[Mission] Sapiens dominatus

Ororo avait perdu le contrôle de ses pouvoirs, provoquant plus de dégât que de soutien pour les autres mutants. Mais son esprit était de nouveau vif et concentré, et cette fois-ci la mutante sentait que ce serait la bonne. Ses yeux se portèrent rapidement sur Rémy qui, interloqué par les pouvoirs dérangés de la mutante et l'échec de son attaque avait questionné l'intégrité de la jeune femme. Logique, il voulait savoir si tout allait bien. Essayant une nouvelle fois de faire porter sa voix, utilisant son pouvoir pour qu'un vent léger souffle ses paroles dans la direction de son allié, elle dit alors pour le rassurer :


Ororo parcourut du regard les gens : cette fois-ci les sorties étaient toutes condamnées, et de nouveaux belligérants semblaient être entrés dans l'arène, de simples spectateurs ayant désormais revêtus le même masque que leurs assaillants premiers pour se liguer contre les mutants. Aucune issue possible ne s'offrait à eux : les mutants allaient se faire tirer comme des lapins, emprisonnés dans cette fosse de concert d'où ils ne pouvaient plus sortir. La kényanne ne savait plus où donner de la tête : entre les élèves à protéger en premier lieu mais qu'elle peinait à retrouver tant la foule se densifiait pour échapper aux agresseurs, et les mutants qu'il fallait aussi aider tant ils étaient sans défense... Une chose était sûre, il fallait offrir une porte de sortie... au moins une... juste une...

Et il y avait cette voix, métallique, diffusant un message de haine et prônant l'extermination mutante. Il évoque la Purge. C'en est trop pour Ororo, qui invoque les nuages chargés d'électricité. Elle choisit une porte qui semblait être prévue comme une sortie de secours et décharge son pouvoir électrique sur les hommes masqués qui barrent la route aux mutants qui souhaitent s'enfuir. Son attaque touche les hommes qui s'effondrent. Elle ne sait pas combien elle en a touché, mais elle espère fortement qu'elle n'en a oublié aucun au niveau de cette porte et que les mutants vont pouvoir s'enfuir par là et commencer à vider les lieux.

Se tournant vers l'homme qui continue de cracher avec virulence une propagande trop violente pour ses oreilles de pacifiste, Ororo commence à se frayer un chemin dans la foule pour l'atteindre. Il semble contrôler les autres, et si elle pense avoir ouvert une porte de sortie pour la foule, il faut désormais s'occuper de cet homme pour qu'il ne soit plus en état de hurler ses injures et de mener cette bataille. L'anarchie règne dans la fosse du concert, mais cet homme est le chef : toujours éliminer le chef en premier. Désormais Ororo ne sait plus très bien qui pourra l'entendre, peut être des mutants aux pouvoirs offensifs, mais elle lance à n'importe quel inconnu qui pourrait l'aider :


Avançant péniblement entre les corps qui cherchent à se terrer tout autant qu'à fuir, Ororo craint pour les élèves et prie silencieusement qu'il n'arrive rien à ceux-ci. Si la professeur sait qu'ils peuvent se défendre, elle n'en a pas pour le moins peur pour eux.

Alors que Tornade se fraie un chemin à travers la foule, jouant des épaules pour continuer à avancer droit vers la scène, se rapprochant au maximum pour ne pas blesser d'autres gens dans le processus, elle sent que la vague de personnes fuit de l'autre côté. Bonne nouvelle. Un regard en arrière la laisse apercevoir Surge en train d'aider les gens à fuir. Sa professeur esquisse un demi sourire, pour une fois elle semble avoir le contrôle de ses pouvoirs, c'est bon signe. Même si la kényanne était capable de gérer les soucis de pouvoir de son élève en même temps que le combat elle préférait rester concentrée sur autre chose, et savoir que les mutants commençaient à évacuer par les deux sorties de libre la rassurait grandement. Elle pouvait se jeter à corps perdu dans la bataille désormais.

Elle était presque arrivée à la scène lorsqu'un jeu de carte complet la dépassa au-dessus de sa tête, lancées à pleine vitesse. Gambit l'avait entendue ! Elle délaissa donc l'homme qui ne ferait plus le malin après avoir été aux prises avec le X-Men, pour se contenter de s'occuper des sbires qui se trouvaient encore dans la fosse, cherchant à empêcher les derniers mutants de s'échapper. La professeur vit que certains avaient le visage rouge semblant tousser et ne plus respirer, et elle chercha des yeux le mutant qui avait provoqué une telle réaction. L'apercevant non loin d'elle Ororo se jeta vers lui. Il avait l'air comme en transe, ses mains tendues en avant. La mutante l'attrapa par les épaules et le secoua :


Et soudain le mutant reprit conscience de ce qui se passait. Les anti-mutants s'effondrèrent, évanouis pour la plupart d'entre eux. Les yeux de celui qui avait provoqué ça s'emplirent de larmes. Ororo grimaça, ce n'était qu'un jeune garçon qui ne devait pas bien contrôler ce qu'il faisait. Foutue vie... Elle posa une main sur son bras


La mutante resta à ses côtés tandis qu'elle provoquait un épais nuage de brouillard autour d'un groupe d'anti-mutants qui s'étaient regroupés. Ses yeux virèrent au blanc et le vent autour d'eux commença à s'intensifier, en un courant violent qui les emprisonna. Certains commencèrent à décoller du sol. La mutante voulait bien les secouer, histoire de mettre dans leur tête qu'il ne fallait pas attaquer les autres de la sorte sans réprimande, mais Ororo n'aimait pas la mort alors jamais elle ne ferait trop de mal aux autres. Concentrée sur les cinq hommes qu'elle avait emprisonnés, elle les projeta contre un mur sans trop de violence, mais suffisamment pour les mettre hors d'état de nuire... pour au moins une partie d'entre eux.

Ororo en était en proie aux hommes qu'elle était en train de mettre à mal lorsque de grands cris attirèrent son attention. La mutante laissa retomber la bourrasque de vent qui malmenait ses ennemis pour se concentrer sur les nouveaux venus. Ils étaient suffisamment nombreux pour poser problèmes, et semblaient tous avoir surgi des coulisses comme s'il s'agissait d'une porte d'entrée vers leurs troupes de secours. Comment avaient-ils réussi à infiltrer à ce point le concert ? Tant d'armes qui n'auraient jamais du passer les contrôles des vigiles à l'entrée... Comment ne pas voir une attaque d'une telle ampleur se préparer à l'avance ?

La mutante se posait ses questions tandis que de nouvelles salves de tirs provenaient de ces mêmes hommes armés jusqu'aux dents. Elle regarda quelques mutants s'écrouler encore. Amassés près des sorties ils devenaient des proies faciles pour les hommes qui, semblant battre en retraite, cherchaient tout de même à éliminer le plus de mutants possible sur leur chemin. Ororo était en colère. S'en prendre à des enfants, à des innocents, c'était un concept avec lequel elle avait énormément de mal. Les hommes étaient vénaux, brutaux, durs et colériques, mais ce qu'elle ne pouvait pas comprendre c'était toute cette violence gratuite, entièrement tournée vers le but de détruire les autres par peur de l'autre et dans une volonté de domination totale. Cela la dépassait totalement...

Levant les bras vers les nouveaux assaillants, la Kényane provoqua soudain un grand changement de température : les degrés montèrent encore et encore, et dans les mains des hommes les armes chauffaient, chauffaient, jusqu'à les brûler. Elle espérait qu'ainsi, plus concentrés sur leur propre étouffement face à cette chaleur, et souffrant de tenir leurs armes, ils les lâcheraient et s'enfuiraient pour ceux qui le pouvaient encore. Car beaucoup étaient déjà hors d'état de nuire tout autant que de s'enfuir et la professeur comptait bien traîner devant la police les responsables de ce qui restait très clairement un massacre.