Fenrir - Berserk Wolf

Quand les gens de Midgard racontent une histoire, ils commencent toujours par 
« Il était une fois… » Une belle entrée en matière je vous l’accorde, comme on peut souvent en trouver dans les livres de contes. Mais ici, quand on se rassemble autour d’un amas de bois aux mâchoires flamboyantes pour se faire rôtir les sourcils et se cramer deux ou trois boeufs, on commence plutôt par… « Il parait que… » Car rien ici n’est véritablement vrai, ou du moins certain en doute et se cache, préférant ne rien penser et ne rien dire pour ne pas avoir d'ennui. C’est pour cela que, quand l’histoire commence, tout le monde se tait. Même le vent qui mordille les mollets semble faire silence pour écouter les rumeurs. Il y a bien quelqu’un ici qui sait…non ?
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Il parait que, sur Asgard, là-haut, dans l'un des 9 mondes, bien au-delà-des étoiles Midgardiennes régné en maître de ses lieux un roi dont le nom faisait frémir quiconque osé le prononcer.  Oh ! Ce n’était pas un mauvais bougre, il était bon pour certain, cassant pour d'autre. Un roi qu'on admire, qu'on adule. Un roi qu'on craint, un roi dont on n'ose contredire. Grand et fort, un vaillant guerrier, un homme aimant et chérissant sa femme. Un modèle pour certain, une source de haine et de jalousie pour d'autre. C'est là que nous faisons connaissance avec Thor, le jeune et trépidant blondinet prêt a tout pour défendre son royaume et ainsi faire preuve de courage et de confiance envers son cher et tendre géniteur, Odin, le roi d'Asgard. Puis nous tombons sur Loki, un prince vivant dans l'ombre d'un frère trop énergétique, trop barbare, trop... Asgardien a vrai dire. Les années passent, les vies trépassent, les prophéties s'accumulent et l'une d'elle vient a jamais bouleverser la vie de notre concerné. Un jour naquit un louveteau avec comme frère un serpent et comme jeune sœur, une mort née.  Étrange famille, étrange péripétie. Fils du prince Loki et d'Angrboda une géante des glaces, l'enfance du loupiot ne fut pas de tout repos. Jalousie, mêlant bagarre et prise de tête, cela n'empecha pa Fenrir, car tel était son nom, de s'épanouir dans les bras de ses parents. Fils modèle, gardant cependant une pointe de rébellion dans ses poils noirs et ses yeux bleus, jamais Ô grand jamais, le dieu ne se plaigna de sa mère et encore moins de son père. Plus tard, beaucoup plus tard, les bonnes choses commencèrent a prendre fins, a s'ameunuir, a disparaître dans le tréfonds de l'amertume et de la haine.

Il est écrit, en vert et contre tout, qu'une bien alléchante prophétie s'accomplirait le long de ces années a venir. Ragnarök. La seule évocation de cette histoire faisait frémir ce grand roi dont je n'ai cessé de rendre les mérites plus grands encore. Il était dit, il était écrit, qu'un beau jour les fils de Loki viendraient a faire tomber le grand Odin. Fenrir lui même était en charge de l'avaler, de le faire disparaître dans le fond de son gosier. « Le loup Fenrir marchera la gueule béante, la mâchoire inférieure rasant la terre et la mâchoire supérieure touchant le ciel, et il l'ouvrirait davantage encore s'il y avait la place. Des flammes jailliront de ses yeux et de ses narines. »   Fenrir était doté d'une force colossale le rendant redoutable, même pour les dieux. Ils avaient tous raison de le craindre. Ceux-ci voyaient d'un mauvais oeil cette bête et la prophétie qui lui était attaché. Il était en mesure de les affronter, ils en étaient certain et peut-être même de les vaincre, crocs dans la chaire, brisant des os. Tel était son destin, tel était son rôle.

Le roi, fou de rage et sans aucun doute terrifié, ou plutôt Fen' s'aimait a le penser, tenta de se débarrasser de la bête. A deux reprises ils tentèrent d’enchaîner l'animal, mais sa force était si grande qu'il parvint à les briser. Odin alla alors trouver les nains pour qu'il lui forgent des chaînes. Il voulait les plus grosses, et les plus résistantes au monde. Quand les nains présentèrent leur  chef d’œuvre, ils surprirent le grand Odin, car au lieu de lui remettre une chaîne aux lourds maillons, grinçant de leur métal encore chaud, ils lui donnèrent un simple ruban, doux et soyeux créé avec leur magie ainsi que six éléments indispensables : le miaulement d'un chat, de la barbe de femme, des racines de la montagne, des tendons d'ours, un souffle de poisson et de la salive d'oiseau. Odin éprouva du doute mais put constater la résistance du ruban que rien ne semblait pouvoir déchirer, pas même ce petit fils sauvage. Il nomma ce lien Gleipnir.  

Attrapé, enfermé, Fenrir passa le clair de son temps dans l'ombre d'Asgard, au fin fond d'un précipice noirâtre dont l'obscurité était tel, que c'est a peine si le loup arrivait a voir ses pattes. Fort heureusement pour lui avec les derniers troubles à Asgard, il a réussit à se libérer et il a rejoint Midgard, en quête du reste de sa famille.