Début novembre, la matinée est fraîche et les promeneurs sur Times Square rares. Enfin, aussi rares que des humains à New York : par principe, la ville grouille littéralement. Une matinée calme vous permet de ne pas vous faire bousculer à tout bout de champs. Non pas que quiconque ait jamais eu l'audace de bousculer Loki ; les humains ont tendance à s'écarter sur son passage, sans même le réaliser : on est un dieu, ou on ne l'est pas. Et outrepasser le champ protecteur qu'il dresse autour de sa glorieuse personne vous condamne à mort.
Pour une fois, le dieu ne marche comme s'il va conquérir le monde dans la minute ou comme s'il se dirige droit vers l'un de ses (nombreux) ennemis mortels. Non, il semble se promener, n'être qu'un de ses millionnaires oisifs et humains qui pullulent dans la Grande Pomme et ne semblent pas avoir d'autre occupation que de se faire admirer. Mais ce matin, le ciel est d'un bleu éclatant et froid, l'air donne l'impression illusoire d'être pur malgré la pollution... Pouvoir respirer librement sans avaler des vapeurs toxiques ( pour les humains ) et nauséabonds est l'une des caractéristiques d'Asgard qui manquent à Loki. Mais de toute manière, ce matin, il s'est levé du bon pied et entends bien continuer la journée ainsi.
A l'un des angles de Times Square, se trouve le Milk & Honey, un petit café-restaurant renommé pour avoir un service de petit déjeuner qui donne l'eau à la bouche. Il accueille les lève-tôts et lève-tards toute la matinée, avec de quoi faire un festin quelques soient vos goûts en matière de petit déjeuner. Aujourd'hui, il accueille le dieu de la fourberie qui en passe la porte un peu avant 9 heures. Le dieu ne s'est même pas donné le mal de cacher son apparence réelle et apparaît dans toute sa superbe. Pour une fois, il porte une tenue presque décontractée – mais non dénuée d'élégance : il est encore loin d'arborer le tee-shirt d'AC/DC comme l'autre diva de pacotille : Pantalon et veste Dde serveur gris, pull à col roulé olive et long manteau assorti ♥. Le jotun n'est lui-même pas sensible au froid, mais il voit depuis plusieurs jours les humains passer des vestes pour sortir et Victoire grelotter sous son bonnet : suivons le mouvement. Et puis, ce n'était pas comme si cela manquait de charme.
Le temps qu'il s'asseye à une table pour deux, un peu à l'écart des autres et de l'agitation ensommeillée du matin, une serveuse lui apporte une théière fumante et une corbeille de croissant. Notez que la célérité du service tient sans doute plus à l'habitude de Loki de commander télépathiquement autrui plutôt qu'à ses habitudes dans le café. Il laisse la serveuse lui servir une tasse de thé, puis la congédie ; thé, café, tartines, croissants ou autre, cela attendra la venue de son invitée. Il tourne machinalement la tasse du bout doigt, mais ne touche pas au liquide brûlant : le dieu a beau avoir des centaines de morts à son actif, et un gros problème avec son paternel, il a été élevé comme un gentleman par sa mère : il attends Avalon.
En attendant, le dieu observe les humains derrière la vitre, guettant la jeune femme. Il a un peu l'impression d'être dans un zoo pour dieux, où l'on peut observer la vie des humains inférieurs sans qu'ils ne puissent vous embêter. Quoique, certains humains, surtout mutants, peuvent se montrer agréables...Comme Avalon, par exemple. Les pensées de Loki se dispersent vers leur dernière rencontre, dans un bar bien plus sordide que celui-ci. Les circonstances étaient différentes. Cela ne les a pas empêché d'apprécier à la soirée, ni de s'embrasser. C'est, du point de vue du dieu, une de ses meilleures soirées depuis longtemps. Que ce soit grâce à la compagnie de la jeune femme, leur baiser...ou ses conséquences. Au souvenir de l'illusion à laquelle il a succombé comme un bleu, le dieu attrape sa tasse de thé... et grimace.
Le thé est froid, sa montre indique 9h15. Un coup d'oeil sur son portable lui indique qu'Avalon n'a pas cherché à le contacter. Avec une grimace exaspérée, l'humeur du dieu vire à l'orage et Loki repousse sa tasse et théière, et se lève. Avalon, Avalon...
Dim 27 Oct 2013 - 18:28
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△ △ △ Between men and women there is no friendship possible. There is passion, enmity, worship, love, but no friendship.
Il y avait peu de temps qu’Avalon était de retour à New York, quelques semaines tout au plus, et elle n’avait pas eu grand mal à se réhabituer à la ville. Certes, Londres était merveilleuse – à plus forte raison qu’elle hébergeait le frère de la jeune femme – mais New York… New York était son chez-elle, malgré tout. Cependant, et en majorité du fait qu’elle n’avait plus de travail à proprement parlé à cause de cette satanée Grande Purge, les journées lui paraissaient longues d’ennui, un bien grand mal pour elle ! Pour y remédier, elle aurait pu se tourner vers plusieurs personnes de sa connaissance, mais son choix se porta sur nul autre que le dieu de la fourberie. Le choix aurait pu être hasardeux, mais ce fut sans doute plutôt le souvenir d’une certaine soirée à la tournure bien agréable – malgré un cadre pour le moins atypique – entre flirt, danse, baiser et illusion qui avait joué de son influence. Et c’était parfaitement ce dont elle avait besoin, pour se distraire, mais aussi oublier temporairement le désastre qui s’abattait inlassablement sur la ville. Si elle ne criait pas sur tous les toits sa condition de mutante, elle haïssait pour autant devoir la cacher à tout prix. Malheureusement, ces jours-ci, cela était devenu une question de survie, la dissimulation, car elle ne se faisait pas d’illusions sur ce qui arrivait aux « anormaux » capturés. Analyses, études, tortures : de parfaits cobayes jusqu’à ce qu’ils ne soient plus d’aucune utilité et la mort survenait alors. C’était abject et méprisable, à l’image de ce gouvernement terrorisé par tout ce qui pouvait se révéler différent. Néanmoins, ce n’était pas nouveau ou même étonnant, c’était dans la nature de l’homme depuis toujours.
Quoi qu’il en soit, la voilà qui était en train de traverser Times Square, tranquillement, de son habituelle démarche assurée, mais pas pressée le moins du monde bien qu’elle ne fut pas à l’avance pour son rendez-vous matinal avec Loki – et le fait qu’il avait stipulé aimer la ponctualité. Après tout, une femme devait savoir se faire désirer, n’est-ce pas ? Et à ce petit jeu-là, la demoiselle excellait ! Dans son trenchcoat beige et bordeaux, dissimulant une robe blanche et noire sur des collants sombres et bottines de la même couleur, une paire de lunettes de soleil sur le nez ♥ et les cheveux au vent, la mutante arborée un discret sourire, preuve manifeste de sa bonne humeur du jour. En effet, elle ne doutait pas que ce petit-déjeuner auprès de l’Asgardien se révélerait fort plaisant, après tout elle gardait un très bon souvenir de leurs deux précédentes rencontres. On pouvait dire nombres de choses sur lui, mais il savait être un parfait gentleman quand il le désirait et ainsi d’excellente compagnie. Enfin, dans la mesure où il serait encore présent à son arrivée et pour cela, il n’était plus question de traîner d’avantage ; le retard, comme toute chose, avait ses limites.
Finalement, Avalon arrivait en vue du Milk & Honey, le café-restaurant où ils devaient se retrouver. Elle ne doutait pas que le dieu serait déjà présent et par regain de courtoisie elle accéléra quelque peu le pas. Trop d’attente, tuait l’attente. Une fois face à la devanture, elle aperçut Loki dans le fond, debout. Ainsi donc, il était encore là, mais plus pour très longtemps apparemment. La jeune femme retira ses lunettes de soleil, un dernier regard à son reflet dans la vitre, un sourire impeccable sur les lèvres et la voilà qui pénétrait à l’intérieur après avoir vérifié l’heure sur sa montre : quinze minutes de retard, elle avait déjà fait pire. D'un pas assuré, elle se dirigea directement vers l'Asgardien sur le départ. « Vous aurais-je fait attendre mon cher Loki ? » Demanda-t-elle d’un air faussement innocent en se présentant devant lui. « Vous m’en voyez désolée ! » Ajouta-t-elle en replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille, avant de poursuivre en fixant de ses grands yeux bleus-gris le regard du dieu. « Toujours enclin à prendre ce petit-déjeuner ? »
Dim 3 Nov 2013 - 13:47
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Prendre un petit-déjeuner galant en tête à tête avec une jolie jeune femme semblait un étrange contrepoint vis à vis de la situation présente. La purge, les arrestations, le couvre-feu, l'atmosphère de peur qui règne de manière permanente. Partager une tasse de thé entre gens de bon goût avait une délicate saveur d'ironie qui fondait délicieusement sur la langue de Loki. Lire un livre alors que l'armée vous prend d'assaut. Demander un verre alors que l'on subit un feu croisé ennemi. Cette attitude plait au dieu du chaos et lui envoie des frissons dans toute sa colonne vertébrale.
Mais se faire poser un lapin ? Se faire prendre pour un idiot et attendre une misérable humaine ? La mâchoire du dieu est crispée dans une expression de mauvaise augure, et les humains évitent son regard alors qu'il passe son manteau et s'apprête sortir d'un pas rigide et glacial, prêt à tuer quiconque se mettrait sur son chemin. Il interrompt toutefois son geste quand la porte du café s'ouvre à nouveau, pour laisser placer à Avalon. Elle est ravissante, souriante, pas la moins du monde repentante. Ni coupable. Si elle doit être coupable de quelque chose, c'est du ravissement qu'on a après avoir joué un bon tour.
Loki reste immobile, et la laisse approcher. Elle n'a pas vraiment changé, et la revoir lui cause un choc plus grand qu'il ne l'aurait pensé. Pas un coup de foudre sur fond de musique romantique, excusez le pendant qu'il va vomir rien qu'à l'idée. Non, mais revoir le minois de la mutante le ramène bien des jours en arrière, jusqu'à leur dernière soirée. Ce soir là, elle fut responsable d'un grand bouleversement émotionnel, chez Loki. D'autant plus grand que causé par une misérable mutante et d'une manière tout à fait inattendue. Et qu'il avait perdu l'habitude de ne pas être maître de ses émotions.
« Vous aurais-je fait attendre mon cher Loki ? Vous m’en voyez désolée ! » Peut-on plus mimer l'innocence tout en assumant sa culpabilité avec provocation ? Loki reprend le contrôle de lui-même et lui sourit aimablement, alors qu'il ôte à nouveau son manteau et le plie sur le dossier de sa chaise.
«-Vous savez bien que vous m'avez fait attendre… et je sais que vous n'êtes aucunement désolée. »
Le regard émeraude plonge un instant, accusateur, dans celui de la jeune femme. Mais le mensonge est quelque chose qu'il admire. Moins quand il agit contre sa personne – salut papa Odin- mais cela dénote un caractère qu'il apprécie et reconnaît chez autrui. Seul les imbéciles sont d'une franchise à toute épreuve et admettent leurs erreurs. Lui, jamais. Enfin. Miss Caldwen avait son tempérament : Loki soupire, mais passe derrière elle pour lui ôter son manteau.« Toujours enclin à prendre ce petit-déjeuner ? »
« -Je m'en voudrais de gâcher un petit-déjeuner attendu depuis si longtemps. Et à nouveau ce retard est de votre fait, où aviez-vous disparu ? A moins que vous me fuyiez, après notre dernière rencontre ? »
Il lui fait signe de prendre place et se rassoit lui-même avec grâce sur son siège. Son rictus évoque la curiosité. Une serveuse vient déposer précautionneusement une théière remplie d'eau bouillante pour remplacer celle refroidie par l'attente, et patiente près de la table, attendant les ordres d'Avalon.
Sam 30 Nov 2013 - 0:34
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Débout près de la table, alors qu’elle prétendait s’excuser d’un retard presque planifié, Avalon détailla le dieu avec qui elle avait rendez-vous ce matin. Cela remonté à loin, la dernière fois qu’elle avait eu le plaisir de sa présence lors d’un singulier aparté pendant que le chaos régnait en maître au dehors, et pourtant, elle aurait pu jurer que c’était hier. Le souvenir était en effet encore très vif dans son esprit, ce n’était pas après tout le genre de soirée qu’on pouvait facilement occulter de sa mémoire et lui-même, demeurait sensiblement le même. Il n’y avait que le cadre qui avait changé et le motif également, pas de hasard qui tenait cette fois-ci. Elégant, mais pas trop, dans sa tenue Midgardienne, Loki conservait toute sa galanterie alors qu’il affichait un sourire aimable et se défaisait à nouveau de son manteau. Vous savez bien que vous m’avez fait attendre… et je sais que vous n’êtes aucunement désolée. Une légère et fugace trace d’accusation flotta quelques secondes dans son regard. La jeune femme sourit, en tant que dieu de la fourberie, il ne pouvait réellement la condamner pour son comportement, bien qu’elle n’eut pas de mal à imaginer qu’il aurait préféré que celui-ci soit dirigé contre autre que sa personne. Vraiment ? souligna-t-elle simplement, sans attendre de réponse ni donner de tonalité particulière. Au moins les choses étaient parfaitement claires pour tous les deux.
Docile pour une fois, la mutante laissa Loki poursuivre son rôle de gentleman en lui ôtant son trenchcoat, l’interrogeant pour la forme sur son inclinaison à poursuivre ou non la rencontre. Certes, il n’y avait pas réellement de doute, au vu de ses agissements, mais la politesse l’exigée et malgré tout ce qu’on pouvait bien croire sur Ava, elle n’en n’était pas dénuée. Elle n’en usait tout bonnement pas avec n’importe qui. Je m’en voudrais de gâcher un petit-déjeuner attendu depuis si longtemps. Et à nouveau, ce retard est de votre fait, où aviez-vous disparu ? A moins que vous ne me fuyiez, après notre dernière rencontre ? Qu’il était charmant, toujours, en appuyant néanmoins, l’air de rien, sur le déplaisir que lui avait fait subir la belle. Torment ne répondit pas immédiatement, prenant d’abord place à table, comme elle y avait été invitée, imitant ainsi l’Asgardien. Que voulez-vous, je suis une femme, mutante certes, mais femme tout de même ! Et cette condition, suppose un certain nombre de choses. Comme le fait de vous faire attendre, ou de garder certains secrets pour moi. Elle s’interrompit avec l’arrivée de la serveuse, portant une théière fumante dans les mains, pour remplacer la précédente refroidie selon toute évidence. Thé pour moi également, ce sera parfait. Le thé, c’était une habitude qu’elle avait hérité de ses visites à son frère, qui l’avait lui-même hérité de tout ce temps passé dans la capitale anglaise. Avant ça, elle ne jurait que par le café, en buvant une importante quantité journalière en bonne New Yorkaise qu’elle était. Maintenant, elle avait considérablement réduit la dose, n’en buvant que de temps à autres. La jeune femme redirigea finalement son attention vers Loki. Et la fuite n’est pas dans mes habitudes, du moins en règle générale. Je pourrais d’ailleurs me vexer d’une telle assomption de votre part, poursuivit la journaliste, faussement indignée. De toute manière, quelle raison aurais-je de vous fuir ? Je conserve un très bon souvenir de notre dernière rencontre. Elle était sincère cette fois. Elle n’avait, en effet, aucun intérêt à mentir là-dessus ou le nier, la soirée elle-même et l’invitation qui en avait découlé, parlaient pour elle ! Et je ne peux qu’assumer que vous aussi puisque vous êtes là aujourd'hui, à m’accorder de votre précieux temps. Et elle se saisit finalement d’un croissant posé dans la corbeille en face d’elle, avant de commençait à en grignoter distraitement un bout. Ils étaient bien là pour prendre le petit-déjeuner après tout, non ?
Alors, quels méfaits nous préparez-vous ? La Grande Purge doit vous apparaître tel un terrain de jeu grandeur nature. Avalon n’ignorait rien du caractère du dieu, il cherchait toujours où se trouvait son propre intérêt et se délectait toujours d’une bonne discorde. Elle avait même entendu dire, sources fidèles et vieux réflexes journalistiques opérant, qu’il prenait un malin plaisir à jouer sur les deux tableaux. Typique. Elle aurait pu s’en formaliser ou en prendre ombrage, si cela avait pu l’étonner un tant soit peu, mais ce n’était pas le cas. Après tout, ce qui se jouait ces temps-ci n’avait nullement d’impact direct sur lui, toutes ces histoires de Terrestres n’étaient que distraction.
Spoiler:
Désolée du temps de réponse et de sa qualité également. :5:
Mer 4 Déc 2013 - 21:26
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Loki se relaissa tomber gracieusement et royalement sur son siège alors que la jeune femme prenait place en face de lui. Le petit déjeuner pouvait enfin commencer et il s'adossa confortablement dans son fauteuil, jambes croisées et mains nonchalamment jointes sur les genoux. Après tant d'attentes et d'espoirs, ce petit-déjeuner méritait presque une cérémonie d'ouverture, puisqu'il s'agissait plus que de partager une boisson chaude autour de deux tartines rassies. En tous cas, au sens où le dieu l'entendait. Mais entre deux personnalités telles que Loki et Avalon, il y avait fort à parier que ce rendez-vous ne serait ni décevant ni ennuyant. Au pire, le dieu n'aurait qu'à rajouter quelques feux d'artifices.
« -Que voulez-vous, je suis une femme, mutante certes, mais femme tout de même ! Et cette condition, suppose un certain nombre de choses. Comme le fait de vous faire attendre, ou de garder certains secrets pour moi. » Les femmes. Ce terme suffisait à lui-même, et prenait place de toute explication. Mais Loki respectait cet argument, puisqu'il s'en servait lui-même à loisir ; ses dons comportaient le pouvoir de changer de forme, sexe et race au choix et il aimait pouvoir se complaire dans ça à partir du moment où il laissait ses cheveux dévaler son dos et son décolleté se faire plongeant. Je suis une femme, être plein de secrets et bien décidée à faire ce qu'elle veut. Loki était le dieu des femmes, dans un sens ; mensonges, secrets, imprévisibilité et incontrôlable.
Il eut un sourire, et lui fit signe d'un geste de main qu'il acceptait parfaitement cet argument. Bon joueur. Leur tête fut un instant interrompit par la serveuse qui venait leur apporter du thé brûlant et délicieux, avant de les laisser seuls, l'un avec l'autre et l'odorante fumée qui émanait de la porcelaine. « -Et la fuite n’est pas dans mes habitudes, du moins en règle générale. Je pourrais d’ailleurs me vexer d’une telle assomption de votre part, » Loki sourit, amusé, devant sa tasse, s'immobilisant un instant avant de boire une gorgée. Chaud, sucré, délicieux. Apparemment ses menaces télépathiques avaient eu l'effet escompté puisque ce thé était tout à fait son goût. Quant à l'outrage apparent de la jeune femme, il n'y prit pas garde : elle jouait avec lui, rien de plus. Surtout que pour un dieu qu'on pouvait renommer, dieu de la lâcheté, l'accusation n'était pas vraiment insultante. « -De toute manière, quelle raison aurais-je de vous fuir ? Je conserve un très bon souvenir de notre dernière rencontre. Et je ne peux qu’assumer que vous aussi puisque vous êtes là aujourd'hui, à m’accorder de votre précieux temps. » Loki observa la jeune femme déguster son croissant, en silence, un instant, avant de reprendre la parole. Les petits-déjeuners asgardiens étaient fort différents de ceux pratiqués ici bas, beaucoup plus... riches, disons. Mais l'élégance et le raffinement de cette tradition le séduisait et il s'empara lui-même avec gourmandise d'une pâtisserie.
« -N'oubliez pas votre interlocuteur : ce serait plutôt un compliment, dans ma bouche de lâche. Quant à votre supposition...Elle est audacieuse, mais juste, j'en conviens. »
Il fit la moue, comme déçu de cet état de fait. Oui, il avait conservé un bon souvenir de leur dernière rencontré, bien que cela soit peut-être plus compliqué que ça. Disons, un souvenir marquant. Mais le dieu psychopathe n'était pas censé apprécier les discussions autour d'un verre ou d'un café. Il devait aimer torturer, et tuer, le sang et la souffrance. Loki aimait cela, aussi. Mais parfois le prince bien éduqué avait plus sa place que le roi fou. « -Et je vous en devais une, et un prince paie toujours ses dettes. »
La formulation pouvait paraître étrange, puisqu'elle ne l'avait, après tout pas invité la fois précédente. Pour l'asgardien, cela faisait sens, cependant. C'était une des raisons de cette surprenante invitation. La dernière fois, Avalon lui avait fait un côté empoisonné, lui donnant à la fois la plus grande joie et la plus grande désillusion. Elle méritait son attention. « -Alors, quels méfaits nous préparez-vous ? La Grande Purge doit vous apparaître tel un terrain de jeu grandeur nature. » Voilà, pourquoi il appréciait Avalon. Plutôt que de vouloir le dresser ou l'enfermer, elle l'appréciait à sa véritable valeur, chaotique et diabolique. Il aimait le chaos, c'était inhérent à sa nature, et New York avait réellement plongé dans le chaos depuis l'annonce du Président. Chaos, guerre civile, méfiance et délation. Le dieu reposa sa tasse et se laissa aller en arrière avec un petit rire satisfait.
« -La métaphore est parfaite. Je suis reconnaissant aux humains d'inventer des broutilles pour me distraire. Votre potentiel de haine et de destruction envers votre propre race, est fabuleux. »
Pas étonnant qu'ils aient cessés de le prier : ils se suffisaient à eux mêmes dans ce domaine. La Grande Purge excitait Loki, et dans les prunelles émeraudes brillait une lueur joueuse à cette perspective. De son point de vue, il s'agissait bien d'un jeu, un jeu dont il pouvait à son gré manipuler les règles. Il ne jouait même pas pour être vainqueur, cela ne le concernait pas. Bien sûr, des gens mourraient, souffraient, et alors ? Il était un dieu, et un dieu qui n'avait aucune pitié. Il observait cette lutte insensée avec un intérêt certain, mais détaché. Amusant, et il exultait de pouvoir jouer sur les deux tableaux. Monsieur Liesmith, son avatar officiel était riche, populaire, ivre de pouvoir et accessoirement un pro-purge notoire. Loki, personnellement, tirait son épingle du jeu face à Johannes Morgenstern, narguait Fury... et accordait son aide à la Confrérie. « - Je m'amuse beaucoup des derniers événements, en effet. Les deux camps tâtonnent et se cherchent, c'est la phase...amusante de la guerre, bien avant le sang et les cadavres. Disons que pour beaucoup, je suis l'homme de la situation. »
Effleurant du doigt l'anse de sa tasse, il remonta son regard vers la jeune femme. La mutante. Il avait fait goûté à son pouvoir et la savait dangereuse. Par conséquent, en danger. Il n'était pas protecteur par nature, et la savait de toute façon capable de se défendre. Une rose pourvue d'épines empoisonnées. Mais cela n'empêchait pas qu'elle était très semblable aux mutants dont il jouait avec la vie lorsqu'il était face à Fury ou Johannes, et tout aussi similaire aux mutants qu'il dissimulait dans les pièces secrètes du Burlesque. Il ajouta un ton plus bas, presque songeur.
« -Bien sur, je présume que vous ne regardez pas ces changements du même œil.»
Ven 13 Déc 2013 - 19:45
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△ △ △ Between men and women there is no friendship possible. There is passion, enmity, worship, love, but no friendship.
Avalon se félicitait mentalement d’avoir rappelé sa promesse de petit-déjeuner au dieu, elle était à peine arrivée qu’elle passait déjà un moment des plus agréables. C’était tout à fait ce qu’il lui fallait pour se distraire des événements de la Grande Purge et l’obligation de stopper son activité journalistique. C’était un peu déplacé, quand on y pensait, d’agir ainsi de façon si insouciante alors que l’époque ne devait pas s’y prêter. Pourtant, cela ne rendait que l’instant plus délicieux encore. C’était toute l’ironie de la situation. Alors qu’il s’emparait à son tour d’une pâtisserie – tableau un tantinet atypique si on y pensait bien – Loki répondit tout naturellement. N’oubliez pas votre interlocuteur : ce serait plutôt un compliment, dans ma bouche de lâche. Quant à votre supposition… Elle est audacieuse, mais juste, j’en conviens. Et je vous en devais une, et un prince paie toujours ses dettes. La mutante répondit à la moue de l’Asgardien par un sourire dont elle avait le secret. Certes, la lâcheté était une qualité à ses yeux, c’était un point de vue discutable pour beaucoup, mais Torment l’accepta pour cette fois. De toute manière, ces histoires d’hypothétique vexation n’étaient que des trivialités, elle jouait… comme toujours, et il le savait parfaitement. C’était d’ailleurs un peu le but même de ce rendez-vous. Aussi, rétorqua-t-elle sur un ton badin : Je pense que nous avons d'ores et déjà tous deux déterminés que l’audace était une seconde nature chez moi. Elle n’avait pas le moindre besoin de justifier ou d’expliquer cette affirmation, le dieu n’avait qu’à plonger dans les souvenirs de leur dernière rencontre pour parvenir à la même conclusion, elle en était certaine.
Portant délicatement la tasse à ses lèvres pour souffle sur son thé avant d’en boire une gorgée, la mutante regarda Loki afficher un sourire satisfait. La métaphore est parfaite. Je suis reconnaissant aux humains d’inventer des broutilles pour me distraire. Votre potentiel de haine et de destruction envers votre propre race, est fabuleux. Elle reposa sa tasse et sourit à son tour. LA réponse était tout à fait ce à quoi elle s’était attendue, le dieu se délectait allègrement des derniers événements et admirait avec ravissement le spectacle tout en donnant de temps à autres quelques coups dans la fourmilière pour attiser le tout. Il n’y avait rien de plus plaisant pour lui et Avalon le savait. La logique aurait voulu que cela lui inspire du dégoût, de la colère, de la haine, ou même éventuellement de la peur, mais il n’en était rien. Etrange, n’est-ce pas ? C’était typiquement le genre de raisons qui suffisait à démontrer que Torment ne pourrait jamais faire une parfaite gentille. Le goût, l’excitation, pour ce type de choses, c’était un délice. C’est le propre des humains : ils n’apprennent jamais de leurs erreurs. Il suffisait de contempler ces dernières décennies seulement pour trouver de multiples exemples de cela. L’homme était destructeur et intolérant par nature, il avait ce besoin constant et irrépressible de tout contrôler, d’être supérieur à tout être et toute chose. Il en avait toujours été ainsi et le serait toujours. Un jour, cette bataille-ci prendrait fin, comme toutes les autres et ce serait alors le début d’une nouvelle. La paix ne durait pas, jamais. Je m’amuse beaucoup des derniers événements, en effet. Les deux camps tâtonnent et se cherchent, c’est la phase… amusante de la guerre, bien avant le sang et les cadavres. Disons que pour beaucoup, je suis l’homme de la situation. Le dieu de la situation même, pensa-t-elle.
La journaliste croqua un autre morceau de son croissant. Elle savait, avait entendu, qu’il jouait un rôle double dans tout ceci, elle aurait dû lui en vouloir du rôle négatif qu’il avait, mais ce n’était pas le cas. Peut-être était-ce parce qu’il était un Asgardien et que donc il ne se retournait pas contre son propre peuple. Bien sûr qu’il ne pouvait se sentir concerné par les guerres Midgardiennes et sort de ses habitants. C’était une étrange raison certes, mais elle était suffisante pour qu’Avalon ferme les yeux. Et puis bon, elle appréciait sa compagnie, c’eut été dommage de devoir gâcher ça, ne trouvez-vous pas ? Bien sûr, je présume que vous ne regardez pas ces changements du même œil. Elle il présumait tout à fait bien en effet, mais ça il le savait déjà. Forcément, leurs points de vue divergeaient pour des raisons simples et plus qu’évidentes et déjà citées auparavant. Il ne fallait pas se mentir, la Grande Purge ne plaisait aucunement à Torment qui risquait sa liberté et sa vie à chaque seconde. Elle aimait, c’est vrai, l’adrénaline, mais dans une certaine mesure. Et puis, elle avait été privée de son métier, ce qui lui laissait un goût particulièrement amer. Il est vrai. Etant directement concernée, je ne peux avoir le même avis que le dieu de chaos sur l’avènement de la Grande Purge, commença la mutante avant de prendre une pause quelques secondes. Contrairement à vous, j’ai quelque chose à perdre… je dois d’ailleurs déplorer le fait que les pertes ont même déjà commencé. Et l’admettre était très loin d’être quelque chose de plaisant. La défaire, même partielle et temporaire, n’était jamais quelque chose de plaisant à avouer. Torment ne le montrait peut-être pas directement, mais en elle grondait la colère, une colère vengeresse qu’il faudrait qu’elle assouvisse à un moment ou ç un autre. Cela prendrait très certainement du temps, mais la mutante savait être patiente quand il le fallait et la conclusion n’en serait alors que plus terrible encore. Car oui, derrière ses atours charmants, taquins et séducteurs, il ne fallait pas oublier qui elle était. Elle était Torment, elle était dangereuse. La douleur coulait dans ses veines et ne demandait qu’à être déversée. A cette pensée, un sourire qui n’avait rien d’innocent étira ses lèvres alors qu’elle plongeait son regard dans celui de Loki. Mais mon tour viendra, et alors, la revanche sera mienne. Et sur ces paroles, elle porta de nouveau sa tasse à ses lèvres. Oh oui, il viendrait, un si doux moment en perspective.
Lun 6 Jan 2014 - 15:15
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[Désolé pour le retard]
Le badinage autour d'un petit déjeuner copieux était un art agréable, entre sourires, tasses de thé et compagnie agréable. Discussions faussement anodines et d'autant plus agréables. Cela faisait du bien. « -Je pense que nous avons d'ores et déjà tous deux déterminés que l’audace était une seconde nature chez moi. » Loki sourit nonchalamment. Oui, on pouvait dire ça. Avalon n'avait rien de l'outrecuidance et de la témérité stupide de son frère, ni de la prudence calculatrice de Loki. Mais elle était audacieuse, oui, assez pour en faire une arme. Une grande partie de leur dernière rencontre avait eu pour objectif de rendre Loki audacieux, d'une certaine manière. Même s'il ne savait toujours pas s'il s'agissait d'une bonne idée. « -C’est le propre des humains : ils n’apprennent jamais de leurs erreurs. » « - Les dieux n'échappent pas non plus à cette règle... » lâcha machinalement Loki, tout en tournant sa cuillère dans son café, songeur.
Non, les dieux ont comme spécialité de répéter leurs erreurs durant des centaines d'années sans se lasser le moins du monde. Une vie presque éternelle n'apprends pas forcément la sagesse. Lui-même...il avait laissé tous ses enfants lui être enlevés alors que l'erreur commise avec Sleipnir aurait du lui apprendre à quoi s'en tenir avec Odin et les enfants. Quoi ? Que dites vous ? Qu'il a commis une multitude d'autres erreurs aux conséquences bien plus graves ? Oui, mais elles lui importent peu et il ne les considère même pas comme des erreurs. Il s'agit de la seule qu'il admet avoir commise.
Mais les humains... Eh bien ils semblaient être le peuple parfait pour le dieu du chaos. En outre, il ne ressentait pas la moindre pitié envers ces fourmis qui n'avaient rien en commun avec lui. Il était étrange de partager son opinion à voix haute et d'un ton tout à fait détaché avec une représentante de cette race qu'il foulait au pied si négligemment. Il y avait de quoi laisser là thé et croissants et claquer la porte de l'établissement avec rage. Une autre aurait pu le faire, ou au moins lui envoyer son thé au visage.
Mais Avalon n'était pas une femme particulièrement sensible ou émotive, bien au contraire. Elle était sans doute plus en contrôle et plus versée vers la psychopathie que le dieu, en réalité : si elle jouait l'indignation, ce n'était bien souvent qu'un jeu, qui les faisait sourire tous les deux. Il l'appréciait, voire l'admirait pour cette maîtrise parfaite de la palette des émotions, et cela lui permettait d'avoir cette discussion comme deux adultes
« -Il est vrai. Etant directement concernée, je ne peux avoir le même avis que le dieu de chaos sur l’avènement de la Grande Purge, » Loki eut un sourire amusé. Dans bien des domaines, son avis était unique et inégalé. C'était un jeu particulièrement dangereux, un jeu du chat et de la souris à coup sûr mortel. L'amour du risque et de l'adrénaline ne suffisait pas, pour être un mutant et approuver l'initiative le Grande Purge il fallait soit avoir une opinion de soi extrêmement basse et malsain, soit avoir un désir de mort. Deux caractéristiques que Loki partageait, certes, mais ce n'était pas lui le concerné ici, mais Avalon. Se retrouver traqué tel un monstre anormal et voir sa vie partir en lambeaux n'était jamais agréable. « Contrairement à vous, j’ai quelque chose à perdre… je dois d’ailleurs déplorer le fait que les pertes ont même déjà commencé. »
Vous avez toute mon attention, songea le fourbe sans avoir l'y toucher, portant sa tasse à ses lèvres. Torment avait perdu quelque chose dans cette « guerre » qui opposait les mutants et les humains complètement stupides. Intéressant, puisqu'elle n'était pas vraiment du genre à se contenter de perdre sans rien dire. Rien qu'à détailler ses traits délicats, le dieu pouvait voir que son avis sur la situation actuelle n'était pas si hautain et distant qu'on aurait pu le penser à première vue. Elle avait subi, et elle détestait ça, quoiqu'elle ait « perdu ». Enfin, rien que le couvre-feu était agaçant, même si Loki avait refusé de le respecter depuis les premières heures de la Grande Purge. Loki sourit, mais d'un sourire qui n'avait rien de sympathique et de charmant ; un sourire machiavélique qui étirait les lèvres du Trickster en un rictus qui tenait autant du félin que du serpent. Prédateur.
Cet état d'esprit lui plaisait. Beaucoup. Le dieu méprisant détestait les membres de la Grande Purge qui pourchassait les mutants car ils leur faisaient peur. Les homo superiors étaient traqués, la chaîne alimentaire était inversée. N'ayant aucun principe, le dieu n'hésitait pas à travailler main dans la main avec un homme tel que Johannes Morgenstern...Mais cela ne l'empêchait pas de le mépriser profondément. Faible. Tout le contraire de Torment qui soutenait à présent son regard, avec dans sa prunelle le même éclat revanchard et dangereux que dans les yeux émeraude du prince. « -Mais mon tour viendra, et alors, la revanche sera mienne. » «- Vraiment ? J'attends cela avec impatience. »
Le ton badin et négligent du dieu ne trompait personne. Il avait l'air de s'en moquer, mais cela l'intéressait, extrêmement. Ce fut le tour de l'asgardien de déposer la tasse dans sa soucoupe. Il se réinstalla dans sa chaise, tirant pensivement sur ses manches et haussa les épaules, comme s'il réfléchissait à la question. Les tenants et aboutissants étaient cependant clairs dans son esprit depuis le début ; un dieu manipulateur ne s'engage pas dans ce genre d'entreprise à la légère, et sans avoir calculer où était son intérêt, jusqu'à quand... et quelle serait sa solution de repli.
« -La Grande Purge ne durera pas éternellement, son idéologie même la voue à la destruction. Ces mortels s'attaquent à plus puissants qu'eux. Ils mordront la poussière, la question ne tient qu'à la date. Plus longtemps celle-ci gagne en puissance, plus il y aura des...pertes, selon le joli euphémisme que vous avez employé. »
Oui, il poussait, l'air de rien, à la révolte. Si officiellement Monsieur Liesmith, son avatar humain et politique était entière impliqué dans la Grande Purge, Loki trouvait ce plan bien bancal. Tant qu'il tirait son épingle du jeu, l'identité des perdants et mourants lui importait peu, et il n'y avait jamais assez de chaos et de destruction à son goût. Mais quoi, les mutants allaient-ils se laisser abattre comme des animaux ? Torment allait-elle rester une proie sans broncher ? Le chaos est souvent un choix adéquat, quoiqu'on pense.
« -Pourquoi attendre que vienne votre tour ? Vous êtes une mortelle remarquable, prenez le. » [/color]
Mar 4 Mar 2014 - 3:19
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Il était assez extraordinaire – et pas dans le bon sens – d’observer à quel point l’humanité aimait particulièrement courir à sa perte. Elle devait en effet aimer ça, pour chercher toujours un nouvel outil destructeur. Il était vrai qu’il y avait un certain… délice au conflit, mais pas à l’autodestruction. Les hommes parvenaient toujours à rivaliser d’intelligence quand il s’agissait de trouver une nouvelle bêtise donnant lieux à une quelconque querelle. A travers les siècles, les guerres n’avaient eu de cesse de s’enchaîner et bien souvent pour des raisons les plus triviales qui soient. On aurait pu croire que l’espère humaine aurait fini par apprendre ou tout du moins se lasser de s’opposer, il n’en était rien. Avalon soupira en son fond intérieur, n’y avait-il donc aucune limite à la stupidité ? Semblait-il que non puisque la Purge avait fait son apparition. Et le pire était encore à venir, la mutante en avait la certitude. Les choses finiraient mal, très mal, dans un bain de sang comme toujours. Les dieux n’échappent pas non plus à cette règle… Les paroles de Loki extirpèrent Torment de ses sombres pensées. La paix n’était pour personne. De toute manière qu’en serait-il du bien sans le mal ? L’un ne peut exister sans l’autre. Ce qu’il fallait c’était une balance, un juste milieu sur lequel la demoiselle aimait elle-même se balader la majorité du temps. De toute manière, où serait l’amusement sans cette lutte constante des deux parties ?
Il fallait bien en effet un peu de distraction de temps à autres n’est-ce pas ? Avalon n’appréciait simplement pas que cette distraction soit à ses dépens. Elle n’appréciait pas avoir perdu sa position, elle n’appréciait pas devoir se cacher pour rester en vie, elle n’appréciait pas de regarder ces espèces de futiles pseudo néo-nazis prendre le contrôle de sa ville. Qui étaient-ils pour prétendre éradiquer les mutants qu’ils qualifiaient d’erreur de la nature ? Torment n’avait jamais réellement été portée sur la supériorité des espèces et tout ce baratin, mais il était clair que les mutants disposaient de certaines qualités supplémentaires, c’était une simple constatation. Une constatation qui effrayait au plus haut point ce qui en étaient dépourvus et de cette manière les poussaient par crainte au soulèvement. Mais l’agneau ne mangeait pas le loup, la conclusion de cette histoire était écrite d’avance. Ce qui restait à déterminer c’était les modalités de celle-ci, ses conséquences aussi... Des conséquences qui se faisaient comme dit déjà ressentir. Des conséquences qui faisaient doucement bouillonner le sang de la jeune femme. Et si seulement elle savait ce que l’avenir lui réservait… La revanche dont elle parlait maintenant lui paraître alors mille fois trop douce et miséricordieuse. Mais chaque chose en son temps. Vraiment ? J’attends cela avec impatience. Le sourire d’Avalon s’élargit d’autant plus qu’elle reposait sa tasse désormais vide. Elle n’en attendait pas moins du dieu du chaos. Entendre parler de vengeance, envisager les retombées de la Purge, quel délice n’est-ce pas ? Tout un programme devait certainement déjà se trouver dans cet esprit endoloris. Loki était bien connu pour n’agir qu’après avoir tout calculer. Sauf que, tout n’était pas calculable. Comme dans toute équation, il y avait des inconnues. Les choses ne se passaient jamais comme c’était prévu, des facteurs imprévisibles venaient toujours mettre la pagaille dans les plans, c’était bien connu.
Torment se délectait beaucoup trop de cette entrevue, cela en serait presque inconvenant… si elle se préoccupait de ce genre de trivialités. Ah quelle vilaine fille faisait-elle aujourd'hui… et d’autres. Comme celui où elle avait convaincu un dieu de l’embrasser. Un si doux souvenir. La Grande Purge ne durera pas éternellement, son idéologie même la voue à la destruction. Ces mortels s’attaquent à plus puissants qu’eux. Ils mordront la poussière, la question ne tient qu’à la date. Plus longtemps celle-ci gagne en puissance, plus il y aura des… pertes, selon le joli euphémisme que vous avez employé. Tout cela, était un fait déjà établit clairement dans l’esprit de la jeune femme. Elle n’avait aucun doute sur ce que venait d’énoncer Loki car en ce sens elle partageait pleinement son point de vue. Aucune autre fin n’était possible. Tout cela finirait en carnage. Torment elle-même ne serait pas prête à renoncer à sa peau facilement. S’il fallait qu’elle en meure, alors elle emporterait autant qu’elle peut avec elle. C’était aussi simple que ça et elle serait bien loin d’être la seule à le faire. Tous se battraient chèrement, par idéologie, par soif ou par simple instinct de protection, mais ils le feraient. Je n’en doute pas, répondit-elle nonchalamment, j’en ai même parfaitement conscience. Il n’y a pas d’autre alternative possible à toute cette folie. Car folie est de s’en prendre à plus fort que soi. Néanmoins, je pressens que ces pertes justement, qu’elles que soient leur nature, seront pires, et pour les deux camps, que ce que quiconque a prévu. Un voile passa sur les yeux d’Avalon. C’est le châtiment qui frappe chacune de ces guerres infantiles et vaniteuses. Quand tout prendra fin, nombreux seront ceux à se lamenter. Et vous alors, Loki, qu’y gagnerez-vous ? Quel est donc ce but que vous cherchez à atteindre en jouant double jeu ici ? La gouvernance ? Le pouvoir ? N’était-ce pas ce que Loki cherchait toujours après tout ? Le chaos était son domaine de prédilection et le chaos serait un euphémisme une fois tout cela fini. Torment ne s’attendait pas réellement à avoir une réponse franche – tant était que le dieu en soit capable – mais la question lui paraissait tout à fait normale et naturelle alors autant la poser, elle n’avait rien à y perdre.
Pourquoi attendre que vienne votre tour ? Vous êtes une mortelle remarquable, prenez-le. Un sourire en coin s’affiche sur la boucher de la concernée. Elle prit cependant quelques instants pour observer ces humains tranquillement attablés autour d’eux. Il aurait été drôle de voir leur réaction s’ils avaient ne serait-ce qu’une fraction d’idée de ce dont il se discutait à quelques mètres d’eux ou encore des personnes qui en discutait. Ces anonymes venus entamer une journée aussi banale que les autres. Ces anonymes qui finiraient peut-être en dommages collatéraux. Avalon redirigea finalement son attention sur les paroles précédemment prononcées. Existe-il donc de telles choses que des ‘remarquables mortelles’ dans votre conception ? Quoi qu’il en soit, je prends le compliment… ou la flatterie, merci. Moquerie gentillette. Il fallait bien dédramatiser un peu tout ce sérieux, certes énoncé sur un ton badin, mais pas moins sérieux. Pourquoi ? Sans doute parce que le moment n’était pas encore approprié. Sans doute parce que la patience était une vertu. Sans doute parce que ce genre de choses ne se faisait pas à la légère. Il y avait beaucoup de possibilités en réponse à ce pourquoi. Une réelle motivation, du genre sans faille, manquée certainement à l’appel également… pour le moment. Et de quelle manière suggéreriez-vous que je ‘prenne mon tour’ ? La mutante arqua un sourcil interrogatif. Elle était sincèrement curieuse de savoir ce qu’il avait en tête car il devait bien avoir quelque chose en tête, il ne proférait pas de telles paroles en l’air, pas lui. Je suis certaine que vous devez vous y connaître mieux que moi en ce domaine. Et c’était loin d’être faux, il en avait fait plusieurs fois la démonstration. Il avait des siècles de « prises de tour » derrière lui après tout, n’est-ce pas ?
Jeu 3 Avr 2014 - 23:36
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Un petit déjeuner en charmante compagnie
« -Je n’en doute pas, j’en ai même parfaitement conscience. Il n’y a pas d’autre alternative possible à toute cette folie. Car folie est de s’en prendre à plus fort que soi. Néanmoins, je pressens que ces pertes justement, qu’elles que soient leur nature, seront pires, et pour les deux camps, que ce que quiconque a prévu. » N'était-ce pas tout l'amusement de la situation ? Loki avait observé bien des guerres, chez les mortels comme chez les siens. Asgard aimait à jouer les pacificateurs des neufs royaumes et cela avait mené le prince à assister et à participer à plus de guerres que l'esprit humain n'en avait mémoire ou conscience. Il y avait toujours des pertes. Le dieu était devenu plutôt doué pour les calculer, pour prévoir le déroulement des guerres et les mouvements à faire pour les vaincre. Lorsque Odin l'écoutait trente secondes, il se révélait un bon tacticien, parce qu'il prenait en compte l'élément « chaos ».
La variable imprévisible, l'imprévu incongru, le chaos. En un mot comme en sens : Loki. La perspective le rendait joueur. Il espérait que les pertes soient pire que ce qu'on avait pu prévoir. Que la situation dérape et que le chaos fasse son œuvre. Il aimait autant tout calculer qu'être surpris. « Et vous alors, Loki, qu’y gagnerez-vous ? Quel est donc ce but que vous cherchez à atteindre en jouant double jeu ici ? » Le dieu fit la moua et s'appuya contre le dossier de sa chaise, détendu et souriant. «- N'ai-je pas le droit de m'amuser un peu sans but précis ? »
Loki posa son coude sur la table, l'avant-bras perpendiculaire à la table et observa son bouton de manchette – une tête de loup en émeraude aujourd'hui – un court instant avant de déplier les doigts au fur et à mesure qu'il comptait. Ce qu'il y gagnerait en jouant un tel double jeu ? Par la barbe d'Odin, les avantages étaient innombrables – comme toujours avec la fourberie. Une fois qu'on se débarrassait de l'hypocrisie générale concernant cette pratique, on découvrait qu'elle recelait de nombreux trésors. « Le chaos. Le pouvoir. La vengeance. La victoire. »
Son sourire était large et dangereux, tandis qu'une lueur de folie brillait dans les yeux verts du prince du chaos. La sensation était grisante. Il était en contrôle, il vaincrait, et il prendrait le pouvoir. C'était inéluctable, personne ne le verrait venir . Mais tous le verrait vaincre. Il haussa les épaules et s'adoucit légèrement.
« -Une distraction. L'éternité est longue et ennuyeuse, surtout vers la fin. Et si j'arrête de jouer fourbement, je pourrais rouiller mes merveilleux talents, ne serait-ce pas du gâchis ? De la même manière que gâcher vos admirables capacités serait du gâchis.»
La fuite, la dissimulation allaient mal à la jeune femme et non Loki n'essayait pas de la pousser sur la voie du chaos. Du tout. Ce n'est pas son genre, voyons. Le dieu de la manipulation était en forme dès le petit déjeuner et il attendit sa réponse, jouant avec un croissant posé sue la table du bout des doigts. Son regard parcourt, détaille, les traits de l'humaine en face lui. Pardon, de l'homo superior. Comme attendu, comme espéré, un léger sourire en coin éclaire son visage et un nouveau sourire, satisfait celui-ci, vient faire écho au sien sur le visage de celui.
« -Existe-il donc de telles choses que des ‘remarquables mortelles’ dans votre conception ? Quoi qu’il en soit, je prends le compliment… ou la flatterie, merci. » Loki eut un petit rire. Si ce n'était que là que le bât blessait, le problème était résolu. Mais ce n'était qu'une façon de gagner du temps et de le détourner de la question d l'engagement de la jeune femme ; « -Et de quelle manière suggéreriez-vous que je ‘prenne mon tour’ ? Je suis certaine que vous devez vous y connaître mieux que moi en ce domaine. » Devait-il écarquiller les yeux, prendre l'air innocent, dire que non vraiment il ne voyait pas de quoi elle voulait parler ? Manipuler les gens jusqu'à les pousser à « prendre leur tour » n'était pas dans sa nature, voyons. « - C'est à votre tour de me flatter. »
Sourit doucement Loki, faussement charmeur. Mais ils étaient bien au-delà des tours de charme et de flatterie de bas étage. Oui, il s'y connaissait mieux, qui pourrait le nier lorsqu'on regardait son cv ?
« - Il existe des remarquables mortelles dans ma conception. »
Il agita la main pour établir différents paliers; la main à l'horizontale il la remonta progressivement de bas en haut en l'air.
«- Les humaines stupides et ennuyeuses, les homo superiors, les homo superiors remarquables, les déesses. » Il sourit et reposa la main sur son genou. « - Quant à votre tour, si j'osais vous suggérer quoi que ce soit... Prenez le par la force. N'attendez pas qu'ils vous mettent à genoux pour le faire vous implorer. Les .. anormaux » Loki eut une moue amusée « selon le terme politiquement correct de votre gouvernement, ne se laisseront pas faire, vous le savez. Précipitez les choses, sortez victorieuse de l'échauffourée qui s'annonce. Débrouillez pour lorsque le nouvel ordre des choses s'établira, vous soyez prête. »
D'une main, il égrenait nonchalamment un croissant, semant des miettes sous ses doigts fins, mais sans lâcher Avalon des yeux. Lui-même entendait se tailler la part du lieu dans cet ordre nouveau, ou même le mettre en place. Sauf s'il lui plaisait mieux d'envoyer tout valser d'une pichenette avide de destruction. En attendant, il se faisait serpent chuchotant à l'oreille d'Ava, et c'était...agréable.
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