Intrigue | A Asgard, y a des gardes [Terminé]

Intérieur, matin du 1er mars

Home sweet home.
Blague à part, lorsque la téléportation s’acheva Loki eut l’impression que l’on avait choisi de créer un monde correspondant à ces pires cauchemars : il haïssait Jotunheim de tout son être, jusqu’à la moindre de ses cellules de géant des glaces abandonné et mal-formé, et ses sentiments envers Asgards étaient depuis longtemps maintenant « ambivalents ». Il était prince d’Asgard et revendiquait le trône. Il avait quelques souvenirs emprunts de nostalgie, d’enfance ou de ses premiers mariages. Il aimait sa mère plus que presque tout au monde et l’idée de la voir emprisonnée par des monstres qu’il avait passé ses siècles à haïr le met dans des états capables de raser Manhattan si on s’en était pas déjà chargé pour lui. Il serait ravi d’enfoncer sa lance dans l’œil restant du vieux fou et Asgard ne lui manquait pas chaque jour – il n’avait jamais été à sa place là-bas. Ni là, ni nulle part.

Pourtant il était là, il avait fendu l’armée assemblée sur la plage, le pas conquérant, venant se poster sans un mot entre Sif et Brunnhilde, se contentant de faire gracieusement craquer son cou, tandis qu’il échauffait ses doigts de volutes vertes, exercice d’échauffement. Il ne portait pas son armure habituelle, ayant troqué sa longue cape et son casque pour une tiare d’or avec deux petites cornes et une veste verte double de fourrures dont le col de renard effleurait ses pommettes saillantes. Or et vert croisés sur sa poitrine pour former une armure et évitait un malheureux coup d’épée de la part des gardes qui avaient un jour servi sous ses ordres.

Qu’est-ce que ça faisait bien d’être soi-même, par l’œil borgne d’Odin. Pas le président, même pas la sournoise miss Trixie, juste Loki, l’une des multiples versions du dieu des histoires, des mensonges et des chaos qui foulait tranquillement le verglas ( de bottines enchantées ) qui recouvrait aujourd’hui la cité d’or des dieux et des déesses.

« - Parce que les Jotuns sont renommés pour être rigoureux dans leurs rondes ? »

Se moqua Loki d’une voix dégoulinante de sarcasme en lançant un coup d’œil à la Valkyrie. Bien qu’elle ait au fond raison – ce n’était peut-être pas anormal, mais c’était un sacré coup de chance, du genre de ceux sur lesquels on ne peut compter à long terme. Il tenait d’une main une de ses dagues, la magie flottant autour de sa main libre et il eut un léger geste de main, agitant le doigt alors qu’il ajoutait un murmure télépathique absolument silencieux ( et méprisant ) à l'intention de tout le monde :  

« - Discrétion, Valkyrie et les bourrins. »

.. au moins on pouvait compter sur Romanoff pour faire des pas de chat sur la banquise. Contrairement à ce qu’on pourrait penser si on était mauvaise langue, il ne tenait pas à l’échec de cette expédition. Il ne laisserait personne d’autre le soin d’enchaîner et de tuer son frère. Jamais – si Loki voulait ou non sa destruction, au fond, ce n’était pas la question ce matin. Ce serait lui ou personne qui serait responsable de sa chute. Et il avait tué le roi de Jotunheim, son père, après les avoir tourné en bourrique, trahit et causé la mort de plusieurs de leurs troufions – il ne tenait pas à être repéré. Alors qu’il
Il jeta un coup d’œil à la cour, en contrebas, visible par des arches – il avait de jolis souvenirs dans ce jardin aujourd’hui fichu et éternels qu’il avait envie d’y foutre le feu par esprit de revanche. Mais l’autre équipe était repérée, les Géants pouvaient voir jusqu’à eux avec leur stature… Loki agita la main sur son petit groupe de vaillants camarades, les rendant invisibles sur quelques mètres et surtout silencieux.

Passés les arches, l’invisibilité se dissipa ( il n’allait pas dépenser son énergie magique pour des gueux ), mais les sons émit par le groupe de bras-cassés restaient comme assourdis à leurs oreilles, preuve qu’ils étaient encore sous un dôme de silence pour le reste du monde. ( Ce sort là, il était capable de le tenir des heures, après une enfance à vouloir lire à côté de Thor ) . Le couloir se divisait, comme souvent – d'un geste grandiloquent et d'un moulinet du poignet, il désigna l’une des deux directions, au bout de laquelle on apercevait un escalier. Ce faisant il arqua un sourire moqueur à la Valkyrie – et Romanoff, parce que, pourquoi pas tiens -, mettant les femmes au défi de mettre en doute son indication.
Et il ne passerait certainement pas devant.  

Intérieur, matin du 1er Mars


Les voyages entre les mondes étaient une première pour Natasha, et au-delà de toutes les appréhensions qu’elle avait pu avoir, cela s’était déroulé sans accroches. Une bonne chose au final, quand on pensait à ce qui attendait ce groupe hétéroclite de belligérants. Alors que le passage s’était fait en douceur, la rousse coula un regard à ce nouvel environnement. Elle n’était jamais venue à Asgard et n’avait jamais rien vu de tel, dans un autre contexte, la russe se serait probablement laissée apprécier l’endroit. Cependant, le froid ambiant et les premières paroles de ses compagnons lui rappelèrent que ce n’était en rien l’objet de leur venue, et elle ne tarda pas à se recentrer sur ce qui comptait réellement.

Observant les personnes qui l’entouraient, Natasha put reconnaître quelques têtes connues. Deux d’entre elles lui rappelaient vaguement quelque chose, alors qu’elles ne les avaient pas réellement côtoyés. Deux autres cependant lui étaient plus familières. Tandis que Loki était à quelques pas d’elle, la présence de Valkyrie la rassurait en partie bien qu’elle prit note de ne pas tourner le dos au fourbe. Il ne s’était pas retenu longtemps avant de lancer un premier sarcasme. Levant les yeux au ciel, la rouquine se retint de tout commentaire.

Le groupe ne mit pas longtemps à se mettre en marche. Être discrète, l’espionne savait faire ainsi choisit-elle de ne pas prendre en compte les mots que le brun avait lancé au groupe de combattants. Elle n’aurait pas survécu bien longtemps sur Terre sans un minimum de discrétion après tout. Tous les bruits semblaient étouffés. La présence du dieu n’était peut-être pas une mauvaise chance finalement. Le temps jouait contre eux et si eux n’étaient pas repérés, le plus gros groupe ne tiendrait plus très longtemps avant d’attirer l’attention des Géants et de les mettre en alerte. Pour ce coup-ci, elle se fiait à Brunnhilde. Malgré le fait que Loki eut probablement été l’un des mieux placé pour les guider à travers les couloirs gelés du palais, ses intentions étaient incertaines et ils n’avaient pas le temps d’improviser un interrogatoire.

Ils finirent par arriver à une intersection, et ce sans se faire repérer. Leur chance ne durerait probablement pas. Sitôt que l’alerte serait donnée, rejoindre les geôles deviendrait plus compliqué que jamais. Il ne fallait pas disposer de grandes capacités mentales pour deviner qu’un groupe aller tenter de libérer les hautes figures prisonnières des Géants.

Face à l’indication et au sourire que leur lança Loki, Natasha ne put que poser les yeux sur la grande blonde, cherchant une confirmation ou une infirmation. Ces lieux lui étaient totalement inconnus et laisser son sort entre les mains de cet homme ne l’enchantait guère. La suite de cette mission de sauvetage s’annonçait des plus joyeuse.

    Extérieur, matin du 1er mars

« - .. Tout ça pour des sports d'hiver ? QUILL TU TE FOUS DE MA GUEULE ? »

Ce que j'aime bien avec le principe de pas être le chef ( officiel ) du groupe ? La possibilité de râler sur le côté merdique es plans et situations dans lesquelles j'ai accepté de me foutre et que j'aurais moi-même proposé si j'avais été le chef ( officiel ). Ca sert pas à grand chose, mais ça fait du bien.

C'est que Asgard ne ressemble pas vraiment aux histoires dont les Asgardiens avec qui je traîne ( bois ) depuis quelques mois nous bassinent. Oh, y a pas à dire, leurs histoires d'or et de banquet, ça vous fait frémir les moustaches mais là ? CALOMNIES. Remboursez bande de gougnafiers.
C'est pas un temps à foutre un raton et assimilés dehors, moi j'vous l'dis. Enfin, un raton dans une combinaison thermique high-tech, avec chaussons chauffants aux pattes ( chaussons chauffants. C'est le petit nom que je donne à mes patins volants propulseurs en cette saison ) et une armurerie dans les pattes, ça passe. Plutôt crever que dire que j'ai peut-être le poil fin au niveaux des oreilles et que les courants d'airs tendance blizzard de la soit-disant cité divine me foutent un poil des stalactites dans mes oreilles toutes rondes. J'ai refusé ( armement à l'appui ) l'idée à la con de Peter d'ajouter une jolie petite capuchette fourrée à ma combi - alors Rocket, mon salaud, c'est le moment d'assumer ta pilosité tout douce ( nan toi tu touches pas connard ).

Sitôt arrivé je voltige dans les airs sur mes patins au-dessus de ceux de mes petits camarades plantés au sol. Un instant tout est beau, tout est mignon tout est silencieux, on est peinards dans les jardins – Quill, Gamora, l'Allumette, le Piaf, un mec encore plus poilu et dentu que moi, et des pignoufs que je connais que depuis la plage. Une armée d'Asgardiens avec des armures qui doivent bien rutiler au soleil, tip top pour alerter l'attention, génial – un petit groupes de géants des glaces arrivent vers nous. Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Grands, bleus, yeux qui foutent les boules, et ça s'apprêtent à nous balancer des piques de glaces qui sont plus grandes que moi dans la bide.

Je suis un gardien de la galaxie, j'ai vu pire. ( spoiler : c'était soit violet, soit dans la cabine de Quill un samedi soir, et non je parle pas de Gamora).

« - On a vraiment besoin d'un cri de guerre. »

Je signale à Quill et Gamora en ajustant mon angle de tir. Vas y, commence à courir, viens voir papa que je t'explose. J'ai envie d'avoir le first kill, trop de temps à me tourner les pattes en attendant la reprise des hostilités – une histoire d'honneur et de défi avec Gamora. Accessoirement, j'ai pas envie que le gros balourd s'approche de mes potes. Du tout.

Je tire, ricane en montrant des crocs tandis qu'un gros trou fumant perfore le géant des glaces et fasse fondre son thorax, le coupant en deux. Il s'arrête même sous le coup de la surprise, qu'il est mignon, il s'attendait à quoi vu mon calibre ? Saucisses sur un barbecue ?

« - Ce type va avoir besoin de scotch ! »

Bien sûr hein, une telle puissance de feu ça fait boom, mais bon c'est ça qui est bon, me regarde pas comme ça "Jason".
Discrétion ? Comment ça discrétion ? J'ai une bombe dans mon sac, je suis venu exploser des géants hardcore moi, pas piquer.... enfin si piquer des trucs fait partie de mon plan personnel, mais je suis pas là pour la destruction. Juste faire ce qui est juste et fait boom avec mes petits camarades.

    Extérieur, matin du 1er mars


Johnny n’avait jamais cessé de jouer aux héros – eh, on parle de Johnny Storm, la Torche Humaine, le Fantastique qui ne l’était plus qu’à moitié. Même s’il était toujours un homme fantastique, hein, n’en doutez jamais (ou écoutez sa fiancée). Alors participer à une expédition pour libérer Asgard ? Il en était, pour sûr ! Sans doute aurait-il dû s’abstenir, mais Johnny est ce qu’il est, et évidemment qu’il était partant. Surtout qu’il y avait des potes – aka Rocket, qu’il retrouvait souvent en ce moment. Avant de partir, il avait embrassé Charlie – évidemment – et glissé son oreillette/micro à sa combi. Maintenant qu’il était sur place, il se rendait compte que les interférences n’allaient pas leur faciliter la communication – voire même totalement la bloquer – mais ils auraient tenté. Heureusement qu’il était une homme enflammé, parce que vu le climat d’ici… Ce n’était pas ça qu’on lui avait vendu. Il vit le raton décoller, et après son habituel « Flame on ! », il le rejoignit dans les airs ;

« Flame on, c’est pas bien ? C’est bien comme cri de guerre. C’est le mien… »

Peut-être s’invitait-il dans la conversation de la petite équipe que formaient les Gardiens, mais Johnny était ce qu’il était. Exubérant. Exaspérant aussi, certainement. Pas autant que Rocket à ce moment-là qui vient d’exploser un Géant de Glace, attirant l’attention de tous les autres :

« Bravo raton ! » glousse Johnny en s’élevant un peu plus, avant de créer des flammes pour attaquer à son tour les Géants de Glace.