[Mission] Territoire sauvage

L’agent du SHIELD qui avait suivi Jean Grey n’était nul autre que ce cher Phil, curieux de savoir de quoi il en retournait ; bien qu’il était tiraillé entre le désir d’en savoir plus et le fait de foncer dans le tas quand il vit qui était derrière tout cela.

Coulson soupira. Il était hors de question d’y aller tête baissée ; Klaw n’était pas à sous-estimer et il fallait dire qu’au vu de ce qu’il entendait de la bouche du prisonnier mexicain, le criminel était largement équipé et bien organisé. Merde. Au moins, le SHIELD aurait des preuves de ce qu’il se tramait dans le secteur.

L’agent fit discrètement signe aux autres agents de se faufiler avec eux pour pouvoir ultérieurement protéger les prisonniers quand le tout tournerait à la baston. Le but du SHIELD était de retrouver les membres perdus des expéditions et Coulson se faisait un devoir de les ramener à bon port… au moins le maximum. La discrétion fut une réussite, même si avec les criminels armés qui patrouillaient également, celle-ci pourrait être de courte durée. Cela ne tarderait pas à mal tourner…

Coulson avait son arme déjà sortie et une grenade soigneusement accrochée à une ceinture en bandoulière, prêt à faire feu en même temps que les autres sur les patrouilleurs – la grenade étant pour la jeter plus loin pour attirer l’attention ailleurs, vous vous doutez bien qu’il ne va pas la jeter en plein milieu du champ… bien qu’avec sa tendance actuelle à vouloir foncer dans le tas pourrait l’y inciter mais ce ne serait pas raisonnable.

Par contre… où était passé Victor Creed ? Certes, il était passé devant pour observer ce qu’il se passait et voir comment approcher la zone mais…

« … ça sent pas bon toute cette histoire. » murmura Coulson, légèrement inquiet.

« Maintenant que nous avons les informations, je vous propose de faire une diversion pour mettre hors d’état de nuire les patrouilleurs et extraire les prisonniers d’ici et les ramener sur la plage. Cela vous convient ? » demanda-t-il à Jean Grey.

Spoiler:

Victor menait, malgré lui, la marche de l’expédition. Il regardait de temps en temps sa montre pour voir si quelques choses d’intéressant ou de dangereux s’affichaient mais il n’en était rien. La troupe avançait sur un bon rythme pendant une heure puis, se fut l’incompréhension. Tous disparaissaient sans faire de bruit pour réapparaitre dans un nouveau décor. C’était totalement inconcevable. Ils venaient de passer d’une jungle riche, dense de type Amazonienne ou Birmane à un paysage de culture florale type champ de tulipe aux Pays Bas. Ici, les tulipes ressemblaient à des fleurs que Victor n’avait jamais vues et elles mesuraient plus d’un mètre. Il resta sans bouger, subjugué par ce qu’il voyait. Il s’attendait à pas mal de choses mais pas à ça. Il scruta les environs, vit les gardes, les tentes et des gens qui récoltaient les fleurs à maturité dans des grands paniers en osier.  

Rapidement, Dents de Sabre fit quelques pas de côté, s’accroupit pour se mettre au niveau des plantes et continua son observation. Ils étaient bien organisés, trop bien même et il se demandait depuis combien de temps ce petit manège durait. Il avait dû en falloir du temps pour amener tout cet équipement et s’organiser comme ils l’étaient.  
Le mutant regarda par-dessus son épaule et vit que tout le monde était accroupi. Un des membres du SHIELD lui parla par signes pour lui dire ce qu’il avait été convenu mais il ne le laissa pas finir. Il lui fit un doigt d’honneur et partit une quinzaine de mètres sur sa droite en trois à quatre bonds pour rejoindre un amas de palette.
Il s’adossa contre la petite structure et tendit l’oreille. Apparemment, personne ne l’avait vu. Il jeta un coup d’œil entre les planches et vit sortir un homme dont la tête ne lui était pas étrangère. Il s’appelait Ulysses mais son nom de famille ne lui revenait pas.

Peu importe, la situation pouvait tourner court à tout moment et Victor avait deux trois choses à faire. Il récolta de la terre, de l’eau et une feuille tombée au sol dans ses récipients. Il possédait une boite un peu plus grande que les autres et décida d’y mettre une des fleurs violette. La racine était bien ancrée dans le sol, il s’y reprit à trois fois avant qu’elle ne sorte de terre mais ça ne fut pas sans mal. La fleur lâcha du pollen qui se dirigea sur le visage du Canadien qui éternua par réflexe. Il essaya de le contenir comme il put au dernier moment mais toutes personnes assez proches avaient forcément entendu ce bruit.  

Des bruits de pas se firent entendre. En tendant l’oreille, il devina deux hommes. Il enfonça sa machette à travers la gorge du premier et se jeta sur le deuxième. Il le plaqua au sol, fit deux roulés boulés et lui brisa la nuque. En le mentant sur le dos, il s’aperçut de trois choses.

Le garde avait eu le temps d’activer sa balise de secours.
Creed avait cassé un flacon.
Le pollen des plantes lui montait à la tête et il avait du mal à se concentrer.

Jet de dés:

Des trois choses, c’était le pollen le pire. Depuis qu’il était né, il avait reniflé des trucs pas nets, des liquides bizarres et sentit quasiment toutes les plantes de la planète. Il avait donc appris à se méfier de la flore dont certaines couleurs étaient signes de danger. Quand le pollen était trop fort, voir entêtant, cela durait une quinzaine de seconde grand maximum. Ensuite, son corps rejetait la substance via son facteur guérisseur.  
Mais là, c’était différent. Il se sentait partir en bad trip. Ses yeux papillonnaient, il était pris de spasmes musculaires au visage, dans les épaules et dans les cuisses. L’horizon se déforma, il perdit l’équilibre, tomba sur ses genoux et enfouit sa tête entre ses mains pour tenter de reprendre le dessus.  
Ses sens l’avaient quitté. Tous. Cela ne dura que quelques secondes mais ce fut interminable pour lui. Il laissa ensuite tomber ses bras sur ses genoux et leva doucement la tête. Autour de lui, Klaw et ses soldats s’activaient, c’étaient le branle-bas de combat parmi les ouvriers et les agents du SHIELD tentaient de se regrouper pour s’organiser mais pour Victor, on était à une autre époque.  

France, été 1916, bataille de la Somme.

Tout autour de lui, des cadavres et l’odeur qui va avec. Pas de doutes, on est bel et bien en pleine guerre. Le paysage est ravagé par les explosions, des hommes souffrent partout et au loin des chars lancent des offensives. Le champ de bataille semble assez désert mais des mouvements sur trois points différents indiquent que sa position a été repéré. Les Allemands sortent de leurs cachettes et ouvrent le feu. Toute sa compagnie a disparu mais il n’est pas totalement seul, Logan est avec lui. Il retrouve d’instinct le sourire et répond à sa question :

Maintenant que tu es là, je suis rassuré frangin. Reste derrière moi, je vais faire une percée jusqu’à ce blindé et une fois à l’abri là-bas, on peaufinera un plan béton.

Victor dépouille les hommes de main de Klaw et avance en rase motte. Il se fait rapidement repérer, des balles fusent de toutes parts mais il continue son chemin. L’arme lui semble différentes, plus lourdes que la normale mais il arrive à s’en servir. Le blindé en question est une jeep. Il la retourne, et scrute les environs. Les Allemands arrivent aussi bien d’un côté que de l’autre. Victor sort sur le côté et tire. Il arrive à atteindre toutes ses cibles sans savoir si elles sont mortellement touchées. Il jette un œil par-dessus le véhicule et voit que tous reculent. Pour l’instant, ça ne se passe pas trop mal. Il tient sa position et les ennemis reculent.

Jet de dés:

Alors que Jean, accompagnée de Coulson, tentait de rassurer le scientifique et d'en apprendre un peu plus sur cette histoire de trafic, elle entendit des cris et de l'agitation. De toute évidence, quelque chose avait éveillé les soupçons des hommes de ce Klaw. D'un regard inquiet, elle interrogea l'agent du SHIELD, tandis que d'une main posée sur l'épaule du prisonnier, elle tentait de rassurer ce dernier. Mais lorsque les balles commencèrent à siffler au dessus de leur tête, la rousse se jeta au sol par réflexe, plaquant ses mains sur ses oreilles. Osant un coup d'œil, elle vit que le scientifique mexicain avait fait de même, allongé face à elle, la terreur pouvant clairement se lire sur son visage. Au dessus d'eux, des débris de végétation lacérée par les coups de feu retombaient en une pluie de paillettes vertes et violettes.

Au milieu des coups de fusils automatiques et des hurlements des trafiquants, Jean pouvait entendre des grognements et des rugissements bestiaux qui ne lui étaient pas inconnus, puis un bruit sourd de taule froissée qui retombe lourdement sur le sol. A quelques mètres de la position de Jean, cette dernière put entendre l'un des hommes de Coulson.

« C'est Creed ! Il est devenu cinglé ! Il tire sur eux autant que sur nous ! Il a touché Emerson à l'épaule ! »

D'un geste de la main, la mutante indiqua en silence au scientifique de rester au sol, tandis qu'autour d'eux, les kalachnikovs continuaient leur raffut. Dans sa poitrine, elle sentait son cœur battre à tout rompre tant la peur l'étreignait. Pourtant, elle se forçait à garder la tête froide. D'un signe de tête, le mexicain lui indiqua qu'il avait compris.

« Bordel ! Il vient de retourner une jeep à main nue ! Il a pris quoi ?! »

A cet instant, le regard vert de Jean se posa sur des pétales déchirés et aux pigments violets qui étaient tombés à terre. Creed pouvait se montrer instable et particulièrement violent. Il avait un passé des plus douteux. Mais, il avait changé. Il voulait changer. Laisser certaines choses derrière lui. Jean en avait l'intuition. A plusieurs reprises, elle avait eu l'occasion de le croiser, voire même, de faire équipe avec lui. Oui, il était bestial et primal. Oui, il pouvait parfois se laisser emporter par une sorte de furie sanguinaire. Mais non, il n'était pas cinglé.

Se relevant légèrement pour se remettre en position accroupie, Jean se rapprocha de Coulson.

« Vos hommes et vous, gérez ces criminels. Je m'occupe de Creed. »

Une fois l'accord du chef de cette équipe reçu, Jean se faufila entre les rangées de plantes à moitié déchiquetées par les tirs. Malgré le son des balles continuant de siffler au dessus d'elle, elle préférait en faire abstraction. Ne pas y penser, c'était un moyen de ne pas laisser la peur s'emparer d'elle, et ainsi, de garder l'esprit clair. Elle en aurait besoin pour gérer Dents-de-Sabre. Sur son chemin, elle croisa plusieurs corps. Des trafiquants d'après leur tenue, certains abattus d'une balle, d'autres lacérés.

Au détour d'une rangée de plantes, la rousse retrouva un agent du SHIELD. Tenant sa position, il tirait dès que l'occasion se présentait d'abattre un ennemi.

« Je crois qu'il y a un souci avec le gros balèze ... il tient des propos incohérents, l'informa-t-il en la voyant approcher.

- Je sais. Couvrez-moi ! »

Sans plus d'information, Jean dépassa l'agent du SHIELD, continuant de remonter la piste de Creed. Puis, vint ce qu'elle redoutait : la bordure de la culture. A partir d'ici, plus de couvert possible. A quelques mètres, la rousse repéra la fameuse jeep, tournée sur le flanc, et s'en servant de couvert, Creed, se relevant par moment pour tirer avec une arme à feu sans doute ramassée sur l'un de ses adversaires neutralisés. De ce que la télépathe percevait de son esprit, tout était confus et embrouillé, des souvenirs du passé se mêlant à la réalité, altérant cette dernière. Le tout teinté de violence et de rage.

« Sérieux ... ça pouvait pas être un souvenir moins chaotique ... », murmura-t-elle pour elle-même.

Depuis sa position, Jean se concentra, commençant à s'insinuer dans la conscience du canadien. Elle grimaça en percevant les premières émotions et les premières images qui habitaient son esprit à cet instant précis. Entre deux rafales de tirs, Jean se faufila rapidement pour rejoindre le couvert de fortune de Creed. Toujours connectée à lui, elle assistait à la perception qu'il avait de son environnement. La boue, les explosions, la puanteur de la pourriture et des cadavres ... le paysage ravagé par des mois de bombardements incessants.

* Victor ... c'est Jean ... suis ma voix ... Rien de tout ceci n'est réel ... cette guerre est terminée depuis longtemps ... Victor ! Suis ma voix ! Reviens vers moi ! *

Peu à peu, Jean força la conscience de Creed à se rattacher à la réalité, s'efforçant de l'arracher à ce souvenir douloureux, usant de ses pouvoirs psychiques pour restaurer ses sens, tout en espérant que le propre pouvoir du canadien finirait par éliminer la toxine qui lui embrouillait l'esprit. Progressivement, elle le sentait revenir à lui, les souvenirs s'estompant, finissant par redevenir ce qu'ils étaient : des souvenirs. Se débarrassant peu à peu de cette drogue qui lui embrumait l'esprit, Victor revint alors sur l'île, avec le reste de l'équipe.

Jean se déconnecta alors de la conscience du mutant, sans doute une seconde trop tard. Ce qu'elle avait perçu en lui, alors qu'il était déjà redevenu lui-même ? Elle n'en était pas bien certaine. Légèrement gênée, elle préféra froncer les sourcils et se racler la gorge nerveusement pour oublier. Passer à autre chose ne serait pas bien difficile, vu que les balles continuaient de siffler et de frapper la jeep avec un son bien caractéristique.

Suivi du combat:

On est pas dans la merde.

Cette pensée fusa rapidement dans l’esprit de Coulson lorsqu’il entendit la voix d’un de ses hommes à propos de l’état de Victor Creed. Il souffla mentalement. Allez… ça va aller. Tout va bien se passer. Il avait l’habitude des missions où il y avait toujours un problème. De toute façon, il y avait toujours un imprévu quelconque. Ça ne pouvait vraiment pas être un imprévu du style l’ennemi qui a oublié d’entretenir ses armes par exemple ? … bien sûr que non.

Ils n’auraient pas eu de civils à protéger, Phil aurait été plus serein. Même si aucune émotion était visible sur son visage, n’importe qui savait qu’il était un peu en train de stresser ; qui ne le serait pas dans ce cas ?

Jean Grey dit qu’elle s’occupait du mutant pendant que lui et ses hommes se chargeaient des civils et des hommes de Klaw.

« C’est parfait ! » dit Coulson en tirant pour la couvrir. Une fois fait, il se faufila au travers du champ pour faire signe à ses hommes. De toute façon, ils savaient déjà quoi faire : tirer sur les ennemis, protéger les civils pour les évacuer et maintenant, évidemment, s’éloigner de Victor Creed. Et vite.

Grenade en main comme tout à l’heure, Phil la dégoupilla en visant bien, hors du champ – donc pas sur les civils, cela allait de soi – avant de se jeter au sol. BOUM ! Dans le mille, au vu des cris qu’il entendit du côté ennemi, en espérant que sa petite diversion permettrait aux hommes de Klaw de se concentrer sur autre chose l’espace de quelques secondes. De précieuses secondes qui le seraient favorables. En relevant un peu la tête, Phil s’aperçut qu’il n’y avait qu’un blessé dans le camp adverse mais c’était déjà un bon point. Ses hommes allaient pouvoir tirer.

Spoiler:

Aux tirs ennemis, Coulson, ainsi que le reste de son équipe, se jeta sur le sol en espérant ne pas prendre de balle perdue, protégeant au mieux les civils. Lorsque le bruit des armes en manque de munition se fit entendre, Phil releva légèrement la tête, ayant rechargé de son côté, bientôt imité par les autres agents qui étaient prêts à tirer. Ensemble, ils constatèrent que les hommes de Klaw avaient surtout gâché des balles, sans blesser qui que ce soit. Phil regarda autour de lui, haussa les épaules l’air de dire « Mais bordel ils ont foutu quoi ?! » avant de faire signe à un de ses agents de commencer à évacuer les civils pendant que les autres se mirent à tirer et à effectuer un échange de tirs un peu plus fructueux que le camp adverse.

Silencieux mais précis, l’agent Coulson visait les ennemis proches en espérant les désarmer ou au moins les obliger à reculer le temps d’évacuer les prisonniers. Le fait est que ce fut assez efficace, d’une part parce que les autres en face avaient gaspillé des munitions sans blesser personne et voilà que le SHIELD ne leur permit pas de recharger, les canardant à leur tour du mieux possible. Le calibre des armes n’était sûrement pas le même, tout comme la cadence de tir mais au moins, l’agent chargé d’évacuer les membres restants des expéditions put commencer son œuvre sans être trop importuné, pour l’instant.

Phil songea même à remettre le couvert avec une grenade mais il était déjà en train de tirer et les autres en face demeuraient malgré tout entraînés ; il en relancerait une autre ultérieurement. Contrairement aux adversaires, il comptait ses balles et se remit à couvert pour recharger. C’est à ce moment qu’il sortit une nouvelle grenade qu’il ne dégoupilla pas : il cherchait le bon endroit à viser tandis que ses hommes étaient également en train de recharger, bientôt prêts pour un nouvel échange de tirs.

Spoiler:

Les balles fusent, ça ne s’arrête pas. Les bombardiers reprennent leurs ballets aériens, les chars se remettent en mouvement et des obus sont tirés plus au Nord. Les deux camps sont bien trop occupés à se tirer dessus pour faire attention à un seul homme. Il se risque un coup d’œil sur le côté du véhicule pour faire une percée vers le camp ennemi. Le terrain ne joue pas en sa faveur et il prend le temps de réfléchir.

*Victor*

Une femme l’appelle, ici.

*C’est Jean*

Tout doucement, il se détend, regarde autour de lui puis fixe une pierre pour se concentrer. Il sentait une présence toute proche, juste à côté de lui. Du coin de l’œil, il devina sur sa droite une forme, une aura, un halo orange à la forme humaine qui lui parlait. Ça aurait dû l’inquiéter mais cette présence possédait un timbre de voix et une odeur qui lui était agréable. Il baissa sa garde et se détendit complétement.  
L'horizon se flouta à mesure que la présence lui parlait. Les sons et les odeurs disparurent en premier. Les images entre la réalité et cette vision se mélangèrent puis Victor se retrouva dans le présent. La présence à côté de lui n’était autre que Jean Grey. Des flashs de souvenirs l’assaillirent. Les jours de torture à bord du vaisseau Chitauri, sa rencontre avec Logan en cavalier de la mort, l’ouverture de la clinique, son rêve de Jean, l’île ….

*Qu’est-ce que je fous ici ? Il s’est passé quoi ?* Pensa t’il.

Les balles se remirent à frapper la Jeep. Jean ne le regardait pas, elle était concentrée sur les hommes de Klaw. Il se rappela alors de tout et devina ce qu’il avait fait. Il avait perdu le contrôle et Jean l’avait ramené à la réalité. Elle était entrée dans son esprit mais il ne savait pas bien ce qu’elle avait pu y trouver.
Il se concentra sur la bataille. Il se mit accroupi, réfléchi et dit :

“Je vais les contourner et essayer de trouver Klaw. Si tu le voies, neutralise-le rapidement. Ne lui fais pas de cadeau car il ne t’en fera pas.”

Creed se releva doucement et attendit que les tirs diminuent en intensité. Il lâcha un léger ”Merci” et partit en courant pour contourner les autres.
Sa course passa inaperçue. Il louvoyait entre le décor et arriva rapidement à sa destination. Il avait toujours son arme à la main en s’adossant contre une tente. Victor jeta un œil aux alentours. Pas de Klaw en vue mais il fallait créer une ouverture pour Jean et les hommes du SHIELD. Il tira petit à petit. Chaque tir faisait mouche mais sans tuer l’adversaire. Les soldats avaient repéré sa position et commençaient à le canarder. Dents de Sabre répliquait comme il le pouvait en économiant ses balles. Il espérait surtout que son plan avait servi à quelques chose.

Jet de dés:

Alors qu'une nouvelle détonation explosait un peu plus loin, faisant sursauter Jean, le canadien semblait reprendre ses esprits, libéré des effets hallucinogènes du pollen de ces étranges fleurs. S'accroupissant aux côtés de la rousse, il l'informa qu'il allait contourner les trafiquants pour tenter de les prendre à revers, tout en espérant mettre la main sur Klaw. D'un hochement bref de la tête, la mutante acquiesça. Au passage, Victor la mit en garde contre le chef de ces criminels, lui indiquant qu'il n'était pas homme à avoir des scrupules ou des hésitations, et lui conseillant donc d'agir de la même avec ce dernier. Ensuite, Creed quitta son abri, laissant la rousse après lui avoir adressé un discret remerciement.

De nouveau seule, Jean poussa un profond soupire, ignorant les tirs autour d'elle et leurs impacts aussi bien dans la flore qui l'avoisinait que sur la carlingue de la jeep renversée. Au moins, elle était parvenue à remettre Creed sur pieds, même si au passage, elle avait été témoin de pensées et de souvenirs qu'elle aurait préféré ne jamais connaître. Ce qui la força à sortir de ses pensées, ce furent les impacts sur le véhicule qui devenaient de plus en plus fréquents, ainsi que les cris des trafiquants communiquant entre eux, et semblant se rapprocher. Manifestement, Victor n'avait pas été le seul à vouloir se rapprocher de ses cibles.

Fronçant les sourcils, la rousse sonda en une pensée les alentours immédiats, et décela grâce à son pouvoir la conscience de trois hommes. Au regard des intentions hostiles qui habitaient leur conscience, aucun doute, il s'agissait bien d'hommes de Klaw, et non de prisonniers. Tendant les mains devant elle, Jean mobilisa son pouvoir télékinétique pour tenter de soulever la jeep. Dans un premier temps, le véhicule se contenta de trembler légèrement sur place.

« Bon sang ! Mais comment il a fait pour bouger un truc pareil ?! »

Se concentrant davantage, puisant plus loin dans ses forces, Jean le visage sévère et les sourcils froncés s'entêta. De nouveau, la taule de la jeep trembla, glissant de quelques centimètres sur la terre avec un grincement de métal. Derrière, elle entendait les balles continuer de venir s'écraser sur la carcasse, et les hommes approcher.

Soudain, alors que ses iris vertes viraient à l'orangé, la jeep partit en une série de tonneaux à la vitesse d'une balle. Sur son chemin, le véhicule faucha les trois trafiquants qui tentaient de s'en prendre à la rousse. Son exploit accompli, Jean se retrouva sans couvert. Aussi, ne prit-elle aucun risque et retourna se dissimuler au milieu du champ de fleur, s'accroupissant pour tenter de rester cachée. A présent, ses yeux avaient retrouvé leur teinte normale.

Remontant le long d'une rangée de plante tout en restant accroupie, la rousse tomba sur un agent du SHIELD blessé à l'épaule, mais tentant malgré la blessure de maintenir sa position.

« Vous êtes Emerson ?

- Ouais ... qu'est-ce qui vous fait dire ça ? »

D'un signe du menton, la rousse désigna la blessure, avant de se rapprocher de l'agent tout en ramenant son sac à dos devant elle. A l'intérieur, elle avait de quoi s'occuper de sa blessure.

« Attendez, vous pensez vraiment que c'est le moment de faire ça ?

- Pourquoi ? La perspective de vous vider de votre sang au milieu d'un champ de narcotrafiquants vous séduit tant que ça ? »

Suivi du combat: