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Girls just want to have fun ~

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Sam 30 Mai 2015 - 23:02
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Girls just want to have fun ;

Feat. Phillys Smith, Matt Murdock & Neil Archer

That's all they really want, some fun when the working day is done


Vingt deux heures quinze sonnent lorsque j'entre dans l'un des nombreux bars d'Hell's Kitchen, ma guitare acoustique sur le dos de mon cuir noir dépassé. C'est là un pari stupide, c'est là un challenge risqué, et pourtant je l'ai relevé – comme toujours. Tant que je ne mets pas ma vie en danger, je ne vois pas où est le problème, n'est-ce pas ? Et au pire, ce n'est pas comme si j'étais seule à 200 % ; je veux dire, Roger Rabbit est toujours là, bien caché sur ma petite personne pomponnée, et au besoin je sais me défendre.
Je prends le temps d'observer l'intérieur de l'établissement bien rempli, moins miteux qu'il n'en a l'air vu de l'extérieur, avant de continuer mon chemin jusqu'au bar pris en otage. J'ignore les regards surpris et / ou suggestifs autant que les sifflements intéressés que peuvent me lancer quelques habitués déjà accoudés, jouant les aveugles, me concentrant sur mes pas pour ne pas me casser la gueule à cause de ces maudits talons – aka engins de torture. Pour une fois, j'ai fait un effort vestimentaire, et cela aurait de quoi choquer – moi la première. Une robe bustier rouge et noire lacée comme un corset, des talons hauts (indispensables au look) noirs au pieds, un peu de rouge à lèvres ... je me suis même maquillée les yeux, ce qui change du traditionnel jean, converses et t-shirt loufoque. Je suis, ce soir, suicidaire pour oser me promener ainsi dans ces quartiers. Ceci dit, je vous arrête tout de suite. Je ne suis pas ici pour jouer les prostituées sans cervelles, pas plus que je me trouve dans ce bar pour chercher un dealer de drogue –  vous êtes vraiment atteints si vous y avez pensé – et Neil sait par ailleurs où je me trouve et ce que j'y fais, puisque ce que j'ai son autorisation « parentale ». Bitchies please.
Je suis donc, pour une soirée, non pas la pure Cendrillon en pantoufles de verre, mais juste une petite poupée londonienne de vingt-deux ans nommée Rosalie Black – tout du moins, c'est ce que la fausse carte d'identité que Cha' m'a remise il y a de cela un petit mois, lorsque nous sommes allées faire la tournée des bars, indique –, aussi connue sous le pseudonyme de Sunny ou Sunshine pour les intimes, chanteuse débutante d'un petit groupe inconnu et composé officiellement d'une seule autre personne. Personne que j'attends d'ailleurs et qui répond au doux véritable nom de Smith, Phillys de son prénom. Ce que je fiche ici au juste ? Je fête mon anniversaire avec trois mois de retard ainsi que mes retrouvailles avec Phi', pardi !

C'est d'une voix nonchalante mais sûre que je m'adresse au barman pour commander un jus de fruit – je prendrais mon daiquiri plus tard dans la nuit, lorsque je dégainerais de mon corset ma carte d'identité – avant de lui tendre un billet, mes breloques habituelles à mon poignet tintant sous le geste brusque. Si Neil était ici, il dégainerait son flingue et tirerait sur tous ces types pervers, mais comme je lui ai promis d'être sage il me laissera à ma soirée d'anniversaire avec Phillis tant que je ne l'appelle pas pour lui dire de venir me (nous) chercher. Et puis de toute façon, je suis grande et je ne me trouve pas en ces lieux pour draguer des types louches ou me mettre la misère. Ce soir, je veux juste m'amuser un peu et fêter dignement mon dix-neuvième anniversaire avec mon ex babysitter du Kansas. Phi' que j'attends donc, calmement. A se demander comment nous avions pu nous laisser entraîner dans une telle idée loufoque.
Nous nous étions retrouvées il y a relativement peu, et nous avions toutes deux été ébahie de nous redécouvrir tant de points communs. Ma cherokee préférée était toujours une grande amatrice d'art et de photographie (tout du moins, surtout lorsque cela concernait un type en collant bleu à vrai dire), ainsi que de musique, et ainsi nous était-il arrivé de nous retrouver régulièrement pour jouir ensemble de nos capacités respectives : guitare, piano, violon, tout y passait, même si je lui laissais volontiers le saxophone et la batterie. J'avais réécris de mémoire quelques vieux textes que j'avais mis en musique, elle avait joint les siens et nous avions tout retravaillé ensemble pour passer du bon temps. Nous avions aussi repris des morceaux connus déjà existant, et c'est mortes de rire que nous avions commencé à regrouper les partitions. Nous jouions pour nous, dans Central Park la plupart du temps, avec nos instruments sans fils, jusqu'à ce qu'elle m'annonce il y avait de cela deux jours  qu'elle avait vu une affiche promettant monts et merveilles.
Je tiens à noter que je ne souhaite pas devenir célèbre. La musique et la photographie sont un héritage de mon père, et je m'en sers pour m'exprimer autant que la peinture. Je laisse les mots sortir plus naturellement, je ne me bride plus, les émotions explosent d'elles-même, se matérialise, fuient ma blanche peau. Si cela n'avait pas été pour Phi', jamais je ne me serais trouvée ici, ainsi exposée à la vue de tous, comme un charmant bout de viande suspendue par un crochet de boucher attendant qu'on morde dedans à pleines dents.

Je souris doucement au Barman qui a fini par me servir et me rendre la monnaie, reportant ensuite mon attention sur les lieux. Ce soir, nous ne sommes pas les seules à faire quelques chansons – plusieurs personnes sont déjà passées. Pour ma part, je sirote tranquillement mon jus de pomme pour me donner un semblant de courage, écoutant la musique enivrante, me laissant envahir dans un monde oublié, avant de ressurgir en sentant mon portable vibrer contre ma poitrine. Léger sourire sur mes lèvres cerises lorsqu'une silhouette trop bien connue passe la porte, et le chanteur actuel de blues se tait pour recueillir les applaudissements du public.
Vingt deux heures trente-sept sonnent lorsque je pose mon verre vide sur le comptoir, en regardant mon amie avec un sourire de connivence, avant de commander la seconde tournée puis me lever gracieusement la rejoindre ; boissons à la main, et l'amener sur la scène improvisée déjà encombrée par divers instruments. Ce soir, nous allons mettre le feu aux planches, honey ; c'est une certitude ancrée et un challenge accepté. Ce soir, nous les filles, ont veut juste s'amuser, et c'est sur cette idée saugrenue que j'attrape le micro pour ouvrir notre bal quand la musique reprend pour nous seules.

« You can't stop an avalanche as it races down the hill, you can try to stop the seasons but you know you never will, and you can try to stop my dancing feet, but I just cannot stand still! 'Cause the world keeps spinnin' round and round and my heart's keepin' time to the speed of the sound, I was lost 'til I heard the drums, then I found my way ... 'Cause you can't stop the beat ~ »

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD & SHADOW.


Spoiler:
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Jeu 18 Juin 2015 - 20:20
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La vie est une drôle de chose n'est-ce pas ? Je veux dire : il y' a deux mois je n'aurais pas parié sur mes retrouvailles avec ma sœur de cœur, ayant subit une poussée de croissance (je plaisante, elle vient du futur – hum plus si amusant maintenant que j'y pense) et notre présence concomitante dans un  bar d'Hell's Kitchen.
Alors me voilà à arpenter le quartier aux enseignes clignotantes colorées et aux ruelles tachées de sang. A vingt-deux heures, excusez du peu. Mon saxo au bout du bras, mes baguettes calées dans la doublure de ma veste en denim sans manches et ma guitare folk en bandoulière, son étui pendant dans mon dos, je traverse la route.
J'avance sur les trottoirs encombrés l'esprit volant sur les raisons qui nous amènent Eilis et moi à repousser les barrières de nos réalités respectives au nom de l'amitié et du droit des filles à l'amusement. Non ? C'est vrai !
Notre réunion, sortie tout droit de la quatrième dimension, (littéralement, puisqu'il s'agit du temps, et Eilis se la joue Doctor Who. Vous saisissez ?) dans le Starbuck de New-York, a entraîner dans son sillage davantage de questions que de réponses. Mais nous ne nous rencontrons pas, cette nuit, pour y répondre. Mais pour célébrer aux sons de nos voix et de nos instruments (en faisant nos gammes et nos arpèges!) l'année passée dans nos vies et plus particulièrement celle d'Eilis ! Pour votre servante, ça attendra le mois prochain…
J'ai du mal encore à comprendre pourquoi Eilis fut si étonnée des goûts partagées. Mais je peux entendre sa confusion. Dans mon cas il n'est pas question d'années de séparation. Et je l'espère ce ne sera jamais le cas.
Ce que cela signifie ? Que le temps nous a peut-être éloignées 'Lis et moi là d'où elle vient. Et que dans cet étrange monde qui transforment les gamines timides et pleines de vie en tireuse d'élite au sang de braise il n'y a pas de place pour les baby-sitters, génies, grandes-sœurs mutantes un peu folles. Ou simplement que les événements ont fait leur office et que je suis moi même devenu une autre personne.
Je frissonne à l'idée d'un monde où j'ai changé au point de permettre à Eilis de devenir le magnifique désastre qu'elle est. Mais que voulez-vous, en grandissant nous sommes tous confrontés à des douleurs nécessaires. Et que dire ? Moi je suis aussi ruinée qu'elle.

Mais il y' a quand même du bon dans les changements. J'habite chez mon glaçon de meilleur ami, Robert Drake, et l'ambiance est loin d'être rébarbative. Quoi d'autre ? Matthew « Fucking » Murdock et le club de boxe. Une sacrée nouveauté en soi, si l’intéressé n'était pas également le petit-ami de (plus si) mini-Archer. Je vous jure, la petite Dorothée à bien grandit. Et moi je ne suis plus le magicien d' Oz de personne, je pourrais même me transformer en mauvaise sorcière de l'Ouest, les jours passant.
Mais je ne laissent mes pensées voguer vers ces sombres rivages et les vents de la réflexion faire planer au dessus de mon humeur des nuages chargés d'orages. Cette nuit on s'amuse, on reconnecte.
Car si il y' a bien un médium par lequel Eilis et moi avons toujours été liées c'est bien la musique. Nos performances a cappella étaient attendues par nos parents avec impatience et ont toujours ravies les touristes du ranch.
Ce soir ce n'est toutefois pas la plaine Kansan qui résonnera de nos mélodies, nous ferons sonner nos cordes sous le ciel de New-York City, et l'on entendra nos chants jusqu'à Wichita.
Au départ nous n'étions pas censées produire d'autres performances que nos petites escapades de Central Parc. Mais au fur et à mesure nous avons pris de l'assurance rassemblant les textes anciens et nouveaux, s'essayant tant à la reprise qu'à la composition.
Force est d'avouer, on se débrouille. Certes nous ne serons jamais les Cage, ou les Richards de ce temps (exception faîte de Mr Fantastic, je suis probablement aussi intelligente que lui en terme de Q.I pure, et mon pouvoir mutant est plus cool. J'ai dit plus cool, pas plus puissant ou utile, c'est là tout le sel de mon opinion.) mais l'on a de quoi faire battre quelques cœurs en jouant sur la fibre musicale des foules.
Et c'est lors de mes errances photographiques dans le labyrinthe de la Grosse Pomme, que le destin m'a fait croisé la route d'une annonce plus qu'intéressante. Tout en documentant les passages des héros de nos temps modernes et de la Purge, je cherchais un local pour ma dernière lubie : une association défendant tant les causes LGBT que mutantes. Car comme dirait la chanson « There's power in a union » et je compte bien le prouver. Mais pas ce soir.

L'annonce ne présentait aucun lien rapportant à « Mutant and Proud »  mais elle agita quelques fantaisies dans mon esprit. Un bar d'Hell's Kitchen, ouvert en permanence, cherchant des artistes pour animer sa scène ? L'initiative était insolite, si ce n'est farfelue, et le cachet restait hypothétique mais je vis en cette proposition une opportunité à ne pas manquer.
Il était temps pour la pied tendre et moi de nous produire autrement qu'aux pauses déjeuner, entre ses cours de mathématiques et la rédaction de ma thèse.
Nous vivons à New-York, nous sommes jeunes, belles et fortes (j'avais du mal à m'inclure dans cette proposition mais je ne souhaite pas croiser la route de Roger Rabbit). Il est temps que tous le sachent.
Nous sommes peut être des filles, mais nous avons aussi le droit de rêver et de nous amuser.

Et c'est avec cette objectif que je me faufile jusqu'à l'établissement, futur fief de notre art. La nuit d'été est plutôt chaude et pour coller à l'ambiance très Sin City du quartier j'ai ressortie ma jupe en cuir noir et mes collants de résilles. Mes cheveux sont dressés en pique sur ma tête et mes mains brillent d'étincelles électriques, de colifichets de ténèbres et d'argents. Les lèvres couvertes d'une teinte violine, je me fait l'effet d'une Wednesday Adams passée au filtre du Rocky Horror.
A travers la vitrine de l'édifice j'observe les clients. De l'autre côtés du miroir j'identifie petit à petit les habitués, les Don Juan, les charmeuses et les désespérés, dans le lot quelques artistes peut être près à entonner, à la manière d'un Mark Cohen, les refrains de la Vie Bohême*. Je repère Eilis sans mal, accoudée au comptoir, sublime et brûlante aux yeux -comme de l’éther- dans sa robe rouge.
Avec doigté et malgré mon chargement je déverrouille mon téléphone. J'avais prévu que nous passerions un quart avant la onzième heure ; satisfaite je constate qu'il n'est pas encore vingt-deux heure quarante.
Je souris et lançant le message au moment ou je m'efface de derrière la vitrine :

«Relève la tête, honey. Sunshine in coming... »

Et Eilis croise mon regard au moment où je passe la porte du bar. J'ignore les retombées de mon entrée remarquée et me fraye un chemin jusqu'à ma presque-sœur, affichant une aisance et une moue mutine qui, juchée comme je le suis sur des chaussures à plate-forme couleur de nuit, sont loin de refléter mes réels sentiments.
Je me la joue film noir (où plutôt réalisme poétique*) des années quarante en lui murmurant à l'oreille, tentant de juguler mon accent, dans le plus parfait français :

« -T'as d' beaux yeux, tu sais !*


Je profite de cette distraction pour lui coller deux paquets fraîchement emballés entre les mains. Le premier tient dans une petite boîte rectangulaire et attendait son heure depuis des mois dans l'un de mes tiroirs au Kansas. Le second est plus grand, carré, pas encore très épais et plat, mais je ne suis pas le genre de personne a offrir un livre. Elle les ouvrira plus tard, mais j'ai trop de choses dans les mains et pas assez de boisson dans les veines.
Je m'accoude au bar et commande un cocktail sans alcool, le liquide salvateur viendra plus tard, place au show.

- Prête à mettre le feu aux planches Dorothée ?
Je demande en gravissant l'estrade d'un bond agile. Je retombe heureusement sur mes pieds, mais sur de telles échasses, il est vrai, je ne tenterai pas trop ma chance.
Posant mes étuis et alors que mon perfecto me manque je fais la coure à une guitare électrique abandonnée, dame aux cordes d'acier, luisante sous la lumière des projecteurs. Je lui tire quelques gémissements obscènes, histoire de voir si la demoiselle est une bête de scène. Je me mord la lèvre inférieure en détachant mon plectre boucle d'oreille de son pendant d'argent et, le métronome en main, je fais chanter ma belle sur les premiers accords, mon pied battant la mesure.

Je laisse Eilis frapper les premiers coups, ils ne s'en remontrons pas. Certains font d'une plume une épée, mais moi j'ai une guitare. Je lance un sourire à ma sœur de combat avant de lui donner la réplique, mes mains dansants sur le cou gracile de ma dulcinée.

« Ever since the whole world began
A woman found out if she shook it, she could shake up a man
And so I'm gonna shake and shimmy it with the best that I
can today
'Cause you can't stop the motion of the ocean or the sun in
the sky
You can wonder, if you wanna, but I never ask why
And you can try to hold me down, but I'll spit in your eye
and say
That You Can't Stop the Beat!
 »

Nos regards se croisent un instant laissant place à quelques instrumentales avant de reprendre derechef, nous balançant en cadence.

« You can't stop the river as it rushes to the sea
You can try to stop the hands of time, but you know it just
won't be!
And if they try to stop us, Seaweed, I've got the N. double
A. C. P.
Cause the world keeps spinnin' round and round
And my heart's keepin' time to the speed of sound
I was lost 'til I heard the drums, then I found my way
Cause you cant stop the beat!
 »

Les dernières notes volent dans l'air avant de s'écraser contre les applaudissement qui accueillent la prestation, éclatant en millions de fractales déformées.
Je nous laissent une minute, le temps que les respirations se coordonnent et les esprits se concentrent. L'électricité court sous ma peau, et mes veines pompent mon sang à une vitesse que j'ai rarement expérimentée. Adrénaline ? Nan. Juste un plaisir pure et sans nom qui fait se tordre mes orteils dans mes chaussures à talons. Je suis si excitée que ce n'est plus le gel, un peu dissipé avec la sueur et l'air de la nuit, mais bien la fée statiques qui maintient mes mèches en l'air sur mon front.  Je demande à l'un des musiciens qui jouait avant nous, scotché sur place à deux pas de la scène, la bouche grande ouverte par notre performance, si il accepterai de jouer de la batterie pour notre prochaine chanson.
Après un regard à la partition, assez simpliste, il accepte tandis que je délaisse ma favorite pour une basse plus discrète.
Après un hochement de tête plein d’appréhension dans sa direction, je laisse Eilis faire résonner les premiers sons de guitare, légèrement modifiés par une pédale. Je respire profondément tandis que nous entonnons ensemble :

«  Start me up
Start me up
 »

Elle harmonise et je compte mentalement avant de me lancer dans le premier couplet :


« Tommy used to work on the docks
Union's been on strike, he's down on his luck.
It's tough, oh so tough
 »

Je lâche la basse un instant et elle se balance sur mes hanches tandis que j'ondule, mes bras entourant mes épaules et ma voix descendant dans les graves sur les accents lancinants de « tough ».
Nos voix s'unissent, fabuleux duo, récitant la guerre et les combats :

« We gotta hold on ready or not
You live the for the fight when that's all that you've got

Start me up
We're half way there
Oh livin' on a prayer

Start me up
We'll make it I swear
Oh livin' on a prayer
 »

Eilis est incroyable, guerrière de la clef de sol, sublime amazone de la musique, et je lui fait un clin d’œil, reprenant ma timide comparse, pour laisser Archer-bien-grandit chanter la seconde partie .
Ce soir Hell's Kitchen va trembler sur ses fondations, car les filles prennent le pouvoir, puisant dans la force des femmes comme il ne les a jamais vu.
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Sam 20 Juin 2015 - 17:15
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Girls just want to have fun ;

Feat. Phillys Smith, Matt Murdock & Neil Archer

That's all they really want, some fun when the working day is done


C'est quelque chose. Nous deux. Un projet fou.
Je veux dire … Je n'ai jamais ressentis ça. L'adrénaline dans mes veines, le sang qui bat dans mes tempes et qui couvre la musique … C'est elle et moi. Juste ; elle et moi. Comme si … Comme si j'étais au cœur de l'action. Comme … à mon époque. Le monde s'efface autour, les barrières s'écroulent, je me donne sans retenue. Dans mes souvenirs, je me contorsionne pour éviter des balles. Ici, je ne fais que pincer des cordes. C'est pour ça que je vis. Je joue avec le feu, je le sais bien, et je perds lorsque je gagne. Pourtant, ce soir, le masque tombe et se fracasse. Je suis moi, juste moi, et je sais que je ne pourrais plus me lâcher de la sorte avant un moment. Je souris, je ris, je chante, je vis, putain. Certains ont les stupéfiants, des pilules de drogues, des injections aux aiguilles sales. D'autres préfèrent se noyer dans l'alcool et la désillusion. Moi … Le danger. C'est ça. Le danger. Car après tout, que puis-je chercher d'autre, la nuit lorsque je cavale dans New-York, le jour perdue dans les quartiers pauvres ? Les photos que je prends, les miles avalés, les flashs qui crépitent, ce n'est qu'une course perdue d'avance contre le temps. Je ne suis pas courageuse … Je ne fais que fuir ce qui me fait le plus peur.

J'inspire, j'expire. Je me déhanche, je hurle mon souhait dans la micro, je geins en cœur avec ma meilleure amie, mes lèvres humides et rouges se partagent la vedette avec les siennes. A la vie, à la mort disait-on à l'époque. Qu'on en crève.
Si une personne autre nous connaissant rentre dans ce bar et nous fixe, nous les jeunettes qui foutent le monstrueux bordel, jamais il ne croira la vision cauchemardesque. L'énergie est-elle qu'elle explose les alentours, irradiants les vivants, réveillant les morts. Je tape du pied avec mon talon, en rythme, je laisse les cris de la foule me porter dans mon délire tout neuf. Putain d'allumeuse. Si Neil me voyait ...
Je secoue mes longs cheveux. L'angoisse. L'adrénaline. Voilà ce qu'il manque à ma vie. L'implosion, la chaleur, les crispations, les hurlements de terreurs, réels, et non pas les flash-backs qui reviennent encore et encore me tourmenter la nuit dans mes rêves. J'ai besoin de ma dose, sentir mon souffle se tarir, sentir mes membres trembler, voir la vie défiler en un millier de couleurs. Je ne connais pas le sexe. Il paraît que les effets sont similaires, mais moi je préfère tirer avec un gun, surtout vu les dix derniers jours que je viens de passer, à ruminer sous mon air jovial.
Cette nuit, tout diverge. Habituellement, je n'aime pas la mise en scène. Les planches, tous ces types accoudés au bar, cela me révulse, je me convulse, une part de moi-même ne désire qu'une seule chose : s'extirper et fuir à un millier de kilomètres d'ici. Mais c'est trop tard. La partie la moins sage, l'hypocrite, la pétasse, le contrôle automatique de ma personne s'éclate. Elle fiche le feu, véritable pyromane, elle a ouvert la porte de la cage et qui sait ce qu'elle pourrait être capable.

« If you start me up (uh)
Kick on the starter give it all you got, you got, you got
I can't compete with riders in the other heat, yeah yeah

I'll make a grown man cry,
I'll make a grown man give it a shot »


Je reprends après le refrain si bien exécuté, seule, moment de gloire.
La lumière m'aveugle et les yeux clos, ma main caresse les cordes de la guitare électrique comme elle le ferait avec un amant – du moins ça je le suppose -, avec tendresse, sensuelle, ferme, sûre d'elle. Avec rage. C'est un balais sans fin, je ne veux pas qu'il y en ait. Je veux une suite, je veux que perdure l'onde de choc, le plaisir … Je n'ai pas besoin de mec tant que Phillys m’entraîne dans ce genre de paris stupides. Une façon comme une autre d'échapper à la douleur et nier la réalité des faits. Non. Je l'ai décidé ainsi, comme la gamine stupide que je suis censée être, comme l'enfant de 19 ans capricieuse que j'aurais du faire paraître. Je décide. Mon anniversaire sera tous les jours. Toutes les nuits. Peut-être pousserais-je même le vice jusqu'à prendre une chambre d'hôtel et boire du champagne, seule, avant d'emmerder le monde et d'aller gravir les toits. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Je m'en fous, et il n'est que vingt deux heures cinquante trois.

« Start me up
We're half way there
Ooooh livin' on a prayer

Start me up
We'll make it I swear
Ooooh livin' on a prayer !
Living on a praaaaayer ! »


Je m'amuse, vraiment. J'avais oublié ce que cela faisait. Le monde autour n'existe plus réellement à vrai dire. Il n'y a plus que Phillys et nos voix, nos instruments. Une bulle hermétique, protectrice, un cocon réconfortant. Il n'y a plus que le rythme, et si jamais je ne fais pas carrière dans la photo, je pourrais toujours devenir musicienne ou gogo danseuse. Je suis comme ma mère … J'ai ça dans le sang.

La partie instrumentale n'est qu'une formalité. Nous continuons de chanter comme si le lendemain n'existait pas, comme si nous faisons le lever et le coucher de soleil. Dans la foule, certains chantent avec nous, d'autres se contentent de se remuer. On brandit les verres, et je ne regrette pas le type pris au hasard par Phyllis. Je rouvre mes paupières pour contempler cet univers qui est mien ce soir, ce strass et ces fausses paillettes, ce rouge à lèvre sombre et cette robe rouge criarde. C'est celle qui dort, lovée au fond de moi. Bientôt, elle sera de nouveau muselée.
Mes cheveux volent, ils collent à mes joues, je commence à suffoquer et transpirer sous la chaleur qui augmente. Nous terminons la chanson avec Phi, toutes les deux, pressées l'une à l'autre, nos micros échangés, nos pupilles luisantes. Allumer la salle ? Pari remporté. Et maintenant ? Il faut la faire pleurer. Gagner les cœurs est facile, mais pour les conserver brisons les. Je regarde Phillys avec cet air chafouin. Je ne me reconnais pas. Où est passée ma partie sage ? Barricadée dans un coin de la salle de bain, l'ironie commande, les hormones s'extasient devant chaque mec mignon que mon regard croise même si je les ignore. Ce n'est pas assez. Ils ne le seront jamais.

Mes mains quittent l'instrument pour attraper un verre. Je ne sais pas ce qu'il y a dedans. Jus, eau, alcool ? J'ai soif, c'est tout ce qui m'importe. Je veux oublier la semaine qui vient de passer, chaotique, infernale. Je veux oublier ce baiser volé, ce moment flou et inexplicable. Je veux oublier toutes ces putains de sensations qui m'ont fait m'envoler, je veux virer de ma mémoire absolue le brutal refoule qui a suivit et la douleur, l'incompréhension totale liée à ce geste. C'est cul sec que je bois, avant de me remettre en place. Cette soirée est à nous, à nos désirs, à nos envies. Pour nos espoirs les plus fous, pour un futur passé qui s'est réécrit. J'inspire, j'expire, je baisse ma température corporelle pour que ce soit plus viable. Hey, Phi. Pour ton anniversaire … Je sais déjà quoi t'offrir.
Une minute de silence survint enfin – ils sont tous là à se demander ce que nous allons pouvoir leur offrir ensuite, mais j'ai mon idée. Il faut que je le fasse, pour pouvoir extérioriser – je n'ai personne à flinguer ici, pas même une putain de cannette, je fais ce que je peux pour ne pas devenir folle. C'est la le problème de la mémoire eidétique … Dormir ce n'est plus possible. Fermer les yeux est un supplice. Rêver devient difficile, car chaque moment tourne en boucle, plus moyen d'effacer le tableau pour recommencer à écrire.
Je secoue la tête, me concentrant. Essayer. Je rejoue la partition dans ma tête, l'idée fixe se propageant. Oui. Oh, oui. Cette chanson signifie beaucoup, les notes dansent derrière mes prunelles, j'ai mal au coeur. Ma bouche se tord, cruelle, à l'image de cette porte qui a claqué, à l'image de ce débris qu'est mon organe interne sans que je ne veuille comprendre réellement. Matt Murdock, Daredevil, qui que tu sois sous ton propre masque; je te dédie celle-ci, et puisses-tu aller au diable … Même si tu sais parfaitement que je n'en pense pas un mot. Pourquoi me manques-tu autant ?


« Each step I left behind
Each road you know is mine
Walking on the line ten stories high
Say you'll still be by my side. »


Ma voix sort, comme un murmure. Mes yeux se ferment, je me replonge dans les notes. Cela n'a plus rien à voir avec la chanson précédente. Je ne veux plus allumer le brasier. Je l'alimente de façon plus marquante … Je me dévoile, même si ils n'en ont pas conscience. C'est une confession que j'offre, un désir sombre, ma torture, ma pénitence. Je berce les hommes, mon corps tanguant. Dans ma tête, c'est différent; je refuse, je nie. Je tords, je crie. Je jure, aussi. Je me suis jusque là docilement raccrochée à Phillys pour ne plus suffoquer, mais cela est fini. Je ne sais même plus ce que je désire réellement, au fond de moi-même. Ai-je continué de jouer ? Pour le moment, j'aimerais oublier le fait que ce type m'a embrassée avant de me repousser comme un simple objet à sa disposition. Comme si ...
Je veux le gifler. Lui cracher au visage qu'il est con. Je veux le secouer comme un prunier, lui coller une balle dans l'épaule, je veux lui demander pourquoi avant de …
Je veux l'embrasser à pleine bouche. Je veux passer mes doigts dans ses cheveux. Je veux pouvoir respirer. Qu'ai-je pu faire pour mériter cela ? Pourquoi moi ? Est-ce à cause de l'âge ? Ma famille aussi déviante que moi ? Bordel ! Tout tourne, encore. Questions stupidement existentielles que je vire rapidement. La musique. Concentre-toi honey.

« If I could take your hand
If you could understand
That I can barely breathe the air is thin
I fear the fall and where we'll land. »


Je pince mes cordes, sans m'arrêter. Tu sais, c'est stupide. Je refuse d'avouer, je préfère mentir mais je t'ai déjà pardonné et je crois que je t'aime et je te hais pour tout ce que tu me fais endurer.
Je souris pour moi seule. Je ressens encore tes mains sur ma peau, brûlée, consumée, et le manque qui s'est depuis installé me bouffe autant que le silence. C'était bref. Brutal. C'était … Ce dont j'avais besoin. Pouvoir me noyer, enfin. Et regarde-moi maintenant ! Je ne suis plus bonne à rien, à part péter un câble, me donner en spectacle. T'éviter, te fuir, encore et encore, jusqu'à te retomber dessus par hasard, jusqu'à ce que la blessure incohérente qui ne devrait pas en être une cicatrise.
Ma main retombe le long de mon corps, je n'ouvre pas les yeux. Plus jamais ... Bien sûr. On y croit tous, Eilis.

« We fight every night for something
When the sun sets we're both the same
Half in the shadows
Half burned in flames
We can't look back for nothin'
Take what you need say your goodbyes
I gave you everything
And it's a beautiful crime. »


Je rouvre les paupières pour fixer la salle. Ce n'est qu'un amas de personnes, inconnues. Pourtant, j'aimerais que cela reste dans les mémoires. J'aimerais qu'il puisse entendre ce message, même si il ne peut pas me voir, même si je sais qu'il n'est pas là ce soir. C'est ma révérence. Mon dernier mot. Je ne veux plus souffrir. Je ne veux plus fuir. Je veux juste … Vivre, une nouvelle fois. Je veux me battre, contre lui. Contre moi. Je regarde Phillys. Mince sourire. Il y a toujours de espoir dans le noir et je l'invite à chanter avec moi. Qu'importe demain. Peut-être irais-je le voir. Peut-être pas. Je ne veux plus regretter quoi que ce soit. Je reprends le dernier refrain d'une voix plus forte, avec plus d’entrain. Je donne tout ce que j'ai, jusqu'à ce que mes doigts s'arrêtent, que le silence dans ma tête revienne. Je n'écoute pas les applaudissements. Je me contente de secouer la tête. De regarder Phillys, la remercier des yeux. Sourire, pour de bon. La Eilis modérée est de nouveau là puisque la bombe a été larguée, mais je suis prête à continuer. Rire, chanter. D'ailleurs, c'est à son tour d'alimenter le brasier ... et qu'importe ce qu'il arrivera. Girls just want to have fun.

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Dim 21 Juin 2015 - 15:41
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L’homme sans peur était-il appelé. Mais ils ne savaient pas que derrière ce nom, cette façon de percevoir Daredevil se cachait un homme avec ses démons et ses peurs et doutes et l’un d’eux semblait être les relations du genre intimes. Pas le sexe, non, ça il n’avait aucun problème avec – au contraire – non c’était plutôt avec l’intimité, la relation amoureuse qui le faisait fuir. Ca avait commencé à la fac déjà, il ne savait pas garder une fille et en général c’était elles qui partaient au final. Si au début, elles étaient charmées par le garçon aveugle elles avaient vite compris qu’il n’était pas du genre à se livrer réellement, qu’il gardait les choses pour lui. Les filles trop bavardes et trop curieuses le faisait fuir. Au final, il n’avait eu que très peu de relations sérieuses et il finissait toujours avec Foggy au bar. C’était une compagnie aussi agréable qu’une autre, voire même meilleure, il était son meilleur ami et celui qui connaissait son secret. Enfin, ça c’était avant qu’elle ne débarque dans sa vie et ne chamboule tout. Lui, avocat de 32 ans avait flanché pour une gamine de vingt ans – plus ou moins-  et il ne l’avait pas prévu ce coup-là ; Bon sang. Il se souvenait de la nuit où il l’avait sauvé et où elle avait découvert son identité en trente secondes parce qu’elle était du genre à ne pas se soucier des choses mais il y avait des règles qu’elle ne semblait pas comprendre mais pourtant à force de passer du temps avec elle, il avait commencé à apprécier de petits détails chez elle et ça l’ennuyait beaucoup de s’attacher comme ça. Ca l’ennuyait parce que…Parce qu’il était lui, qu’il faisait ce qu’il faisait la nuit et que ce n’était vraiment pas compatible. Quoi, elle allait l’attendre alors qu’il allait affronter un gang dans un coin sombre de Hell’s Kitchen ? Non. Il n’était pas prêt à cela. Il n’était déjà pas prêt à la fac ! Mais Eilis. Et puis maintenant elle était partie, la faute à qui ? A toi, Matt, c’est ta faute pensa-t-il. Si on résumais les choses, un soir où ils étaient tous les deux et il écoutait la délicieuse voix de la jeune femme, il l’avait attrapée et l’avait embrassée avant de réaliser que c’était peut être une grosse erreur. Et de là, il s’était à peine excusé et lui avait dit qu’il ne pouvait pas, et qu’elle ne devrait pas non plus, que c’était sans doute trop dangereux et il l’avait laissé dans la rue. Seule. Ca c’était sans doute la chose qu’il regrettait le plus, de l’avoir laissée seule mais il avait veillé à ce qu’elle sorte de Hell’s Kitchen indemne et depuis, c’était silence radio. Il était un peu déçue qu’elle n’ai pas persévérée mais il avait été plutôt explicite avec elle donc, c’était logique. Mais voilà qu’elle lui manquait et que ce soir à vingt-trois heures passé, il décida de se rendre dans un bar qui lui était familier.



Il avait sorti la canne et faisait son numéro d’aveugle comme les autres avant d’arriver devant l’établissement. Quelqu’un était en train de se déchaîner là-dedans. C’était une soirée karaoké, il le savait parce que ces soirées là ils les évitaient comme il le pouvait mais là il reconnu la voix d’Eilis. Oui, son ouïe était si incroyable qu’il pouvait entendre la jeune femme chanter mais aussi parce qu’il savait qu’elle serait là. Il n’entra pas tout de suite mais écouta tout. Y compris la chanson qui semblait lui être adressée tant les paroles raisonnaient en lui. Il attendit dehors que la chanson se termine, si elle pouvait entendre son cœur, il était en train de battre si fort alors qu’il poussait la porte du bar. Il se dirigea immédiatement au comptoir et fut accueilli par le barman qui le connaissait si bien. «Hé, Matt ! Qu’est ce que tu fiches ici à cette heure ? Foggy n’est pas là tu sais… » il lui avait annoncé que son ami n’était pas là comme si c’était tellement improbable de voir l’un sans l’autre alors que Matt savait pertinemment  que son meilleur ami fréquentait cet établissement plus souvent que lui. Avec un sourire, Matt répondit «Je sais, je sais…J’avais besoin d’un verre. » Et c’était vrai, il avait besoin d’un verre pour ne pas passer pour un mec qui ne sait pas lâcher une fille, mais, hé, c’était son bar à lui avant tout ! Il commanda une simple bière et se fit tout petit, peut être qu’elle ne le verrait même pas et qu’il pourrait profiter des chansons qu’elle ferait. Il essaya de se concentrer sur elle, ses battements, elle semblait épuisée mais excitée, peut être avait-elle ingurgité de l’alcool mais au fond, qu’est ce que ça pouvait bien lui faire de savoir ça ? Il revint sur terre lorsque Jo, le barman dû répéter sa question «Je disais, qu’est ce que tu fout là, Foggy dit que t’aimes pas les soirées karaoké ! » Et c’était vrai, entendre les gens brailler ça l’agaçait mais là, pas tant que ça tant qu’il y avait une jolie voix. «J’ai plus de bières dans mon frigo ! » sur ce, Jo, se mit à rigoler et à partir prendre la commande de quelqu’un d’autre. Il était désormais livré à lui-même. Peut être qu’aller lâcher un petit bonsoir ne ferait pas de mal ? Allez…



Il prit sa bière et fit semblant d’avoir du mal à se diriger dans la salle pour s’installer dans un coin un peu reculé de la salle. Peut être qu’elle ne le verrait pas mais en tout cas, il était là.
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Mer 23 Déc 2015 - 13:00
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La tension semble redescendre un peu avec cette nouvelle chanson. Plus lente, plus sensuelle et aussi...plus sombre.
Eilis est pleine de rage, sa chevelure et ses yeux semblent remplit de flammes, brillante sous la lumière factice des projecteurs. Dans le vide de mon existence, ce crépuscule sans fin, la retrouver a allumer un nouvelle espoir. Parce même grandit et quelquepart brisée, Eilis reste toujours la petite fille qui a cru, et qui continu de croire, en moi. Si Archer n'existait pas, je pense que Phillys Joy Smith ne serai qu'un fantôme de plus. Marchant sans but, errante, entre les grattes-ciels new-yorkais, faisant les trottoirs de la grand ville. Non vraiment on sous-estime le pouvoir des interactions humaines et ce en quoi la présence d'une seule personne peut influer sur le cours de votre existence.
Durant ces années d'absences elle a été ma motivation, mon horizon. Elle est ce miracle, cette amitié qui a traversé le temps et qui m'a retrouvée, encore une fois.
Mon soleil, mon éternel été...
Mais je rendrai hommage à Eilis plus tard ce soir, en lui remettant ses cadeaux. Je laisse sa voix caresser  les accords mineurs, cette descente musicale et chromatique semblant peindre la scène, les gens, le bar tout entier de teintes sanglantes. Je l'observe en silence, gardant la main et l'harmonie sûre, m'autorisant parfois -après un regard d'elle- à la rejoindre dans cette danse.
Je devrai m'en vouloir peut-être (me revoilà la Vilaine Sorcière de l'Ouest…) de l'entraîner dans tout ça.
Mais la vérité c'est que dernière toutes mes bravades, cette folie est bien tout ce qui me reste. Et le pire, le pire dans cette histoire sordide, c'est qu' Eilis en a besoin autant que moi.
Je ne comprend pas vraiment ce qu'elle traverse en ce moment. Même si l'on s'est retrouvées, le terrain entre nous reste glissants. Je sais qu'elle ne me dit pas tout. Je ne peux lui reprocher. Je ne lui dit pas non plus.
Quand deux personnes se connaissent aussi longtemps que nous deux (et cette expression marche aussi pour Bobbyceberg) on a cette image de l'autre dans l'esprit. Et les secrets, vilaines petites araignées velues du fond des placards. Ça a une fâcheuse tendance à briser le cadre (à défaut de briser la glace), à nous faire passer dans la quatrième dimension. Celle où les héros ne vivent pas heureux pour toujours.
Aucune de nous d'eux n'a hâte de confronter les nouveaux démons aux anciens.

Alors Alice et Ash, pardonnez moi de dévergonder ainsi votre fille. Pardon Maman, de traîner dans des bars alors que je ne suis pas majeur. C'est vrai les Donovan-Archer-Smith nous ont mieux élevé que ça.
Mais là, aucune de nous n'a envie de jouer les petites filles sages. On veut juste rire. Oublier le passé et l'enfance dérobés, raptés.
Ce soir on s'amuse, on boit, on rit. Promit, on sera sérieuses demain.
On parlera de la chambre d'hôtel et de son oncle Neil.
On parlera de mes romances ratées, de ma cheerleader bien-aimée.
On parlera de ses sentiments et des miens.
Mais ce soir… Ce soir laissez nous être faibles, laissez nous être fortes, laissez nous être folles, au bord du gouffre tels des funambules hallucinés.

Viens Liddel je t'entraîne. Dans mon terrier, de l'autre côté du miroir, tout est plus magique. Dans les profondeurs, il y' a un jardin pleins de Merveilles, on y trouve des sourires sans chats, des dodos et des tortues volantes. Rêves encore, boit des potions et combat des méchantes reines. Tu grandiras plus tard. Tu grandira demain.

Les dernières notes de Beautiful Crime se dissipent dans l'air, comme une fragrance douce-amère.
Un sourire en coin, je m'éveille.
Je me raccroche au micro alors qu'Eilis se glisse derrière le piano. La salle retient son souffle. Bien joué Cornélia tu as réussie ta captatio benevolentae, les regards de la plèbe sont sur nous.
Ils voulaient du pain, ils ont eu des jeux et ça ne fait que commencer.
Les doigts graciles d'Archer délivrent la mélodie de sa prison d'ivoire, son après son elle s'élève, pure, dans l'air.

C'est une chanson connue, bien souvent parodiées, mais étrangement j'y trouve une résonance.
Comme un écho, ses sonorité pop ont disparues dans le lointain et nous ne jouons plus que son intrinsèque message mélancolique et déterminé.

« I come home in the mornin' light,
My mother says « When you gonna live your life right ? »
Oh mama dear we're not the fortunate ones,
And girls they wanna have fun
Oh girls just wanna have fun
 »

Malgré le ton décalé, je la joue un peu triste. Chaque mot entre en symbiose avec un souvenir passé, combien de fois chacune de ces paroles m'a été répété ?
Qu'il s'agisse de mon look, de ma mutation, ou de ma sexualité j'en ai vu de toutes les couleurs ; ça explique mon côté un peu méfiante parfois vis à vis de l'autorité.
Et mon amour des arc-en-ciel.
Ma guitare, amoureuse retrouvée, joint ses pleurs aux accords indolents du piano.
Eilis m’envoie un regard ( amusé ? ) par dessus son florilège.
Je l'imagine probablement mais ses yeux m'apparaissent plus rieurs quand elle me répond, sa voix suave dans le micro :

«  The phone ring in the middle of the night
My father yells « What you gonna do with your life ? »
Oh daddy dear you know your still number one
But girls they want to have fun
Oh girls just want to have »

Eilis et l'autorité c'est une sacré histoire aussi.
Pas qu'on ne respecte pas nos aînés. Je le répète une dernière fois, c'est vrai, nous étions des gamines plutôt sages.
Mais il faut se méfier de l'eau qui dort comme dirait le dicton, derrière les petits anges se cachent parfois quelques diables.
« Daddy dear » est-ce une adresse à son oncle ? Lui semble être un fieffé numéro. Que puis-je en penser, je ne l'ai pas encore vu. Et si Eilis y veille je ne le rencontrerai probablement jamais… Ce n'est pas que je ne sache pas me tenir,-quoique-, peut-être qu'on est juste des individus trop différents pour s'entendre.
Dommage parce que j'adorai littéralement sa sœur, Alice. Pas Cooper. Alice Archer. Donovan-Archer.
Elle était la meilleur amie de ma mère. Et c'est sur elles que j'ai basée mon image de ce que doit être une femme adulte. Forte, indépendante, déterminée. Débrouillarde, douce, aimante. Drôle et délurée.

Rit maintenant, tu pleureras plus tard.

Mes yeux ne quittent pas ceux de ma protégée tandis que nos instruments et nos voix se rejoignent, accomplissant chacune la moitié du chemin, pour s'élever au dessus de nous en mélopées au moment du refrain. Ce fichu truc servant à filtrer mon sang s'affole, il bat un peu fort et un peu vite tout à la fois. Je regarde Eilis tachant de retenir les larmes qui s'assemblent soudain dessous mes paupières. Je suis bien trop émotive. Mais c'est de la voir maintenant si grande, avec son sourire doux et son expression presque féroce, assise derrière le piano, je sens la nostalgie monter en moi et mille images de petite-fille (coiffée d'un fedora trop grand et un rire comme de l'or liquide) m'envahissent.

« That's all they really want
       Some fun
When the working day is done
Girls- they wanna have fun
Oh girls just want to have fun
 »

Je lui laisse la première partie du premier couplet, me contentant d'harmonies le temps de me reprendre (en voix dans ce cas-ci). Mes mains se serrent sur le cou de la guitare, peut-être un peu plus fort que nécessaire, tandis que mes doigts modulent la mélodie. J'inspire, un peu tremblante sous la sueur et les projecteurs, j'ai froid.
Pas le moment pour nous faire une crise d'angoisse Phillys. Forte et indépendante, souviens-toi, je m'admoneste mentalement au moment ou je chante, un peu désespérée :

« I want to be the one to walk under the sun
Oh girls just want to have fun
 »

Pourquoi tant de véhémence. Parce que la cachette dessous la grange à réveiller des visions. Et que celles-ci ne sont que les symptômes d'un mal encore plus grand. Comme un poison noir et brillant glissant dessous ma peau pour se répandre dans mes veines. Je frissonne. Je me jette à corps perdu dans le refrain.
Promis, j'y penserai demain.

Je relève les yeux vers la salle, et je forme mon ton pour rester égale. Par le chapeau melon du grand Oz, mes prunelles m'abusent où est-ce que Matt Murdock -avocado at law- vient d'entrer dans ce bar ?
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Mer 23 Déc 2015 - 23:52
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Girls just want to have fun ;

Feat. Phillys Smith, Matt Murdock & Neil Archer

we got the world


Si je n'étais pas si hétéro, je l'aimerais plus qu'une sœur. Je m'accroche à elle car elle est tout ce que j'ai sur le moment, après avoir lancé mon cri du cœur. Personne ne comprendra. Pas même elle, je suis sûre, simplement car … Je ne lui ai rien dit. Le seul au courant est Sly, mon doux et tendre Sly, mon meilleur ami. Et cela fait tellement mal … Mais je me reprends. Elle compte sur moi, ma sœur.
Et ce soir, je suis une vilaine fille. Que dirait ma mère si elle me voyait ? Sûrement hausserait-elle un sourcil surpris. Sûrement me jugerait-elle. Mais elle me prendrait aussi dans ses bras pour me réconforter, elle saurait trouver les mots. Mais elle n'est pas là, pas plus que Neil. Non, ce soir, c'est moi et Phi contre le monde, pour mes dix neuf années de vie.
Demain je serais sage. Je ne le promets pas, car je ne sais pas encore de quoi demain est véritablement fait. Si ça se trouve, ce sera pire, il y aura du sang et des larmes. Alors je bois. Alors je chante. Alors je ris. Je me dandine sur mes talons, comme si j'avais fait ça toute ma vie, même si je commence à sentir la douleur dans le bout de mes orteils. Je vais peut-être finir pieds nus, dans les bras d'un type charmant, en train d'être embrassée dans une rue sale. Je ne sais pas. Je m'en fous. La vie défile comme un train qui déraille, faites vos jeux, rien ne va plus ; et je laisse mon chapelier fou m’entraîner dans sa gigandélire – c'est fini, je ne veux plus grandir. C'est ce que j'offre sous les notes du piano, ce que Phillys chante pour moi, sur ce ton triste : and girls they wanna have fun, oh, girls just wanna have fun, et c'est un regard complice que je lui lance en me tournant à demi. Cette chanson c'est elle plus que moi, même si je m'y retrouve dans le second couplet que je chante.

Inutile de dire à qui je pense en le reprenant – mon oncle, c'est évident. Même si dernièrement il tendait à être détrôné, le fauteur de trouble m'a laissée en plan, laissant dans mon cœur une estafilade qui n'a pas encore cicatrisée. Je l'avoue, je ne suis pas une oie blanche – et oui, j'ai désobéit plusieurs foi. Cependant je suis restée sage toute ma vie, ne tenant tête que lorsqu'un problème me tenait à cœur … La preuve, n'ai-je point l'autorisation ce soir, à condition que je fasse attention ? Neil m'a laissée boire, seulement deux cocktails avec alcool et un verre supplémentaire. C'est là une promesse que je tiendrais, pour lui, parce que je l'aime, et parce qu'il compte plus que mon propre père – paix à son âme. Un jour, je le présenterais à Phillys. Un jour. Pas ce soir. Ce soir … Est à nous.

Nos yeux se croisent, et je reprends le goût du sourire. Nous chantons ensemble ces dernières notes, parfait duo, et je m'envole, loin en arrière, dans le passé. Elle-même vit le sien, et je nous revois gosses – enfin surtout moi -, la tête noyée sous son chapeau de cow-boy. Il faut laisser le passé là où il est honey, toi, moi, le savons. « I want to be the one to walk under the sun, Oh girls just want to have fun » crie-t'elle presque, aussi désespérée que moi avant d'entamer le refrain. Je me concentre sur le piano, plus grave, je laisse la musique m'envahir comme la chaleur d'un autre corps humain contre ma peau. Je frissonne – le ressent-elle ? - et lorsque enfin le terminus sonne j'accepte de relever la tête pour contempler la foule. Je ne sais plus ce qu'y se trouve sur notre liste suite à cette chanson. Je crois qu'un entracte mérité s'impose toujours, pour elle comme pour moi, car la fatigue me gagne et j'ai besoin de me reposer cinq minutes – tout du moins ça c'est ce que je pense avant d'apercevoir une ombre trop bien connue à mon goût … Et elle tient en peu de mots. Putain. Pas lui.

Non. Non, non, non. C'est impossible. Est-ce que mon cerveau déraille ? Je n'ai quasiment rien bu, ce ne peut-être l'alcool. Que fiche Matt ici ? Il n'aime pas le bruit, il m'a dit qu'il ne viendrait pas … Comment aurait-il pu changer d'avis ? Je sais que je ressemble à un ordinateur en plein transfert de données – je bug, je lag, appelez ça comme vous voulez – et il me faut me ressaisir, vite. Je ne veux pas que la foule s'interroge, pire je ne veux pas que Phillys comprenne. Je ravale mon choc, ma colère grimpante et ma peine, je tente de cacher ma rancoeur et l'incompréhension douloureuse qui me submerge en me mordant la lèvre. Pourquoi ? Comment ose t-il, comment a t-il pu ?
« Merci à tous ! » je réussis à dire, émue, à cause de Matt dont je tente de détacher mes yeux, mais aussi grâce à la foule. « Je crois que nous allons faire une pause … Mais nous revenons ensuite, je vous le promets ! » Il nous reste encore des titres à chanter après-tout. Même si la majorité sont des reprises, il est vrai – c'était  surtout pour rire que nous avons relevée chacune ce pari. Je détache mon regard de la foule pour l'ancrer de nouveau sur Phillys, me levant de mon perchoir pour venir la prendre dans mes bras. « Une boisson, that's what I need. Je vais m'en chercher une, je meurs de soif ... ça et un coin tranquile. Tu me retrouves après ? » Je lui souris timidement, avec une grimace navrée et la laisser ainsi. Mais je ne mens pas : je meurs d'un boisson urgent de boisson, même si je l'avoue c'est aussi une excuse pour aller au bar et vérifier si Matt est réellement là où si c'est mon cerveau qui détraque. Et ensuite ? Je ne sais pas. Tenterais-je de lui échapper ou oserais-je courir le rejoindre ? Me revoilà Alice, perdue, à chercher le lapin, le cœur au bord des lèvres et la tête qui tourne affreusement. Pour le moment du moins, je remercie le gars qu'elle a trouvé avant de me faufiler jusqu'au bar, le cœur douloureux, emplit de rage, saturé de folie et d'espoir, une seule optique en tête : boire.
« Une bière je vous prie ... » je demande doucement au barman, chamboulée au plus haut point et si il me fait une drôle de tête, il s'exécute néanmoins. Il faut dire, aurais-je vu le fantôme de ma mère, j'aurais tiré une meilleure mine. Cependant je fais tout de même majeure – et heureusement. Que puis-je faire d'autre ? Que puis-je dire ? Ma mémoire eidétique commence à me rejouer des tours tandis que j'attends, mais je la repousse, vaillamment. Je ne veux plus sentir sa flagrance, je ne veux plus sentir sa chaleur, au risque de devenir folle et craquer devant tout le monde. « Focus, Eilis ... » je murmure pour moi-même. « Focus. » Et soudainement je regrette l'absence de Neil et celle toute aussi rassurante de Sly. Mais je ne peux pas passer ma vie à fuir comme une petite fille, moi qui me targue d'être adulte avant l'âge. Inspirer, expirer …  »Voici votre bière, miss. » Je souris timidement au barman, le remerciant d'un signe de tête, avant de prendre la dite boisson et la lever en direction de Phillys. « A la mienne chérie ! » je lance, reprenant du poil de la bête. Il ne me reste plus qu'à trouver une table de libre, avec banquette, un coin intime pour nous deux … Et prier de toute mon âme pour que les larmes de débordent pas de mes yeux car c'est censé être soir de fête.

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Dim 24 Jan 2016 - 16:03
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Matt attendait dans son coin que les deux jeunes femmes ne terminent leur chanson avant d’aller les saluer. Ou pas. Il n’était pas encore certain de ce qu’il foutait là exactement parce qu’il était persuadé qu’Eilis ne voulait plus entendre parler de lui après ce qu’il avait fait. Au pire, il pourrait toujours prétendre être venu saluer Phyllis, ça pourrait fonctionner…Sauf que ça ne serait pas bien malin d’ignorer Eilis. Merde, reprends-toi Murdock. Il finit son verre en une seule gorgée, pas qu’il avait si soif que ça mais plutôt l’envie que l’alcool lui monte à la tête plus vite, histoire de l’obliger à arrêter de réfléchir et d’agir. Ca lui prenait tellement la tête qu’il n’entendait même plus le duo chanter… Au lieu de cela il écoutait les nombreuses autres conversations qui avaient lieu au même moment à ses côtés. Deux filles, dont l’une se lamentait sur son sort ‘pourquoi il m’a pas rappelée ?’, Un groupe d’étudiants qui parlaient de sexe de manière très crue, Un couple qui se posait des questions sur l’hygiène du bar ce qui fit légèrement sourire Matt. Finalement il stoppa d’écouter les autres lorsque les filles saluèrent leur public. Matthew se mit à applaudir en même temps que les autres clients même s’il n’avait écouté qu’à moitié. Il ne savait pas si Eilis l’avait vu mais en tout cas il décida de se lever pour aller à la rencontre des deux futurs popstars. Il n’avait nul besoin de sa canne mais devait garder l’illusion, il savait comment trouver les filles, pas avec les battements de cœur, non, il y avait trop de monde et son oreille n’était pas suffisamment entraînée pour cela même s’il connaissait le doux son du cœur d’Eilis par cœur. C’était calme mais s’emballait légèrement lorsque Matt la touchait subitement, il trouvait cela charmant. Non, ce soir il allait compter sur l’un de ses autres sens : l’odorat. Chaque personne avait une odeur qui lui était propre et celle d’Eilis il la connaissait par cœur, celle de Phyllis aussi lui était familière donc lorsqu’il s’était levé, il savait dans quelle direction aller. Sauf qu’en chemin il entendit un homme parler. «Putain, si on doit se taper les handicapés ici maintenant…. » Les autres hommes se mirent à rire, il pût entendre l’un d’eux chuchoter «Hé, Jim, fait-lui un croche-patte quand il passera qu’on se marre un peu » L’hilarité était générale à la table, le fameux Jim tapa du poing sur la table et ajouta «Ca c’est une putain de bonne idée ! » Matt eu un sourire démoniaque sur le visage. Oh non, ne laisse pas Daredevil sortir et jouer, pas ce soir. Ne fait pas ça à Eilis. Mais plus il avançait plus il était dur de ne pas réagir face à ces hommes alors une fois arrivé devant leur table, il vit le pied de ‘jim’ bouger pour faire obstacle à Matt mais ce dernier fit sembler de planter – enfoncer serait plus adéquat – sa canne dans le pied de l’individu. Et Matthew resta quelques instants comme ça, sans bouger, appuyant un peu plus sa canne sur le pied de l’individu qui beuglait. «Dis-toi que ça aurait pu être bien pire » fit Matt d’une voix sinistre avant de reprendre son chemin.


Il avait l’impression de ne pas arriver à destination, du moins pas assez vite, pourtant le bar était petit mais c’était sans doute une impression. Quand il arriva enfin devant les jeunes femmes, il fit un signe de tête et un sourire un peu crispé «Bonsoir mesdemoiselles. » Quelle entrée en matière maître Murdock, c’était pitoyable. «Vous êtes de sacrées chanteuses… » Il eu un léger rire mais il sentait bien qu’il était en train de parler à un mur de silence. C’était gênant. Il savait plaider devant une court mais pas parler à deux jeunes filles. «Eilis… » fit-il «Hum…Joyeux Anniversaire ? » sa voix était hésitante, il n’était pas sûr que c’était son anniversaire mais elle avait mentionné quelque chose comme ça. Oh, c’était terrible, il était en train de s’enfoncer. «Phyllis, j’espère te voir à la salle prochainement….enfin ‘voir’, tu m’as compris » il se mit à rire légèrement. Il baissa la tête, il avait l’impression d’avoir reçu plusieurs coups de poings dans l’estomac. «Je suis désolé. » fit-il comme s’il s’adressait aux deux jeunes femmes alors que c’était bel et bien pour Eilis. «Je vous dérange et vous voulez sûrement rester entre filles alors je… je vais retourner boire un dernier verre et rentrer chez moi » il releva la tête pour sourire tristement. «Bon…concert ou karaoké plutôt je…voilà » il fit un signe de tête comme pour dire au revoir puis commença à tourner les talons.
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Jeu 4 Fév 2016 - 13:27
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Go fuck yourself


Je cherche des yeux jusqu'à trouver l'endroit parfait où m'échouer, attendant Phi. C'est un coin sombre, un peu reculé, et je pose ma bière sur la table doucement, encore sous le choc. Matt Murdock ici … Oh bon sang ! J'ai beau tenter de reprendre une façade calme et composée, pas moyen. Mes traits sont déformés par la douleur et la peine, mes yeux se remettent à chercher son visage de façon frénétique, ne serait-ce que sa silhouette sombre et rassurante – Eilis Archer, tu n'es qu'une idiote ! Ne t'a t-il pas fait clairement comprendre qu'il ne voulait pas de toi dans sa vie ? J'inspire à fond et prends une gorgée de ma boisson, sentant déjà l'alcool faire l'effet recherché : penser moins. Je finis par retrouver l'homme en noir dans la foule, qui semblait d'ailleurs vouloir se diriger vers moi, et cela a suffit à mon coeur pour qu'un raté ne le reprenne, cela a suffit à ma colère pour la faire émerger de nouveau, avant d'être supplantée par une peur presque incontrôlable. Bordel de merde ! Est-ce que tout ce cirque prendra t-il fin un jour ?
« Putain, si on doit se taper les handicapés ici maintenant…. » Je me fige à cette phrase, yeux écarquillés. Pardon ? …. Est-ce que j'ai bien entendu ? … Oh. Mon. Dieu. Je cherche des yeux le connard qui a osé dire cela à propos de l'homme que j'aime, contenant la colère devenue fureur avec beaucoup de difficulté, passé l'instant de choc. Je ne sais pas si c'est clairement correcte, et honnêtement sur l'instant je m'en tape, mais  j'ai très envie de me lever et balancer ma bière à la tronche de ce trou du cul. Seulement, il semble que mon ninja est bien plus rapide, et j'étouffe un sourire avant de me rasseoir, prise de frissons – il faut que je calme … Phillys aide-moi je t'en prie !  D'ailleurs revoilà mon amie, et j'essaie désespéramment de faire bonne figure à son coté, retrouver mon entrain, l'angoisse reprenant le dessus sur toutes ces émotions contradictoires – je retiens un gémissement pathétique. Venais-je vraiment de souhaiter au fin fond de ma conscience la mort d'un abruti ? Merde, je déraille complètement. Je reprends une gorgée de ma boisson, fermant les yeux, forçant chaque muscle à se détendre un par un … Comment expliquer mon comportement de boussole folle à Phillys ? Bon sang, je vois la scène d'ici : « Hey honey, tu vois le type aveugle là bas ? Figure toi que, tu vas rire, je l'aime à en crever et il m'a retournée le cerveau et le coeur lorsqu'il m'a traitée de gosse immature ! » ... Super ! Tu en as d'autres des merveilleux plans de la sorte, miss Archer ? Je secoue la tête, offrant un sourire pauvre à Phi', avant d'ouvrir la bouche pour la remercier pour soirée. Cependant … Et bien, il me coupe dans mon élan de sa voix veloutée. Car oui, tandis que je confrontais mes émotions nerveuses, Matt a eu le temps de venir jusqu'à nous. Je me fige de nouveau – mince, ça va devenir une habitude – en entendant sa voix, tremblant presque comme une droguée en manque de sa nicotine. Est-ce un crime de vouloir lui sauter dessus et l'embrasser ? Que de vouloir le frapper et pleurer ? Il me rend folle, et je l'aime autant que je peux le détester sur l'instant – Pourquoi es-tu ici Matt ?

«Vous êtes de sacrées chanteuses… » dit-il subitement, comme répondant à ma question muette, et je suis incapable de répondre. … Sincèrement, Matt ? Je cligne des yeux, avant de fixer Phillys, silencieuse, ne sachant pas quoi dire. Merci aurait été bien, je suppose. Ou au moins les présentations mais … « Eilis…  Hum…Joyeux Anniversaire ? » Moi qui voulait éviter son regard, j'écarquille les yeux pour le fixer subitement, le souffle couper. … Quoi ? Est-ce qu'il vient bien de …. ? La colère s'empare de moi à nouveau, et me voilà à serrer les poings rageusement sous la table. Il se fiche de moi ? Phillys doit définitivement me prendre pour une dingue, et je me rends compte avec stupeur qu'en prime ils se connaissent. Pourquoi moi bon sang ? Mais je ne veux plus fuir. Je me contente de le fixer, de le dézinguer du regard alors qu'il baisse la tête pour me balancer des excuses. Car je suppose que c'est bel et bien à moi qu'il s'adresse, non ? J'ai subitement envie de rire : un rire nerveux, un rire libérateur, un rire froid et mécanique. Sauf que je ne ris pas. Non. Pas plus que je ne pleure – je réserve ça pour plus tard, même si cela menace sérieusement de déborder façon chute du Niagara. Je me lève subitement tandis qu'il tourne les talons pour fuir, sans regarder Phillys – honey je m'expliquerais et m'excuserais plus tard, je te le promets.
« Si tu franchis cette porte, je te frappe. » Je murmure pour moi-même, poings serrés, sans pourtant pouvoir lâcher son dos du regard. Si Phillys ne m'a pas entendue, je sais que lui si. Es-tu conscient de l'état dans lequel je me trouve par ta faute ? Merde, je suis vraiment pathétique. « Comme vous l'avez si bien dit, monsieur, c'est mon anniversaire. » je reprends, doucement, à voix haute, relevant la tête. « Je croyais que la tradition était d'offrir un cadeau, ou quelque chose du genre, et non pas gâcher la fête en se tirant comme un voleur. » Voilà. Je me transforme en garce. Parmi toutes les choses que j'aurais pu dire, c'est sûrement l'une des pires. Quoi que. J'inspire, avant de me rasseoir, amère à l'intérieur, indifférente à l'extérieur. Contrôle toi Lis. Contrôle toi … Ne le laisse pas gagner cette foutue manche. « Qu'en dis-tu Phi ? » Je force un sourire sur mon visage en m'adressant à ma meilleure amie, une lueur sombre dans les yeux, fermement résolue à ne pas le laisser s'en tirer ainsi. « Prendre du bon temps avec un mec charmant à notre table, ça le fait non ? Même si il n'a pas l'allure du chippendale que je rêvais, si il nous offre un verre, ça devrait être acceptable ... » Je hoche la tête, doucement, avec une moue faussement calculatrice, d'une voix aussi joueuse que maîtrisée. Pitié joue le jeu honey. Plus que tout j'en ai besoin, maintenant. Je repose mes prunelles sur l'homme, un sourire sur les lèvres : tu as voulu jouer aux cons Matt Murdock, et malheureusement tu sembles avoir gagné. Il serait peut-être temps d'assumer les conséquences, non ?

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD & SHADOW.
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Lun 2 Mai 2016 - 1:09
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Anonymous
« - Un sherry sans glaces, ni coca, sweetheart.  J'interpelle le barman à moitié jetée en travers du bar. »

Mes cheveux corbeaux bouclent un peu sur mes tempes, j'ai la gorge sèche, la bouche en carton, et des éclats arc-en-ciel dansant sous mes paupières.
Mon cœur est froid, glacé même, la température redescend maintenant que j'ai quitté les flammes du showbizz.
Sous les lumières sinistres du bar, les alcools colorés ont les couleurs d'étranges potions, et mon verre un faux-air de bécher. Gros plans derrière mes iris sur une seringue chargée… Focus Phillys, tu y pensera demain. Je jette un coup d’œil à Eilis, une bière à la main, qui s'avance vers notre héros masqué. La justice es aveugle, lui aussi, pourtant ne me viendrait pas à l'idée de le sous-estimer ; et certains consommateurs désagréables viennent de l'apprendre à leurs dépends. Paf, dans les dents, je songe gagnant les cotés d'Archer d'un pas extatique.

«- Hello Matthew ! Répondis-je à mon cher avocat, sirotant ma mixture reflétant vaguement les projecteurs. Merci pour le compliment, ça nous touche beaucoup. Que tu viennent écouter nos performances, s'entend.
Dit-je, tachant de détendre l'atmosphère, en passant une main aux ongles vernis pour recoiffer mes mèches et les relever d'un soupçon d'électricité.

Un mal pour un bien cette mutation.Je me tourne vers Eilis et Matt, essayant de garder le visage le plus ouvert possible, adressant un sourire plein de dents à ma chère sœur. Tout en sachant que mon ton dégagé ne trompera pas Matt, qui doit entendre mon cœur frapper ma cage thoracique avec une certaine opiniâtreté, il faut le reconnaître. Je compte cependant sur la discrétion de ce cher Matty, pas du genre à révéler les secrets des autres. L'hôpital se ficherait de la charité.

La colère d'Eilis me parvient par vagues. Elle est tendue, tellement que j'peux goûter la pression dans l'air lourd du bar, dans l'atmosphère putride d'Hells Kitchen. Une ville dans l'ombre de la ville, comme le sont Harlem ou Alphabet-City. Et dans la cité qui ne dors jamais, il y'a une gamine trop vite grandit, brillante comme une étoile avec tout l'espoir et la haine des jeunes gens. Et l'amour aussi.
Y'a t-il quelque-chose entre miss Archer et Matty le Dare-Devil ? Si notre cher avocado-in-law pouvait y voir quelque chose certainement qu'ils se regarderaient en chien de faïence, comme on dit. Bien que je n'ai jamais comprit cette expression. Pendant que mes compagnons se prennent pour des figurines limousines (et oui si j'ai appris quelque chose en cours de Français 1 à Wichita, c'est qu'à Limoges il y' a des boutiques de porcelaine. Cela voudrait-il dire que Sixsmith et Frobisher ont passés un séjour en France ? Ou alors tout n'était qu'un rêve ? Reviens sur terre Phillys ! ) je sirote mon sherry, laissant l'éthanol se distiller dans mes veines. Est-ce que ça me rendra grande tu penses ?
Je scrute la salle, les visages fatigués et les postures avachies des habitués maintenant que le strass et les paillettes ont laissés place au bourdonnement des conversations, feignant l'ignorance face à la pièce Archer-Murdock en train de se jouer. Matt se détourne et semble prêt à partir, mais notre princesse du Montana semble le convaincre, et il se ravise. Je gratifie l'épaule d'Homère d'une bourrade fraternel.

-Bien Matt-Matty-Murdock, dis-moi un peu comment va Foggy et notre ami commun ? M'exclamais-je une fois la frappe délivrée.
Je pense au tenancier du club, à sa mine patibulaire et sa carrure d'ours. Ça fait un moment que je ne suis pas passer à la salle, c'est vrai que ça me fait du bien.
Laissant mon cher justicier en cuir me répondre, je câline Eilis, faisant honneur à son nom, son corps droit, prête à bondir, comme la corde d'un arc bandé. Mon cœur fait un bond dans sa cage de chaire et de pierre (comme appelé autrement nos os, sinon des fossiles en devenir) et je la serre un peu plus fort, respirant une seconde le parfum d'été et d'enfance demeurant dans ses mèches, flamboyantes sémaphores dans les ténèbres qui m'entourent. Comme ma voie vers le Salut. Je dépose les deux pâquets-cadeaux entre ses mains avant de filer vers le promontoire-firmament.

- Je vous laisse mes louveteaux, la scène m'attend, la musique me démange. Et moi je n'aime pas le scabreux. Si je gratte pas, l'ambiance risque vite d'être...électrique. A toutes Honey'lis , Matty-pattoutie.»

Je laisse mon dernier mot résonner un instant dans l'espace entre-nous. La statique vibrante en suspension autour de moi.
Je me retourne vers ma chère Eilis, lui fait un clin d’œil, claquant des doigts. Voilà, je joue parfaitement mon rôle. Du sarcasme, de l'humour et tout un tas de bonnes choses voilà les ingrédients pour faire une petite-fille parfaite mais en ajoutant par inadvertance le génome X et son grain de Folie ainsi naquit Pollux et... Stop Smith. Ici la réalité, sort des Power-Puff Girls, tu n'es et ne seras Jamais une Super-Nana.
Ne pense pas à ça. Garde toi, garde le sourire.

Je gagne l'estrade, prenant l'escalier, le cuir de ma jupe m’obligeant à sauter les marches à pieds joints sur mes compensées. Yep, mes docks se sont faîtes la malle bébé. Je savoure l'écho de mes talons sur le parquet branlant, m'encrant dans la réalité, un instant encore. Mes joues se crispent sous mon sourire, un brin forcé.

Je place mon verre sur le dos du piano, et laisse un instant mes doigts effleurer les noires et les blanches, jolies brins de fille attendant mes caresses.  
J'imagine un instant, les tons bruns- lie de vin d'un bar miteux d'Hell's Kitchen remplacé par les ors et les noirs d'un salon d'l'a prohibition. Je vois cette Phillys d'un autre temps, les cheveux courts gominés, en bras de chemise et nœud-pap' chantant du blues pour la belle lascive, allongée tel une odalisque sur le coffre de l'instrument. Des cheveux long et une robe de soirée moirée dans une ambiance captée sur pellicule, l'odeur du whisky et du tabac froid « and all that jazz… ».
Je laisse mes doigts vagabonder, accordant mes violons pour les belles, mes pieds se livrant à un jeu aguicheurs sur les pédales, de bronze rayonnant dans la lumière que je rêve tamisée.
« 1.2.3.4.5. 6.7.8.9.10 It's the ten duel commandments ». Descend de ton nuage Alexander. Place à la danse. Mes mains se posent pour de bon sur les touches d'ivoire, dans un flirt presque lascif, et la mélodie commence.


«  If  I dye young bury me in satin,
Lay me down on a bed of roses,
Sink me in a rive at dawn,
Send me away with the word of a love song…
 »


C'est vrai, c'est un peu en dehors de mon répertoire habituelle, mais je suis une fille éclectique autant qu’électrique… Et je me sens d'humeur triste c'est vraie. Maintenant je ne peux plus le cacher alors je me laisse emporter.


« O-Oh O-Oh »


Je respire une seconde, ignorant les images de casiers métalliques, mes livres éparpillés sur le sol et  les marques arc-en-ciel sur mes bras et mon visage. Mes veines devenues noires et violettes d'un sang malade, charriant drogues et substances impures. Les flash se confondent dans mon esprit enfiévré, 20 ans et déjà une vieil âme. Pourquoi un corbeau ressemble t-il à un bureau ? Demande à Edgard (ce chère Poe), Alice, Lovecraft n'aura pas la réponse… Je chante pour Eilis, qui connaît la musique ; pour ma mère aussi qui ne l'a pas eu facile et qui pense que je suis son miracle, malgré toute mes fautes.


« Lord make me rainbow…»

Littéralement, en l'occurrence. L'arc-en-ciel oui, les violette en bannière, sous l'égide de Sapho et de ses amazones….


«I'll shine down on my mother
She'll know I'm safe with you
when she stands under my colors.
»


Même en noir, elle connaît tout de moi. Chilali Bly-Smith endure, ploie mais ne rompt pas.


«Oh. Life ain't always what you thinks it ought to be, no !
Ain't even grey but she bury her baby…
»


Non vraiment, la vie n'a pas été tendre avec les filles de ma vie. J'ai une brève pensée pour Bobby, probablement endormie sur le canapé défoncé du loft, le générique de Star Treck Next-Generation délivrant ses dernières notes,  Jean-Michel Picard récitant son discours du capitaine en fond sonore.



«The sharp knife
of a short life, oh
I've had just enough time.
 »


Juste assez de temps. Le temps qui file et qui meurt. Les voyages dans le temps qui transforment les gamines sous le soleil du Kansas en adolescentes armées jusqu'au dents, un arrière goût de sang sur les papilles. Où est-ce le sherry ?
Mes mains volent arrachant des gémissements lancinants à mes dames en dentine-dentelle-argent, poursuivant la course, contre le temps… Une âme de romantique dans une cow-girl, héroïne de jean et de cuir : Pauvre et Solitaire.
Le refrain m'échappe, presque malgré moi, comme une page apprise par cœur, un poème qui compterai pas vie. Je ne m'imagine pas devenir grise, vieillir, chenue et de l'arthrite dans les os. J'adore la vie, mais je vais trop vite, comme si mon attitude non-stop pouvait faire se retourner le sablier et les sables du temps nous ramenés vers les jours heureux.
Cela existèrent-t-ils seulement ?


« And I'll be wearing white when I enter in your kingdom
I'm not green as the ring of  my cold litte finger
I've never fell in love with the one,
But it feel nice when I hold you in the sun
She took my hand said She'll love me forever 
Who can know that forever can be servered by…

The Sharp Knife of a short life. Oh well ?
I've had just enough time.
»


Je pense à mon œuvre, si j'étais foudroyée aujourd'hui, comment saurais-je remémorais ? A quoi auras servie ma vie ? Les X-Mens, Armes X, la thèse, Mutants and Proud ? Un peu de Shield et pas mal d'ennuis. Pas assez d'expériences pour remplir un moule à tarte et suffisamment de pleurs pour se noyer dans un flot de larmes.
Dramatique gamine….
On avais dit que tu y penserais demain Phillys.


« A penny for my thoughts, oh, no, I'll sell 'em for a dollar
They're worth so much more after I'm a goner
And maybe then you'll hear the words I been singin'
Funny when you're dead how people start listenin''
 »


J'esquisse un sourire à ces paroles. Je suis sure que certains donneraient plus d'un dollar pour que je me livre un brin. Pour que tombe le masque de boutades et de cabotinage, pour voir le visage, un peu craquelé, sous le masque de Phillys Smith. Et je tourne mon regard vers Eilis. Celle qui voit par delà les apparences, la petite fille tombée du ciel qui a ramassé mes morceaux, et ma recollée tel la bergère de porcelaine de Dorothea dans le pays des petites gens.  Elle a mit le feu aux planches, à présent je refroidis un peu l'ambiance, fais redescendre la température. On laisse le groovy dans le placard, un peu d'indie et de sad-folk pour finir la soirée sur une note douce-amère, telles les litanies relâchées par mes damoiselles en damiers.
En dépits de tout, et contre mes attendes, mes lèvres s'ouvrent davantage autour de mon sourire de chat, je laisse mes yeux scrutaient le visage de mon autre, ma sœur, ce petit-bout-de-mon-ame-qui-sera-toujours-une-part-du-Kansas-et-de-ce-que-j'ai-perdu. Mais tu sais ce qu'on dit Eilis ? No pain, no gain.
Et je ne changerais rien si c'était à refaire. C'est peut-être le pire. De se dire que même ici, brisée et battue et perdue, si on m'en donnait le choix je reprendrais le même chemin, si c'est une voie qui me mène à Eilis à nouveau. J'croyais pas au Destin mais la vie est un drôle de truc parfois.


« Uh oh (uh, oh)
The ballad of a dove (uh, oh)
Go with peace and love
»


Un peu inapproprié pour l'aigle-tonnerre, mais sous l'arc-en-ciel, rien n'est impossible. Mais moi je reste Thunderbird, l'oiseau bleu, l'oiseau-tonnerre, Pollux. Sourire du chat et je m'efface derrière un nouveau masque. Je ne peux pas attendre pour voir ce que Eilis pensent des cadeaux. Une seconde, rien que d'y penser, j'ai seize ans à nouveau, le cœur brisé par une cheerleader et la vie devant moi.



«Gather up your tears,
keep 'em in your pocket
Save 'em for a time when you're really gonna need 'em, oh
»


De la sagesse dans ces paroles, le cycle reprend et le serpent se mord la queue, quand même la chanson te dit te retenir tes larmes, c'est qu'il est peut-être le temps d'en profiter. Tel la bande d'amie d'Avenue-A, chanter à plein poumon la Bohème, vivre au jour le jour, oublier ce qui nous ronge ce soir, en prétendant avoir l'assurance de demain.

Je regarde Eilis droit dans les yeux. Je pense que mes prunelles cobalt disent ce que mes sourires cachent. Mais elle le sait certainement déjà. J'aimerai lui caché les vilaines choses,  je ne sais plus comment faire, j'ai quitté le placard depuis trop longtemps. J'essaye quand même. Je veux juste  qu'elle passe un superbe anniversaire. Pour compenser tous ceux que j'ai manqué, et célébrer le début d'une longue ligné que je ne manquerai pas. Peut-importe la route au fond, du moment qu'Eilis Archer la parcoure avec moi.



« If  I die young bury me in satin,
Lay me down on a bed of roses,
Sink me in a rive at dawn,
Send me away with the word of a love song.

The Sharp Knife of a short life. Oh well.
I've had just enough time

So put on your best, boys, and I'll wear my pearls.
»






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