I am Iron Man

Tout le monde connaît Tony Stark, le playboy le plus célèbre de la planète. Tout le monde connaît Iron Man, ou pense connaître Iron Man, le riche le plus célèbre d'Amérique, et son caractère aussi changeant et aussi désinvolte qu'un enfant. Mais en réalité, c'est l'habituelle arrogance et le narcissisme narquois qui le poussent à agir ainsi. Socialement, c'est un homme peu fréquentable, car il n'hésite jamais à rabaisser ou se moquer ouvertement des autres et de leurs erreurs, en plus du fait qu'il appuie toujours où ça fait mal. Nombreux sont ses défauts, mais ses qualités existent tout de même.
En effet, Tony Stark reste un philanthrope et un homme bon, et il combat activement contre l'injustice. S'il lui arrive régulièrement, même avec ses camarades et alliés (voir amis) de paraître infect, il se soucie réellement de leur bien et de leurs intérêts... il les place après les siens, c'est tout. Il lui arrive de faire preuve d'altruisme, voir de générosité, mais il y a souvent des idées, des plans, derrière de tels actes.
Franc et toujours assez cru dans ses mots, Tony ne cherche clairement pas à créer des malentendus. S'il n'aime pas quelqu'un ou quelque chose, il le fera savoir, et il s'opposera par principe à toute tentative de lui faire faire tout ce qu'il ne veut pas. Il sait cependant jouer politiquement, avec des coups en douce.
Aurions-nous omis de préciser que Stark est un homme très intelligent, et qu'il sait se servir de son intellect pour le bien commun, en plus de son propre intérêt ? Il est l'auteur de nombreuses améliorations technologiques de ces dernières années, basées sur son génie et sur ce qu'il a pu voir et toucher au fil du temps.

Milliardaire de milliardaire, génie mécanique, industriel averti et inventeur sans faille. Possède un empire financier inépuisable et des capacités hors du commun pour surmonter sa condition humaine. Se bat avec une panoplie entière d'armures alimentées par des générateurs ARK et équipées pour voler.
Chaque armure est conçue pour avoir un rôle spécifique, et la capacité d'emporter armes, gadgets et d'être parfaitement autonome et gérée par une IA si besoin.

Je suis Iron Man. C'est simple, catchy, facile à se rappeler, et c'est pour ça que tout le monde l'a repris. Prenez le type le plus célèbre au monde, le plus grand sportif de son domaine, la femme la plus belle du monde, le mec le plus charismatique de la planète : si elle n'a pas une phrase cool, facile et directe, personne ne s'en rappellera.

Tout le monde me connaît, car je suis Iron Man.

Père n'était pas un bon père, du moins c'est ce que je pensais il y a encore pas si longtemps. Mère était... comme toutes les mères. Elle vous aime, elle vous adore, vous êtes son petit garçon. Et elle ne cessera jamais de vous aimer. Dommage, ils sont morts dans un accident sur une route louche en pleine nuit. Assassinés par un type que mon père a reconnu aussitôt, que j'ai connu plus tard, avec qui c'est toujours compliqué de nos jours. Mais passons. Car même si, à l'époque, j'avais su qui c'était, je ne sais pas comment j'aurais réagi. J'aurais sans doute tourné plus mal qu'aujourd'hui.

Hey, certains diraient que j'ai mal tourné, et ils n'auraient pas totalement tort au vu de certaines frasques. Mais globalement, je pense que je m'en sors bien.

J'ai jamais rêvé d'être milliardaire, ou chef d'entreprise. Okay, aujourd'hui, je me vois pas faire juste mécano dans un garage, mais j'étais fasciné par toute la technologie quand j'étais gamin. Le MIT était fait pour moi, et en sortir à 17 ans, diplômé, c'était déjà une sacrée fierté. Alors, à ce moment-là, on se dit que le monde va pas si mal, que tout peut aller bien, qu'on est invincible. Jeune et insouciant, avec plein d'idées dans la tête, je voulais seulement changer les choses. Et en créer de nouvelles. Mais j'ai hérité de mon empire financier, enfin de celui de mon père. C'était...

C'était dur.

Non, correction, c'était insupportable.

Vous avez 21 ans, vous avez vos parents morts assassinés par un type dont vous ne savez absolument rien. Et vous avez ce gars, cet « ami de la famille », Obadiah, qui vous recueille et vous aide à maintenir tout à flot. Il s'y connaît, le bougre, et clairement, il est compétent et vous met en confiance. Il sait faire tourner la machine, et il vous emmène sur une voie qu'il a lui-même tracée. Et vous, à ce moment-là, vous vous raccrochez au taxi, en espérant qu'il soit le bon.

Se raccrocher au train ? J'étais presque sûr qu'on dit aussi au taxi. J'ai entendu ça une fois. A Londres.

Peu importe.

Peu importe.

Car tout ça, c'est rien. C'est que dalle, ça ne vaut pas un sou, ça ne sert à rien, car il s'agit d'un passé auquel personne, aujourd'hui, ne veut se raccrocher. Vous voulez que je vous raconte les quinze années suivantes ? Je passe. Ouvrez un journal, regardez sur Internet, demandez aux « bonnes » personnes, et vous saurez tout ce que vous voulez savoir, et même encore plus. Ils pensent tous savoir ce que j'ai vécu. Moi seul le sait, et je ne crois pas être près à en parler. Peut-être un jour, sur mon lit de mort.

J'ai vendu plus d'armes, et de meilleures armes, que personne avant moi. Le pays a un sacré passif avec la vente d'engins de mort, et je peux vous assurer qu'on savait s'y prendre, avec Obadiah. On a inventé des trucs de folie, de quoi semer la destruction et la peur absolument partout sur la planète, en cliquant sur un bouton. Mais un jour, un beau jour en plein désert, tout bascula. Des terroristes savaient exactement qui j'étais et où j'étais, et ils me prirent. Ils m'emmenèrent et me firent prisonnier, otage d'une terrible machination orchestrée par...

Mais vous savez déjà, ça, non ? Pourquoi... bon, okay. D'accord. Je vais en reparler.

Ai-je eu peur de mourir, dans ces grottes ? Non, je ne crois pas. Je savais qu'on chercherait à me faire revenir, d'une manière ou d'une autre. Ou alors, peut-être un peu, quand j'ai vu ce qu'il m'avait fait pour me sauver de la mort. Mais j'ai surtout eu peur d'être oublié. Tony Stark, le tueur le plus riche de la planète, comme ils m'appelaient à ce moment-là dans Forbes, oublié dans une cave sombre et humide chez un terroriste sous-payé. Mais j'ai décidé de sortir par moi-même. J'ai utilisé ma tête, j'ai utilisé mon génie, et c'est avec ça que j'ai réussi à sortir. Alors, okay, j'avais un peu abusé sur le côté ingénierie.

Mais ce moment-là, ça a changé ma vie.

Mes propres armes équipaient les terroristes qui m'avaient emmené. Mes armes tuaient des gens innocents, des personnes qui voulaient simplement vivre chez eux. Alors il fallait faire quelque chose, non ? Jugez-moi comme vous voulez, mais j'ai eu une révélation, en revenant au pays. Je savais que je ne pouvais pas rester qui j'étais, comme si rien ne s'était passé, après avoir failli mourir. Et bien sur, il y avait ce putain de truc dans ma poitrine, ce rafistolage de collégien qui menaçait de me tuer à chaque seconde où il me maintenait en vie.

J'ai menti, ça ne m'a pas rien fait. Mais je vais pas m'étendre sur le sujet. Je devais agir. Ce que j'avais fait dans la grotte serait certainement l'événement le plus marquant de ma vie, car dès que je fus de retour à la maison, je n'avais qu'une envie : me remettre au travail. Contribuer, faire quelque chose de toutes ces idées. Une armure m'avait protégé pour m'échapper. Une autre m'aiderait à faire ce qu'il fallait. Ainsi est né Iron Man. Eh, dans les comics, Batman a bien une cave avec des chauve-souris. Moi, j'ai construit mon armure dans une grotte. Presque pareil, non ?

Accélérons un peu. J'ai construit ma première armure, et j'ai fait des centaines de tests, pour voir si ça fonctionnait. Et quand elle fut prête, je savais que le monde chercherait à comprendre. Poserait des questions. Se demanderait de quoi il s'agissait, comment elle fonctionnait, et comment s'en emparer pour l'utiliser. Alors, forcément, il fallut faire un choix. Garder le secret, au risque qu'il soit découvert un jour et que cela me mette en danger (ou d'autres personnes) ? Ou tout dire, couper l'herbe sous le pied aux journaux, et assumer pleinement le fait que j'étais en train de devenir un super-héros ?

Evidemment, je sais. La réponse était courue d'avance.

Tout le monde n'a pas aimé que je sois Iron Man, et clairement, je me suis fait de très nombreux ennemis. Obadiah avait tenté de me tuer, pour s'emparer de Stark Industries, et il avait échoué. D'autres tentèrent alors de s'en prendre à moi, mais ils oubliaient qu'être Iron Man signifiait quelque chose. J'étais riche, intelligent, et clairement en avance sur mes ennemis. Alimentées par la même technologie que celle qui me gardait en vie, mes armures me permirent rapidement d'attirer l'oeil du SHIELD. Ah, le SHIELD.

Oui, Romanoff, je me souviens que vous étiez là. Vous vous rappelez, j'étais jugé inapte pour le projet Avengers. J'étais considéré comme incompatible avec l'idée de justice telle que vous le pensiez. Et quand l'Asgardien, Loki, est venu semer la pagaille, qui est venu vous aider ? Quand les Chitauris sont arrivés à New-York, qui était là pour sauver la mise ? Moi. Okay, les autres étaient là, mais j'étais là. Moi. Tony Stark, l'inadapté. Youhou, on était les Avengers, on a mangé un coup ensemble, et après on est parti.

Chacun chez soi, et les hippopotames seront bien gardés, comme dirait l'autre.

J'ai eu mon lot de souci, avec les années. Venko, évidemment, le Mandarin, aussi, et d'autres, plus ou moins grands et forts, et surtout, d'autres plus ou moins capable de me tuer. Certains, comme Ultron ou Fatalis, ont nécessité parfois l'aide des Avengers ou de d'autres personnes. Mais un jour, surtout, j'ai pris conscience d'une chose, notamment durant la Purge : étais-je quelqu'un, sans l'armure ? Qui était Tony Stark, sans son armure ? Sans ses gadgets ? Un handicapé qui survivait grâce à l'argent, sa belle gueule et et son réacteur dans la poitrine ? Ou un homme qui essayait de faire les choses du mieux qu'il pouvait ?

Rendre mes armures fut compliqué. Travailler en sous-main contre la Purge fut encore plus dur. Mais il y a eu une chose facile : me débarasser, trouver le courage d'enlever ce qui me permettait de vivre, pour me permettre de survivre normalement derrière. De vivre pleinement, sans craindre chaque nuit que je me réveille pas à cause de la toxicité de mon sang.

Ce fut libérateur, au-delà de toute espérance. J'ai même réussi à tenir plus de quelques mois avec Pepper, bien que désormais ce soit un fiasco. Je suis un bien mauvais conjoint, je le reconnais, et je ne suis pas facile à vivre car rien ne se passe avec mes machines. Avant mes créations. Pourtant, il y aurait bien quelque chose : l'Humanité. Cette peuplade apparemment pas si importante, quelque part dans l'immensité de l'Univers. Notre petite planète bleue. Perdue dans un système solaire banal.

Autre élément qui m'a marqué, et qui, forcément, m'a fait un choc important : la fuite de New-York. Demandez à n'importe quel habitant du coin, et il vous dira qu'il ne voulait pas partir. Parce que c'est pas une invasion extraterrestre qui va leur faire peur, qui va nous faire peur. Okay, ils sont forts, mais nous, on est les Avengers. On ne connaît pas le sens du mot défaite, et encore moins le sens du mot fuite. Ce n'est que partie remise. Round 3 is coming, comme ils disent. Le SHIELD aurait pu faire davantage, j'en suis convaincu, mais...

Mais il y avait HYDRA. Bien sur qu'il y avait HYDRA. Je me souviens en avoir parlé, à peu près trois mois avant les événements nommés ci-dessus : Nick, ta solution, elle marchera pas. Ou alors, elle marchera, et pire encore, elle permettra à nos ennemis d'agir encore plus facilement. J'avais raison, comme souvent. Mais on ne m'écoute jamais avec assez d'attention.

Truc sympa, par contre : quand on a accompagné Richards à NY pour trouver un moyen de sauver la ville. Enfin, plutôt, pour voir si on allait pouvoir la sauver. Pour tester, qu'il disait, faire des recherches. Un type brillant, ce Reed, mais qui manque clairement d'ambition. Toutefois, on a pu aider Point Break, enfin, Thor, à récupérer sa patrie de dieux plus ou moins coincés au Moyen-âge. Personne ne dira, à part moi, que c'était une partie de plaisir. Mais franchement, était-ce si difficile ?

Un truc qui était plus difficile, par exemple, ça a été de localiser la base d'ULTRON, pour lui rappeler qu'il ne devrait pas s'en prendre aux humains et qu'il n'est pas très amical, ni fair-play, d'envoyer des robots en douce. Surtout pour tuer des gens, voler de la technologie, m'empêcher de dormir, détruire des choses, ce genre-là. Vous ne savez pas à quel point c'est épuisant de voir que malgré notre association, entre Avengers et SHIELD, il est parfois dur de coopérer quand on s'attends à un coup dans le dos. Je ne parle pas de vous, Romanoff, ne me regardez pas comme ça. Je parle de votre patron avec un seul oeil.

Nick, vous savez que je sais que vous en êtes capable. Mais j'vous aime toujours.

Après tout...

Je suis Iron Man.

Ouais, ça claque toujours, de le dire. Pour un peu, j'aurais juste à claquer des doigts et je pourrais changer le monde, mais ça n'est pas aussi simple. Je dois être meilleur, pour ça. Je dois continuer de me surpasser, d'être un génie, et de créer de quoi améliorer les choses. Et si les autres sont pas d'accord, rappelez-vous juste une chose.

Je suis Iron Man.