«
Tes bons petits plats me manquent... » Il était vraiment mignon avec sa petite moue dépitée ! À chaque fois qu’il grimaçait de douleur, la blonde s’écartait de peur d’aggraver ses blessures. Ses yeux – inquiets par ses traits crispés – se posaient alors sur l’électrocardiographe, pour s’assurer que sa tension artérielle n’avait pas augmenté. Son homme avait autant de mal qu’elle à être séparé, ne serait-ce que d’un millimètre… À présent, il s’agissait d’un besoin vital pour tous les deux. Connor mangea un peu et une infirmière rapporta le plateau en cuisine. Ils étaient enfin seuls. La belle mutante avait toujours l’oreille posée sur son torse, écoutant inlassablement les battements de son cœur. Puis, Connor lui dit qu’il aurait aimé assisté à son pétage de câble… Sans aucun doute, il pensait au côté «
poétique » de la chose, ce qui fit sourire sa belle. «
Tu as fait ce qu’il fallait faire. Même si tu crois que c’était par pure colère, penses à ce qu’ils t’auraient fait à toi et à ton frère si tu ne les aurais pas éliminé. Tu n’avais pas le choix… » Lucy ne répondit pas. Elle se redressa un peu et l’embrassa avec une ardeur étourdissante. Sa langue se glissa sensuellement contre la sienne et un frisson des plus agréable parcouru sa cage thoracique, jusqu’à son bas-ventre. La jeune femme s’arrêta doucement, sachant qu’ils devaient se contenir. La mutante se décolla à peine, son souffle tiède se mélangeant au sien. «
C’est faux… » Murmura-t-elle doucement en plantant ses yeux brillants dans les siens. «
On a toujours le choix… » Caressant sa joue, elle l’embrassa de nouveau, le souffle court, avide de ses lèvres. «
… je t'ai vengé par amour... et c'est un choix que je ne pourrai jamais regretter. » Ses joues commençaient à être rouges, son sang palpitant dans ses veines. Puis, elle s’écarta rapidement, avant qu’ils ne soient dévorés par le désir. La mutante décida de s’installer sur le fauteuil et remonta les couvertures sur Connor.
«
Il faut que tu dormes un peu… » Dit-elle en prenant sa main. «
Je ne bougerai pas. » Elle embrassa le dessus de sa main et attendit patiemment qu’il s’endorme, s’endormant à son tour, assise en indien sur le fauteuil.
***
Confiné dans son lit d’hôpital, la belle blonde s’était assurée – dans la mesure du possible – de répondre au moindre caprice de son chéri. Même qu’un après-midi, sa douce avait emprunté la cuisine de son frère (qui s’était loué un appartement dans le Westminster) pour lui mijoter ces «
petits plats » qui lui faisaient tant envie. Bien sûr, Lucy s’était informée de ses restrictions alimentaires. Ce fût l’unique fois où elle quitta son poste d’infirmière personnelle. La blonde s’assurait que son beau trentenaire ne s’ennuie pas, apportant un jeu de cartes, les dernières nouvelles ou en regardant tout simplement la télévision avec lui. Lucy attendait toujours qu’il s’endorme avant d’aller se coucher sur le canapé (elle avait trouvé une couverture et un oreiller à l’accueil). Bref, ce fût une très longue semaine. Connor reçu son congé à la fin de sa deuxième semaine d’hospitalisation, à condition qu’il aille passer un examen complet à son retour aux États-Unis. Lucy s’était occupée du retour, payant elle-même les billets (une petite victoire personnelle, car il avait payé les billets pour Londres). Ils se retrouvèrent donc tous les trois à l’aéroport. Thomas avait décidé de prolonger son séjour en Angleterre (pour prendre du recul et se reposer), mais les deux Patterson n’allaient pas se quitter sans se dire des «
au revoir » émouvants. Son frère avait également aidé à enregistrer les valises. Dans la salle d’attente, Thomas étreignit sa sœur avec force.
«
Tu ne me présentes pas officiellement à ton petit-ami ? » Demanda-t-il, un sourire moqueur illuminant ses traits.
«
Ce n’est pas mon… » Commença la blonde, par habitude. Puis, elle regarda son beau milicien amoché du coin de l’œil. «
Tu as raison… » Dit-elle en souriant tendrement. «
Je te présente Connor Welch, mon petit-ami. Connor, mon frère aîné, Thomas. T’as pas de chance, c’est le plus casse-pied des deux… » Se moqua-t-elle gentiment.
«
Ma sœur ne m’a toujours pas pardonné d’avoir cadenassé sa moto dans le garage. » Dit-il en serrant la main du soldat. Il avait une sacré poigne à cause de l’entraînement qu’il avait reçu au Projet X. «
Je suis content de faire ta connaissance… Désolé de t’avoir un peu malmené. Je ne suis pas aussi méchant d'habitude. » Dit-il en lui faisant un petit clin d’œil. Puis, sa main se réchauffa dangereusement, le blond avait activé son pouvoir. Il se rapprocha doucement du milicien, sa bouche près de son oreille. «
Si tu lui brises le cœur… tu ne seras plus qu’un tas de cendres. » Puis, il sourit à sa petite-sœur. «
Fait attention à toi, Lucy. » Il se tourna une dernière fois vers Connor. «
C’est la reine pour ce qui est de s’attirer des ennuis, tu ne risques pas de t’ennuyer avec elle. »
«
Attention. L’embarquement du vol 815 en direction de New-York est commencé. Veuillez-vous présenter aux portes. »
«
Bon, c’est l’heure de se dire au revoir, ma belle. » Dit Thomas en la prenant une dernière fois dans ses bras, caressant sa petite tête blonde. «
Je te promets de revenir bientôt. »
«
Tiens, je te confie ça. » Dit-elle en détachant son collier et le glissant dans sa main. C’était le cadeau de Lucas… Thomas l’observa avec de grands yeux ronds. Jamais elle ne l’avait retiré, sous aucun prétexte… «
C’est devenu un fardeau. Tu n’auras qu’à me le redonner à ton retour. Je pourrai le porter comme un porte-bonheur cette fois. »
Thomas mit le collier autour de son propre cou et embrassa sa sœur sur la joue. Il fit un dernier signe de tête amicale à Connor et les deux tourtereaux disparurent dans l’avion. Lucy avait choisi un vol de première classe, plus pratique et confortable pour son chéri. Elle s’installa avec sa couverture et posa sa tête contre son épaule, épuisée.
«
J’espère que nos premières vacances seront plus reposantes que ça… » Dit-elle avec une moue rieuse. Ses doigts s’entrelacèrent entre les siens. «
J’ai hâte qu’on soit chez nous… »