[EVENT] Ase you wish ! (groupe 1)

Cette tempête de neige était étrange. La Californie n’était guère connue pour ses tempêtes enneigées. Il y avait quelque chose d’anormal. Dérèglement climatique ? Pouvoir cosmique ? Magie humaine? Magie asgardienne ? Magie noire ? Tellement de pistes possibles et inimaginables. Fatalis pouvait créer une machine permettant de tester tous ses paramètres, mais il aurait eu besoin de temps et il ignorait combien il lui en restait. Il avait dû donc faire vite. En un record de trois jours, Fatalis avait construit un prototype pour analyser ce climat et l’avait envoyé non loin de Los Angeles au milieu d’une forêt de séquoias. L’endroit parfait : caché, mais situé au milieu des tempêtes.

C’était ainsi que Fatalis se retrouvait devant une sorte de cylindre métallique, dotés d’une multitude de capteurs. La neige avait recouvert partiellement l’appareil, mais celui-ci était intact. S’approchant, Fatalis tapa sur le clavier de l’appareil. L’écran s’alluma et des données apparurent. Ce prototype avait totalement dépassé toutes ses attentes. Les données étaient déjà prêtes.

Alors que le visage du monarque s’approchait de l’écran, des flocons de neige commencèrent à tomber. Et, dans ce tableau plus qu’insolite, le latvérien ne prononça qu’un mot à mi-voix :  
« Fascinant ».

Les palmiers balayés par le vent glacial, la tête posée sur la vitre du bus, musique dans les oreilles, j’observe la buée s’étaler doucement sur le paysage qui défile à toute vitesse. J’ai pu quitter l’Institut quelques temps pour pouvoir retrouver ma tante qui avait déménagée à l’extérieur de la cité des anges. Cela fait des mois que je ne l’avais pas vu. Une fois arrivé en ville, nous nous retrouvons. J’arrache un de mes écouteurs et le laisse pendre au bout de son fil. Nos regard se verrouillent, et je réalise à quel point elle avait pu me manquer. Nous nous connaissons trop bien pour qu’elle ne déchiffre pas mon expression et en devine la cause.
- Alex… commence-t-elle.

La présence de l’esprit de Noël. Le bonheur et de le soulagement de se retrouver. Le marché est noir de monde. La musique tourbillonne dans les nombreuses allées. Jouets artisanaux, gadgets, nourriture, boissons chaudes. L’atmosphère ambiant me plonge dans d’anciens souvenirs d’enfance. Wilma et moi discutons. Elle, de son travail. Moi, de l’école.
- Ton cadeau ! J’ai oublié ! S’exclame-t-elle.
- Ça ne fait rien, je ne l’ai pas non plus, dis-je en riant, je te propose de nous retrouver ici dans 20 minutes. Tu pars à la recherche de mon cadeau et moi, du tien.
Ma tante accepte ma proposition. Nous partons tous les deux en mission : « cadeaux de dernière minute » dans deux directions opposés. Ma présence dans une telle foule me met mal à l’aise. Je m’efforce d’afficher un calme à toute épreuve pour faire oublier ma ruée frénétique à travers la foule. Les commerçants me sourient avec une telle sincérité que je ne peux pas m’empêcher de leur sourire à mon tour. Est-ce qu’ils feraient de même s’ils savaient ma véritable nature ? Oh, et puis quelle importance. C’est bientôt Noël. L’air est frais, tout à fait agréable, et non chaud et humide comme il fait d’habitude. Je commence à m’interroger sur les raisons de ce climat peu commun en Californie. Une fois mon cadeau acheté, je m’achète un chocolat chaud. Je passe les doigts autour de ma boisson chaude et je m’assois sur un banc, au lieu de rendez-vous, pile à l’heure. Je baisse les yeux vers mes chaussures. Une flocon de neige se dépose sur leur cuir fatigué.
- Mais qu’est-ce que…

La source était donc de nature surnaturelle. Pour être exact, elle était d’origine magique, mais d’une magie inconnue pour le monarque. Une information des plus intéressantes, enfin pas totalement inconnues. Les données indiquaient des similitudes avec la magie asgardienne. Un lien était possible entre les deux. Beaucoup d’hypothèses étaient possibles. Quelqu’un se servait peut-être d’une version altérée de la magie asgardienne. Peut-être un dieu qui essayait de mélanger différentes magies ? Ou un peuple proche des Asgardiens ? Les géants des glaces ? Le latvérien ne les connaissait pas suffisamment, mais il savait que les deux peuples n’étaient guère en bons termes. Ils avaient une bonne raison d’attaquer la Terre…

Des hypothèses qui firent perdre des secondes précieuses au monarque. Les flocons se multipliaient, le vent se levait. Une nouvelle tempête se levait. Fatalis agit vite. Il n’était guère certain que la machine puisse résister à un nouveau blizzard. Le scientifique prit donc la peine de télécharger l’ensemble des données, de quoi les étudier pour plus tard et, qui sait, réutiliser cette magie…

Malheureusement, une fois le téléchargement terminé, la tempête commençait déjà à devenir ingérable. Le sorcier essaya de lancer un sort pour se prémunir de cette tempête, mais cela eut un effet misérable. Le sort n’avait pas été assez bien préparé et la tempête était trop forte. Maintenir ce sort n’était qu’une perte de temps et d’énergie. Il ne compta donc que sur son armure et se mit en route.

Il n’essaya pas de voler. C’était même une assez mauvaise idée de voler avec un tel temps. Il devait donc marcher à pieds. Heureusement, l’armure de Fatalis était conçue pour résister aux environnements les plus extrêmes. Mais elle avait beau résisté à de telles conditions, il n’était guère préférable pour lui de rester en pleine tempête. Il lui semblait qu’il existait une petite ville non loin d’ici. Fatalis savait qu’il trouverait de quoi s’abriter.

Mais le temps passa. La marche était entravée par la tempête, mais Fatalis devait déjà être arrivé. Il le savait. Il savait aussi que ce n’était pas une magie qui modifiait sa trajectoire. Ni une force étrangère. Non. La vérité était bien plus pathétique pour le souverain : il s’était perdu.

Fatalis, les yeux dans le vide, réfléchissait. Il ne connaissait guère l’emplacement du village et ne savait pas non plus à quoi il ressemblait. Il ne pouvait donc s’y téléporter. Rentrer ? Impossible. Pas sans données supplémentaires. Finalement, cette forêt aurait surement autant d’intérêt que le village. Le monarque comptait donc rester dans cette tempête. Peut-être que quelque chose allait se produire. Parfois, le destin avait une sombre manie de se moquer de Fatalis. Ses vœux allaient être exhaussés, mais certainement pas comme il l’aurait souhaité.

Tout commença avec un grondement. Au début, le sorcier n’y fit guère attention. Du bruit dans un blizzard n’était guère une nouveauté. Mais le grondement se transforma bien vite en tremblement. D’un geste purement mécanique, il tourna la tête vers l’origine de cette soudaine activité et il ne fut guère déçu. Une véritable horde de rennes fantomatiques fonçait droit vers lui. Au vu des morceaux d’écorces et de la neige qu’ils soulevaient, ils n’allaient surement pas juste passer à travers le sorcier. Le monarque n’aurait surement pas le temps d’en capturer un pour l’analyser. Il devait donc s’accrocher à l’un d’entre eux. Il savait qu’il était capable d’un tel exploit, mais tous les détails ne lui avaient pas été révélés. Alors qu’il voulut attraper un renne, un de ses congénères apparut entre eux. La seule chose qui passa dans l’esprit du monarque fut un mot : téléportation.

Cette méconnaissance de l’ennemi eut un effet assez immédiat. Il se prit un coup de corne. L’homme au masque de fer se fit bousculer sur le côté. Un autre de ses rennes spectraux prit la relève et lui bourra le torse. Le choc soudain le fit tomber à terre. Un renne en profita pour le piétiner. Se relevant péniblement, une autre bête accrocha ses branches dans sa cape le trainant avec lui. L’armure lui avait assuré une certaine résistance à ses dégats physiques. La seule chose qui était en ce moment blessé, était son égo.