[Mission] Attilan-catraz

La situation avait pu, heureusement, se régler assez rapidement. Une petite entrée avant le plat principal. Les trois compères continuèrent leur chemin. Hank, dans une mesure de sécurité, resta en arrière, sentant et écoutant la moindre présence susceptible de les suivre. Comme le faisait remarquer Jake, la situation était beaucoup trop calme. Certes, ils avaient subi une attaque surprise, mais celle-ci semblait trop… faible. Leurs ennemis les sous-estimaient ? Pourquoi ne pas envoyer au moins un de leur véritable combattant ? Ils devaient savoir qu’ils étaient des X-men. Il savait déjà qu’ils allaient venir. Alors pourquoi ne pas les attaquer avec plus de puissance ?

Ces questions étaient d’autant d’indices qui permettait à Hank de sentir que les choses n’étaient pas aussi simples qu’aux premiers abords. Dans d’autres circonstances et avec plus de temps, peut-être que Hank aurait pu mieux se préparer et réfléchir sur la véritable teneur de la situation. Mais en cet instant, le Fauve dut laisser ses pensées en arrière pour se concentrer sur la mission.

Alors que nul être ne semblait venir de l’arrière, Jake prévint le groupe de se mettre à couvert. Les ennuis semblaient arriver. Encore à l’écart, Hank se réfugia dans une cachette plus éloignée que ses deux alliés. Affutant ses sens, le génie essaya d’en déterminer le nombre. Mais, dans toutes ses odeurs, Hank en reconnut une : celle d’Ororo. Cependant, pas de trace de Jean.

Sans perdre un instant, Hank prévint le reste de l’équipe via l’oreillette.

« Ecoutez, je crois que Ororo est dans le groupe qui arrive. Mais je ne sens pas la trace de Jean. Préparez-vous à les intercepter. Je reste à couvert au cas où ils préparent un sale coup. »

A peine avait-il fini ces mots, que les silhouettes arrivaient dans le champ de vision de Hank. Pourvu que tout se passe pour le mieux.

Le flair de Hank ne l’avait pas trompé. Ororo était bien là. Cependant, cette joie allait très vite être éphémère. En effet, contre toute attente, la mutante n’était absolument prisonnière, en tout cas en apparence. A peine arrivée à leur hauteur, Ororo se déchaina épaulée de ses coéquipiers. Une situation qui perturba le Fauve. Ce fut ainsi qu’il ne put observer le regard vide de son ami ou la puce dans son coup. Elle était contrôlée.

Hélas, Hank ne s’en rendait pas compte. Malgré l’attaque, Hank ne réagit pas tout de suite, contrairement au tir extrêmement précis et dévastateur de Scott. A cet instant, Hank réfléchissait au pourquoi de la situation et non pas à comment se cacher. Se détachant de sa cachette, le Fauve fut totalement exposé. Bien sûr un garde en profita pour viser Hank et tira. Le tir rentra dans la chair de Hank, pénétrant son épaule. Ses poils roussirent sous le projectile et un cratère apparut au niveau de son articulation.

Retenant un râle de douleur, Hank se remit à couvert. Il essayait tant bien que mal d’analyser la situation, mais il ne possédait ni attaque à distance et il n’avait guère la possibilité d’observer la situation sans risquer de se prendre un nouveau tir. Quelle mission… Enfin, malgré cette nouvelle attaque, Hank ne perdit pas espoir. Ils avaient connu des situations bien plus terribles et critique que cela. Hank réfléchissait donc à un moyen de s’échapper de sa cachette pour aider Jake et Scott, qui eux, se trouvaient bien plus explosé que Hank. Mais se jeter ainsi dans la gueule du loup aurait été totalement stupide et suicidaire. Il devait attendre le moment propice. Une distraction, un rechargement, une pause… N’importe quoi ! Mais il ne pouvait décemment pas rester à couvert alors que ses deux amis risquaient gros à cause de sa mission.

Spoiler:

Le rire de Maximus arracha un sursaut à la prisonnière, et bientôt sa réponse horrifia cette dernière. L'angoisse de Jean alla crescendo lorsqu'elle entendit au loin le tonnerre, ainsi que des coups de feu et des bruits d'explosion. Portant une main à la base de son cou, effleurant du bout des doigts la puce qui s'y trouvait, la rousse regretta d'être dans l'incapacité de venir en aide à ses amis, de briser le contrôle mental dont était victime Ororo, pour qu'ensemble, ils puissent mettre un terme à ce qui se tramait ici.

« Pourquoi ?, demanda-t-elle soudain. Pourquoi avoir orchestré un tel acte de guerre ? Pourquoi vous en être pris à des civils ? »

Les sourcils froncés, Jean tentait de repenser à tout ce qu'elle savait au sujet de cette affaire. Un homme se faisant exploser au milieu d'une foule d'innocents, après avoir proclamé son allégeance à la cité d'Attilan. Du terrigène en provenance de cette même nation. Un roi qui semblait ignorer tout des agissements de son frère ... agissements qui de toute évidence finiraient tôt ou tard par porter préjudice à son peuple ... à son trône.

Le silence de Maximus ... une réponse des plus éloquentes. Relevant son regard sur son geôlier, Jean le fixa droit dans les yeux. Elle n'avait pas eu besoin de sa télépathie pour comprendre les rouages de son esprit.

« Tout ceci n'a rien à voir avec une histoire de politique internationale ou une quelconque revendication ethnique ... c'est bien ça ? C'est pour ça que votre frère ignore tout de notre présence ici ! De votre petit arrangement pour envoyer cette bombe dans ce meeting ! Oui ... c'est ça que vous appelez votre 'projet' ... pas la suprématie des inhumains ... non ... vous voulez simplement prendre sa place ! »

Jean venait de mettre le doigt sur quelque chose ... quelque chose d'énorme. Elle en était convaincue. A cette idée, autant qu'à celle d'être à la merci de ce monstre, elle sentit son cœur accélérer, tambourinant frénétiquement sous l'effet de la peur dans sa poitrine. Elle était sans doute la seule à avoir compris le secret de Maximus ... une menace pour lui ... à moins qu'il ...

La mutante se refusa de penser à ce qu'il lui ferait pour s'assurer que son secret en reste un. Ce n'était pas le moment. Tout n'était pas encore perdu. Ses partenaires réussiraient à la sauver. Il le fallait. il y avait trop en jeu pour qu'ils échouent.

En voyant Maximus se saisir du fusil de l'un de ses gardes du corps, et ensuite abaisser le champ de confinement pour s'avancer dans la cellule, Jean comprit qu'elle avait mis le doigt sur quelque chose ... mais également, qu'elle aurait mieux fait de tenir sa langue. De toute évidence, le jeune prince n'avait pas l'intention de prendre le moindre risque. Son secret devait le rester. Et son pouvoir de persuasion ne semblant pas efficace sur la télépathe, il estimait qu'elle ne lui servait plus à rien, contrairement à Ororo.

Nerveuse, Jean recula jusque dans le fond de la pièce, se collant dos au mur, comme si la ridicule distance qu'elle avait pu instaurer, pourrait la protéger d'une quelconque manière des intentions de l'inhumain. Un instant, elle faillit avoir le réflexe de lever une main devant elle pour déployer un bouclier de protection ... mais elle se ravisa bien vite. Ce gadget que ses ravisseurs lui avaient implanté l'empêcherait d'avoir recours à sa télékinésie, tout comme il faisait obstacle à sa télépathie. Le sourire que Maximus affichait ... c'était l'emblème même de sa folie et de son sadisme naturel. La gorge nouée face au danger, Jean ne parvint même pas à déglutir.

Que lui restait-il comme options ? Se battre en allant l'affronter au corps à corps. C'était un domaine dans lequel elle n'excellait pas particulièrement. Et c'était sans compter sur le fait que la physiologie inhumaine de son adversaire lui donnait un avantage supplémentaire sur elle. Un bref instant, Jean regretta que Logan n'ait jamais sérieusement voulu lui apprendre quelques prises de self défense. Soit disant qu'avec un pouvoir comme le sien, elle n'en avait pas besoin. A la bonne heure.

Arracher cette puce ? A n'en pas douter, c'était une très mauvaise idée ... Qui pouvait savoir quels genres de lésions un tel geste pouvait entraîner ? Ce genre de dispositif devait forcément être en lien avec le système nerveux de son porteur. Son retrait sans suivre un certain protocole n'était sans doute pas conseillé.

Ne restait qu'à espérer une intervention rapide de ses amis pour la sortir de là ... et gagner un peu de temps pour leur permettre d'arriver jusqu'ici.

« Attendez !, tenta-t-elle. Vous ne devriez pas faire ça. »

De toute évidence, cette mise en garde amusa Maximus, plus qu'elle ne le fit douter, ce dernier ayant même un léger rictus d'amusement.

« Il y a quelque chose de différent chez moi ... ou plutôt, quelque chose en moi ... quelque chose qui effraie même mes partenaires X-men. Je suis déjà morte ... pourtant, je suis revenue », annonce-t-elle à la fois avec sérieux et avec inquiétude.

Cette fois-ci, Maximus s'arrêta à l'entrée de la cellule, son sourire semblant légèrement décliner, silencieux, comme s'il attendait la suite.

« Croyez-moi ... vous ne voulez pas que cette chose sorte. Essayer de me tuer et le meilleur moyen d'y arriver. »