[Event] Un conte de Noël : présent

"Un conte de Noël : présent"

Quand les corbeaux chantent, c'est votre ombre que la mort hante... - Mathias

      Ce personnage si joyeux, rappelait à Mathias cette façon dont George avait aussi l’habitude d’être. Malgré la noirceur autour de sa situation ou celle de l’adolescente, il était toujours si optimiste, si déterminé à croire en l’humanité de sa filleule, cette part qui disparaissait pourtant peu à peu malgré les efforts de la gothique. Mais aujourd’hui, il était mort, comme Fred, ainsi que sa mère avant lui et elle était là, livrée à ses démons au milieu de nulle part. Dans le fond, elle songeait que cette aventure allait sans doute lui changer un peu les idées et après tout, pourquoi lutter contre le courant, quand il était si simple de se laisser entraîner ? Au final, cette histoire l’intriguait… Elle ne savait rien des deux magiciens, mais pour sa part, elle avait tout perdu et de ce fait, elle n’avait plus rien à perdre qui pouvait à ses yeux justifier une quelconque méfiance. Même si ça vie était en jeu, elle n’était même pas certaine de lutter.

Cependant, l’esprit des Noëls présents avait annoncé que les personnes qu’ils avaient réunies ici, pouvaient sauver le monde, savoir que son existence avait un si grand impact, avait donné l’envie à l’enfant d’oublier ces noires pensées. Et elle fut la première surprise de l’enthousiasme dont elle faisait désormais preuve, c’était comme si cela faisait une éternité qu’elle n’avait pas ressentie cette motivation et cette joie intérieure. Elle s’arrêta pour écouter ce que savait l’esprit sur ce village, bien que son regard continuant à balayer les vieilles bâtisses enneigées. Quand le colosse annonça que ce fut l’excès de fierté et de méfiance qui causa leur perte, Mathias ne put s’empêcher un instant de songer que ces mots étaient adressés au Sorcier Suprême qui, depuis le début, faisait preuve d’une attitude similaire. Les yeux bleutés de la dhampyr revint vers le groupe quand l’esprit mentionna un trésor possédant un grand pouvoir.

Pendant son récit, ce dernier prit une pause pour proposer un bout de ce qui semblait être une pâtisserie. Mathias déclina l’offre d’un timide geste de la main, elle n’arrivait plus à avaler ce genre d’aliments, pire encore… Elle avait l’impression que ça lui faisait du mal, son corps vomissant tout ce qu’il ne pouvait absolument plus digérer. « Donc ce trésor, il est actuellement entre les mains de ces forces hostiles ? Est-ce que si vous nous avez réunis ici, c’est parce que ce trésor se trouve toujours dans cette région ? » 
 

"Un conte de Noël : présent"

Quand les corbeaux chantent, c'est votre ombre que la mort hante... - Mathias

      Une bien noble motivation, ainsi, était défini son désir d’aider son prochain d’après l’esprit. Peut-être que les paroles de Peter avaient fini par atteindre sa conscience ? Auparavant, elle le trouvait juste stupide de dire cette phrase ; ‘‘un grand pourvoir implique de grandes responsabilités’’, uniquement pour expliquer son besoin de jouer les justiciers. Car dans le cas de Mathias, elle songeait qu’elle avait la responsabilité de taire et de cacher ses pouvoirs pour éviter un désastre. Alors entendre Peter comparer son expérience à la sienne, n'avait fait que l’énerver. En effet, puisqu'au final, les capacités de l'homme-araignée n’étaient aucunement un danger pour les civils qu’ils voulaient si ardemment protéger quand pour la dhampyr, la simple proximité avec ces derniers faisait naître en elle d’impies pulsions. Et s’il était vrai que l’adolescente avait eu un jour l’envie de faire ce que tout héros et justiciers faisaient, cela ne changeait rien au fait que sa conception des responsabilités étaient bien trop différente de celle de Spider-Man.
         Dans son cas, ne rien faire, même si elle en possédait la capacité était une preuve de force et de sagesse. Pourtant, ici, elle devait oublier ce qui la contraignait à rester dans l’ombre, car de toute évidence la menace qui planait au-dessus de ce village semblait aussi concerner le reste du monde. Peut-être était-il donc vrai qu’ici et maintenant, ses pouvoirs ou son existence même impliquait une certaine responsabilité. Et c'était pour cette raison que la dhampyr avait cessé de mettre en doute les paroles de l’esprit, du moins jusqu’à ce qu’elle en sache un peu plus sur la situation et fasse son propre avis. Quand le Sorcier Suprême donna le sien, sans se retourner vers lui, Mathias leva un sourcil en se demandant comment Ashley pouvait être fan d’un type aussi suffisant et fermé d’esprit que cet homme. La dhampyr ne ressentait aucune forme de sympathie pour les villageois, mais de là à voir en eux le mal sans aucune forme de preuve, n’était pas bien loin de ce que ce village ressentait justement à l’égard des étrangers… Ce qui, encore une fois, avait apparemment causé leur perte.

           Et bien évidemment, sa théorie infondée ne semblait pas être la réponse à ce qui se passait ici. Le mal dont il était question, était bien extérieur au village. Pourtant, s’ils avaient tous été invoqués ici, c’était que ce Mal devait sans doute toujours être présent. Mathias avait fini par se retourner et lever la tête en direction du magicien à présent qu’il s’était rapproché d’elle pour l’interroger à son tour. À nouveau, la dhampyr leva un sourcil, fixant l’homme sans un clignement de paupière malgré le froid qui, habituellement, pouvait rapidement irriter les yeux. Comme si l’adolescente, ne ressentait aucunement la morsure du froid, peu importait la partie de son anatomie touchée par ce dernier. Malgré l’intervention de cette femme, qui semblait être sa camarade, la dhampyr prit la décision de lui répondre. « Choix de questionnement intriguant, contenu du fait que vous comme moi, sommes ici de sa volonté uniquement. Or, il a déjà fait part de la raison de notre présence. »
          Annonça-t-elle en désignant du regard le colosse vêtu de vert. Et en dépit du fait que cet homme venait de la tutoyer, la dhampyr préféra garder une distance entre lui et elle, en continuant à appliquer un langage soutenu, ce qui dans le cas de Mathias était rare. « Je ne suis pas de ceux qui exhibent ouvertement leur pouvoir, ni ne profite d’un titre et d’un prestige pour agir quand il le faut. Partant de ce postulat, vous seriez étonnés de découvrir qu’il y a des héros plus grand que vous et plus courageux qui agissent dans l’ombre, ceux dont vous ne soupçonnerez sans doute jamais l’existence et qui n’ont pas besoin de pouvoir pour s'illustrer. » Ces mots-là, n’étaient pas vraiment à elle qu’elle les destinait, mais davantage à sa mère et à George qui s’étaient battus pour lui donner un semblant de vie humain pendant des années sans rien demander en retour et qui étaient tous deux morts dans l’ombre sans que quiconque ne sache ce qu’ils ont réalisé et avec quelle bravoure.

            Mathias aurait pu devenir un monstre sans cœur, ne traitant l’humanité que comme du bétail, mais ces gens-là avaient tout sacrifier pour que cela n’arrive pas… C’était eux, les héros de sa vie et guère cet homme prétentieux en face d’elle, encore moins les Avengers. Et puis, fallait-il s’appeler Strange ou Clea pour sauver des vies ? Les agissements des héros, devaient-ils occulter ceux des pompiers, des médecins ou des policiers ? Qui était-elle pour être là, parmi le sorcier suprême et sa camarade ? La question qui lui semblait presque provocatrice, avait créé en elle une envie irrésistible de reprendre ses manières de sale gamine. Cependant, le silence qui suivit, devait être suffisant pour comprendre qu’elle n’allait pas continuer cette conversation, il y avait plus urgent. Et puis elle n’avait aucune obligation de lui dire quoi que ce soit. Il n’était le suprême que des sorciers et elle n’était pas une sorcière.