Indiana Sumner || Question authority

Prénom/pseudoQueenie Age29Code règlementValidé par Bru

Pv, scénario, marvel ou inventéinventéComment as-tu atterri ici ?Je musardais sur PRDFréquence de connexionTous les jours mais il est probable que je réponde surtout le weekend

RemarquesMerci d’avoir répondu si vite à ma question Je vous aime déjà

Je n'ai jamais vécu à New York. Pas plus de deux semaines d'affilée en tout cas. J'étais à Washington quand l'attaque a commencé. Comme le reste du monde, je l'ai vécue par téléphone et à la télé. Contrairement au reste du monde, j'ai du sauter dans un avion quand l'opération Anchise a commencé, bien qu'à l'époque je n'ai eu aucune connaissance du nom. Et bien que je ne sois généralement pas du côté des autorités, dans ce cas-ci, nous avons eu de la chance que le S.H.I.E.L.D. ait ses héliporteurs prêts à évacuer la population. Perdre des bâtiments est toujours une meilleure solution que de perdre des gens.

L'évacuation de New York a changé ma vie. J'avais travaillé pour plusieurs associations jusque-là, j'étais rentrée du Tibet depuis un mois à peine, mes pouvoirs tout neufs à peine maîtrisés quand mon téléphone a sonné et qu'on m'a offert un poste. Los Angeles. Suivre les réfugiés new yorkais pour s'assurer que leurs droits seraient respectés et que leur dignité n'aurait pas à disparaître en même temps que leur foyer. J'ai aidé à la construction de NY Town comme je le pouvais et je m'y suis tellement bien acclimatée que j'ai fini par m'y installer. Aujourd'hui encore je m'assure que personne ne vienne menacer la liberté et les acquis sociaux d'une population qui en a bien trop bavé par le passé.

Le choix du prochain gouvernement est une chose à laquelle je m'intéresse de près. Le bilan du président Liesmith est plutôt bon malgré une situation compliquée. Ses positions égalitaires en faveur des mutants, extra-terrestres et autres supers sont forcément une chose qui me parle d'un point de vue tout à fait personnel. Certes, la constitution d'une équipe de super-héros à la botte du gouvernement ne me plaît guère mais jusqu'ici le président Liesmith a toujours fait preuve d'une apparente bonne foi. Et il a aidé à la construction de NY Town. Pas que je lui fasse plus confiance qu'au reste des politiques mais dans certains cas, mieux transiger avec le mal qu'on connaît que de risquer celui qu'on connaît pas.

D'un autre côté, et malgré ses liens avec le complexe militaro industriel, Ophelia Sarkissian est une candidate intéressante. Son idée de créer une armée supplémentaire ne me plaît pas plus que la petite équipe de super du président actuel mais je reconnais que sa volonté d'être capable de s'opposer à une ingérence armée du S.H.I.E.L.D. a ses mérites. Ses positions sociales sont alignées avec les miennes et elle-même a participé aux œuvres de charité du président actuel. Pour faire mon choix, j'aurais en définitive besoin d'avoir les professions de foi complètes des deux partis sous les yeux. Même si je dois dire que l'idée d'une femme présidente ne serait pas pour me déplaire.

Je n'ai pas participé à la tentative de reprise d'Asgard. Je ne suis même pas sûre de pouvoir être considérée à l'aune des autres personnes dotées de capacités hors du commun. Je m'assure juste que les gens qui passent entre les mailles du filet de la justice reçoivent une punition et un sermon sur la nécessité de changer leur façon de vivre. Aller m'attaquer à des géants des glaces c'est hors de mes capacités.

Les Asgardiens apparaissent comme un groupe à part pour une partie des Terriens mais en ce qui me concerne, ce sont des réfugiés comme les autres. Je considère qu'ils sont autant sous ma responsabilités que les plus "normaux" de leurs voisins et qu'après qu'ils aient du traverser l'ESPACE pour échapper à leur guerre, la moindre des choses est au moins de leur garantir un traitement humain, bienveillant et les mêmes droits dont tout le monde devrait bénéficier. Quand j'interpelle les pouvoirs publics et les citoyens sur la situation humanitaire des habitants de NY Town, je ne fais pas de différence entre ceux qui sont originaires de la Terre et les autres même si j'espère qu'un jour ils pourront regagner leur foyer et vivre enfin en paix.

 La première fois qu’Indiana se confronte à l’autorité, elle a 8 ans, la lèvre fendue, un œil au beurre noir et un air de chat sauvage prêt à bondir. En face d’elle, un gamin de son âge en larmes se recroqueville en espérant échapper à son regard. Les adultes ne voient pas l’échange silencieux. Les adultes sont trop occupés à préparer leurs stratégies. Indiana n’a jamais rencontré les « flics » mais elle connaît la technique. Elle a trop de fois entendu parler ses parents et leurs amis pendant qu’ils la croyaient dans son lit. Les « flics » se répartissent les tâches avant de vous mettre sur le grill. Ils s’apprêtent à la mettre sur ce fameux grill. Et si elle se demande vaguement si elle doit s’attendre à se faire torturer avec des chaussures chauffées au rouge – elle est tombée sur une version non censurée des contes de Grimm il y a quelques mois, elle ne s’inquiète pas trop. Le règlement de l’école n’est peut-être pas de son côté mais l’éthique oui. Quand la maîtresse se tourne vers elle, elle est prête.

« Indiana. C’est très mal ce que tu as fait. Joshua n’aurait pas du se rendre mais tu n’aurais pas du le frapper en premier. Est-ce que tu comprends ? » Le regard brun de la petite fille se vrille sur son interlocutrice et l’adulte retient un mouvement de recul. Il y a une détermination dans ses yeux là que les professeurs n’ont pas l’habitude de voir chez des enfants aussi jeunes. « Madame. » La voix est un peu grave, voilée presque, son élocution gênée par le gonflement de sa lèvre inférieure. « J’ai prévenu Joshua qu’il devait arrêter d’essayer de soulever la robe d’Emily. Il n’a pas voulu écouter. Je l’ai défendue. » La petite fille n’a pas l’intention de nier. La moitié de la classe l’a vue mettre son pied dans l’entrejambe de son petit camarade avec enthousiasme. Elle avait une raison valable de le faire. La femme en face d’elle le sait. Elle peut la lire, la culpabilité au fond des yeux de l’institutrice. Celle d’avoir écouté les « les garçons sont comme ça » et d’avoir laissé l’enfant n’en faire qu’à sa tête. « Ce n’était pas bien, Indiana. Tu ne peux pas frapper quelqu’un pour défendre une autre personne. » Nouveau regard d’oiseau de proie. Puis « Ça c’est vous qui le dites. » La suite, Indiana l’ignore. Les hurlements du directeur entré dans une colère noire après sa réponse. Les je n’en peux plus, entre son grand frère qui demande des jurisprudences sur le règlement et elle qui joue les justicières.  Les Rentrez-vous dans le crâne que vous ne faites pas la loi ICI.  Elle attend. Que ses parents arrivent. Que les parents de Joshua arrivent. Tout le monde crie. On finit par convenir que les enfants sont allés trop loin et que tout le monde prendra soin de faire des sermons à sa progéniture ce soir à la maison.

Quand sa mère lui fait signe qu’il est temps de partir, Indiana se retourne une dernière fois. Elle surprend un regard de haine pure. Celui de Joshua dans sa direction. Dans la débâcle, le garçon semble avoir retrouvé un peu de sa superbe. Elle décide de le laisser avec un souvenir. Elle le pointe du doigt. Puis passe lentement son pouce en travers de sa gorge. Un mouvement qu’elle a vu dans un film de gangster. Ceux qu’elle n’était pas censée voir avec son frère. De l'autre côté de la pièce, le gamin change de couleur et file se réfugier dans les jambes de ses parents. Indiana cache à peine un sourire satisfait.


Une dizaine d'années plus tard, Indiana a trouvé une façon constructive d'utiliser son énergie. En la mettant au service de la bonne cause. Finie les bagarres de cours de récrés. La jeune fille, puis la jeune femme n'a pas froid aux yeux, elle croit en ce qu'elle raconte et surtout elle est photogénique. Les caméras l'adorent. Elle a commencé à s'en servir dès qu'elle l'a compris. Chacune des manifestations auxquelles elle participe attire le chaland. Elle n'aime pas ça mais si ça permet de faire passer le mot, elle est prête à jouer le jeu. Quand la Purge commence, elle est prête.



Le policier la pousse avec un peu trop de force dans la cellule. Encore aveuglée et toussotante à cause des lacrymos qu'un autre officier lui a balancé en pleine figure comme cadeau de bienvenue dans la nasse, Indiana n'a plus de repère. Elle titube, un pas, puis deux avant de s'effondrer dans les bras d'une amie qui la retient de justesse. Derrière elle, un ricanement. "On fait moins la maligne maintenant qu'on n'est pas sous l'oeil des caméras, hein Sumner ?" Elle a envie de l'envoyer paître. Elle a envie d'être plus vulgaire que ça mais elle tient sa langue. Son impulsivité légendaire n'est pas de l'inconscience. Les flics sont sur les dents et avec la menaces des Sentinelles dehors elle jongle avec les limites. Participer à une manifestation illégale c'est une chose. Mais elle ne tient pas à leur donner des raisons de se montrer plus sévères. D'abord, parce qu'elle ne veut pas finir en prison où elle ne servirait à rien. Ensuite, parce qu'elle a senti la tension dans l'air. Celle qui crépite comme un début de feu de forêt. Celle qui précède une explosion de violence. Elle ne sait pas combien de ses collègues militants sont coincés avec elle dans cette cellule et si elle provoque trop leurs geôliers qui sait ce qui pourrait se passer. Son esprit glisse vers les personnes qui moisissent en prison pour avoir caché des mutants. Elle n'a rien fait d'aussi dangereux. Elle n'est même pas sûre d'avoir dans ses connaissances une personne dotée de capacités surnaturelles.

Alors à cause de tout ça, elle ravale sa morgue et se contente de se tourner vers la direction de la voix, un pouce levé. Le geste peut vouloir dire tout et son contraire. C'est la meilleure solution. Elle ne peut pas ne pas répondre. Si elle laisse passer la provocation, ce sera pire la prochaine fois qu'elle se fera pincer. Ils se permettront plus de choses. Alors elle lève son pouce et l'accompagne d'une phrase. "Vous téléphonerez à mon avocat et vous lui direz que je veux lui parler." Elle réclame toujours son avocat à la minute où elle atterrit en cellule. Pendant que les flics sont occupés avec les paperasses ils sont moins nombreux à courir dans les rues après les autres manifestants. Ou après des mutants.

La porte se referme, les pas s'éloignent. Une trentaine de secondes s'écoule. On se penche vers elle puis une voix, masculine, s'adresse à elle. "La tête en arrière."

Elle obéit sans crainte pour que le bon samaritain qui qu'il soit verse du sérum phy dans ses yeux gonflés. "Ça devrait aller mieux dans cinq-dix minutes." "Je sais."répond-elle. "Comment c'est là dehors ?" Elle hausse les épaules. "Dehors ou en général ?" Le jeune homme, un infirmier de manif, elle le voit maintenant, lui sourit. "Les deux." "C'est la merde." Elle est sincère. Elle ne peut pas placer le moment où tout est parti en vrille mais les USA sont partis dans la cuvette et sévèrement avec ça. Elle a pris la seule décision qui s'imposait. Elle est descendue dans la rue.