Parfois, on revit une scène, un événement marquant, comme une bande vidéo en visionnage en accélérée. Soit après une courte ou longue absence de mémoire, soit après un violent choc, ceci est vulgairement l'effet inverse de la "chute ralentit", une faculté du cerveau a stopper les micro-secondes à la prévoyance d'un impact douloureux. Ce n'est pas forcément désagréable à subir, le message neuronale provoque un petit temps de pose, où on ne sent plus appartenir à la terre. Un vague temps d’inconscient qui jaillit sans crier garde. Bien, maintenant que les choses sont claires, il est plus aisé de comprendre l'état de l'anglais à gros bras. Une seule question faut le mérite d'être posée. Que venait-il de se passer sérieusement ?
Un peu plus tôt avant les flammes, les décombres, le chaos et les passants qui courent et crient inutilement dans tous les sens. Helmett s'était retourné pour lorgner de œil les passagers de la banquette arrière. Pendant un très court instant tout allait bien. Natalia encerclait son beau ventre bien rond dans ses bras et offrit un demi-sourire à son chef. L'anglais fronça les sourcils, bénéficiant du roulement magistrale des yeux de sa compagne. Ainsi, le petit dialogue muet prit fin rapidement. Le londonien se devait d'être au maximum vigilant et professionnel pour combler le manque d'ordre et d'organisation de la mission. Il ne savait pas par où commençait. L'objectif, le déroulement et les conditions prévues et espérées étaient un véritable cirque. Si Helmett pouvait choper l'immonde imbécile défoncé au laudanum qui avait enrôlé Natalia, une femme enceinte, comme garde du corps, et bien il serait l'homme le plus heureux du monde ! L'agent voyagea son regard pour vérifier si Monsieur le Démocrate appréciait la promenade et n'allait pas manquer de s'ennuyer un peu. Puis c'est précisément à partir de ce moment que tout s'accéléra. Natalia avertit l'approche défiant d'une moto en accélération. Le temps d'un clignement de cils suffit pour arracher un cris de douleur bref à l'anglais. Le véhicule zigzagua avec fureur et le conducteur perdit tout contrôle des commandes. En un instant l'auto fit plusieurs tonneaux, fracassant sa carapace d'acier dans des entrechoques terribles contre le béton. La voiture retournée, dérapa jusqu'à se cogner presque en douceur à un vulgaire lampadaire. Un nuage de poussière oppressante s’étendait sur tout le trajet imprévu de l'auto ainsi que quelque bande de flamme rougeoyante. La circulation interrompue se pressait de délimiter la zone de sécurité, au loin déjà rugissaient les sirènes des camions pompiers et de la police local. Le Londonien reprit rapidement ses esprit, encore un peu sonné par tout ce remue-ménage, certes il en avait vu d'autre mais l'effet de surprise a le don de déstabiliser n'importe qui. Que voulez-vous, il y a certaines chose qu'on ne peut pas changer dans la nature humaine. Helmett sortit du véhicule en tirant avec lui le conducteur qu'il déposa au loin. Heureusement le réservoir de la limousine était plein et indemne. Le risque d'explosion était minime. Malgré la douleur diminuant allègrement dans son épaule, l'anglais s'assura que sa fiancée et la poule avaient pris initiative de s'extirper de la cage d'acier. Helmett posa une main sur le trou béat dans sa chair, espérant cacher suffisamment de sang à sa bien-aimée. Il ne devait pas l'inquiéter, même si sur l'échelle de la probabilité, Natalia était plus vouée à faire une fausse-couche. Une fois le petit groupe éloigné de tout danger inflammable, Helmett plissa longuement les yeux, usant de son don visuel, pour repérer leurs attaquants. Il est évident que cette petite démonstration de force n'était qu'un amuse-bouche.
Tout semblait allait pour le mieux jusqu’à présent. La jeune femme avait repris ses observations – autant de l’extérieur que de l’homme politique et de son fiancé – ses mains reposant autour de son ventre, où elle avait pris l’habitude de les poser. Elle sentait parfois Zinoviy donner quelques petits coups, ce qui lui arrachait toujours un sourire tendre. Lorsqu’elle croisa le regard d’Helmett, la jeune femme ne put s’empêcher de lui sourire un peu, ce qui lui valut un froncement de sourcils. L’agente leva les yeux au ciel, avant de jeter un coup d’œil à l’extérieur. Une moto qui doublait là où elle n’avait pas le droit… Ce n’était peut-être rien, juste des gamins qui voulaient voir qui se cachait dans la limousine, faire un selfie et se la jouer auprès des potes, ou quelques New-yorkais pressés, voir en retard…
Oui, enfin, non. Evidemment, il avait fallu que ce jour-là, quelqu’un décidé de s’en prendre au grand Mr. Liesmith, dont la tour était en construction, soit dit en passant. En temps normal, Natalia aurait sentit l’adrénaline couler dans ses veines, et son cœur cogner fort l’heure du danger et de l’action. L’heure de l’amusement. Sauf que, présentement, Natalia était enceinte, et aspirer juste à avoir du calme et de la sérénité. Un environnement sans stresse pour elle et le petit qui allait bientôt pointer le bout de son nez… Eh bien, oubliez ses aspirations. Elle ne croyait plus en Dieu depuis longtemps !
La vitre côté passager – à l’avant – se brisa net, lui faisait faire un sursaut alors qu’elle entendait Helmett pousser un bref cri. Sa pulsations cardiaques grimpa en flèche, bien qu’elle ne put voir ce qui était arrivé à son homme ; la voiture dérapa sur de la glace qui s’était matérialisée de façon impromptue, et le chauffeur perdit le contrôle de véhicule, qui dérapa, avant de finalement faire des tonneaux. Ses bras resserrèrent leur étreinte autour de son ventre, alors qu’elle serrait les paupières, priant malgré tout pour la survie du bébé, de son homme et, facultativement, de leur mission.
Lorsqu’elle rouvrit les yeux, la voiture était immobilisée, et elle était blottit contre le torse du politicien. Une teinte rouge vint chauffer ses joues, alors qu’elle reculait prudemment, se confondant en excuses et remerciement. Natalia avait réussi à bloquer ses larmes dans sa gorge, et prit une grande inspiration pour se calmer. Elle venait d’avoir la peur de sa vie, mais son enfant semblait toujours en place dans son ventre. Fort bien. En revanche, Helmett et le chauffeur avait disparu. Elle serra les dents, et se força à ouvrir la porte avant d’aider John Liesmith à sortir de la limousine, avant de s’en extraire elle-même.
Elle accompagna leur protégé jusqu’à Tyran, avant de se précipiter vers le chauffeur. Il s’en était sorti, mais semblait choqué et blessé. Mieux valait le laisser se reposer et vider ses tripes en attendant les secours. Natalia s’autorisa alors à rejoindre Helmett à grandes enjambées, mais elle s’arrêta à quelques centimètres. Son regard s’était verrouillé sur son épaule ensanglanté, et le teint de la Russe devint plus blanc qu’un joli flocon de neige Moscovite. Elle s’approcha de lui, posant une main sur celle qui cachait son épaule pour la soulever délicatement. Ses yeux s’embuèrent immédiatement lorsqu’elle vit le trou béant dans son épaule, et elle retint un haut le cœur en détournant le regard immédiatement. Elle savait que d’ici plusieurs dizaines de minutes, il n’y aurait plus rien. Peut-être une cicatrice. Mais plus de trou. Mais comment expliquer ça ? Comment cacher sa mutation si bénéfique au représentant de la Purge qu’ils devaient protéger ? La jeune femme le prit doucement dans ses bras et nicha son visage dans son épaule. Quelques secondes, juste le temps de trouver un peu de réconfort. Ou juste le temps de lui voler son pistolet (oh, c’était loin d’être la première fois, elle adorait lui voler son pistolet), et de se retourner en le pointant dans le nuage de poussière.
- Natalia : Показать вам раздеться собаку ! 1 cria-t-elle dans le vide, veillant à bien se placer devant Liesmith et son chef.
On ne s’en prenait pas impunément à l’homme de la demoiselle. D’ailleurs, c’est courant chez cette espèce, que la femelle se montre agressive quand on s’en prend à son compagnon (ou qu’on lui tourne trop autour), et cela n’excluait pas les femmes enceintes, au bord des larmes et de la crise de nerf.
Help. Mayday. Je suis un prince en détresse. A l'aide. Appelez les secours, quelqu'un, un super-héros, Thor, Princesse Stark, quelqu'un. Est-ce qu'il était censé paniquer, hurler de peur, s'accrocher à ses gardes du corps ? Comment réagissait un politicien humain sans défense dans ces cas de figure ? ( Loki n'avait que peu de retour du côté politicien de la barrière. Il avait regardé sa petite amie brûler vif des politiciens humains quelques mois auparavant, mais ne s'était pas tellement attardé sur leurs expressions et moues terrifiées. Il fallait dire que Victoire était irrésistible lorsque le feu brûlait dans ses prunelles et... eh bien au bout de ses mains qui immolaient par le feu une bande d'abrutis en costumes mal coupés ).
Bon. La voiture a fait bouing bouing au beau milieu de la route, avant de se stopper, dans un mauvais état et laissant ses passagers à peine mieux. C'était sans doute pour ça que les humains avaient inventés les ceintures de sécurité, même si Loki n'en avait pas vraiment besoin ( un tonneau en bagnole, ça ressemble à une promenade de santé après Hulk, croyez le sur parole – vous n'avez pas le choix, le test vous tuerez, vous, misérables mortels. ). Il sortit du véhicule comme un bipède normal et secoué par l'évènement. Se téléporter hors des problèmes enlève la moitié du fun de chaque expédition, et augmente radicalement vos chances de passer une éternité ou deux en prison ou torturé de manière atroce et particulièrement imaginative ( venin de serpent qui vous tombe goutte à goutte sur le visage ou les lèvres cousues ensembles, ça vous parle, j'espère ? Sinon, révisez vos classiques et votre Edda, histoire de savoir ce qui peut vous tomber sur le coin du crâne. ). La poussière ambiante allait ruiner son costume, et il allait être en retard. Autant s'amuser sur le chemin, non ? Ils étaient déjà en retard pour les festivités prévues, après tout.
Quantum le fit sortir du véhicule avant de sortir elle-même, et Loki eut du mal à se retenir de rouler des yeux. 98% du temps, le dieu s'estimait la personne la plus importante de la pièce. 1% désignant ses propres enfants, 0,5% ses amies de longues date Amora et Lorelei ( possiblement Thor et Fandral s'il était de bonne humeur ) et enfin 0,5% pour les femmes enceintes ou portant un nouveau-né dans les bras. Par contre, il avait 0% de patience pour les amoureux qui se bécotaient sur la voie publique, et encore plus quand la dite voie publique est occupée par une voiture accidentée, une moto et deux mutants qui voulaient leur peau.
« -Hem...Vous permettez ? Nous n'avons pas toute la journée.»
Rappela Loki d'un ton sarcastique au possible ( c'était sa seule arme en tant que Liesmith, ça et les menaces de représailles armées et le sarcasme était le plus amusant des deux. Il comptait utiliser ça au maximum.) Natalia se mit enfin à invectiver les mutants terroristes qui pouvaient profiter de la poussière, fumée et de la confusion mêlées pour s'approcher d'eux sans être trop visibles. « - Показать вам раздеться собаку ! » … voilà qui rappelait quel était son rapport habituel vis à vis de ses gardes du corps. Des idiots. Deux idiots, voilà ce qu'il avait sur les bras.
« -Vous êtes au courant, qu'ils sont très certainement américains ? »
Et que vous êtes une femme enceinte et que ce n'est très certainement pas à vous de faire rempart de votre corps pour protéger un dieu millénaire et sarcastique ? Monsieur Liesmith finit d'épousseter son costume d'un air nonchalant, avant de se poster au milieu de la route, derrière ses gardes du corps. Pas le moins du monde effrayé par la tentative de prise d'otage dont il était actuellement la victime. Au contraire il haussa le ton, vindicatif et agita vaguement la main :
« -Mais je suis d'accord sur un point. Ce sont des chiens de mutants. Bientôt morts, comme les autres. Débarrassez vous d'eux. »
Remuer le couteau dans la plaie, attiser les braises, semer le chaos. Allez. Montrez ce que vous avez dans le ventre, que Loki sache s'il avait raison de soutenir en secret les prétendus homo supériors.
Mar 24 Juin 2014 - 23:09
Invité
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Dear, Mr. Liesmith
Ce tonneau était spectaculaire ! S’il avait été accompagné d’une musique dramatique, ça aurait été magistral. Merde… le grand brun, une réplique grotesque de figurine G.I Joe, avait survécu. Il avait un sacré trou dans l’épaule ! La femme enceinte s’extirpa du tas de ferraille et se précipita sur l’autre agent. Hm, intéressant… Ah, ces idiotes et leurs sentiments dégoulinant de mièvrerie. Un point faible. Un obstacle. « Показать вам раздеться собаку ! » Tiens, l’armée soviétique était en ville ? Kacey se doutait, à son agressivité, que la future maman ne l’invitait pas à prendre le thé. Se débarrassant de son casque, l’adolescente prit appui sur les épaules de son partenaire et descendit de la moto. Son sourire était diabolique et une euphorie malsaine illuminait ses yeux cristallins. Kacey aimait le désespoir et la désolation, se nourrissant du pouvoir et de la domination. Dans une autre vie, elle était probablement Eris, la déesse de la discorde et du chaos.
« Je m’occupe des agents. Je ferai diversion pendant que tu ramènes Liesmith. » Dit-elle, un sourire en coin. « Je couvre tes arrières, je n’ai aucune confiance en tes réflexes d’escargot. »
Il était hors de question qu’elle trimballe son cadavre jusqu’à la confrérie. De son côté, ses murs de glace s’élèveraient dès que son instinct ressentirait une potentielle attaque. Un moyen d’auto-défense assez pratique ! Confiante, elle s’avança vers le petit groupe, réduisant la chaleur corporelle de ses cibles. Ils auraient un avant-goût de la mort. Soudain, elle s’arrêta, posant un regard curieux vers le politicien. Bizarre… aucune chaleur ne se dégageait de son corps. Ça, c’était… anormal. Est-ce qu’il était vraiment ce qu’il disait être ? Un humain. Une fumée blanchâtre se formait subtilement autour des pieds de l’agente et une dizaine de pieux l’encerclèrent, telle une prison menaçante.
« Comment tu t’appelles déjà ? Tyran, c’est ça ? » Demanda la jeune fille en réprimant un fou rire. « Écoute, t’es salement amoché et ton bébé risque de mourir congelé. » Kacey désigna la belle brune d’un mouvement de tête. « Donc, je te conseille fortement de me donner Liesmith. Tu es chanceux, je me sens d’humeur généreuse ! Si tu es gentil, je libèrerai ta copine. C’est un bon compromis, non ? » Proposa-t-elle, retirant un peu plus de chaleur à l’agente. « Ou, si tu préfères prendre le risque de perdre ta famille, c’est ton choix. » Il serait judicieux qu’il accepte son offre, puisqu’elle avait déjà démontré son indifférence face à la condition de la Russe. Peu importe sa décision, Kacey trouverait le moyen de capturer le politicien.
Si j'étais actuellement au cinéma, je n'aurais très certainement pas manqué de profiter de ce qui pourrait passer pour l'un des meilleurs - si ce n'était le meilleur - films d'action de l'année avec un énorme pot de pop-corn et un soda pour faire descendre celui-ci. Sauf que je n'étais pas au cinéma et ce qui se passait devant moi était bel et bien réel. Et rien qu'à voir l'air ô combien réjoui de Kacey, ce spectacle semblait lui plaire. Bien sûr, ce serait mentir de dire que je n'avais également pas apprécié de voir la limousine s'accidenter de la sorte, tout comme il serait faux de prétendre que je ne m'étais pas inquiété pour la femme enceinte. Ou juste un instant, et plus particulièrement pour son enfant. Sa mère avait choisi un camp, moi un autre. Aucune pitié à éprouver pour l'ennemi. Juste accomplir la mission, voilà ce qui importait réellement.
En entendant Kacey une nouvelle fois me donner un ordre, je lui jetais un regard noir qu'elle ne capta pas, vexé. Pas qu'elle m'ai donné un ordre, ça je m'en fichait, mais qu'elle m'ai encore critiqué. D'accord, je voulais bien ne pas être la personne la plus réactive qui soit mais quand même, j'étais parfaitement capable d'agir sans m'endormir en pleine action !Mais en voyant des pieux semblant surgir du sol pour entourer l'agente afin de lui couper toutes possibilités de réplique, je pris sur moi pour lui faire preuve de mes récriminations un peu plus tard. Déjà parce que ce n'était pas le moment, et parce que je tenais à mon intégrité physique. Et ça, ce n'était pas faire preuve de lâcheté mais de raison. Pourtant, je m'approchais de Kacey pour la prendre par l'épaule.
« - Arrêtes ça, on peut très bien réussir sans les tuer. Je suis peut être long à la détente mais on ne touche pas aux femmes enceintes. Son bébé n'a rien demandé alors arrêtes. Tout de suite... »
Ressentant moi aussi le froid du piège de Kacey - je n'osais donc même pas imaginer ce que cela devait être pour l'agente enceinte - je jetais un rapide regard désolé à cette dernière ainsi qu'à l'autre agent avant de m'éloigner tout en espérant que Kacey ne soit pas prise de la fantaisie de tuer la future mère et continue à seulement l'empêcher de bouger. Quand à Liesmith, celui-ci semblait en un seul morceau à ce que je pouvais en voir. Ce qui m'arrangeait fortement, un cadavre n'étant petit un pas des plus faciles à transporter et petit deux, des plus utiles comme otage.
D'ailleurs, en parlant d'otages, une personne dans cette situation n'était pas sensée en être au moins un minimum effrayée ?Or, ça ne semblait pas être le cas de Liesmith qui semblait presque être amusé par tout ce qui se passait. Et la distraction que la situation semblait lui procurer ainsi que l'arrogance non feinte de son regard, du genre « allez-y si vous l'osez » avait grandement de quoi me rappeler Loki. Et ça, c'était flippant, vraiment flippant...
Loki ouvrit le bouton qui fermait sa veste de costume dans un geste tranquille, ses yeux clairs balayant la scène devant lui sans que la moindre inquiétude n'apparaisse sur ses traits. Au contraire, son sourire en coin montrait à quel point il trouvait la situation intéressante. Amusé, sadique et extrêmement en retard, voilà ce qu'était Loki. L'inquiétude n'était pas dans sa nature, surtout lorsqu'il était face à de telles fourmis insignifiantes. Il sentit la glace effleurer sa peau dans une froide caresse qui ne le fit même pas frissonner. La température n'était pas encore assez basse pour faire voler en éclat sa peau de pêche et sa couverture. Tout au contraire, son corps s'adaptait à ce que la mutante essayait de lui faire subir et appréciait grandement son traitement. Il se sentait comme un jotun en hiver.
Les bébés qui n'étaient pas des bébés jotuns – comme lui, abandonné dans la neige et le sol gelé des centaines d'années auparavant – n'appréciaient guère ce traitement, et la mère qui subsistait en Loki le savait très bien. Jetant un coup d'oeil à l'agente prisonnière de la glace, il sentit la rage monter en lui. La rage, il était très bon pour ça, et l'horreur de ce qu'il avait fait à Natasha lui revenait en mémoire.
Liesmith s'avança de quelques pas, se plaçant nonchalamment entre Natalia et Kacey. De quoi devait-il avoir l'air, d'un point de vue extérieur ? Il n'avait guère l'attitude d'un super-héros, se jetant devant la veuve et l'orphelin pour les défendre au péril de sa vie. Arrogance, sang-froid, morgue insolente, absence totale de peur et défi brillant dans les yeux bleus de Liesmith, parfait écho du vert mordant de ceux de Loki. Et pourtant, l'innocent mortel, le politicien en costume trois pièces se tenait entre les terroristes et son garde du corps, son deuxième garde du corps amoché, immobilisé à son tour dans la glace un peu plus loin.Détendu. Loki était bon pour mentir, jouer double jeu et prétendre ce qu'il n'était pas. Pleurnicher, supplier les mutants de l'épargner, jouer au pauvre humain terrifié par les vilains mutants. En faire un argument de campagne par la suite « le règne de la terreur mutante doit cesser, j'ai été ignoblement attaqué, de braves citoyens ont été tués » . Oh il voyait déjà les gros titres, ça ferait du bien à sa côte de popularité. C'était son plan ; il ne se sentait absolument pas menacé, et préfèrerait se couper le bras plutôt que pleurer la mort d'agents du SHIELD. Mais cela c'était avant que Kacey menace directement Natalia et l'enfant qu'elle portait.
Alec. Sa pitié n'était pas vraiment la raison pour laquelle il l'avait embauché au Burlesque - au contraire, en général Loki n'était guère friand des mots compassion et pitié – mais dans ce cas, Loki se fit note de penser à l'augmenter. Tuer sans pitié, anéantir un peuple, exploser, torturer, massacrer. Loki adorait cela et oui, il y avait sans doute eu des nouveaux nés et femmes enceinte dans les morts qu'il avait semé
«- Tu devrais écouter ton collège. Je suis là, et personne ne me donne. » Son sourire s'agrandit, et Loki écarta les bras le long de son corps avant de joindre les mains devant lui « Je suis là, viens me chercher. »
Il était un jotun et il ignora totalement la glace que pouvait bien émettre Kacey. Voler aux secours de deux mortels parfaitement inutiles lui donnait physiquement la nausée et il était visible sur le visage du dieu – ou du moins sur celui de son son avatar humain – qu'il détestait ça. Loki grimaça de manière éloquente, soupira légèrement et reprit son sourire sarcastique qui le définissait si bien.
« - Eux, sont des agents du SHIELD qui ont mal fait leur boulot. »
Il désigna d'un large geste de la main les deux agents et feu leur chauffeur. Loki ne savait pas, de base, manier la glace. Son apprentissage de la sorcellerie l'avait mené vers bien d'autres domaines, bien plus intéressant. Mais il avait quelques...facilités génétiques et il ne doutait pas qu'il aurait pu s'en servir avec un peu de pratique. S'il en avait eu besoin, car malgré ses nombreuses péripéties et malheurs divers et variés, il était toujours en possession d'un artefact bien plus puissant que la magie. The casket of ancient winters. Capable de faire geler Helheim et de menacer les jotuns. Loki détestait la glace, la neige, tout ce qui avait trait à Jotunheim et ne s'était pas servi de la cassette jusqu'alors, même pour conquérir Midgard. Cela le rebutait physiquement. Mais il voulait donner une leçon et devrait se forcer. Il avait intérêt à assister à un beau massacre dans les jours qui venaient pour se remettre d'aplomb.
« Vous. Vous êtes des incapables. Toi, parce que tu as trop de pitié, même si j'approuve ta retenue en cette occasion. » Il désigna Alec du doigt et du regard avant de faire de même avec Kacey. « Toi, parce que tu te trompes de cible et que tu fais mal ton travail.»
Pour prouver cela, tout en parlant d'un ton mordant et presque violent, il appela entre ses mains la cassette de l'hiver, joyau de ses ancêtres jotuns qui luisait d'un éclat bleu glacial et redoutable. La glace se répandit sur la chaussée avec un enthousiasme avide et monta jusqu'à la taille de Kacey, une glace d'une température inférieure à celle qu'elle avait déployé, faisant craquer le tissu de ses vêtements congelés, tandis que la glace qui entourait Natalia fondait comme neige au soleil. Le sourcil levé de Loki indiquait le sous-entendu " c'est comme ça qu'il faut faire" Pour Helmett, nul regard, pour Alec un bref signe de tête alors qu'il passait à son côté. « Etant entouré d'incapables de tous côtés, je vais donc y aller à pied, avant d'être en retard. Si vous permettez... »
Loki était déçu par les deux camps avec lesquels il avait choisi de jouer double-jeu et sentait sali par l'usage de l'ancien artefact volé sur Jotunheim et la teinte bleue de sa peau. Par conséquent, il y aurait des morts par dizaines d'ici ce soir.
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