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La Nuit des Rois || Loki & Johannes

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Mar 29 Oct 2013 - 22:31
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La Nuit des Rois

Now is the winter of our discontent
Made glorious summer by this son of York;
And all the clouds that low'r'd upon our house
In the deep bosom of the ocean buried.

Richard III, Act 1, scene 1
Loki & Johannes


Le soleil se couche sur vous, tel manteau de satan noir, telle ombre vertigineuse pesant sur le faîte des buildings de New York City. Le couvre-feu est là pour vous rappeler à quel point vous dépendez de mon autorité suprême. C’est le sceau personnel que j’appose sur vos petites vies aseptisées, brisées par mon joug. Ne tentez pas le Diable cette nuit. Ne flirtez pas avec ces démons en uniforme, arme au poing, regards un peu fous. Je vous y prends, vous qui ne prenez pas garde.

Je chope une jeune vierge au détour d’une ruelle. J’attrape le bras immaculé. Arbitrairement. Elle ou un autre, qu’importe. Ma loi stipule bien qu’on ne doit pas sortir après une certaine heure. Sa pupille se dilate, son visage en porcelaine se fige dans une moue apeurée, c’est un visage qu’on aimerait fracasser sauvagement contre le sol lors d’une colère passagère.

Salut ma jolie, où vas-tu quand le loup rôde ?

Petite fille, ne pleure pas, petite fille, enfuis-toi. Je hume son parfum d’éternité, caressant le satin des cheveux châtains. Et qui dit éternité, dit mort glorieuse, épurée, sage. Casser une vertèbre, si facilement. Je lui souris avec affection. J’aime l’angoisse qui souligne l’iris bleu-fée encombré par une larme factice. De la pitié ? En veux-tu, en voilà.

« D’où viens-tu ? » Je détache très distinctement les syllabes dans le creux de son oreille. « Je ne le répèterai pas. Alors ne gâche pas ma salive. » Les esprits faibles sont limpides, doucement manipulables. Mon don agit comme il le fait toujours. Insidieusement. Il s’infiltre sous la robe, dans la poitrine, dans chaque artère, un poison fulgurant. La vérité sort de la bouche des serpents. Je lis sur ses lèvres frémissantes. Bien. Gentille fifille.

« Le Burlesque. C'est justement là que nous allions. Rendre visite à tes petits copains. »

Je me délecte de sa surprise. Tant de naïveté, ahlala...Un signe de ma part et mes braves soldats se rangent en ligne avant de se diriger vers le bar, le summum de la débauche dirait-on. La demoiselle reste coite comme déconnectée de la réalité. L’embarquerai-je ? Ou ne l’embarquerai-je pas ? Je joue sa vie à pile ou face. Face. La pièce retombe dans ma paume. Tu as de la chance chère petite. Le loup passe son chemin et ne se retournera pas.

L’animal a d’autres appétits à satisfaire. Méthodiquement, mes hommes prennent possession des lieux. Discrètement, n’usant de violence que si cela s’avère nécessaire. J’entre par la grande porte, évidemment. Une allée d’honneur m’attend, le tapis rouge est déroulé. Mes bottes claquent bruyamment. Deux coups de fusil à s’y méprendre. Des fumigènes ont calmé une partie de la population. Je retire mon masque avec aisance et croise le regard vert du propriétaire. « Je parierais fort que vous m’attendiez... » Voix candide et mielleuse. Je délaisse élégamment mes gants de cuir noir. Tiens j’y pense, j’aimerais bien un rafraîchissement, brandy, cognac ? Mes pensées ont tendance à divaguer quand la situation ne s’y prête point. En l’occurrence, je ferais mieux de m’occuper du dieu qui a mis à feu et à sang cette ville il n’y a pas si longtemps. Le châtier ? Oh pourquoi ? Le mal ne se combat pas par le mal, au contraire…

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Mer 30 Oct 2013 - 18:42
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« The prince of darkness is a gentleman.»

Ding dong, Cendrillon, c'est l'heure, vite, le carrosse va se transformer en citrouille. Otes talons aiguilles et cours vite te cacher sous tes draps.
Non. Non ? Navré de vous décevoir, mais le Burlesque ne perds ni ses paillettes, ni son glamour alors que sonne l'heure du couvre-feu. Quelques clients ont bien sagement quitté les lieux, certains ont jeté un coup d'oeil craintif vers l'entrée, mais dans l'ensemble rien ne bouge différemment d'il y a quelques instants. Le Burlesque reste ouvert, le gérant se moque des règles.

Plus le fruit est défendu, plus le fruit a un goût de paradis. Depuis la mise en place du couvre-feu, le Burlesque ne désemplit pas. Le cabaret accueille de plus en plus de simples buveurs, des humains joyeux. Parce qu'il est le seul à rester ouvert tard. Parce que les humains ont besoin de se distraire de l'horreur de leur vies pathétiques. Parce que c'est interdit, parce qu'ainsi ils croient faire un geste citoyen pour lutter contre l'oppression de la purge. Tout ce qu'ils font, c'est emplir les poches d'un dieu fou qui ne désire rien de plus que de les voir à genoux. Qui rajoute de l'huile sur le feu, du chaos dans la paix, et qui observe le monde flamber. La lueur des flambes lui vont bien au teint.

Les lois changent, les rois passent, les hommes meurent. Les dieux restent.
Loki fait ce qu'il veut. Le chaos entre dans le Burlesque, mais le dieu qui gouverne ne relève même pas la tête. Il sent autour de lui les hommes de son invité surprise se déployer dans le Burlesque, quelques coups de feu retentissent, mais l'efficacité supplante rapidement le chaos, la situation est sous contrôle. Sous contrôle de qui, reste la question majeure.  Il était capitaine de la garde royale, dans une autre vie. Il connait les soldats. Il ne les apprécie pas, n'a rien de commun avec eux, mais sait les commander. Sait ce qu'ils font. Rien d'important. Personne ne résiste vraiment ; les hommes qui font la sécurité, jettent des regards à monsieur Liesmith pour décider de la conduite à tenir, mais celui-ci ne daigne pas lever la tête de son ouvrage, dont il tourne pensivement les pages.
Il agite son autre main devant son nez délicat, chassant les volutes nauséabondes lâchées par les hommes de main de Morgenstern. Cela mettra des jours à s'évaporer totalement, et cela agace déjà Loki. Sans le faire pour autant tomber comme une mouche.  

« Je parierais fort que vous m’attendiez... »  Quelle arrivée fracassante. Clap, clap. L'homme a du style, et le dieu sait le reconnaître quand il en voit. Il apprécie cela, cette denrée rare dans l'humanité. Loki le dévisage lentement, le regard vert  parcourt l'uniforme kaki de haut en bas, de bas en haut, sans ciller. Les bottes, symbole de pouvoir et d'autorité, sous lesquelles écraser les fourmis. Cela fait une éternité que Loki n'a pas vu d'humains lambda en porter, mais elles n'ont pas perdu leur charisme. Luisantes et noir, soit cet homme a beaucoup trop de temps libres, soit des serviteurs. Loki pencherait pour la deuxième solution. L'uniforme est militaire, presque aussi old-fashioned que celui de Captain America, d'après les connaissances en histoire midgardienne de Loki, mais lui va comme un gant. Après un instant, le dieu referme son livre qui disparaît entre ses mains.

«-Comment le pourrais-je, je ne suis pas devin. »

Il sourit innocemment, tel un écho à la voix douce et mielleuse de l'individu. S'il veut jouer, on peut jouer. Peut-être que Loki est bel et bien devin, puisque en écho aux désirs inassouvis de l'humain, le dieu agite un doigt souverain, fait venir une serveuse qui vient déposer – avec une diligence peu naturelle - devant l'homme un verre de brandy, et échanger le verre vide du dieu pour un nouveau whisky. Affable, Loki sourit, décroise ses longues jambes et désigne d'un geste du bras le Burlesque pris d'assaut, en même temps que les sièges de velours rouge qui accompagnent le sien.

« - Installez-vous, je vous en prie, vous semblez si bien parti. Que me vaut l'honneur, monsieur Morgenstern, de vous accueillir dans mon modeste établissement? Vous semblez bouder mes distractions. »
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Dim 3 Nov 2013 - 1:33
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La Nuit des Rois

O villain, villain, smiling, damned villain !
Hamlet

C’est une belle nuit pour faire la tournée des bars. Boire jusqu’à plus soif, oublier le monde diurne, cette fade ritournelle, cette vie infâme. Ne plus penser au pernicieux travail qui vous brise les épaules et vous courbe lentement vers la terre. De toute la bassesse des hommes, j’en suis le fier responsable, je la tiens entre mes poings. Aucun remord ne m’effleure l’esprit à présent entièrement consacré à mon hôte plein de bonnes intentions, évidemment. Je fais le tour du propriétaire en quelques regards hâtifs mais d’une précision sans faille, photographiant les murs, notant les affiches subversives, m’attachant aux couleurs des alcools chauds que je sens couler sous la langue.

Je laisse le silence mortifère retomber, ne prêtant pas le moindre intérêt aux gisants à mes pieds. Un mouvement furtif du menton et mes hommes abaissent leurs fusils sans pour autant relâcher leur vigilance. Ne soyons pas hostile, comportons-nous en hommes civilisés. Je touche ma tempe droite pour calmer une migraine passagère. Quelle vie, mais quelle vie je mène ! Je passe mes soirées à écumer des établissements de ce genre en compagnie des miens. Être proche de ses troupes, c’est la clé du succès. Ils vous connaissent et vous reconnaissent surtout, mettant enfin un visage sur un nom que l’on murmure la peur au ventre. Prononcer ce patronyme délétère ne conjure pas le mauvais sort, il l’attire comme le misérable qui a soif et rampe au sol piteusement. Vos soldats apprennent doucement  à vous craindre et à vous admirer en secret. Ils ne vous considèrent plus comme un dignitaire de l’Etat tiré à quatre épingles, un petit péteux qui se fait de la tune sur votre dos. Non, ils me voient maintenant tel que je suis vraiment : un homme d’action qui n’hésite pas à se salir les mains s’il le faut. La vue du sang ne m’émeut point. Et ça leur plaît à ces loups-là.

Des bars rebelles, j’en ai vu une cinquantaine ces dernières semaines, des laiderons, des enfants mort-nés, des avortons étranges et antipathiques à souhait. Je dois cependant avouer que le Burlesque est le mieux tenu et pour cause ; voici donc l’Asgardien qui a failli soumettre mon peuple. On ne retient de lui que l’échec cuisant qu’un mec en combinaison moulante aux couleurs de l’Amérique, un bonhomme vert et une clique de petits délinquants en résumé, ont mis en déroute. Mais ne devrions-nous pas garder en mémoire ce moment où il a obligé une foule à se mettre à genoux ?

Je m’incline avec respect sous le poids de ces pupilles émeraudes, ce sourire carnassier, cette posture altière qui vous intimide forcément, car tout semble refléter le redoutable adversaire avec qui il va falloir parlementer. Jeu de poker face. C’est un scénario que je n’avais pas imaginé. Séduire l’ennemi de mes ennemis. Se peut-il qu’il soit mon meilleur ennemi dans ce cas ? Pourquoi devrais-je mépriser un frère, un jumeau de cœur, une entité aussi rusée ? N’avons-nous pas les mêmes desseins ? Asservir la plèbe en vue de la paix absolue ?

« Un dieu n’est-il pas un peu devin ? »

Réflexion ingénue de la part d’un ingénieur du Mal. Entendons-nous bien, ce n’est pas mon rôle de lui cirer et lécher les bottes. La loi reste la loi et ce aussi longtemps que mon pouvoir prospèrera. J’ai la ferme intention de mettre un terme à ces agissements clandestins ou alors d’entreprendre des négociations musclées. Qu’il ne craigne toutefois pas de velléités belliqueuses à son encontre, le mettre hors d’état de nuire ne sert pas mes intérêts, j’escompte bien le laisser poursuivre gentiment ses méfaits, trahissant ses petits copains Avengers notamment en leur plantant des poignards aiguisés au milieu du front.

« Joli costume. C’est du sur-mesure ? »

J’ai tendance à tout jalouser, à tout convoiter et à tout m’approprier, a fortiori depuis que j’ai le grade de Commandant des forces de répression armées. Ma tenue d’apparat fait le même effet sur autrui : du clinquant, classe, impeccable. Loki a du goût, je ne peux pas le nier, une raison de plus pour ne pas le détruire sur-le-champ. Le pourrais-je seulement ? Ne tentons pas le Diable.

Je ne simule rien. Je suis heureux de me trouver là, entouré de mes compagnons, en position de force. Je trouve une place dans un fauteuil en cuir fabuleux, goûtant du bout des lèvres le brandy qu’il a dû deviner être mon péché mignon. J’entame de suite mon discours :

« Et vous, vous boudez les miennes manifestement. Ne jouez pas au plus fin avec moi, nous savons tous les deux que vous êtes en tort. Maintenant, veuillez m’énoncer vos succulents arguments pour acheter ma confiance et un privilège que vous seul, je dois l’admettre, pourriez exiger de moi. »

Large sourire camouflé derrière une menace sous-jacente ou un semblant d’amusement couronné de succès. Je prends mes aises. Je flirte avec le démon et il n’y a aucun mal là-dedans.

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Ven 15 Nov 2013 - 23:45
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« There were gratitude in their faces - Loki could see that, but also...fear. Loki thought: I like that better. »

Le Burlesque habituellement plein de musiques et des rires, d'alcools et des plumes, est soudain silencieux. Les hommes de main de Johannes Morgenstern ont baissé leurs armes, mais l'ambiance n'en reste pas pesante tandis que dans un coin se déroule le combat des chefs. Une discussion qui osciller au-dessus de leurs têtes une épée de Damoclès particulièrement affutée. On notera le calme total des employés et employées. Leur patron, Monsieur Liesmith est un homme étrange qui semble attirer les ennuis comme des mouches malgré son charisme indéniable. Mais, il a une aptitude incroyable pour faire disparaître ces problèmes d'un geste de la main.

Loki trône comme un roi, hautain et seigneurial. Il est à sa place, maître dans son domaine. Pas impressionné pour un sous: des soldats, et un chef qui se prenait pour le roi du monde en hautes bottes... Il avait affronté pire, vaincu pire. Malgré l'assurance et la prestance de son vis-à-vis, le dieu avait la main dans ce face à face. Il l'avait toujours. « Un dieu n’est-il pas un peu devin ? » Un sourire en coin détends le visage du dieu : Johannes serait-il en train de lire dans ses pensées? Il ne réponds pas, la question est rhétorique et les deux hommes savent très bien ce qu'il en est.  « Joli costume. C’est du sur-mesure ? »

« Evidemment. Je vous donnerais l'adresse si je pensais que vous en aviez les moyens. Ou besoin. »

Il sourit. Monsieur Morgenstern est plutôt du genre uniforme militaire et si cela lui va bien aux épaules, ce n'est pas vraiment le genre de Loki. Cela manque d'élégance et de finesse, si vous voulez : cela annonce bien trop vite la couleur pour un fourbe serpent tel que Loki. Mais cela a une certaine classe. Quant à lui, le prix de chacun des costumes du dieu permettrait de nourrir les pauvres du Tiers Monde midgardien pour au moins trois ans. C'est sans doute ce qui l'incite à en avoir autant dans son dressing-room. Il n'y a pas de petite victoire sur les mortels lorsqu'on est un super-vilain, juste une longue liste de cruautés, qui deviennent plus violentes à mesure qu'elles sont insignifiantes.

Loki se laisse aller dans son fauteuil et contemple l'homme qui lui fait face. Morgenstern lui rends son regard. Ces deux hommes savent ce qu'ils veulent, connaissent les moyens qu'ils ont à leur disposition pour faire ployer l'adversaire.  Deux carnassiers se nourrissants de la peur de leur proie, de leurs congénères. Ennemis, amis, alliés, tous se doivent de suinter de la même peur pour donner à ces gaillards là leur dose quotidienne, leur fix qui leur permet de se sentir bien dans leur peau et d'écraser du bout de la botte le reste du monde. En passant, juste comme ça. Juste parce qu'ils le peuvent, et qu'ils aiment ça.  « Et vous, vous boudez les miennes manifestement. Ne jouez pas au plus fin avec moi, nous savons tous les deux que vous êtes en tort. Maintenant, veuillez m’énoncer vos succulents arguments pour acheter ma confiance et un privilège que vous seul, je dois l’admettre, pourriez exiger de moi. » Loki a un sourire amusé. Charmant, Monsieur Morgenstern lui fait une fleur, c'est touchant.

« -Vous me flattez. Votre brandy est à votre goût, j'espère ? »


Le dieu se penche légèrement en avant, appuie ses coudes sur ses genoux écartés, ses mains jointes sous son menton. Il rive son regard à Johannes, et reste un moment silencieux avant d'énoncer d'une voix calme et sérieuse, avec dans le ton une assurance comme seuls des millénaires d'adulation peuvent fournir.

« -Je me moque de votre confiance, ce n'est pas mon fond de commerce. Vous allez me laisser ouvrir le Burlesque, et vous le savez. Je suis devin. »

Vraiment, l'humain pensait réellement que le dieu qu'il était allait s'incliner devant lui, le supplier ? Loki avait supplié Thanos, mais il ne le ferait plus, devant personne, et certainement pas un mortel . Il était en tord ? Mais le fait d'être condamné à la peine capitale dans au moins deux royaumes vous fait braver la loi avec insouciance. Que pourrait-on lui faire de plus que le torturer, l'enfermer pour l'éternité ou le tuer ?

« -Je ne me mettrais pas à genoux devant vous, si c'est que vous êtes venu chercher, vous pouvez reprendre vos chiots et rentrer dans votre manoir.  Nous sommes... pas de la même espèce, quoique vous en pensiez.

Loki eut un vague geste de la main, envoyant la pensée aux orties aussitôt qu'elle lui traversait l'esprit. Dégoûtant. Les yeux clos, il avala une gorgée de whisky, rouvrit les yeux pour fixer ses prunelles émeraude sur l'homme, et sourit délicatement à Johannes.

«- Mais vous savez aussi que nous ne sommes pas ennemis. Nous pourrions travailler en bonne intelligence. Je ne parle pas de marché ou de négociations, ce qui signifierait que chacun aurait quelque chose à gagner en faisant un sacrifice. Il n'y a pas de sacrifice à faire, juste la victoire. Partons donc du principe que vous allez me laisser ouvrir le Burlesque, car vous ne pouvez m'en empêcher, et que vous avez besoin de moi. Que vous aimez notre rencontre. »
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Dim 24 Nov 2013 - 1:17
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La Nuit des Rois

Bad romance

Quel homme assez fou peut s’attaquer aux dieux ? Quel Prométhée volerait le feu asgardien ? Quelle erreur n’ai-je point commise ?

J’ai tout fait, tout méticuleusement ordonné, tout incendié, femmes, enfants, homos, putains, impotents, démunis, SDF, handicapés, vieillards, autistes. On ne les entend plus gémir maintenant, ces hommes sans voix, nus, braillant de froid et de peur, enfermés, crevant la surface d’une bulle insensible. Accomplir les directives de là-haut. Achever le tragiquement célèbre chef-d’œuvre. N’était-ce pas l’industrie d’une divinité ? N’était-ce pas la panacée universelle ? Un mal pour un bien ? Alors que représente Loki, sinon une nouvelle menace à écarter ?

Mais je vois plus loin que le délit qu’il commet au regard de ma Loi. Je sais exactement la valeur de mon rival, ce n’est pas le genre qu’on écrase d’une pichenette sur le front. Si mon interlocuteur n’a pas encore reçu de faire-part sanglant, c’est que je l’estime moins qu’un membre de mon escouade mais nettement plus que ces vengeurs de pacotille. On a probablement une chance de s’en sortir ce soir sans effusion d’hémoglobine explosant partout, tels graffitis  à l’arrache sur les murs.

Son costume trois-pièces n’impressionne personne dans cette pièce. Il sonde mon uniforme de service : appréciation ou condescendance difficilement refoulée ? Son côté propre sur lui me rappelle ces pseudos grands dignitaires de l’Etat en pingouins du dimanche, peu affectés par ce qui se passe sous leurs yeux porcins, sur le terrain. La réalité dure, grinçante. La guerre, le génocide, de simples numéros sur la courbe d’un graphique alarmant.

« Le brandy est excellent. Il surprend à la première gorgée, mais on l’apprécie davantage à la seconde. »

Je lève le verre en son honneur. Je me délecte du message qui passe sous couvert de bonnes manières et de belles paroles. Je me fais une joie de réclamer des choses, mais je ne tirerai rien du bonhomme. Il fallait s’y attendre. Trop habile pour se faire embobiner. C’est pourquoi, j’ai concocté d’autres projets pour lui.

Un rire sarcastique passe mes lèvres. C’est faussement et sincèrement ajusté. Rien à redire. Nous tenons les beaux rôles d’une farce. Il me faut une minute pour reprendre mon souffle. Les soldats restent impassibles, même s’ils se demandent ce que je fabrique.

« Soit. Que m’offrez-vous en échange ? C’est donnant-donnant. Des renseignements sur les Avengers, la localisation des petits copains de votre frère ? Une nuit d’amour dans votre établissement peut-être ? »

Je plaisante bien sûr. Je me renfonce avec une désinvolture exagérée dans mon siège comme si je me désintéressais complètement de la conversation alors que toute mon attention est obsédée par la posture et le moindre propos de mon hôte. Je ne rate rien, enregistrant le timbre de la voix, la profondeur du regard, la moindre des nuances de vert qui le traversent, chaque rictus, le théâtre des expressions de son faciès empreint de malignité.

« Veuillez pardonner ma mauvaise conduite, je ne voulais en aucun cas vous acculer comme je l’ai fait, mais il est vrai que je m’emporte facilement. C’est un travail de tous les jours. »


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Mer 15 Jan 2014 - 13:27
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« There were gratitude in their faces - Loki could see that, but also...fear. Loki thought: I like that better. »
La loi entre dans un bar pour venir chercher un rebelle accoudé au comptoir. L'esprit de chaos et de contradiction s'invite. Comment cela finit ? Par un toast partagé. Ironie ou simple esprit pratique ? Chaque lecteur de l'histoire déterminera sa morale, mais la réalité ne change pas. Deux prédateurs se jaugent. Mélange d'appréciation et de mépris dans les deux camps, jusqu'où cela ira-t-il ?

« -Le brandy est excellent. Il surprend à la première gorgée, mais on l’apprécie davantage à la seconde. »
Il a beau être habillé comme un rustre de la pire espèce – les violents sans cervelle qui obéissent et craignent – il est doté d'un intellect délicat. Le double sens et le sarcasme, ou les applications civilisées de la fourberie et du mensonge chers au dieu. Comme Johannes, il sourit, faussement détendu, faussement bonhomme. Le dieu ne lève pas son verre, il opine simplement du chef. Il le laisse rire, regarde ses ongles pensivement. Qu'il fasse comme chez lui, le dieu est patient. C'est après tout Johannes qui est venu le trouver, sur son territoire. Laissons le jouer avec la balle dans son camp un instant. « Soit. Que m’offrez-vous en échange ? C’est donnant-donnant. Des renseignements sur les Avengers, la localisation des petits copains de votre frère ? Une nuit d’amour dans votre établissement peut-être ? »

« Oui. »
répliqua du tac au tac Loki. Assurance incarnée. Un quart de seconde plus tard, il pose son regard vers sur l'humain, par en-dessous. Lâche la bombe, ou plutôt la précision avec une nonchalance toute divine. « Aux trois. »

Il a un vague geste de la main qui englobe les alentours, les personnes, le monde. Il s'en fiche. Il a des dossiers pleins les placards sur les Avengers. Comment ils boivent leur café, à qui ils font confiance, quel est leur côté du lit, leurs peurs enfouis et l'âge jusqu'auquel ils ont fait pipi au lit. Ils vont s'ébattre comme des moineaux avec la Purge, chercher à se volatiliser et à se cacher dans la nature. Ou à mourir au champ d'honneur, cela serait leur style. Qu'importe. Loki peut avoir presque n'importe qui voué à sa personne corps et à âme. Il dépèce les intellects et les mémoires d'une pensée. Pourquoi ne dirige-t-il pas encore un réseau de maîtres chanteurs ? Ah, oui. Il a mieux. Contrôler le monde.
Mais oui. Les filles sont en libre service, après tout, tant qu'il payait. Les affaires sont les affaires, Loki le dieu des politiciens. Surtout les véreux, corrompus et obsédés. Le regard de Loki est mortellement sérieux: le mortel ferait mieux de ne pas s'avancer sur ce genre de terrain, pas sans avoir de quoi assurer ses arrières face au dieu de la ruse. Il s'était offert à un étalon sur l'ordre d'Odin, il pouvait bien faire ça.

Jouit du regard posé sur lui, une dope, une adrénaline qu'il ne doit pas devenir le jouet. C'est le danger, le point de non-retour. C'est tellement dur de trouver quelqu'un avec minimum de conversation de nos jours.

« Veuillez pardonner ma mauvaise conduite, je ne voulais en aucun cas vous acculer comme je l’ai fait, mais il est vrai que je m’emporte facilement. C’est un travail de tous les jours. »
Loki a un rictus. Incontrôlé, incontrôlable. Ca ? De l'emportement ? Il a connu pire, comme problèmes de gestion de la colère. Bien pire, et s'il y avait encore quelque once de sincérité sous sa carapace, il frissonnerait à cette pensée. Mais il est entrée sur la scène et son rôle lui colle à la peau. Son rictus est narquois, méprisant. Je vous pardonne, je vous absous, mortel. Peut-être aurez vous la vie sauve quand tout cela sera terminé. Animal de compagnie d'un dieu, cela ne sonne-t-il pas … divinement ? Car Loki ne perds pas de vue que la Grande Purge, comme toute chose issue de la mortelle humanité, n'aura qu'un temps. La roue peut tourner, mais il doit rester à son sommet.

« - Voyons, ai-je l'air acculé ? » Mon dieu, il en faudrait bien plus. Et même si c'était le cas, jamais il n'accepterait de se laisser prendre à ce jeu. Il eut un sourire en coin. «-Tout juste distrait. L'impertinence des mortels est une ritournelle sans fin. »

Mais il accepte les excuses déguisés, incline sobrement la tête un instant avant de river à nouveau son regard à celui du mortel.

« Maintenant que nous sommes prêts à partir sur des bases saines... Tout ce que vous voulez savoir sur les Avengers est à vous. Vous risquez d'être quelque peu étourdis par leurs vies misérables et pathétiques...mais je connais leurs cachettes. Leurs refuges. Leurs secrets. Et vous me feriez grand plaisir de dératiser New York....Quant à mon … soit-disant frère. »

Le sourire de Loki se fait plus doucereux, figé. Mortellement sérieux derrière une façade badine, sa spécialité. Ce point le marque plus qu'il ne l'aurait pensé, qu'il ne l'avouerait. Cela ne change rien. Pas grand chose. Le dieu de la destruction ne laissera pas sa némésis se faire enlever par un militaire en bottes luisantes, malgré ses beaux yeux. Malmener Thor est une action libre de droit. Mais le traquer et le mettre à mort ? Privilège divin. Quiconque l'outrepasse meurt des mains mêmes du dieu sombre.

« -Vous avez carte blanche, évidemment. Mais sa mort est mienne. S'il y avait du moins une seule chance que vous soyez en posture de le tuer. »


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