L’inquiétude donne aux petites choses de grandes ombres [HOT] ► Lucy&Connor

Lucy & Connor

Une main frappa à plusieurs reprises et avec force la baie vitrée séparant le couloir d'une chambre d'hôpital. D'un côté, une jolie mutante gravement blessée entourée de plusieurs médecins et infirmières qui tentent désespérément de la sauver. De l'autre, un homme retenu par deux agents de sécurités, hurlant sans cesse le nom de Lucy. Les yeux au bord des larmes, le cœur compressé et empli d'une inquiétude sans nom. Non... ce sang ne pouvait pas appartenir à sa colocataire, sa meilleure amie, sa... à cette fille auquel il tient énormément. Elle ne pouvait pas mourir, elle ne devait pas mourir. Non, il en est hors de question. C'est seulement au bout de plusieurs longues minutes, que Connor réussit à reprendre son calme, ou du moins en apparence. Se contentant d'attendre dans la salle d'attente de l'hôpital, toujours surveillé par ses deux gorilles. Pas une seule fois il rentra chez lui, bien décidé à l'attendre, jusqu'au bout. L'information concernant l'état de sa belle mutante lui était parvenu de part les médias et l'attaque qui s'était déroulé au cœur de Manhattan. Presque au même moment où lui était chargé de prendre l'assaut d'une discothèque empli de mutants. Où il manqua presque d'y laisser la vie aussi d'ailleurs... Heureusement, il fut prit en charge assez rapidement, mais il devait tout de même faire attention à ses blessures. Le poignard de cette mutante aux cheveux noirs lui avait laissé un sacré souvenir. Endormi sur une rangée de siège, le médecin vint enfin le réveiller pour lui annoncer la nouvelle. Elle était en vie. Dieu soit loué... Pouvant enfin entrer dans la chambre, il marcha doucement jusqu'à son lit, la gorge noué, attristé de la voir dans un tel état. Délicatement, il glissa sa main sur la sienne et déposa un tendre baiser sur son front. Jamais il ne s'est autant inquiété qu'en cet instant, où il cru voir la vie de Lucy ne tenir qu'à un fil.



Après trois semaines, environs, de repos et de récupération, il était enfin possible pour la belle mutante de prendre un peu l'air. Jusque là, Connor n'avait pas faillit une seule seconde à la tâche, s'étant occupé d'elle du début à la fin. Malgré le fait que ce ne fut pas de tout repos... Sa patience fut mise à rude épreuve, ça c'est sûr. Mais, cela en valait la peine. Le professeur de boxe toqua à la porte de la chambre de Lucy avant d'entrer, plein d'entrain et se dirigeant vers les rideaux pour les ouvrir en grand et laisser la lumière pénétrer dans toute la pièce.


Qu'elle le veuille ou non, il n'avait pas l'intention de lui laisser le choix et elle le savait. Telle une vraie nounou, il était à ses petits soins et en avait presque prit l'habitude. Comme si c'était... normal. Bien sûr, malgré tous ces évènements et ce temps passé, il n'avait rien oublié de cette nuit où ses lèvres s'étaient posées sur les siennes. Il en rêvait encore parfois... Il rêvait souvent d'elle d'ailleurs, d'eux. Mais le moment n'était peut-être pas encore suffisamment le bon pour en parler. Déjà dans un meilleur état, la belle blonde était capable de se rhabiller et préparer toute seule comme une grande. Une fois prête, il l'entraîna avec lui dans sa belle décapotable rouge, direction Central Park. Heureux de la voir dans un meilleur état. Jamais il n'avait eu aussi peur de perdre quelqu'un... Marchant à ses côtés, un sourire radieux étirait les lèvres du milicien.

Lucy & Connor

Sa vision recouverte d’un voile sombre, son corps brisé et vidé de son énergie vitale, la mutante était prisonnière entre deux mondes. Une équipe de médecins s’alarmait autour de la civière, effectuant une manœuvre de réanimation. Une voix déchirante l’interpellait, l’aidant à lutter de toutes ses forces contre la faucheuse. Une lumière, douce, chaleureuse… Une silhouette familière se dessina à l’autre bout et secoua la tête. Pas maintenant, Lucy. Un regain de vie l’électrocuta et son rythme cardiaque réapparu sur l’écran. Il y eu une vague de soulagement, bien qu’ils aient encore beaucoup de travail ! Ils lui installèrent un soluté et une poche de sang, l’entraînant immédiatement aux urgences. Il s’écoula trois heures avant que la belle blonde ne soit stable et transférée dans une chambre. Des tubes dans le nez, des pansements aux bras et autour de son ventre, la jeune femme dormait. Lucy ressentit une exquise chaleur contre son front, un doux baiser… Ses paupières s’ouvrirent faiblement et se posèrent sur le visage abattu de Connor… Sa main se resserra dans la sienne, un sourire douloureux sur ses traits crispés. Son abdomen se soulevait avec un effort pénible. « Tout va s'arranger... Je suis là. ». Est-ce qu’il était vraiment là ? Si c’était une hallucination, faites qu’elle ne disparaisse pas… Connor… elle était incapable de sortir le moindre son. Ses lèvres bougèrent en un « Je t’aime » inaudible. Puis, la blonde s’endormit à nouveau.

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Lucy & Connor

Ces derniers jours eurent le don de mettre ses nerfs à rude épreuve. Et encore, c'était peu dire. Malgré tout, Lucy restait son rayon de soleil. Même durant les jours les plus sombres et malgré le fait qu'elle ne fut pas très en forme et toujours de bonne humeur ces derniers temps. Heureusement, elle n'était pas non plus du genre à se plaindre à longueur de temps et ne manquait vraiment pas de courage. Aujourd'hui, tous deux pouvaient enfin aller profiter des véritables rayons du soleil. A une journée prêt, Connor mourrait vraiment d'envie de sortir sa chère et tendre colocataire. Ne supportant plus de la voir dans cet état de lamentation. Et puis cela ne lui ressemblait tellement pas... Rien qu'en admirant le visage d'ange de la sa belle blonde, il pouvait y lire la joie, le soulagement. Lui n'aurait certainement pas eu autant de patience qu'elle. Il en était certain. Même sous la surveillance de Lucy, il aurait été capable de faire l'école buissonnière. Heureux de pouvoir à nouveau admirer son beau sourire, il la laissa lui prendre le bras et s'y appuyer si nécessaire. Son sourire s'agrandit lorsqu'elle lui fit part de son ennui grandissant ces derniers temps. Il l'avait bien remarquer oui... Une des raisons pour laquelle il lui venait en aide aujourd'hui. Mais lorsqu'elle le remercia, le visage du milicien s'adoucit et il la regarda tendrement durant un instant.


Il rit doucement, faisant mine d'en douter. Mais ce n'était pas du tout le cas bien sûr. A vrai dire, s'occuper d'elle fut plus qu'un geste de sympathie. Cela lui semblait tout d'abord normal et puis... il avait réellement apprécier passer tout ce temps à ses côtés. S'étant rendu compte de certaines choses d'ailleurs. Tant depuis son hospitalisation qu'aujourd'hui encore. De ses doigts, il lui titilla délicatement la joue et le bout du nez avant de reprendre.


Le jeune milicien lui fit un petit sourire malicieux et démoniaque avant de regarder devant lui et de marcher en direction du petit lac se trouvant au centre du parc. Rapidement, la mutante lui fit comprendre qu'elle avait déjà hâte de reprendre du service. Ce qui ne le rassurait pas et ne lui plaisait pas beaucoup non plus. Et il n'allait certainement pas se faire prier pour le lui faire comprendre...


Il se doutait bien que cela n'allait pas non plus plaire à sa belle blonde, mais il s'en fichait un peu. Son état de santé comptant bien plus que le reste. Son inquiétude pour elle revint d'ailleurs aussitôt à la surface... Jamais il ne s'était encore conduit de la sorte avec qui que ce soit, hormis lui-même. Elle était vraiment l'exception à la règle et il avait de plus en plus de mal à le cacher...

Lucy & Connor

Un lien indestructible était né entre Connor et Lucy. Malgré tout, la jeune femme était incapable de transfigurer ses sentiments en mots. Ce qu’elle éprouvait pour le milicien nouait son estomac fragile. La simple idée de lui dire ce qu’elle ressentait la clouait sur place et lui donnait le vertige. Néanmoins, la jolie blonde profitait pleinement de chaque seconde à ses côtés. Il était la lumière qui l’avait sauvé et extirpé des ténèbres, qui l’avait retenu à la vie. Si seulement il savait à quel point sa présence l’aidait à surmonter la douleur de ses blessures… Lucy se sentait déstabilisé par la tendresse de son regard. « Bah... tu en aurais fait de même pour moi... N'est-ce pas ? » Un sourire illumina les traits de son visage étiré d’épuisement. « Probablement. » Bien sûr qu’elle ce serait occupée de Connor. Il était si précieux à ses yeux. « Tu veux vraiment me remercier ? Fais plus attention à toi la prochaine fois. En espérant qu'il n'y ait pas de prochaine fois... Et quand tu seras plus en forme, tu auras des semaines de vaisselle à rattraper. » Ils s’installèrent près d’un lac et la blonde soupira, un peu fatiguée. « C’est toi qui me dit ça ? Combien de fois tu es revenu à la maison recouvert de blessures ces dernières semaines… j’ai passé mes journées à m’inquiéter… Au moins, quand je m’entraîne ou que j’aide les Avengers, j’oublie un peu que tu risques ta vie autant que moi. » Dit-elle en posant sa tête contre ses cuisses, allongeant ses jambes dans l’herbe. « Je ne pourrai jamais supporter l’idée de te perdre… »

Pire, la mutante serait littéralement incapable de survivre à sa perte. Ce n’est qu’après avoir frôlé la mort, que la blonde comprenait que son cœur était enchaîné au sien et qu’elle n’arriverait jamais à s’en libérer. L’ondulation de l’eau et le grésillement des insectes l’apaisaient, ses paupières se reposant, la brise caressant son minois de porcelaine.

« … Ils peuvent très bien se débrouiller sans toi. »

« …Connor… » Soupira-t-elle, doucement.

Ils en avaient parlé à maintes reprises. Finalement, sa colocataire lui promis d’attendre l’accord du médecin avant de reprendre ses activités. Toutefois, il était difficile de dissimuler son impatience. Lucy était née dans le but de protéger une justice précaire. Ça, elle en était certaine ! Bien sûr, elle était touchée par l’inquiétude de son séduisant soldat, mais comment pouvait-il lui faire la morale, alors qu’ils faisaient le même genre de métier ? D’autant plus qu’il était dans la mauvaise équipe ! Une dizaine de minutes s’écoula et elle se mit à genoux, plantant ses billes diaphanes dans les siennes. Ses doigts caressèrent la joue du milicien.

« Connor, tu t’inquiètes trop. Je suis plus forte que ça, tu le sais. » Dit-elle en ne supportant plus la profondeur de son regard azure. « Et puis, Lucas veille sur moi. » Elle se mordit douloureusement la lèvre inférieure en songeant à la vision de son frère qu’elle avait eu à l’hôpital. Ça lui déchirait le cœur de savoir qu’il n’était plus qu’un pâle souvenir, son ange gardien… La mutante s’appuya sur l’épaule du milicien pour s’aider. « Viens, je veux te montrer quelque chose. » Ce n’était pas loin. Ils longèrent le parc pendant une vingtaine de minutes, avant de bifurquer dans un sentier, et s’arrêtèrent devant la grille d’un grand cimetière. Lucy prit la main de son précieux ami et la serra fortement, comme pour se donner du courage. Ils s’enfoncèrent dans le jardin silencieux. Lucy s’arrêta devant une pierre où était gravé le nom de son frère, s’accroupissant pour épousseter la poussière et la terre. « Excuse-moi, Lucas. Ça fait longtemps que je ne t’ai pas rendu visite… » Dit-elle en se redressant, dos à Connor. « C’est la première fois que j’amène quelqu’un ici… » Elle souriait. « Connor est un peu idiot, mais il prend bien soin de moi. » Rigola la blonde, s’adressant à son frère adoré. « J’aurais aimé que tu le rencontres. » Dit-elle en s’adressant à Connor cette fois. « Il est l’unique raison pour laquelle j’ai encore foi en l’humanité. Mais, c’est vrai qu’il y a des jours où je ne sais plus ce que je dois faire. » Ses doigts agrippèrent le petit éclair en diamant qu’elle portait constamment au cou. « Désolé, j’ai gâché notre après-midi en t’amenant ici… Mais, tu es important pour moi, alors, j’avais envie qu’il te connaisse. On rentre ? »

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A l'entente de son soupire, le milicien redressa la tête et ne lâcha pas une seconde le regard de sa belle mutante. Ne se lassant, d'une part, pas du tout de la regarder, mais aussi se doutant déjà bien à l'avance de ce qu'elle allait bien pouvoir répliquer. Oui, elle est forte. Ça, il le savait et n'en doutait pas une seconde. Mais il allait rester ferme à ce propos. Il était encore bien trop tôt pour qu'elle reprenne du service et il est vrai que les Avengers pouvaient très bien s'en sortir sans elle. Hélas, il sait aussi très bien qu'il ne peut pas non plus la séquestrer chez lui. Quoi que... A cette pensée, il sourit légèrement. Mais c'est aussi le tempérament de la belle blonde qui l'amusait. Il aimait tellement son caractère. Authentique et fort. Elle était presque aussi têtu que lui. Raison pour laquelle cela ne l'impressionnait nullement. Peut-être s'inquiétait-il beaucoup trop, en effet, mais il avait de quoi. Après l'avoir vu dans un état des plus critique et frôler la mort, il avait ses raisons. Rien qu'en y repensant, une boule lui compressa l'estomac. Il avait... tellement eu peur de la perdre. Jamais il n'avait eu aussi peur, en réalité. Perdre Lucy... "sa" Lucy. Et ne rien pouvoir faire pour la sauver... pas sûr qu'il s'en remette un jour si cela venait à arriver. Avant ce drame, le baiser eut déjà le don de pas mal le chambouler, mais ça... Quelque chose avait réellement changer en lui.

Bien décidé à l'emmener dans un endroit en particulier, Connor suivit sagement la belle mutante de prêt, sans la lâcher d'une semelle. Jusqu'à se rendre compte qu'ils avaient tous deux pénétré dans un gigantesque cimetière. Le milicien fronça légèrement les sourcils, mais n'interrompait pas pour autant la marche. Intrigué. Puis, délicatement la main de Lucy quitta la sienne. Il l'a laissa s'avancer jusqu'à une pierre tombale, tandis que lui s'arrêtait, restant à quelques centimètres à peine dans son dos. Il n'eut guère besoin de longtemps pour comprendre à qui elle s'adressait et qui elle avait besoin de voir. Restant silencieux, Connor écoutait et observait. Touché par ce qu'il est en train de voir et d'entendre, par le fait qu'elle accepte de partager cet instant unique avec lui et lui seul. Un sourire naquis sur ses lèvres quand elle le traita d'idiot. Et puis son regard se fit plus tendre quand elle lui fit une nouvelle fois comprendre, indirectement, à quel point lui aussi comptait pour elle. Son cœur s'emballait, en plus d'être à nouveau envahit par cette sensation unique et indescriptible. A la fois agréable et douloureuse. Il n'y avait qu'elle, qui lui procurait toutes ces sensations... Calmement, il tenta de se maîtriser, avant de baisser la tête et de se rapprocher de quelques pas.


Délicatement, il glissa sa main droite dans sa belle chevelure blonde afin de rapprocher ses lèvres de son front pour y déposer un petit baiser. Il observa à son tour la pierre tombale, gardant un bras autour de Lucy.


Plongeant à nouveau son regard dans celui de la mutante, il ne s'y attarda pas très longtemps, de peur de s'y perdre à nouveau. Tentant déjà difficilement de cacher certaines émotions... Il attrapa ensuite la main de Lucy, avant de rebrousser chemin. Cette grande preuve d'affection de la part de la belle blonde, l'avait quelque peu laissé sans voix. Durant une bonne partie du chemin, il se contenta de savourer chaque seconde à ses côtés, sans un mot, pensif. Une fois dans la voiture, avant de démarrer le moteur, son impulsivité refit soudainement surface.


Fixant dangereusement son regard à celui électrique de la jeune femme, sa voix tremblait de détermination et de tout ce mélange étrange d'émotions. Il n'avait pas su la protéger une fois, voir deux. Mais cela ne se reproduirait plus... Se jurant de la protéger, par tous les moyens. Pourquoi ? La réponse se faisait de plus en plus évidente...

Lucy & Connor

Paralysée, ses doigts entremêlés dans sa chevelure d'or (provoquant une vague de frissons), la mutante redouta un autre élan de passion. Quel soulagement, qu'il ait déposé ses lèvres uniquement contre son front... Ce simple geste fit accélérer son rythme cardiaque, ses joues à présent saupoudrées d'un rose vif. Bon sang, est-ce qu'il était possible d'avoir autant d'attirance envers quelqu'un ? Sa peur de souffrir l'aidait à ne pas succomber à la tentation, mais pour combien de temps ? Lucy se blottit à l'intérieur de ses bras, murmurant la gravure de la pierre : "Keep faith and you'll find your way". Une phrase que Lucas avait spécialement choisi à son intention... « T'en fais pas, je veillerai toujours sur ta petite soeur. Tu peux compter sur moi. » Émue, ses billes diaphanes s'embrouillèrent l'espace d'une seconde. Que devait-elle comprendre ? Disait-il cela à la manière d'un frère substitut ou... s'agissait-il d'autre chose ? Son beau milicien s'empara de sa main et ils retournèrent à la voiture en silence. C'est ce qu'on appelle une journée chargée d'émotions ! C'était la première fois que Lucy présentait quelqu'un à son frère... Lucas l'aurait adoré. La jeune femme s'installa côté passager avec une faible grimace, son ventre encore sensible. Son irrésistible trentenaire attendit un moment avant de démarrer la voiture.

« Ça ne va pas ? » Demanda-t-elle, inquiète à son expression si sérieuse.

À la promesse de Connor, un minuscule espoir balaya ses craintes. Peut-être qu'il ressentait plus qu'une forte amitié à son égard ? Peut-être qu'une vraie relation serait... envisageable... ? HA HA HA ! Est-ce qu'elle était débile ?! Voyons, soyons sérieux deux minutes ! Pourquoi troquerait-il sa vie de célibataire libre, sans attache... Un silence s'installa et la mutante l'observa avec tendresse.

« ... J'ai choisi un chemin dangereux et j'accepte les conséquences. » Murmura-t-elle en soutenant l'intensité de son regard. « Ça me rendrait malheureuse que tu te sentes responsable de ce qui m'arrive... » Son coeur tambourinait fortement dans sa poitrine, la détermination de Connor visiblement inébranlable. Finalement, ils étaient vraiment bornés tous les deux ! « Je ne te le pardonnerai jamais si tu risques ta vie pour moi... » Elle l'aimait beaucoup trop... Lucy savait ce que c'était que de vivre avec le fardeau du "survivant". Soudain, la radio s'alluma toute seule (l'atmosphère lourde de sous-entendu quant à ce qu'elle éprouvait pour lui avait activé son pouvoir) et la demoiselle sursauta. Une chanson de Hedley - I'm crazy for you résonnait dans les haut-parleurs. Décidément, la vie s'acharnait contre elle ! « Oh... j'adore cette chanson ! » Une bonne diversion ! Ses joues commençaient à être brûlantes. « Hmm, mes plaies commencent à me démanger. Il faudrait qu'on change les bandages. »

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Il fut un temps où poser son regard sur Lucy, la prendre dans ses bras et se rapprocher d'aussi prêt ne lui procurer pas le même effet qu'en ce moment. Cela ce confirmait au fur et à mesure du temps et ça en devenait presque effrayant pour le milicien. Qui n'a que trop rarement ressentit ce genre de... sentiment. Autant dire que pour le moment il en restait plus que troubler. Lucy et... lui ? Non, tout simplement impossible. Elle était comme une sœur, une amie... Et puis, ce n'est pas comme si sa vie de célibataire lui déplaisait. La plupart du temps, les filles tombent à ses pieds et pas les plus laides. Donc pourquoi se contenter d'une seule ? Malgré toutes ces pensées, il n'arrivait plus à s'en persuader. Il commençait réellement à se passer quelque chose de spécial avec elle. Tout c'était véritablement déclenché le jour où il a faillit la voir mourir à l'hôpital. Cette image était et restera encré dans sa mémoire. Et puis, il l'a trouvait tellement unique, intelligente en plus d'être belle... Bref le voilà de nouveau en train de divaguer.

A peine sorti de ses songes, il dû à nouveau se confronter au regard de la belle blonde qui semble tout de même avoir été quelque peu troublé par ses dernières paroles. Aussi têtu qu'elle, s'il devait un jour à sacrifier sa vie pour elle, il ne se gênerait certainement pas pour le faire. Qu'elle le veuille ou non. Mais ça, inutile de le préciser. Son regard en disait suffisamment long. Alors qu'il se perdait à nouveau dangereusement dans son regard, la radio de la voiture s'alluma soudainement, faisant sursauter le milicien qui s'attendait à tout sauf à ça. Presque agrippé à la portière et au volant, il fixa la radio comme si c'était un esprit frappeur avant de se demander si ce n'était pas encore une mauvaise blague de Lucy. Tentant de récupérer ses esprits, Connor se concentra un instant sur la chanson qui, avouons-le, tombe plutôt à pique... Il sourit légèrement à la jeune femme, avant qu'elle ne lui fasse comprendre que ses douleurs revenaient au galop.


Le sourire taquin du milicien refit surface lors d'un instant, tandis qu'il démarra le moteur de la voiture et prit la route de son bel appartement. Une fois arrivé, il l'aida à monter jusqu'à l'étage où ils résident tous deux en colocation depuis maintenant plusieurs semaines. Jamais il n'aurait cru y prendre goût à ce point là. Il l'aida à se dévêtir doucement de sa veste avant d'aller se boire un petit verre d'eau dans la cuisine.


Ce n'était pas du tout une tare pour lui de faire ça, bien au contraire. Il commençait réellement à plus qu'apprécier ces petits moments avec elle, qui n'appartiennent qu'à eux deux. Passant par la salle de bain pour prendre du désinfectant et des nouveaux bandages, il ne tarda ensuite pas à la rejoindre. A présent, il savait bien maîtriser ces petits soins, ce qui n'était pas trop le cas au début...

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« Excuse-moi ! » Dit-elle, secouée d'un fou rire incontrôlable. Connor était si mignon accroché à son volant, l'air ahuri à cause du tintamarre de la radio. « ... J'ai mal au ventre... » Rigola la jolie mutante, une main posée sur sa blessure, le bout de son index essuyant une larme au coin de son œil. Sa réaction violente avait eu le chic de détendre l'atmosphère ! Une fois le volume de la radio à une hauteur acceptable, ils s'engouffrèrent dans le trafic. Rendu à l'appartement, son beau milicien l'aida à gravir les étages, puis, il prit sa veste avec précaution, tel un vrai gentleman... Est-ce qu'il s'agissait bien de son professeur de boxe ? Ce coureur de jupons à la moue charmeuse ? Se rendait-il compte que sa gentillesse et ses petites attentions réduisaient en poussière les dernières barrières qui protégeaient son coeur. Ça l'effrayait, d'aimer quelqu'un à ce point...

« Comme toujours, vas te mettre à l'aise le temps que j'aille chercher de quoi changer tes bandages... »

« Oui, Sergent Welch ! » Répondit-elle en faisant un signe militaire.

Pendant qu'il préparait ses instruments de torture, la mutante se changea tranquillement dans sa chambre. Elle mit une camisole courte (plus pratique pour son infirmier personnel) et un mini-short. Connor avait du pain sur la planche ! Deux bandages au ventre, les plus importants, un à l'épaule gauche (à cause de la balle qu'elle avait reçu) et un à la cuisse. Les médecins avaient dit que c'était un miracle qu'elle s'en sorte sans séquelles. Qu'il lui faudrait beaucoup de repos, mais qu'elle avait un ange gardien. Cette remarque l'avait fait éclater en sanglots à l'hôpital... Une profonde solitude l'avait submergé. Thomas. Il n'avait probablement eu aucun vent de sa mésaventure. Où était-il lorsque sa petite soeur avait réellement besoin de lui ? Bucky et Johnny. Ils n'avaient même pas demandé de ses nouvelles ! Ça lui avait fait beaucoup de peine. La jeune femme s'arrêta au milieu du couloir et observa le milicien qui s'assurait que tout était là...

Connor... il était venu à l'hôpital tous les jours (ou lui envoyait un message s'il était retenu au boulot), jusqu'à ce qu'on l'autorise à sortir. Puis, il l'avait ramené à la maison, l'aidant à : s'habiller, préparer son bain, faire des petits plats, se déplacer d'une pièce à l'autre. Il avait fait toutes les tâches ménagères, vérifiant qu'elle ne manque pas d'antidouleurs ou d'antiseptique. Tout ça, sans se plaindre, avec son irrésistible sourire. Connor avait effacé la tristesse, le vide, la déception. Ne pouvant s'en empêcher, Lucy s'approcha et l'étreignit fortement, sa joue contre son torse.

« Tu es merveilleux, j'espère que tu le sais... »

Elle se décolla après une longue minute et s'installa sur le divan, allumant la télévision pour se distraire de son aura envoûtante. Déroulant ses vieux bandages, elle les entassa sur la table à café.

« C'est drôle... je croyais que la mort ne m'effrayerait pas. Parce que, je me disais que j'irais rejoindre Lucas et que je lui tiendrais compagnie. Mais... » Elle croisa son regard et baissa aussitôt les yeux. « J'ai eu vraiment vraiment peur. »

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Comme toujours, la bonne ambiance et la complicité entre les deux était bel et bien de retour. Même si, s'occuper des bandages et des blessures de Lucy n'était pas une tâche évidente pour Connor, à qui cela rappelait beaucoup trop ses images atroces de sa belle blonde en train de souffrir le martyre, ils arrivaient toujours à trouver le moyen de rire. Et puis, histoire de positiver aussi, Connor profiter de ce moment pour admirer le joli corps de la mutante. Le plus discrètement possible bien sûr... Il n'y avait rien de mal à cela, n'est-ce pas ? Ce serait tout de même du gâchis de ne pas admirer ce qui est beau. Elle aussi ne s'est jamais gêné pour le faire à chaque fois qu'elle en avait l'occasion, il le savait. Et cela lui plaisait beaucoup.

Continuant de préparer avec soin les outils et produits nécessaire pour s'occuper de ses bandages et de ses cicatrices, la mutante eut le temps de se changer. La croisant dans le couloir, elle se rapprocha de lui et l'étreignit fortement. Il ne s'attendait pas vraiment à ce geste de tendresse, là, maintenant, tout de suite, mais un sourire tendre se figea sur ses lèvres. Ne pouvant malheureusement la serrer dans ses bras, ayant les mains surchargées de produits. S'il savait qu'il était merveilleux ? Oh non... disons qu'il était plutôt persuadé du contraire. Quand on est merveilleux, on ne tue pas, on ne détruit pas... Ce qu'il a déjà fait à de nombreuses reprises. Sachant qu'autrefois, il le faisait même pour s'amuser, pour donner un sens à son existence. Alors non, selon lui, il n'était pas merveilleux. Même si, de la bouche de Lucy, cela le touchait et l'attendrit tout particulièrement.

Il la laissa ensuite se mettre à son aise sur le canapé et allumer la télévision, tandis qu'il disposait soigneusement tout ce qui était nécessaire à la désinfection. Elle retira ses anciens bandages, puis les déposa sur la table. Se munissant d'un bon morceau de coton, il versa le produit dessus et commença par tamponner doucement au niveau de son épaule. Il croisa brièvement son regard lorsqu'elle reprit la parole. Ça, il voulait bien la croire, qu'elle ait eu peur. Le contraire aurait été inquiétant...


Doucement, il lui sourit. Cherchant à nouveau ses beaux yeux bleus. Lui aussi avait eu peur, tellement. Plus qu'il ne l'aurait jamais cru... Plus les jours passaient à ses côtés, plus il ne cessait de se rendre compte à quel point il tenait à elle. Et cela, lui faisait peur, parfois. Terminant de s'occuper de son épaule, il changea de coton et s'attaqua ensuite à son ventre, le tamponnant délicatement. Se rapprochant légèrement. Elle était vraiment belle, en toute situation. Concentrant son regard sur son joli ventre, le milicien préféra cette fois ne pas le confronter à celui de Lucy, de peur de déraper, une nouvelle fois...

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Au début, changer ses bandages et nettoyer ses plaies étaient un véritable supplice, l’antiseptique brûlant sa peau de l’intérieur. Maintenant, la blonde était habituée (c’était en quelque sorte leur rituel de fin de soirée), n’éprouvant plus qu’un léger picotement, signe que la guérison allait bon train. Grâce au Doctor Welch, ses cicatrices étaient à peine visibles. « Je pense que ton frère n'aurait pas aimé te voir le rejoindre. Moi non plus d'ailleurs... » Un petit sourire en coin, elle baissa les yeux vers le coton qu’il tamponnait soigneusement sur son ventre. Son beau trentenaire était adorable, même s’il refusait de le croire… Eh oui, Lucy avait remarqué son air perplexe à ce qu’elle avait dit, qu’il était merveilleux. « Tes blessures m'ont l'air de bien s'en remettre, c'est plutôt une bonne nouvelle. Bientôt, ça ne sera plus qu'une histoire ancienne... » Oui, ils retrouveraient bientôt une vie normale… autant que possible dans les circonstances. Néanmoins, il y avait définitivement quelque chose qui était apparu entre le milicien et la jolie mutante. Celle-ci écarta légèrement les bras pour qu’il enroule les bandages autour de son ventre et prit son menton entre son pouce et son index dès qu’il eut terminé, affrontant ses magnifiques perles azurées.

« Écoute, je pensais vraiment ce que j’ai dit tout à l’heure. Peu importe ce que tu as fait… personne n’est parfait. Ce qui est important, c’est d’admettre ses erreurs et de trouver le chemin que l’on considère juste. J’ai démoli le portrait d’un gars à la boxe, simplement parce que j’étais furieuse… Ce n’est pas très noble. À mes yeux à moi, tu es l’homme le plus merveilleux que je connaisse et je ne te permettrai jamais d’en douter. Okay ? » Dit-elle d’une voix douce, relâchant son menton rugueux (à cause de sa barbe mal rasée qu’elle adorait).

Ses joues s’empourprèrent et ses billes bleues se posèrent sur la télévision. Les nouvelles du soir étaient devenues un ramassis d’imbécilités, défilant à répétition des images épouvantables de combats entre les purgistes et les anormaux.

« …tu sais, là-bas… j’ai senti la chaleur de mon sang s’imbiber dans mes vêtements. Je n’arrivais même plus à bouger le petit doigt… mon corps était si lourd, si faible. Je me disais que c’était fini. Et… toutes mes pensées étaient pointées dans une seule direction… » La mutante inspira un grand coup, ses yeux brillants d’amour. « … toi »

Son visage était écarlate, son cœur tambourinait contre sa poitrine et elle se rapprochait lentement de son séduisant milicien sans s’en rendre compte. Il faisait chaud, la tension était insoutenable. Ses jambes se retrouvèrent soudain de chaque côté de ses cuisses, à présent assise à cheval sur lui. Son cerveau s’était arrêté, prise d’une impulsion dépourvue de sens ! Ses doigts caressèrent le bas de sa nuque et elle l’embrassa fiévreusement, le poussant contre les coussins du canapé. Sa volonté s’était dissipée, brisant sa muraille blindée et découvrant pour la première fois un aspect inconnu de sa personnalité. Lucy avait eu si peur d’être séparée de lui, de ne plus l’entendre rire, de ne plus contempler son sourire… Une sensation puissante et contradictoire s'emparait d'elle. La jeune femme était troublée d’en désirer plus, effrayée à l’idée de se faire repousser, ou pire, de n’être qu’un vulgaire numéro sur sa liste. Malgré ça, elle était incapable de s’arrêter, son cœur débordait…