Alors que Victoire lui présentait son téléphone – hors service car déchargé, mais bon, la batterie était toujours là –, James n'avait pas vraiment l'air de comprendre où elle voulait en venir. Ce qui fit comprendre à la rousse qu'elle venait encore une fois de se ridiculiser, mais tant pis. Elle n'en ressentait pas vraiment de honte, et puis ça n'avait jamais tué personne. Quand il comprit enfin, les yeux de Victoire s'arrêtèrent sur sa bouche, et vu le sourire qu'il peinait à retenir, c'était reparti pour un tour... A croire qu'ils n'allaient jamais s'arrêter de rire.
- James : Je suis désolé, mais cela ne marchera pas. Aucune chance, jamais. fit-il d'un air sérieux.
Sérieux qui ne dura pas puisqu'il éclatait de rire alors qu'elle haussait les épaules en rangeant le téléphone. Bon, elle était fixée ; les batteries n'étaient pas les même d'un engin à un autre. D'un autre côté, elle aurait dû s'en douter ; elle n'avait jamais vu de fente sur sa moto où elle puisse brancher le chargeur du téléphone et... Oulalah, ça devenait vraiment n'importe quoi, et ça ne servait à rien de se chercher des excuses foireuses. Elle ne ferait pas la même erreur deux fois, en tout cas !
La rougeur de son visage disparu progressivement alors qu'il s'était arrêté de rire. En y réfléchissant bien, c'était pas tous les jours qu'elle riait autant. Et surtout pas avec quelqu'un qu'elle venait de rencontrer, qui portait un pistolet à sa ceinture et qui était doté d'un bras en métal... En sachant tout cela, et malgré sa belle gueule, il aurait put faire penser à un mercenaire... De toute façon, ce n'est pas ça qui allait effrayer Victoire. Elle l'aimait bien, ce James. Et puis, la seule chose qui la préoccupait réellement pour le moment, c'était sa pauvre Harley... Le jeune homme désigna la sienne d'un geste de la main ;
- James : Tu veux que je dépose quelque part ? Chez toi, quelque part où tu pourras appeler et attendre un garagiste ?
La rouquine avait quelques réticences à laisser sa moto seule sur le bord de la route. Mais elle devait bien avouer que ce ne serait pas très malin, puisqu'elle n'avait alors aucun moyen d'appeler qui que se soit ou quoi que se soit. Victoire lui adressa un grand sourire plein de gratitude, et allait lui répondre, mais il la devança ;
- James : ...Qu'on aille boire un verre ?
Victoire fixa James. Non qu'elle soit personnellement réticente à cette idée, mais disons... La dernière fois qu'on lui avait proposé un verre, ça ne c'était pas tout à fait passé comme prévu. Enfin, le contexte n'était pas le même... Et entre son cousin et le dieu des mensonges, sa liberté en prenait un coup. Alors oui, « je vais vous libérer de la liberté », mes fesses ! Elle faisait ce qu'elle voulait, non ? Et juste pour ça, elle serait capable de dire oui à presque n'importe quoi... Même si ce n'était pas, présentement, ses motivations premières.
- Victoire : Oh, hum... elle hésita encore quelques secondes, en proie à un choix cornélien. Puis finalement, elle haussa légèrement les épaules avec un petit sourire. Avec plaisir.
La jeune femme récupéra son casque et ses clés, avant de se rapprocher de son nouveau héros.
- Victoire : Alors, euh... J'ai l'autorisation de la toucher, maintenant ? lui demanda-t-elle d'une voix taquine en désignant la Harley du menton.
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