Download ✗ Anew ✗ Subject ✗ Mathias Cross

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Personne à qui dire je t’aime, mais tout le monde sur qui cracher ma haine… - Mathias

           Voilà qu’elle était désormais étudiante… Elle n’aurait jamais cru qu’avec tout ce qui s’était passé au fil des années, qu’elle allait un jour galérer pour simplement trouver l'amphithéâtre de son premier cours de l’année, de cette rentrée tardive pour les élèves de son cursus. Faisant regretter à Mathias la simplicité du lycée, elle n’avait pas été en retard cela dit. Oui. Et combien même elle l’avait été, ce n’était qu’un cours d’introduction : tour de table, présentation du programme de l’année, ce que l’on attendait des élèves, etc. Être en cours à 9h, pour terminer dès 10h sans aucune autre matière avant demain. C’était pour elle assez dépaysant, notamment parce qu’elle allait devoir faire preuve d’une certaine autonomie scolaire dont elle n’avait pas l’habitude. Mais la gothique se doutait que c’était sans doute un passage nécessaire, il y allait avoir une sorte de sélection naturelle entre ceux capables de se donner à fond et ceux qui allaient abandonner en cours de route.
        Cela dit, la dhampyr refusait d’être, même potentiellement, de ceux qui perdaient toute motivation… Notamment, parce qu’elle avait bossé partiellement entre ses cours du Lycée pour pouvoir mettre de côté de l’argent et payer ses études. Et encore, elle n’avait réussi à entrer à la Fac que parce que ses notes au lycée, avaient fait d’elle une boursière. Autrement, elle n’aurait jamais pu réunir les fonds nécessaires dans les temps. Certes, son père aurait pu largement payer la somme. Mais bien consciente de sa situation avec la Nation vampire et qu’elle était une épine dans son pied, elle avait préféré ne rien lui demander. Il payait déjà le loyer de son appartement, un geste qu’elle trouvait déjà bien trop conséquent. Il devait être aux alentours de 11h quand l’immortelle arriva au centre commercial, lunette de soleil sur la poire. Elle déambulait au début avec la ferme intention de trouver ce qui lui manquait pour ses cours à l’hypermarché…

         Mais voilà, fournaise à divertissement et piège à touriste, la demi-vampire s’arrêta devant certaines boutiques tape à l’œil telle une proie attirer dans une sorte de guet-apens. Il y avait pas mal de fringues qu’elle voulait voir, puis essayer et au final, acheter… Se retenant de le faire toutefois. Il y a un temps, elle aurait cédé à sa pulsion coquette, preuve sans doute qu’elle avait véritablement gagné en maturité. Cela étant dit, elle se perdait tout de même de boutique en boutique, et ce qui ne devait prendre quelques minutes de son temps, c’était transformer en plusieurs heures. Et 14h approchaient, il était déjà bientôt 50 sur son smartphone quand elle se rendit compte qu’elle n'avait toujours pas acheté ses putains de fournitures manquantes. Puis… Ce fut soudain, le courant cessa, plongeant le centre commercial dans l’obscurité, les seules lueurs subsistantes étant celles des sorties de secours et la lumière du jour loin vers ces vitrines donnant sur l’extérieur. Pourtant, c’était une obscurité qui suffisait à désorienter la vision humaine.
          Du moins, le temps que leurs pupilles s’habituent à cette semi-pénombre. Pour sa part, malgré les lunettes de soleil sur ses yeux, Mathias continuait à y voir comme en plein jour, elle y voyait même mieux et plus loin qu’en plein jour, dont la forte lueur réduisait la précision de sa vision vampirique. Il n’y avait pas de cri de panique, c’était encore l’incompréhension, incrédulité certaine de la clientèles et des commerçants. Beaucoup, dont Mathias, se disait que ce n’était rien de bien grave et que le courant allait revenir tout simplement. Qu’il n’y avait pas de raison de s’alerter et de causer une panique inutile. Des voix pourtant, vont forcer la dhampyr à porter une attention aux étages inférieurs du Centre Commercial où elle se trouvait. S’appuyant contre la rambarde pour y voir qu’il y avait une sorte d'agitation en bas…   
 

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Personne à qui dire je t’aime, mais tout le monde sur qui cracher ma haine… - Mathias

           L’agitation sous les étages inférieurs s’intensifia, attirant la curiosité de tous ceux qui se trouvaient au-dessus, à l’endroit d’ailleurs où se trouvait Mathias. Tous ont pu entendre le fracas qui se prolongea en écho strident, celui d’un lustre de verre s’écrasant sur un sol en marbre. La panique gagna alors les étages supérieurs en question sous la confusion et l’incompréhension de ce qui se passait plus bas sans qu’aucun ne puisse réellement déterminer la source du problème. De toute évidence, il se passait quelque chose de grave. Et le chahut lointain qu’entendaient les communs des mortels, était bien plus précis aux oreilles de l’immortelle qui comprit immédiatement qu’un affrontement avait lieu. Dès lors qu’elle se saisissait de l'importance de la situation, la dhampyr passa au-dessus de la rambarde pour se laisser tomber plusieurs étages plus bas, jusqu’au rez-de-chaussée, se rattrapant comme si la gravité était pour elle inexistante.

Cachés derrière les carreaux sombres de ses lunettes, les yeux de la demi-vampire brillaient de cette lueur carmin propre à celle de son si tristement illustre race. Elle ne tarda pas à trouver d’où exactement semblait venir le chaos entendu plus tôt. Guère très loin de sa position, dans une boutique dédiée apparemment aux articles de cuisine. Pourquoi là-bas ? Qu’est-ce qui pouvait intéresser ces malfrats dans ce genre d’endroit ? L’argent des caisses, l'argent des clients ? C’étaient beaucoup d’effort pour très peu de sous. Une caisse ne contenait souvent pas plus de 1000 dollars et que dire des clients, même réunit au nombre de dix individus. C’était grotesque comme situation, il devait forcément y avoir une autre explication quant à leur action, une motivation autre que celle qui paraissait flagrante. Malgré l’obscurité, les malfrats semblaient se déplacer sans grand mal, tentant de neutraliser les agents de sécurité. Il était probable que leurs masques de Pokémon étaient équipés de lunette à vision nocturne.

Pour autant, il était évident que l’avantage de l’obscurité, n’était propre qu’à celle qui était en partie une enfant de la nuit, fruit des ténèbres véritables. Et bientôt, ces ténèbres en question semblaient s’émouvoir comme si l’obscurité elle-même était devenue une entité palpable. Sous les yeux de ses camarades qui semblaient s’intéresser de près à la présence de la mutante, l’homme au masque de Salamèche fut soudainement englouti dans la pénombre qui les entourait. Ce fut si rapide qu’ils eurent tous l’impression que ce fut une force invisible qui avait emporté leur camarade. Confusion, mêlée à de la nervosité, ils cherchaient du regard ce qui s’émouvait rapidement autour d’eux. Ils n’entendaient aucun pas, mais étaient persuadés d’apercevoir du coin de l’œil un mouvement vif et discret, mais sans rien trouvé que des civils paniqués. Un son sourd et soudain, d’une arme s’écrasant au sol. Un autre camarade venait de disparaître de nouveau englouti dans les ténèbres. D'un échange de regard le deux pauvres homme restant semblait s'être mis d'accord, collant leur dos l'un à l'autre. Dans un coin, Mathias les observait, évitant d'être capturé par la caméra... Elle n'était pas masquée, elle ne voulait donc pas être potentiellement filmée à son insu.