All I want is... | Loki & Vic

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Mar 11 Déc 2012 - 22:36
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All I want is to give you all that your heart needs the most...







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    L'air était froid. Glacial. Et le ciel était d'un blanc éclatant. La température oscillait dangereusement entre 1 et -1°C. Pour combler le tout, il y avait des risques de neige. Bonjour Messieurs Dames, c'est l'Hiver qui frappe à votre porte ! Heureusement que les fêtes de fin d'années étaient là pour réchauffer le coeur des plus frileux. Et, par bonheur, la bibliothèque était bien chauffée pour tous ceux qui n'y survivraient pas, comme sa bibliothécaire qui semblait avancer au ralenti depuis que le froid était tombé sur New-York. Elle essayait de s'habiller le plus chaudement possible, mais l'esthétisme l'emportait un peu trop souvent, et Victoire se retrouvait alors à se promener entre les rayons, enroulée dans une grosse couverture bien chaude. Blanche, évidemment, pour aller avec la saison. Elle ressemblait presque à une grosse boule de neige vivante, ainsi accoutrée. Ce n'était pas comme si la bibliothèque était chauffée à 25 degrés, non non. Valait mieux être trop couverte que risque d'avoir un peu froid ; de toute façon, ce n'est pas elle qui allait mourir de chaud.

    La rouquine regardait pensivement par la fenêtre. Elle entendait le vent qui soufflait au-dehors, un peu comme la complainte d'un fantôme. Elle compatissait pour toutes ces pauvres âmes qui s'aventuraient hors de chez elles par un tel temps. Elle-même, si elle n'avait à venir travailler ici, resterait bien au chaud toute la journée, dans son lit ou sur son canapé, avec un mutant-chat-humain comme bouillotte vivante. Et ce serait vraiment sympathique, toute cette chaleur, cette langueur. Peut-être un peu lassant à la fin mais, au moins, elle n'aurait pas à serrer les dents dès qu'un fervent lecteur ouvrait la porte, laissant entrer pendant quelques secondes une bise – presque – mortelle. D'ailleurs, heureusement que la porte avait été rapidement remplacée. Tenez, en parlant de ça, elle ne l'avait toujours pas revu, le vilain dieu. Il s'en était passé, des choses, depuis ce jour-là.

    Elle était tombée amoureuse. Mais faut dire qu'on lui avait un peu forcée la main. Alors qu'elle ne pensait même pas à ça, voilà qu'une prédiction lui annonçait qu'elle était raide dingue de... Bah, de lui. Sauf que depuis, il n'était toujours pas revenu. Alors elle s'était inventée un jeu ; à défaut d'essayer de ne pas y penser, essayer de ne jamais employer son prénom. Et ben figurez-vous que c'était loin d'être évident, surtout quand vous avez l'Edda de Snorri sous le nez, et que son nom apparaît toutes les trois pages. Et pas souvent en bien, d'ailleurs. « La honte de tous les dieux et de tous les hommes ». Oui oui, il y avait bien écrit cette infamie, page 60.

    La nuit commençait à tomber. C'était déprimant, ce soleil qui se couchait bien trop tôt, et cette nuit qui n'en était que trop longue. Ce froid glacial et ce chemin du retour qui s'annonçait long et périlleux ! Diantre, pourquoi avait-elle mis une robe, déjà ?... Ah, oui ; il avait du retard. Voilà plusieurs semaines qu'il aurait dû rendre les livres, mais il n'était pas encore réapparu. C'était un dieu, après tout, les règles ne devaient sans doute pas s'appliquer à sa personne.
    Déjà l'heure de la débauche. Et ça n'avait pas l'air de s'arranger, à l'extérieur. Elle s'extirpa de la grosse couverture avec une grimace, attrapa son manteau et son écharpe, congédia les lecteurs silencieux et ferma la bibliothèque. Elle était à peine sortie qu'elle regrettait déjà la douce -ahem- chaleur de l'endroit. Victoire sauta sur sa moto et démarra au quart de tour, claquant des dents. Si elle ne tombait pas malade dans la semaine qui suivait, ça relèverait du miracle ! D'ailleurs, à peine tournait-elle au coin de la rue que des flocons de neige se mettaient à tomber. Fichtre ! Horreur, enfer !

    La neige, c'était le mal. C'était la fourberie pure et dure ! C'était joli, doux, tout blanc. Merveilleux, la neige, merveilleux ! Tout le monde aime la neige, les gens dansent et courent dans la neige, se balancent des boules de neige à la figure, font des bonshommes de neige, restent en extase, la bouche grande ouverte à gober des mouches, juste pour voir la neige tomber. OUI MAIS NON ! La neige, c'était de l'eau. Quand ça fond, c'est un véritable cauchemar. Et puis comme il fait froid, ça gèle. Le pire, c'est la neige fondue. Fourberie, tout n'est que fourberie pour s'en prendre à la race humaine ! La neige, c'est l'eau et l'eau, c'est la mort. La noyade. Le feu qui s'éteint. Très peu pour Victoire. Elle, elle voulait vivre. Profiter de la vie, regarder la jolie neige tomber (de loin), et n'oser s'y aventurer qu'avec quelqu'un qui pourrait la protéger des attaques surprises de cette forme d'eau. Attention, un Flocon de Neige sauvage apparaît !

    Dérapage au détour d'une rue, arrêt subit de la moto. Non, là, ça n'allait plus être possible. Les flocons tombaient de plus en plus serrés, de plus en plus gros. Et son coeur avait fait un bond dans sa poitrine. Il fallait qu'elle trouve un refuge, et vite. Faire demi-tour et s'enfermer dans la bibliothèque ? Non, trop loin, trop risqué. Quelqu'un klaxonna derrière elle. Bon, il lui fallait prendre une décision rapidement. Où était-elle ? Broadway. Très bien. Deux rues plus bas, il y avait ce cabaret... Le Burlesque. Elle n'y avait jamais mis les pieds, mais ce serait le bon moment pour le faire ! Quoi que, la dernière fois qu'elle était allée dans un endroit de ce genre qu'elle ne connaissait pas, elle s'était fait agresser par trois ivrognes pervers anti-mutants. Le bonheur. Tûût tûûûût ! Oui, bon, ça va ! Vous avez une grosse voiture, vous ! Victoire pris une grande inspiration, et reprit la route, lentement. Elle descendit les deux rues qui la séparaient du cabaret sans rencontrer d'obstacle majeur. Simplement, elle glissa et se rattrapa de justesse au bolide en mettant un pied à terre. Brr, il faisait vraiment froid et une véritable tempête de neige s'abattait à présent sur Manhattan. Elle n'y voyait plus grand-chose. Du blanc, du gris, quelques lumières ténues qui semblaient bien lointaine et, partout, de la neige qui tombaient sans jamais s'arrêter. Et elle avait peur, peur de toute cette eau qui pouvait surgir et l'engloutir à tout instant (ou presque), c'est pourquoi elle courut jusqu'au Burlesque en risquant de se casser la figure à tout instant.

    Elle rentra dans le cabaret avec précipitation pour échapper aux éléments. La chaleur environnante la rassura et lui fit le plus grand bien (ses pauvres jambes avaient bien failli devenir deux glaçons sans vie), même si elle ne valait pas la couverture blanche et le chauffage de la bibliothèque. L'endroit était plutôt cossu et sombre. La scène et les danseurs étaient mis en valeur par quelques adroits jeux de lumière. Elle chassa d'une main distraite les flocons de neige qui s'étaient accrochés à son manteau et se dirigea vers le bar. La mutante sentait que pas mal de personnes l'observaient. Cette impression ne dura que quelques secondes, le temps de détailler l'Inconnue, la nouvelle arrivante.

    - Victoire : Un chocolat chaud, s'il vous plaît. Et si vous aviez des chamallows...
    - Serveur : Des... Chamallows ?

    La rousse hocha la tête avec vigueur, alors que les clients les plus proches la dévisageaient avec consternation. Bah, quoi ? Elle n'était tout de même pas obligée de prendre de l'alcool, si ? Victoire les snoba avec application avant de s'installer à l'une des tables les plus éloignées de la porte, dans un coin de la pièce. Collée contre une fenêtre, elle observait distraitement le spectacle qui se déroulait dans la rue, le menaçant ballet des flocons de neige. Elle enleva son manteau et son écharpe, qu'elle plia et posa sur le canapé qui servait de siège à la table. La jeune femme était vêtue d'une robe d'hiver bleue-nuit, de collants noirs et de bottes de la même couleur. Elle ramena ses genoux contre elle, posant ses talons sur le bord du 'canapé-siège', et détourna la tête pour boire une gorgée de chocolat chaud.

    Victoire balaya la salle du regard avant de poser ses yeux sur la scène où se trémoussait actuellement une femme qui venait juste de perdre sa chemise. Elle leva un sourcil et esquissa un sourire amusé, n'étant jusque là jamais entrée dans un cabaret. C'est le bruit du vent et de la neige qui cognaient contre les carreaux qui la sortirent de son 'observation''. C'était vraiment effrayant. Elle allait peut-être passer la nuit ici. C'était presque certain, même. Recroquevillée au fond du Burlesque, à attendre que le temps soit plus clément, moins terrifiant, mais pendant combien de temps ?...
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Dim 23 Déc 2012 - 0:14
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    Le temps était à la congélation des êtres humains. Loki adorait ce type de température, au froid hautement vivifiant. Quoi ? Cela réveillait, fouettait le sang, mettait en valeur le rouge des pommettes des femmes sans avoir recours aux artifices du maquillage, les yeux brillaient plus fort, on respirait un air sain et débarrassé de miasmes ! Et par « débarrassé de miasmes » il n'entendait pas uniquement sans virus, hein. Débarrassé des parasites, vermines et êtres de basse extraction qui lui pourrissaient la vie par leur simple existence. Les humains, quoi.

    Apparemment, ils n'aimaient pas le froid, et depuis la première fois que Loki avait vu tomber de la neige sur Midgard, il les avait vu disparaître progressivement. Ils se cachaient chez eux en se lamentant du froid, de la neige, de la pluie, du verglas, et blah et blah, d'après ce qu'il avait appris en traînant dans des cafés ou au Burlesque. Quels rabats-joie. Ils râlaient tant qu'ils ne mettaient plus le nez dehors, au grand soulagement de Loki. A présent que « Noël » approchait, ils semblaient prendre les magasins d'assaut... Mais les rues, elles, demeuraient désertes et froides, et les humains n'y faisaient que passer, vite fait, en essayant de ne pas tomber. Devinez qui les bousculait rien que pour le plaisir de les voir glisser et s'effondrer sur une plaque de verglas ? Que vous êtes mauvaises langues !

    A chaque fois qu'il croisait un humain emmitouflé jusqu'aux yeux dans une grosse écharpe, Loki lui livrait un sourire assez grand pour concurrencer celui d'un requin affamé. Et pour cause: son écharpe à lui, si elle était en laine, c'était plus par élégance que par souci pragmatique, et elle ne passait que dans sa nuque : il portait une écharpe, parce que cela faisait terriblement élégant que le vert sombre, souligné de fines rayures bleutés de cette écharpe-ci s'accordait fort bien avec ses yeux. Chemise d'un vert sombre, veste de costume noire, et long manteau noir qui lui descendait jusqu'à l'arrière de ses genoux. Si chemise et veste étaient boutonnés – vu que les boutons de la chemise étaient en nacres, il valait mieux les utiliser – le manteau lui battait les jambes du dieu à chaque pas. Non il n'avait pas froid. Bien sûr, il sentait la fraîcheur glaciale de l'air, et il n'aurait pas pu sortir sans son manteau, ni ses gants de cuir noir -quoique, quant à ce détail c'était encore une fois une question de raffinement plus que de survie. Mais cela allait comme ça, il n'était pas frileux. Et puis, vous imaginez Loki avec un bonnet et un sweat en laine avec des rennes ? Conquérir le monde et être un dieu demandaient une classe certaine, et l'on avait jamais entendu de prise de pouvoir inter-galactique sous la neige. On est nettement moins « vilain » quand on porte un pull en grosse mailles et qu'on a un chocolat chaud dans les mains.

    Loki adorait se promener dans les rues de New York durant l'hiver. Pas trop d'humains, la solitude, et un climat qui ne ressemblait à rien à Asgard. Il ne neigeait jamais là-haut, et l'or du palais luisait constamment sous un soleil rassurant. Le froid de New York lui rappelait qu'il était différent, qu'il était un Jotun, et qu'il n'aurait plus jamais sa place à la maison...mais au moins, cela l'empêchait de penser et lui donnait une nouvelle preuve de sa supériorité sur les êtres humains : c'était toujours ça de pris.

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    Profitez de cette pause dans son post incroyablement long pour aller vous chercher un café

    Il ne savait pas depuis combien de temps il déambulait dans les rues, sans se soucier de tous ces humains pressaient qui couraient en tous sens pour se saisir de jolies boîtes aux couleurs vives. Il réfléchissait. A des machinations machiavéliques, à Asgard, à son frère, à son épouse, à ses futurs alliés et futurs ennemis, à ce qu'il allait bien pouvoir manigancer pour se remettre en jeu, à Amora... Amora Incantare. Il songea qu'il devrait sans doute retourner au Burlesque. Il commençait à faire nuit et il leva la tête vers le ciel. Là-haut, très haut, il y avait une immensité, une multiplicité d'étoiles et de mondes... Là-haut, très là-haut, au milieu des étoiles, il y avait la maison. La maison, où le seul moyen de revenir, était d'accepter de passer une éternité en prison, ou de baisser la nuque et de demander une peine capitale digne d'un prince d'asgard. Ils ne le lui accorderaient sans doute pas, et laisserait son cadavre se geler dans les terres du Jotunheim. Il n'y aurait pas de Loki Ondinson dans les annales royales.

    Un flocon tomba sur sa peau, puis un autre. L'un après l'autre, ils dégringolaient du ciel et sortaient Loki de sa nostalgie. Le dieu se secoua, et réajusta machinalement son manteau sur ses épaules. Rentrer. Rentrer au Burlesque, rentrer dans son simulacre de maison. Au moins une asgardienne s'y trouverait peut-être... Il tourna au coin de la rue, laissant des traces de pas pressés dans la couche de neige qui se créait, et qui les avalait presque aussitôt.

    Vu la saison, il y avait souvent un peu plus de monde que d'habitude au Burlesque – rien de tel qu'observer de jolies femmes à moitié nues pour se réchauffer lorsqu'au-dehors l'atmosphère est glaciale – mais cela ne dérangeait pas tellement Loki : il y était bien connu, et on ne venait peu le déranger : juste quelques serveuses venant remplir leur verre et lui sourire d'une manière qui signifiait que s'il le désirait elles pouvaient le réchauffer – mais sans proposition explicite : si on ne savait pas quelle était la nature de ses relations avec la patronne, on savait très bien que les colères de la dite patronne étaient dangereuses. Il y été tranquille et traité avec respect, c'était l'essentiel.

    Loki poussa la porte et pénétra dans l'atsmophère sombre et chaude du cabaret. Par Laufey et toutes les glaces de Jotunheim, qu'il y faisait chaud ! Il ôta ses gants, d'un air pensif, en avançant lentement. Il croisa une serveuse qui l'accueillit avec un sourire :

    « -Monsieur Liesmith... Je peux vous servir quelque chose ?

    -Non ça ira, ne vous dérangez pas... »


    Le dieu frôla l'employée et se dirigea d'un pas seigneurial vers le bar. Ou, plus exactement, se glissa derrière le bar. Le barman lui jeta à peine un regard, alors que Loki s'emparait d'un verre à whisky et se versait une dose généreuse du précieux liquide. Alors qu'il ajoutait deux petits glaçons au précieux breuvage, il tendit machinalement l'oreille aux discutions de comptoir. Toujours se tenir informé, cela pouvait lui servir pour plus tard. Manipulation, informations, désinformations et vérifier que personne ne venait pour ses fesses à lui.

    «- Faudrait que quelqu'un aille voir table 10, deux types sont fins bourrés

    - J'ai pas vu Jessica aujourd'hui, vous savez où elle est passé ?

    - Un gros rhume je crois, à force de se balader les fesses à l'air.

    - Boh, une journée, un grog et un chocolat chaud et elle nous reviendra vite

    - M'en parle pas, une gamine m'a demandé des chamallows tout à l'heure

    - Des quoi ?

    - C'est bien ce que je me suis demandé ! On m'avait déjà demandé des cocktails impossibles, mais alors ça....

    - C'est pas des bonbons ?

    - Dans un chocolat chaud? Un chocolat chaud déjà...je ne me rappelais même qu'on avait du lait. J'ai trouvé un fond de brique qui datait de l'an 40 dans l'arrière du frigo... Elle va avoir une de ses chiasses !

    - La rouquine ? Dommage, j'aurais bien vu ses fesses sur scène moi...

    - Elle était comment ?

    - Coincée, mais pas mal. Joli brin de fille. Elle doit être dans l'coin, là-haut. »


    Loki se rendit compte qu'il écoutait bien trop la conversation des humains lorsque son regard suivit l'indication du barman pour chercher la buveuse de chocolat chaud. Il y avait en effet une jeune fille rousse, ou plutôt une jeune femme, humaine, et à la longue chevelure de feu, assise dans un coin. Loki songea distraitement qu'en effet, elle n'était pas laide. Une jeune femme seule dans un cabaret était une chose assez rare, surtout que personne ne l'y avait jamais vu. Quelques individus lui lançaient des regards en coin, et sans doute quelqu'un viendrait-il l'aborder d'ici peu.
    Il la connaissait. Cette gamine recroquevillée sur son canapé, coincée contre la fenêtre comme si une tempête de neige s'abattait sur eux et l'ensevelissait de désespoir, il la connaissait. C'était sa bibliothècaire. La fille qui lui prêtait ses livres et qui lui disait qu'il y avait du bon en lui. La fille qui ne croyait pas aux mensonges.

    Loki la fixa, étonné. Que faisait-elle diable dans un cabaret ? Miss rat de bibliothèque se dévergondait-elle ? Elle n'avait pas l'air : insensible à l'ambiance, elle buvait son chocolat chaud à petites gorgées en regardant la neige tomber, derrière la vitre. Pensivement, Loki avala une gorgée du whisky qu'il tenait à la main. Que foutait-elle là, par l'oeil unique d'Odin ? Ne pouvait-il jamais être tranquille ?


    Ne perdez pas la foi, c'est bientôt fini

    Il prit sa décision en entendant un homme accoudé au bar émettre une remarque graveleuse concernant une prétendue qualité des rousses au lit. Encore un verre et il irait lui mettre quelque chose de plus fort, dans son lait chaud à la rouquine. Sans même y penser, Loki attrapa un second verre et le remplit à son tour de whisky et de glaçon, versant une nouvelle rasade dans le sien. Il ficha une paille inopinée dans l'autre verre et sortit de derrière le bar.

    Il s'ennuyait. Ses plans n'avançaient pas, il ne détruisait pas, il ne complotait pas.... En ce moment, c'était le calme plat, et il avait beau savoir qu'il valait mieux prendre son temps et réussir... Il piétinait, mais il ne piétinait aucun humain. Il était frustré, rongé par l'ennui. N'avait-il pas attendu assez longtemps derrière son frère ? Il s'ennuyait, et il devenait fou à ne rien faire . Autant embêter une humaine. Il s'approcha furtivement de sa table, et déposa le verre avec la paille devant elle. Loki agita ses gants pleins de neige – elle avait un mal fou à fondre sur lui – au-dessus de la tête de la jeune femme pour la sortir de sa léthargie et lança, négligeant :

    «-Buvez donc ça, miss chamallow. Le whisky ne vous rendra pas malade, et vous aurez moins l'air d'un rat de bibliothèque à déniaiser. »
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Dim 23 Déc 2012 - 13:00
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    C'était comme une intuition. Victoire sentait que quelque chose allait lui arriver, qu'elle ne passerait pas la nuit tranquillement, toute seule, recroquevillée comme elle l'était dans ce canapé. C'était un peu le même sentiment que celui qui l'avait poussé à empêcher Loki de s'enfuir de la bibliothèque avec cette colère qu'elle avait provoquée, même si au final il était tout de même partit avec perte et fracas. Elle buvait son chocolat sans lâcher la fenêtre des yeux. Elle se moquait bien de ce qu'on pouvait dire sur elle, quoi que si la rousse en avait entendu certains, elle aurait eu plus qu'envie de se trouver un trou et d'y rester cachée pendant quelques temps. Mais ses pensées étaient un peu trop loin pour qu'elle puisse entendre et comprendre même les personnes les plus proches d'elle. La jeune femme aurait peut-être mieux fait de ne pas tenter le diable et rester sagement au milieu de ses livres, avec sa cafetière et le paquet qui attendait sagement dans un tiroir du bureau. Ce n'était rien, pas grand-chose. Enfin, pas grand-chose pour elle. Disons que le paquet attendait son destinataire, qu'elle n'avait pas encore revu. Disons également qu'il s'agissait, à la base, plus d'un dédommagement que d'un cadeau de Noël. Mais les jours avaient passé un peu trop rapidement, et les fêtes approchaient de plus en plus. Alors le... Cadeau avait terminé empaqueté. Il ne manquait plus que ''l'heureux'' élu vienne rendre ses bouquins et elle lui tomberait dessus. Enfin, non. On va éviter de faire tomber des choses.

    Un verre plein d'alcool – qu'elle devina être du whisky – et de glaçons apparu sous son nez, la tirant de ses réflexions. Il y avait même une paille. Quand elle avait encore un 'tuteur', celui-ci lui avait répété plusieurs fois de ne pas accepter de verres sortis de nulle part et offert par des inconnus s'il n'avait pas été servi sous son nez ; on aurait pu y mélanger un peu de drogue et la cueillir comme une fleur. Elle avait mis un peu de temps avant de comprendre la métaphore, elle était encore jeune. Ses sourcils se froncèrent donc et elle était prête à renvoyer dans les roses et les orties le galant, avec toute la politesse dont elle savait faire preuve. La mutante n'eut pas le temps de relever les yeux qu'on lui saupoudrait la tête. Non mais, c'était qui ce malade ? Elle fit un bond en arrière – dû moins autant qu'elle put car il n'y avait plus beaucoup d'espace pour reculer – sans renverser une seule goutte de chocolat (Ô, miracle). Elle se passa une main agacée dans les cheveux, déglutissant. De la neige. C'était de la neige. Okay, merci, c'était très drôle, ses cheveux étaient pleins d'eau qui n'était ni totalement liquide, ni totalement solide. Si elle avait été seule – seule avec le malade mental qui venait d'arriver – elle aurait certainement sauté partout pour se débarrasser de cet ennemi qui venait de lui tomber dessus. Et qui s'agrippait. Dieu que c'était froid ! Un léger frémissement parcouru son corps avant qu'elle ne déclare forfait, décidant plutôt de boire une gorgée de chocolat tout en lançant un regard noir à celui qui avait osé lui mettre de la neige sur la tête.

    Et puis, ce fut le choc. La tasse s'arrêta net à quelques millimètres de ses lèvres. Elle sentit le feu lui monter aux joues – métaphoriquement bien sûr, elle n'était pas en train de s'enflammer, même si elle en était capable ce n'était pas vraiment conseillé – et son coeur fit un bond dans sa poitrine. A moins qu'il cessa plutôt de battre l'espace d'une seconde. En fait, il était plus probable qu'il ait fait ces deux actions simultanément. Mais que c'était-il donc passé pour malmener ainsi l'organisme de la mutante, me demandez-vous ? Une apparition. Quelqu'un qu'elle ne s'attendait absolument pas à voir ici. Ses cheveux bruns, sa peau pâle. C'était lui. Victoire aurait aimé tourner la tête, se faire toute petite, mais elle ne parvint pas à décrocher son regard. Et sa tasse qui restait en suspends devant sa bouche. Déjà qu'on l'avait regardé de travers quand elle avait demandé des chamallows, on allait finit par la prendre pour une dégénérée. Enfin, que voulez-vous, le coeur à ses raisons que la raison ignore et, dans ce cas précis, le dicton semblait prendre toute son ampleur. La tempête, pas à l'extérieur dans la neige et le froid, ne faisait que commencer. Elle croisa son regard émeraude. Oh bon sang de bons soirs, cet affreux regard. Affreux dans le sens où elle s'y perdait totalement, s'y noyait éperdument. A ce moment-là, son cerveau se remit à fonctionner normalement et elle porta la tasse à ses lèvres, détournant précipitamment les yeux. Il fallait à tout prix qu'elle arrête de penser. Chocolat chocolat chocolat. Chamallows chamallows chamallows. Loki Loki Lok... Crotte de bouc. De bique. Autant pour moi.

    - Loki : Buvez donc ça, miss chamallow. Le whisky ne vous rendra pas malade, et vous aurez moins l'air d'un rat de bibliothèque à déniaiser.

    Elle releva finalement les yeux. C'était trop tentant et puis, ce n'était pas très poli d'éviter le regard de son interlocuteur. Elle lui adressa un léger sourire. Miss chamallows ? Ah, effectivement, il en flottait encore un ou deux dans la tasse. Mais pourquoi 'malade' ? Sous-entendait-il que le chocolat était plus mauvais pour sa santé que l'alcool ? Son regard glissa vers le verre, puis revint au dieu des mensonges, en s'arrêtant quelques secondes sur ses gants. C'était donc lui qui avait tenté de l'assassiner à coup de flocons de neige. Bon, il serait pardonné alors.

    Elle l'invita à s'asseoir d'un petit geste de la main, posant sa tasse sur la table. Elle observa le verre quelques secondes de plus, avant de décider qu'il ne tenterait probablement pas de lui faire ingurgiter du LSD et qu'elle ne risquait rien à boire ce whisky.

    - Victoire : Merci.

    Elle attrapa le verre et coinça la paille entre ses lèvres pour en boire une petite gorgée. Un peu comme pour lui prouver que, oui, elle lui faisait confiance. La dernière fois, ça n'avait donné rien de bon, mais que voulez-vous. Il ne se vexerait pas pour rien au milieu de tout ce monde, n'est-ce pas ? Et puis, cette fois, c'était lui qui était venu la voir. Et il l'avait même reconnu. C'était plutôt bon signe, non ? Cela signifiait bien qu'il n'était plus en colère ? - Parce que bon, elle n'aurait pas voulu voir une autre porte arrachée ou la moitié du cabaret saccagé.

    - Victoire : A déniaiser ?... fit-elle soudainement en fronçant les sourcils. Je ne suis pas...

    Elle baissa résolument les yeux vers le verre, les lèvres pincées et les sourcils toujours froncés. Qu'est-ce qu'il entendait par là, hein ? Et puis d'abord, qu'est-ce qu'il venait faire dans un tel endroit ?... Le dieu venait se rincer l’œil ? Prendre du bon temps ? C'était dégoutant. Bouh.
    Non non, Victoire n'était pas du tout jalouse. Ou peut-être un peu. Et puis, il avait bien le droit de faire ce qu'il voulait, après tout, c'étaient ses affaires. Toujours est-il qu'il était là, en face d'elle, et qu'il serait quand même dommage de ne pas en profiter, n'est-ce pas ? Elle releva donc le regard, cherchant quelque chose à dire qui ne risquerait pas de le froisser. Lui demander s'il avait bel et bien eut un fils cheval à huit pattes, c'était déconseillé ? Oui ? Dommage.

    - Victoire : Cela fait quelques temps que vous n'êtes pas passé à la bibliothèque. Ça fait même trop longtemps, en fait. J'avais... Quelque chose, pour vous. la mutante haussa les épaules d'un air négligent, histoire de ne pas avoir l'air trop 'affectée'.

    La réalité était qu'elle ne savait absolument pas comment réagir. Elle ne s'était absolument pas attendue à le rencontrer ici, et encore moins à se faire offrir un verre. La prédiction de son amie lui revint en mémoire, et – chose étrange – elle se demanda si elle devait vraiment y croire. Cela semblait si incongru après tout. Elle chassa rapidement ces pensées parasites d'un tendre sourire. Oups. Mince. Trop tard. Elle avait souri tendrement.
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Mar 25 Déc 2012 - 21:54
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    Loki était content de lui, il fallait bien l'avouer. Il avait agacé la jeune femme, et cela le faisait sourire d'un goguenard. Oui, il était plutôt content de lui et de son entrée. Elle ne l'avait pas tout de suite identifié, et elle avait plutôt mal pris son arrivée. Il ne faisait pourtant que lui offrir un verre, quoi de plus aimable ? Et de la neige. Sur son crâne. Oui, d'accord, mais il était un vilain, on ne pouvait pas l'empêcher de ne pas savoir se tenir de temps en temps. Elle semblait tellement recroquevillée sur son siège, tellement frigorifiée, qu'il n'avait pas résisté. Oh, ce n'était que de l'eau froide. La rousse avait visiblement peur de l'eau, alors qu'elle se réfugiait le plus loin possible de lui et de ses gants, comme s'ils avaient la peste.

    Loki observait la réaction de la jeune avec un l'intérêt d'un scientifique devant une expérience inédite, aux résultats surprenants. Elle haïssait cela, c'était évident, et elle se retenait pour ne pas sauter partout, paniqué, pour ôter ces quelques flocons de sa personne, et ce, par tous les moyens. Loki eut un sourire narquois : miss-je-vois-dans-votre-âme n'aimait pas la neige. Tant pis pour elle, il adorait. La jeune femme avait beau se cacher derrière une attitude tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, il y a de l'espoir et de l'amour dans tous les coeurs, cela ne l'empêcha de le fusiller du regard en reprenant une gorgée de chocolat.

    Ou du moins de le regarder d'un air presque méchant, en levant sa tasse : à partir de ce moment là, le vil Loki entra dans le champs de vision de la douce Victoire. Ce fut l'heure du drame. Elle s'immobilisa en plein vol pour rencontrer le regard de Loki qui se contenta de la fixer alors qu'elle détournait le regard pour faire mine de l'ignorer. Avant de lui sourire d'un air niais. Si elle continuait encore une seule et unique seconde à le regarder comme ça, il lui re-lancer de la neige dessus. Fin de la discussion, pas de préavis. Les sourires gentillets, cela va bien cinq minutes et Loki commençait à grincer des dents.

    Elle l'invita à s'assoir à sa table avant de se décider à boire une gorgée de whisky. A la paille. Le côté snob de Loki trouva cette vision ridicule, mais c'était bien lui qui avait mis la paille là : quelque chose lui avait dit que Victoire était plutôt du genre paille. Non pas, comme certains idiots pourraient vous le dire, parce qu'il se sentait tomber sous le charme de la mortelle. Il était manipulateur, et les manipulateurs se devaient de savoir observer et cerner leurs proies en un rien de temps, voilà tout. Evidemment qu'il n'avait pas empoisonné son verre, il pouvait bien gâcher du bon vin avec une désagréable flopée de serpents, mais ce ne serait pas lui qui gâcherait un bon whisky – et depuis son arrivée au Burlesque, le whisky servit par le bar était de bonne qualité. Il avait une réputation à tenir. - «  Merci. » Loki ignora l'invitation, avala une gorgée de son propre verre et resta debout près de la table, grommelant simplement:

    « -C'est la maison qui offre. »

    « A déniaiser ?.. . » « Je ne suis pas... » Le regard que lui offrit Loki hésitait entre : « Si, si, si bien sûr, regarde toi bien dans le miroir » et «  Ta vie personnelle ne m'intéresse pas, alors arrête de parler agaçante et bavarde mortelle » Elle obéit un court instant pour fixer son verre d'un air presque teigneux. Ce whisky était très bon, elle devait arrêter de le regarder comme ça. Si elle n'en voulait pas, il pouvait toujours le boire et la sortir du cabaret à coup de coups de pieds aux fesses. «  Cela fait quelques temps que vous n'êtes pas passé à la bibliothèque. J'avais... Quelque chose, pour vous. » Loki l'observa, une légère surprise apparaissant sur son visage. Il posa le coin de ses fesses sur le bord de la table, avalant un peu de whisky sans la quitter des yeux, comme si elle était un étrange animal incompréhensible. Qu'est-ce qu'elle racontait ? Il chercha un instant à mettre du sens dans les propos de la jeune femme, sans succès et haussa les épaules :

    « -Raison de ne plus pour ne jamais revenir, je ne suis pas fan des virus humains. J'avais des choses à faire. Importantes. J'espère que je ne vais pas trop bouleverser votre paperasse ? »

    On ne devient pas un super-vilain en buvant du whisky dans un cabaret ou en bouquinant des livres de fiction jusqu'à pas d'heures. On pouvait devenir un prince avec pareil CV, mais pas un gros méchant. Pas quelqu'un qui domine le monde. Il avait oublié de revenir à la bibliothèque, et les évènements qui s'y étaient déroulés aussi bien que la bibliothécaire lui étaient sortis de la tête. Il devait se concentrer sur d'autres individus, souvent bien plus laids qu'elle, et toujours bien plus dangereux. Parfois, plus beaux et plus dangereux qu'elle également. Pas le temps pour les rats de bibliothèque et leurs étagères tombant en ruines. Ni pour leur prétendu-don-de-vérité à la noix.

    Qu'elle aille se faire voir, il était le dieu menteur.
    Loki fusilla du regard le sourire tendre de Victoire manque de pot pour elle, il avait son regard dirigé sur elle à cet instant, et il ne pouvait le manquer : sans même réfléchir, il agita le reste de neige qui subsistait sur ses gants devant le nez de la jeune femme, avant d'avaler le reste de son verre cul sec. Il en perdait même son habituelle politesse et galanterie, mais ces humains l'énervaient, cette prétendue gentillesse et sincérité l'énervaient et et... Merde quoi.

    « - Souriez encore une fois comme ça et je vous fous dehors. »
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Mer 26 Déc 2012 - 17:00
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    A peine lui avait-elle annoncé qu'elle avait quelque chose pour lui à la bibliothèque que le dieu des mensonges l'observa avec surprise en posant ses fesses sur le bord de la table. Elle pencha légèrement la tête alors qu'il ne la lâchait pas des yeux, prenant une gorgée de whisky. Qu'y avait-il d'étrange dans ce qu'elle venait de dire ? On n'offre pas des choses à quelqu'un à qui on n'a parlé qu'une fois ? Et vous n'avez pas pensé qu'elle aurait pu faire ça par lèche-bottisme, hein ? Non ? Parfait, parce que s'en était pas. Loki finit par hausser les épaules :

    - Loki : Raison de ne plus pour ne jamais revenir, je ne suis pas fan des virus humains. Victoire fronça légèrement les sourcils. A son tour de ne pas tout comprendre ; que venaient donc faire les virus ici ? J'avais des choses à faire. Importantes. J'espère que je ne vais pas trop bouleverser votre paperasse ?

    Des choses importantes. Mieux valaient ne pas savoir de quoi il s'agissait, après-tout, les affaires des super-vilains n'étaient pas toujours très... Légales. Et puis, ça ne la regardait pas. S'il y avait une chose qu'elle avait retenu de sa première rencontre avec le frère de Thor, c'était bien qu'il fallait éviter de se montrer trop curieuse à son égard. Et même si ça la démangeait, elle réussissait tout de même à se contenir ; c'était toujours mieux de rester dans l'ignorance que de perdre la vie.

    - Victoire : Oh, non, ne vous inquiétez pas. Vous n'êtes pas le premier à avoir du retard.

    Victoire croisa le regard de Loki. Il aurait eu deux fusils à la place des yeux, la tapisserie derrière elle aurait été joliment repeinte en rouge. Qu'avait-elle encore faire, hein ? Elle n'avait rien dit, elle avait été sage, mince ! Elle ne l'avait même pas embêté. Pas encore.
    Le gant s'agita de nouveau devant elle. Ses yeux s'agrandirent sous l'effet de la peur (vraiment, elle ne pouvait pas se sentir plus ridicule qu'à ce moment), alors quelle lâchait le verre pour reculer au fond de son siège, plaçant une main qui se voulait protectrice entre elle et son ennemi presque mortel.

    - Loki : Souriez encore une fois comme ça et je vous fous dehors.

    C'était donc ça. Le sourire. Il allait vraiment la mettre dehors juste pour ça ? Dehors, dans le froid, la vouant à mourir lentement au milieu de toute cette neige ? Vraiment, elle ne pouvait imaginer pire scénario.

    Peut-être que si, finalement. Parce que ses yeux exorbités ne fixaient pas Loki et ses plans pour se débarrasser de son sourire, mais la main qui était toujours tendue devant elle. Main qui était en train de flamber. Oui oui. Écoutez, la neige peut provoquer un trouble profond, et un tel choc peut faire perdre à Victoire le contrôle de ses pouvoirs. Un peu comme maintenant. Elle agita vivement la main pour faire disparaître les flammes bleutées avant de la planquer sous la table, les joues rouges. Heureusement que le feu n'avait pas décidé de faire des siennes et d'attaquer le pauvre Jotun qui se tenait face à elle (parce que, qui dit qu'en agitant la main, au lieu d'éteindre le feu elle ne l'aurait pas propulsé vers Loki, hein ? Au point où elle en était avec ça, tout pouvait arriver). Et finalement, pire qu'être aquaphobique, elle détestait cet incendie qui couvait en elle. Si elle n'avait pas le feu au corps, elle pourrait aller à la piscine et à la mer, s'amuser comme tout le monde dans la neige, ne pas avoir froid à la moindre petite brise. Elle serait morte aussi, aléatoirement.

    - Victoire : Je suis désolée. fit-elle précipitamment, autant pour le feu que pour le sourire.

    Elle releva timidement les yeux vers Loki. Elle était fichue, c'était fini. Il avait vu qu'elle était un monstre, rien qu'un sale monstre qui savait quand on lui mentait mais qui, en plus, pouvait se transformer en torche humaine et tout cramer autour d'elle. Il allait la jeter dehors, la faire sortir parce qu'elle représentait un potentiel danger. Et qu'elle souriait tendrement. Dehors, au revoir, adieu, il enverrai les livres par la poste et c'était terminé. Victoire n'était pas du tout pessimiste. En règle général, du moins. Mais sur le plan sentimental, elle n'avait jamais été vraiment au point. Elle n'avait jamais vraiment su cacher ses émotions où se montrer positive, contrairement à toutes les autres facettes de la vie. Comme la peur de tout ce qui touchait de près où de loin à l'eau était le prix à payer pour contrôler (ahem) le feu, peut-être qu'une vie solitaire était celui à payer pour ne pas connaître les mensonges ? Peut-être que personne ne devait l'aimer, et que c'est pour cela que, depuis sa plus tendre enfance, tous ceux qui l'aimaient mourraient ?

    Non, elle se faisait des idées. John n'était pas mort. Krista n'était pas morte. Skyler, Marie-Ange, Elliot, Avalon... Elles étaient toujours en vie. Et ils l'aimaient, tous. N'est-ce pas ? Alors si Loki la mettait dehors en lui criant dessus se serait... Se serait la catastrophe, parce que Victoire commencerai sérieusement à se demander si un jour elle aurait une histoire normale avec un gars normal. Où plutôt, si un jour elle tomberait tout simplement amoureuse de quelqu'un de tout à fait... Normal, justement. Et puis, il y avait ce mot. ''Dehors''. Gloubs.

    - Victoire : Faites ce que vous vous voulez de moi, mais... Oups, attends deux petits minutes. C'est pas vraiment la bonne phrase. On reprend. Je... Je ferais tout ce que vous désirez mais, s'il vous plaît, ne me faites pas sortir.

    Elle s'était lentement décollée du dossier du fauteuil et l'observait de ses grands yeux bleus. Il n'allait pas la faire sortir, n'est-ce pas ? Elle savait qu'il y avait un autre Loki, plus clément, plus bon, au fond de lui. Elle lui avait dit. Elle y croyait dur comme fer. Elle ne sourirait plus, promis. Mais elle allait rester là, et lui aussi, n'est-ce pas ? Après tout, c'était lui qui était venu. Il ne lui aurait pas posé un verre sous le nez et des flocons sur la tête, elle ne l'aurait même pas remarqué.

    Oui, elle avait confiance. Oui, c'était n'importe quoi. Mais c'est ce qui lui permettait d'avancer et de se relever, cet espoir et cette insouciante un peu niaise. Alors laissez-là avoir confiance en Loki, et si elle devait s'en casser la figure, et bien, même si elle devait mettre un bon bout de temps pour s'en relever, elle finirait par le faire. Il faut mordre dans le fruit interdit tant qu'on le peut, parce qu'une fois mort, il est trop tard.
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Mer 26 Déc 2012 - 22:22
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«  Oh, non, ne vous inquiétez pas. Vous n'êtes pas le premier à avoir du retard. » Loki n'était pas tellement inquiet: il était un dieu, il était bien au-dessus des tracasseries administratives. Il s'était suffisamment fait sermonné par des vieux bibliothécaires des neufs mondes – certains bons guerriers ou brillants magiciens, et par conséquent aptes à laisser un souvenir cuisant à un jeune prince trop avide de connaissances ( interdites ) - et il avait pris l'habitude de rendre ses ouvrages en bon état et le plus vite possible. Seule la taille différenciait les différentes bibliothèques qu'il avait pu croiser, elles représentaient tous un même monde familier dont il connaissait les règles, auxquelles il se pliait de bon coeur, avec une sorte de sympathique pour ce monde et ses habitants. Sauf cette fois : il changeait, semblait-il. Loki hocha pensivement la tête, poursuivant ses souvenirs dans sa tête.

Constat premier: confirmé. Victoire n'aimait pas la neige. Au moins, il avait trouvé le bâton pour tenter de la faire cesser de se conduire comme une triple idiote énamourée stupide qui lui tapait sur les nerfs. Trop gentille : pof, de la neige. Trop niaise : pof de la neige. En effet, la rousse venait de lâcher son verre pour se tasser au loin, faisant sourire Loki d'un air moqueur. Le sourire du dieu se figea à peine apparut, cependant: du feu venait d'entrer dans son champ de vision. Un feu bleuté émit par la main de Victoire.

Loki leva un sourcil, qui s'abaissa avant de remonter, exprimant le saisissement de l'asgardien alors qu'il baissait le regard sur la menotte de la jeune femme. Menotte agitée et aussitôt cachée sous la table. Cependant, aucune douleur ne semblait avoir été éprouvée par la jeune femme : son mouvement n'était pas une réaction stupide et instinctive pour tenter d'éloigner le feu, mais le geste de quelqu'un qui éteignait des flammes magiquement créées. Oui. Les flammes bleues, c'est toujours d'origine magique. Ou issues d'une réaction chimique complexe, d'après les cours de science de Skyler, mais il était toutefois rare que l'on stimule une réaction chimique sur sa propre main. Enfin, lorsqu'on ni Loki, ni Skyler, ni Banner, ni Stark, ni Reeds : bref quand on est un être normal et doté d'un minimum de bon sens et d'instinct de survie. Bref. Victoire venait de magiquement embraser sa propre main.

« -Je suis désolée. » Les joues rouges, le regard timide et les mains planquées à la table comme si sa vie en dépendait : non il n'avait pas vraiment eu besoin qu'elle s'excuse à voix haute pour comprendre que ce … débordement de feu n'était pas prévu et qu'elle le vivait mal. Qu'elle s'en excusait, s'en désolait et avait envie de se cacher dans un coin. Loki pouvait comprendre ce genre de sentiment : laisser voir qu'il y a quelque chose qui cloche chez soi, et sentir que ce n'est pas bon, pas bon du tout et que cela peut tout bouleverser. Que l'on est différent. Il pouvait comprendre sa honte et ses joues rouges. Il savait qu'elle faisait partie de ses  «mutants », elle ne le lui avait pas caché, et lui avait affirmé qu'il ne servait à rien de lui mentir – il n'avait pas encore essayé de la tester, mais cela ne tarderait plus. Il devait simplement préparer son mensonge avec attention et sournoiserie. - Loki tendit sa main libre dans sa direction, paume vers le haut et déclara simplement, avec une autorité intriguée, presque apaisante :

« -Montrez moi votre main. »

Déjà, la jeune femme ajoutait précipitamment: « Faites ce que vous vous voulez de moi, mais... » Le bref sourire moqueur et carnassier qui s'abattit sur le visage de Loki ne du pas lui échapper – qu'attendre d'autre de la part d'un mégalomane psychopathe qui avait envahit la terre quelques mois auparavant, franchement ? Il adorait que les genoux s'agenouillent et lui obéissent, il ne s'en était pas caché – car elle se reprit et ajouta, hésitante et visiblement terrifiée par quelque chose, quelque chose qui n'était pas l'asgardien : « Je... Je ferais tout ce que vous désirez mais, s'il vous plaît, ne me faites pas sortir. Elle s'était décollée de son fauteuil et s'était redressée, se rapprochant de lui et le fixant. Loki se plongea un instant dans les yeux bleus de la jeune femme, perplexe. Il était tenté de plonger dans son esprit pour la décortiquer, l'analyser, l'autopsier : il aurait pu, cela lui aurait été très facile et il aurait pu la mettre à nu en un rien de temps, plus efficacement qu'avec n'importe quelle mutation de vérité. Qu'est-ce qui lui faisait peur ? Pourquoi souriait-elle niaisement ? Pourquoi lui faisait elle confiance ? Sa tentation devait sans doute transparaître dans ses yeux trop verts, un brin halluciné, mais Loki s'en moquait. Il se rendit simplement compte qu'il avait sans doute un peu trop rompu la distance entre eux en se penchant sur la jeune femme et se redressa un peu, lui adressant un sourire torve et assuré, et se moqua d'elle comme l'aurait fait un croque-mitaine trop bavard :

« -Qu'y a-t-il de si effrayant dehors ? Qu'y a-t-il dehors pour qu'une brave petite mutante préfère rester dans un cabaret sordide avec un psychopathe plutôt que d'affronter l'adversité de l'extérieur ? »

Il pouvait la jetter dehors à tout instant : ses propres pouvoirs le lui permettait, Skurge obéirait contre son gré, mais obéirait et personne n'y trouverait à y redire. Alors oui, il trouvait intéressant de se demander ce qui traumatisait tant son rat de bibliothèque. Il fit tourner son verre vide dans sa main, sans la lâcher du regard, un sourire en coin.

« - A moins que reluquer des fessiers féminins ne vous détende particulièrement efficacement ? »
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Jeu 27 Déc 2012 - 2:03
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    Si Victoire avait eu les yeux rivés sur Loki plutôt que sur sa main, elle aurait put voir que, finalement, il n'avait pas l'air d'avoir envie de se moquer d'elle, qu'il n'allait pas la chasser à grands coups de pieds dans le derrière à cause de cette apparitions fortuite. Ses yeux rivés sur ses genoux, elle venait de lui montrer ce qu'elle tenait tout particulièrement à lui cacher. Son excuse sonnait faux. Pouvait-on s'excuser d'être un monstre, d'être différente ? Pouvait-on l'excuser d'être ce qu'elle était ?

    Loki : Montrez moi votre main.

    Un peu perdue et chamboulée, elle ne prit pas en compte les paroles du dieu, ne faisant qu'à peine attention à cette main tendue, lui demandant précipitamment de ne pas la mettre dehors. Elle ferait tout ce qu'il voudrait, même aller remplacer l'une des danseuses si cela était nécessaire, du moment qu'elle avait le droit de rester ici, bien au chaud et à l'abri des flocons. Et quand il plongea son regard dans le sien, elle ne tenta pas même pas de détourner les yeux. Elle attendait, attendait de voir sa réaction, attendait son verdict. La vie de Victoire reposait entre les mains de l'Asgardien, et c'était peu dire ; si elle se retrouvait éjectée hors du cabaret, la rousse était fort bien capable de se rouler en boule au milieu de la rue, pétrifiée par cette enquiquinante phobie, et se laisser mourir de froid, de faim et, pourquoi pas, écraser par une audacieuse voiture passant par-là. Elle se doutait bien que sa mort ne poserait aucun problème de conscience au dieu des méfaits, la perplexité et l'hésitation qu'elle lisait dans ses beaux yeux verts ne purent donc que l'apaiser un peu. Restait à espérer qu'il n'hésitait pas sur la meilleur façon de la faire disparaître. Elle ne remarqua leur soudaine proximité que lorsqu'il se redressa légèrement en lui adressant un drôle de sourire. La sentence allait tomber.

    Loki : Qu'y a-t-il de si effrayant dehors ? Qu'y a-t-il dehors pour qu'une brave petite mutante préfère rester dans un cabaret sordide avec un psychopathe plutôt que d'affronter l'adversité de l'extérieur ?

    Un sourire – qu'elle effaça néanmoins rapidement – vint égayer sont visage durant quelques secondes. Elle était sauvée. Mais cela ne l'étonnait pas plus que ça ; elle lui faisait confiance, après-tout. Et puis, mieux encore, il avait dit qu'elle était une ''brave petite mutante'', et non pas ''un monstre''. C'était plutôt rassurant. Quant à ses questions...
    Franchement, que pouvait-il y avoir de plus effrayant que cette tempête de neige, hein ? Il se rendait compte que ce qu'il venait de lui demander était totalement ridicule au moins ? Même prendre une tasse de thé avec le terrible Thanos semblait moins dangereux !... Ou peut-être que non, finalement, c'était elle qui se faisait des idées à cause de cette fichues mutation et que jamais la neige ne serait son ennemie, si jamais elle daignait prendre des précautions. Mais autant assurer à un arachnophobe qu'une araignée c'est trop mignon tout en lui fichant l'une d'entre elles avec ses huit pattes poilues, ses mandibules et sa multitudes d'yeux sous le nez. A part lui faire risquer la crise cardiaque, vous n'obtiendrez pas de très bons résultats.

    Loki : A moins que reluquer des fessiers féminins ne vous détende particulièrement efficacement ?

    Hein, que, quoi, comment ? Ses yeux s'écarquillèrent. Reluquer des fessiers féminins ? Non, non. Je vous assure, Victoire n'est absolument pas en train de se découvrir, merci.

    Victoire: Que... Non ! Pas du tout !

    Elle allait devoir lui trouver des réponses satisfaisantes. Après-tout, elle avait bien dit qu'elle ferait tout ce qu'il voudrait tant qu'elle était épargnée, non ? Alors si elle commençait à éviter ses questions, elle était mal barrée. Mais comment expliquer sa phobie, disons... Génétique, sans se couvrir de ridicule, hein ? Quel discours pourrait-elle bien lui tenir sans passez pour une pauvre folle à exiler ? Personne n'avait jamais vraiment compris pourquoi mademoiselle faisait des manières et refusait catégoriquement d'entrer dans la piscine lors des cours de sport, ni pourquoi elle se mettait à pleurer quand on la forçait un peu trop et qu'on l'aspergeait. Avouez que, quand vous êtes au alentour des seize piges, c'est une expérience plutôt traumatisante vis-à-vis de vos petits camarades, parce qu'ils y en aura toujours un où deux pour vous rappeler sans cesse qu'il faut vraiment avoir un problème pour avoir encore peur de l'eau à cet âge-là. Alors imaginez si, dix ans plus tard, une scène similaire venait à se produire.

    Victoire: C'est... C'est que...

    Alors qu'elle hésitait encore sur la formulation à employer, tout en évitant de monter dans les aigus, son regard s'arrêta sur le verre vide qui tournait dans la main du brun. Elle cligna deux fois des yeux avant de se souvenir vaguement qu'il avait demandé à voir sa main. Timidement, elle la retira de sous la table avant de s'observer quelques secondes. Oui, finalement, ça serait sans doute plus simple ainsi. Son regard passa de sa main à Loki, puis cru se souvenir que le dieu lui avait tendu la sienne. Ses yeux se décalèrent sur la main libre de l'Asgardien. Gloubs. Le faire ou ne pas le faire ? Après-tout, elle lui avait déjà fait un câlin et pleurer sur son épaule, non ? La mutante posa sa main sur la table et la fit glisser juste assez lentement pour rester hésitante sur ce qu'elle était en train de faire. Quand ses doigts effleurèrent la main de Loki, sa gorge se serra et elle releva précipitamment les yeux vers lui. Non, elle n'allait pas tenter le diable d'aller lui prendre la main. Et pourtant, elle aurait bien aimé. Elle hésita encore quelques secondes, avant de décider que se serait la meilleure façon d'expliquer le pourquoi du comment.

    Victoire: C'est à cause de ça.
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Ven 28 Déc 2012 - 16:18
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    Un mince sourire apparut furtivement sur les lèvres de la jeune femme, brouillant son air terrorisé. C'était nettement moins drôle tout d'un coup, surtout compte tenu du fait qu'il ne comprenait pas pourquoi elle s'était soudainement remise à sourire. Qu'avait-il encore dit de ridicule et de gentil ? Loki préférait de loin le choc qui s'imprimait sur les traits de Victoire alors qu'elle semblait offusquer de ses paroles : « Que... Non ! Pas du tout ! » Eh, ce n'était quand même pas de sa faute à lui, si la jeune femme se trouvait un cabaret : il était en droit de se poser des questions – et de la contempler elle et sa bienséance avec un sourire narquois qui en disait long. C'était gratuit, mais tellement agréable de tourner les gens en bourrique en se moquant un peu d'eux.

    « -C'est... C'est que... » Oui ? Mais encore ? Il était tout ouïe et toute main tendue. Loki ne bougeait pas, concentrant toute sa patience dans son attention portée sur la jeune femme. Allait-elle formuler le problème, oui ou non ? Il se sentait idiot à être ainsi pendu aux lèvres d'une humaine bafouillant, un verre dans une main et l'autre ouverte pour attendre qu'elle veuille bien lui donner l'intriguante mimine. Deux ordres, deux interrogations : elle snobait les deux, et cela commençait à faire grincer des dents au dieu.

    Il s'apprêtait à se répéter d'un ton agacé ( il détestait cela, ça vous étonne ? ) lorsque, très lentement, un mouvement s'engagea du côté de la rousse. Elle se décidait à sortir de son coma hébété ? Cela aurait fait l'affaire de Loki qui commençait à trouver le temps long : il était curieux, bien évidemment, mais qu'avait-elle donc à cacher ? Qu'y avait-il donc dehors ? Et allait-elle lui donner sa main, oui ou non à la fin des comptes ? Elle observait sa main, elle observait celle de l'asgardien, elle observait l'asgardien, elle hésitait... Loki eut presque l'impression de voir la scène au ralenti lorsque la rousse se décida enfin, précautionneusement, insensiblement. Elle posa la main sur la table, tout contre la sienne, mais sans oser lui donner la main pour de bon. Elle tergiversait encore et encore, effleurant leurs doigts sans se décider à s'exprimer ou à lui montrer sa main. Le toucher n'allait pas la brûler ou la mouiller ! Il avait une peau tout à fait normale, sans dards, dents et venin !

    Qu'y avait-il de mystérieux dans «Montrez-moi votre main » ? On sort la main dessous la table, et on la pose dans la paume offerte. Lors de leur précédente rencontre, elle n'avait eu de cesse de le toucher, de lui pleurnicher dessus comme une enfant, voire même de … le câliner. Il n'avait toujours pas récupéré de cet affront troublant, il s'en souviendrait longtemps avec un frisson d'origine indéterminée. Et depuis, elle était avait eu un sursaut de décence et de respect de la dignité et de l'espace vital du dieu ? Quand il évoquait un rat de bibliothèque à déniaiser, il n'était donc pas si loin de la réalité...

    « -C'est à cause de ça. » de ça ? De ça quoi ? La main ? Sa main faisait qu'elle n'aimait pas l'eau ? Loki leva très haut un sourcil, et lui saisit brusquement la main : Le dieu tira la main de manière à pouvoir l'examiner, la tenant dans sa propre paume avec une certaine curiosité. Il commenta simplement:

     « -Toujours aussi sibylline. Pourriez-vous être plus claire ? »

    Il releva la tête pour fixer le regard de la jeune femme et relâcha sa main qu'il laissa retomber librement. L'asgardien pianota pensivement du bout de ses propres doigts sur la table. Il ne saisissait pas d'où venait le problème et les manières de la jeune fille ne l'aidait pas à comprendre. Il faisait déjà l'effort de vouloir comprendre, mais si en plus on ne l'aidait pas !

    « - Vous pouvez faire du feu magique... Et donc vous restez cloîtrée ? Cela vous donne-t-il des boutons ? Des envies de réduire en cendres un cabaret ? Vous avez au moins de quoi vous tenir chaud et vous défendre, contrairement à ses jeunes femmes sur scène, réjouissez-vous. »
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Ven 28 Déc 2012 - 19:17
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    Si Victoire n'avait pas posé sa main sur celle de Loki, c'était pour une seule raison. La dernière fois qu'elle l'avait touché, elle avait été très gentiment repoussée. Avec douceur et délicatesse. D'un geste très tendre, qui vous donne envie de revenir à la charge juste pour se faire de nouveau repousser... Avec une violence digne d'un Asgardien en colère. Vous voyez le tableau ? Alors toute la douceur et la gentillesse, vous pouvez la ranger au placard. Et encore, elle avait eut de la chance. Elle aurait put être propulsée contre le mur, ou défenestrée. C'était peut-être un peu bête, certes, de ne pas donner sa main à Loki alors qu'il le lui avait demandé, mais, pour une fois, elle avait préférer prendre des précautions. Un peu trop tard, et certainement pas au bon moment, mais...

    Loki ne parut pas comprendre ce qu'elle venait de lui dire ; s'en était presque décevant, pour le dieu qui était censé être le plus malin et le plus intelligent de son panthéon ! Il haussa un sourcil avant d'attraper la main de la mutante et de la tirer vers lui pour l'examiner. Une petit frémissement parcouru le corps de Victoire – et cela ne venait pas de la fraîcheur du dieu. La rouquine avait beau assumer ses sentiments, elle avait encore du mal avec... Le reste. Non pas que ça soit vraiment nouveau (quand même !), et puis il était tout à fait normal de ressentir ce genre de choses. Des fourmillements dans le bas, ça arrivait à tout le monde, c'était une réaction corpor... Bref. Y'avait vraiment pas à s'inquiéter. Elle le trouvait mignon et désirable et puis voilà. Non, pas mignon, beau. Voir même sexy. Craquant, et... Ces pensées aurait put la faire rougir si elle n'avait pas été concentrée sur Loki, parce qu'après tout, qu'est-ce qu'un dieu comme lui avait-il à faire d'une petite 'mortelle' comme elle, hein ?

    - Loki : Toujours aussi sibylline. Pourriez-vous être plus claire ?

    Loki releva la tête vers elle et relâcha sa main – qui faillit repartir sous la table aussi vite. Elle attrapa plutôt son verre en reprendre une petit gorgée. Le whisky était loin d'être son alcool préféré.
    Il voulait donc qu'elle soit plus claire. Il lui faudrait donc lui expliquer qu'elle n'avait pas peur de l'eau par choix – quoi qu'on choisissait rare d'être phobique – mais que tout cela découlait de sa mutation. Okay, c'est partie.

    - Loki : Vous pouvez faire du feu magique... Et donc vous restez cloîtrée ? Cela vous donne-t-il des boutons ? Des envies de réduire en cendres un cabaret ? Vous avez au moins de quoi vous tenir chaud et vous défendre, contrairement à ses jeunes femmes sur scène, réjouissez-vous.

    Victoire secoua négativement la tête avec un sourire en coin. Si seulement ce n'était que ça. Néanmoins, vu sous cet angle, il n'avait pas tord. Elle avait de quoi se défendre – si seulement elle parvenait à s'en servir sans risquer de tuer toutes les personnes présentes autour d'elle. Elle fit tourner le Whisky dans le verre avant d'avaler ce qu'il restait.

    - Victoire : Non, ça ne me donne ni des boutons, ni envie de faire cramer le cabaret. Et certes, je pourrais me défendre si... Si je ne risquais pas de perdre le contrôle à tout moment. Elle soupira légèrement. Quand à me tenir au chaud... Ce n'est pas tout à fait comme ça que ça fonctionne. Je pense qu'on pourrait me catapulter sur le Soleil et que je ne ressentirais rien. En revanche, je suis très... Trop sensible au froid.

    La jeune femme fit une petite pause. Son explication ne donnait toujours aucune raison à son aquaphobie. Ça allait venir. Juste le temps qu'elle cherche ses mots et ses souvenirs pour être la plus juste possible. Elle baissa le regard sur son verre vide.

    - Victoire : Quand à cette... Peur de l'eau... Elle découle également de ma mutation. Malgré tous les efforts que je peux faire, je n'arrive pas à la surmonter. C'est plus fort que moi. C'est pour cette raison que je fuis également la neige, bien que ma peur sois moindre par rapport à celle que j'éprouve pour l'eau. Pourtant, je me souviens bien avoir adoré la neige avant... Petit silence. Ses doigts se crispèrent autour du verre. Avant l'arrivé de cette fichue mutation. Elle m'a tout enlevé. J'étais gamine. J'avais quoi, cinq ans ? J'ai tué mes parents. Pendant mon sommeil. J'ai pris feu. J'ai incendié la maison Je...

    Sa gorge s'était serrée sous le coup de l'émotion. Les jointures de ses mains étaient devenues blanches. Victoire lâcha son verre vide avant de prendre une grande inspiration, cherchant les yeux verts de Loki.

    - Victoire : J'aurai peut-être mieux fait de mourir, ça aurait été mieux pour beaucoup de monde. Du moins, j'ai souvent entendue ça... Mais finalement, quand je vous vois, je me dis que ça vaut le coup de vivre.

    Un sourire radieux était venu éclairer son visage. Le temps de quelques secondes à peine. Le temps qu'elle se rende compte de ce qu'elle venait de dire. Elle fit le choix de ne pas détourner le regard, le sens de sa phrase n'en aurait été que plus nette. Parce que Loki, une raison de vivre ? Ça en aurait fait rire plus d'un. Et puis, ce n'était pas tout à fait vrai non plus ; ce qu'elle avait voulu dire sur le coup, c'était surtout que parler avec un dieu, c'était pas donné à tout le monde. Et que malgré tout, depuis qu'elle était installée à New-York, elle avait pas mal de chance.
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Dim 30 Déc 2012 - 19:54
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All I want is... | Loki & Vic Tumblrmcnfzd48px1rvazxq
    Quoi ? Il avait tort et s'engageait dans un cul-de-sac ? Il n'avait pas vraiment réfléchi, et ses propositions étaient après tout lancées en l'air : il était intrigué par la jeune femme, pas passionné. En tant que dieu, il en avait vu d'autres et bien plus compliqué et dangereux. Cependant, la jeune femme secouait la tête, réfutant ses hypothèses. Dans le même temps, elle finit le fond de son whisky : Loki sentit son bras se lever pour héler une serveuse et lui dire leur ramener deux verres. Si lui-même connaissait fort bien sa résistance à l'alcool – un magicien ivre à tendance à transformer des choses qui sont censées rester telles qu'elles et à faire exploser des trucs et des machins – il n'était pas sûr que ce soit le cas de la jeune femme. Et voir une mortelle ivre, c'était un passe-temps comme un autre: pas le préféré du dieu, mais au grand ennui, les grandes distractions !

    Aaaah, enfin elle parlait! Elle avouait ! Elle se confessait ! … Oui, il s'emportait un peu, mais les cachotteries et les manières de la rousse avait éveillé sa curiosité, qui demandait à présent d'être apaisée. Lorsqu'un dieu demande à être comblé, il ne fait pas preuve de patience. « Non, ça ne me donne ni des boutons, ni envie de faire cramer le cabaret. Et certes, je pourrais me défendre si... Si je ne risquais pas de perdre le contrôle à tout moment. » « Quand à me tenir au chaud... Ce n'est pas tout à fait comme ça que ça fonctionne. Je pense qu'on pourrait me catapulter sur le Soleil et que je ne ressentirais rien. En revanche, je suis très... Trop sensible au froid. » Et tout cela avait l'air de la déprimer au plus haut point. Joyeux, joyeux. Loki s'efforça de contenir sa frustration ( il n'en savait toujours pas plus ) pour écouter ce qu'elle avait à dire. Sensible au froid ? Cela pouvait expliquer en partie sa réaction par rapport à la neige et au climat extérieur : sans doute que les humains définiraient le temps actuel comme « froid » ou quelque chose du genre. Voire glacial, soumis à une tempête de neige et horrible à vivre ?
    Loki passa le doigt le cul de son verre, où subsistait la fraîcheur des glaçons. Avoir une certaine sensibilité à certaines circonstances climatiques ? Il situait oui. Haïr ce phénomène, même s'il peut vous faciliter la vie ? Oui, il situait aussi. Très bien.

    « Quand à cette... Peur de l'eau... Elle découle également de ma mutation. Malgré tous les efforts que je peux faire, je n'arrive pas à la surmonter. C'est plus fort que moi. C'est pour cette raison que je fuis également la neige, bien que ma peur sois moindre par rapport à celle que j'éprouve pour l'eau. Pourtant, je me souviens bien avoir adoré la neige avant... » Il se souvenait très bien avoir haït la neige, lui. La neige, symbole des Jotuns. Cela expliquait certainement choses, et cela pouvait même le rendre miséricordieux : peut-être qu'il ne la jetterais pas dehors sans sommation à la prochaine niaiserie qu'elle lui sortirais. Peut-être. Par contre, cela lui donnait une raison supplémentaire de la dresser à coup de flocons envoyés au visage : cela marchait. Le bâton et la carotte : trop niaise : de la neige. Correcte et intéressante :... récompense encore à trouver. Une once de sourire sadique passa au coin des lèvres du dieu, presque imperceptible, mais bel et bien présente : il était fourbe, n'est-ce pas ?

    « Avant l'arrivé de cette fichue mutation. Elle m'a tout enlevé. J'étais gamine. J'avais quoi, cinq ans ? J'ai tué mes parents. Pendant mon sommeil. J'ai pris feu. J'ai incendié la maison Je... » Oh. Les yeux de Loki s'écarquillèrent presque insensiblement, il ne s'attendait pas à ça. Quelqu'un qui prenait feu dans son sommeil. Oui. Eh bien, c'était original. Pas du tout dangereux. Ne comptez pas sur lui pour dormir à côté de cette donzelle, il n'était pas ignifugé merci beaucoup. Au contraire. Il fondait plutôt bien. Il frissonna de tout son corps.

    La jeune femme semblait en proie à une toute autre émotion, ayant du mal à continuer et serrant les poings avec force. Sans doute que ses souvenirs n'étaient pas faciles à se remémorer. Loki se sentait plutôt heureux quand il se souvenait du jour où il avait tué son parent biologique, mais c'était sans doute son côté psychopathe qui ressortait. Par contre, la trahison d'Odin, le plongeait dans des affres de souffrances, malgré toutes ses tentatives pour se blinder contre ses sentiments, alors bon... Elle riva son regard à celui de Loki, qui le soutient calmement, luttant contre lui-même pour ne pas plonger dans l'esprit de la jeune femme. Cela lui arrivait souvent, d'être tenté, lorsqu'on le fixait trop longtemps dans les yeux. Les choses seraient tellement plus simples ainsi. Au moins cela le préparerait à recevoir quelques...surprises, voire bombes, lancées en pleine tête par ses interlocuteurs. « J'aurai peut-être mieux fait de mourir, ça aurait été mieux pour beaucoup de monde. Du moins, j'ai souvent entendue ça... Mais finalement, quand je vous vois, je me dis que ça vaut le coup de vivre. » Exemple typique de la bombe massive et percutante, tiens.

    Bombe deux en un plus exactement : elle voulait mourir, alors qu'elle semblait plutôt du type grand sourire et happiness ( après tout, elle eut l'air un instant radieuse, malgré la teneur plutôt sombre de ses propos : après on disait que c'était lui le fou, dans l'histoire ? Il lui manquait quelques cas à la rouquine ) et en outre euh... ça valait le coup de vivre pour le voir ? Il devait y avoir une erreur quelque part. Cela valait le coup de vivre pour le chasser et le tuer dans un coin sombre, à la limite oui. Mais elle le fixait toujours, et on pouvait presque dire que ses yeux brillaient d'une étrange lueur. Une lueur surprenante, qui pouvait faire peur, surtout à quelqu'un comme Loki. Mais qui allait de paire avec les niaiseries insipides précédentes.

    Loki lâcha son verre vide.
    Le verre éclata en morceaux sur le sol du cabaret, à leurs pieds.
    Si, si. Il n'y avait plus de whisky dedans et une serveuse s'approchait déjà, un plateau contenant deux verres bien remplis à leur intention, alors il pouvait se le permettre. C'était émouvant, mélodramatique, tragique, romantique, tout ce que vous voulez avec pleins de sentiments dedans. Symbole de sa passion humaine naissance, de sa surprise envers la révélation, que dis-je de la déclaration que venait de lui faire la jeune et ravissante jeune femme. Vous sentez comme une trace d'exagération dans ces propos ? C'est normal. Oui, Loki était surpris. Oui, Loki était quelque peu troublé. Oui, il amplifiait ces sentiments avec une certaine idée derrière la tête. En partie : se moquer. Autrement ; se servir des sentiments de la donzelle. Etre un super-vilain vous obligeait à avoir toujours trois couches de sentiments : les sincères, le plan A et le plan B. Et si un plan C pouvait être sortit de derrière les fagots, c'était tip-top.
    Il se reprit , et adopta un sourire moqueur et narquois, grand comme le courage de son frère, et lâcha, presque sèchement :

    « - Quoi ? Pourquoi ? Je vous apprends que même ceux qui tuent leurs parents volontairement ont le droit de vivre et de rater leur suicide ? »

    Il sauta en bas de son perchoir, et s'écarta de quelques pas pour laisse la serveuse qui était accourut près d'eux ramasser les bouts de verre à ses pieds. Il ne lui accorda pas un regard à elle, et fuyant celui de Victoire. Loki préférait s'occuper en avalant un nouveau verre de whisky, cul sec cette fois. La chaleur qui se diffusait dans son estomac lui faisait oublier le froid qu'il ne sentait pas, la chaleur de la jeune femme, et accessoirement toutes ces bêtises.
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