La demoiselle lui indique un buffet, duquel il saisit les assiettes et les couverts nécessaires, qu’il dépose maladroitement sur la table. S’il y a bien une chose que le jeune Osborn ne sait pas faire, c’est mettre la table, ayant toujours eu son majordome à portée de voix pour le faire. C’était si pittoresque de le voir ainsi disposer sans façon les deux assiettes puis de disposer couteaux et fourchettes. S’étant porté volontaire en croyant qu’elle ne le laisserait pas faire, le golden boy s’était retrouvé piégé, une fois n’étant plus coutume.
S’asseyant sur l’une des chaises, la jeune femme lui indiqua qu’elle était l’auteur de la table, du moins, du schéma qui avait permis sa construction. Harry porta donc un regard critique sur le meuble. S’il avait des connaissances en matière d’explosifs et d’armes de destruction plus ou moins massive, le mobilier n’était pas dans ses cordes. « - Une œuvre magnifique, oui. » répondit-il, un sourire amusé sur le visage, masquant son manque total d’expérience dans la chose. Il pensait à montrer l’une de ses créations à Anastasia, mais se ravisant, il préférait garder secret l’ingénierie de son planeur, ainsi que des diverses accessoires dont il disposait. Il préféra taire toutes remarques sur les choses hors-normes, les évènements mondiaux actuels le plaçant dans une situation politique, et financière, peu commune.
Voyant la demoiselle aux cheveux roses s’approcher avec les plats préparés qu’elle déposa par-dessus la première assiette, il attendit qu’elle ne se soit assise avant de porter un premier regard sur le contenu de l’entrée. Une soupe et des biscottes. Prenant une cuillère, il se servit et porta le potage à sa bouche. Sans être particulièrement adorateur de carottes, dont le goût ressortait par rapport à tous les ingrédients qui pourrait constituer le breuvage, il apprécia la texture. « Bon appétit à toi aussi. » Répondit-il avant ce délicat moment de la première bouchée.
« Alors…comme ça, tu es une sorte de scientifique, si j’ai bien compris ? Ça doit être…intéressant. Est-ce que tu aimes ça ? » Harry releva la tête en déposant sa cuillère lorsque Anastasia lui posa cette question. Il s’apprêtait à répondre avant qu’elle ne continue. « Excuse-moi, je manque de délicatesse. Tu n’as sûrement pas envie de me parler de ça. Et si tu me disais…ce que tu aimes faire dans tes temps libres ? » Ne pouvant se retenir de rire, il s’essuya le coin de la bouche avant de parler.
« Je ne suis pas vraiment un scientifique, j’aurais plutôt tendance à dire homme d’affaire et ingénieur à mes heures perdues. Bien loin de l’industrie du tatouage. » Ajoutant un sourire, afin de garder son calme et de ne pas donner la désagréable impression de se moquer de la jeune femme. « Il n’y a rien de mal à demander, j’ai l’habitude du jeu de la question réponse. ». Reprenant une cuillère de soupe, il continuait de sourire. « Cette soupe est délicieuse. Évidemment que j’aime ça, quelqu’un dans ma position doit aimer ce qu’il fait, sinon, c’est la faillite assurée. » Repensant aux erreurs qu’il avait commis par le passé par son goût prononcé pour l’argent qui l’avait presque amené à perdre l’entreprise à cause des expériences d’un mégalomane, il secoua la tête pour chasser cette période sombre. « Tout à ton honneur d’oublier. » Siffla une voix dans son oreille. Le Gobelin se réveillait avec le retour des souvenirs. « Vas-y, dit lui quel est notre passe-temps favori ! Le meurtre, le vol ! » Siffla le bouffon.
« Ne t’excuse pas pour si peu, voyons. Je dois t’avouer, j’ai un penchant pour les sensations fortes. Sauts en parachute, élastique. Planeur. » Dit-il en désignant d’un geste de la main le air-board qui trônait dans la pièce. « Des sensations même très forte ! » ajouta l’autre voix dans la tête d’Harry qui tentait de l’ignorer. « Tu as déjà eu l’occasion de faire du sky surf ? C’est, en quelque sorte, ce que je fais avec le planeur, sauf qu’au lieu de tomber, mes propulseurs me maintiennent en l’air. »
Ven 3 Jan 2014 - 8:16
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Rise & Fall
Harry & Anastasia
Des étoiles scintillaient dans le fond de ses iris chocolatés, son cœur se faisant ravagé par son charisme impitoyable. Ouf, il avait un de ces sourires ! La tatoueuse tira subtilement sur le collet de son chandail, ayant une bouffée de chaleur. Quant à son rire, seigneur, il résonnait dans ses oreilles, ornées de multiples diamants, comme une mélodie. Bon. Peut-être exagérait-elle un peu ? En fait, Anastasia était de ces personnes qui ressentent les choses au maximum, croquant dans la vie à pleines dents ! D’un autre côté, c’était la première fois qu’elle avait une attirance si forte pour quelqu’un ! « Je ne suis pas vraiment un scientifique, j’aurais plutôt tendance à dire homme d’affaire et ingénieur à mes heures perdues. Bien loin de l’industrie du tatouage. » Elle buvait ses paroles, s’intéressant réellement à ce qu’il faisait. « J’imagine que c’est le genre de travail qui te permet de te promener d’un pays à l’autre. J’aurais bien aimé faire le tour du monde ! » dit-elle rêveuse, son ton exprimant clairement l’impossibilité d’un tel périple. « Évidemment que j’aime ça, quelqu’un dans ma position doit aimer ce qu’il fait, sinon, c’est la faillite assurée. » Et oui, logique. Anastasia avait toujours considéré que c’était un privilège de vivre de sa passion. Harry était probablement du même avis.
En effet, elle avait remarqué son talent pour l’ingénierie. La rockeuse ne s’imaginait même pas construire quelque chose d’aussi complexe ! Quoique, si elle avait continué ses études…Bref, la belle demoiselle remarqua son léger malaise, qu’il chassa rapidement. La sonnerie de son four sonna et elle prépara l’assiette du repas principal, se déhanchant inconsciemment sur une chanson plus « funky ». Ça sentait bon !
« Je dois t’avouer, j’ai un penchant pour les sensations fortes. Sauts en parachute, élastique. Planeur. » lui dit-il en désignant son matériel.
Anastasia déposa deux vins de qualité, un rouge et un blanc, sur la table, pour que son invité puisse avoir la liberté de choisir ce qu’il préférait. Puis, la suite du menu : tranches de gigot d’agneaux, avec légumes d’accompagnements assaisonnés et pommes de terre crémeuses. Il avait sûrement goûté des cuisines plus raffinées, mais il y avait un « je ne sais quoi » de réconfortant dans sa cuisine. Elle s’installa et bu une gorgée de son vin rouge. « Tu as déjà eu l’occasion de faire du sky surf ? C’est, en quelque sorte, ce que je fais avec le planeur, sauf qu’au lieu de tomber, mes propulseurs me maintiennent en l’air. » Elle posa sa main contre sa bouche, empêchant l’humiliation totale de recracher le liquide bourgogne.
« Si j’avais la chance d’avoir un tel appareil, j’en ferais tous les jours. » assura-t-elle en riant. « Tu n’auras qu’à me faire faire un tour un de ces jours. » ajouta la russe, sans le moindre sérieux. Un petit clin d’œil moqueur, signifiant qu’elle était consciente qu’il ne s’encombrerait nullement d’une fée à la chevelure rose lors de ses ballades nocturnes. « Je suis plutôt artistique comme fille, mais j’adore essayer de nouvelles choses ! Que ce soit extrême ou non. J’ai fait du saut en parachute une fois, cette impression de liberté, c’est incroyable ! Comme si tous les problèmes s’envolaient. Mais, c’est plus amusant entre amis et j’en ai très peu, alors, je n’ai pas souvent l’occasion de faire ce genre de trucs. Mais, je me dis qu’il faut tout essayer au moins une fois. » La russe poussa son assiette presque vide, son estomac repus. Elle avait remarqué les absences microscopiques d’Harry et le regarda avec inquiétude. « Est-ce que ça va ? Tu as mal à la tête ? J’ai de l’aspirine si tu veux. Tu as du te prendre un sacré coup en tombant la dernière fois. »
La demoiselle déposa le plat principal sur la table. Le fumet dégagé par l’agneau est divin et Harry, servant la cuisinière en premier, prit une bonne part de l’ensemble. Il avait une réunion prévue cette après-midi, et comme avant chaque réunion ennuyeuse et sans intérêt, il mangeait en quantité, sa digestion l’aidant à dormir. Une réunion sur la planification de réunion, vous parlez d’une idée.
La remarque sur le sky-surf fit sourire le jeune homme. Elle semblait tellement enjouée à l’idée d’en faire qu’il ne put se résoudre à avouer qu’il était lui-même blasé, et qu’en faire tous les jours l’aurait probablement poussé à détruire l’engin avec des grenades.
« Je suis plutôt artistique comme fille, mais j’adore essayer de nouvelles choses ! Que ce soit extrême ou non. J’ai fait du saut en parachute une fois, cette impression de liberté, c’est incroyable ! Comme si tous les problèmes s’envolaient. Mais, c’est plus amusant entre amis et j’en ai très peu, alors, je n’ai pas souvent l’occasion de faire ce genre de trucs. Mais, je me dis qu’il faut tout essayer au moins une fois. »
Harry l’écoute en silence, tout en mangeant le plat. Il ne comprenait réellement la situation dans laquelle pour être la jeune femme, lui qui avait toujours été bien entouré, hormis dans cette période sombre de son existence où il s’était abandonné corps et âme à la poursuite de Spider-Man. A ces moments où il avait été en parfaite communion avec le Gobelin. Il dut y penser plus fort qu’il n’y avait cru, Anastasia remarquant habilement son absence. Personne ne remarquait jamais qu’il s’isolait pour penser à des choses que certains nommerait d’innommable.
- Excuse-moi, fini-t-il par dire. Je pensais à une certaine personne qui m’était cher, mais qui n’est malheureusement plus là. Menteur ! Fis une voix faible dans sa tête, une voix froide et agressif, persistante malgré toutes les thérapies et tous les traitements.
Alors qu’il s’apprétait à complimenter le repas de la jeune femme, son téléphone sonna, brisant l’harmonie de la pièce. Il s’excusa derechef et décrocha tout en quittant la table. C’était sa secrétaire, Samantha, qui lui faisait remarquer, à juste titre, qu’il commençait à être réellement en retard et que les dirigeants s’impatient, que ses surveillants s’impatient. Il raccrocha après l’avoir remercié de l’information et reprit la conversation avec Anna.
- Je dois y aller, pardon que ce soit de manière si précipitée. Je laisse le matériel là, je n’aurais pas le temps de le cacher. Merci pour le repas et à très vite, j’espère. Conclut-il tout en ouvrant la porte et en partant, sourire pendu aux lèvres et veste pendante sous le bras. Il n’y avait pas à douter, il reviendrait la voir, il n’est guère de personnes avec qui il puisse parler et qui connaissent son secret : celui qu’au fond, il est toujours le Bouffon Vert.
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