If wits were pins, the man would be a veritable hedgehog.
Brunnhilde & Peter Quill
Pour tout avouer cette histoire de discrétion, de journalistes et consorts, Peter n'en fit plus grande attention lorsqu'il se sentit arraché du sol puis posé en selle. Juché là-dessus, à une hauteur inhabituelle et sur un tas de muscles promenant une conscience, le garçon était bien trop occupé à ne plus savoir quoi penser pour mener une conversation. Rapidement, alors que l'animal se mettait en mouvement, il comprit que ses jambes ne seraient pas inutiles et serra ses maigres genoux pour garder son assise. N'allez pas croire qu'il regrettait sa décision ou qu'il appréhendait, non nous étions assez loin de ça car ses préoccupations tournaient surtout autour de la trouvaille de la meilleur manière pour survivre à cette expérience. Mais l'aspect fantastique et la nouveauté de cette aventure n'apportaient qu'un flot de données illisibles et c'était certain: il devait bien avoir l'air paumé sur ce poney gigantesque.
▬ " Accroche toi petit. " S'accrocher à quoi ? À qui ? Comment ? Peter n'était pas certain que de saisir une poignée de ces crins qui envahissaient l'espace soit la meilleure des solutions et pourtant le conseil lui semblait fortement raisonnable. Heureusement la jeune femme prit les choses en main, littéralement plus que ses doigts guidèrent les siens vers un pommeau de selle honorablement saisissable et comme parfois on était jamais trop prudent, Peter ramena son autre main se verrouiller au même endroit. Les secousses ne furent guère agréables, quoique, si l'on comparait avec le tracteur de grand-père on devait tout de même être sur une classe supérieure, mais finalement calé comme il était contre la cavalière, accroché avec ses mains et vissé par ses genoux qui n'avaient guère connu autant d'efforts, il resta à la place où on l'avait posé tandis qu'ils prenaient déjà de l'altitude. L'air ce rafraichi, le vent vibrait dans ses oreilles et ce n'est que lorsque le cheval se stabilisa que Peter estima qu'il pouvait peut-être essayer de décrisper quelques muscles, ne serait-ce que pour réussir à glisser un œil vers le bas. Les mains et les jambes toujours vissées, il réussit peu à peu à détendre le haut de son buste et à débrancher un peu ses fonctions de sécurité qui prenaient trop de place pour pouvoir profiter de l'aventure.
▬ " Tu sembles être informé de pas mal de choses au final. Asgard est le royaume des dieux. Odin, Thor, Freyja… Tu n’en as jamais entendu parlé ? " Le nouvel angle de vue qu'il avait sur la ville était assez intéressant et commençait à laisser un sourire paraître sur ses lèvres avant que la cavalière ne le sollicite. Des Dieux... Oui ça il connaissait, sa grand-mère mettait un point d'honneur à le capturer tous les dimanches pour le planter sur un banc à côté d'elle et écouter le même discours et chanter les mêmes chansons poussiéreuses qui n'avaient jamais vues une guitare ou une batterie. Franchement si Dieu avait été un jour le voisin de sa nouvelle connaissance il avait quelques messages à faire passer parce que ces conneries de réunion tous les dimanches qui vous obligent à vous lever ou à bousiller vos plans d'un des seuls jours de liberté merci...
▬ " C'est le nom d'un quartier du Paradis ? Ça ne me dit rien. " Est-ce que c'était vexant ? Non parce qu'il était presque certain de n'avoir jamais entendu ces noms mais apparemment dans l'esprit de la demoiselle ce n'était pas vraiment concevable. Peut-être qu'elle ne fréquentait pas souvent les produits de l'arrière-pays américain et qu'elle était trop habituée à la culture des grandes villes... Ou c'était lui qui avait loupé un cours...
▬ " Et si l'on s’amusait un petit peu ? Fais-nous faire quelques loopings Aragorn. " Des loopings ? Peter qui commençait à se faire à cette excursion remit tous ses sens en alerte à ces mots. C'était quoi ce plan foireux ? Franchement il commençait tout juste à se dire que voler c'était quand même sympa mais si c'était pour qu'on lui refourgue la tête en bas maintenant... Néanmoins il n'émit aucune protestation et se contenta de se préparer à on ne sait quelles secousses et autre perte d'équilibre. Choses qui ne tardèrent pas à arriver et plongèrent Peter dans la compulsive recherche de la meilleure façon de survivre à cet élan de folie de l'animal. Finalement, il se ratatina contre le pommeau de la selle, crispant tout ses muscles en oscillant entre la très forte envie que tout cela s'arrête et la découverte des sensations de cette voltige aérienne.
▬ " Bien joué Aragorn. Bien joué. Pas trop secoué ? " C'était fini c'est ça ? Ce furent à ces mots que Peter réalisa qu'il pouvait reprendre une posture moins lamentable que son ratatinage. Précautionneusement, il se redressa et sentit que la force de ses bras l'avait quitté sans préambule, un peu trop éprouvé par l'épreuve qui lui laissait un goût étrange en bouche. Amusant ? Pas vraiment, il s'était quand même vu dégringoler quelques fois, mais ça n'avait pas non plus été désagréable... De là à vouloir recommencer c'était autre chose.
▬ " Non, mais si on pouvait éviter de recommencer tout de suite... " Parce qu'en plus il sentait sa tête toute bringuebalée, l'adrénaline et la gravité n'avaient pas donné un mélange très délicat sur leur passage. Cependant au bout de quelques minutes il se sentit plus à l'aise sur l'animal lorsque ce dernier se contentait de voler "droit".
▬ " Dis-moi Peter, tu as déjà entendu parler d’autres endroits, qu’Asgard ? " Même le vieux fou du coin connaissait des planètes ou le Paradis, mais quelque chose lui disait qu'il n'avait pas dans ses connaissances des lieux hébergeant la vie autre que la Terre...
▬ " Je ne sais pas, je connais la Lune, Mars, Jupiter, Saturne et les autres mais je doute qu'on ait des visiteurs de ces planètes-là... Enfin peut-être. " Oui parce que maintenant qu'il se baladait à dos de canasson volant c'était un peu dur de savoir ce qui était possible ou non. " Maman elle dit que mon père venait de là-haut mais grand-père ne veut pas qu'elle raconte ça... " Il ne savait même pas pourquoi il disait cela, c'était un secret qu'il gardait parce que même si son grand-père semblait être la voix de la raison Peter avait toujours cru sa mère à tous les sujets. Il n'avait pas envie de la voir comme une menteuse ou une folle mais de là à exposer la plus fantasque de ses histoires qui en plus le concernait.... Non il ne savait pas pourquoi il avait dit ça et oublia brièvement qu'il était dans les airs pour se protéger derrière un bouclier de silence.
If wits were pins,the man would be a veritable hedgehog.
Brunnhilde & Peter Quill
All the adversity I've had in my life, all my troubles and obstacles, have strengthened me... You may not realize it when it happens, but a kick in the teeth may be the best thing in the world for you. ▬ W.D. △
Le nom d’un quartier du Paradis. Certains considéraient le Valhalla comme le paradis en effet. C’est ce qui se rapprochait certainement le plus de l’idée judéo-chrétienne en tout cas. Mais alors un paradis hyper sélectif. Voir même élitiste en vérité. Elle hochait simplement la tête pour répondre à l’enfant. Autant ne pas l’embrouiller plus que nécessaire. Si ça pouvait l’aider à se repérer ainsi, alors elle n’allait pas donner des détails qui ne l’intéressait certainement pas. En tout cas, elle était plutôt contente de ces petits loopings avec Aragorn qui se laissait flotter tranquillement, laissant parfois ses ailes donner un coup pour rester à la même hauteur. Elle ne pouvait pas en dire autant de son invité en tout cas. Elle pouvait le sentir tendu devant elle, relevant presque un regard incertain pour vérifier que tout aller bien autour de lui et que tout était stable. Brunnhilde offrait un petit sourire désolé avant de s’excuser à voix haute, dans son cas, elle n’était pas vraiment plus perturbée que ça « Sorry about that little one. ». La guerrière offrait un petit clin d’œil taquin, relâchant un peu les rênes petit à petit en laissant le contrôle à l’étalon ailé. Confiance totale entre eux.
Au moins, le petit ne semblait pas se sentir malade ou être sur le point de régurgiter son petit déjeuner. Il avait le ventre solide et un sacré bon équilibre aussi. Secoué peut-être, mais son instinct lui disait que cet enfant ne tarderait pas à repousser ses limites. Brunnhilde avait bon espoir pour ce jeune être humain qu’elle ne sentait pas tout à fait comme les autres. Peut-être qu’à l’occasion, un jour, elle croiserait de nouveau son chemin. Bien que bientôt, la mort vienne lui rendre visite. Même si ça ne le concernait pas pour lui. Elle tiquait très légèrement à cette pensée avant de se concentrer de nouveau sur lui. « Ne t’en fais pas, je ne te retournerai pas plus le ventre pour aujourd’hui. Mais l’atterrissage peut surprendre, je te préviens. ». Elle passait une main dans ses cheveux pour replacer une mèche de cheveux derrière son oreille alors qu’elle pouvait sentir qu’ils redescendaient très lentement vers la terre ferme. Pauvre cheval qui rêvait simplement de rentrer le plus rapidement possible à New York et qui devait subir les fantaisies de sa maîtresse ayant décidée de sympathiser avec une jeune Midgardien. Brunnhilde haussait simplement les épaules en écoutant la première partie de réponse du garçon.
« Hum… ça me parle oui. ». Mais sans véritable à dire vrai. L’étude des planètes, ce n’était pas vraiment son fort. Elle s’occupait déjà du monde des humains et d’Asgard. Ainsi que les morts. Elle ne pouvait pas courir partout à la fois non plus. Elle fronçait cependant les sourcils en écoutant la fin de sa réponse. Elle en plissait même le nez, étrangement, elle n’avait aucun mal à croire la mère du plus jeune. Peut-être que c’était « ça » qu’elle sentait depuis le début. Cette sensation qu’il n’était pas tout à fait Midgardien. De là-haut ? Sa mère aurait-elle eut une aventure avec Asgardien ? Fort peu probable en vérité. Pas impossible, mais une fois encore, son sixième sens lui disait qu’elle se trompait de direction. Alors en effet, peut-être qu’il y avait encore quelqu’un d’autre venant bien d’ailleurs tout comme Brunnhilde qui avait eu une histoire avec la mère du garçon. Et le voilà ici maintenant. Elle-même plongée dans un silence de réflexions, il lui fallut quelques secondes pour se rendre compte que Peter n’osait plus émettre un mot. Hum. Sujet épineux, il semblerait.
Elle resserrer doucement les rênes entre ses doigts, donnant un gentil coup de talon à Aragorn pour demander à Aragorn de commencer à redescendre tranquillement. Elle laissait un silence de nouveau, avant d’ouvrir la bouche. « Ne t’en fais pas, ça non plus, je ne le relèverais à personne Peter. » rassurait doucement Brunnhilde. « Indique-moi vers où tu habites. Je vais te déposer au plus près. ». La Valkyrie suivait tranquillement ses indications, tout en donnant la bonne route à Aragorn alors qu’elle continuait de parler « Ne doute pas de ta mère. Si elle te le dit, c’est que c’est vrai. Une mère ne dirait pas ça à son enfant sinon je t’assure. ». Et non, l’idée même que la mère du garçon pouvait être potentiellement folle n’effleurait même pas l’esprit de Brunnhilde. Et encore moins une menteuse. Elle croyait volontiers sa mère et elle y mettrait même sa main à couper. Elle inspirait calmement alors que le cheval commençait une descente plus rapide. Elle enroulait gentiment un bras autour de Peter pour éviter tout accident, mais aussi par un besoin… De le protéger. De quelque chose. De quoi ? De ce que renfermaient ses gênes, de la mort qui flottait autour de sa mère… Mais pendant quelques secondes, elle le tenait pour éviter qu’il ne tombe. Tout du moins en apparence.
Finalement, Aragorn finit par se laisser courir, puis trottiner près de la maison de Peter. Jusqu’à finalement s’arrêter. Elle passait gentiment une main dans les cheveux du garçon « Tu as ton brevet de vol, avec succès même. ». Brunnhilde le soulevait sans difficulté au sol, le laissant retrouver ses sensations ‘’terrestres’’. Un sourire vint rencontrer l’expression de Peter, un sourire doux de la part d’une guerrière d’Asgard. Elle laissait le cheval donner un gentil coup de museau au petit être qu’il était à ces yeux avant de se redresser plus fièrement. Attendant impatiemment que Brunnhilde donne l’ordre de foncer vers le portail magique qui apparaîtrait grâce à Stephen. « Sois courageux Peter. Et n’oublie pas, aie toujours confiance en ta maman. ». Elle lui offrait un clin d’œil, avant de saisir le collier qu’elle avait autour du cou, l’effleurant des doigts. Brusquement, un portail s’ouvrait à une vingtaine de mètres d’eux. Elle lui offrait, un dernier sourire « J’espère qu’on se verra. Aragorn. ». Le cheval se mit à trottiner rapidement vers le portail avant d’accélérer dans les derniers mètres les séparant du portail, jusqu’à se faire engloutir. Et disparaître dans un silence. Comme si elle n’avait jamais mis les pieds ici.