We are part of this “quiet” world Amber, Ezekiel & Hidalgo
Mon regard passe d'Ezekiel à Amber, un sourire toujours vissé aux lèvres quand je prends enfin conscience du quiproquo : Rik pourrait très bien être un prénom d'homme. Et subitement, je me demande ce que ces deux-là ont pu comprendre. L'air un peu gêné, je réponds vivement, passant toujours mon regard de ma nièce à son petit ami, en agitant mes mains vivement, comme si ça pouvait m'aider à éclaircir le malentendu : « Oh, non, je ne suis pas un... ! Enfin, j'ai rien contre eux, hein, mais Rik, c'est une femme... Rik, Rika, Erika. » Juste histoire d'être sûr, tu devrais peut-être leur répéter une nouvelle fois son prénom, non ? Enfin, bien, je leur ai reconfirmé mon orientation sexuelle, m'enfin, c'est comme si j'avais laissé entendre une relation avec Erika : et merde ! En plus d'être inenvisageable - et très franchement, ça me parait peu possible, Rika, c'est un bon pote, rien de plus, même si elle n'est pas repoussante - j'ai peur de la réaction de ma nièce si elle suppose que j'ai soudainement oublié ma Lily, sa tante, pour venir m'installer à New-York avec une femme qui porte un surnom d'homme. Et là encore je passe mon regard alternativement d'Amber à Ezekiel, en balbutiant de nouveau : « Mais on n'est pas... ! C'est juste une amie, c'est... ça la dépanne et moi aussi....» Bordel, mais qu'est-ce que tu laisses sous-entendre là ? « D'être colocataire, je veux dire !» Le mieux, Hida', c'est que tu la fermes, parce que là, mon vieux, tu t'enfonces... Je me réfugie derrière un menu, en me raclant la gorge, en soupirant devant mon idiotie. Merde, pourquoi ça me met tant mal à l'aise en présence d'Amber ? J'ai tellement peur qu'elle me juge. Je reprends une longue inspiration pour reprendre plus d'aplomb et enfin répondre aux questions d'Ezekiel et de ma nièce. « Erika... » Vaut mieux l'appeler comme ça... « est militaire. Elle part donc souvent pour de longues périodes et revient en perm' pour des périodes assez égales. Elle était en colocation avec sa sœur, de ce qu'elle m'a dit, mais comme cette dernière va se marier, le studio devenait trop grand pour elle seule, alors, comme j'étais déjà dans le coin, elle m'a proposé. En plus, il y a une grande terrasse, sur le toit, pour les chiens. » J'hausse les épaules, un sourire en coin : je pense que les chiens devraient s'y plaire, la terrasse est plutôt grande et privatisée. Ce sera sans doute mieux que de les garder au labo. Je n'aime pas vraiment les confiner là-bas, et je n'ai pas vraiment envie que quelqu'un de mal intentionné ne tente de les utiliser pour remettre en marche le projet Foxhound. Je souris à ma nièce qui a l'air d'être enchantée par la nouvelle, mais qui semble tout de même émettre des doutes concernant Rik. Euh, Erika. Non, je préfère être clair, maintenant... « Je voulais être sûr que ça marche avant de t'annoncer la nouvelle, pour te faire la surprise. Comme ça, on pourra se voir beaucoup plus souvent. A propos de Rik... Rika... Erika... C'est assez... drôle comme histoire. Je l'ai rencontrée quelques mois avant que l'on ne se retrouve au cimetière, toi et moi. Elle a eu des petits problèmes avec sa voiture, en plein désert du Nevada...» Je souris en me rappelant comment elle m'a cloué le bec en dégainant son arme pour tirer elle-même dans ses pneus, juste pour m'empêcher de la foutre dehors. « Au final, on a sympathisé autour d'une bière et on a gardé contact.»
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