[EVENT] Ase you wish ! (groupe 2)

Happée par les rafales de vent, j'essaie malgré tout d'avancer au milieu de la tempête qui s'abat violemment sur l'endroit paisible qu'était le marché un peu plus tôt. Les membres tremblants de froid et les sourcils presque givrés, je finis par distingué un appel à l'aide entre les tourbillons venteux dont les courants me glacent jusqu'au cœur. N'écoutant que mon courage, mes pas me mènent plus loin dans le blizzard, aux alentours d'un stand dont les lumières vacillent un dernier instant lors de mon arrivée. Ma vision entravée par la neige manque de me faire repartir avant que je n'apercoive un corps, plongé de moitié dans la neige. Il semble misérable, tendant un bras dans ma direction. Les quelques pas pour aller dans sa direction me semblent interminables mais j'y parviens malgré tout, les joues rougis par le froid. Juste à côté du corps, mon cœur se met à flancher. Ce que je vois, ce que je comprends me fend l'âme en deux. Je viens de me prendre dix mille coup de massues sur la tête... C'est impossible.
Mon corps s'affaisse lourdement dans la poudreuse tandis que je m'empresse de noyer mon regard dans celui du mourrant. Peter se trouve à même le sol, une flèche dans la poitrine. Une vague de sanglots me saisit brusquement et me voilà qui renifle, qui soupire, qui jure face à lui.

"Non ce n'est pas possible... Ce... Ce n'est pas possible.

Ce murmure qui est le mien finit par devenir in cri déchirant qu'il m'est impossible de maîtriser. Finalement, le froid n'a plus son importance, c'est la douleur vive de la perte d'un être cher qui me brise peu à peu. Au milieu de mes pleurs, mes lèvres tentent de dire autres choses, de formuler quelques mots réconfortants mais c'est impossible. Ses yeux se ferment alors me condamnant visiblement à une éternité de tristesse et de solitude.

"Peter reste avec moi ! Je t'en supplie, ne me laisse pas! Le suppliais-je d'une voix teinté de mes larmes.

Pas de réponse. Je baisse la tête un instant avant de reporter mon attention sur ce qu'il vient de le tuer. La stupeur est totale... Ce qui l'a frappé en plein cœur n'est autre qu'une flèche dont le design me parle tout à fait : elle appartient à Kate j'en suis certaine. Anéantie une fois de plus, je reste dans la neige, mes sentiments se noyant pour ne former qu'une boule de colère et de tristesse.
La rage monte en moi à mesure que mes yeux détaillent le corps sans vie qui gît face à moi. On m'a pris, on m'a arraché un de mes semblables. On m'a enlevé un des derniers repères qui me restait. Comme durant ces années d'enfermement. Comme ce monstre qui m'a observé l'a fait. Un hoquet de dégoût m'anime, comment puis-je laisser passer cela ?! Tout se repete encore et encore et peu à peu ma colère devient de plus en plus intense. Je suis furax ! Comment Kate a-t-elle pu faire ça ? À moi ?!!!
Mes lèvres serrées ne forment qu'un trait sous mon masque et tandis que je me relève je regarde le marché d'un œil nouveau, d'un œil sombre, meurtri.

La tempête sembla s'adoucir subitement, comme si cela n'avait été qu'un simple mirage dérangeant et oppressant. Je demeurais les genoux dans le voile neigeux recouvrant le sol avant de me tourner aux alentours pour découvrir Kate ainsi que son ami que j'avais entrevu au café; la colère fit réapparaître un goût amer dans ma bouche à la vision de la dénommée Hawkeye. C'était futile puisque tout semblait dissipé, l’événement était clos il n'y avait donc aucune véhémence à avoir à ma proche mais cette vision troublante du corps de Peter allongé sur le sol semblait s'être imprégné sur ma rétine par je ne sais quelle magie. Après plusieurs secondes d'inactivité je me relevais en époussetant mon costume couvert d'une pellicule de poudreuse.

J'allais m'enquérir de la santé de mes deux compagnons lorsqu'un pas puissant me fit tressaillir. Les sens aux aguets je me tournais vers la source du bruit se rapprochant toujours un peu plus. Une femme aux traits fins et dont les boucles brunes voletaient dans les restants de brise s'avançait d'un air déterminé. Sa voix forte m'impressionna dans l'instant qu'elle parlait.

« Relevez-vous, et ressaisissez-vous ! Vous ne devez rien croire de ce que vous avez vu ou entendu dans ces vents maudits. Tout ceci n'était que le résultat d'une perfide magie … une illusion sadique pour détourner votre attention et vous faire perdre l'esprit » Au moins le message était clair. Je secouais bêtement la tête pour me reprendre comme l'inconnue nous l'avait si brutalement suggérée. Une fois que cela fut fait, elle poursuivit avec la même véhémence pour se présenter. « Je suis Sif d'Asgard. Je suis à la poursuite de celui qui a fait cela… Et comme à chaque fois qu'il a frappé, il est parvenu à nous échapper, et cela, pour une seule raison : la Pelisse de Yule. Un trésor d'un incommensurable pouvoir, aussi puissant que dangereux, et que ce renégat a volé au peuple d'Odin … Un objet qu'il nous faut absolument récupérer. »

Ce discours m'intrigua bien vite, je me rapprochais légèrement de sa personne en observant le petit marché désormais en sale état; qu'elle était cette chose pouvant faire autant de dégâts ? J'avalais ma salive et laissais parler les autres en premier mon regard allant de l'un à l'autre sans soucis. Leurs questions étant posées s'était mon tour.
"Permettez Dame d'Asgard mais... comment cet artefact, vraisemblablement précieux, se retrouve en pleine nature ? Notre homme serait-il un voleur ... ou pire encore ?" Supposais-je en haussant les épaules tout en échangeant un regard confus avec mes coéquipiers du jour.
Désormais, il nous fallait guetter avec soin les réponses de l'asgardienne en prenant soin de ne pas en perdre une miette. Visiblement il n'y avait que nous en travers du chemin de l’hurluberlu ayant causé tant de chaos ce soir, la responsabilité était lourde mais je me sentais prête à m'investir pleinement dans cette tâche en dépit de mon coeur encore bien en miettes.

Les explications de l'asgardienne pleuvaient comme pour combler le trou qu'avait insinuer cet événement en nous. Toujours sonnée par la vision dérangeante hantant mon esprit, je notais chaque mot employé dans un recoin de ma tête et m'appliquais comme je pouvais à ne rien négliger; nous aurions donc à faire a un véritable danger toute la population. La responsabilité se faisait lourde et pesante mais je ne devais pas perdre l'objecti de protéger ma ville et mes amis pour autant. Tandis que Sif déroulait une carte sous nos yeux ébahis, je me miss à son niveau. Les informations semblaient minutieusement notés sur le papier déjà bien chiffonnés. Sans tarder, elle désigna de son index un point parmi les montagnes. Ouh je sentais qu'on allait se les geler...et je ne pourrais même pas chasser quelques givralis au passage ce qui avait de quoi me briser le coeur. « J'ai suivi cet être depuis la première tempête … depuis que nous avons ressenti les pouvoirs de la Pelisse agir. Je le traque depuis des jours … et à présent, en étudiant ses différents lieux d'attaque, je crois être en mesure de savoir où se trouve son repaire. » Expliqua Sif en se redressant d'un air déterminé.

Finalement, l'équipier de Kate dont je ne connaissais encore rien, nous téléporta là-bas en un rien de temps. Aussitôt des frissons m'assaillirent mais je tentais de faire bonne figure. Un hurlement se fit alors dans mon dos; inutile de préciser qu'un sentiment de crainte m'envahit me laissant échapper un faible "Les amis je crois qu'on a de la compagnie". Je pivotais par la suite en direction de la guerrière ayant déjà dégainé sa lame. « Le Grinchöllgard … » Déclara alors Sif malgré les hurlements du vent dans les hauts sommets.
Tout en prenant le temps de la dévisagé je remettais mon masque en place et l'interrogeait en prenant un air confus, bras et épaules relevés.
"Le Grincho quoi ?" Demandais-je avant d'entendre un nouveau cri faisant s'affoler mes sens d'araignées. Décidément... C'etait notre journée aujourd'hui, pensais-je en mon fort intérieur... Je jettais un coup d'oeil aux environs avant de me retourner en direction de notre petit groupe. "C'est sur le grinchobidule qu'on doit taper pour récupérer la pelisse ?"
Ma question sembla se perdre dans le froid alors q'une présence toujours plus menaçant semblait venir à notre encontre. J'avalais ma salive autant que possible, plissant les yeux dans l'espoir d'affiner ma vision, ce qui fut bien sûr peine perdue au vu du blizzard ambiant.