[Mission] Attilan-catraz

La situation n’était guère réjouissante. Ororo n’hésitait guère à les attaquer. Une élève, une amie, qui se retournait contre eux. Une situation bien trop connue. Mais, au dernière nouvelle, Ororo n’était pas habité par un oiseau cosmique qui voulait désintégrer chaque personne sur la surface du globe. Non, il devait y avoir autre chose : une manipulation mentale ? Une menace ? Un dilemme ? Une traitrise ? Non, Hank refusait d’imaginer une telle situation. Il la connaissait. Elle ne ferait jamais une telle chose de son plein grès. Il devait y avoir autre chose ou, plutôt, Hank espérait de tout son être qu’il y avait quelque chose d’autre.

A couvert des tirs, Hank patientait, attendait le moment propice qui vint sous la forme d’une boule incandescente : Jake ! Lui et Scott s’était montré particulièrement efficace durant cette mission, bien plus que le plus x-men. Mais il avait beau être vieux, le Fauve avait encore de beaux restes. D’un coup, Hank se mit à piquer un sprint. Rapidement, le bon scientifique ressemblait plus que jamais à un prédateur. Les griffes, les crocs, la posture, tout faisait penser aux carnivores qui sèment la peur parmi les proies. Mais cette pose, seul un œil extrêmement bien développé aurait pu la percevoir. En effet, la course ne dura qu’un instant. Bien vite, le x-men arriva au corps à corps. A peine les soldats avaient-t-ils eu le temps de se remettre des flammes qui furent assommer par les puissants poings de Hank.

Se tournant vers Ororo, Hank tenta de la raisonner.

« Ororo, qu’est ce qui se passe ? Ce n’est pas toi ça. L’Ororo que je connais n’agirait pas ainsi avec ses amis. »

Une tentative pas vraiment intelligente pour le coup. Un éclair pouvait vite lui arriver en plein cœur et, malgré les réflexes de Hank, évitait une telle attaque aussi proche relevée de l’impossible. Néanmoins, Hank espérait que son amie se reprenne.

Spoiler:

A l'autre bout du canon tenu par Maximus, la X-woman restait immobile et impuissante. Même si elle tentait de rester digne, avec une posture droite et fière, sur son visage, on pouvait clairement y lire de la peur et de l'incertitude. Avec cette puce fixée à son cou, elle ne pouvait pas compter sur ses pouvoirs pour tenter une contre-attaque, ni même se défendre, et prise au piège dans cette cellule, elle n'avait nulle part où fuir pour échapper à son ravisseur, aucun recoin pour se cacher et se protéger.

Au loin, elle pouvait entendre le bruit du tonnerre. L'oeuvre d'Ororo. Un combat faisait rage dans le bâtiment. Malheureusement, Jean en avait conscience, cela n'avait rien de réjouissant. Encore une fois, sans cette maudite puce, elle aurait pu venir en aide à son amie, et dissiper ce parasitage psychique.

Dans le regard de Maximus, la rousse put deviner ses intentions, et ceci même sans ses facultés psychiques. Il venait de redresser légèrement son fusil, visant la prisonnière. Et conjointement à la folie qui habitait ses pupilles sombres, Jean put déceler une froide et meurtrière détermination. Il allait lui tirer dessus.

Soudain, la structure du bâtiment trembla alors qu'une sourde détonation retentissait. Une inquiétante fissure apparut sur l'un des murs, lézardant jusqu'au plafond tel un éclair avec un bruit de déchirement peu rassurant. Quelques gravats et de la poussière tombèrent depuis les hauteurs de la pièce. Privée de son bon sens, Tornade risquait de leur faire tomber tout le bâtiment sur la tête si elle ne contrôlait pas sa force. Aucune structure ne pouvait résister à la formation d'un ouragan à l'intérieur de ses fondations.

Sous l'effet de la secousse et de la surprise, Maximus pressa la détente. Le tir manqua la rousse. A cet instant, l'inhumain semblait pris de court et déstabilisé par ce qu'il venait de se passer. C'était sans doute là l'unique opportunité dont pourrait jouir Jean. Profitant de ce moment d'inattention, la mutante fonça en direction du prince tout en poussant un cri de rage, une stratégie inhabituelle pour elle, mais qui avait fait ses preuves par le passé pour d'autres.

Avec tout son élan et tout son poids, elle percuta Maximus d'un coup d'épaule. Déséquilibré, ce dernier parti en arrière, s'affalant de tout son long, alors que l'arrière de sa tête venait cogner contre le sol. Sans perdre un instant, Jean s'empara du fusil, pour immédiatement le pointer en direction des gardes du corps restants du prince. Avec sang froid, malgré l'adrénaline qui courait dans ses veines et son cœur qui filait à cent à l'heure, elle tira sur son adversaire encore armé avant qu'il n'ouvre le feu, le touchant à l'épaule. Puis, elle enchaîna sur un tir au niveau du genou sur le second assaillant, celui a qui appartenait l'arme qu'elle tenait, et qui déjà lui fonçait dessus.

Une poignée de secondes. C'était tout ce qu'il avait fallu. Jean n'était pas certaine d'être capable de refaire tout ceci. Tremblant de la tête aux pieds, elle lâcha l'arme, ignorant les gémissements de douleur des gardes. S'accroupissant à côté de Maximus, elle le fouilla ... jusqu'à tomber sur le dispositif de contrôle des puces.

Bingo !

Une fois celle-ci éteinte, Jean sentit de nouveau le monde comme elle en avait l'habitude. Un monde qu'elle percevait avec un sens supplémentaire par rapport au commun des mortels, un monde habitait de consciences. Il revint à elle telle une vague de pensées mêlées venant se fracasser sur la grève. Un instant, elle fronça les sourcils, le temps de rassembler sa propre volonté pour repousser ces émotions et autres consciences étrangères, pour ne pas être noyée dans ce tourbillon de psychés ... la douleur des garde, la rage et la détermination d'Ororo, l'inquiétude de Jake et de Hank ... les émotions de Scott à son sujet.

Ceci fait, Jean reporta son regard sur le visage inconscient de Maximus. Les réponses se trouvaient là. Un instant, elle hésita. Mais ... la vérité valait bien cette entorse à l'éthique. Posant le bout de ses doigts sur le front de l'inhumain, fermant les yeux, la télépathe alla chercher les informations qui leur permettraient d'y voir plus clair dans toute cette affaire.

La situation était manifestement à l’avantage des trois compères. Les gardes étaient, somme toute, hors d’état de nuire. Rester un problème : Ororo. Son amie restait obstinément contre eux. Rapidement, un mur de pierre apparut entre les deux, coupant net toute discussion. Jake était particulièrement sur ses gardes. Une chose sage à faire au vu du caractère plus d’électrique qu’avait Ororo en cet instant. Ce mur n’était cependant qu’une défense bien faible face à la tempête qu’était devant eux.

Tempête, boule de feu, orage, mur de pierre, rayons lasers… Le bâtiment allait tenir encore combien de temps ? Quelques minutes ? secondes ? Il n’avait aucune idée de la solidité des constructions inhumaines, mais il doutait qu’il puisse tenir encore bien longtemps. Il fallait vite trouver une solution. Peut-être assommer Ororo ?

Quoiqu’il en soit, il vit un étrange dispositif dans le cou de l’ennemie/amie. Etrange et particulièrement suspect. Mais à peine eut-il le temps de faire quoique ce soit qu’une bourrasque de vent l’envoya s’écraser au sol. Le souffle un peu coupé, Hank réussit tout de même à crier sa découverte.

« Ecoutez, j’ai vu un dispositif dans le coup d’Ororo. J’ignore si c’est lié ou non à son état. Dans le doute, évitez de toucher cette zone. »

Certes, beaucoup penseraient que, si il s’agit d’un dispositif de contrôle, il suffirait de le détruire pour libérer Ororo de l’emprise de l’ennemi. Mais ils ignoraient tout de cette technologie. Cela pourrait tout aussi bien l’en libérer que de la rendre tétraplégique. Et encore, cela pouvait être encore autre chose, des choses que Hank ne préférait même pas envisager. Dans ce chaos ambiant, Hank avait tout de même l’impression qu’Ororo commençait à manquer de puissance. Peut-être hésitait-elle ? Quelque chose ne tournait pas rond.

« Ororo, pourquoi tes nouveaux alliés t’auraient implanté une puce ? Donne-nous une seule bonne raison de faire ça ! »

Avec une précipitation qu'elle tentait de refréner le plus possible, Jean parcourut les couloirs du bâtiment dans lequel elle était retenue. Elle se devait d'être prudente, de rejoindre ses amis sans tomber dans un piège ou une patrouille d'inhumains. Pour se diriger dans ces couloirs inconnus, elle se contenta de suivre les bruits des combats.

Cela s'avéra payant puisqu'elle finit par déboucher dans un hangar où les mutants s'affrontaient. Entre les murs fissurés et partiellement éboulés, une tempête mugissait, avec en son centre, Ororo sous l'emprise de Maximus. Index et majeur d'une main posés sur l'une de ses tempes, la télépathe tendit son autre main en direction de son amie, afin de mieux canaliser ses pouvoirs. Avec précaution, elle s'insinua dans la psyché de Tornade, afin d'y défaire les manigances mentales de l'inhumain, rendant ainsi le plein contrôle de sa volonté à Ororo.

Se rapprochant du reste des X-men, Jean leur fit savoir qu'elle allait bien avant même qu'ils ne le lui demande. Sans doute un mensonge, mais l'heure n'était pas à l’apitoiement, ni à la perte de temps. Maximus pouvait revenir à lui d'un moment à l'autre, ce qui limitait leur fenêtre de sortie.

La rousse remit le dispositif de contrôle des puces inhibitrices à Hank. Même si elles étaient actuellement désactivées, elles restaient fermement accrochées à la nuque des jeunes femmes. Le Fauve aurait tout le loisir d'étudier cette technologie pour pouvoir les en débarrasser sans risque de séquelle.

« J'ai le fin mot de toute cette histoire ... rien d'officiel, ni aucune preuve matérielle ... simplement des 'aveux' de la part de ce cinglé de Maximus, le frère du roi, annonça-t-elle. Nous ne devrions pas rester ici plus longtemps ... Nous représentons un danger bien trop grand pour Maximus ... il fera tout pour nous éliminer si on lui en laisse l'occasion. »