Flash-event | Halloween

Je ne sais pas exactement ce que je fais ici, en fait. Nous étions partis, avec Teddy, en Ecosse pour Halloween. Dans un vieux manoir écossais comme on n’en fait plus : vieille bâtisse crépitante, que même le moins réceptif au surnaturel croirait volontiers hantés. Mes parents nous avaient laissé partir, pensant que cela nous ferait du bien de nous éloigner un peu des Etats-Unis et de profiter, tout simplement. Un beau cadeau pour notre majorité. Je ne les remercierai jamais assez de nous avoir accordé ça, mais… A vrai dire, je ne les remercierai jamais, et ils risquent de s’en vouloir éternellement.

Teddy était parti chercher des boissons au salon, après un dernier baiser. Je réarrangeais ma chemise en me redressant, avant de me diriger vers le grenier afin de l’y attendre ; peut-être aurions-nous quelques visiteurs, mais la fête battrait son plein au rez-de-chaussée, nous laissant – théoriquement – le champ libre pour explorer cette zone, certainement l’endroit le plus terrifiant avec la cave. De mon avis. Et puis, s’il se trouvait une goule dans le grenier, ou quelques fantômes, je saurais très certainement les chasser avec mes pouvoirs. C’est, du moins, ce que m’avais assuré Teddy. Personnellement, je ne me reposais pas autant sur mes pouvoirs mais, eh… Qu’est-ce qui pouvait nous arriver ?

Monté au grenier, j’avais commencé à farfouiller. Tranquillement. Les premiers mètres, attendant Teddy pour le reste… Lorsque, soudainement, j’ai été attrapé aux chevilles, et soulevé, la tête en bas. Poussant un cri de surprise, je n’eus pas à chercher longtemps le coupable car d’autres cordages sortirent de nulle part pour emprisonné mes jambes, les liants l’une à l’autre, avant d’attraper mes poignets, tentant de me saucissonner et de s’insinuer autour de ma gorge. Je me débattais dans les airs, comme je le pouvais, marmonnant. Je veux que ces cordes disparaissent, je veux que ces cordes disparaissent, je veux que…. Cela ne semblait pas marcher, mais je continuais : jusqu’à ce qu’elles réussissent à m’étrangler, coupant ma voix. Je ne cessais de me débattre, pendant que quelques choses ne tournait pas rond, tant dans la tempête dehors, dans le noir, que dans ce manoir et ces cordes.

Et soudainement, tout cessa. Je retombais lourdement au sol, récupérant ma respiration tant bien que mal, épuisé… Mais vivant. Du moins, pour le moment ; j’espérai que Teddy arrive rapidement, ou que me jambes cessent de trembler pour que je puisse fuir ce grenier…

Ne jamais sous-estimer l’instinct féminin. C’était bien ce que lui avait appris Bobby, depuis le temps qu’ils étaient ensemble… Et l’instinct de sa femme semblait s’affoler un peu, surtout lorsque l’électricité sauta et qu’elle s’accrocha à son bras, sa main libre posée sur son ventre. Elle n’était pas tranquille, et elle le lui faisait savoir ; Noh-Varr la tenait à la fois fermement et délicatement contre lui, hochant légèrement la tête à ses paroles :

« Je suis désolé, chérie… »

S’il tentait de garder son calme, le Kree n’avait jamais été le plus courageux de la bande. Le plus fanfaron, certes, mais quand la menace – si menace il y avait – ne se faisait qu’oppressante, invisible, et non pas une cible comme il en avait l’habitude… Marvel Boy n’avouerai jamais avoir peur des fantômes, mais on n’était pas loin de la vérité. Pour essayer de la détendre un peu, il embrassa la joue de sa femme en posant son menton sur le sommet de son crâne.

Il allait lui proposer de remonter à la chambre lorsque, soudainement, les vitres se brisèrent, puis les bougies soufflées. La panique commence à gagner Noh-Varr lorsqu’il se rend compte que la fumée sortant de la cheminée est pleine de minuscules araignées ; prenant la main de Bobby, il la ramène au centre du salon, avant de regarder autour de lui. Lâchant un juron, le Kree tente d’oublier les bruits qu’il entend au-dessus d’eux, et lance un regard à sa patronne et à la gamine, avant d’ouvrir une porte, qui semblait aller vers la cave… Et la refermer ; nop. Jamais de la vie. Peut-être que la porte qui mène au hall d’entrée ?...

« Hall d’entrée. Couloir ? Cuisine… »

Il lance un regard interrogateur à sa femme – et, dans la panique qui fait battre son cœur plus vite, comme s’il se savait déjà en danger de mort, il ne pouvait s’empêcher de la trouver plus belle que jamais.

Tommy esquissa un léger sourire. Raffael était la dernière personne qu'il s'était attendu à croiser ici, mais - finalement - c'était peut-être la personne qu'il désirait le plus voir. Après Stephen, évidemment, mais même avec une chance absolument incroyable, le Sorcier n'aurait pu se trouver ici... Bien qu'il l'aurait sans doute dû. Il frissonna aux paroles de son ami ;

« C'est vrai que... Ça fait un peu trop réel à mon goût. Moi qui pensait qu'il n'y avait rien de pire que quand la cave de Stephen est inondée - et pas d'eau... »

Et l'homme semblait tanguer l'effrayait plus que Mordo, Brittany et Namor réunis - ce qui le fit grimacer, jusqu'à que ce Raffael n'attrape sa main et se mette à courir... Direction le grenier, duquel il barricada la porte. Tommy reconnu Billy, allongé par terre, qui semblait ne pas aller très bien ; il laissa Raffael les enfermer en s'approchant de lui ;

« Eh... Ca va ? » puis il tourna le visage vers Raffael : « Je n'espère pas non plus... Si seulement Stephen était là... »

Rien ne semblait aller, déjà, mais soudain, tout s’effondra. Et plus rien n’alla, pour de vrai. Ce fut le chaos, l’explosion de l’univers : il oublia tout ce qu’il y avait autour de lui. Stephen ? Stephen était ici ? Où, où ça ? Tommy se redressa, oubliant momentanément Teddy et Raffael. Dégageant une pile de chaises, d’abord doucement, fébrile, pas très sûr de lui, il se fraya soudainement un chemin de manière frénétique, aidé par la cape de Stephen, criant justement le prénom de ce dernier :

« Stephen ? Stephen ! Chéri, je suis là, je suis là ! »

Sa voix tremblait quand il arriva enfin à la porte, et au miroir couvert d’un drap blanc, qu’il s’empressa de retirer. Son cœur manqua un battement, tandis qu’il observait son âme-sœur prisonnière de ce miroir, ayant l’air de se battre contre quelque ennemi invisible. Etait-il là par sa faute ? Parce qu’il avait désiré que Stephen soit près de lui ? Etait-ce parce qu’il était faible et qu’il ne savait pas se débrouiller seul que l’homme de sa vie était enfermé là, suppliant pour… Pour quoi ? Qu’on l’épargne, lui ?

Les yeux de Tommy s’embuèrent presque immédiatement, tandis qu’il prenait chaque côté du miroir entre ses main, essayant de parler à Stephen avant de ne pouvoir que regarder, impuissant, la scène qui se déroulait sous ses yeux. Sans lâcher le miroir, il se laissa tomber à genoux devant, sanglotant quelques excuses, lâchant le prénom du Sorcier Suprême entre deux sanglots, se faisant câliner par la cape qui, si elle ne voyait pas son maître dans le miroir et ne l’entendait pas, avait en revanche bien conscience du cadavre ambulant qu’était Brittany Summerfield… Et tentait de sortir Tommy de sa stupeur tragique.