peace devant le visage pendant qu'elle menace de vomir sur un type qui est venu s'asseoir à sa table – enfin, c'est l'impression que son langage corporel donne en tous cas. Un sac en papier, un sac plastique, un sac en croco, quelqu'un, help ?!

Elle vient s'accouder au bar à quelques pas de mois et je rengaine poliment mon téléphone pour moins poliment la dévisager – contempler, n'est pas le mot. Jauger de haut en bas plutôt. Langue d'argent tournée en plomb pour reprendre les propos d'un imbécile, gros lard roux de ma connaissance ? Pas exactement. Permettez moi d'élaborer, gardez moi un peu de patience. Enfin, si je garde un peu mon sérieux, parce qu'il est franchement dur de ne pas éclater dans un fou rire de gui sardonique en la voyant s'approcher de moi – coincée entre un élan premier audacieux, l'envie de battre en retraite avant même d'ouvrir la bouche. Un peu comme son allure.  « J’espère ne pas vous avoir troublé votre contemplation de par mes gesticulations inutiles et vaines.  Excusez-moi, je ne voulais pas déranger. » … Mais, mais WHAAAAAAAAAAAT. What the fuck did I just see ? Elle est arrivée, elle est repartie. Et j'ai même pas eu le temps de dire de la merde.  Loki Odinsn, ton talent avec les filles avec franchement du plomb dans l'aile. Et déjà que de base tu es meilleur pour embobiner quelqu'un que tu veux draguer qu'embobiner quelqu'un pour qu'ils bossent avec toi de leur plein gré et sans rien avoir y à gagner... ( je les comprends, je le ferais pas non plus vous me direz ) ben on est pas sortis de Jotunheim mon brave.
Je manque de m'étouffer de rire dans mon verre donc, avant de rouler des yeux et de la suivre, loufoyant entre les abrutis et les demoiselles éplorées – et éviter les envies de sexe et de baston qui pouvaient malencontreusement être suscités par mon allure divine. La vie est dure.  NON MAIS C’EST PAS POSSIBLE ? POURQUOI CAPTAIN AWESOME VIENT DE S’ASSEOIR A MA TABLE ?
«- 42 »
J'agite vaguement la main alors que je m'assois devant « Sylvie », et qu'elle a apparemment un crise interne particulièrement importante qui menace de lui faire tomber son téléphone et de faire sortir ses yeux de ses orbites.  Quoi ? Oui, je suis télépathe, non je n'ai aucun respect pour l'intimité des boîtes crâniennes. Croyez-pas que ça m'amuse – en général, les têtes des mortelles sont encore plus remplies de mensonge et de confusion que leur bouche et ennuyantes au possible. Mais présentement je n'ai pas besoin de télépathie – même si cela me démange, un peu. Curiosité killed the cat, satisfaction brings it back – mais je m'égare. Sa réaction est inscrite sur son visage alors que je pose mon coude sur la table , et ma joue contre ma paume, l'air rêveur contre mes traits ( parfaits ).

The (speed)-date is on.

« - Parce que vous êtes partie comme une voleuse avant que j'ai le temps de répondre et je n'ai pas ne pas avoir le dernier mot. »


Je mâchouille mon olive avant de jeter le pic derrière mon épaule – arrière du col bien repassé d'un abruti en costume derrière moi, 10 points pour Lok', yiha ! - avant d'hausser les épaules, et de rejeter en arrière, le dos et un bras contre le dossier de ma chaise – faisant jouer celle-ci du bout de mon pied botté de cuir noir, 3 pattes de la chaise en l'air. Et prêt à balancer un sort vicelard qui fait pousser une queue de lapin à la première personne qui me pousse. Personne brise mon swag sans conséquence, non mais.

« - Contemplation ? S'il vous plaît. Vous n'êtes pas une œuvre d'art, quoique un manuscrit peut-être. Tu es intéressante, en apparence au moins et habituellement les apparences sont plutôt chiantes, et j'ai besoin d'une partner in crime. Complice. »
Je fais un clin d'oeil « Ton nom est vraiment Sylvie ? Sylvie, sylve, forêt, vert, pour quelqu'un qui arrive à porter plus de vert que moi ça sonne faux, on dirait qu'on a vraiment voulu que tu aies un lien avec le vert. »

Je m'étire et descend le reste de mon verre d'une gorgée avant de de poser mes deux coudes sur la table pour me pencher vers elle, sérieux comme la mort, regard vert diabolique et le sourire en coin alors que les différents participants du speed-dating étaient sommés de changer de place -
« - Le temps est presque écoulé, mon nom est Loki, trickster, shape-shifter, tamer of monsters, mother and father of gods, moon king, wanderer and magicien. Actuellement en mission, mais ne dirait pas non à aller prendre un verre et faire le casse du siècle. »
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Dim 17 Avr 2016 - 22:03
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Ce que j’aime le moins avec les speed-date, c’est la vitesse avec laquelle le sort peut se rompre lorsque le garçon ou la fille ouvre la bouche pour parler. Voyez-vous, je ne me considère pas comme une fille normale, mais pas non plus celle qui idéalise son mec parfait au point de vouloir Thor. J’ai des goûts simples, je me contenterais de Captain America, vous voyez à quel point je suis peu exigeante. Alors, quand Captain Awesome arrive tout fringuant à ma table, l’allure de conquérant, répétant le numéro de ma table comme s’il s’agissait de la réponse à la vie, à l’univers et à tout le reste, gesticulant de manière aussi désarticulé que moi, le mythe s’effondre lorsqu’il ouvre la bouche.

L’attitude nonchalante, l’allure convaincante, j’ai bien failli craquer pour un imbécile auto-suffisant. J’arque un sourcil en l’entendant parler. D’abord, il m’insulte presque avant de me proposer de… commettre un crime car il s’appelle Loki et  qu’il est le Loki de la mythologie qui m’attire tant, qui se présente à une soirée de speed-dating et qui veut faire le casse du siècle. Qu’est-ce qu’ils mettent dans leur vin rouge dans ce bar ?

« Je ne suis certainement pas une œuvre d’art mais vu votre mâchoire pendante comme le loup de Tex Avery face à ça… » Je relève ma manche pour dévoiler sur ma main et mon bras les runes que j’étudiais avant de venir de manière précipitée. « Je présume que je suis un manuscrit qui vaut la peine d’être lue, sinon vous ne vous seriez pas précipité à ma table en espérant qu’aucun des… autres ne se présentent. »Je fais signe de la tête vers le bar, où attendent déjà trois autres personnes, qui font de concerts clins d’œil et saluts de la main. Exacerbée par ce manège, je soupire. « Et puis ce délire avec mon nom, vous pensez vraiment que je suis venue avec mon vrai prénom ? Je suppose que c’est comme Loki, un pseudonyme. » Je me rends compte que j’ai croisé les bras et que mes mains ont commencé à pianoter sur mes manches de manière assez hystérique. Captain Awesome vient de perdre son statut pour passer à Captain Pretentious. Avant que je ne puisse ajouter quoique ce soit d’autre à ma déception de la soirée, la cloche sonne à nouveau, annonçant la fin du temps imparti pour la seconde fois. Je me lève et enfile ma veste.

« Désolé Loki, Dieu du Mensonge, c’était celui de trop pour ce soir, tu n’auras pas ton verre avec moi. Et encore moins ton casse du siècle. Pas la peine de me raccompagner, salut ! »

Tandis que je sors et prend la direction de mon appartement, je me demande ce qui m’a pris d’agir ainsi. Ce n’était pas la catastrophe de ses prédécesseurs et il n’y avait aucune raison que je ne m’énerve comme cela, chose qui n’était jamais arrivé par le passé. Au pire, j’aurais dû rougir jusqu’à être plus rouge que mon vin puis j’aurais dû bafouiller une réponse  inaudible pour le commun des mortels avant de m’emmêler les pinceaux en tentant de prendre mon verre pour le renverser sur ce Loki si intriguant et si porté sur le vert, la mythologie nordique, tout ce que j’aime quoi. En y repensant, je n’arrive même pas à me souvenir de notre discussion complète, bien que je sache qu’elle fut courte, la durée d’un rendez-vous.

On dirait qu'on a vraiment voulu que tu aies un lien avec le vert.   La phrase se répète dans mon esprit,  résonne comme une vérité absolue. Oui, j’aime le vert, so what ? Marchant tête baissée, un rictus se dessine sur mes lèvres, déformant mon visage, si peu habitué à pareil mimique.

C’est alors qu’une migraine atroce s’empare de moi tandis que je tourne au coin de la rue et en levant la tête, je remarque la montagne de muscle qui m’attend, prêt à se saisir de mon sac et à m’envoyer au tapis.  Malheur et décadence sur moi, pourquoi ai-je l’impression que rien ne va ce soir ? D’abord l’affluence de jeunes hommes pour ma frêle et sans ambition personne, puis la rencontre avec un maniaque qui se prend pour le Dieu de la Discorde lui-même et enfin, ça ? Sans blague, c’est la dernière fois que Sarah Hagen (oui, c’est mon vrai nom teeeeuh.) se rend à un speed date alors que j’aurais pu rester à la maison à étudier les sorcières et les enchanteresses à la maison, bien tranquillement avec mon chat et un bon thé.

- Tu sais ce que je veux, donne-moi ce que t’as ma belle. La voix du colosse me glace le sang et tandis que je m’apprête à tendre le bras pour me séparer de mes biens, mes muscles tétanisent.

Le temps est presque écoulé…

Je dévisage l’individu, morte de trouille, et cette migraine, aussi soudaine que violente, qui ne veut pas cesser.

Mon nom est Loki, trickster, shape-shifter, tamer of monsters, mother and father of gods, moon king, wanderer and magician.

Je plisse les yeux et je tends finalement mon bras vers la brute sans cervelle quand la douleur se dissipe dans mon esprit, les runes sur mon bras s’illuminant d’un étrange éclat sous mon pull. Je vois l’homme hésiter…

Actuellement en mission, mais ne dirait pas non à aller prendre un verre et faire le casse du siècle.

Il a fait son choix et arrache mon sac de ma main. Je… refuse. Je ne veux pas perdre mon sac !

- Nooooooon ! Ma voix s’arrache à ma gorge plus fortement que je ne l’aurais voulu. Mon bras sauf et ma vue se trouble dans un flash blanc. La violence du choc me fait reculer, des flashs s’immisçant dans mon esprit, une autre vie, une Sarah différente. Je suis passée dans la Quatrième Dimension ce soir ou quoi ?

Je titube et prend appui sur le mur. Qu’est-ce qu’il vient de se passer ici ? Plus de trace du voleur, et mon sac est de retour dans le creux de mon coude comme il se doit et cette horrible migraine qui refuse de passer. Voilà la plus étrange des soirées que je ne suis pas mécontente de terminer.

Assise dans le métro qui me ramène chez moi, je relève ma manche pour contempler mes notes (oui, encore une fois, espèce de geek) et remarque avec horreur qu’elles n’y sont plus, à la place un fin bracelet d’or et d’émeraudes** qui reflètent la lumière pale du métro de la plus belle des façons. Redescendant la manche pour cacher ce trésor qui n’est pas le mien, je suppose qu’il s’agit de ce fameux « Loki » qui aura réussi à me le mettre au poignet sans que je ne m’en rende compte. Enfin, je suppose, bien que je ne voie pas pourquoi il aurait fait ça.

Montant les marches qui mènent à mon appartement, j’approche mon trousseau de clef de la serrure et ouvre la porte. J’avais oublié d’éteindre la lumière, quelle cruche. Je retire mes chaussures en appelant mon chat, qui ne vient pas me faire mon salut habituel et m’avance dans la pièce en le cherchant. Lorsque je tourne pour entrer dans le salon, j’échappe un cri. Loki est là, mon chat sur ses genoux, ce traitre ronronnant comme un malpropre.

- Vous... Qu'est-ce que vous m'avez fait ?! Et qu'est-ce que c'est que ça ! Je désigne le bracelet. Et puis merde, qui êtes-vous à la fin ! Et lâchez mon chat ou j'appelle la musi..police ! C'est bien, bégaye Sarah, rien de mieux pour impressioner un gars qui est rentré chez toi sans la moindre trace d'effraction, qui a pu au loisir fouiller tes tiroirs, tes notes, caresser et nourrir ton chat ou trouver ta planque secrète contenant le portrait signé de Captain America.

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Dim 10 Juil 2016 - 13:10
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« - Chiant, ennuyeux, qui se préoccupe encore des Jedi de nos jours, ennuyeux, je préfère écouter Odin palabrer, hmm, pas mal, plein de mensonges, »

Je fais le tour du propriétaire en mode régalien, observant avec une moue peu intéressée les livres éparpillés un peu partout dans l'appartement . Tout n'est pas si mauvais, soyons honnêtes, certains font partie de ma bibliothèque, d'autres attirent mon attention. Le problème des livres sur l'Edda et autres fascinations macabres pour ma famille d'adoption c'est que de mon point de vue, c'est un tissu de mensonges éhontés.
Et le fait que je sois, dixit mon père « a judgmental little prick » n'aide pas.

A partir du moment où la demoiselle en détresse s'était engagée dans une bouche immonde de métro plein de pisse et de lourds, j'avais battu en retraite – le charme de Brooklyn ne peut se goûter que par voie de téléportation dans un intérieur de rat de bibliothèque, pas avec les paysans et l'odeur d'aisselles et de pisse. J'étais donc arrivé dans ce charmant petit appartement, réhaussé de touches émeraude, poils de chat et ouvrages égarés.
Bouh, le petit dark emo arrogant va rentrer tout seul ce soir, ça va lui faire une belle jambe : pas besoin d'être télépathe pour avoir une petite idée de ce qui avait bien pu passer par la tête des spectateurs, à côté des idées graveleuses gratuites, lorsque « Sylvie » avait tourné les talons, claqué la porte et effectué une sortie théâtrale – laissant son vis à vis rire de manière sonore et un brin machiavélique, fort peu concerné par les efforts des apprentis tourtereaux. J'avais clairement senti les regards noirs que les autres me lançait alors que j'étais littéralement laissé en plan par la belle covoitée. Comme un blaireau dans des fringues à 2000 dollars, assis derrière ma petite table, sourire figé, l'attitude arrogante tournée en moulin à vent. Joke on them, je n'étais vraiment catastrophé, blessé dans mon orgueil ou frustré de voir ma proie s'égarer. Les imprévus, je les gobais au petit déjeuner dilués dans du whisky.

Il n'y avait pas de whisky chez Sarah Hagen.

En fouillant ses placards j'avais trouvé des livres qui n'avaient rien à faire dans la cuisine et du vin blanc – insérer ici une moue de chiot déçu, une mèche d'ébène en travers de la malice émeraude. J'avais une préférence pour le vin rouge et présentement besoin de whisky – surtout si je devais me préparer à affronter les balbutiements d'une déesse refoulée. Sarah pouvait être intéressante, je n'avais pas menti au « date » ( gosh, un rendez-vous déjà, que d'émotions. Quoi ? Va me faire foutre ? Certes ), mais je n'étais pas vraiment patient. Mais Amora userait aussi mes nerfs à sa place.
Camomille ou fenouil ? Sarah sans le déni abscont des humains. Tilleul. Une part de moi avait envie de l'enlever l'épine du pied de la véritable Amora, le plomb qui la clouait dans la mortelle minable, de jeter un sort pouvant dissiper les mensonges...
Mais ça serait nettement moins drôle décidai-je en attendnt que l'eau bout, mes ongles vernis de noir tapotant le dessus de la bouilloire. Elle avait fait une sortie royale, drapée dans sa dignité affectée. J'essuyais des larmes de rire qui menaçaient de couler sur mes joues - la soirée n'était pas exactement conforme au programme initial, mais cela me faisait rire. La petite Hagen avait une répartie plutôt cinglante, bien opposée à l'apparence qu'elle souhaitait se donner de petit rat de bibliothèque bafouillant.

« - Salut, toi. »


Je parle au chat. Il me regarde sagement depuis le canapé au moment où j'allais m'y installer avec une aisance royale – s'installer en position assise tout en prenant soin de disposer son long manteau brodé de fourrure en corolle demande de la pratique, ne jugez pas sans avoir essayer . J'aime beaucoup les chats, une forme pleine d'élégance que j'aime utiliser. Pas uniquement pour dépecer à coups de griffes les travaux extrêmement importants de tête de métal ou bouffer la nourriture de Romanoff quand elle a le dos tourné. J'oserais jamais. Mais j'ai une bonne affinité avec les félins – même désir d'asservir le monde tout en classe et délicatesse, je suppose.
Ma petite tasse fleurie entre mes doigts, deux cornes dorées sertissant ma chevelure d'ébène, et un chat sur les genoux, j'attends. Mon thé refroidit lentement, mais le chat ronronne comme un beau diable tandis que je lui gratte le cou d'un doigt exercé. Je m'étire comme un pacha sur le canapé tandis qu'il s'installe sur mes genoux, sans qu'une goutte de tisane ne soit renversée.

« - Ta maîtresse est un cas, tu sais. J'ai toujours des problèmes à comprendre les fétichistes de Captain Collant, mais elle en tient une couche. Une couche de runes. Tu me défends si elle me gaze ou me taze ? »

Les grands yeux félins me fixent calmement alors que l'on est front contre front, avant de cliquer lentement. Assentiment. Yeah, I love you too buddy. Paix, félicité. La psychopathie tient à peu de choses.A une porte qui claque et un bruit de tennis dans l'entrée - je roule des yeux, avec un soupir. Non, en fait, j'ai changé d'avis, j'embarque le chat dans mon équipée, je laisse la maîtresse en paix, j'ai besoin que d'un compère félin sadique et mignon.

« Dis moi que tu as gagné un niveau.. »


Epic fail, relancez les dés.
« - Vous... Qu'est-ce que vous m'avez fait ?! Et qu'est-ce que c'est que ça ! Et puis merde, qui êtes-vous à la fin ! Et lâchez mon chat ou j'appelle la musi..police ! .... Pourquoi ça serait MA faute ? Toujours ma faute, c'est d'un lassant. Pourquoi est-ce que lorsqu'il me toque soudain de dire la vérité, je ne suis jamais cru ? Je suis maudit, condamné à dire des mensonges et laver ma bouche avec du savon. A décourager les vocations de super-héros ces conneries, on essaie d'être tout mignon, charmant, honnête et sincère, le cœur en bandoulière, et tout ça pour quoi ? Etre remballé comme le dernier malpropre – n'étais-je pas charmant, la bouille en cœur ? Certes, il paraît que je peux facilement passer pour un abruti arrogant – pour ceux qui ne savent pas que chacune de mes onces d'arrogance est sous-tendue par un florilège de sortilèges

« - Si c'est pour que vous recommenciez à me crier dessus avant de tourner les talons ou user de la violence comme si j'étais un malfrat de ruelle glauque, je n'explique rien. »

Non mais ho, je boude. J'essaie vaguement de me réinstaller un peu, de me redresser tout du moins pour gagner un peu de prestance et de sérieux, mais je ne fais que gagner des griffes dans ma cuisse. Lorsque la perspective de me faire tazer ou envoyer une table au visage semble ne pas être immédiate - bien que toujours rôdant dans les parages pour menacer ma tasse pleine, je reprend :

« - Je ne le tiens pas, il m'aime. Lui.»

Personne ne m'aime, bouhou. J'abandonne tout effort pour l'attitude et espère que le charisme compensera ma position du cafard flytox, et je passe ma main dans la fourrure de l'animal.

« - Il y a des traîtres partout, c'est la vie Sarah. Mais je ne mens pas .»

Pour une fois. Je désigne d'un coup de corne le bracelet qu'elle a au poignet, désinvolte en apparence, lassé, tout est sous contrôle - en réalité très intéressé mais je ne suis pas à moitié labrador et je ne vais pas sauter partout en agitant la queue. Déjà parce que le chat risque de me tuer et je suis trop talentueux pour mourir.

« Ça, c'est un bracelet, runique, magique, auquel je n'ai pas touché. Mon nom est toujours Loki, et bla blabla. Mais si c'est pour que vous recommenciez à me crier dessus, je me tais.»

Je souffle sur ma tisane d'un ton cérémonieux ( non juste con ), boit une petite gorgée ( slurp, je sais, j'agace ) avant de renverser la tête contre le dossier du canapé, petites cornes pointées vers le sol, regard vers le plafond. Odin sors-moi de là.
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