Kin Eastwood - Glorious Chaos

Prénom/pseudoc'est re-Moony Agenon toujours pas Code règlement :3: [Amby]

Pv, scénario, perso marvel ou inventéInventéComment as-tu atterri ici ?Erika qui est mon père spirituel m’a grandement incitée à amener Kin iciFréquence de connexionAu moins le weekend et sinon quelques fois en semaine

Remarquesune petite annexe sur les démons ? j’ai été obligée de me rappeler de Nicolas Cage en Ghost Rider pour me documenter plus sérieusement, il y a peu de chose dans l'encylopédie Marvel à ce sujet et j'ai grandement peur d'avoir plein de boulettes

Tant que Loki ne vient pas lui mettre des bâtons dans les roues, Kin ne trouve pas grand chose à redire aux activités d’un homme qui sait si bien s’habiller. Bon, elle n’apprécie pas tellement qu’il ai choisi de faire évacuer tout New York à Los Angeles et lui en veut un peu d’avoir bousculé sa petite routine bien huilée. Elle doit désormais composer avec des super-héros qui s’ils se doutaient de sa nature lui poseraient sans doute des problèmes ; des super-vilains qu’elle va devoir tenir à l’oeil pour garder la main-mise sur son territoire… mais cela lui a aussi apporté pas mal de clients pour son bar et fait exploser son chiffre d’affaire. Donc dans l’ensemble elle aurait plutôt tendance à approuver le président et ses choix vestimentaires.

Kin en a plus ou moins entendu parler et cela l’interroge beaucoup sur son statut. Ne pouvant pas se qualifier d’humaine, ni de mutante et encore moins d’extra-terrestre (du moins à sa connaissance), elle serait plutôt tentée de partager cette étiquette. Cependant les Inhumains n’ont pas l’air d’appartenir à l’Enfer bien que possédant de surprenantes capacités. Aussi se sent-elle proche d’eux et aimerait en savoir davantage pour découvrir si elle partage avec eux davantage qu’une nature non humaine.

Plutôt tranquillement puisqu’elle se trouvait à Los Angeles à ce moment là. Oh bien sûr il a fallu prendre des mesures pour éviter de se faire envahir par la population évacuée, mais cela a permis à Miss Eastwood de dévorer l’âme de quelques réfugiés le plus sereinement du monde en sachant que dans le chaos général personne ne s’apercevrait de quelques disparitions. Conséquence heureuse inattendue : l’évacuation lui a permis de rencontrer John Mac’Elorin, qu’elle a d’abord pris pour un chat errant. Elle l’a immédiatement adopté et est complètement dingue de son « chachat d’amour » qu’elle nourrit désormais de sushis au saumon et au thon en lui gratouillant la tête.

 « Tu as besoin d’autre chose ? » Le rire de son père tinta à ses oreilles et lui arracha un sourire. « Non ça ira. Tu es superbe ma chérie. » Evidemment. Elle avait de qui tenir. Elle s’observa d’un oeil critique dans le grand miroir accroché au mur. Son charme ne venait pas de ses jambes interminables, de sa poitrine voluptueuse ou encore de ses longs cheveux noirs. Cela ne tenait pas non plus à son sourire rayonnant, son sens de l’humour flirtant souvent avec le sarcasme ou son sens du rythme quand elle se déhanchait sur ABBA. Non, cela tenait à quelque chose qui brillait dans ses yeux d’un bleu rappelant le ciel. Une chose qui pourtant vous attirait au départ puis  vous glaçait jusqu’à l’os. Quelque chose qu’elle tenait de son père.

*~*

Grace Reynolds était amoureuse. Définitivement, totalement et désespérément amoureuse. A presque quarante ans, elle avait essuyé suffisamment de déceptions sentimentales pour ne plus espérer. Ses trente ans passés, elle avait définitivement été considérée comme une vieille fille par la bonne société victorienne qui avait plaint son pauvre père qui devrait s’occuper d’elle jusqu’à la fin de ses jours. Que lui importait ? Elle était ravie de ne pas être cantonnée au rôle de maîtresse de maison. Plus bras droit qu’assistante de son père, elle l’accompagnait dans chacune de ses expéditions archéologiques et déterrait avec bonheur ce que beaucoup appelaient des « vieilleries sans intérêt ». Elle avait davantage d’intérêt pour la découverte d’un site mésopotamien que pour les ragots, pour les hiéroglyphes que pour les livres énonçant des centaines de règles absurdes pour bien se comporter en société, pour un tesson de poterie de plusieurs siècles que pour un bijou quelconque. Certes cela la mettait au ban de la bonne société, mais nul n’osait le lui dire en face. Regrettait-elle de ne pas être mariée ? Pas vraiment. Elle ressentait toujours une pointe d’amusement quand, lors des rares réceptions auxquelles elle était invitée avec son très cher père, elle faisait pétiller les yeux des vieux célibataires et de quelques hommes mariés également. Après tout elle était toujours élégante, d’une conversation agréable quoique parfois ironique et affectionnant un peu trop le sarcasme pour être considérée comme une douce et délicate créature. Elle pouvait séduire, se prêtait quelques fois au jeu, mais sans grand intérêt, sachant pertinemment qu’elle n’était un parti acceptable.

Or elle avait été séduite, comme une débutante et cela faisait naître un sourire idiot qu’elle se hâtait d’effacer dès qu’il étirait ses lèvres. Jack avait fait irruption dans sa vie avec exubérance et chaleur, bouleversant son quotidien bien huilé, son train-train morne et gris. Mr Eastwood lui avait été présenté lors d’un gala comme un riche amateur d’antiquités. Habituée à ces richards pompeux qui n’y connaissaient rien, Grace avait été surprise de constater que cette fois il n’en était rien. La soirée avait été un test ininterrompu de sa part et il avait su répondre à son interrogatoire avec brio, sans jamais se tromper. A sa grande surprise, elle avait passé un moment agréable avec cet homme cultivé et lorsqu’il avait offert au musée une collection d’objets absolument uniques et précieux, elle avait failli faire un arrêt cardiaque. Et lorsqu’elle l’avait croisé à nouveau lors d’une nouvelle réception, elle avait constaté avec surprise qu’elle était toujours sous le charme, si ce n’était davantage.

Maintenant ? Maintenant elle le regardait imiter les pompeux bourgeois qui les avaient reçus à dîner la veille et elle ne parvenait pas à s’empêcher de rire en le voyant faire. Cela faisait deux ans qu’elle était tombée sous son charme. Deux ans qu’il l’avait demandée en mariage à la surprise générale et qu’elle avait dit oui sans la moindre hésitation. Deux ans que chaque jour il lui prouvait qu’elle pouvait encore rire aux éclats et qu’ils parcouraient le monde, voyageaient sans s’arrêter et revenaient parfois à Londres pour rendre visite à son père. A une vie à deux. Ou a trois. Elle posa ses mains sur son ventre rebondi alors que Jack la rejoignait et posait ses mains sur les siennes. Elle adorait plus que tout voir ses yeux où subsistait une lueur glaciale se réchauffer quand il la regardait. Cette lueur alors s’affaiblissait et il ne restait que ce bonheur immense dont elle était la source et qui l’emplissait de fierté.

*~*

Grace s’était éteinte, sans une plainte, sans un bruit. Jack avait-il été triste ? Kin se le demanderait plus tard, sans jamais poser la question à son père. Avait-il été triste lorsque sa mère était décédée, quelques minutes après l’avoir mise au monde ? Etait-ce de sa faute ? Etait-ce de sa faute à lui ? De Grace il avait pourtant conservé un médaillon, bien à l’abri dans une boîte qu’il regardait parfois sans jamais l’ouvrir. De Grace il ne parlait jamais et jamais sa fille ne l’interrogeait sur le sujet. Pour le monde extérieur, Jack était un courageux et riche veuf s’occupant de sa fille tel un papa poule en puissance. En réalité Jack l’était bien plus que cela. Kin pourrait affirmer sans la moindre hésitation aujourd’hui que son père a été plus présent pour elle que tous les parents humains de l’histoire. Jack était là pour ses premiers pas, ses premiers mots, ses premières joies et peines. Pour ses premières âmes dévorées également. Bien qu’étant un père exemplaire aux yeux du monde entier, Jack était aussi un démon et avait transmis à son enfant quelques unes de ses capacités et « qualités » les plus notables. Comme son appétit pour les âmes humaines. C’était mal ? Allons bon, allez expliquer à un démon qu’il est mal de dévorer des âmes. Il répliquera que vous pouvez toujours dire la même chose à propos des chats et des souris avant de vous faire un grand sourire et de se délecter de votre essence. Bien qu’à moitié humaine, Kin se révéla tenir davantage de son père que de sa défunte mère. Peut être avait-elle davantage de scrupules à absorber des âmes plutôt que des chocolats, peut être était-elle moins puissante que lui. Mais Jack s’appliqua à faire d’elle le parfait petit démon, lui inculquant son savoir et ses valeurs : rien n’était plus important qu’elle à ses yeux, sa fierté et son trésor.

Père et fille traversèrent les années côte à côte, partageant le même goût pour le faste et le luxe,  quittant l’Angleterre pour l’Amérique et accueillant le nouveau continent avec enthousiasme. Durant la prohibition ils hantaient les pistes de danse et les soirées huppées pour toujours finir dans un bar où flottait un air de jazz. Fêtards invétérés, ils dansaient, chantaient, chahutaient toute la nuit et ne rentraient qu’au petit jour, les yeux encore illuminés par les lumières caracolantes du soir. Ils chassaient ensemble dans les bas-fonds des métropoles, se délectant des âmes les plus noircies par les péchés criminels des cités étouffantes pendant presque un demi-siècle avant de retourner en Angleterre en 1958. Les années 60 furent pour eux des années de faste, de fête incessante et de véritable amour pour le rock britannique. Durant les années 70, ils découvrirent ABBA avec stupeur et joie communicative, se déhanchant sans fin dans les clubs, et quoique n’appréciant guère la mode disco, se fondirent plutôt bien dans la masse.

Les années suivantes furent riches en découvertes comme l’avènement de la technologie, internet et les jeux vidéos. Quoique n’appréciant guère ceux où le but du jeu était d’exploser du démon justement.  Ils pourraient encore parcourir le monde côte à côte, père et fille faisant front contre le monde entier si un monstre sans coeur ne les avait pas séparés. Kin ne saurait jamais ce qu’il s’était passé cette nuit là, son père refusant de lui en parler. Elle se souvient pourtant encore aujourd’hui de l’instant où son quotidien bien rôdé avait basculé. Elle n’avait pas eu envie de sortir ce soir là, mais plutôt de rester à somnoler dans son bain, une coupe de champagne à portée de main. « KIN SORS DE LA ET HABILLE TOI ! » La voix de son père avait tonné, bien différente du ton rieur qu’il utilisait d’habitude. Elle avait bondit hors de la baignoire et attrapé une serviette pour s’enrouler dedans, cherchant son géniteur des yeux mais ne le trouvant pas. Jusqu’à ce que son regard se pose sur le miroir en face d’elle. Au lieu de son reflet se tenait Jack Eastwood, l’air furieux mais aussi inquiet. « … papa c’est flippant. Tu sais que je déteste quand tu fais ça. Sors de là s’il te plaît. » « Je ne peux pas. » L’aveu de son père l’avait frappé comme la foudre. Tant de questions se bousculaient dans sa tête et elle n’arrivait pas à choisir laquelle poser en premier. « Pour résumer, et parce que je sais que tu ne t’habilleras pas avant d’en savoir plus, je suis tombé sur un type bizarre pendant que je chassais. Et il a bien failli me tuer, j’ai juste eu le temps de me réfugier dans le reflet d’une vitrine pour fuir. Je suis trop affaibli pour sortir de là, ce type est dangereux alors je veux que tu t’habilles et que tu quittes l’Angleterre. Je refuse de voir un foutu sorcier qui se prend pour un saint tuer ma fille unique et chérie. »

Kin avait obéi, même si une partie d’elle-même brûlait d’envie de partir à la recherche de ce sale type et de dévorer son âme. Une autre part était effrayée et voulait partir le plus loin possible. Quant à la dernière, elle était juste triste. La demi-démone avait jeté son dévolu sur Los Angeles et avait embarqué sa précieuse collection de chaussures, ses antiquités inestimables et ses vinyles de ABBA avec elle. Choisissant d’investir dans l’immobilier sur les conseils de son père toujours enfermé dans le monde des reflets et se baladant de miroir en miroir comme le démon voyeur qu’il était, elle acheta un bâtiment en ruine et en fit un club de jazz qui gagna en renom d’année en année. Faisant profil bas, elle mit un point d’honneur à éviter tout ce qui n’était pas humain : supers-héros, supers-vilains, mutants, inhumains, sorciers et asgardiens. Ne pas attirer l’attention, gagner lentement mais sûrement en puissance en dévorant les âmes de malheureux qui ne manqueraient à personne, apprendre encore et toujours de nouveaux sorts et chercher par tous les moyens à libérer son père : voilà qui l’occupa pendant dix bonnes années.

Jusqu’à ce qu’une invasion extra-terrestre et une incompétence notoire des supers-héros ne pousse la moitié (si ce n’est plus) de New York à débarquer à Los Angeles, à son grand déplaisir. Malgré tout, sans cette évacuation, sans doute n’aurait-elle jamais rencontré celui qu’elle désigne souvent par son « adorable bébé ». Cela faisait à peine une semaine que les exilés avaient rejoint Los Angeles et, même si elle avait mal pris cette invasion au début, Kin se faisait doucement à la situation, en profitant pour se goinfrer d’âmes de personnes égarées. Tant qu’elle ne tombait pas sur un défenseur de la veuve et de l’orphelin pété de pouvoirs, tout allait bien. « Miaw… » Un faible miaulement avait attiré son attention alors qu’elle errait dans les rues de la ville à cette heure où tous dormaient, où les ombres s’allongeaient et semblaient danser sur les murs. « Eh bien… qu’est ce que tu fais là toi ? » Elle s’était accroupie et avait tendue la main vers le chat apeuré, un sourire attendri au bord des lèvres. Combien de temps était-elle restée là, main tendue, à ne surtout pas bouger pour ne pas effrayer davantage l’adorable félin ? Elle aurait pu rester ainsi pendant des heures. Elle était rentrée au petit matin, le chat blottit contre sa poitrine et l’avait posé à côté d’un bol de lait et d’une assiette remplie de sashimis de saumon et de thon. Elle était peut être à moitié démon mais avait le coeur bien tendre. Et avait également une bonne dose de flegme typiquement anglais : la transformation de son petit chat en humain la fit à peine sourciller, tout juste leva-t-elle un sourcil vaguement surpris avant d’esquisser un sourire et de déclarer que humain ou chat, son petit trésor était le plus mignon du monde.

Ainsi Kin garda John Mac Elorin auprès d’elle. Quel meilleur compagnon pour une semi-démone qu’un être moitié chat moitié humain ?

 

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