you wanna go to heaven but you're human tonight (dacha)

Prénom/pseudomail / ubiytsaAgeCode règlement

Pv, scénario, marvel ou inventéinventéComment as-tu atterri ici ?Fréquence de connexiontous les jours

Remarquesnej

Si seulement tu daignais avoir une once de compassion pour une patrie que tu voulais voir éteinte. L'évacuation, le sacrifice, ce n'était que des mots qui résonnaient à tes oreilles sans que tu n'y prêtes attention, trop bêcheuse envers un gouvernement qui n'était en rien le tien. C'était beau, d'en faire un si grand plat. Ridicule et pathétique, t'aurais bien eu envie de crier la frustration qui t'étreignait lorsque tu repensais aux villes qui, chaque jour, se faisaient massacrer sans qu'un scandale médiatique de cette ampleur ne soit là pour en parler. C'était d'ailleurs comme ça que t'avais été déportée, loin des cendres, t'étais arrivée là où le petit peuple américain avait été installé.

HYDRA, c'est désormais une partie de toi. Le bras qui se tend parfois, les lèvres hésitantes sur cette langue que tu ne connais partiellement pas. Un hail, une symphonie que tu associes à la liberté plutôt qu'à la destruction malgré les morts qu'ils sèment sur leur chemin ou les malsains desseins pour lesquels ils t'utilisent des fois. Aucun doute là-dessus, leur existence, tu la clames sans pour autant broncher sur leurs petites combines bien ficelées. Et honnêtement, le SHIELD, ça t'a été enseigné comme étant les mauvais. Tu veux la perte, tu veux de nouveaux incidents. Tu veux le chaos et que coupable, ils soient désignés.  

Ta place t'était tristement inconnue, un nouveau pion sur un échiquier qui te dépassait. Tu regardais, t'attendais, on t'entraînait comme la bonne bête que t'étais censée être. Agente sans être de terrain, une ombre sans être dans l'infiltration, tu ne connaissais que les murmures qui se glissaient dans les tentacules de l'organisation et du peu que tu en savais, tu approuvais. De grands plans placés pour les faire tomber. Quant à ta condition de mutante, c'était presque de l'inconnu. Des pouvoirs, tu les voyais. Tu les ressentais, tu les utilisais, sans pour autant connaître l'origine de ces dons grâce auxquels on te pensait utile. Mystique à tes yeux, le mot mutant n'avait jamais été évoqué et le terme de Confrérie n'avait été que d'autant moins utilisé. C'était alors une autre guerre dans laquelle tu ne pouvais prendre parti.

  Fine pellicule blanchâtre, froid manteau pour l'herbe qui craquelait sous le poids des femmes réunies. Dans le ciel se dessinait l'anneau mystique et sous ses brillants rayons, la terre s'illuminait. C'était sous ces halos fantomatiques que les murmures provoquaient de fins nuages glacés. On attendait, on dansait, on s'émerveillait. Attroupement atypique qui avait pour habitude de se réunir, en ce soir sacré, il n'y avait qu'une seule chose qui comptait. Nuit de décembre, solstice d'hiver, la création, la renaissance. Et dans les cris de douleur, Yule prenait tout son sens tandis que les mains jointes se tendaient pour accueillir le nouveau-né. C'était un événement mystique au sein de ce cercle féminin, communauté tzigane que l'on avait choisie pour cet incroyable événement qu'était la mise au monde de leur dernière recrue. Elle n'avait pas été prévue, comment aurait-elle pu l'être lorsque toutes ces mères avaient juré de ne plus jamais être touchées. Un acte condamné, une parole que l'on prétendait sacrée. Un mode de vie que personne ne leur enviait mais dont la compréhension n'avait rien à leur apporter. Le cordon fut coupé et le nourrisson vénéré. Dacha, qu'on l'appela, sans s'encombrer de sens lorsqu'il fut temps de lui trouver un nom. Elle était divine. Elle était miraculée. Un enfant que l'on disait issue de l'immaculée conception.

Le rythme des flammes l'enivrait. Vagabonde dans l'âme, libre dans les ténèbres de la nuit, le voile qui masquait ses reins vibrant aux claquements de son bassin et sous le vent rieur qui le soulevait pour dévoiler une peau ambrée. Dorée de par les reflets orangés qui s'y réverbéraient. Elle s'y perdait, ses paupières vacillantes et son cœur tambourinant à la seule pensée de l'esbat. C'était ça, qui la faisait vibrer. Entourée par les vapeurs des encens ambiants, ses pieds parcouraient le pentagramme tracé en une danse désordonnée. Dacha était en transe, Dacha glorifiait. Elle s'abandonnait aux rites et se donnait à Ceridwenn. Ô Grande Déesse, il n'y avait offrande qu'elle ne méritait et sous les regards désapprobateurs, c'était du sang que l'enfant bohème faisait couler. Dacha déshonorait la wicca mais Dacha était glorifiée, ainsi ne s'opposait-on pas lorsqu'elle sacrifiait, trop absorbée pour qu'on ne puisse l'arrêter. Ce n'était que l'histoire d'une seule lune puisque demain, la vie reprendrait après avoir été divinisée.

Plongée dans un mode de vie quelque peu particulier, la petite gipsy grandissait. Dacha était vive, Dacha était forte. Dacha riait fort lorsqu'elle tenait une conversation animée, Dacha se mutilait lorsque la noirceur de sa caravane l'avalait. Elle était instable comme ça, pensant important de marquer chaque sabbat en ses chairs, gardant la magie en ses entrailles. Privée du monde commun, elle n'eut jamais connaissance des villes. Ses orteils ne foulèrent jamais un pavé, ses doigts ne touchèrent jamais un citadin. Dacha était cependant cultivée puisqu'elle trouvait intérêt dans les cours qui lui étaient donnés ou dans les livres qui traînaient. Ce n'était pas une passion, juste un passe-temps qui en plus l'aidait à surmonter ses difficultés de lecture. Parce que Dacha se voulait intelligente plutôt que ravissante.    

Horreur, l'instant était figé. Telle une peinture de laquelle naissait le sentiment grandissant de mal-être, elle se voyait obligée de contempler la scène brutale qui s'étalait sous ses yeux miroitants. Un sanglot. Un second. Ils restaient coincés dans sa gorge nouée. Comme dans un rêve, il y a cette abstraction des détails absurdes. La fumée qui ne semblait pas la toucher, les quelques chairs calcinées. Dacha restait focalisée sur les caravanes fracassées et les feux qui prenaient de l'ampleur, une tragédie à l'odeur de brûlé qui manquait lâchement de lui faire réaliser ce qu'il se passait. Elle ne daigna bouger qu'au moment où le corps gracile de sa génitrice atterrit à ses pieds, morte pour la protéger. Dacha tremblota, Dacha s'éclipsa. Le temps de l'errance avait alors commencé. Des jours, puis des semaines, à ressasser la brutalité. Elle n'avait jamais ressenti rage pareille, une fois le deuil achevé. Des dizaines de morts au nom de la différence et de l'incompréhension, un geste de haine provenant de ceux qu'on appelait les civilisés. L'envie de leur montrer ce qu'était une sauvage, ce que cela faisait de tout perdre. Elle n'avait jamais eu aucune idée de ce qu'elle renfermait. Passés la tristesse, le regret ainsi que la colère, il y avait cette essence mystique qui appelait à être utilisée. Et ainsi guidée par ce que ses entrailles semblaient receler, elle s'était dirigée vers le village voisin où les brutaux habitaient.

Face à une réalité où la police locale ne savait agir, elle s'était senti le besoin de rendre justice. Dacha les avait alors tous tués. Délivrant des essences, elle n'aurait su dire si c'était dans le sommeil ou vers le néant qu'elle les avait guidés. Ses pas graciles l'avaient cependant amenée à admirer les corps lourds et entassés des habitants qui lui avaient retiré sa famille tandis que son cœur se faisait plus léger. Dacha n'avait aucune once de culpabilité. Embrasant une nature qu'elle n'aurait jamais soupçonné, rejetant le terme de mutant sans que personne ne lui ait pourtant susurré. C'était la wicca, les divinités l'avaient graciée. Une vision qui s'installa en ses mœurs jusqu'à ce qu'il n'arrive. Lui, son équipe, ses belles paroles et ses mains tendues. Des gestes équivoques, des mots apaisants qui ne calmaient en rien la tempête qui, en elle, s'agitait. Avec la technologie dont ils disposaient, elle se voyait déjà arrêtée. Encagée pour un crime commis. C'était dans une tentative vaine qu'elle essaya de produire à nouveau une dose de gaz, cette offensive menant à l'explosion. Un gros boum. Les soldats à terre, les vitrines qui explosaient. La destruction totale autour d'eux alors qu'ils se rencontraient, HYDRA avait jugé bon qu'à partir de cet instant, Néron et Dacha seraient équipiers.

Ils l'avaient ramenée dans une Amérique totalement ravagée. Les explications données n'avaient su la contenter, septique et perplexe quant à la tournure de tout ce qu'il se passait. Plus de Biélorussie, on la plongeait proche des Purges et des attaques extraterrestres après l'avoir repérée à cause des désastres qu'elle avait causés. C'était pour ça, qu'elle était désormais dans leurs rangs. Parce qu'il l'avait trouvé, faisant de lui l'archétype du sauveur et lui valant d'être premièrement détesté. Elle n'avait jamais demandé à être graciée, ni à être utilisée telle une arme de destruction massive. Mais HYDRA savait y faire et HYDRA l'avait adoucie. Du moins, son attachement pour cet être décalé qu'était Néron l'avait poussée à s'assagir et accepter sa condition ainsi que les missions.
 

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