Eve Bennett - A road through destiny

Prénom/pseudoReina Age23 ansCode règlementValidé par Brubru

Pv, scénario, marvel ou inventéInventéComment as-tu atterri ici ?A force d'entendre parler du forum bah...Fréquence de connexionLe plus souvent possible j'espère

RemarquesMerci à Akira-sama et Hama pour leur patience angélique !

Eve observe avec attention les décisions du gouvernement ces derniers temps… Mais plus pour savoir où elle tombée que par méfiance. Malgré le fait qu’elle ait passé son enfance entre New York et Londres, elle n’était pas réellement attachée à la grosse Pomme et se retrouve plutôt indifférente face à la disparition de la ville. Elle était d’ailleurs en Angleterre pendant une bonne partie des évènements, et n’est revenue que très récemment aux USA. Elle a emménagé il y a peu à LA et cherche encore ses marques, cherchant à se fondre dans la foule.
Trouver du travail aurait pu être compliqué étant donné les circonstances économiques actuelles mais grâce à son cher «papa», Eve a obtenu quelques passe-droits et travaille comme reporter indépendante pour The Los Angeles Times. Elle a emménagé dans un petit studio à South Los Angeles dans le plus grand secret, dédaignant royalement la résidence familiale d’Echo Park.

Bien évidemment, Eve a entendu parler des deux incidents et comme beaucoup se pose des questions. Avec sa curiosité naturelle, elle a cherché le plus d’informations possibles pour assouvir sa soif de connaissance… En vain. Elle se renseigne d’ailleurs plus sur l’incident relatif à la soirée mondaine, restant le plus éloignée possible du SHIELD, organisation dont elle se méfie comme de la peste.

Eve n’a absolument pas pris part à la reprise d’Asgard, mais suit l’affaire de loin. Elle ne sait pas trop quoi penser de la présence des Asgardiens, et n’en ayant jamais rencontré elle réserve encore son jugement, attendant l’opportunité d’en discuter un jour avec les concernés. De son point de vue, ils ont été d’une aide précieuse lors de l’attaque des Sentinelles d’ULTRON et méritent qu’on les aide à récupérer leur patrie.

Pour comprendre une personne, on dit souvent qu’il faut regarder ses origines. Eve ne fait pas exception à cette règle.

Son père, Charles Bennett, est le propriétaire d’une grande maison d’édition du même nom, multinationale s’étant exportée aux Etats-Unis dans les années 60. Héritier d’une vieille lignée anglaise ruinée, il a parachevé l’œuvre de son père, Charles Bennett Senior, en rendant ses lettres de noblesse à son nom grâce à son obstination et à son travail acharné. Bourreau de travail, dur et intransigeant, Charles Bennett n’est pas le plus doux des hommes. Colérique et égoïste, il n’a pas élevé ses enfants en étant un modèle de douceur. La rigueur et l’excellence sont ses mots d’ordre et Eve comme son frère en ont fait les frais toute leur jeunesse. Si son frère William est celui qui en a le plus pâti, Eve a été la spectatrice du déchirement tragique et inéluctable de sa famille.
Car si sa mère n’était pas moins sévère, elle a cependant toujours eu cette sensibilité et cette intelligence qui l’ont faite évoluer au fil du temps, jusqu’à s’opposer à la violence de son mari, s’interposant pour protéger ses enfants. Désespérément amoureuse de Charles, elle n’a cependant jamais pu se résoudre à le quitter, cherchant à faire le pont entre William, Eve et leur père, afin d’essayer de garder une ébauche de lien affectif.
William quant à lui, est un homme particulièrement intelligent qui n’a jamais hésité une seconde à se sacrifier pour préserver sa petite sœur. Il a suivi les traces de son père et se prépare à la succession de l’entreprise familiale, mais le doute subsiste sur ses motivation. L’argent ne l’intéresse pas, il a les capacités d’en gagner par lui-même, et aurait très bien pu couper les ponts avec sa famille, surtout après le scandale qu’a provoqué son coming out dans la famille… Il faut dire qu’annoncer son homosexualité à une vieille famille anglaise conservatrice et ultra catholique n’a clairement pas été facile… Mais il a réussi, grâce à l’amour et au soutien inconditionnels de sa mère ainsi que de sa sœur qui ont fait barrage pour forcer leur père à capituler sur la question. Le sujet n’est désormais plus abordé et depuis que William a annoncé sa volonté de reprendre l’entreprise familiale, les tensions semblent s’être apaisées.

Apaisées hein ? Tout le monde a beau sourire, Eve est parfaitement lucide sur la situation : Tout n’est qu’une façade. L’hypocrisie a un goût des plus amers et souvent, elle ne peut retenir une grimace de dégoût lorsqu’elle voit sa famille en public… Sourires, rires, marques d’affection… Ce cher Shakespeare avait raison. « Le Monde est une pièce de théâtre » et bien qu’étant naturellement douée pour la comédie, jouer un rôle ne s’est clairement pas révélé être sa vocation.
Au silence effrayé de ses jeunes années a succédé une volonté farouche de s’affranchir des règles et des codes de la bienséance. La provocation pour complice et l’impertinence pour amante, elle s’est engagée très tôt dans un combat farouche pour son indépendance. De là à dire qu’elle a réussi… Une chose est sûre elle a toujours eu cet espèce d’instinct qui l’a plus d’une fois sortie de situations délicates… Eve a toujours su quand parler et se taire, approcher ou fuir. Une bénédiction pour une étudiante en journalisme n’est-ce pas ? Toujours là au bon moment, jamais –ou presque- au mauvais, Eve se débrouille particulièrement bien pour dénicher les informations qu’elle recherche. Instinct, curiosité et audace. Si ce cocktail lui a offert son master II en journalisme, il lui aura aussi joué un bien vilain tour.


Un jour de pluie, Eve traînait dans les rues bourdonnantes de Londres, réfléchissant aux récents évènements qui avaient eu lieu à New York. Elle n’y était pas vraiment attachée à cette ville au final… Certes elle y avait passé une partie de son enfance mais… elle n’avait aucune attache, rien de réellement sentimental. La seule chose qui l’importait c’était son frère. Elle le suivrait jusqu’au bout du monde si il le lui demandait. Londres, New York ou ailleurs, elle s’en foutait royalement.
Son père avait pris la décision de faire de Londres leur résidence principale en septembre 2012 et ils étaient tous partis sans un regard en arrière. Il faut dire que les différentes révélations faites sur les mutants, les Avengers et j’en passe n’ont pas vraiment eu un effet des plus… positifs. On ne pouvait pas faire plus anti-mutant/tout ce qui n’est pas « naturel » que ses parents. Eve était partagée sur la question. Ayant grandi en entendant les pires horreurs sur eux a eu une influence, certes, mais la contradiction naturelle que lui inspirait son père la poussait à revoir son avis sur la question. Après tout, les convictions du monde entier se sont écroulées ces dernières années. S’accrocher à des traditions et règles obsolètes n’allait pas faire avancer le schmilblick… Pourtant rejeter l’intégralité de son éducation n’était pas chose aisée. La Purge avait été un argument des plus saisissants pour elle. L’Histoire est destinée à être reproduite… Et le Monde en avait fait l’amère expérience. Les similitudes entre la Shoah et la Purge ne lui avait pas échappé et le comportement du gouvernement Américain l’avait profondément écœurée… Même 3 ans après, la plaie n’était toujours pas refermée.

S’arrêtant pour regarder tout autour d’elle elle constata avec cynisme que le monde continuait de tourner malgré tout… Son regard se posa sur un enfant debout devant un passage piéton. Seul, le gamin portait un cartable et un uniforme de la Highgate School, une école huppée qu’elle avait fréquentée dans sa jeunesse. Trempé jusqu’aux os, il regardait avec angoisse la montre à son poignet, essuyant de sa manche humide le cadran, priant probablement pour que l’heure affichée ne soit pas la bonne.
Esquissant un sourire en coin, Eve le couva du regard un moment, jusqu’à ce que le feu passe au vert. Elle le vit parcourir les bandes blanches d’un pas rapide, essayant tant bien que mal de se frayer un chemin à travers la foule compacte, qui l’avala sans sommation. Soufflant brièvement du nez, elle allait détourner les yeux lorsqu’un léger éclat attira son attention sur la route. La montre du gamin étant tombée sur le bitume pendant son combat acharné contre le rythme de la capitale. Elle se dirigea tranquillement vers le trésor perdu, prévoyant déjà sa BA de la journée, lorsqu’elle vit un petit visage paniqué réapparaître. Cherchant frénétiquement par terre autour de lui, il finit lui aussi par repérer l’objet et l’expression de soulagement sur son visage provoqua un rire chez la jeune fille.
Regardant scrupuleusement de chaque côté de la route, il hésita un moment puis s’engagea de nouveau sur le passage piéton pour aller récupérer la montre, n’ayant clairement plus le temps d’attendre que ça passe au vert. Il atteint sa destination rapidement, et ramassa l’objet avant de l’essuyer contre sa veste.

Un flash. Puis un cri. Pas celui de l’enfant, ni celui d’Eve, celui d’une inconnue dans la rue lorsque la voiture le percuta. Le conducteur n’avait pas vu l’enfant, trop occupé à vérifier s’il avait reçu un message sur son portable. L’inattention et la pluie eurent raison de ses réflexes, et il freina trop tard. Beaucoup trop tard. Couché sur le sol, le petit ne bougeait plus, et si les gens se précipitaient pour lui porter assistance, Eve savait qu’il était trop tard. Il ne s’inquiéterait plus jamais de l’heure. Une vie gâchée pour un texto, pour une montre. Un drame des plus banals, mais qui lui tordit l’estomac de tristesse. Sa vision se troubla et elle cilla un instant, manquant de s’effondrer par terre. Le cœur battant à mille à l’heure, elle releva les yeux et vit le petit garçon debout en train d’essuyer sa montre. Un rêve ? Une hallucination ?  Il était mort il y a une seconde, comme était-il possible que… ? Non, la scène était la même, au détail près, les passants, la pluie, le gamin, la montre…
instinctivement elle tourna la tête et vit la voiture arriver au loin. Le reste se déroula en une fraction de secondes. Elle traversa les quelques mètres qui la séparait de l’enfant en un éclair. Ils échangèrent un regard. Dans ses yeux à lui, l’incompréhension, dans ses yeux à elle, la peur. Elle posa ses deux mains sur ses épaules et le poussa de toutes ses forces. Le choc le propulsa en arrière et il lâcha sa montre sous la surprise, les yeux rivés sur l’inconnue aux cheveux blonds. Le soulagement. Ce fut la dernière expression qu’il lut sur son visage, avant de la voir être percutée par la voiture.
Quelqu’un vint s’assurer qu’il allait bien, et il hocha la tête dans un état second, cherchant encore à comprendre ce qui venait de se passer. Il n’avait que 8 ans, son esprit avait du mal à accepter ce qu’il venait de voir, et la barrière d’adultes attroupés un peu plus loin ne l’aidait pas à comprendre.
Il fallut attendre plusieurs minutes et l’arrivée des secours pour briser le cercle malsain des passants agglutinés autour d’elle. Traumatisme crânien. Coma. 3 mois de plus furent nécessaires à son réveil au St Thomas Hospital.
De la chance. Elle avait eu énormément de chance. Aucune séquelle n’était à déplorer, la rééducation s’était déroulée sans encombre et l’accident ne fut bientôt qu’un mauvais rêve, une histoire à raconter autour d’un verre, voilà tout.

Eve aurait tellement aimé que ce soit la suite de l’histoire... Mais voilà, rien ne se passe jamais comme prévu.


Elle ne regrettait pas son geste, bien sûr. Si elle n’était pas intervenue, le petit ne s’en serait pas tiré, elle en était certaine. Mais ça n’expliquait pas... L’hallucination qu’elle avait eue juste avant. Les cris, le corps, la peine… Tout lui semblait si réel qu’elle se demanda un instant si elle n’était pas devenue complètement folle. Plus le temps passait, plus les flashs étaient fréquents, et elle ne savait pas quoi en faire. Elle n’arrivait pas à en parler, elle n’arrivait pas à se maîtriser et la perte de contrôle la rendait parfaitement dingue.
Et si… non… Pas possible. Ca n’était purement et simplement pas possible. Ca ne pouvait pas être possible. Elle refusait d’envisager la possibilité que… non. Non. Non. Non et non. Pourtant tout au fond d’elle-même, elle savait. Elle ne pouvait pas rester là, un jour ou l’autre ça se saurait et… Non. Elle ne voulait pas y penser, pas maintenant.

Prétextant le choc de l’accident, elle prit le premier avion pour Los Angeles, dans une tentative désespérée de commencer une nouvelle vie, une vie… normale. Comme si le changement de ville allait effacer ce qui était en train d’arriver. Elle avait fini par trouver un job et un logement. Bien que miteux il avait l’avantage de ne pas être la demeure secondaire familiale. Et ça, c’était un sacré plus. Le seul, certes, mais un plus quand même.
Elle découvrait la ville en même temps que ses capacités : doucement et avec réticence.
Se faire des amis ? Une autre fois. Mis à part le bar à quelques blocks de chez elle –bar plus ou moins douteux soyons honnêtes- elle ne sortait que pour faire son boulot.
Elle était étrangère à elle-même, comment pouvait-elle se lier avec qui que ce soit ?

D’ailleurs personne ne savait pour sa... particularité, même William, et c’était très bien comme ça. Faire profil bas elle savait faire. Et elle allait continuer à le faire, un très, très long moment. Ses visions ? Elle les gérait comme elle pouvait. Parfois Eve les ignorait, parfois elle cherchait à savoir d’où elles venaient… quand elles allaient arriver… Elle n’avait pas le choix… Sa propre morale lui interdisait de fermer les yeux. Merde. Comment pouvait-elle laisser une école primaire cramer sans rien faire ? Un homme se faire braquer à deux rues de son appart ? D’une façon ou d’une autre, Eve essayait d’intervenir, discrètement, afin de changer les choses. Lorsque ça la dépassait… Elle utilisait la cabine téléphonique devant le bar pour passer des coups de fils anonyme à la police ou aux secours. Qui pouvait la suspecter ? Des dizaines de gens utilisaient cette cabine tous les jours et le bar était suffisamment loin de chez elle pour qu’on évite le rapprochement.

Tout irait bien. D’une façon ou d’une autre. Après tout, qu’est ce qui pouvait bien lui arriver de pire ?

 

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