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It Was The Day ☼ Stephen & Tommy

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Mar 29 Aoû 2017 - 19:23
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Titre du rp
♣ Statut du sujet : ▬ Privé ft. Tommy M. Strange
♣ Date du rp : Flasback - Septembre 2012
♣ Météo & moment de la journée : C'est en soirée.
♣ Autre : Nous sommes à un gala réunissant le gratin de la recherche.



Stephen V. Strange & Tommy M. Strange
☼ It was the Day ☼
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Autour d'eux tous, des costumes noirs et des robes de toutes les couleurs. Des lunettes et des cravates tirés à quatre épingles. Un environnement entier composé des êtres les plus influents de la génération de scientifique qui se tiraient dans les pattes pour un morceau d'innovation. Et nul mieux que le temps ne savait que le docteur Stephen Strange en avait croisé, des générations. D'aucun n'aurait été mieux présent en maison de retraite que ce vénérable ancien chirurgien de quatre-vingt et quelques années, quand bien même son visage n'en représentait aucune ride. Sorcellerie que tout cela, bien évidemment.

Mais malgré le changement radical de son âme, Stephen appréciait encore ces évènements. Il pouvait y prendre du recul, appréciant les esprits qui s'échauffaient en dialogues convulsant d'intellects. Tout ceci en se souvenant qu'il avait été parmi ces êtres bas qui s'arrachaient les bas de pages journalistiques. Oh, il n'y avait pas de honte à cela, il en avait au contraire pleinement conscience. Il n'avait plus rien à prouver, lui qui avant son accident possédait déjà ses espaces privés dans les cas d'écoles sur l'excellence et la perfection du métier. A présent devenu un être surnaturel au milieu de ses congénères, prouver quelque chose à quelqu'un relevait de la stupidité.

Peut-être était-ce en parti pour cela qu'il était toujours seul à présent, et qu'aucune Madame Strange ne se présentait aux conférences à ses bras. S'il avait appris de ses erreurs, et que lui avait été confié à ses mains tremblantes le destin d'un monde tout entier, le Docteur n'en restait pas un être qui ne parvenait à vivre avec ses semblables, pourtant cela même qu'il était chargé de protéger. S'il ne voulait prouver quoique ce soit à qui que ce soit, persuadé d'avoir toutes les étiquettes à présent qui se passaient de présentation, comment pouvait-il alors gagner un quelconque cœur. Car s'il est facile d'attirer, maintenir un amour relevait d'un combat de chaque minutes que l'égoïsme ou l'immobilisme rendait âpre et fade.

Seul dans un coin de la pièce, à écouter les conversations diverses et variés, Stephen se tenait droit, coupe de champagne à la main et autre menotte dans l'échancrure de son coude. Si les quêtes de pouvoir ne l'intéressait absolument pas, surtout à une échelle aussi misérable qu'une simple vie humaine, le Docteur s'ouvrait alors instinctivement à l'écoute quand le sujet devenait ce pour quoi il était venu. Une conférence sur la recherche médicale de l'immortalité, chose que l'humain recherchait depuis la nuit des temps. Stephen ne pouvait en dire grand chose, étant donné qu'il avait acquis la sienne à la mesure d'entrainement spirituel et d'une recherche toujours plus profonde dans les sources magiques de l'univers. Mais l'être humain avait de grandioses qu'il n'avait par excellence aucune patience. Tout, tout de suite. Aussi le petit riche se servait de ses biens pour encourager la patience d'autrui qui lui trouveront le moyen de profiter davantage de ses propres possessions. C'était une suite sans fin.

- Et vous, qu'en pensez-vous donc, Docteur Strange ?

Ce que Stephen songeait le plus dérangeant c'était à présent produit. Un homme rondouillard au nœud papillon d'un gris sombre jurant abominablement avec son costume venait de s'adresser à lui. Ses lunettes à bords dorés ne rendaient pas du plus bel effet quant à  sa peau rouge et son haleine transpirait sans nul doute ce merveilleux champagne de qualité -et c'était très probablement la seule chose de qualité que cet homme possédait pour lui. Cependant le Docteur était bon prince, l'on ne venait se mêler à la foule d'une conférence, en plus en tant qu'individu de marque, sans frissonner à quelques dialogues vides de sens. D'un haussement de sourcil donc, il se retourna vers son interlocuteur d'une minute et sourit narquoisement:

- Ce que j'en pense n'a pas plus d'importance que ce que vous n'en découvrirait. L'humain n'a pas tout intérêt à posséder l'immortalité pour mieux se complaire dans sa suffisance. Néanmoins j'admets que l'effort est admirable et tout aussi amusant à observer.

Le monsieur, vexé dans son simple questionnement qui ne cherchait pas tant un avis différent qu'une élongation positive, souffla dans son verre. Son visage était encore plus rouge qu'au début de la courte conversation et pourtant déjà repartit-il en se dandinant allégrement. Stephen leva les yeux au ciel, riant intérieurement mais ne pouvant honnêtement le montrer. Cela ne serait pas très recommandé, déjà qu'il ne pouvait parler sans songer à l'hypocrisie d'un homme immortel parlant de la quête de l'immortalité humaine. Mais au final quel importance.

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Jeu 31 Aoû 2017 - 0:05
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“It was the day”

...


« Tu es sûre que tu ne peux pas venir ?
- Tommy, je ne peux pas rater ce rendez-vous, tu pourrais faire un effort pour comprendre…
- Je pensais juste que tu serais fière de moi, tu sais, ce n’est pas tous les jours que je vais participer à une conférence de cette envergure. »


Tommy capta le regard de sa femme, qu’il vit soudainement s’illuminer, certainement à l’idée d’être sous le feu des projecteurs grâce à son mari le temps d’une soirée. En mettre plein la vue, faire partie des meilleurs. Comme d’habitude. Mais elle finit par secouer la tête avec son petit sourire mutin :

« Tu te sous-estime, chéri. Je ne peux vraiment pas rater ce rendez-vous.
- C’est pas grave, va. Passe une bonne soirée.
- Toi aussi. »


Sa femme vint déposer un baiser sans chaleur sur ses lèvres, et celle de Tommy s’étirèrent en un léger sourire, peut-être un peu forcé. Il aurait réellement apprécié qu’elle n’aille pas retrouver l’un de ses nombreux amants en cette soirée si chère au cœur de l’océanologue, mais il devait avouer ne pas s’être fait trop d’illusion, en réalité. Plus de dix ans de mariage, et presque autant d’infidélité de la part de sa moitié. Parfois, il se demandait ce qu’il n’avait pas que les autres avaient. Est-ce qu’il était si mauvais au lit qu’elle avait besoin d’aller voir ailleurs, ou était-elle simplement volage ? Tommy secoua la tête pour en chasser ces idées saugrenues : elle était partie à un rendez-vous, rien de plus. Car s’il y avait bien une chose que Tommy faisait encore mieux qu’étudier la faune et la flore sous-marine sous sa forme de sirène, c’était s’aveugler. Se plonger dans le déni. Se mentir à lui-même avec tant de brio qu’il finissait par y croire, ou par se persuader qu’il croyait.

Il monta dans sa voiture, une vieille mustang encore en excellent état, et roula jusqu’à la grande salle des fêtes réservée par l’Aquarium pour la soirée. Le jeune océanologue devait avouer qu’il était un peu anxieux. Il maîtrisait son sujet à la perfection, et il n’était pas seul puisque l’intégralité de ses collègues chercheurs, ou presque, participait eux aussi à la conférence qui marquait le début du gala. Un procédé habile, ingénieux et intelligent de l’Aquarium pour récolter un peu de fond et encourager les recherches dans ces domaines-là, ainsi que la protection des fonds marins et des espèces vivant paisiblement sous les flots. Que des choses qui tenaient à cœur au mutant, en somme. Son sujet concernait la Turitopsis Nutricula. Sa mutation lui permettant de se changer en sirène à volonté et de respirer sous l’eau, il avait plus de facilité que ses collègues dans son métier, et c’est pourquoi il s’était attelé à des études souvent plus ardues. La Turitopsis Nutricula était une méduse possédant la capacité de, à sa mort, se régénérer, la rendant immortelle. Evidemment, se faire manger par un prédateur coupait court son immortalité. Ses recherches intéressaient apparemment quelques scientifiques, tant pour le fantasme de la fontaine de jouvence que pour la recherche d’un traitement concret et efficace contre l’Alzheimer ou le cancer.

Cela le rendait d’autant plus anxieux que son sujet concernait un public plus large que celui de la reproduction des requins (très intéressante, en soi, pour qui s’y passionne). Lorsqu’il monta sur la scène, ses joues s’empourprèrent, et il embrassa du regard l’assistance. Le jeune homme toussa légèrement, et commença son exposé, d’abord d’une voix un peu hésitante – non pas hésitante parce qu’il maîtrisait mal son sujet, mais parce que notre Tommy est un homme timide et modeste – puis, au fur et à mesure que les mots sortaient de sa bouche, elle se faisait de plus en plus sûre, pour finir passionnée. Cela devait être un beau spectacle, pour toute âme y étant un tant soit peu sensible, de voire cette transformation opérée, d’une souris intimidée par l’armée de chat face à lui devenir un loup fier et sûr de ses capacités. Juste le temps de son exposé. Sa voix s’effaçant laissa à nouveau place aux rougeurs de ses pommettes, comme s’il venait de prendre conscience de ce qu’il venait de réaliser : mais le regard pétillant la fierté, et de joie.

Il salua son public d’un immense et sincère sourire, et sur son visage rayonnait toute l’innocence et la gentillesse qui transpirait de ce mutant, avant de descendre de scène, souplement. Il fut rapidement rejoint par ses collègues qui étaient déjà passés : il n’en restait plus beaucoup, ce n’était plus qu’une question de minutes avant que le gala ne commence, et Tommy décida d’aller chercher de quoi boire, et de ramener un verre à Rose qui semblait assoiffée. Sur son chemin, l’océanologue, croisa le regard d’un homme brun aux mèches blanches, l’espace d’une poignée de seconde, et qui lui une forte impression, mais sans qu’il ne s’arrête pour autant. Son cœur avait bondi vers ses lèvres mais, lorsqu’il réalisa que cet homme avait tout l’air de vouloir lui parler, il avait déjà fait trois pas de trop, se maudit intérieurement et continua son chemin pour ne pas paraître idiot.

Il n’était pas loin des tables sur lesquelles étaient disposées le champagne, mais Tommy pris son temps. Il en avait besoin. Il était bien plus troublé qu’il ne l’aurait cru, sans qu’il ne comprenne réellement pourquoi. Son cœur s’était emballé durant quelques secondes, et le visage de cet homme était toujours accroché dans ses prunelles, son odeur flottant encore dans son nez. Il se sentait idiot mais, se disait-il, si cet homme le cherchait réellement, il n’aurait certainement pas de mal à le retrouver. Sinon… Il venait d’éviter une belle occasion de passer pour un idiot, ce qui n’était pas plus mal. C’était peut-être pour cela qu’inconsciemment, il traina à la table, observant les verres d’un air indécis : parce qu’au fond de lui, il désirait être trouvé, si on voulait le trouver. Il finit par se traiter mentalement d’imbécile, et pris deux coupes de champagnes avant de se retourner.

Pour voir l’homme se diriger calmement vers lui.

HRP.
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Mar 5 Sep 2017 - 11:04
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Stephen V. Strange & Tommy M. Strange
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A cette seconde précise, il n'y avait pas de mots imaginables dans le vocabulaire de quelques langages que ce fut, pour décrire l'ennui que ressentait Stephen. De ces conversations futiles sans profondeurs ne ressortaient qu'une fugace émotion humaine, l'avidité. Il n'y avait qu'un long et interminable banquet, des hommes riches et des femmes dont les robes parvenaient à se rendre plus brillantes que leur intelligence. Une décadence scientifique auquel le Sorcier n'aurait jamais participé s'il avait su la faiblesse du propos proposé. C'est lorsqu'il captura d'une vague oreille baladeuse le mot gala que tout lui revint en mémoire. Préoccupé des choses magiques de l'univers, il avait reçu cette enveloppe sobrement intitulé "gala", avec en dessous un complément expliquant une conférence sur les différentes recherches menés par l'Aquarium de Los Angeles.

Ce flash soudain de mémoire le fit grincer des dents. Il n'avait pas prévu de passer son temps en élucubration de charité sous bonne couverture de la recherche contre la mort. Croisant les bras, son visage se fit alors plus sombre encore. Se faire flouer était une chose, peu appréciable certes, mais qui ne relevait pas que de la faiblesse hagarde d'un esprit occupé; se faire tromper de son propre chef était une humiliation personnelle que le Docteur n'était curieusement pas prêt à accepter. Il songeait déjà à partir, mais ne serait-ce pas là prouver qu'il s'était trompé ? Partir serait encore plus mal vu que sa présence déjà bien morne pour une oeuvre de charité. Son programme était donc tout tracé, rester près du banquet à profiter des petits fours et du champagne, donner quelques milles et repartir quand tout serait fini, arguant à Wong que c'était une superbe soirée.

De sa nonchalance légendaire, il écouta les chercheurs qui se succédaient sur l'estrade, s'intéressant même quelques fois à ce qu'ils disaient. Les délicates vapeurs de champagne aidant, il finissait même par trouver des palabres intelligentes entre toutes les lacunes des hommes. S'enquérant de l'heure qu'il était, son regard se posa alors à nouveau sur l'estrade. Ses sourcils se froncèrent et son intérêt piqué au vif. Loin des autres scientifiques à la mine défaite ou bien trop faussement intelligente, passant de toutes les apparences, cet homme là semblait différent. Non là pour éclairer l'univers d'un monologue qui se voulait vérité, il paraissait que chacun de ses mouvements étaient accompagnés d'une excuse. Un être d'un charme presque difficile à appréhender dans un tel univers empoisonné de concupiscence et de réflexion monnayé.

Stephen ne parvenait à mettre un mot sur ce qui le démarquait soudainement de ses collègues qui attendaient dans un coin. Ce n'est que lorsque sa voix se porta à travers l'assemblé, portant un nouveau regard sur la question, plus précis, plus rationnelle, d'une voix au volume graduant, qu'il comprit; cet homme était transporté par la passion. Il connaissait son sujet et s'y impliquait plus que tout ce qu'il avait pu voir jusqu'ici. De tous les autres chercheurs, ce Summerfield -ainsi que le nommèrent les gens autour de lui, était le seul à porter l'innocence de son sujet au delà du pécuniaire et de la médecine, il n'y avait là que du savoir; la volonté éternelle de la connaissance à s'acquérir au grès d'un travail incessant. Son sourire avait quelque chose de maladif qui vint doucement infecter les lèvres de Stephen. Cet homme donnait envie de connaître son travail, car il semblait y mettre autant d'amour et d'efforts qu'il mettait de l'émotion dans sa voix et de la joie dans son sourire.

Quand celui-ci eut terminé et salua la foule, toujours aussi enthousiaste et heureux, nombreux furent les scientifiques autour de Stephen qui furent surpris de voir ce dernier applaudir très doctement, avec sobriété mais sincérité. Il allait sans dire qu'il était le premier à les mériter. Le Sorcier le regarda descendre de l'estrade. Il ne tenait pas si vite à quitter des yeux la seule chose qui lui avait apporté un quelconque intérêt autant intellectuel que visuel dans cette mascarade. Alors que Summerfield se rapprochait d'une des tables pour prendre des coupes à champagne, leurs regards se croisèrent. L'éclat lumineux de ses bleus iris l'enchantèrent plus qu'il ne voulait l'imaginer. Et ce fut avec une pointe de tristesse au coeur qu'il vit la tête timide de l'océanologue se détourner pour poursuivre son but premier, la table. Mais le docteur refusait à s'en tenir à ce silence malaisant. Il posa sa coupe à moitié vide sur le plateau d'un serveur qui Se rapprochant à son tour de la table, Stephen se plaça devant lui et prit l'une des deux coupes de champagnes dans sa main en l'accompagnant d'un petit mouvement de tête, ainsi que d'un rictus amusé; il savait que cette coupe n'était originellement pas pour lui.

- Merci beaucoup, c'est très aimable de votre part. ( Il eut un petit rire devant la mine déconfite du chercheur. ) Je tenais à vous dire que votre discours était excellent. Vous avez été jusqu'ici le seul à donner l'impression de vous investir dans vos recherches, c'était agréable à voir. Les poissons sont vos meilleurs amis, je présume.

Stephen eut ce sourire ravageur du séducteur qui ne rendait pas même compte des armes qu'il proposait; et but une gorgée de cette coupe volée, la souillant dorénavant pour la personne à qui elle était destinée. Il serra alors sa main libre dans celle de Summerfield, en toute honnêteté et avec un certain côté solennel:

- Je me nomme Stephen Strange, Docteur - Strange, qui ai-je l'honneur d'avoir en face de moi ?

Tout autour d'eux et plus particulièrement du banquet commençaient à se faire bruyant. Une petite pause entre les conférenciers occasionnaient moult discussions autour d'un verre et d'une assiette remplie de gâteries. Le vacarme autour d'eux, ainsi que les mouvements agglutinés d'êtres vivants, l'agacèrent au plus haut point. Certains même voulaient également s'entretenir avec l'océanologue, au vu de son incroyable monologue plein de talent. Tout ceux qui s'approchaient, Stephen leur jeta un regard sombre et perçant, usant tout aussi bien de son charisme qu'un peu de magie pour les tenir à l'écart. Il fallait dire qu'il suffisait de son oeil de la mort, d'un gris fulgurant, pour mettre au silence n'importe quel badaud. Mais il voulait s'assurer de ne pas être dérangé de quelques manières que ce soit. Il posa le plat de sa main dans le dos de Summerfield et le poussa quelque peu à l'écart, un peu plus loin, non solitaire mais pas non plus dans la foule.

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Jeu 7 Sep 2017 - 9:43
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...



L'éclat gris des yeux de l'homme qu'il avait croisé hantait encore son esprit lorsqu'il arriva aux tables disposées dans le fond et de part et d'autre de la salle, et sur lesquelles on pouvait trouver amuse-gueule et champagne. En l'occurrence, aujourd'hui, à cet instant précis, c'était l'alcool qui intéressait l'océanologue, qui comptait bien ramener une coupe à la petite Rose - une jeune étudiante en stage dans leur Aquarium qui (la pauvre) semblait un peu perdu et mal à l'aise au milieu de tout ce monde, tout en paraissant émerveillée et honorée d'avoir la chance d'y participer, et pas en tant qu'invitée. Tommy étant, sans mentir ni exagérer, certainement la personne la plus gentille et la plus attentive de toute l'équipe de l'Aquarium, il l'avait prise sous son aile et s'assurait qu'elle ne se sente jamais inutile, de trop, ou ce genre de chose, et participait activement à rendre son stage passionnant... Ce qu'il devait réussir sans trop de peine. S'il pouvait réussir à passionner quelqu'un à ce métier qu'il adorait par-dessus tout et qui était actuellement la seule chose qui rendait sa vie agréable (il avait beau soutenir le contraire et y croire lui-même, Brittany était plus un poids qu'un soutient), alors il serait le plus heureux des hommes. Sauf que...

La jeune femme venait de sortir de son esprit, comme un coup de vent chasse la feuille morte. En effet, même s'il l'avait fait de manière plus ou moins inconsciente, même s'il avait traîné près de la table, le cœur battant à tout rompre, espérant certainement inutilement que l'homme le retrouve... Lorsqu'il se retourna, celui-ci se tenait là, arrivant tranquillement face à lui pour lui prendre ensuite délicatement la coupe de champagne destinée à Rose de ses mains. Tommy ne doutait pas que la demoiselle se trouverait bien un vrai cavalier à cette soirée, mais il n'y pensa guère : éclipsée, la jeune femme, et son expression étonnée était plus dû au fait que son vœu venait de se réaliser plutôt que parce que cet homme venait de lui prendre une coupe comme si elle lui avait toujours été destinée. Peut-être était-ce le cas ? Il semblait à Tommy que c'était le cas, même. Les paroles qui lui furent adressées le sortir de sa torpeur, et il s'empourpra dans un sourire timide avant de répondre :

"Avec plaisir..." Il cligna des yeux : pourquoi avait-il dit cela ? Était-il à ce point ensorcelé par ce regard d'argent qu'il lui semblait normal que l'homme vienne de lui prendre sa coupe ? Son sourire se raffermi légèrement et il continua : "Merci... Pour tout vous avouer, j'avais peur de m'être emporté..." Il glissa une main dans ses cheveux pour se calmer légèrement, et hocha la tête : "Ah ! Vous n'auriez pas mieux dit..."

Son regard pétilla de malice. La remarque de l'homme l'amusait énormément, il devait l'avouer. A moins d'être venue à l'Aquarium aux bonnes heures, ou d'en avoir entendu parler, il ne pouvait pas savoir qu'il était un mutant sirène. Le jeune homme préférer cultiver le secret plutôt que devenir une bête de foire : ses collègues de confiance connaissait son secret, les enfants qui venaient visiter l'aquarium aussi, et les parents... Ils pensaient à une animation, un déguisement. Ca se faisait, après tout. Lorsque le brun lui pris et lui serra la main, Tommy lui rendit sa poigne avec enthousiasme. Le contact avec la peau de cet homme l'électrisait, et le troublait profondément. Quelque chose qui se tordait avec délice à l'intérieur de lui, comme un millier de papillons qui battaient des ailes. Il était troublé, sans comprendre comment... A moins qu'il ne voulait tout simplement pas comprendre. Tommy ne voulait pas croire au coup de foudre, et surtout pas avec un homme. Il était heureux avec sa femme - il se le répétait souvent. Il était heureux avec sa femme, "vérité" étouffante, asphyxiante, trompeuse. Cet homme avait du charisme, voilà tout.

"Enchanté, Docteur Strange. Tommy Summerfield, océanologue à l'Aquarium de New York" une pointe d'une fierté modeste transparaissait dans sa voix légèrement fébrile.

Tommy ne remarqua même pas le petit manège de Stephen. Bien malgré lui, toute son attention était happée par le Docteur, focalisé sur cet homme sans qu'il ne puisse y faire grand chose : mais c'était si délicieusement agréable qu'il en oubliait le reste avec joie. Sans s'en rendre compte. La main posée dans son dos le fit frémir légèrement, mais il se laissa entraîner un peu plus loin par le brun.

"J'ai... Entendu parler de vous." risqua doucement Tommy, avec un sourire. "Vous avez un... Doctorat en art mystique, c'est bien ça ?" il sourit légèrement en tendant vaguement d'imaginer son vis à vis en tenue d'élève de Poudlard, mais abandonna rapidement. Son charisme, ses yeux gris et l'aura qu'il dégageait semblaient mystiques sans avoir besoin d'aide ou d'artifice. "Ce doit être passionnant." Il sourit, profondément sincère, et prit une gorgée de champagne. "Je peux faire quelque chose pour vous, peut-être ?"

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Ven 8 Sep 2017 - 22:56
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Stephen V. Strange & Tommy M. Strange
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La réaction de Mr Summerfield quand Stephen s'empara d'une des deux coupes proposés fut presque telle qu'il s'y attendait. Des joues délicieusement rouges et un sourire timide qui tranchaient inconsciemment avec l'assurance et la passion qu'il avait réussi à mettre dans son discours. Sa petite mimique surprise ne manqua pas de convaincre le sorcier que le verre n'était pas pour lui, et il n'en fut que plus content de l'avoir pris. Quand il avoua avoir eu peur de s'être emporté, Stephen avait balayé l'air d'un revers de la main presque absent; il aurait été stupide de ne pas en avoir fait autant. N'aurait-il pas été un joli minois de plus s'il n'avait eu cette flamme dans le regard quand il s'agissait de parler d'eau ? En tant que maître des arts mystique, Stephen pouvait créer de l'eau. Ce n'était pas un véritable problème, tout comme il aurait pu créer cette coupe de champagne dans sa propre main s'il en avait eu le véritable désir. Mais il y avait des choses dans ce monde qui perdait soudainement tout intérêt aussitôt qu'il fut instantané. Peut-être était-ce pour cela qu'il restait fasciné par les recherches et les conférences, cette volonté tout à fait humaine de toujours aller plus loin. Et cet homme, que toute sa fragilité définissait presque comme une étiquette, possédait plus qu'une simple force attractive dans la voix. Ou peut-être n'était-ce que pour apaiser en lui l'émoi qu'il en avait ressenti, qu'il débitait à présent des pensées longuement rationnelles sur la volonté de l'humain.

Alors que leurs mains se touchaient pour la première fois, Mr Summerfield prononça alors son prénom et son métier. Un océanologue, voilà qui était charmant et changeait des vieillards rois de la pharmaceutique qu'il avait pu côtoyé. Il y avait définitivement quelque chose de rafraîchissant, dans l'attitude, l'apparence quelque peu maladroite et le regard perdu de ce jeune homme. Ce qui se trouvait apaisant également, ce fut l'espace autour d'eux qui se vida progressivement alors qu'ils s'éloignaient du troupeau, se retrouvant dans un lieu plus proche de l'estrade, sous une plante verte de très haute taille, qui les surplombait intimement sous une large feuille. L'aspect aurait pu être indécent s'il y avait eu à quelques pas d'eux des groupes qui s'étaient tout comme eux éloigné pour ne pas entendre le capharnaüm des gros mangeurs et sentir les effluves des nez rougies par l'alcool. Il but à son tour une gorgée de champagne tout en écoutant le jeune homme lui dire qu'il avait déjà "entendu parler de lui". La formulation était amusante, mais il ne s'en offusquait pas. La célébrité l'avait saisi à la gorge rien que par ses anciennes compétences médicales, le fait de l'être par la suite pour ses compétences magiques ne changeait au final que les titres des journaux. Pour lui, cela ne faisait ni chaud ni froid. Il se sentit pourtant ré-haussé d'un petit sourire, d'une de ces petites pointes de joie que l'on n'aurait pas cru si importante pour l'esprit et qui pourtant rendait de la lumière à vos iris. Stephen s'amusait à le scruter, et n'importe qui -peut-être même lui, pouvait se sentir mal à l'aise. Mais ce n'était pas pour de si faibles résistances qu'il allait cesser.

- Doctorat en art mystique, on pourrait dire cela comme ça. C'est aussi passionnant que cela peut paraître, mais il faudrait des années pour en faire le tour, et nous ne sommes point ici pour ça. Peut-être une autre fois.

A cette injonction de sa profonde voix grave, la dernière syllabe s'étendant avec une nonchalance presque insolente, le Sorcier Suprême but une gorgée de champagne. Pas une seule seconde il ne rompit le contact visuel avec l'océanologue. Non pas qu'il voulut plonger dans sa psyché, descendre le long de ses neurones pour capturer l'essence de ses pensées, caresser longuement les nuances braisés de ce que pourrait cacher des yeux si pures et si bleus. Il lui semblait là trop de précipitations pour une seule et simple conversation. Tommy, ainsi qu'il disait s'appeler, était une création incroyablement paradoxal, paraissant plus lisse et souriant qu'une statuette que l'on aurait à jamais briser sans vie sur la fin d'une plaisanterie. Il conservait pourtant en lui, ouverte tel un écrin, la passion de son métier, qui ne semblait même pas si évidente que cela à ouvrir. Il remplissait de tout son être le fameux "Docteur en art mystique"de perplexité et de contradiction.

- Vous ne pouvez rien de particulier pour moi. J'avais juste envie de connaître votre nom. Tommy, c'est un surnom ou c'est votre véritable prénom ? Cela me paraît assez enfantin. Mais au moins cela sied comme un gant à votre sourire.

Stephen en portait narquoisement un, de sourire. Sa question cruellement sans gêne ne manquait pas de coller au personnage, et si le compliment qui s'en suivait pouvait paraître pour de la drague, l'ancien chirurgien n'en était pas moins des plus honnêtes -et ne faisait que décrire ce qu'il voyait. Plus qu'une simple attirance, Tommy était une véritable question qu'il lui fallait résoudre. Une énigme qu'il ne lâcherait pas sans en avoir déduit toutes les nuances. Et il était hors de question de se servir d'une aide quelconque extérieur. Ce jeu se passerait de solution. Voyant que la petite flûte de Tommy se baissait au fur et à mesure, Stephen y posa un doigt pour le remplir à nouveau.

- Ne songez pas même une seule seconde à vous enfuir, je ne vous en laisserai pas le temps, vous n'avez qu'à me demander.

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Jeu 14 Sep 2017 - 20:30
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“It was the day”

...



Tommy était écrivain, même s’il était avant tout archéologue. Il en avait écrit, des scènes de rencontre où l’amour foudroyait ses deux protagonistes, même s’ils ne s’en rendaient pas compte immédiatement. On dit que les poètes sont de fins observateurs : ils scrutent et décortiquent sans même s’en rendre compte la vie des gens qui évoluent autour d’eux, de manière bien trop romancé et éloigné de la réalité, certainement, mais ils parvenaient tout de même à s’accrocher à des détails, des mimiques, des réactions laissant entrevoir la vie privés de ces personnes, durant quelques secondes. L’œil de Tommy était aguerri, en particulier lorsqu’il s’agissait de fond marin – je ne vous le cache pas – mais il ne parvenait pas à se rendre compte que ce qu’il ressentait actuellement, il l’avait déjà écrit, décrit et même si l’amour n’avait jamais été le thème principal d’aucun de ses livres, il l’avait suffisamment analysé et développé pour reconnaître, chez d’autres personne, les prémices d’une romance. La fulgurance du coup de foudre. Il passait à côté de ses propres réactions, les vivant pleinement sans les comprendre encore.

Le regard que Stephen ne détachait pas de sa personne ne le dérangeait même pas. Il l’intimidait légèrement, parce qu’il se demandait, au fond de lui, ce qui pouvait intéresser un homme comme le Docteur Strange chez lui : mais il était bien trop heureux de cette attention pour y prendre garde. Pour peu, on aurait pu croire Tommy ensorcelé : mais pourtant, il n’y avait là aucun charme lancé par le Sorcier Suprême, jusque quelque chose qui venait d’être planté et qui prenait doucement racine, ne demandant qu’à sortir de terre et s’épanouir, petit bourgeon de bonheur tant attendu et désiré. Les paroles de Stephen, en réponse à sa remarquer sur les arts mystiques, lui arracha un petit sourire mutin. Son regard pétilla un instant, et il s’imagina sans peine répondre un : « Oh mais, je n’attends que ça » d’une voix volontairement langoureuse. Mais ses pensées s’égaraient, et il se racla légèrement la gorge pour dire, plus simplement :

« Vraiment ? Et bien, je serai ravi de vous revoir pour pouvoir vous entendre parler de tout ça, même si je n’ai pas la prétention de vouloir… Tout savoir. »

Avec un sourire légèrement plus timide, il porta sa coupe à ses lèvres, le regard plongé dans celui du docteur. Cela avait certainement quelque chose de gênant pour les personnes présentes autour d’eux qui auraient pu les observer, tant on aurait pu croire qu’ils étaient prêt à fondre l’un sur l’autre à force de se dévorer ainsi du regard. Mais Tommy n’en avait pas réellement conscience et ce fut lui qui rompit le contact visuel quelques secondes, pour observer la foule, avant de revenir bien vite sur Stephen. La question qui suivit aurait pu vexer quelqu’un d’autre, mais elle lui arracha un léger rire :

« Non, non, Tommy est vraiment mon prénom. Ce sont mes parents qu’il faut remercier, cela dit. »

Petite pensée pour eux qui devaient terminer leur nuit, là-bas, en Angleterre. Tommy secoua légèrement la tête, toujours amusé, et reprit une gorgée de champagne. Sa coupe se vidait de plus en plus, et il hésitait à aller la reposer sagement sur la table lorsque Stephen passa un doigt sur le verre. Déjà, rien que ce geste, voilà qui fit frémir Tommy : mais accompagnez cela d’un remplissage automatique d’alcool… Le mutant cligna des yeux, et observa sa coupe quelques secondes avant de retrouver son sourire :

« Eh bien, Monsieur Strange... Voilà qui est audacieux. »

L’espace d’un instant, son esprit s’égara à quelques rêveries. Il regrettait presque d’être un homme marié, il regrettait de ne pas être une femme ; mais si son âme frémissait à chacun de ces mots, il ne pouvait céder. Parce qu’ils étaient tous les deux des hommes, déjà, puis parce qu’il ne permettait pas à son esprit de vagabonder si loin que rêverie se confondait avec fantasme. Il plongea ses lèvres dans l’alcool magique, prenant garde à faire tourner discrètement la coupe pour déposer ses lèvres là où Stephen avait touché le verre. Il avait l’impression d’être un adolescent, mais il ne comprenait pas ce qu’il lui arrivait – parce qu’après tout, il aimait sa femme, et il était en train de gagner un ami.

« Ce champagne est bien meilleur que celui qu’ils servent dans cette salle. » fit-il d’un ton solennel, en laissant le coin de ses lèvres s’étirer en un nouveau sourire radieux : « Est-ce me rendre joyeux que vous désirez, Docteur ? » demanda-t-il dans un léger rire, avant que quelqu’un ne reprenne le micro, se râclant la gorge pour essayer de retrouver un semblant de calme. Tommy se décala légèrement pour se placer à côté de Stephen, épaule contre épaule, afin de pouvoir continuer à lui parler malgré le brouhaha ambiant et le micro qui allait se remettre à parler. C’est à ce moment-là que les mots s’échappèrent de la bouche de Tommy, directement commandé par son âme sans que sa raison ne le voit d’une autre manière qu’innocemment : « Y-a-t-il une Madame Strange, quelque part, ici, ou ailleurs ? »


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Ven 15 Sep 2017 - 19:55
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Stephen V. Strange & Tommy M. Strange
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Si l’atmosphère ennuyeuse d’un gala avait glacé le sang du Docteur Strange, lui faisant regretter à chaque poignets de mains d’être venu, cette soudaine rencontre, que rien n’aurait pu prévoir, avait particulièrement changer son point de vu sur la soirée. Il se félicitait à présent de son erreur, songeant presque prétentieusement que cette mésentente tacite entre son esprit et sa concentration n’était que le fruit d’une interception magique du futur. Il se rassurait presque, se disant qu’en effet, il aurait été impossible de voir le Sorcier Suprême bêtement confondre deux informations; pas lui. Mais si ce n’était plus à cause de lui mais du Destin qui semblait avoir prévu cette rencontre, alors il n’y avait plus rien à craindre. Le grand Mage restait infaillible, ou du moins se plaisait-il à le croire.  Il buvait son verre beaucoup plus lentement que son interlocuteur, souhaitant rester maître de ses pensées et de son contrôle visuel sans avoir besoin de mentalement se décuver les effluves alcooliques. Stephen voulait que son regard continue d’être perçant, ne moquant bien du monde autour d’eux qui aurait pu être gêné de cette proximité visuelle, de ce silencieux rapport de force qui semblait contre toute attente unir ces deux hommes. La modeste curiosité qu’évoqua Tommy ne fit que renforcer ce contact, comme ci le jeune océanologue répondait à tous les plus hauts critères établis secrètement par le Sorcier Suprême.

Son sourire, et l’extrême timidité avec laquelle il minaudait chacune de ses phrases, tout cela contrastait presque avec la manière dont il soutenait courageusement le regard du magicien. N’importe qui n’aurait-il pas détourné pudiquement le regard, gêné de la manière dont Stephen regardait presque sexuellement une sorte de proie d’un soir ? En tout cas, c’était l’impression qu’il pouvait offrir, au vu de cette spontanéité, de cette rencontre fortuite et si intensément prolongé dans chacune de leurs phrases. Tommy indiqua que c’était bien là le prénom de sa carte d’identité, et Stephen ne put qu’en sourire davantage ; non pas de moquerie, mais presque d’attendrissement, un sentiment qu’il n’avait eu que rarement le loisir d’éprouver. Mais tout en ce jeune homme le faisait soudainement revivre des émotions qu’il croyait enfoui, étouffé, mort, sous des couches d’années et de poussières, des émotions même qu’il lui semblait n’avoir encore jamais ressenti. Il se sentait presque faible face à temps de nouveauté et d’indécisions, peut-être était-ce pour cela qu’il agissait -ainsi que le disait notre cher océanologue- aussi audacieusement. Le compliment sur la qualité de son champagne magique sonna agréablement aux oreilles de Stephen qui inclina légèrement la tête en avant, rompant pour la première fois peut-être le contact de leurs regards enflammés. Quel étrange émotion de se sentir à la fois si alerte et pourtant si embrumé. A l’heureuse question de Tommy, que le Docteur ne pouvait s’empêcher de regarder d’un air joliment absent, il répondit :

- Rien ne serait trop audacieux pour vous rendre joyeux, Mr Summerfield. Et bien que je ne doute pas une seule seconde que votre visage soit agréable sans votre sourire, il est un luxe que je veux pouvoir m’offrir.

Soyons honnête, était-ce là depuis le début des mots que l’on dirait à une femme ou à un homme tout juste rencontré, cela dans le but de faire connaissance ? Établiriez-vous un contact solitaire dans un couloir, offrir un verre d’eau pour mieux sourire et déclamer des phrases sur la beauté de votre prochain ? De la séduction à la trop profonde sympathie, il n’y avait qu’un pas; mais au-delà du pas de danse, c’était une véritable valse que Stephen menait avec les convenances. Mais déjà les grésillements du micro de la scène s’éveillèrent pour alerter les spectateurs volubiles. Tommy se plaça à ses côtés, regardant la scène -chose parfaitement normal car c’était ce qu’il fallait faire dans cette situation, ils étaient après tout à un gala-conférence. Mais le Docteur Strange leva les yeux au ciel pour se placer à son tour en direction de la scène, collant presque involontairement son bras à l’épaule de l’océanologue. Qu’on lui brise ainsi son chant du cygne, il n’appréciait guère. Mais par chance, son interlocuteur ne semblait pas vouloir en finir là et lui posa une question qui fit doucement rire le Sorcier.

- Une Madame Strange ? Vous pensez donc qu’un être humain peut me supporter plus de dix minutes, voilà qui est aimable. Mais pour répondre à votre question, non, aucune femme existante ne porte ce titre.    …. et vous ? Une sirène a-t-elle trouvé grâce auprès de vos yeux ?

Il n’avait guère envie de connaître la réponse. Le Docteur pouvait sentir leurs peaux se toucher à travers le tissu de leurs costumes respectifs, et ce contact si léger mais présent était presque une torture. Son sourire tiqua légèrement vers le haut de la pommette quand d’un geste un peu plus balancé qu’un autre, le contact se fit plus fort. Il voulait déjà mettre fin à cette cérémonie sans queue ni tête, offrir une belle somme à la caisse commune et partir en emportant l’océanologue sur son épaule pour « analyse scientifiquement profonde ». Mais par chance, l’homme qui monta sur l’estrade lança la fin des conférences et le début des danses. Une musique savamment orchestral retentit avec douceur et porté par les papilles assoiffés, Stephen but la dernière gorgée de champagne pour la poser sur une table basse non loin de là. Il s’inclina alors très doctement devant Tommy, alliant l’élégance à la souplesse. Bras devant, bras derrière, le point d’appui légèrement aligné sur le talon précédent, il se redressa tout en présentant horizontalement sa main :

- La vie est trop courte pour ne pas profiter d’une pareille mélodie en bonne compagnie. Acceptez-vous de m’offrir cette danse ?

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Ven 22 Sep 2017 - 17:04
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“It was the day”

...


Comment Tommy aurait-il pu résister au charme du Sorcier Suprême ? Il lui fallait une grande force d'esprit (ou alors un aveuglement et une connerie hors du commun) pour ne pas succomber à cet homme extraordinaire qui s'intéressait à lui, et qui lui avouait de but en blanc vouloir le voir heureux alors même qu'ils venaient de se rencontrer - et qu'en réalité, l'océanologue sous-entendait qu'il voulait le faire boire assez pour délier sa langue et enchaîner sa pudeur. C'était déjà peut-être en train de se produire, d'ailleurs, mais le mutant était un mari fidèle qui ne se plaisait que dans son exemplarité, peut-être pour contrebalancer les trop nombreuses infidélités de Brittany, sur lesquels il fermait obstinément les yeux et refusait de montrer à quel point il pouvait être blessé et rendu malheureux par la situation. S'il avait été célibataire, séparé ou en instance de divorces, nul doute qu'il se serait laissé aller à minauder et à roucouler tout près de Stephen, envoûter par le charme brut de sa personne, sa prestance et son charisme, l'aura qu'il dégageait. Quelque chose remuait dans les tréfonds de l'âme de Tommy, quelque chose qu'il n'était, pour l'heure, pas près à accepter, autant à cause de son mariage que du fait que cette attirance était dirigée vers un homme. Loin d'être homophobe, Tommy ne parvenait juste pas à assumer ses préférences sexuelles qu'il devinait à peine, préférant les balayer et prendre du viagra en cachette pour coucher avec sa femme. Il pensait plutôt être un problème à lui tout seul... Et se rassurait comme il pouvait. Mais, pour l'heure, un doux sourire flottait sur son visage.

« Vous savez comment flatter les gens. » pouffa-t-il avec un sourire amusé.

Le fait que leur long contact oculaire langoureux et enflammé ait été rompu permis à Tommy de retrouver un peu de contenance et de bon sens, et la voix qui recommença à parler au micro lui fit retrouver une grande partie de ses esprits. Le charme n'était pas rompu, il était toujours présent quelque part, retiré plus profondément lui, plus diffus, mais toujours présent. Il n'attendait plus que le bon moment pour emplir l'âme de Tommy, croître, l'envahir : comme une graine plantée au fond de son cœur. Le printemps arriverait bien assez tôt, mais ce n'était pas pour tout de suite.

« N'est-ce pas ce que je fais ? » rétorqua Tommy avec malice lorsque Stephen lui annonça que personne ne pouvait le supporter plus de dix minutes.

Voilà que le Sorcier jouait la carte de la modestie ; cela amusa au moins le jeune scientifique, qui ressenti également un étrange sentiment de soulagement lorsqu'il lui avoua qu'il n'y avait pas de Madame Strange. Pourtant, cela ne devrait lui faire ni chaud ni froid, ils étaient deux hommes qui venaient à peine de se rencontrer, et l'un avait la corde au cou - ou la bague au doigt, pardon. La suite de ses paroles incendia le visage de Tommy de rouge, a tel point qu'il en oublia que le bon docteur lui avait retourné la question.

« Une sirène ? » demanda-t-il plutôt, troublé par l'utilisation du terme "sirène".

Il n'avait pourtant pas évoqué sa mutation, et il ne se souvenait pas en avoir glissé le moindre sous-entendu. Stephen s'était-il déjà présenté à l'aquarium, l'avait-il déjà vu en train de soigner quelque créature dans l'eau, sa belle queue écailleuses en guide de jambe - unique, évidemment - ses yeux recouvert d'un fin voile, rendus presque blancs par celui-ci, ses branchies traçant de fins sillons dans son cou et des écailles recouvrant partiellement ses épaules ? Ecailles que le Sorcier découvrirait d'ailleurs s'il déshabillait Tommy... Mais a quoi pensait-il, franchement ? Le contact de son épaule contre celle de Stephen éveillait en lui des fantasmes qui le rendait honteux, et il fut soulagé lorsque son confrère annonça la fin de la conférence et lança le gala à proprement parler. La réaction du Docteur Strange à cette annonce le surpris, en revanche. Tommy cligna des yeux face à la proposition, déglutit, rougit, détourna les yeux. La question que Stephen lui avait retourné, et qu'il avait oublié à cause de l'emploie du mot "sirène", lui revint soudainement en mémoire.

« Je suis désolé, je... » il cherchait ses mots parce qu'une voix au fond de lui désirait cette danse, mais l'homme et le mari qu'il était avait des convictions, et il ne pouvait s'y soustraire. « Je suis marié. Ma femme est prise ailleurs, en ce moment, mais... » son regard s'échappa sur la foule, glissa sur les personnes présentes, cherchant des visages bien connus et amicaux. Comme la pauvre petite Rose qui n'avait jamais eu son verre. « Ne m'en voulez pas, s'il vous plaît. Nous venons à peine de faire connaissance, et bien que j'ai réellement envie d'apprendre à vous connaître plus profondément, je ne peux pas accepter cette danse. Je suis désolé... »


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Dim 8 Oct 2017 - 19:28
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Stephen V. Strange & Tommy M. Strange
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Tel une nappe douce et apaisante, la musique fit le tour de la salle, s'imprégnant des murs et du sol. Il était rare les choses qui pouvaient s'apparenter à la Magie dans tous les sens du terme; ces envolés lyriques qui touchaient jusqu'à l'âme. Et de ces choses rares, la musique et l'amour en faisaient parti, comme les deux faces d'une pièce. Ce n'était pourtant pas pour cela que Stephen se mettrait un jour à la musique, trop peu patient qu'il était en réalité pour manier d'un quelconque instrument. Il avait fallu le mettre au pied du mur pour qu'il devint aussi virtuose qu'il l'était avec les énergies astrales, alors songer à toute une nouvelle décennie pour apprendre à démener la corde. Peut-être dans quelques centaines d'années, quand il s'ennuierait de tout le reste, solitaire dans sa tour d'argent. Mais ici, la question ne se posait qu'à l'écoute, alors que les effluves d'un riche alcool s'élevaient de chaques souffles. La richesse des costumes et la luxure des regards qui ne descendaient de scientifique qu'en étiquettes écornés. Sous ce grand dôme d'eau, combien d'âmes sincères pour tout autant si ce n'était plus d'âmes perfides ? L'ambiance de joie était à son paroxysme, tous se congratuant de leurs découvertes et de leurs prochaines actions en bourses. Avant d'être médicinal, la science était un marché gratifiant, qui ne s'écroulait jamais, sagement mise en chateau de carte toujours plus grand, toujours plus cher. Un regard du sorcier suffisait à sortir du lot les visages des firmes pharamaceutiques et autres pochtrons militaires venus écouter les hommes de bonne foi, savoir qui en récolteraient le plus davantage pour leurs domaines respectifs. Stephen était juste là, à écouter ce que les humains dans leurs grandes ignorances touchantes, tatonnaient dans le noir. Il n'avait pas la Science Infuse, certes, mais il en avait la plus proche expression au creux de son cerveau désormais habité par la Magie.

Au milieu de cette conférence oubliable et de ce début de gala audacieux, Stephen se plaisait à asséner de multiples références aquatiques dans ses paroles envers l'océanologue. Que ce fut pour caresser sa passion dans le sens du poil que pour lui montrer à quel point leurs deux univers pouvaient être relier. Celui de l'Au-Delà des sens et des réalités avec celui de la recherche scientifique des plus terre-à-terre. Mais cela semblait davantage gêné le jeune homme plutôt que de la faire rire, chose qui fit plisser les yeux du Sorcier avec suspiçion malicieuse. Il se refusait à entrer dans son esprit et songea tout simplement qu'un homme qui ne vivait que pour l'eau devait se sentir mal à l'aise quand quelqu'un, qui n'y connaissait pas grand chose, tentait de jouer dans sa cour avec humour là où pour lui, il ne pouvait y avoir que sérieux. Ce n'était que vaste analyse sans véritable preuve, là où un claquement de doigts aurait suffit à tout connaître. Qu'il était intéressant parfois de revenir à des bases "humaines", la difficulté des relations sociales par l'ignorance parfaite et le double sens du langage. Mais là, vint la réponse de Tommy. Un refus simple, bien qu'enrobé dans une multitude d'excuse qui fit lever un sourcil arrogant sur le visage de Stephen. Ce petit morceau d'homme avait donc une femme ? Pourtant, ses joues rougissaient d'attentions et sa méprise semblait sincère. Rangeant alors rapidement sa main aux côtés de sa hanche, le Docteur détourna le regard vers l'estrade, quasiment bouche-bée. C'était bien la première fois qu'on lui refusait quelque chose, et cela piqua à sa fierté qui se voyait à la pigmentation de ses propres joues. Rarement il n'avait été dans une telle posture de faiblesse clairement avouée:

- Je vois.

Simple, clair, parfaitement efficace. Stephen n'avait pas grand chose de plus à dire alors que des couples hétérogenrés tournoyaient déjà sur la piste. Cela semblait évident, mais au bout de quatre-vingt années, on avait fini par faire le tour de sa propre mentalité. Tant pis, songea-t-il tout en haussant les épaules. Il ne prévoyait pas d'inviter quelqu'un d'autre, lui ayant été la seule rencontre intéressante de ce "gala-conférence". Dans tous les cas, ce qu'il nota le plus c'était que Mr Summerfield souhaitait tout de même faire sa plus profonde connaissance. Un sourire malin lui prit à son visage fermé, baissant la tête aux yeux clos.

- Je comprends parfaitement. Savez-vous néanmoins qu'un seul claquement de doigt de ma part nous téléporterait à une couche supérieure de plan astral, où il n'y aurait personne à l'heure actuelle dans cette salle, juste la musique ?

Il ouvrit les yeux sur le beau visage de son interlocuteur, qui semblait bien plus perdu que lui-même qui venait de raccrocher la barque à son ancre de stabilité quasi insensorielle. Laissant le silence s'installait comme un espoir, le Docteur Strange le brisa alors aussi rapidement que fut le refus de l'océanologue. Par jeu autant que par rancune, bien qu'il y avait de grandes circonstances atténuantes. Il voulait faire l'étalage de son pouvoir par la simple menace de ceux-ci.

- Héhé... mais ce n'est pas important, car je ne l'envisagerai pas ce soir, je comptais de toute façon bientôt rentrer. Le reste de cette cérémonie ne m'intéresse pas, seul la conférence portait une quelconque attention à mes yeux. Et rien qu'en elle-même, vous avez été le seul à porter un discours cohérent et non aussi pompeux que ces imbéciles.

Le magicien poussa un profond soupir et sortit alors une carte de l'intérieur de sa veste. Son nom, son adresse. Aucun moyen de le contacter à distance, il n'y avait que le face à face qui lui importait. Qu'il n'ait jamais été un fan des nouvelles technologies n'étaient plus à confirmer, aussi n'appréciait-il pas les conversations téléphoniques. Rien ne valait mieux que de pouvoir analyser la moindre des réactions de son adversaire intellectuel. Il sourit alors, reprenant une flegme quasi britannique. Son regard se retournait à la pénétrance des premières secondes, pour mieux se noyer dans l'océan de mystère que constituait Tommy.

- Voici ma carte, si jamais vous souhaitez effectivement que l'on se connaisse... en profondeur. Ne vous souciez pas de me fournir vos coordonnés, je ne me complais que dans la présence; vous retrouver ne sera pas un problème pour moi.

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Lun 9 Oct 2017 - 18:25
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“It was the day”

...


Tommy n’aurait pas cru que refuser une danse à cet homme qui, quelques minutes plus tôt, lui était totalement inconnu aurait pu tant lui faire mal. Une boule s’était formée dans sa gorge et l’anxiété le prenait aux tripes, de peur d’avoir brisé quelque chose, de peur – une peut étrange, inconvenante et irrationnelle – de ne jamais avoir le droit de le revoir un jour. Les deux mots que lui adressa Stephen suite à son refus lui firent l’effet d’une douche froide, tandis qu’il s’empressait d’ajouter qu’il apprécierait fortement de ne pas perdre tout contact avec lui, et d’apprendre à mieux le connaître. La magie des instants précédents semblait brisée, pour cette soirée, mais une douce sensation flottait toujours autour de lui, quoi qu’elle ait à présent un goût doux-amer. La proposition (qui n’en était pas vraiment une) était tentante, mais Tommy resterait campé sur ses positions. Ce n’est pas parce qu’il n’était plus à la vue de tous qu’il ferait des infidélités à Brittany : après tout, quand on commençait à se cacher, on commençait à s’égarer. Ce n’était pas le fait qu’on le voit danser avec quelqu’un d’autre qui le dérangeait : c’était plutôt le fait qu’on le voit danser avec un homme, peut-être, à plus forte raison lorsqu’il se sentait attiré par ledit homme.

Il prit une grande bouffée d’air pour se redonner contenance, mais ne reprit pas la parole. Un silence s’installa entre eux, durant lequel ils s’observèrent à nouveau, avant que Stephen ne le brise du son de sa voix. Les joues de Tommy s’empourprèrent à nouveau légèrement. Si le Sorcier avait paru vexé (peut-être l’était-il, au fond, il devait certainement y avoir de quoi), son compliment n’échappa pas au mutant qui en était touché, et ravi, même s’il ne se trouvait pas si bien que ça. Il était passionné, il aimait expliquer aux autres ce monde sous-marin qui le fascinaient tant et les créatures qui y vivaient, mais il y avait une nette différence entre parler de ça à un petit groupe dans un cadre un peu plus intime que de s’adresser à une foule d’une estrade avec un micro. Il ne s’était pas spécialement senti à l’aise, même si son sujet l’avait aidé à dépasser tout ça.

« Vous me flattez. Je vous en remercie, sincèrement. »

Son sourire s’adoucit, et il se détendit un peu. Il ne semblait plus si fâché que ça, la surprise passée, peut-être. S’il n’avait pas été marié, son esprit aurait peut-être vagabondé vers d’autres rivages, et il ne serait pas là à se demander sur quel pied danser (c’était le cas de le dire) face à cet homme à la fois inconnu et connu. Plus ou moins. Il pris doucement la carte en souriant, hochant légèrement la tête :

« Merci… Je viendrai vous voir dès que possible, alors. A moins que ça ne soit l’inverse. » il retint un sourire amusé pour répondre : « Rentre bien, alors. Passez une bonne soirée, où que vous soyez. »

Son regard se fit plus tendre et, d’une impulsion, il embrassa la joue de Stephen. Son visage s’enflamma et, après un léger signe de la main, Tommy fuit. Il fuit parce que ce geste qu’il avait eu, bien qu’innocent pour quiconque l’aurait vu, le troublait plus qu’il ne l’aurait aimé. Parce qu’il était autant ravi que mécontent de lui. Parce que quelque part, Rose l’attendait – piètre excuse, mais il s’était assez esquivé comme ça.


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