Billy courait à travers les plaines de Blancherive en poussant régulièrement des jurons – lorsque ce n’était pas des sorts. Quelle idée avait donc pris au petit apprenti mage d’aller taquiner du smilodon ? Il se le demandait encore, à vrai dire, et avait de plus en plus peur de ne pas parvenir à s’en sortir. Ca lui apprenait, tiens, à toujours vouloir se lancer dans de drôle d’expérience. Il retiendrait la leçon... S’il parvenait à s’en sortir. Priant tous les dieux qui lui venait à l’esprit, il lança un regard derrière son épaule en lançant fébrilement un sort de familier qui fit rapidement apparaître l’esprit d’un loup qui ne ralentirait le smilodon que de quelques secondes. Mais des secondes qui pouvaient lui être précieuses.
L’idée qu’il avait eu ! Elle lui semblait pourtant bonne, avant qu’il ne l’applique. Il avait eu besoin d’étudier du smilodon, et – pour se faire – quoi de mieux que d’aller se renseigner directement auprès d’un smilodon vivant ? Il avait d’ailleurs trouvé une portée de petites boules de poils qu’il avait observé avec excitation. Jusqu’à ce qu’il ne voie arriver la mère, au loin. Autant dire que le jeune homme n’avait pas demander son reste avant de prendre ses jambes à son cou ; cependant, la maman lionne semblait têtue et s’il réussissait à maintenir la distance grâce à quelques sorts, il allait bientôt se retrouver à court de magie. Il le sentait, il puisait dans ses réserves – et son endurance, elle aussi, commençait à manquer. Heureusement qu’il avait l’adrénaline pour l’empêcher de s’effondrer.
William pris un virage serré en retrouvant les pavés, remontant en direction de la ville. Là, les gardes pourraient au moins l’aider, par obligation à défaut de vouloir réellement sauver le jeune casse-cou. Il sentit comme un poids quitter sa poitrine lorsque le loup s’évapora dans l’air, mais un autre compressa sa poitrine en se rendant compte qu’à présent, c’était lui que la bête allait pourchasser. Encore. Et qu’il était presque à court d’énergie, quelle qu’en soit la forme. Il lui fallait à présent courir aussi vite qu’il le pouvait encore pour atteindre les gardes, ou... Son cœur s’emballa dans sa poitrine comme l’espoir frappait encore à la porte. « THEODORE ! » cria-t-il aussi fort qu’il le pouvait.
Le magnifique fils du Jarl, et le seul homme qui méritait toute son attention et qu’on fasse attention à lui, était là, plus loin, à quelque mètre, avec sa grosse armure et tout ce qu’il fallait. Son salut dans un seul homme. Son salut dans le seul homme qu’il voulait réellement. « Teddy please ! Help me, save my life ! » cria-t-il encore en tirant sa carcasse épuisée vers cet être si parfait qu’il lui semblait parfois être un mirage.