Welcome home ! | Pv Lucy

Johnny avait, pour une fois, été raisonnable. Il s'était couché tôt, levé tôt, avait bien dormi et n'était pas sorti. A son réveil, il s'était dépêché d'avaler un rapide petit déjeuner, pour aller prendre une douche et enfiler un impeccable costume. En passant par le salon, la Torche croisa sa sœur, qu'il bisa sur le front en la rassurant sur sa destination et le programme de sa journée. Après quoi il descendit au garage, grimpa dans sa TORCH et fila en direction d'un bar à cocktail prisé. Il y trouva une jeune femme au long cheveux bruns, parfaitement lissé, vêtu d'une robe assez courte et pourvu d'un décolleté plongeant et maquillé avec franchise. A croire que quand on avait un rencard avec le fantastique, il fallait absolument être aguicheuse. Oh, non que cela le dérange réellement. Il aimait les filles, oh ça oui. On ne pouvait pas dire le contraire. Mais il y avait des moments où il aimerait bien tomber sur une fille qui voulait passer un bon moment avec lui, autour d'une table, avec deux verres, voir plus. Pas tout le temps une fille qui ne pensait qu'à rouler sur un matelas... Enfin, d'ici quelques verre, Johnny aurait oublié ce manque flagrant d'affection – de vrai affection.

Une heure passa. Il était toujours assis sur son tabouret, avec la charmante jeune femme, qui avait avalé des verres à une vitesse affolante. Son esprit à lui n'était pas encore embrumé, mais il devenait difficile de résister aux avances de la demoiselle. Leur visage n'étaient plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, leurs lèvres prêtes à se rejoindre... Lorsque le portable de Johnny sonna, posé sur le bar. Un rapide coup d'œil, et il prenait connaissance de l'identité de l'envoyeur.

- Johnny : Oh, pardon, attends. fit-il à sa partenaire, alors qu'il attrapait son téléphone pour répondre à Lucy, avec qui il correspondit quelques minutes. Je suis désolée, poupée. J'ai une urgence.

Oh, ce n'était pas tout à fait vrai. Lucy lui avait demandé s'il était possible qu'il l'héberge au Baxter Building pour quelques temps, et il lui avait dit passé la prendre d'ici une trentaine de minute. Il aurait pu lui donner plus de temps, passer la prendre dans la soirée. Mais non, finalement, il préférait allait chercher la jolie blonde plutôt que d'aller batifoler avec la jeune femme qui grognait contre lui alors qu'il se levait, payait le barman et sortait. Il monta dans sa voiture et arrangea ses cheveux. Il passa chez le fleuriste, à qui il acheta deux roses rouges ; une petite qu'il accrocha à sa veste et une autre, qu'il posa sur le siège passager. Il se rendit chez Lucy, arrivant à l'heure prévue, toqua à la porte et attendit qu'elle lui ouvre.

- Johnny : Salut miss ! Il déposa un baiser sur son front avec un petit clin d'œil, et lui tendit la rose rouge. Tu es prêtes ?

Il avait compris que ce n'était pas son côté "sex symbole prisé par la gente féminine" que Lucy appréciait. Alors, même si il la cherchait de temps à autre (il était Johnny Storm après tout, et Johnny qui ne drague pas un peu, ce n'est pas Johnny !), il préférait tout de même jouer le naturel avec elle.

Cette inquiétude sincère et fugace, qu’avait manifestée son « bloc de glace » préféré, émue considérablement la blonde. Il y avait une belle progression dans leur relation. Grâce à son écoute (un peu forcée), ses perles, d’un bleu captivant, s’étaient asséchées jusqu’à la dernière larme. D’une certaine façon, la présence de James lui avait redonné de l’aplomb. Son moral regonflé à bloc, la mutante retourna à son appartement, fin prête à tourner la page de sa désolation. Pour Lucy, la disparition de son précieux frangin se comparait à un véritable deuil. Toutefois, son obstination de le retrouver n’en devenait que plus forte ! Pour l’instant, elle se concentrerait sur sa santé, quittant l’endroit qui lui minait si aisément le moral. Justement, le preux chevalier – qui avait si gentiment accepté de l’arracher à son donjon –  arrivait dans un peu moins de dix minutes. Elle s’activa au SMS de Johnny (et oui, le Johnny Storm), séchant rapidement sa chevelure dorée et empaquetant la moitié de ses vêtements, ainsi que ses effets personnels. Il y eu un petit tambourinement à l’autre bout de la pièce et la demoiselle se dépêcha de terminer ses préparatifs.

En ouvrant la porte, une paire de lèvres se colla sur son front et un éclat rouge vif modifia la trajectoire de son regard. Une rose ?  

« Salut miss ! Tu es prête ? »

« Salut ! » Répondit-elle essoufflée, les joues férocement empourprées. Dire qu’elle dissimulait si bien ses émotions en temps normal ! Ça l’agaçait de savoir qu’il était capable de discerner son embarras.

L’intensité de ce rouge s’expliquait à son teint de pêche, qui avait récemment perdu de sa sublime fraîcheur, la couleur étant davantage d’un blanc laiteux. Comparé à la Lucy du début, il y avait clairement une différence. Depuis leur rencontre, il s’était sûrement passé quelque chose ! De petits cernes s’étaient camouflés à son insu sous ses yeux ravissants, indice d’un sommeil agité, ou même, inexistant. Puis, une perte de poids superficielle (merci à l’entraînement), mais tout de même visible.  

« Je t’ai dérangé pendant un rendez-vous galant ? » Son sourire moqueur arborait une légère contusion à la lèvre inférieure. Ça n’avait pas tout à fait désenflé.

Disons que la journée avait été riche en coups, entre le combat déloyal qu’elle avait provoqué et « l’entraînement » avec Bucky ! Sceptique, elle se demandait pourquoi il était si élégant. Inutile de jouer les cartes de mode pour venir la chercher (même si il était très séduisant et plaisant à regarder !). C’est pour cela que son hypothèse du rendez-vous lui semblait plausible. Et aussi, parce qu’il y avait une subtile odeur d’alcool autour de lui. Bref, la blonde accepta la rose d’une joie sincère. « Merci, elle est magnifique. » Un geste adorable, même s’il cachait probablement d’autres intentions. Mais, Johnny Storm ne serait pas LE VRAI « Johnny Storm », s’il n’essayait pas de la séduire au moins une fois !

« Je suis désolée de m’imposer comme ça ! » Dit-elle en prenant sa valise et en verrouillant la porte d’un appartement vide et lugubre. « Je vais me faire toute petite, c’est promis. C’est juste le temps de me remettre ! » Que de phrases nébuleuses, expliquant à peine sa situation. Pour le moment, il n’avait nul besoin d’en savoir plus. Ça lui faisait du bien de s’éloigner un peu du sujet, profitant de l’énergie débordante de Johnny, qui rechargeait ses batteries (presque au sens propre).