La brune sortait tout juste du cabinet, et c’était toujours un moment assez particulier car ça remuait des émotions qu’elle ne maîtrisait pas. Ne pas contrôler ses propres ressentis n’était pas agréable mais apparemment c’était à ça que servait ce genre de rendez-vous. Elle passa une main dans ses cheveux, prit une profonde respiration puis se dirigea vers les escaliers du bâtiment pour atteindre le rez-de-chaussée et quitter enfin l’endroit. Franchir la porte et respirer l’air extérieur, tout simplement, détendit immédiatement tous ses muscles. Elle bifurqua sur une rue qu’elle ne prenait pas souvent, se disant qu’elle pourrait manger un morceau avant de repasser par son “logement”.  Le bruit d'une sirène de police, puis progressivement une odeur de brûlé la fit stopper ses pas et elle leva les yeux. De la fumée s’élevait dans les airs, provenant d'un bâtiment qui se trouvait suffisamment proche d’elle. Elle ne pouvait pas l’ignorer, ne pas se rendre sur place. Cindy se décala dans une rue plus calme, se tissa son costume aussi rapidement qu’elle le put et sorti son tour de cou rouge qu’elle remonta sur le bas de son visage. « J’arrive ! », s’exclama-t-elle comme si on pouvait l’entendre !

L’araignée arriva rapidement au niveau du toit du bâtiment voisin. Des gens sortaient paniqués du bâtiment, les policiers guidant toutes ces personnes vers les secours déjà présents sur les lieux. Silk prit de l'élan et sauta vers le lieu qui brûlait étirant ses toiles pour atteindre le toit où elle voyait une porte pour descendre à l'intérieur. Une fois dessus, elle se dépêcha en direction de l'accès et donna un coup de pied pour fracturer le verrou et pénétrer dans le lieu. Elle sentit immédiatement les émanations calcinées lui chatouiller les narines mais quand fallait y aller… il fallait y aller. Elle se dépêcha d’entrer et demanda aussitôt du plus fort qu'elle pouvait pour savoir s’il y avait du monde dans les parages, prêtant aussi une attention à ses sens d’araignée. Elle n’entendit aucune voix lui répondre, ne vit personne et il fallait qu’elle se dépêche si elle voulait être efficace alors elle continua de descendre pour se rapprocher des flammes, cette fois, elle entendit des cris un peu étouffés lui parvenir. Il restait bien des civils dans certains appartements et le temps que les pompiers arrivent, même s’ils étaient déjà en route, Cindy n’était pas certaine qu’ils survivent. La fournaise se faisait sentir, Cindy se sentait oppressée alors qu'elle n'était là que depuis cinq minutes, mais elle continua d'avancer en direction des voix, rampant sur le sol, tandis que les flammes léchaient les parois. Enfin, elle arriva devant une porte entrouverte d'où les hurlements provenaient.  Elle distingua deux silhouettes l'une contre l'autre recroquevillé dans l'endroit le plus éloigné du feu, ne pouvant pas franchir le passage. Un meuble enflammé leur barrait le chemin. Cindy tira des toiles dessus mais elles se désagrégèrent trop rapidement pour qu'elle puisse faire bouger le bureau, dévorées aussitôt par le brasier. Mais elle ne renonça pas, elle accéléra le mouvement et lança suffisamment de toile pour renforcer sa prise, pour pouvoir déplacer l’objet avant que la toile ne cède de nouveau dans ce très court laps de temps. L’idée avait heureusement fonctionné et elle se précipita vers les inconnus pris au piège pour voir s’ils allaient bien et les aider à sortir de là. « Ne vous inquiétez pas, on va sortir d’ici. Est-ce que vous pouvez marcher ? ». Elle s'adressait avant tout à l'homme, l'autre était une petite fille. Cindy demanda au père, visiblement, de ramper vers le couloir, elle couvrait ses arrières et porterait l'enfant sur son dos. Son sens d’araignée était constamment en alerte, elle devait redoubler de vigilance. Quand le toit craqua au-dessus d’eux, elle attira l’homme en arrière pour lui éviter de se prendre un morceau de poutre. Sur son dos, elle sentait qu’on s’agrippait de toutes ses forces à sa tenue mais elle parvint à les mener jusqu’à une fenêtre brisée. Elle leur demanda de lui faire entièrement confiance et ceintura le père qu'elle avait accroché à sa fille par des toiles avant de trouver un point de la paroi éloigné des flammes et les faire glisser jusqu'au sol. Une fois que ses protégés eurent les pieds sur le sol, elle lâcha sa toile et y retourna.

Partie à la recherche de signes de vie, elle fit de son mieux pour sortir les personnes qu'elle trouvait, mais chaque fois qu'elle revenait, l'incendie avait pris de l'ampleur. Elle ne ménageait pas ses efforts mais avait peur de ne pas être suffisamment à la hauteur. Il restait trop de monde et ça commençait à l'angoisser. Tellement qu'elle crut que ses sens lui jouaient des tours. Elle ressentait une présence dans les parages et son instinct la poussait à trouver la source de ceci mais c'était insensé, non ? Elle devait se focaliser sur l'urgence, sur le fait de sauver les gens. Cependant, ça la perturbait clairement. Peut-être que la chaleur de plus en plus accablante appuyait sur son mental. Oui, il fallait qu'elle sorte les victimes d'ici au plus tôt. Cindy fit un bond au-dessus du sol qui s'affaissait, trouva des appartements vides et finalement, elle se rapprochait de plus en plus de la fameuse présence mais elle commençait aussi à avoir plus de mal à respirer, même au plus près du sol et sa peau la brûlait vraiment par endroits où des flammes avaient atteint son corps. Elle aperçut finalement une forme humaine en contrebas, au travers d'un trou dans le sol et tendit un bras dans sa direction. « A...attendez, ne bougez pas, j'arrive ! » mais sa gorge était sèche et ce fut douloureux à prononcer du plus fort qu'elle put. Sa toile, avec les flammes entourant le trou n'était pas le moyen le plus sur de le remonter. Elle avait l'impression qu'elle devait à tout prix atteindre cette personne. Peut-être la dernière a qui elle pourrait venir en aide. Elle puisa dans ses forces et s'élança d'un bond pour esquiver les langues de feu et descendre le rejoindre. « Est-ce que ça va ? » Elle pouvait mieux voir de plus près, sans autant de fumée pour les séparer et elle réalisa alors qu'il portait un costume.