Il m'arrive de chanceler... [pv : Jör']

"Il m'arrive de chanceler..."

- Jore & Rosa -

MADE BY .ANGELUS

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Rosanna préférait passer cette histoire d’exclusivité sous silence. Disons qu’elle n’était pas certaine de savoir quoi en penser. Elle se posait des questions à ce sujet, peut-être un peu trop, sans aucune réponse sous la main. Elle ne comprenait pas le sens, ne savait pas s’il y en avait réellement un et si c’était le cas, ce n’était peut-être pas le meilleur moment pour s’appesantir sur le sujet. Ce n’était pas question de ne pas vouloir y prêter d’importance mais il y avait tant de choses irrésolues dans son esprit, qu’une de plus n’était pas des bienvenues pour l’instant. Elle acceptait tout cela, ça lui convenait pour le moment. Elle y réfléchirait un peu plus en profondeur quand elle ne serait plus autant emportée par les ressentis, les émotions, quand elle ne sera plus en compagnie de Jörmungand. Elle aurait alors tout le temps pour se poser et essayer de comprendre pourquoi elle était prête à accepter complètement un extra-terrestre alors qu’elle était tout à fait contre les mutants. Ce qui débloquerait toutes les questions qui la tracassait. Elle lui avait accordé suffisamment de crédit en tout cas pour le laisser prendre soin d’elle sans douter de lui. Elle l’avait laissé prendre des décisions pour elle alors qu’elle aimait avoir le contrôle sur tout. En plus, elle décidait de rester à ses côtés et à travailler encore pour lui. Elle ne voulait pas le repousser, sinon ça se verrait dans son comportement. Elle aurait des instincts de recul mais non, elle voulait au contraire continuer de le fréquenter. S’approcher encore de lui. Elle le voyait sourire, se disait que  finalement ce n’était pas utile de se poser toutes ces questions. Il n’y avait rien d’effrayant dans ce sourire-ci qu’elle voyait sur son visage, rien qu’elle n’avait à craindre de lui à cet instant. Elle se persuadait… que contrairement aux mutants, lui savait plutôt bien contrôler ses dons mais bizarrement elle se doutait qu’il était bien plus dangereux qu’eux et pourtant Rosa n’en disait rien. Elle acquiesça simplement en guise de ponctuation au mot parfait. Ces contradictions coïncidaient parfaitement avec cette petite frayeur qui concernait ses mains. Jore avait sans doute pu voir l’hésitation dans son regard. Il était plutôt observateur, il comprenait aisément certaines choses chez elle. Pas tout cependant ! Comme la raison qui la poussait à vouloir garder les marques sur ces mains, elle espérait qu’il ne se montre pas trop curieux mais malheureusement elle se doutait que ce soit vraiment le cas. Elle s’attendait à des questions mais pensait pouvoir les éviter. Bien sur ce n’était pas tellement possible en fait de compte car ce serpent était plutôt coriace et il saurait si elle mentait. Elle ne voulait pas avoir à lui mentir. On aurait surtout dit qu’il cherchait vraiment à la comprendre. A saisir son fonctionnement peut-être. Il était insistant certes mais il s’en excusait et elle se sentait un peu gênée de voir qu’il faisait ces efforts. Se sentir plus proche, c’est vrai qu’il ne serait pas plus mal qu’ils se comprennent plus… Ils jouaient tout le temps mais quand ils s’agissaient de sujets trop sérieux ils avaient plus de mal à en dialoguer. Il fallait bien avancer à un moment ou un autre et c’était à elle de prendre la perche qu’il lui tendait pour en parler.

- En quelque sorte… je comprends que vous vouliez savoir, c’est juste que… Je ne sais pas trop ce qu’il s’est passé quand vous êtes arrivés dans cette ruelle. J’étais plus trop consciente de tout mais j’ai … je ne sais pas, j’ai eu …. Une réaction bizarre…. Bizarre pour quelqu’un comme moi en fait. Pour vous c’est sans doute ridicule ou insignifiant mais… quand ce gars a tenté de m’étrangler, j’ai voulu lui… hm… lui crever les yeux… j’étais en train de suffoquer, j’aurais du être effrayée… en fait j’ai…

Elle fronça les sourcils : il allait trouver ça débile ou bien se rendre compte combien Rosanna pouvait être plus fragile qu’il n’y paraît. Elle n’avait pas trop envie qu’il pense cela mais en même temps, s’il souhaitait la comprendre il faudrait bien en passer par là. Elle devait dire ce qui l’avait dérangé dans son attitude. Elle avait trop l’impression d’avoir retrouvé celle qu’elle était quand elle buvait bien trop. Elle n’aimait pas trop s’épancher sur ces ressentis, encore moins avec l’homme avec qui elle travaillait. Elle estimait qu’il n’avait pasà la voir sous cet angle et que ça ne l’intéresserait pas mais elle lui dit tout de même.

- J’ai souri… ces blessures sur mes mains c’est parce que ça me le rappelle.

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- Jore & Rosa -

C’était parfaitement normal que Rosanna hésite à lui parler car elle n’était pas certaine qu’il soit en mesure de comprendre le fond de sa pensée. Il essayait et dans un sens c’était honorable de sa part mais elle n’était pas du genre à s’épancher alors déjà ce n’était pas naturel pour elle et elle était pratiquement persuadée que ça n’était pas courant pour lui non plus de se retrouver à écouter quelqu’un. Enfin quoi qu’il le faisait avec elle, ce n’était pas réellement la première fois même si aujourd’hui il cherchait vraiment à en savoir plus. Elle lui parla mais elle se demanda si ça avait été une bonne idée car finalement, elle avait la très nette impression qu’il n’avait pas saisi l’ampleur que cette phrase pouvait avoir aux yeux de la jeune femme et c’était compréhensible car elle avait vu en lui une grande ombre dans son regard le  jour où elle l’avait rencontré. Elle n’avait pas fui cette part d’ombre, elle l’avait pris en considération et elle avait décidé de prendre ce poste. Elle n’était pas toute blanche et pour tout dire, c’est bien ce qui lui faisait peur. La jeune femme n’aimait pas rester tranquille et préférait l’action, ainsi que ce qu’elle estimait être la justice. C’était en partie les raisons la liant à son ancien métier et maintenant elle se demandait si le fait qu’elle ait un poste sans « action » ne l’avait pas trop contenu et qu’elle finissait par voir son côté sombre déborder légèrement. Et elle n’aimait pas cela ! Qu’il la prenne dans ses bras ne la rassura pas, cela lui fit surtout comprendre qu’ils n’étaient pas sur la même longueur d’ondes à ce sujet. Toutefois, elle ne l’ennuya pas plus avec ces bêtises.  Elle garderait ses blessures … elle soupira et ne dit plus rien. Elle préféra oublier ce sujet car cela ternirait l’ambiance.

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