Grant Ward - So look me in the eyes, tell me what you see

Prénom/pseudoPAge23 ansCode règlement Validé par la Rouquine

Pv, scénario, marvel ou inventéPost VacantComment as-tu atterri ici ?Grâce à DaisyFréquence de connexion6/7

Remarques :28:

New York était une magnifique ville. Agréable, hétéroclite et où la diversité faisait sa force. Elle l'était oui, mais n'est plus rien aujourd'hui.En tant qu'agent double, infiltré au SHIELD et oeuvrant pour HYDRA, on ne me demande pas de penser, mais plutôt d'agir. C'est ce que j'ai fais lorsque l'on m'a demandé d'aider les civils à être héliportés. C'est ce que j'ai fais lorsque je me battais sans relâche face à cette ennemi commun: les Chitauris.
Peu m'importe l'endroit où nous avons été emmené, je n'ai jamais été habitué à rester bien longtemps dans chaque endroit que je traverse. Une planque de plus, un logement salubre en plus et un toit pour dormir. Voilà ce que j'ai trouvé. Je passe bien plus de temps en mission qu'à arpenter les rues de Los Angeles. Il est vrai cependant qu'améliorer les conditions de vies des réfugiés ne peut qu'être bénéfique au maintien de l'ordre dans ce quartier. Déjà que les Angelins ne voient pas l'arrivées de New Yorkais d'un bon oeil, si l'on pouvait éviter des débordements pour attirer l'attention, cela apaiserait les tensions.
Parole d'homme de terrains.

J'ai toujours détesté la politique et ses hommes de mains. Leurs images presque parfaites, ce côté empathique et ces regards sournois m'ont toujours donné la nausée. Donnez de l'argent à un homme et il vous prendra vos amis, vos femmes et votre patrie. Derrière chaque belle parole se cache un méfait bien plus néfaste que ce que vous pouvez l'imaginer. Oui, les politiques sont tous pourris jusqu'à leur moelle. Liesmith ne fait pas exception à cette règle. Oui, par devant il stipulera le fait que lorsqu'il a récupéré la présidence des États-Unis, le pays était au bord de la rupture. Que grâce à lui, ses aides et ses décisions nous avons retrouvé de notre splendeur. Mais parlons nous de tout ce qu'il a pu passer sous silence ? De ses non-décisions ? De ses véritables motivations ? Non... Nous fermons toujours les yeux quand la vérité est effroyable. C'est pour cela que nous avons besoin d'une femme droite, honnête et de poigne. Elle n'hésite pas à soulever des questions d'intérêts généraux, à casser les codes. Elle ne veut pas se contenter de faire comme Liesmith non. Elle veut et fera mieux que lui. Ne plus dépendre du SHIELD, laisser la liberté à tout un chacun. L'essentiel en quelques sortes non ?

Ce soir là, j'étais le cul entre deux chaises comme l'on dit communément. J'ai bien cru que durant cette soirée, ma couverture allait voler en éclat. Que mes intentions seraient démasquées et que je serais emmené à montrer mon véritable visage aux hommes et femmes que je côtoyais à longueur de journée. J'étais en charge d'assurer le bon déroulement de cette soirée, et je ne pensais pas que tout serait chamboulé de la sorte. Fort heureusement j'ai toujours su rebondir et me raccrocher aux branches. Lors de l'explosion, Hydra et le Shield se sont retrouvés face à face. Bien entendu j'étais du côté du Shield ce soir là. Et mon arme était pointé face à des hommes que j'avais probablement croisé au détour d'un couloir entre les murs d'Hydra. A qui j'avais probablement parlé lors d'une mission. Et j'appuyais sur la détente. Sans arrêt. Pour me couvrir, me protéger, et pouvoir poursuivre ma mission le plus longtemps possible. Le professionnalisme avant tout.

  Tapi dans le coin de ma chambre, entre le mur et le pied de mon lit, je tentais de me faire si petit que j'aurais aimé être invisible. Mon père avait bu, ma mère hurlait mon nom ou du moins des insultes faisant référence à ma personne et mon grand frère riait en me cherchant dans chaque pièce de la maison, claquant les portes lorsque ses quêtes étaient vaines. J'avais déjà pris des raclées, me taisant avec le temps en ayant compris que plus j'hurlais, plus cela leur faisait plaisir et ils continuaient. J'en avais pris pour des raisons qui leurs étaient propres et que je n'avais jamais compris. Je n'étais à l'abri nulle part. Ni au collège ni chez moi dans mon lit. Je n'ai jamais réellement dormi sur mes deux oreilles et je n'étais pas prêt de pouvoir passer une nuit complète quand lors de moments de dérives, mon esprit s'enflammé tout comme la demeure familiale dans laquelle j'avais vécu...

Réveillé en sursaut, la sueur perlant sur mon front, je me levais de cette couette qui commençait à m'étouffer pour me rendre dans la salle de bain. Laissant couler de longues secondes l'eau dans le lavabo, j'observais mon visage creusé par les insomnies et tout ce que je renfermais bien profondément depuis des années. Ma vie dans le Massachusetts fût chaotique et bien que j'en sois parti, mon âme était morte la bas. Une première fois lorsque mon frère Christian m'avait obligé à pousser mon frère cadet au fond d'un puits et à le regarder chuter sans broncher. La lâcheté était telle que je n'étais pas mieux que mon frère ou mes parents vis à vis de mon petit frère. J'étais son tortionnaire. J'étais son bourreau.

Je suis parti dès que j'en ai eu l'occasion, voulant prendre ma vie en main tant bien que mal. En l'occurrence, je l'ai plutôt mal commencé malgré le fait que mes parents voulurent m'envoyer dans une académie militaire. Et pourtant il ne me fallut que quelques minutes pour la faire chavirer du côté des délinquants. Quelques minutes qui m'ont permis de faire brûler la demeure Ward comprenant la présence de mes géniteurs et de mon grand frère. Ces minutes qui me firent passer des années en prison. Après tout, ce que je pouvais vivre en prison était presque le paradis vis à vis de ce que j'avais vécu entre les quatre murs de la maison qui m'a vu grandir. Passant mes mains sous l'eau avant de les passer sur mon visage, je soupirais en me tournant vers ma buanderie. Des costumes sur mesures, taillées spécialement pour mes missions... Des missions pour lesquelles j'avais été formé de manière brutale. Il fût mon échappatoire, ma porte de sortie. Brock est venu me chercher, m'assurant qu'il voyait en moi ce que d'autres ne voyaient pas. Un potentiel à exprimer. Alors j'avais saisi sa main. J'avais enduré des semaines, des mois et des années de formations extrêmes, errant pendant de longs mois dans des conditions terribles pour lesquelles je devais me sortir de là par moi même. Volant, pillant, j'apprenais rapidement, démontrant par la même occasion à Brock qu'il avait eu raison de me sortir de derrière ces barreaux. Il était pour moi le père que je n'avais pas eu. Dur et tendre à la fois. Il ne m'épargnait pas et me faisait comprendre que c'était pour mon bien. Il m'avait même offert un ami en la personne de Buddy, le chien qui m'a suivi le long de la formation.

La fin de celle-ci arriva rapidement, lorsque Brock me parla des événements qui se passaient sur notre Terre. La présence de Hydra, ses combats, ses envies et ses valeurs. Sans réfléchir lorsqu'il me demanda si je voulais joindre leur rang, j'avais accepté. Tout comme j'avais accepté de tirer une balle entre les deux yeux de Buddy pour lui prouver que j'étais prêt à travailler pour eux. J'avais le profil parfait pour infiltrer le SHIELD et je fus rapidement emmené à participer à de nombreuses missions puis à rejoindre l'équipe de l'agent Coulson, celui qui était revenu d'entre les morts. Pour lui, j'étais un homme sûr, celui qui ferait le sale boulot pour son équipe quand il le fallait, ayant connaissance de mes capacités à ne pas faire entrer en jeu mes émotions quand il s'agissait d'appuyer sur une gâchette. En vérité HYDRA voulait connaître les raisons de cette mystérieuse résurrection et j'étais l'homme qu'ils avaient choisi pour trouver cette réponse. Les mois, les années et les missions passèrent avec cette équipe et ma carapace s'était un peu plus morcelée en les côtoyant. D'abord Coulson, cet homme qui paternait chaque membre de son équipe, faisant preuve d'empathie, d'écoute et de bienveillance que je n'avais jamais connu. D'abord sur la défensive, avec le temps j'appris à apprécier les quelques discussions que nous pouvions avoir l'un avec l'autre. Puis May, mon alter-ego féminin. Celle qui ne disait jamais rien, qui ne bronchait pas et qui se battait corps et âme quand il le fallait. Une véritable légende, une chance de pouvoir travailler avec elle et d'apprendre... Une chance de pouvoir m'aérer l'esprit après des missions compliquées au détour d'une nuit à l'hôtel. Il y avait Fitz et Simmons. Deux scientifiques bien à l'opposée de ma propre personne. Deux têtes pensantes face à un homme préférant l'action à la réflexion. Et pourtant je détestais Fitz et Simmons autant que je pouvais les aimer, voyant en eux mon frère et ma soeur. Chose que j'ai bien vite oublié lorsqu'il m'a fallu les pousser du Bus par derrière. Une fois de plus, je venais de faire preuve de lâcheté et de reproduire les même actes pour lesquels je m'en voulais. Mais les ordres sont les ordres, et je n'avais pas réfléchi.

Puis il y avait elle. Skye. Ou Daisy peu importait son nom, c'était la même personne au fond. MA faiblesse. MA faille. Celle qui avait percé ma carapace, qui avait lu en moi comme dans un livre ouvert. Celle qui m'avait trahi tout comme je finirais par la trahir un jour où l'autre. Elle venait de m'avoir comme un débutant. Tant de la façon dont elle avait subi mes leçons lorsque j'étais son OS, tant par sa façon qu'elle avait employé pour me faire craquer. Ses sourires, son insistance, son charisme. Sa gentillesse, sa compréhension. Elle avait réussi à me faire parler. A me découvrir, à me comprendre sans un mot. Et j'avais fui. Juste après avoir appris qu'elle était inhumaine, agent chevronnée, l'arme secrète de Fury. Mais ce n'est pas pour ça que j'avais fui. Elle compromettait ma couverture, elle fragilisait mes capacités, et je devenais vulnérable à ses côtés. Je devenais humain.


J'en avais effectué des missions mais aucunes ne m'avaient marqué comme celles qui étaient effectuées d'urgence suite à l'invasion alien qu'avait subi New York. Par deux fois. Puis-je dire qu'heureusement que la ville a été détruite car elle aurait subi la dure loi de cette fameuse expression du jamais deux sans trois. La première fois, tout s'est passé très vite. Je compris parmi le flot d'informations qui vaguaient dans les couloirs qu'une brèche avait été ouverte et que notre terre était maintenant à disposition des Chitauris. Envoyés sur le terrain malgré la présence des Avengers dans différents quartiers, j'assurais les arrières des hommes du SHIELD que l'on avait envoyé au front tandis que les têtes pensantes de l'institution avait décidé de lancer un missile nucléaire et de sacrifier les hommes et femmes présents sur les lieux. Des dommages collatéraux à qui l'on aurait probablement rendu hommage par la suite, le tout accompagné de larmes remplies d'hypocrisie. Les douces joies de la politique. D'une quelconque manière qu'il soit, honorable ou non, les choses furent évitées et les choses reprirent un "cours normal" si tant est que les choses soient normales sur Terre. Il ne nous fallu qu'un peu moins de quatre ans avant que les choses ne se reproduisent mais cette fois-ci avec un final bien moins heureux.

La faille se trouvait à l'intérieur, et une fois de plus j'étais dans les rangs du SHIELD. Un seul mot fit que je me mis en route, guidé par l'adrénaline et le professionnalisme qui me caractérisait tant: ANCHISE. Courant à contre sens des personnes qui se précipitaient vers les héliporteurs, je tentais de sauver un maximum de personnes que je croisais, apeurés, hurlant voir même priant en pensant que la fin du monde était arrivée. Sans état d'âme pour eux, je les répartissais vers les différentes villes qui étaient prêtes pour les accueillir. Un véritable pantin, suivant le plan à la lettre pour prendre un minimum de temps. Le temps était des vies sauvées. Des hommes et des femmes que je côtoyais ont péri. Le nombre de blessés ne cessait d'augmenter tout comme la côte de popularité du SHIELD. Ce n'est qu'en quittant la ville, à mon tour héliporté, que je compris que je venais de tirer un trait définitif à toute mon histoire new-yorkaise.


Des missions, j'en ai enchainé sans relâche, tantôt pour le SHIELD tantôt pour HYDRA, disparaissant du radar de mon ancienne équipe sans dire un mot. Travailler m'empêchait de penser. Travailler me permettait de redevenir moi même. Un robot, accroc à l'adrénaline du combat, du sang et de l'alcool. La seule personne que je croisais parfois en mission se trouvait être Jemma, me permettant de me rapprocher d'elle, malgré ce que j'avais pu lui faire, je réussissais toujours à la regarder droit dans les yeux. Les années ont passé et me voilà de retour à Los Angeles. J'ai eu l'occasion de participer de nouveaux à quelques missions en compagnie de mes anciens partenaires et le moins que l'on puisse dire c'est que la tension était... glaciale.

Mais il va me falloir retrouver leur confiance. Ma mission n'est pas terminée, je me dois de réussir. Je ne peux pas rester sur un échec.

Grant Ward n'échoue jamais.