[Mission] La tête de Pont

Sif & Steve & Wanda & Angrboda

Wanda hoche la tête quand Sif, après avoir cherché son épée du regard, finit par lui lancer :

Retenez-les le temps que je récupère Himmelska.

Avec plaisir.

Sif s'élance d'un bond vers son épée, glissant jusqu'à elle et l'attrapant avec justesse, laissant Wanda prendre un peu d'élan pour renvoyer dans les roses les Jotuns qui oseraient s'approcher de l'Asgardienne d'un peu trop près, la suivant pour pouvoir la protéger en cas de besoin. Son esprit se perd un peu du côté de Steve, resté derrière elles avec Heimdall ; en espérant qu'il ne soit pas trop amoché par cette confrontation, Wanda ne peut non plus s'empêcher de se dire que s'il pouvait la voir, là maintenant, envoyer valser les Jotuns, il serait fier d'elle. De ses efforts accomplis ces derniers temps, au niveau de la maîtrise de ses émotions et de ses pouvoirs. Et, au fond, Wanda est fière d'elle, alors qu'elle continue d'avancer pour assurer les arrières de Sif.

Elle finit par tourner la tête sur le côté quand elle entend une flèche siffler près de son oreille, puis une seconde, chacune finissant respectivement dans l'omoplate gauche et dans la cuisse droite de Sif, Himmelska sur la gorge d'une Jotun. Se retournant complètement, elle finit par voir un Jotun armé d'un arc et de flèches, fonçant vers Sif pour tenter de l'abréger. Elle se glisse devant lui, tend les mains devant elle, et envoie une déflagration rouge qui fait reculer le Jotun sur quelques mètres, avant de se rapprocher de Sif et de dresser derrière elle un bouclier protecteur, soufflant :

C'est peut-être le moment pour qu'ils déposent les armes, non ?

"La tête de Pont"

Ils n'existent pas de dieux dépourvus de cruautés, et celui qui prône la bonté n'est qu'un hypocrite. - Angrboda

ᚨᛊᚷᚨᚱᛞ ¤ Asgard…

         À peine avait-elle décoché sa flèche curative et comme elle pouvait sans douter, la mère des monstres avait été repérée par celle dont elle ne voulait guère faire face. Sa lame s’enfonçant légèrement dans sa chair laissant s’échapper un filet de sang. Mais quand elle entendit la phrase de la guerrière Ase, une sombre fureur la submergea dans l’instant au point qu’elle ne put s’empêcher de hurler à pleine gorge. « Hypocrite ! » Comment, par tous les nornes, comment osait-elle l’appeler "traîtresse" alors que les Ases sont les premiers à l’avoir brisé et jeté comme une moins-que-rien. Où était son amitié, quand elle n’avait plus rien que sa solitude et son désespoir ? Elle ne méritait en rien qu’elle voit le visage de celle dont elle a fait le choix d'oublier l'existence, car de toute façon, à ses yeux elle n’était rien d’autre qu’une Jotün. Il était hors de question qu’elle reprenne cette apparence sous laquelle Sif l’avait connu, crachant à ses pieds fut le seul geste qu’elle lui offrit.  
      Elle n’était pas une traîtresse, car elle n’était pas une Ase. Oui, elle avait sciemment caché sa nature au peuple d’Odin pendant plus d’un siècle, par peur, par lâcheté, mais aussi par amour pour cette vie paisible qu’elle avait adopté et chéri. Mais cela n’excusait pas Odin de lui avoir arraché ses enfants, d’avoir retourné Loki contre elle et forcé ce dernier à la pousser en dehors d’Asgard. Elle n’était plus dès leur, elle ne l'a apparemment jamais été à leurs yeux. Elle n’était donc plus qu’une Jotün emplie d’amertume et de rage. C’était le choix qu’avait fait Odin, un choix que la mère des monstres avait choisi d’embrasser pleinement. Les paroles de la guerrière montraient bien à quel point cette dernière était aveuglée par la vision tordue de son peuple. Mais dans l’histoire, il n’y avait guère que leur perception du bien et du mal. Tout ne tournait pas autour d’eux, il n’était en rien l’incarnation du bien et les Jotüns n’étaient en rien les grands méchants de l’histoire. Tout est bien plus complexe qu’une simple histoire de gentil contre des pas gentils.

       Ce besoin de conquête qu’ont hérité les Ases de cet imposteur qui le sert de roi, n’est que la source même de leur confrontation millénaire. Ils prônent une sagesse qui cachent fondamentalement l’horreur de leurs actions. Protéger les peuples d’Yggdrasil, qu’ils disent. Contrôler les mondes, qu’ils dissimulent sous leurs belles paroles divinement clamées. Vicieux manipulateur. Autrefois, Angrboda était aveuglée, mais dans sa haine, elle a pu enfin ouvrir les yeux et comprendre la fureur de son peuple envers les Ases qui prouvaient encore une fois, que plutôt d'accepter leur sort et vivre paisiblement sur Midgard… Ils choisissaient le sacrifice dans une guerre sanguinaire. Combien vont mourir pour leur conquête, leur soif de retrouver du pouvoir ? Sont-ils ceux que vous nommez le peuple sage ? Non, derrière leur beau visage, se cachent ces horribles et infâmes traits reflétant leur barbarie sauvage. Ils sont beaux ces héros qui pensent que chaque vit qu’ils arracheront à ce monde sera sans conséquence.
        Oh que non. La haine subsistera, le cercle de la vengeance jamais ne se brisera, car les Jotuns n’accepteront jamais plus de se soumettre à leur règne. Elle sentit l’emprise de l’Ase se défaire, ce qui lui permit de se libérer sans craindre une entaille profonde et mortelle, alors qu’au même moment le colosse souffle dans la corne pour prévenir la cité de cette attaque. Ce qui permit aussi à la chamane de constater qu’elle avait réussi à sauver le capitaine qui pouvait encore se montrer utile plus tard. Et lorsque vint cette fois l’attaque des elfes de lumières d’Alfheim ayant répondu certainement à l’appel des Ases, Angrboda décida alors que la retraite était la seule chose d’intelligent à faire pour le moment. Elle prit alors la forme d’un loup de Jotünheim, plus grand que ceux de Midgard, plus petit que Fenrir, mais ayant une taille idéal pour transporté un géant comme le Colosse.

       Elle fonça dans sa direction pour que ce dernier s’agrippe à elle dans la foulée et quitter au plus vite la tête de pont afin de rejoindre les défenses d’Asgard. Sans un regard derrière elle, envers celle qui fut son amie, elle s’élança déterminée vers la cité éternelle. Cette fois, elle avait définitivement tourné la page sur cette amitié, la mère des monstres était prête à mourir pour les siens plus que jamais.     

Sif & Steve & Wanda & Angrboda

Le combat approche de sa fin. Si Wanda, Sif, Heimdall et Steve n'ont pas démérité, Sif menaçant même une chamane que Wanda ne reconnaît pas, les Jotuns ont quand même réussi à sonner l'alerte, malgré la retraite qu'ils leur ont imposée. La jeune femme lance un regard de défi aux géants de glace, prête à envoyer une nouvelle salve de volutes rouges, quand elle entend un son de cor. Très différent de celui des Jotuns, ce qu'elle ne manque pas de remarquer, tant le son est clair et empreint de noblesse, comparé à la rudesse de l'adversaire.

Il ne suffit que de quelques secondes pour voir une salve de flèches de lumière s'abattre sur les Jotuns, éliminant ceux du pont avec une précision chirurgicale, avant de voir débarquer des nefs volantes aux courbes légères et de voir d'autres traits de lumière s'en échapper. Sûrement des alliés d'Asgard...

Ni une ni deux, Wanda en profite pour se rapprocher de Sif et lui prendre le bras avec délicatesse, lui soufflant :

Sif, venez, laissons les flèches de lumière continuer à faire des strikes avec les Jotuns, et laissez-moi m'occuper de vos blessures quand nous serons à l'abri.

Elle commence à retourner vers l'endroit où elle a laissé Steve, espérant qu'il ne soit pas trop amoché, et retient un soupir de soulagement en le voyant debout, blessé mais vivant. Elle s'approche de lui et pose une main sur son bras, lui adressant un sourire pour lui dire "j'ai réussi", puis tourne la tête vers le Pont arc-en-ciel : les Jotuns continuent de recevoir les traits de lumière dans des zones vitales, notamment la gorge, touchées avec précision. Elle lance alors un regard vers Sif et Heimdall et demande d'un filet de voix :

Prochaine étape : reprise définitive d'Asgard ?