[Mission] Opération : Comète (Groupe 2)

"Opération : Comète"

Le temps n'est qu'une notion, mais il efface les blessures paraît-il. - Bastila

      Assise sur un banc du jardin de son bahut, elle ne prêtait guère attention à l’agitation ambiante, comme coupée de ce monde qui lui semblait éphémère, vide de sens. Son regard perçant fixait un point invisible que nulle silhouette pourrait distraire ne serait-ce qu’un peu. L’Asiatique était plongée dans ses plus sombres pensées, remémorant encore aujourd’hui son dernier combat. Elle ne comprenait pas comment elle avait pu échouer autant durant sa dernière mission qui fut pourtant un succès pour l’ordre. Elle y avait perdu son Katana, désarmée comme si elle ne fut rien qu’un parasite sur le sillage d’un autre. James et Sarah avaient été fiers d’elle, mais elle n’arrivait simplement pas à éprouver la joie qu’ils pouvaient tous deux ressentir. Bastila comprenait que le plus important était de servir HYDRA en premier et elle l’acceptait quoi qu’il arrive, quitte à renoncer à son honneur. Cependant, elle ne pouvait guère s’empêcher d’être marquée par la défaite individuelle. Et elle avait perdu son combat face à l’espionne russe qui l’avait humilié en plus de ça.
   Bast ressentait une fureur en elle, autant envers l’espionne qu’envers elle-même pour être encore si peu expérimenté au combat. La preuve étant qu’elle serait probablement morte sans sa faculté mutante. Devoir compter sur cette aberration naturelle avec laquelle elle ne possédait aucun contrôle, ne lui plaisait pas. L’Asiatique préférait s’illustrer par ses propres moyens, elle n’avait que faire de ses pouvoirs. Il n’y avait pour elle, aucun mérite à gagner en usant davantage aussi insensé. Mais encore une fois, pour HYDRA, elle était toujours prête à oublier ses principes, inculqués par Hiro. Oui. Elle l’était, c’était son devoir.

    Le vent commençait à souffler légèrement, faisant chanter les feuillages des arbres dans une symphonie rythmée. Une sensation étrange vint tirailler son esprit alors que son regard semblait toujours perdu dans le vide. Le son ambiant avait alors soudainement disparu, ce fut le silence soudain. Plus d’agitation en arrière-plan, plus le moindre son de vent frottant les feuillages, les étudiants semblaient s’être tu. C’était ironiquement, ce silence de mort qui avait eu la capacité d’attirer l’attention de la jeune mutante. Tout était si sombre, le ciel lui-même semblait recouvert d’un voile noir qui rendait le paysage gris, c’était comme si le jour était en conflit avec la nuit. Les feuilles emportées par le vent, ainsi que les oiseaux étaient figé dans les airs, immobiles. Immobiles comme l’était aussi les étudiants. Bast se redressa, la dernière fois, elle avait eu les yeux fermés, mais elle reconnaissait cette étrange sensation qui la prenait. En effet, elle l’avait ressenti lorsqu’elle devait échapper à la poigne de Bucky.
   Une main se posa sur son épaule, le faisant sursauter sur place. Se tournant immédiatement vers la personne qui l’avait aussi facilement surprise. Un homme qu’elle reconnaissait, celui qu’elle attendait depuis les dix dernières minutes. Elle se retourna de nouveau pour contempler le paysage qu’elle vit quelques instants plus tôt… Cependant, le ciel était de nouveau clair, les feuilles et les oiseaux dansaient de nouveau au rythme des vents, le bruit ambiant avant repris son cours. Avait-elle rêvé ? Elle ne se sentait pourtant guère fatiguée, elle ne saurait dire pourtant si c’était réelle ce qu’elle venait de voir. Les sensations qu’elle crut sentir durant ce laps de temps, avaient déjà disparu, évanoui dans l’oublie. « Nous devons y aller ! » Lui annonça l’homme qui commençait à se diriger vers le véhicule noir, suivi quelques instant après par l’Asiatique.

    Il ne fallut que quelques minutes pour atteindre la gare et monter dans le train, le train où se déroulerait sa prochaine mission. Elle avait des doutes sur ses propres facultés au combat, des doutes qu’elle devait enfouir en plus profond de son être. Oui. Il était hors de question qu’elle se mette des barrières psychologiques, elle n’avait pas le droit à l’échec. Sa mission était bien plus importante que ses états d’âme. Arrivée à son siège, elle s’installa, son sac posé à ses pieds. Ce dernier  qui n’était pas très grand, ne contenait que ses affaires de classe ainsi qu'un masque de clown… Elle avait évité de prendre une arme à cause de la sécurité présente pour l’avant-première du démarrage du train.

"Opération : Comète"

Le temps n'est qu'une notion, mais il efface les blessures paraît-il. - Bastila

      Il n’y avait pas de raison qu'on me soupçonne d’être ce que je suis, un agent de l'hydre. Non, inconcevable. J’étais l'une des meilleures couvertures qu'il soit dans cette situation. On avait eu le malheur de me prendre pour une lycéenne à cause de ma petite taille et mon visage de porcelaine. Ce n’était pas plus mal, en soit… Mais il y avait pour moi nul besoin de mentir, car j’étais ici en tant qu'étudiante de Harvard. Pour ma part, j’avais été choisie dans un but pédagogique en lien avec ma filière et si je ne faisais pas partie des meilleurs élèves, je n’aurais peut-être pas décroché une place pour cette sortie scolaire. C’était donc une mission que d’être parmi les meilleurs à Havard, Sarah n'aurait jamais accepté que je sois simplement dans la moyenne, moi, un agent d'HYDRA et surtout, sa fille adoptive. À mes côtés, il y avait mes camarades de classe, venue comme moi par leur propre moyen, ils avaient par contre de yeux que pour Tony Stark non loin. Pour ma part, savoir Iron Man dans le coin ne me rassurait pas, même sans son armure, il y avait des chances qui soit encore dangereux. Cependant, pour ne pas paraître insensible à sa présence, j’étais rentrée aussi dans ce rôle de fascination, ou plus vulgairement dit, de fan-girl grandement abrutie. Quand l’une de mes camarades demanda si l’un d’entre nous était capable d’aller lui demander un autographe, il y eut un silence durant lequel je soupirais.

« Non mais sérieusement, c’est trop la honte, on est sensé être les élites de notre promotion… On ne va pas aller le déranger comme ça pour un autographe, ça fait trop ringard… Emma, ton père est dans la politique en plus, essaye de garder une image appropriée en publique. » Dis-je avant que cette dernière soupire résignée, Bobbie semblait à moitié d’accord, ça se voyait sur son visage qu’il aimerait bien une petite signature de la célébrité non-loin. Je rajoutai alors : « On devrait commencer notre observation et prendre des notes. Apparemment, le train est complètement autonome, j’aimerais bien interroger le personnels de bord pour connaître leurs responsabilités, vous en pensez quoi ? » Ma proposition de se mettre au travail n’était pas très bien accueilli, il faut dire qu’avec Tony Stark à bord et dans le même wagon, la distraction était forte. Mais nous devions rester sérieux. Lorsque tout le monde sorti son carnet pour prendre des notes, ou leur appareil photo pour prendre quelques clichés de l’intérieur du train, je fis une proposition à nouveau. « Bon, du coup… Je propose qu’on se sépare et qu’on aille récolter diverses informations et quelques interviews des membres du personnel et des scientifiques à bord du train pour le journal de l’université. J’ai cru comprendre qu’ils étaient peut-être du voyage. » Dès qu’ils approuvèrent, chacun quittait leur place pour se diriger vers les wagons suivants. Bobbie, qui était resté avec moi, m’indiqua qu’il y avait un technicien qui venait d’entrer dans notre compartiment.

Je lui demandai si ça ne le dérangeait pas de me le laisser, plus que les scientifiques, j’avais davantage de questions à poser aux techniciens sur le rôle qu’ils tenaient ici. Il n’y voyait pas d’inconvénients, lui préférait interroger les civils et connaître leur avis sur cette avancée technologique.. Je lui demandai alors d’un air taquin, si c’est un moyen pour lui d’aller interroger Mr Stark et que c’était la raison pour laquelle, il était resté. Il est devenu rouge à la suite avant de sourire bêtement. Je lui conseillais de pas trop l’embêter dans ce cas, deux questions minimums… Les stars n’aiment pas être dérangées. Quant à moi, après ces mots, je me dirigeai vers le technicien en espérant qu’il soit celui que j’attendais. N’en étant pas certaine, je devais faire attention à ne pas briser ma couverture. « Bonjour monsieur… Puis-je vous déranger un moment ? » L’interpellais-je avant de tapoter la mine de mon stylo plusieurs fois sur mon bloc-note dans un rythme contrôlé durant le laps de temps ou nous étions tous deux silencieux. Si c’est un banal technicien, je le saurai immédiatement. En effet, car je venais tout juste de lui dire en morse ‘’Hail HYDRA’’. Bien que le son diffère avec une simple mine où l’on ne peut pas réaliser des ‘’temps long’’, le rythme devrait être facile à saisir avec un visuel. Autrement dit, une oreille curieuse ne pourrait pas non plus comprendre ce que j’ai tenté de traduire à l’instant, juste en écoutant.

« J’aimerais m’entretenir avec vous pour le journal de l’université de Havard, est-ce possible ? Cela ne prendra que cinq minutes de votre temps. »