♦ Bobby L. Drake ❧ « I'm not a frozen heart » [Terminé]

Bien sûr ! La Grande Purge est enfin de l'histoire ancienne, et les mutants peuvent à nouveau vivre sans craindre de se faire emprisonner voire exécuter pour le seul crime d'être différents du reste de la population. Parmi les X-Men, certains se méfient de ce nouveau gouvernement, mais j'avoue que je ne vois pas pourquoi... Que lui reprochent-ils exactement ? Personnellement je ne vois pas où se trouve le mal. Enfin, ils doivent avoir leurs raisons, je suppose...

... Quand j'entends cette foutue expression, j'ai de soudaines envies de m'exiler au pôle nord. Ou au pôle sud, là-bas y a des pingouins. Le "problème mutant", ce sont eux qui se le sont causés eux-mêmes ! S'ils n'avaient pas entretenu et envenimé cette peur, Magneto n'aurait jamais eu une telle influence, et peut-être même serait-il resté tranquille, en voyant que tout se passait bien... Oui, je sais, je rêve éveillé. Mais laissez-moi y croire.
Et donc, pour répondre à la question... Malheureusement, non, je ne pense pas que ce problème soit résolu. Ce n'est pas parce que la Purge a pris fin que les mentalités ont changé, je suis peut-être naïf, mais pas à ce point... C'est pourquoi je vais continuer à faire profil bas, autant que possible.

A l'évidence, non ! Il suffit de regarder Thor, et puis les Chitauris qui nous ont attaqués il n'y a pas si longtemps de ça... J'avoue que je ne croyais pas trop à tout ça avant, mais avec les derniers événements, j'ai bien été obligé de revoir mon opinion sur le sujet... J'espère juste que plus personne ne tentera d'envahir notre monde, une fois ça m'a largement suffit...

   Honnêtement, mon histoire n'a rien d'extraordinaire... J'ai eu une enfance normale, dans une famille normale. Je suis l'aîné de deux enfants, bien que je n'ai jamais été particulièrement proche de mon frère. Peut-être étions-nous trop différents pour parvenir à nous comprendre sans en arriver à nous prendre le bec, allez savoir... Enfin bref.
Toujours est-il que mon existence a vraiment commencé à devenir intéressante le jour où, vers mes quatorze ou quinze ans, j'ai découvert mes pouvoirs. Je l'avoue, au début j'étais plutôt paniqué. Je ne comprenais pas ce qui se passait, pourquoi j'étais capable de geler tout ce que je touchais, et encore moins ce que j'étais. Pourtant, j'eus la présence d'esprit de n'en parler à personne. En y repensant, je ne sais pas vraiment pourquoi, d'ailleurs... Peut-être avais-je peur que mes parents me prennent pour une bête de foire ? Il y avait sans doute un peu de ça...

Heureusement pour moi, environ deux ans plus tard, je reçus une visite qui changea ma vie. Celle du professeur Charles Xavier. C'est lui qui m'apprit que j'étais un mutant, et non pas une sorte de monstre contre nature. Mine de rien, ses explications me rassurèrent énormément. Il me proposa d'intégrer son école, où d'autres jeunes mutants comme moi suivaient non seulement un cursus scolaire normal, mais apprenaient aussi à maîtriser et développer leurs pouvoirs. Un endroit où je ne me sentirais pas différent des autres ? Et comment je voulais y aller !
Bien sûr, mes parents n'étaient au courant de rien... J'y tenais. Un jour je leur dirais... Peut-être. Pour eux, j'étais en pension dans une école de surdoués, voilà tout. Et ça me convenait très bien. Quelque part, ce n'était pas si loin que ça de la vérité...

A l'institut Xavier, je me sentais enfin à ma place. Côtoyer d'autres personnes comme moi m'aida beaucoup à accepter ce que j'étais, et je pense que c'est en grande partie grâce à ça que j'ai aujourd'hui parfaitement accepté le fait d'être un mutant. Nous sommes différents, et alors ? Notre différence fait notre force, et c'est très bien comme ça. Pour rien au monde je voudrais être un humain "normal".
Après un entraînement approprié, je rejoignis l'équipe des X-Men... Non sans une certaine appréhension. J'étais le plus jeune du groupe, et tout ces grands gaillards aux pouvoirs bien plus matures que les miens m'intimidaient assez, il faut le dire. Ceci dit, je me rassurais en me disant que si le professeur Xavier estimait que j'y avais ma place, alors c'est que c'était le cas. J'étais déterminé à faire de mon mieux, peu importe les circonstances.

Puis il y eut Malicia. Je fis sa rencontre au détour d'un couloir, alors qu'elle venait à peine d'arriver à l'institut. Enfin, là je parle un peu vite... Disons que je l'ai croisée et que je me suis retourné sur son passage, mais pas elle. Là. Je ne lui ai parlé qu'en classe, à vrai dire. Je ne saurais pas vraiment dire pourquoi, mais il y avait quelque chose en elle qui m'attirait. Peut-être le fait qu'elle semblait aussi réservée et renfermée que moi, voire même plus... Ou qu'elle me rappelait mon état d'esprit, quelques années à peine auparavant ? Je n'en sais trop rien... Mais toujours est-il que je me suis donné un grand coup de pied aux fesses pour me rapprocher lentement mais sûrement d'elle, jusqu'à ce qu'on finisse par sortir ensemble. Bien sûr, la nature de son pouvoir ne simplifiait pas les choses, mais pour moi il était hors de question de lâcher l'affaire pour autant. J'avais une réelle et profonde affection pour elle, et cette barrière ne m'effrayait absolument pas. Si j'avais su où ça nous mènerait, peut-être ne me serais-je pas autant accroché...

L'attaque de Striker sur l'école me secoua plus que je ne veux bien l'admettre, aujourd'hui encore. Comment osait-on s'en prendre à des enfants ? Nous ne faisions rien de mal, bon sang ! Qu'ils s'en prennent à la Confrérie plutôt qu'à nous, ces idiots ! Heureusement pour moi, grâce à l'aide de Logan ; John, Malicia et moi ainsi qu'un certain nombre d'élèves parvînmes à nous enfuir. Mais d'autres étaient entre leurs mains...
Ce serait un peu compliqué à expliquer, alors résumons la chose. D'autant que je n'ai pas vu ni fait grand chose, au final... Les plus âgés et expérimentés des X-Men alliés à Magneto et Mystique, pénétrèrent dans la base d'Alkali Lake, où ils libérèrent les enfants enlevés, mais aussi certains des nôtres comme le professeur Xavier ou Scott qui avaient été fait prisonniers par Striker. Mais le plus triste dans cette histoire c'est qu'on ne put repartir en vie de là que grâce au sacrifice de Jean... Une perte qui nous atteignit tous, même si au fond, je n'en étais pas si proche que ça...

Ceci dit, ce qu'il y a de bien avec les mutants c'est qu'on ne s'ennuie jamais. Moi, sarcastique ? A peine... Foutu Phénix. On peut le dire, j'avais l'impression d'être en pleine apocalypse. Confrérie et X-Men s'affrontant sur l'île d'Alcatraz alors que le contexte politique n'était absolument pas favorable aux mutants, mais quelle charmante idée ! C'était le chaos total, et j'avoue que je ne savais plus vraiment où donner de la tête... Même si je retire une certaine satisfaction personnelle d'avoir collé une rouste à John. Ca lui apprendra à retourner sa veste, à cet idiot...

Une fois cet affrontement terminé et le Phénix mis hors d'état de nuire, la situation ne s'améliora guère pour nous. En tout cas, pas pour moi. Ayant noté un certain rapprochement entre moi et Kitty, tandis qu'elle ne cessait de m'éloigner à cause de ses dons, Malicia prit la décision de se faire injecter le sérum censé supprimer les pouvoirs des mutants. Lorsqu'elle réalisa que ce n'était que temporaire, je crois que quelque chose changea profondément en elle... A tel point qu'elle délaissa les X-Men pour passer du côté des Confréristes. Inutile de dire que sa décision me brisa le coeur... Mais je devais continuer à avancer, peu importe ce qu'il se passait.

Honnêtement, je ne pensais pas qu'on puisse vivre pire que ça. Mais comme d'habitude, la vie se fit un plaisir de me donner tort. Après Phénix qui a décidé de péter un boulon, on a eu droit à l'invasion extraterrestre ! Comme si on avait pas assez de soucis comme ça, sérieusement... Les Chitauris ne furent que de passage, fort heureusement. Même si ça suffit à ravager une bonne partie de New York. Moi ? Je ne me trouvais pas sur les lieux à ce moment-là. J'étais à l'école, et observais donc les choses bien à l'abri. Je ne doute cependant pas que le professeur Xavier nous aurait fait intervenir si jamais les choses avaient vraiment mal tourner...

Pire que ça, là, on pouvait pas ! ... N'est-ce pas ? Eh bien raté, encore une fois. Tout ça, ce n'était rien comparé à la Grande Purge. Durant cette période, je dois avouer que mon optimisme fut mis à rude épreuve... L'institut fut détruit par la milice, beaucoup de mutants furent capturés, tués ou je n'ose imaginer quoi d'autre... Personnellement, je me contentais de faire profil bas. Bien entendu, je n'en abandonnais pas pour autant les autres, aidant comme je le pouvais ceux qui en avaient besoin, mais... C'était difficile de faire quoique ce soit avec les Sentinelles qui patrouillaient et les informateurs de la Purge qui rôdaient un peu partout sans qu'on puisse savoir qui ils étaient.
Honnêtement, je ne suis pas mécontent que tout ça soit enfin terminé... Et j'espère que nous aurons droit à une longue période de calme, pour qu'on puisse s'en remettre. Mais comme il y a manifestement quelqu'un là-haut qui s'amuse à me donner tort... Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'une nouvelle catastrophe ne devrait pas tarder à pointer le bout de son nez.
   

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