* Raven Darkholme * Mutante et fière de l'être!

Autriche, début du XXème siècle. Dans une petite ferme à l’écart du village, des cris retentissent. Ce sont ceux de mes parents. Cette fois, je n’ai pas pu reprendre ma forme…normale à temps…et ils m’ont vu. J’avais beau avoir changé de peau, repasser sous la forme de la petite Raven Darkholme, cette gamine blonde, petite et maigre que j’étais, ça n’avait rien arrangé. Au contraire, ça n’a fait qu’empirer la chose. Ils ont cru que le monstre bleu était le diable en personne, qu’il avait tué leur unique enfant et qu’il s’amusait à prendre sa forme pour les tourmenter. Ils me chassèrent à force de pleurs, de cris et de menaces, mon père allant jusqu’à pointer son fusil de chasse sur moi. Je n’ai pas le temps de réfléchir. J’attrape ma veste au passage et file à travers les champs, dans la nuit noire et froide. Ainsi commence ma vie de mutante ; en étant rejetée de ses propres parents.

Je vole pour survivre. J’erre de village en village. Je me fais passer pour des personnes que je croise au fil de ma route et j’arrive à survivre comme ça. Mais il me faut tout le temps changer de lieu car trop attirer l’attention sur moi serait dangereux. Je dors dehors, sans craindre pour autant les voleurs, violeurs ou les autres sans abris. Lorsqu’un d’entre eux s’approche trop, je leur montre mon vrai visage et je ris de les voir fuir devant mon corps bleu, mes cheveux rouges et mes yeux jaunes, que j’ai découvert ainsi en regardant mon reflet dans l’eau d’une rivière.

Un jour, alors que je n’avais rien avaler depuis l’avant-veille, j’errais dans les rues d’un village dont j’ai oublié le nom quand je croise une femme élégante. Je mémorise son apparence et je la suis discrètement. Après avoir repéré sa maison - son château plutôt ! - j’attends qu’elle en ressorte pour agir. Je dois attendre jusqu’au lendemain matin, où elle sort avec son mari. Elle fait un signe de la main à quelqu’un rester à l’intérieur… J’hésite du coup à y aller mais j’ai trop faim et je ne veux pas me mettre à la recherche de nourriture…alors que j’avais ce qu’il fallait à portée de main. Ils s’en vont ; j’attends un moment, une heure peut-être plus puis je prends l’apparence de la femme et je me dirige vers le château. Par chance, je trouve une des grande porte de la terrasse entr'ouverte. J’entre et me mets à la recherche de la cuisine et de leur garde-manger. Je trouve leur frigo et je me mets à fouiller dedans et à boire à même une bouteille de là. J'en savoure le goût. Après avoir mangé, je commence à fouiller les placards à la recherche de nourriture que je pourrais emmener quand j’entends un bruit dans mon dos. Je me retourne et me retrouve face à un jeune garçon. Il ne parle pas mais pourtant j’entends sa voix dans ma tête. Il sait que je ne suis pas sa mère mais il n’a pas l’air d’avoir peur de moi… Je ne dois pas avoir peur, qu’il me dit. Il me met en confiance, il a l’air gentil. J’abandonne la forme de sa mère et me montre sous mon vrai visage. Le Monstre Bleu. Mais il n’a pas l’air effrayé…mais plutôt fasciné. Enfin, je reprends l’apparence de Raven Darkholme et on discute tout le reste de la journée. Il me pose tout un tas de question et quand vient le soir, il me présente à ses parents et leur demande si je peux rester, comme je lui ai dit que je n’ai nulle part où aller. Ses parents sont gentils ; ils me prennent en pitié et depuis ce jour, Charles, l’unique enfant des Xavier, devient mon meilleur ami…mon frère adoptif.

Charles et moi avons grandi ensemble. Nous fréquentions la même école, collège, lycée et université mais le soir, avant de dormir, nous nous exercions toujours avec nos pouvoirs. Charles m’apprit à les contrôler même si j’avais parfois l’impression d’être muselée. Je ne me posais pas plus de question ; Charles avait mon entière confiance. De mon côté, je suivais des cours d’auto-défense. Nous avions une vie tranquille jusqu’au jour où, en 1962, la CIA débarqua.

Ils savaient pour nous, ce que nous étions, et voulaient former la Division X, une unité spéciale sur les mutants comme on nous a nommé. Charles et moi acceptèrent et c’est à cet instant que je rencontrais le troisième membre de base de cette équipe ; Erik Lensherr. Ce n’est pas tant son charme physique qui opéra sur moi mais sa façon de parler, de s’adresser à moi. Il employait des mots qui me parlaient et, contrairement à Charles, insistait pour que je laisse libre court à mon pouvoir, me disant que j’étais un « être exceptionnel ». Je n’osais pas, au début, ayant trop peur de ce que cela pourrait déclencher, mais je me pris au jeu et me libéra progressivement des limites imposées par Charles, tandis qu’il était trop occupé à recruter d’autres mutants pour la Division X. Erik cherchait aussi, mais c’était surtout un prétexte pour retrouver un certain Sebastian Shaw. Je me rendis compte à quel point cet homme était dangereux lorsqu’il retrouva Erik. Ce dernier s’opposa violemment à Charles, qui ressortit du conflit blessé au point de perdre l’usage de ses jambes. Erik se tourna alors vers moi…Il me fallait choisir. Charles ou Erik ? Mon frère adoptif ou cet homme si charismatique et déterminé qui a su révéler ce qui se cachait véritablement en moi ? C’est vers lui que je choisis finalement de me tourner. Erik créa la Confrérie des Mutants et Charles son institut spécial pour les mutants. Je ne vois plus beaucoup Charles aujourd’hui mais je reste quelque part toujours très attachée à lui… Dommage qu’il n’ait pas les mêmes convictions que nous…

Le sérum anti Gène X…une blague à côté de la Purge. Même si Magneto et moi avions perdu nos pouvoirs suite à l’attaque du centre de recherche des Laboratoires Worthington basés à la prison d’Alcatraz, nous les avions progressivement retrouvé en octobre 2012. J’assistais, à couvert, à une conférence donnée par Charles lorsque Magneto fit son apparition, déclenchant une véritable crise de panique dans la foule. Je savais qu’il reviendrait… Un sérum ne peut venir à bout d’un mutant d’une telle puissance, surtout qu’au final, ce remède s’est avéré inefficace…  Et c’est là que le Sénat nous sort une nouvelle loi, sous le nom de Projet Sentinelle, pour la régulation des mutants. Durant les 6 mois qui suivirent, la Confrérie gagna en popularité parmi les mutants…l’école de Charles également. Les tensions entre les pro et les anti-mutants sont toujours plus grandes et on compte de nombreux blessés, tant chez les humains que chez les mutants.

La Loi Anti-Héros, votée fin 2013, n’a rien arrangé…Au contraire, c’est plutôt l’école de Charles qui gagna en popularité. Nous vivions une époque très difficile mais aux côtés d’Erik, la situation ne semblait jamais si catastrophique, même au plus fort du conflit, lorsque le SHIELD dût lui aussi intervenir pour ne pas qu’une Troisième Guerre Mondiale ne voit le jour. Cette situation dura encore presque une année, jusqu’à ce que le gouvernement américain avoue sa grave erreur et démissionne, ce qui met fin à la Purge. Mais c’était compté sans la création des Nouveaux Vengeurs, une nouvelle unité créée par le jeune président John Liesmith, afin de retrouver la Pierre D’Infinité cachée sur Terre. Leur nom de code, les Dark Avengers et l’appartenance d’Erik à cette nouvelle unité laisse la Confrérie sans chef. Comme preuve de sa confiance envers moi, Erik me nomme temporairement à sa tête, et c’est ce que je suis toujours aujourd’hui.

Impressionnante explosion que celle de New-York. La Confrérie y avait ses quartiers. Heureusement, nous étions presque tous sur le terrain à ce moment-là, même si j’aurais aimé que ceux ayant remis en cause mon autorité et ma légitimité à la tête de la Confrérie sautent avec le reste de la ville… Bref passons. La ville a explosé, c’est un fait. Ça ne va pas changer grand-chose à ma vie, moi qui n’ait qu’une seule fois dans ma vie eu une véritable attache, lorsque je vivais avec Charles. Alors, avec les survivants et autres membres de la Confrérie, nous suivons les cortèges de réfugiés en partance pour Los Angeles, plutôt que pour ce nouveau quartier de NY Town.

J’avais la sensation que l’heure était au changement et que Los Angeles serait un terrain propice. Nouveau mot d’ordre par contre : discrétion. Nous établissons notre nouveau quartier général dans l’une des nombreuses zones industrielles que compte la ville et nous nous fondons dans la foule, essayant de repérer de potentielles nouvelles recrues. Nous avons même eu un rendez-vous avec Hydra et son leader, Baron Zemo, mais elle ne se passe pas comme prévu et ne change rien à notre situation neutre et indifférente l’un envers l’autre. Peu m’importe… Tout ce que je veux, maintenant, c’est que Magneto revienne, même si je continuerais dans sa lignée ce qu’il a si brillamment commencé, il y a des années maintenant.