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There is something in your eyes that reminds me the past...

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Jeu 9 Oct 2014 - 0:21
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Aujourd'hui est un jour spécial. J'ai pris une semaine de congés, comme chaque année, à cette période de l'année. J'ai demandé à Rustie de s'occuper de quelques uns de mes gosses car il est clair que je ne pouvais pas tous les emmener avec moi. Alors je lui ai laissé les plus faciles à vivre, les plus autonomes et ceux qui supportent le moins la ville également. Un voyage de plus de 3000 kilomètres, à travers les États-Unis, ce n'est pas rien après tout. Certes, en avion, ça ne me prend qu'une demi-journée à peine, mais la simple idée de laisser mes chiens en soute me rend malade.
Maverick et Jekyll sont les seuls à m'accompagner pour ce voyage, car Jekyll a le don de faire tourner Rustie en bourrique.

C'est con, mais mon cœur se serre quand je pense à mes gosses, dans le Nevada, alors que je suis à New-York, à l'autre bout du continent. Je me retiens pour ne pas harceler Rustie au téléphone mais je me promets de lui passer un coup de fil ce soir, quand je serai à l'hôtel. Mais avant ça, je dois me rendre quelque part.

Je sors de l'aéroport avec Jekyll et Maverick sur mes talons. Pour la première fois depuis des mois, me voilà sobre... Je sais qu'il me manque quelque chose aux lèvres, cet appendice artificiel qu'était devenue ma cigarette, mais aujourd'hui, je n'en allumerai pas non plus. Un autre jour, ç'aurait été impossible de tenir, mais voilà, c'est un jour spécial, et ma détermination est sans faille. Ou bien peut-être que je le fais sans m'en rendre compte, parce que mon esprit est trop occupé ? Je n'en sais rien au final...
J'alterne le métro, la marche à pieds, le bus, et voilà que j'arrive dans une rue commerciale. Je m'arrête chez une fleuriste et prends un bouquet de tulipes rouges. La fleuriste me demande pour quelle occasion est ce bouquet et je lui réponds qu'il est pour ma femme, un petit sourire nostalgique au coin des lèvres. Je l'entends dire qu'elle est chanceuse d'avoir un homme qui offre des fleurs, que ce genre de tradition se perd... Je ne réponds rien. Je paye et m'en vais en lui souhaitant une bonne journée.

Je marche encore un peu, puis fais une halte à un magasin pour enfant. Une jolie peluche de lapin blanc au ruban rouge attire mon regard. Nina adorait les lapins. Enfin, les pin-pins, comme elle disait. Je prends la peluche, et me remets en route après avoir payé, Maverick et Jekyll sur mes talons. Je n'ai pas besoin de les tenir en laisse, ils me suivent comme s'ils étaient attachés à moi.

Après une vingtaine de minutes de marche, j'arrive enfin à destination. Je pousse le lourd portail en fer forgé et intime à Maverick et Jekyll de rester au pied. J'avance dans les allées, le cœur battant. Mon souffle se coupe quand je reconnais l'emplacement. Sans vraiment y réfléchir, j'arrange un peu mes cheveux, ma veste, mais je n'ai pas vraiment bonne mine. J'esquisse un sourire tandis que mes yeux embrument de larmes.

« Bonjour mes amours... »

La pierre tombale blanche est un peu grisonnante, le temps commençant à faire son office. Mais je vois qu'elle a été entretenue. La mère de Lily est sûrement passée quelques fois. Jekyll et Maverick se couchent au pied de la tombe, comme s'ils savent de qui il s'agit alors qu'ils ne les ont jamais connues.
Je nettoies la tombe, la débarrassant des fleurs mortes puis dépose délicatement le bouquet de fleurs puis la peluche blanche. Des larmes perlent sur mes joues et je les chasse d'un revers de manche :

« Joyeux anniversaire, mon ange... Papa t'aime fort...»

Combien de temps je passe à leur parler ? Je ne sais pas, je ne sais plus. Ne supportant pas mes pleurs, Maverick gémit en nichant son museau contre mon flanc.
Mais j'étais loin de me douter que je n'allais pas être seul très longtemps...
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Jeu 9 Oct 2014 - 4:37
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There is something in your eyes that reminds me the past...
Hidalgo & Amber.

Tout me revenait sans cesse en tête en ce moment, tous les ennuis que j’avais pu avoir et tous ces changements qui s’imposaient de nos jours dans la ville de New York. Il me semble que tout ce chemin que j’ai parcouru s’est fait à la vitesse de l’éclair pourtant je sais bien qu’il n’en est rien. C’est juste que ma vie change de plus en plus, elle ressemble peu à peu à une vie légèrement plus normale. Il faut dire que je n’avais pas choisi le meilleur moment politique pour refaire surface, ni le chemin le plus facile en rencontrant Ezekiel puisqu’il était lié à mon passé et que c’était justement mes souvenirs qui m’avaient longtemps empêché d’avancer. Ce n’est pas toujours simple de laisser tout ce qu’on a vécu derrière soi sans plus se retourner, je n’étais pas douée pour oublier le pire. Encore moins depuis que mon compagnon portait ce bandage parce qu’il avait été blessé et parce que je savais pertinemment que c’était en partie de ma faute, parce qu’il avait voulu me protéger, parce que j’avais décidé de n’en faire qu’à ma tête. Je déteste obéir aux ordres, même s’ils viennent de quelqu’un que j’estime et il le savait parfaitement. L’ambiance était devenue un peu plus tendue ou disons que j’étais particulièrement nerveuse ces derniers temps. J’avais besoin de réfléchir, me poser un peu et je commençais à retrouver des sentiments bien plus humains qu’avant et un peu plus positifs même si je gardais mes vieux réflexes. Je savais juste une chose, qui ne m’était jamais arrivé avant, j’avais envie de me recueillir sur la tombe de ma mère. Ce serait la deuxième fois que j’y mettrais les pieds, seulement la deuxième. Je n’étais pas familière avec ce genre de pratique. Ma mère n’aurait même pas du se trouver là…

J’étais une enfant pénible c’est vrai et malgré tout l’amour qu’elle pouvait avoir pour sa fille, ma mère n’avait jamais su comment se débrouiller avec moi. Je lui reprochais sans cesse le fait de vouloir empoisonner mon existence alors que tardivement elle essayait de me remettre sur le droit chemin. Le soir, j’étais rarement à la maison, préférant retrouver ma bande alors que j’étais consciente de la faire souffrir. Je n’étais qu’une adolescente rebelle avec un besoin d’affection, de reconnaissance que je refusais à ma mère. Je reste encore persuadée qu’elle a fini par s’en aller à cause de moi-même si Ezekiel me dit que ce n’est pas ma faute, que son mal-être devait remonter à bien plus loin. Sans doute, mais j’ai du être la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Encore heureux qu’elle n’ai jamais su ce que je faisais réellement quand j’étais avec mes amis ou bien que j’étais une mutante. Elle ne savait pas grand-chose de moi, d’ailleurs je ne connais pas beaucoup d’elle. Je sais juste qu’elle a fait une erreur de jeunesse quand elle a rencontré mon père et qu’elle ne s’attendait pas à avoir un bébé. Je sais qu’elle aimait cuisiner et… c’est à peu près tout. C’est un peu triste quand j’y réfléchis et certainement un peu cruel aussi. Je sais que je devrais sans doute amener quelque chose à déposer sur la tombe mais pour quoi faire ? Elle n’en aura pas l’utilité là où elle est  : s’il existe quelque part où les âmes perdurent. J’en sais rien, je ne sais pas quoi croire : les mutants comme moi existent bien alors pourquoi pas le reste ? Je traîne un peu les pieds quand j’arrive devant la grille du cimetière mais j’entre finalement avec un pincement au cœur. Je me sentirais presque coupable et j’ai pas de fleurs pour me faire pardonner auprès des morts. Je m’avance entre les allées mais je ne sais plus exactement où est enterrée ma mère avant de trouver finalement et de m’y arrêter sans prêter attention aux alentours. Quelqu’un se tient juste à quelques pas et je me prends à penser qu’il est bien ridicule de parler à des pierres mais je me penche lentement vers celle que je suis venue voir et d’un revers de la manche, j’essuie un peu le nom de cette femme que j’ai tant délaissée. Bizarrement j’ai aussi l’envie de lui parler mais … c’est inutile n’est-ce pas ? Elle ne peut pas entendre et j’ai pas envie de me sentir bête alors mentalement, je tente de le faire, c’est plus dur que ce que je croyais et j’ai peur de pleurer mais quelques mots sortent tout seul  et à voix haute :

- Pourquoi j’ai jamais compris…

Je regrette déjà de les avoir prononcé. Je préfère détourner le regard, comme si cette pierre m’accusait de tous les torts que j’avais causés à cette femme. Je pose mon regard sur l’inconnu et l’observe avec une curiosité sans gêne. Il a l’air terriblement effondré, il fait presque peur à voir. Enfin moi aussi je faisais parfois peur avec mes habits noirs style gothique mais dans un autre genre. Remarque je collais bien avec le décor ! Je m’assis paisiblement près de la tombe de ma mère, regardant ce que l’homme avait déposé sur les tombes, essayant de comprendre l’intérêt. J’avais envie de lui préciser que c’était inutile mais je n’étais pas suffisamment cruelle pour ça. J’étais perdue dans mes réflexions quand un museau se pointa à ma hauteur : un chien noir et blanc s’était approché d’un peu trop près à mon goût et la surprise me fit pousser un cri avant que cela ne devienne de la colère liée à la peur. Celle de me faire mordre à cause de mon don.

- Va-t-en le chien ! Hé vous… occupez-vous de vos animaux… !

Totalement paralysée, devant l’animal qui ne semblait pas vouloir s’éloigner, je ne savais pas quoi faire. Je savais parfaitement que la « bestiole » devait sentir ma peur mais impossible de m’en défaire. Je ne fis aucun mouvement brusque histoire de ne pas me faire attaquer et pourtant j’avais bien l’impression que ce chien s’approchait encore ou bien était-ce mon esprit… Pourvu que cette boule de poil ne me saute pas dessus ! Tout ce que je trouvais à faire c’était de parler directement à l’intéressé :

- OK… on se calme ! Je suis juste venue sur la tombe de ma mère, je viens pas embêter ton patron, je regarderais plus par là si tu veux… t’approches pas… !


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Mer 15 Oct 2014 - 18:51
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On dit souvent que le monde est petit, que nous avons parfois beaucoup en commun avec une personne qui nous est jusqu'alors inconnue. J'ai laissé ma famille derrière moi, au Texas. Non pas parce que je ne m'entendais pas avec eux, au contraire, seulement, je voulais vivre ma propre vie, ailleurs. C'était comme ça, chez nous, nous ne restions jamais éternellement avec nos parents. On n'avait pas besoin de ça pour entretenir nos liens, même s'il est clair qu'aujourd'hui, je regrette de ne pas avoir pu partager quelques moments en famille avec ma femme et ma fille qui n'aura vu sa grand-mère qu'une ou deux fois au cours de sa trop courte vie...
On pense souvent qu'on a la vie devant nous, mais rapidement, quand la machine se me en route, on comprend qu'on avait tort... Mais il est alors trop tard pour faire machine arrière... Alors on se laisse dévorer par la culpabilité.
Lily et sa famille n'étaient pas non plus particulièrement fusionnels, enfin sa famille ne l'était pas vraiment, car ma douce Lily aimait passer du temps avec les siens. Elle rendait souvent visite à sa mère et sa sœur. Je venais avec elle, avec plaisir, avant d'être à la botte du Gouvernement. On était encore des gamins, à l'Université, quand on allait passer nos week-ends avec sa mère, et sa petite nièce.

Pourquoi je parle de tout ça ? Parce que je me trouve actuellement face à Amber, la nièce de Lily... Ma nièce.

Les chiens l'encerclent, grognent, c'est le signal du gêne mutant. Mais je reste là, incapable de bouger, perdu dans mes pensées, presque tétanisé sur place. Des flashs me hantent. Je ne l'ai pas reconnue immédiatement, à part peut-être ce petit quelque chose dans le regard, dans les traits de son visage... Mais la tombe qu'elle désigne comme étant celle de sa mère ne laisse planer aucun doute. Un peu secoué, je souffle, d'une voix enrouée et légèrement interrogative :

« Amber... ? »

Elle n'a pas besoin de parler : j'en suis maintenant certain. Je reviens un peu à moi, passant mon regard sur Jekyll et Maverick qui n'attendent qu'un mot de ma part. Une mutante. Un rictus d'amusement se glisse au coin de mes lèvres : quelle ironie, une partie de ma vie à travailler pour mettre au point un moyen de chasser les mutants pour le Gouvernement, sans même me douter que ça aurait pu servir à traquer ma propre nièce, la nièce de Lily, son sang, celle qu'elle avait tant voulu prendre sous sa tutelle quand sa sœur nous a brutalement quitté... Si j'avais su...
Je siffle et Jekyll et Maverick reviennent immédiatement s'assoir derrière moi, sans broncher. Jekyll passe sa tête sous ma main, réclamant sa récompense pour avoir bien "travaillé". Je la caresse brièvement et m'avance vers la jeune femme qu'est devenue Amber. C'est là que je prends conscience du temps qui s'est écoulé... De toutes ces années... Je lui tend la main pour l'aider à se relever, ne pouvant m'empêcher de trouver en elle ce quelque chose qu'il y avait chez ma Lily. Ce regard...

« Amber, c'est bien toi ?... Je... Je suis Hidalgo... Le mari de Lily...»

Je pose naturellement mon regard sur la tombe de ma femme et de ma fille, ma peine est évidente : elle est morte, mais je lui appartiendrai toujours...
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Jeu 16 Oct 2014 - 18:44
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There is something in your eyes that reminds me the past...
Hidalgo & Amber.

Je n’aime pas les animaux ! Je ne sais jamais comment je suis censé me comporter avec eux et j’ai du mal à éprouver de la sympathie à leur égard. Le seul animal que j’ai toléré et ça remonte à un sacré bout de temps, c’est un chat croisé par hasard mais je ne peux pas totalement comparer puisqu’il était mutant et donc à moitié humain. Là, ce chien noir et blanc me fiche la trouille parce qu’il n’a pas l’air bien farouche et que je n’ai pas envie de me faire mordre par ses crocs. Je doute fortement d’avoir des réflexes plus aiguisés qu’un animal et je n’ai pas du tout envie de vérifier si c’est le cas ou non, tout ce que je peux faire c’est espérer que celui-ci s’éloigne par lassitude ou bien que le maître le rappelle. La première option semble être un espoir bien maigre car il ne semble pas décider à me lâcher d’une semelle. Quant au propriétaire, il n’a pas l’air de vouloir lever le petit doigt. Je n’ose même pas bouger d’un centimètre quand le second chien se rapproche à son tour et je me retrouve coincée entre les deux, sans doute très fidèles, compagnons de cet inconnu venu pleurer ses morts. Je ne fais rien, pas même un geste qui puisse signaler que je leur veux du mal ou quoi que ce soit mais je les entends grogner et je serre les dents. Je n’aurais sans doute pas du venir dans ce cimetière aujourd’hui : ce n’est peut-être pas le bon moment pour moi d’essayer de renouer avec mon passé. Quand je pense avoir enfin un peu de répit, quand je crois que je pourrais venir en paix dans un lieu habité par des morts, voilà que je me trouve encore dans une situation déplaisante et dans laquelle je suis sacrément désavantagée. Evidemment, je n’ai aucune chance de me débarrasser de ces deux chiens et pour peu que j’y parvienne – ce qui est totalement impossible – alors je doute que leur maître me laisse m’en tirer saine et sauve. Quoi qu’il n’a pas l’air bien réactif comme gars mais autant ne pas juger aux apparences. Après tout, peut-être qu’il ne fait rien parce que ça l’amuse de laisser ses animaux grogner à l’encontre des inconnus. Mon regard dut se durcir un peu mais j’éviter de croiser la pupille des chiens :  je n’ai aucune intention de leur donner l’impression de les défier. Je leur parle mais je ne fais pas la fière… Même si je me débrouille toute seule d’habitude et que je n’aime pas demander de l’aide, j’aurais bien aimé qu’Ezekiel soit là. Lui au moins, il ne craint pas les animaux…

J’ai envie de me lever et de partir vite mais j’entends un grognement si proche que mes muscles se raidissent et m’empêche d’agir. Je ne peux RIEN faire ! Alors que je réfléchis mais désespère de trouver une échappatoire, j’entends prononcer mon prénom dans la bouche de cet homme et je ne peux m’empêcher de lever les yeux vers lui. Comment connaît-il mon prénom ? Est-ce que je dois m’inquiéter et est-ce un ennemi ? Je l’observe donc avec attention, veillant sur chacun des gestes qu’il pourrait faire mais je n’ose pas lui répondre. Oui c’est bien mon prénom qu’il vient de prononcer mais le fait qu’il le connaisse alors que je ne sais rien de lui ne me rend que plus méfiante. Il a l’air si étonné et je le suis tout autant mais il semble se reprendre et se dessine alors sur son visage un sourire qui soulève plein de questions dans ma tête. J’ai envie de détaler, vraiment mais je ne peux pas et puis ma curiosité s’est éveillée. Il lui suffit de siffler et je suis du coin de l’œil, les deux chiens qui retournent fièrement près de leur maître. Il n’y a pas à dire, ils sont hyper bien dressés et c’est … effrayant. Je me sens temporairement soulagée de les voir s’éloigner même si il lui suffira sans doute d’un simple ordre pour les faire agir. Je regarde avec méfiance cet homme qui s’approche et la main qu’il me tend. Je me relève sans la saisir et en profite pour garder un peu mes distances. J’époussète rageusement mes vêtements, j’avais l’impression d’avoir baissé ma garde et que ma fierté en avait pris un sacré coup.

- Vos chiens… ils auraient pu me mordre ! fis-je faussement indignée, surtout en colère contre moi-même.

Je lui lançais un regard plein de reproches alors que j’esquivais le sujet en faisant mine de n’avoir pas pris en compte ce détail mais ses paroles me firent l’effet d’un électrochoc. Encore une fois, il répète mon prénom mais sans aucune animosité, plutôt comme s’il me connaissait vraiment et pourquoi est-ce que je décèle une si grande surprise de me voir. Par réflexe, je fais un pas en arrière et ravale ma salive. Je ne comprends pas ce qu’il se passe. Je plisse le front quand il me dit comment il se nomme et j’ai beau chercher dans ma mémoire, il ne me semble pas connaître de personne dénommée Hidalgo. Cette histoire parvient presque à me déstabiliser mais je le fixe froidement et montre très clairement que je ne vois pas qui il est. Le mari de Lily ? Et alors, je devrais me souvenir d’eux ?

- Qu’est-ce que ça peut me faire qui vous êtes, je ne vois pas du tout qui…

Je suis son regard en stoppant nette cette phrase cruelle et agressive : il a l’air tellement malheureux à ce moment. Je me rappelle alors que je ne l’ai pas croisé volontairement : il était bien là pour la même raison que moi, en souvenir des morts. Je réalise alors que la fameuse Lily doit être décédée et soudain ce nom me semble familier et j’entrouvre la bouche de surprise laissant échapper un vague « oui… ». J’observe attentivement la tombe sur laquelle il a déposé des fleurs et le premier nom qui y est gravé. J’entends presque la voix de ma mère qui dit «va te coiffer un peu avant que ta tante Lily arrive ! » avec un certain soulagement dans son ton parce que j’étais plus sage dans ces moments là. J’aimais beaucoup ses quelques visites qui me changeaient un peu de notre quotidien tristounet : maman n’était pas très affectueuse. Elle n’avait pas voulu d’enfant à la base. Je ne me souviens pas clairement de tout mais vaguement. Ce dont je me rappelle, c’est surtout à l’adolescence, quand ça a dégénéré pour moi et que je ne m’entendais plus du tout avec ma mère. Les dernières années ou je me souviens avoir vu Lily, je traînais déjà avec la bande de Matthias, j’avais déjà effectué quelques larçins et je passais le plus clair de mes soirées dehors avec eux ou en boîte de nuit à faire des paris sur qui tiendra mieux l’alcool mais quand ma tante venait j’étais toujours ravie, surtout qu’elle venait avec Nina, une petite bouille d’ange… et c’est exactement la deuxième personne à être inscrite sur le marbre de la tombe. Je comprends mieux pourquoi une peluche est déposée et ma gorge se noue à cette pensée. Il a perdu sa femme et sa fille alors… Ma tante et … ma petite cousine. Je pâlis un peu et je ne réalise que maintenant que s’il était le mari de cette femme, c’est que c’est mon oncle. Je ne me souviens pas vraiment de lui, c’est ce détail qui me fait beaucoup douter et me méfier. Je ne peux pas envisager que cet inconnu soit lié à ma famille alors qu’à mes yeux celle-ci avait complètement disparu. Je me suis débrouillée seule et j’ai fais les mauvais choix : ma famille, c’était ma bande d’amis et après il n’y eu plus personne ! Maintenant que je me reconstruis, le passé me rattrape ? Et comme je ne suis pas venue ici depuis longtemps, j’apprends que Lily et Nina sont décédées. C’est trop… trop pour moi. Je ne comprends plus… Je veux m’approcher mais je jette un coup d’œil aux chiens et je renonce.

-  Pourquoi… pourquoi je ne me souviens pas de … de toi dans ce cas ?

B.DAVIS sur Bazzart.


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Lun 20 Oct 2014 - 10:13
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Bien sûr qu'elle ne se souvient pas de moi. Elle était encore petite quand Lily et moi venions ensemble, rendre visite à sa mère. Mais une fois adolescente, elle n'a pu me voir qu'en de très rares occasions. Je passais mon temps au travail, je ne voyais déjà pas beaucoup ma propre femme et ma fille, alors ma nièce...
Lily et Nina allaient leur rendre visite quand je restais au travail, et je n'ai jamais blâmé ma femme pour ça, au contraire. Lily me demandait souvent de les accompagner, de prendre un peu de recul avec ce boulot totalement chronophage qui finalement ne me rendait pas spécialement heureux. Un travail qui me stressait plus qu'autre chose. Elle pensait qu'en l'accompagnant, je pourrais me changer les idées, m'aérer l'esprit. Et je déclinais l'invitation à chaque fois, repoussant ma venue, en me disant que j'aurais bien le temps de profiter de ma famille plus tard, quand le Gouvernement me lâcherait, une fois des résultats obtenus pour "Foxhound". Si j'avais su à l'époque, les choses se seraient passées d'une manière tout à fait différente.
Toutes ces choses, tous ces moments à côté desquels j'étais passé sans me douter que ce seraient les derniers... Tout ça pour en arriver là... Ma Lily... Je suis désolé.
Mais soudain, j'entends Amber murmurer, je pose de nouveau mon regard sur elle. Elle observe la tombe devant laquelle je me trouve et semble légèrement ébranlée par les souvenirs qui l'assaillent. Ses yeux semblent fixer le vide pendant une poignée de secondes, la nouvelle lui tombant comme un poids sur le coeur. Elle amorce un mouvement vers moi, mais la présence des chiens semblent l'inquiéter, et elle renonce. D'une voix rassurante, douce, mais encore enrouée par le tabac et par l'émotion, je tente de la rassurer, tout en caressant Jekyll entre les oreilles :

« Ils ne feront aucun mal.»

Je ne vois pas l'utilité de rajouter "tant que je suis avec toi", ce qui ne ferait que la troubler davantage. Elle vient de se découvrir un oncle, je ne me vois pas rajouter la cerise sur le gâteau en lui expliquant que mes chiens sont des traqueurs de mutants sur lesquels j'ai travaillé une bonne partie de ma vie. Je ne suis d'ailleurs pas fier de mon passé à la botte du Gouvernement.
Je ne veux pas la faire fuir, Lily reviendrait me tuer si jamais je faisais souffrir sa nièce, sa petite Amber. Alors que nous échangeons nos regards, je ne peux m'empêcher de me dire que nous avons, elle et moi, plus de choses en commun que l'on pourrait le penser. Il y a ce quelque chose dans ses yeux, ce je ne sais quoi, qui me rappelle ce que j'affronte tous les matins dans le miroir. Mais il y a aussi cette force dans son regard, la même que Lily avait.

« Pourquoi… pourquoi je ne me souviens pas de … de toi dans ce cas ?»

J'esquisse un sourire peiné, le regard à la fois tendre et meurtri. Comment lui expliquer ? Comment lui dire tout ça sans qu'elle ne me tourne le dos, définitivement ? Je soupire et, comme si cela me donnait la force de parler, je pose mon regard sur l'épitaphe de la tombe blanche évoquant "Deux anges partis trop tôt".

« Tu étais encore petite, quand j'accompagnais ta tante. Nous étions encore à l'Université, elle et moi. Par la suite... J'ai trouvé du travail, le genre de travail qui prend beaucoup de temps. Si c'était à refaire, je les choisirais elles, sans hésitation...»

Je garde les yeux rivés sur les noms gravés dans le marbre blanc, grisonnant, ne pouvant m'empêcher de repenser à mes erreurs. Que si je pouvais tout recommencer, ça se passerait différemment. Mais je sais qu'une telle chose est impossible. Je dois vivre avec. Plusieurs années que je me tiens à cette croisée des chemins, incapable de choisir entre Vivre avec et En finir. Je n'arrive pas à tourner la page, à avancer, parce que j'ai peur de les oublier. Mais je suis incapable d'en finir, sans savoir si c'est la lâcheté ou la honte qui me retient...
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Sam 25 Oct 2014 - 17:07
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Hidalgo & Amber.

Je n’ai qu’une vague notion de ce qu’est la famille étant donné que je n’ai grandi quasiment qu’avec ma mère et que nous ne nous entendions plus trop au fil des ans. Je ne me suis pas trop rendu compte de l’importance d’avoir ses parents auprès de soi, et encore moins de la valeur du cercle familial mais pour moi, quand Lily venait nous voir cela apportait une touche de fantaisie dans une vie qui me paraissait bien trop monotone. C’était toujours un plaisir de se dire qu’au moins une partie de la famille ne nous avait pas totalement renié et quand Nina est arrivée, … qu’elle était belle cette petite. Je crois que c’est le seul bébé qui ne m’a pas paru repoussant. En fait, je crois bien que j’aurais aimé la voir grandir, continuer de la voir et lui apprendre des tas de trucs. Non, je ne pense pas à « comment voler une voiture » ou « comment crocheter une serrure » même si aujourd’hui ce sont les principaux talents dont je me sers encore. Je ne sais pas trop au fond mais cela me fait penser que j’aurais bien aimé avoir une petite sœur parce que j’ai toujours été toute seule et que par la suite, j’étais presque tout le temps entourée de garçon. Quand ma mère a disparu de ma vie… j’ai tout simplement fait une croix sur les présences féminines ou du moins sur le long terme, à une exception près. Au départ, j’en voulais tellement à ma mère de m’avoir abandonné malgré tout ce que je lui reprochais que finalement j’ai encore plus sombré par la suite. Maintenant, je me dis que si je l’avais réellement écouté tout ce serait sans doute passé différemment mais on ne revient pas sur son passé et puis… en suivant ce chemin, j’ai rencontré Ezekiel et c’est sans doute pas plus mal ainsi. Je ne sais pas ce qu’elle en penserait et ce n’est pas comme si, en m’adressant à sa tombe, j’obtiendrais une réponse de toute façon. Bref ! Je me souviens bien de Lily et encore trop bien de Nina mais nullement d’Hidalgo. Alors où était-il pendant tout ce temps ? Trop occupé pour passer du temps avec sa propre famille ? Brièvement, ce reproche pourrait presque se lire sur mon visage mais je ne sais rien alors je n’ai pas à juger aussi vite. Je ne sais même pas pourquoi elles ne sont plus de ce monde. A vrai dire, je ne savais tout simplement pas qu’elles étaient mortes : je n’avais aucune nouvelles de personnes et seul m’importait ma propre personne. Mes potes et moi, rien de plus, rien de moins. Réaliser que la seule part de ma famille qui ne m’ai pas rejeté soit sous terre, me fait plus de peine que je voudrais bien le croire mais j’ai toujours autant de mal à pleurer pour les autres. La compassion n’est pas mon fort, je suis juste attristée de ne pas avoir pu profiter d’elles deux. Je voudrais voir la tombe de plus près mais je n’ai pas confiance en cet homme et encore moins en ces deux bestiaux fidèles. On ne sait jamais : ils pourraient prendre cela pour une agression et m’attaquer. Et qui me dit que cet homme est bien celui qu’il prétend ? … Il a beau me dire que les chiens ne feront rien, je ne suis pas très convaincue. Effectivement, ils ont l’air bien sage auprès de leur maître mais ce n’est pas parce que cet animal se laisse gratouiller derrière les oreilles que je vais me sentir bien plus confiante. Je secoue négativement la tête. Si ces chiens ont grognés contre moi, c’est qu’ils avaient une raison, non ? Je ne veux pas retenter l’expérience, surtout que je ne les avait pas agressé ni même leur patron.

- Ils ont pourtant pas l’air d’apprécier ma présence… je préfère garder mes distances.

Question de prudence, je ne cherche même pas à trop les observer. Je n’aime pas du tout Je cherche dans le regard de cet homme des souvenirs qui pourraient m’aider à y voir plus clair mais je ne me souviens définitivement pas de lui. En revanche, c’est vrai qu’en cherchant bien, il ressemblait à Nina. Enfin non, la petite avait hérité de certains traits de son père ! C’est cependant facile de retrouver des ressemblances chez les autres même avec ceux qui n’ont aucun lien de parenté, non ? Autant poser la question qui me brûle les lèvres, à savoir pourquoi je ne me souviens pas de lui. N’est-il donc jamais venu quand Lily nous rendait visite ? Si c’est le cas, je me demande si c’était parce qu’il n’appréciait pas notre famille. Cela ne m’étonnerait pas tant que ça… un peu de rancœur se dessine sur mon visage mais je ne dois pas juger alors que je ne sais pas. Il a l’air un peu désolée quand je lui demande mais ça peut être de la manipulation. J’en sais quelque chose. Néanmoins, j’essaie de faire comme promis : m’ouvrir socialement en laissant une chance aux autres. Je ne suis pas très patiente mais je lui laisse l’occasion de s’exprimer avant de choisir de m’enfuir loin de mon passé ou d’en savoir plus. C’est donc son travail qui lui prenait réellement trop de temps. Je fronce les sourcils et entend la suite comme un regret. Amèrement, j’ai envie de lui dire qu’il aurait du y penser avant, de passer du temps avec elles mais j’ai à peine ouvert la bouche que je m’arrête. Moi, j’aurais du penser à ma mère avant que celle-ci ne commette l’irréparable alors à quoi bon des reproches que je peux retourner contre moi. Il n’empêche que je ne peux me montrer compatissante avec lui alors que j’aurais aimé retrouver ma tante et ma petite cousine. J’aurais aussi espéré changer des choses de mon passé : c’est-à-dire ne pas tomber dans les bras de Matthias en premier lieu. C’est trop tard et j’ai cumulé nombres d’erreurs mais j’ai continué ma route en vacillant. J’ai survécu lamentablement pendant un moment mais je suis pourtant toujours là.

- Oui… tu ne devais presque pas venir du coup… Je suis plus jeune que toi mais j’aurais sans doute énormément de choses à refaire ! En premier lieu, je ne me serais sans doute pas comporté ainsi avec ma mère. On y peut rien.

Je sais que je suis un peu brusque dans ma façon de dire les choses pourtant je ne voulais pas me montrer méchante. Je ne sais juste pas comment faire autrement et je ne suis toujours pas persuadée qu’il soit vraiment celui qu’il prétend. Il peut avoir usurpé l’identité de cette personne, c’est facile puisque je ne me souviens pas. Il est peut-être très bon comédien aussi. Je veux pourtant le croire… Sauf que je ne sais pas ce que ça m’apportera : une déception en plus ? Même s’il est de ma famille, ce n’est que par alliance et puis qu’est-ce que ça changera pour lui ou pour moi ? Rien du tout. Ça ne me coûte rien pourtant de tenter de lui parler, d’en savoir plus. Je ne m’approche pas cependant. J’ai toujours aussi peur des chiens…

- Qu’est-ce qu’il leur est arrivé Hidalgo ?... j’avais déjà très peu de famille avant, je veux savoir.

Même si ça t’est douloureux parce que je ne me rends pas compte…
B.DAVIS sur Bazzart.


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Jeu 30 Oct 2014 - 18:59
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Je ne saurais expliquer cette gêne, ce malaise qui s'installe durant quelques instants. J'ai perdu l'habitude d'avoir une vie sociale et je me trompe peut-être mais ça semble être le cas d'Amber. C'est en la regardant que je m'aperçois que le temps a filé à toute vitesse. Ma Lily, si tu pouvais la voir, ta petite Amber, c'est une jeune femme maintenant. Elle s'exprime avec une pointe de pragmatisme dans la voix : il est loin le temps de l'innocence...
Un silence s'installe tandis que je repose mon regard sur la tombe blanche. Peut-être devrais-je la convaincre, lui prouver mon identité ? Mais, à quoi bon ? Sans Lily, ai-je encore la légitimité de me prétendre son oncle ? Surtout après tant d'années... Et quand bien même, comment lui prouver ? Comment l'aider à fouiller au plus profond de sa mémoire ? Les chiens finissent par se coucher au pied de la tombe, estimant probablement que le danger était écarté.

« Qu’est-ce qu’il leur est arrivé Hidalgo ?... j’avais déjà très peu de famille avant, je veux savoir.»

Mon cœur se pince une nouvelle fois : j'évoque assez rarement la mort de ma femme et de ma fille, c'est un sujet sensible qui me laisse sans aucune défense. J'ai le sentiment de me retrouver nu, de montrer mon véritable visage, de laisser transparaître ma faiblesse évidente quand je parle d'elles. Immédiatement, je porte ma main à ma poche cherchant mon paquet de cigarettes, ressentant le besoin irrépressible de nicotine pour évacuer cette boule d'angoisse dans mon abdomen, mais j'interromps mon geste quand je me souviens du lieu où je me trouve et qu'aujourd'hui, c'est un jour particulier. Je ne fume pas en leur présence. C'est peut-être con, mais j'y tiens. Je range donc le paquet, d'une main légèrement tremblante et déglutit péniblement. Je m'éclaircis la voix, gardant mes yeux plantés au sol. Je lui dois bien ça, à cette gamine. C'était sa famille à elle aussi...

« Ça... ça fera six ans, dans deux mois... C'était la rentrée et je devais accompagnée Nina à son premier jour d'école... On m'a appelé d'urgence, au travail et... J'aurais du être avec elles...»

Une nouvelle fois, j'éclaircis ma voix, j'inspire un bon coup pour ne pas perdre mon sang froid. Puis je reprends, les yeux brillants :

« Un conflit inter-mutants, il me semble, l'école a été un dommage collatéral...»

Je n'en dis pas plus, c'est trop dur... De ma poche, je sors mon vieux porte-feuille, l'ouvre, et contemple une photographie de nous trois, à la naissance de Nina. Les couleurs ont perdu de leur éclat, mais pas nos sourires radieux... Le mien a disparu, mais celui de Lily me semble suspendu dans le temps... De mon pouce, je caresse leurs visages.
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Dim 2 Nov 2014 - 2:38
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There is something in your eyes that reminds me the past...
Hidalgo & Amber.

Si on a tous deux perdu des personnes qu’on aime, je ne peux pourtant pas me mettre à sa place. C’est une mère que j’ai perdu, lui c’était la personne qu’il aimait et le fruit de leur amour. Ce sont des choses totalement incomparables et puis ce n’est pas comme si je me montrais souvent compatissante dans ce genre de cas. Ce n’était pas sans raison qu’on me répétait que je n’étais qu’une enfant égoïste incapable de comprendre le mal que je pouvais causer. Je ne voyais que mes propres douleurs et encore aujourd’hui, c’est facilement le cas. Je ne réfléchis pas à l’impact de ma question et les mots sortent de ma bouche sans le moindre tact : je veux bien lui accorder du crédit mais j’en oublie d’être correcte même avec quelqu’un qui est potentiellement un membre par alliance de ma famille. Je ne me serais certainement pas comporter de la même manière si c’était ma tante que j’avais croisé ici : est-ce que je lui aurait froidement demandé comment Nina et son mari était mort ? Sans doute pas. Premièrement car j’aurais pu la reconnaître plus facilement. Deuxièmement, c’est une femme et c’est ridicule mais j’aurais peut-être dit les choses plus doucement ? Rien n’est moins sûr cependant. Je sens mes épaules s’affaisser un peu en constatant que les chiens se sont finalement couchés et ne semble plus guère me porter d’attention. Je peux aisément me concentrer sur cet homme et sur la réponse que j’attends qu’il me fournisse car je veux absolument une explication, je suis têtue et j’ai le droit, non ? De vouloir savoir ce qui est arrivé à Lily et Nina. J’ai beau le regarder avec toute la froideur dont je suis capable, c’est assez perturbant de voir quelqu’un de si brisé. C’est l’impression qu’il me donne et il me rappelle l’image que je devais renvoyer il n’y a pas si longtemps : entre mes incessants cauchemars vis-à-vis de Matthias et de la Purge. Je commence toujours à reconstruire un semblant de vie avec Ezekiel. Je sais qu’il suffirait que je le perde pour être comme Hidalgo. Il est un peu devenu une faiblesse. Je regarde l’homme prendre quelque chose dans sa poche et je fronce les sourcils. Une boîte de cigarettes… Il compte momentanément esquiver la question en se grillant une clope ? Finalement non mais je remarque la fébrilité de ces gestes quand il range le paquet. Je ne dis rien, ça me donne juste envie d’aller boire un verre parce que cette rencontre est assez galère à encaisser. Je suis étonnement patiente et je tends avidement l’oreille quand il se met à parler. Six ans, ce n’est donc pas tout proche, j’étais encore une adolescente écervelée. Je ne pensais même pas que pendant ce temps là ma cousine et ma tante… C’est comme si je m’étais arrêtée de respirer en attendant le verdict, je ne comprends pas pourquoi je veux savoir mais ça me semble important et quand il fait une pause, je serre les dents. Les mots qu’ils prononcent semblent provenir de loin tellement je ne m’attendais pas à cette réponse. C’est à cause des mutants … à cause de gens comme moi en fait. J’ai l’impression d’avoir reçu une décharge électrique.

J’ai certainement pâli quand il a annoncé ce qui l’avait séparé de ses deux femmes et me demande ce qu’il a ressenti envers les mutants à ce moment-là. Il est peut-être de ceux qui les déteste et dans ce cas là, je ferais mieux de ne pas lui avouer que j’en suis une. Je suis perdue entre divers ressentis que j’ai du mal à saisir. Dans un sens, je suis remontée à l’idée que ma tante et ma cousine ai pu souffrir de ce conflit et d’un autre, je sais également ce que les mutants ont du subir de la part des humains. C’est du de se poser dans des conflits où chaque partie est en tort. Les mutants, dont je fais partie, ont tué une partie de ma propre famille… Je ne parviens pas à mettre des mots, à dire quoi que ce soit sur ce qu’il vient si difficilement de me confier. En y réfléchissant bien, moi aussi je suis dangereuse : je ne contrôle toujours pas entièrement mes capacités alors je peux blesser mes alliés autant que mes ennemis. Et si, j’avais grandit avec ma famille et que c’était moi qui était devenue la cause d’un accident de la sorte ? J’en tremble légèrement, j’avais déjà du mal à accepter ce don, maintenant, je me rends compte que je n’avais pas totalement tort. Jusque là je n’ai blessé que des personnes qui m’ont fait du mal mais sait-on jamais. Je devrais peut-être partir et renoncer à l’idée d’en savoir plus sur ce passé disparu parce qu’au fond, si jamais Hidalgo apprenait que je suis un monstre, je n’ai pas trop envie de savoir si ses chiens me sauteraient à la gorge. J’ai trop souffert avec ces histoires de mutants et je ne veux pas que ce qui reste de ma famille se retourne contre moi. Pourtant, quand je regarde de nouveau dans sa direction, je renonce à tourner les talons.

- Tu ne pouvais pas savoir qu’il se passerait quelque chose, ça aurait pu être un jour comme un autre et on ne peut pas être toujours derrière ceux … ceux qu’on aime. … Désolée.

Je n’ai pas les mots et je ne sais pas si ce que j’ai dit vas le peiner encore plus ou si cela peut amoindrir un peu le poids qu’il a sur le cœur. Il vient de sortir une photographie de son porte-monnaie et se perd dans sa contemplation. S’il m’a dit vrai jusque là et je commence à le croire alors, je reconnaîtrais ma tante sur le papier glacé mais dois-je vraiment m’approcher ? Je pose un œil sur les animaux qui ne bronchent toujours pas et tente un pas en avant. Pas de grognements, je dois en avoir le cœur net. Je réduis la distance avec cet homme et tends mon bras vers lui.

- Est-ce que… est-ce que je peux voir ?

Mes pas se figent, je n’ose pas me tenir plus prêt. J’aimerais dire que s’il avait été avec elles, ils seraient sans doute morts tous les trois… alors je n’aurais jamais compris qu’une partie de ma famille m’avait été arrachée mais ces mots là, ils ne veulent pas sortir. Ce serait avouer que je suis moins insensible qu’il n’y paraît et j’ai encore un peu de mal avec ça et puis je ne sais pas comment il réagirait. Lui, il a l’air d’avoir eu tellement d’amour pour elles au point de ne pas parvenir à faire vraiment son deuil alors que moi je me sens handicapée avec ce genre de sentiments. Mais je suis tellement maladroite quand j’essaie de faire des efforts et je me montre même brusque :

- … Elle… elle devait être heureuse tante Lily… avec toi… et j’espère qu’elle ne te voit pas dans cet état parce qu’à mon avis … ça lui ferait énormément de peine ! Et devant moi ! Quelle image tu montres pour un supposé … oncle ?!
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Mar 4 Nov 2014 - 17:34
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Hidalgo & Amber

 
" There is something in your eyes that reminds me the past... "

 

Elle tente visiblement de soulager ma peine, mais ne trouvant pas les mots, elle s'excuse simplement. Je sens qu'elle est gênée, et je finis par comprendre que lui annoncer que la mort de Lily et Nina a été causé par des mutants - bien qu'il s'agissait d'un dommage collatéral - sachant qu'elle est elle-même une mutante n'était pas forcément délicat de ma part. Bien sûr, elle ignore que je sais déjà qu'elle est différente, mais je pense que sa gêne peut venir de là. Je me vois mal la rassurer en lui disant que je sais déjà de quoi il retourne, il faudrait que je lui explique pour les chiens, et ça deviendrait vite compliqué. Je lui en parlerai sans doute. Mais pas maintenant.

Amber s'avance vers moi, toujours méfiante concernant les chiens, malgré tout, tendant une main vers moi. Elle laisse comme une distance de sécurité entre nous. Elle me demande si elle peut regarder la photo et je mets bien quelques secondes à réaliser que son comportement semble moins sceptique et que lui montrer cette photo pourrait effectivement confirmer mon identité. Je sors le morceau de papier glacé de mon porte-feuille, parcourt le dernier mètre nous séparant et lui dépose avec douceur entre les doigts, un léger sourire en coin, lui répondant dans un murmure :

« Bien sûr...»

«… Elle… elle devait être heureuse tante Lily… avec toi… et j’espère qu’elle ne te voit pas dans cet état parce qu’à mon avis … ça lui ferait énormément de peine ! Et devant moi ! Quelle image tu montres pour un supposé … oncle ?!»

Je m'étouffe presque de surprise, laissant échapper un ricanement : Amber était bien comme Lily pour son franc parlé, elle n'y allait pas par quatre chemin. J'observe ma nièce, en souriant, amusé et un peu peiné par la triste vérité puisque, après tout, elle a bien raison. Lily serait bien malheureuse de voir ce que je suis devenu, mais après avoir tout perdu, je ne trouvais plus rien à quoi me rattacher. Plus rien, à part mes chiens. Au final, j'étais devenu ce genre de vieil ermite coexistant avec les animaux pour éviter les contacts humains. Au final, j'avais perdu fois en tout.
Jusqu'à aujourd'hui. Voilà qu'un petit morceau de Lily revient comme un miroir pour me renvoyer cruellement la triste réalité : je ne suis que l'ombre de moi-même. Malgré tout, un sourire en coin vient éclairer mon visage, ne pouvant m'empêcher de penser que ce n'est peut-être pas un hasard si nos routes se sont de nouveau croisées.

« Tu as raison... Je suis désolé, Amber, j'aurais préféré que tu gardes de meilleurs souvenirs de moi. »

Je lui souris, pensant sincèrement ce que je viens de lui dire, et la laisse regarder la photographie. Je m'agenouille et caresse mes chiens, tout en me remémorant le bon vieux temps. Quand Lily et moi, on se rendait chez ses parents.

« Elle était merveilleuse, ta tante. S'il y a bien quelque chose que je ne regrette absolument pas, c'est d'avoir été à l'Université et d'avoir fait sa connaissance. Elle était simple, jamais superficielle, c'est ce que j'adorais chez elle. Ça et son caractère. Elle était douce et compréhensive, mais elle ne se laissait jamais marcher sur les pieds. En fait, c'était un diamant brut...»

Je me rends compte que je souris, nostalgique. Je me relève et tandis qu'Amber semble vouloir me retourner la photo je lui intime de la garder.

« Non, garde-la. Elles font parties de ta famille, aussi. Et euh...»

Un peu gêné d'arriver brusquement dans sa vie et de me présenter comme étant son oncle après toutes ces années d'absence, j'ai du mal à formuler ma phrase. Je rajoute, en détournant un peu le regard, maladroitement :

« Enfin, si tu as besoin de moi, eh bien... Je suis aussi de ta famille... Même si, a priori, je suis... enfin, celui qui en aurait le plus besoin...»



 
   

Phantasmagøria

   
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Mar 18 Nov 2014 - 5:01
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There is something in your eyes that reminds me the past...
Hidalgo & Amber.

M’excuser ce n’est pas si simple, c’est avouer qu’une part de moi se sent peinée, compatissante et dans un sens, c’est vrai. Ce n’est pas habituel pour moi de croiser un homme si bouleversé par la vie et c’est encore plus dur quand on apprend qu’il est en fait une part de notre histoire, de notre famille. Difficile également de ne pas se sentir en partie responsable de la mort de ceux qu’il aimait. Non je ne les ai pas tués parce que je n’étais pas dans ce conflit mais mon don n’est pas stable, j’ai envoyé Matthias à l’hôpital et même s’il le méritait je reste dangereuse. Ces dernières années, quand la Purge était à chaque coin de rue, que ma route a été plusieurs fois barrée par leurs chemins, j’ai fini par me forger une opinion de moins en moins positive sur la race humaine. Même si je ne suis pas forcément du côté des mutants à part entière, je dois bien avouer que ces derniers temps ont été particulièrement cruels et j’en garde des cicatrices. Alors si j’avais pris part dans ce genre de conflit, j’aurais accidentellement pu tuer une femme et sa petite fille ? Qui sait… Je ne veux pas envisager la possibilité que cet homme debout devant les tombes de ma tante et de ma cousine puisse se dire que je suis une erreur de la nature. C’est pour ça que je veux fuir, abandonner l’idée qu’il soit un membre de ma famille et faire comme si je ne l’ai jamais rencontré. L’effacer totalement de ma vie. Encore une fois, c’est égoïste car je ne lui laisse pas le choix de savoir s’il veut me connaître ou non cependant ça l’est aussi si je reste car je l’incite à faire connaissance et alors ça pourrait nous faire encore souffrir ? Je ne peux tout de même pas fuir une énième fois sous prétexte que je refuse toute complication dans ma vie. J’ai toujours pris le chemin facile pour me détourner des problèmes car je n’arrive pas à les affronter. Je dois essayer autrement, faire face. Je sais provoquer des ennuis et j’arrive à les affronter … mais ils sont différents de ceux liés au social, au relationnel ! Je dois tenter et quand je tends la main pour prendre la photo qu’Hidalgo me tend, j’espère que je ne fais pas une sottise.
Sur le papier glacé que je tiens comme un précieux trésor si fragile, j’observe avec étonnement les visages souriants que j’y vois. Oui, je la reconnais vraiment cette femme mais je m’arrête surtout sur lui, méconnaissable et pour cause, il a perdu toute la vie qu’il y avait en lui. Comme si une lumière s’est éteinte depuis le drame. C’est sans doute le cas et je suis bien placée pour comprendre. Sans aide, je doute que j’aurais retrouvé un sourire sincère un de ces quatre. Je dis ce qui me passe par la tête, je ne sais pas très bien m’exprimer dans ce genre de moments. Rapidement ma brusquerie reprend le dessus mais au lieu de le vexer, il semble au fond, ne pas le prendre si mal. Je ne sais pas déchiffrer l’expression de son visage mais tant que je ne vois aucune colère, ça me convient parfaitement. C’est vrai quoi : il a l’air vieux avant l’âge et sacrément dépressif mais… j’ai le droit de commenter parce que moi aussi j’ai été si brisée qu’on se ressemble tant. Un sourire en coin sur son visage me surprend et je reste presque bouche-bée de voir ce léger changement d’attitude. Est-ce un effort de sa part ? Je me gratte la nuque un peu gênée : « de meilleurs souvenirs », de lui j’en ai aucun… si je lui dis il va se vexer ?

- Ah… euh ouais… ben j’te pardonne.

C’est plaisant de pouvoir remettre un visage sur ce nom et je peux entendre de nouveau sa voix : Lily. Je ne détache pas trop mon regard de la photographie et je souris doucement en posant mes prunelles sur le poupon. C’est fou… je ne supporte pas les enfants. Je suis même totalement terrifié à l’idée que je pourrais en avoir un. Totalement impossible ! Je regarde pourtant Nina avec attendrissement tandis que du coin de l’œil j’aperçois Hidalgo s’agenouiller près de ses boules de poils. Je tourne la tête : eux par contre, ils ne m’attendrissent pas du tout ! Je soupire mais il se met à parler. Bien sûr que ma tante était merveilleuse, je n’en doute pas. J’aurais voulu mieux la connaître d’ailleurs. L’entendre en parler si bien, c’est touchant et ça me prouve que je dois tenter de me montrer plus aimable, moins méfiante. Je crois ce qu’il me dit. Il ne va pas inventer tout ça, entièrement ! Et il sourit à ces souvenirs, il sourit ! Je veux lui rendre son bien, je sais maintenant que je peux m’ouvrir un peu. Je ne m’attends pas à ce qu’il me dise de la conserver en prétextant que c’est une part de ma famille sauf que j’ai l’impression de lui arracher une part de sa vie si je la garde.

- C’est gentil mais… tu la gardais dans ton porte-monnaie parce qu’elle a une valeur sentimentale non ? Je ne veux pas te prendre ça, c’est ma famille, c’est vrai mais elle est la tienne avant tout.

Ce n’est pas que je veux refuser son cadeau, je ne veux pas qu’il le prenne ainsi. C’est juste que c’est terriblement gênant, en plus on vient tout juste de se rencontrer. Ce qui me déroute encore plus c’est la suite de son discours, Son « je suis aussi de ta famille » sonne presque comme si j’avais dit le contraire alors que je n’ai jamais pensé cela. Est-ce donc lui qui se dit que je vais sans doute le rejeter ? J’y ai pensé, je dois bien l’avouer. Ma mauvaise conscience me chuchote que je n’ai pas vraiment besoin de lui mais… sa maladresse a raison de ma cruauté latente, ça me désarme et ce serait faux de croire que je n’ai pas besoin de renouer avec la famille. Je suppose. J’ai du mal à saisir pourtant pourquoi il pense avoir besoin de moi. Je me mords la joue avant de répondre.

- Beeen tu… tu es de ma famille oui ! C’est que… j’ai un peu perdu le sens de la famille tu sais et euh je vois pas trop ce que je peux t’apporter à part des ennuis… Enfin… ça veut dire que je dois adopter les boules de poils aussi parce que c’est pas sûr qu’elles m’aimeront un jour. Moi et les animaux…

Pour tester la réaction des animaux, elle s’approcha. Elle verrait s’ils feraient quelque chose. Quant à Hidalgo, elle pourrait toujours lui laisser son numéro s’il voulait… ? Elle lui proposa donc pour garder contact, ce serait un début.
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