Rosanna _ Life is not all beer and skittles !

« Je pense que c’est un mal nécessaire. Le monde ne peut pas vivre en paix dans la crainte d’être sans défense face à ces anormaux. Il faut pouvoir juguler ce mal qui nous envahit comme une épidémie parce que tout le monde sait pertinemment que la loi du plus fort domine et écrase toujours les plus faibles alors il faut pouvoir montrer au monde que nous ne sommes pas démunis que nous ne sommes pas inférieurs. C’est vrai que  je ne suis pas toujours pleinement d’accord sur tout ce que fait la Purge mais parfois il faut passer par des extrêmes pour parvenir à des résultats. Si on ne fait rien maintenant alors après il sera trop tard : ces anormaux seront un virus pour l’humanité. J’approuve donc la Purge et je compte bien m’impliquer dans ce mouvement sans démordre de mes opinions. Je veux un futur sans peur de ne pas savoir ce que cache les gens que je fréquenterais. »

"Loin de moi cette idée saugrenue ! Je me sens trop protégée de savoir que nous avons les moyens de faire entendre nos voix. Je ferais tout pour faire durer ce mouvement, pour construire un futur solide et sûr pour moi, pour eux et surtout elle. A l'avenir, j'aimerais simplement être pleinement certaine d'être capable de vivre une vie normale sans l'intervention de ces êtres qui se croient tout permis. Ils détruisent nos villes et les gens qui meurent par leurs fautes : des dommages colatéraux ? Il ne doit pas y en avoir du tout. Je ne veux pas avoir l'impression que ma vie soit manipulée par le surnaturel. Je n'aime pas vivre dans l'inconnu le plus incontrôlable. J'aimerais qu'on puisse poser des limites, des règles à ne pas enfreindre. Personne ne devrait être au dessus des lois.  "

Ce qui a bercé son enfance, outre les histoires classiques françaises qu’on raconte aux jeunes enfants, ce sont les récits de Rudyard Kipling, James Matthew Barrie ou encore Caroll Lewis car Père a toujours apprécié la littérature étrangère et ne s’est jamais privé d’en transmettre la passion à sa fille. Dans la vie, les romans les plus fantasques sont parfois pleins d’une vérité qu’on ne trouve pas dans des histoires pourtant plus concrètes, répète-t-il sans cesse en ajoutant qu’il faut savoir ligne entre les lignes. Petite, la fillette n’en a pas saisit l’importance : il y a tant de mots qu’elle n’a pas compris. A-t-elle d’ailleurs saisi ce que content ces fictions ? Ce qui est sûr, c’est qu’elle a rapidement appris à lire et que les titres de ces romans sont gravés dans sa mémoire comme des repères chronologiques. C’est un des détails qui font partie intégrante de son enfance. Cette période pendant laquelle un être se développe, se construit peu à peu en trébuchant, en tombant. C’est soi-disant le meilleur stade de la vie sous prétexte que la naïveté et l’innocence qui y sont liés protègent ces pauvres inconscients de la dure réalité de l’existence. En réalité, chez les Livingstone, on évite d’abuser de la crédulité des plus jeunes : personne ne lui a jamais fait croire qu’un vieil homme habillé dans du rouge pétant s’amusait à se faufiler dans des cheminées – dans lesquelles il ne passe pas une jambe – pour aller déposer des cadeaux parce qu’il n’a rien d’autre à faire bien entendu ! En revanche, comme les autres enfants ont toujours fêté avec grand enthousiasme la fête de Noël, ses parents ne l’ont jamais privés de ce moment joyeux. C’est plus un symbole qu’une célébration religieuse et la famille de Rose a toujours aimé rassembler tout le monde autour d’un repas, dans la bonne humeur. Il faut dire que Mère a toujours aimé accueillir les autres, que ce soit pour exposer ses œuvres car elle se passionne pour la photographie ou bien tout bonnement afin de réunir la famille car rien n’est plus important comme valeur à ses yeux. Elle estime qu’on peut parfois se détourner de ses amis, ce sont des choses qui malheureusement arrivent, mais jamais de sa famille car les liens du sang sont les plus puissants. Combien de fois a-t-elle repris sa fille quand celle-ci ne montrait pas de respect à ses aînés ? Oh des dizaines de fois avant que celle-ci ne comprenne qu’il ne servait à rien de déroger à cette règles en présence de sa mère. Celle-ci s’est éternellement obstinée à faire de la petite, une enfant modèle en estimant que c’est nécessaire de préserver son image quand on en a les moyens. C’est même un devoir de se montrer « parfaite ». Rosanna ne l’a jamais réellement été… elle a toujours préféré passer le temps avec son père, certes strict lui aussi mais dans un style différent. Lui a toujours voulu avoir un garçon et partager ses passions sauf qu’il a du faire sans et finalement, il n’est pas mécontent d’avoir une fille. Au fond, qu’est-ce qui l’empêche de lui apprendre des trucs de « garçons » tant que sa mère n’est pas au courant et qu’elle promet de faire semblant de faire des efforts avec cette dernière. Ça a fonctionné des années durant ! Entre les désastreuses leçons de cuisine avec lesquelles elle n’a pas la moindre patience ni délicatesse et ses moments de chasse où elle oublie les superficialités de l’apparence. C’est son père qui lui a appris à chasser au fusil. Il lui a même fait découvrir une passion : le tir à l’arc et autant dire qu’elle lui en est reconnaissante. On dit parfois que ce n’est pas vraiment un sport mais il faut de la force physique dans les bras pour tendre la corde, il faut une grande concentration pour viser sa cible et surtout un mental d’acier pour ne pas perturber le résultat. Mine de rien, c’est un travail cérébral impressionnant à développer, une maîtrise de soi et de ses émotions qui s’apprend avec le temps et la concentration. Et puis un jour, tout naturellement, Rose a voulu s’essayer à la gymnastique. Elle en avait entendu parler et eut envie de savoir ce qu’elle vaut dans ce domaine. Cela lui plut. Laxe de nature, elle avait un certain talent dans la souplesse et toutes les figures à effectuer lui semblaient s’imposer d’elles-mêmes. Elle continue encore de faire des exercices d’assouplissement et de gainage à ce jour.

Concernant l’école, elle a passé sa scolarité en France dans des écoles privées. Malgré le fait qu’ils ne soient pas d’accord sur l’éducation religieuse, ils préféraient la savoir dans un environnement plus strict dans lequel elle devrait mieux pouvoir se concentrer sur les études. Au moins, elle ne serait pas mélanger à tous ces jeunes sans cervelles et sans manières du secteur public. Ceux là peuvent être de vrais poisons pour l’éducation des autres alors hors de question de l’inscrire là-dedans. Cependant même si la plupart viennent de milieux aisés principalement, il reste toujours des personnes plus ou moins fréquentables. Simplement dans un genre différent, plutôt plongé dans la drogue : certains rackettant les autres pour payer leurs consommations personnelles. Autant les éviter au maximum. La jeune Livingstone appréciait l’école et c’était fait des amis. Pas besoin de faire l’étalage des études. Rose étant du style studieuse, participative et toujours prête à aider ses camarades, elle n’eut pas de mal à finir ses années haut la main, diplôme en poche. Elle a d’ailleurs rarement échoué à des examens théoriques. Par exemple, passer le code ne lui a pas posé le moindre problème mais les leçons de conduite ont été chaotiques au départ. Pour tout dire, c’est encore le cas à ce jour. Supposons qu’elle ai réellement obtenu son permis dans une pochette surprise… maintenant réfléchissez avant de monter dans son véhicule.

Voilà tout cela n’est rien que des détails inutiles du passé. N’est-ce pas ?

L’important c’est ce qu’il s’est passé en parallèle, quand Kendra est née. Pourquoi ils ont choisit un prénom pareil allez savoir ! Une petite sœur c’est l’idéal pour diviser les joies comme les punitions mais au final, on multiplie les jalousies. Déjà toute petite, elle se révéla être une petite absolument parfaite, bien plus obéissante que Rose qui se sentait exaspérée d’entendre dire qu’elle devait prendre exemple sur sa cadette. Normalement, c’est plutôt l’inverse. Tous les efforts du monde ne parvinrent pas à les faire changer d’avis : elle n’est pas à la hauteur de leurs espérances. Elle n’a pas le panache, ni le cœur que sa jeune sœur peut y mettre. Sa mère s’est principalement occupée de la plus jeune, laissant sa fille aînée s’éloigner un peu plus d’elle. Ce fut différent avec son père, il prend toujours soin de lui enseigner des choses mais bizarrement sa vision des choses à quelques peu changé, parfois il dit regretter qu’elle ne soit pas aussi « parfaite » et il dit que c’est de sa faute, qu’il n’aurait pas du la faire sortir de son cadre de vie. Est-ce pourtant si important de renvoyer une image d’un mode de vie aujourd’hui totalement dépassé par le progrès et la modernité ?
Malgré ce revirement lui laissant un nœud en travers de la gorge, elle n’en voulut pas un seul instant à Kendra. Cela lui fut impossible : sa cadette est totalement innocente et il faut avouer qu’elle est tout de même adorable, toujours à demander l’affection de Rosanna. Néanmoins l’ambiance devient si étrange que Rose préféra s’éloigner d’eux dès la fin des études, avec leur accord cependant. Ils la laissèrent prendre sa route dans une autre région parce que c’est son choix et malgré leur façon d’être, ils l’aiment plus que tout. Pendant deux ans, elle fit des études en fac de psycho dans une autre ville sans grande conviction. Son but est de passer le temps et pour tout dire, la plupart de son temps libre, elle en profite non pas pour réviser mais pour sortir avec des amis : cinéma, bowling, parc d’attractions… elle se sent terriblement libre. En France tout se passe plutôt bien mais les informations l’inquiètent parfois : le monde va mal et ce n’est pas près de changer. Entre amis, ils parlent beaucoup d’un futur qui semble se dégrader de plus en plus pour eux mais personne ne fait rien. Finalement, à 18 ans, elle peut enfin faire ce qu’elle avait l’intention de tenter. Elle aurait pu le faire l’année précédente mais elle préféra attendre sa majorité avant de tenter le concours d’entrée de l’école de Police. Toutes les conditions réunies, elle fut admise sans souci et passa la formation d’un an avec succès. Son père l’apprenant ne put s’empêcher de lui témoigner sa fierté. Sa mère ne lui en toucha pas un mot : une femme policier ne lui sembla pas être une idée glorieuse mais elle espérait que cela ne l’empêche pas de s’épanouir en dehors… Engagée pour 4 ans après son école, loin de sa famille, elle s’émancipa peu à peu et créa sa propre vie. Son appartement, sa voiture, une cousine habitant à 15 minutes d’ici de qui elle s’est rapprochée, un boulot où elle s’implique et un homme qu’elle aime tendrement. Parfois le boulot ne fut pas simple, elle reçut une balle une fois, sans grave conséquence mais elle connait les risques et n’a jamais renoncé au respect de la loi.

Pourtant il lui fallut un seul coup de fil pour rendre son arme et retourner dans sa région natale. Kendra a 15 ans et c’est elle a l’autre bout du fil qui lui téléphone de l’hôpital, en pleurs, sa voix se brise en milles morceaux quand elle essaie de lui expliquer ce qui ne va pas mais Rose ne comprends pas un mot alors elle dit simplement qu’elle rentre à la maison, qu’elle sera là demain sans faute. Elle sait qu’elle fait machine arrière mais la famille : « souviens-toi Rosanna, la famille compteras toujours en premier, avant tout le reste. » Les valeurs lui sont restées et même si elle a couru pour la liberté, elle n’hésitera pas à aider sa sœur peu importe pour quelles raisons. Elle fit le voyage de retour avec Alessa, sa cousine qui prit des congés exprès pour elle. Quant à son homme, elle l’a quitté une semaine avant en ayant découvert qu’il la trompait : l’amour ça ne dure que trois ans il paraît… Elle n’a pas cherché plus loin et l’a quitté et maintenant, elle laisse son boulot pour une gamine qu’elle connaît peu mais parce qu’elles sont du même sang. Quand elle entre dans la chambre, Kendra se jette dans ses bras, elle a la tête bandée mais elle est en vie et son aînée comprend aussitôt ce qui ne va pas. La femme alitée, c’est sa mère et au vu des blessures qui recouvrent chaque centimètre de peau, elle doit atrocement souffrir. Quoiqu’elle doit être sous une dose importante de morphine. Rosanna se dégage délicatement de l’étreinte de sa sœur en caressant sa joue d’un revers de la main et elle s’approche de sa mère, des larmes roulant sur ses joues. Qu’est-ce qu’il s’est passé et où est Père ? Comment tout cela est-il arrivé ? Ils ont dit qu’il s’agissait d’un accident de voiture quand elle a donné son nom précipitemment. Elle n’a pas cinq minutes pour se remettre de ses émotions que déjà les médecins insistent pour lui parler. Elle leur hurle de lui foutre la paix, elle n’a jamais été si virulente mais comment peuvent-ils la harceler alors qu’elle vient d’apprendre le drame ? … Père est mort ! Elle le comprend bien trop vite, Mère décèdera sans doute de ses blessures et il ne restera bientôt plus que sa jeune sœur avec elle. Le passé s’émietta entre ses doigts et elle su ce que ses parents auraient désirés. Elle hérita de la moitié de leur domaine et richesses, le reste appartenant à sa cadette. Elle l’a pris d’ailleurs sous son aile… Chacun des jours suivants, toutes les formalités marquaient leur deuil et elles durent se serrer les coudes pour ne pas sombrer dans la tristesse. Pendant ce temps là le monde changeait et à l’école, la plus jeune des Livingstone fut prise en grippe par ses camarades. Un soir, elle rentra trempée alors que le temps se révéla clément et ses affaires de cours étaient à moitié détruites… Rosanna vit rouge et plutôt que de laisser des pulsions malsaines la guider alors qu’elle a travaillé dans la police. Elle préféra porter plainte puis partir… définitivement. Loin de tout cela, de tout le monde. Entre temps, elle s’est lié d’amitié avec un homme, elle a envie de le rencontrer. Lui l’incite à venir, à changer d’air, complètement. Elle en a parlé avec Kendra mais elles ont peur. Elles ont vu les informations à la télé : le monde change, évolue et les gens également. Ils ont parlé de terrorisme il y a déjà quelques temps… le reste lui a semblé bien trop confus mais elle a compris l’essentiel : des mutants. Ce sont les Etats-Unis après tout ! Lui est américain ! Enfin elle n’a hésité que quelques jours : Kendra ne va plus en cours se faisant porter pâle et Rose n’ayant pas le cœur à l’y renvoyer, les formalités sont toutes finies seuls restent les ennuis et les tristes souvenirs. Il est temps de tirer un trait, et puis en France, les choses changent également. On commence à se méfier les uns des autres et Alessa, leur cousine a eu une altercation avec son ex : un de ses fameux mutants qui l’a menacé de son don pour qu’elle ne le quitte pas. Depuis, on a plus trop de nouvelles d’elle, il paraît qu’elle est partie en vacances. Et elles, elles ont quitté la France, laissant un mot dans la boîte aux lettres de leur cousine. Rose dit qu’elle part pour un nouveau départ, retrouver un ami enfin disons que si elle va là-bas c’est que c’est plus qu’un simple pote disons un frère… parfois plus. C’est aussi pour offrir à Kendra le rêve de connaître l’Amérique du Nord car la petite est une vraie mordue malgré la peur des événements récents, parce qu’elle espère se faire une place là-bas et surtout, elle lui explique qu’elle a entendu parler de changement, que le gouvernement va bouger et qu’elle attend de voir ce que ça va devenir alors qu’en France les choses ne bougent jamais vraiment, ce ne sont que des paroles en l’air.

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Elle sait parfaitement que ce choix qu’elle a fait n’a rien d’anodin mais elle le fait pour Kendra et pour lui, elle suit un peu ses convictions. Il est devenu un très bon ami. Il l’a protégé et il prend parfois soin de sa sœur. Elle se sent redevable envers lui et puis elle est aussi là pour lui remonter les bretelles quand ça ne va pas. Parfois c’est un peu compliqué entre eux… Ça va faire deux ans qu’elles sont arrivées et en voyant les dégâts dans les quartiers de New York, Rosanna a aussitôt compris qu’elle ne pouvait pas nier l’existence des mutants et qu’à cause d’eux, les gens vivent dans la peur. La Purge a vu le jour et Rose y a vu le moyen de faire respecter la loi, quitte à passer par des extrêmes parce qu’à ses yeux : tout danger doit être recensé et ceux qui ne respectent pas les décisions de l’état sont de potentiels criminels. Elle s’est décidé à agir car son père lui a longuement répété dans sa jeunesse que la loi du plus fort l’emporte toujours et qu’il faut se placer du bon côté de la barrière. Elle pense que c’est ce qu’il y a de mieux : elle ressent le besoin de s’impliquer dans une cause mais elle est également secrétaire (sauvons les apparences). Une place qu’elle a aisément trouvée : il suffit parfois d’un peu d’argent pour ça et du concours d’un ami. Il est toujours derrière ses choix, il a toujours été derrière elle depuis qu’elle est partie de son pays natal, comme s’il veillait sur elle. Ou bien la fait marcher dans ses pas… Elle se sent différente et Kendra également. La cadette est devenue muette, elle ne parle plus à personne pas même à sa sœur. Elle s’enferme dans un mutisme impressionnant mais au moins, elle sourit toujours. Rosanna sait juste que c’est du à la rencontre d’un adolescent dont elle était amoureuse mais elle ne sait pas ce qu’il c’est passé. Elle se bat pour découvrir la raison, la vérité. Elle se bat pour son ami, pour le soutenir et elle s’entraîne avec lui. Elle se bat pour empêcher les mutants de proliférer. Et les autres anormaux également… Vous ne comprenez pas encore tout ce qui la pousse vers ce chemin ? C’est normal. Le sait-elle vraiment ? Est-ce qu’ici est retracée toute son histoire ou seulement des morceaux décousus dont manque des parties… Oui la vie est un puzzle et il est facile de conter mécaniquement un chemin réel mais dont on omet ce que l’on peut facilement cacher. Des souvenirs devenus flous, des signes qui ne trompent pas. Au final, en savez-vous vraiment plus à la fin ?