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Lun 6 Oct 2014 - 0:22
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Tous les jours se suivent et se ressemblent. Toutes les nuits, je bois jusqu'à ce que l'ivresse m'emmène dans un sommeil sans rêve. Du repos. Enfin du repos.
Mais chaque matin, la douleur revient. Chaque matin, j'ouvre les yeux, fixant le plafond, et je me demande si je trouve chaque matin la force de me lever ou bien si mécaniquement, mon corps pas assez fatigué, le fait pour moi. Et je reste comme ça, vide de sens à me demander ce que j'attends. Quand ça finira par arriver. Ou bien quand j'aurai enfin le cran d'en finir. A quoi ça rime, mon vieux.
Mais ce matin-là est encore plus dur que les autres. Je ne compte plus les jours, et pourtant, je sens que c'est aujourd'hui. Je le sens à ce poids écrasant ma poitrine. Je regarde le portrait de ma femme et de ma fille, juste à côté de mon lit. Aujourd'hui, ça fera 6 ans.
Putain... Oui, aujourd'hui, c'est plus dur de me lever.
Les chiens font leur manège habituel et je finis par passer mes jambes en dehors du lit. Je pose mes pieds au sol et reste assis un instant sur le bord du lit, en caleçon. Je me prends le visage entre les mains. Comme un zombie, je vais distribuer les croquettes, en traînant les pieds, mais en rentrant dans le bungalow, je n'allume pas la bouilloire. Je ne vais pas non plus faire ma toilette. Aujourd'hui, ça ne sera pas le café en stick. J'ouvre mon frigo et constate qu'il est vide... J'ai terminé mes dernières bières la veille.
J'ouvre un placard, sous l'évier où sont entassés des cadavres de bières et en sort une bouteille de Whisky. Elle est poussiéreuse. Je crois qu'à l'époque, je la réservais pour une occasion spéciale, mais ça me semble obscure, à ce moment. Je prends un verre qui traîne et vais m'installer sur la terrasse, avec mon paquet de clopes.
Assis à mon fauteuil, les pieds croisés sur une table de récupération où git un cendrier rempli de mégots, je panse ma douleur avec l'alcool et la nicotine. Le garage a beau être ouvert, je sais que personne ne viendra aujourd'hui. Et d'ailleurs, il vaudrait mieux que ça se passe comme ça, parce que j'n'ai envie de voir personne aujourd'hui... Et le whisky ne m'aidera pas...

La première gorgée brûle mon œsophage : la chaleur se répand jusque dans mon estomac vide. C'est presque dommage de le boire de cette manière, c'est une bonne bouteille et j'aurais préféré la boire en d'autres circonstances. Mais j'en ai besoin...

C’est un concert de grognements qui me réveillent tandis que je suis affalé dans mon fauteuil, la bouteille de whisky à moité vide gisant à côté de moi. Combien de verres ? Combien de temps ? Ma tête tourne, un goût pâteux dans la bouche me rappelle ce que je faisais avant de m'endormir. Les chiens grognent toujours et ma tête bourdonne. Je me tiens les tempes, les massant, m'imaginant que la migraine passerait...

« Bordel... Qu'est-ce qu'il y a ? »

Un client vient sûrement d'entrer dans le parc du garage, mais je ne suis clairement pas en état de l'accueillir... Je me dresse sur mes jambes, comme je peux, manquant de perdre l'équilibre. J'attrape la bouteille au passage et avance en titubant jusqu'à l'entrée : on allait devoir repasser plus tard...
J'aperçois une silhouette, mais ma vision est altérée par l'alcool. Je me plante à quelques mètres du présumé client, en jeans usé, torse nu, les cheveux en vrac et la gueule enfarinée. La bouteille dans la main ne fait que confirmer ce que mon attitude laisse présumer... D'une voix enrouée, je m'adresse à la silhouette :

« C'est fermé... R'passez plus tard... »
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Lun 13 Oct 2014 - 22:26
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- Vous ne pouvez pas y aller comme ça.  Mon regard toise l'agent chargé de m’emmener au Nevada. J’arque un sourcil.
- Comment ça ? Je le respecte ton putain de dress-code maintenant, non ?!
- Toujours pas, on ne porte pas des tennis blanches avec un tailleur. Je remue les épaules et fait la moue. Quel est le connard qui a dit qu’il fallait respecter le code vestimentaire pour les missions diplomatiques. Et puis quel est le petit cul blanc qui a décidé, surtout, de m’envoyer moi en mission diplomatique ! Je soupire en secouant la tête face à ce jeune qui croise les bras sur son torse et refuse de me laisser monter dans la voiture malgré mon harcèlement. Si l’équipe me voyait, obligé d’obéir à un petit merdeux tout juste sortie du centre de formation.

Revenant quelques minutes plus tard, je lui adresse un sourire méprisable tout en lui montrant que cette fois est la bonne, que je suis des pieds à la tête la copie conforme de ma jumelle. Des talons, bon Dieu. Je serais plus à l’aise sur une poutre à deux-cents mètres d’altitude.  Sans attendre plus, je monte dans la caisse qui va me conduire à l’aéroport pour traverser tout le pays et ensuite me taper deux à trois heures de voitures pour trouver le garage où je suis supposé aller chercher le type. Oui, je dis le type car je n’en sais pas plus, le dossier est complètement blacklisté hormis le nom et prénom, on dirait un peu mon dossier personnel, mais je doute fort que ce soit un type du S.W.O.R.D. que l’on m’envoie quérir.  
- Une dernière chose, Capitaine Morgan…
- Qu’est-ce qu’il y a ?
- Votre arme, s’il vous plait.
Ce voyage commence bien, me voilà dépouillée de mon équipe, de mes vêtements et maintenant, de mes armes.

PLUSIEURS HEURES PLUS TARD.

J’ouvre un œil puis le second. La poussière que soulève la berline noire sur les routes est impressionnante. Le soleil brille déjà haut dans le ciel et je peine à croire que c’est le même pays que celui dans lequel j’étais ce matin. De mon point de vue, les conditions climatiques ne sont que des obstacles, avec un soleil comme celui-ci, c’est l’affolement des capteurs dans les armures de combat. Je me masse les tempes puis m’étire en demandant au jeune où on en est. Se garant sur le parking d’un hôtel minable, il laisse le moteur tourner en m’expliquant la suite des opérations, à croire que je suis une gamine à qui il est impossible de donner la moindre mission sans qu’il n’y ait des pépins.
- Capitaine, je vais descendre ici, même si notre homme ne nous connait ni l’un ni l’autre, il vaut mieux que vous y alliez seule. Vous devez le convaincre de revenir parmi nous.
- Parmi nous, vous parlez du SHIELD ?
- C’est exact. Vous le ramenez et si c’est fait, vous pourrez alors…
- Donc, je vous le ramène. Ne m’associe pas à ta stupide agence, garçon.
- Comme vous voulez. Je disais : Si vous nous le ramenez, vos patrons ont prévu de vous renvoyer en mission dans l’espace donc…
Pas besoin de dire un mot de plus que je le vire de la bagnole et prend sa place encore chaude derrière le volant. Sous mes lunettes de soleil, je lui adresse un large, magnifique, faux sourire et part en trombe, le voyant poursuivre quelques mètres la voiture avant de s’arrêter et de frapper une motte de terre avec son pied. Pouvant enfin virer sa pop-musique dégueulasse, j’arrête mes recherches sur une radio diffusant You Know You’re Right, de Nirvana. J’en ricane presque, j’espère ne pas avoir tords dans cette histoire.

Le GPS m’indique que je suis arrivé. Plus perdu, tu meurs. A peine la voiture entre dans le parc  du garage qu’un brouhaha d’aboiement se fait entendre.  Qu’est-ce que j’ai fait, à qui l’ai-je fait, pour que l’on m’inflige ça ?! J’aime bien les chiens, je ne dis pas le contraire, mais là, c’est un peu excessif.  Alors que je vois bouger dans le fond, je coupe le moteur, attrape le flingue de service (MON flingue de service) dans la boîte à gant que je planque dans mon dos et sort finalement de la voiture. Pas la peine de cacher l’arme, vu ma dégaine, je suis soit un agent du gouvernement, soit un agent gouvernemental. Retirant ma veste pour la balancer sur le siège conducteur, je me redescends la jupe des deux mains et m’avance vers ce qui doit être le propriétaire des lieux, a.k.a. celui que je dois ramener. Sale gueule, il pue l’alcool et la clope (et le chien), et d’une voix que je qualifierais dans mon rapport de malade, je le laisse me souffler son haleine sans sourciller.

- C’est fermé… R’passez plus tard…
- Allons bon, il me semblait bien avoir vu le panneau indiquant que c’est ouvert sur le portail, lui aussi ouvert. Je lui réponds d’un ton sec, désagréable. Je ne me suis pas tapé tout ce voyage pour refaire le monde avec un alcoolique. Je ne suis pas là pour user de vos dons de mécaniciens, M. Delacruz, j’insiste sur son nom, une des rares choses présentes dans son dossier. Je me présente, je suis le Capitaine Morgan, de l’unité de déploiement tactique du S.W.O.R.D. Avant d’entrer dans les détails de ma présence ici, j’aimerais vous demander deux choses. Mon ton se détend un peu, soit il dort debout, soit il est trop dans les vapes pour comprendre ce que je dis de toutes manières. La première serait, s’il est possible, d’avoir un verre d’eau, la seconde, serait de vous voir enfiler un maillot.
Les bras ayant arrêtés de chercher des poches inexistantes pour se croiser sur ma poitrine, je le dévisage en essayant de comprendre ce que le S.H.I.E.L.D. peut bien espérer tirer de lui et de ses chiens. S’il a été un jour quelqu’un, j’ai force à croire qu’il est bien enterré sous un sentiment de culpabilité qui le fait boire comme un trou. L’alcool, la guerre, deux remèdes pour des maux qui ne disparaissent pas. Sous mon tailleur parfaitement ajusté, la cicatrice de mon serment me fait mal, c’est cette chaleur, insupportable.
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Ven 17 Oct 2014 - 18:20
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Elle connait mon nom. J’ai un mal fou à me concentrer sur ce qu’elle me dit, l’alcool faisant encore son bonhomme de chemin… Je me masse les yeux, en soupirant, laissant comprendre que je prends sur moi pour me montrer coopératif. Bordel, elle choisit bien son jour…
Les chiens valsent autour de la nouvelle venue, curieux et méfiants mais absolument pas agressifs. La première chose qui me passe par la tête, c’est cette saloperie de migraine. La seconde, c’est pourquoi m’envoi-t-on le Capitaine bidule de l’unité de déploiement tactique d’un acronyme qui ne me dit rien ? Le Gouvernement fait du zèle en m’envoyant un officier, en tailleur qui plus est. Je savais bien qu’on finirait par me retrouver, j’suis pas con. Je pensais seulement que mes recherches seraient suffisamment obsolètes pour qu’on n’investigue pas sur mon cas.
La voix de l’officier semble s’être détendue mais je la perçois toujours de manière lointaine. Tandis qu’elle me fait part de ses requêtes, je me décide à relever la tête pour échanger nos regards, les yeux rougis par beaucoup trop de choses en une journée. Les lèvres pincées, je lui indique d’une main la direction du bungalow, en silence, puis lui emboîte le pas. D’un signe de la main, j’adresse un ordre aux chiens qui vaquent alors à leurs occupations. Certains restent en notre présence, s’allongeant sous la table en plastique où repose mon cendrier, d’autres, comme Izel, la coyote, préfèrent rester à l’écart, à observer.
J’indique une chaise à l’officier en talons, sous l’auvent, puis grimpe dans le bungalow. Je file directement dans la salle de bain me passer de l’eau sur le visage. Je dois avoir les idées claires. Le miroir du lavabo me renvoie la triste vérité à la tronche : je ne suis que l’ombre de ce que j’ai pu être, d’autant plus en ce jour. J’enfile un t-shirt traînant sur le bac à linge, encore tâché de cambouis et sors.
Je dépose un verre d’eau à cette visiteuse inattendue, et, un peu plus lucide, je remarque qu’elle semble aussi à l’aise dans cette tenue que moi dans un smoking Armani. Par déduction, je la voyais plutôt comme un officier de terrain, pas du genre à superviser derrière un écran. Je prends mon paquet de cigarettes, plutôt stressé, malgré mon silence. J’en visse une à mes lèvres, l’allume puis tend le paquet au Capitaine… Morgan, Capitaine Morgan, c’est ce qu’elle a dit. Je lui propose donc une cigarette. C’est peut-être un officier, mais moi, j’n’ai rien d’un militaire. J’étais un chercheur. Et je n’ai jamais aimé toutes ces pseudos-cérémonies hypocrites. D’autant plus maintenant. La bienséance ? Je n’en ai rien à faire.
Je m’installe sur une des chaises en plastique, et Babel, la Beagle, vient naturellement à sa place, sur mes genoux. Je la caresse instinctivement, tire sur ma cigarette avant de souffler un nuage de fumée, faisant en sorte de ne pas incommoder l’officier.

« Alors… vous êtes là pour quoi… ?»

J’espère sincèrement qu’on ne l’envoie par récupérer les chiens, ou bien pour me traquer. Certes, elle possède une arme et doit être une véritable machine à tuer. Mais elle est cernée par une véritable meute pour laquelle je représente l’alpha.
Et ils feraient tout, pour leur alpha.

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Sam 18 Oct 2014 - 18:40
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Bordel, il y en a combien des chiens ? J’en compte sept, mais est-ce qu’ils sont tous là ? J’ose à peine imaginer le moment où il faut leur donner à manger, cela doit être une foire sans nom. Je suis persuadée qu’ils savaient à quoi s’attendre en m’envoyant ici. Pour avoir autant de canidés et certains ne paraissant pas tout jeune, ils devaient savoir que l’endroit allait grouiller de bestioles à quatre pattes. Et j’étais censée y aller sans arme ? Une vaste blague dont certains culs blancs du SHIELD vont entendre parler à mon retour à la base. Si les choses partent en sucette, je peux toujours compter sur mon arme et mes capacités, mais malgré tout, sept chiens, c’est dangereux, surtout sans armure du combat. Un frisson parcoure mon échine en imaginant la scène. Faudrait penser à retourner consulter le psy, ce n’est pas normal d’être émoustillée à penser à combattre contre des chiens.

Il ne semble pas particulièrement à l’aise de m’indiquer la direction de son logement, mais c’est le cadet de mes soucis, je n’ai pas l’intention de passer plus d’une journée ici de toutes manières. Décroisant les bras, je prends la direction du bungalow tandis qu’il siffle ses chiens pour qu’ils se dispersent. Biens dressés, les cabots, un peu comme mes hommes. M’asseyant sur la chaise qu’il m’indique, je crois les jambes et attends bien sagement qu’il se ramène avec un peu de plus de vêtements sur lui. Mes yeux détaillent le paysage, l’étendue sauvage qui se dresse autour de nous, chassant d’une manière surprenante qu’il n’y arrive le moindre problème aujourd’hui. Un sentiment étrange, une mélancolie qui semble régner ici. Mon téléphone vibre dans la poche du chemisier située au-dessus de mon sein droit. Un message de ma jumelle, s’inquiétant pour ses fringues. J’ai un sourire amusé en l’imaginant découvrir l’endroit où je suis avec son magnifique costume dont le prix est ridiculement élevé.

J’entends bouger derrière moi et replace le téléphone dans sa poche, d’un mouvement mal avisé. Je hais ce putain de costume. L’eau déposée face à moi, le voilà qui se plante face à moi, me tendant un paquet de cigarette. D’un geste de la main et d’un sourire 100% forcé, je le remercie de l’attention mais lui signifiant que non, je ne fume pas. Attrapant le verre d’eau, j’en bois une petite gorgée sans quitter des yeux l’ancien chercheur qui s’assied de l’autre côté de la table. Une scène bizarre encore renforcée par l’arrivée d’une chienne qui prend place sur ses genoux. L'eau descend avec volupté dans ma gorge, me libérant du fardeau qu'est la soif.

- Alors... Vous êtes là pour quoi... ? me demande-t-il d'un ton qui se veut neutre, mais qui exprime une certaine crainte. A sa place, ce serait la même chose. De ce que j'ai compris des quelques lignes qui ne sont pas cachés par les coups de feutres, c'est qu'il cherchait quelque chose, mais que ça n'a pas abouti et qu'il est finalement parti. Les détails, qu'est-ce que j'aurais aimé des détails. J'arque un sourcil, fait mine d'être surprise.

- A votre avis, pourquoi suis-je ici ? Je reprends une gorgée d'eau, je ne supporte vraiment pas la chaleur. Je suis ici pour vous, pour qu'elle autre putain de raison est-ce que l'on pourrait venir ici ? Croisant, décroisant les jambes, je plante mon regard dans le sien. Je ne sais pas quelles substances courent dans ses veines, mais les effets semblent peu à peu se dissiper, le laissant reprendre conscience et donc, je l'espère, répartie. Le SHIELD est un bordel monstre, on vire des gens, on embauche des gens. Et dans ce merdier sans nom, on ressort les vieux dossiers comme le votre. Pourquoi vous êtes partis, quel était votre sujet de recherche, je n'en sais rien et je m'en fous royalement. On m'a juste demandé de ramener le bon monsieur Hidalgo Delacruz au bercail. Après cette longue tirade, je vide ce qui reste du verre (à peu près moitié), d'une traite. En parlant, je me lève, chaleur insupportable, vêtements qui collent et qui adhérent à ma peau, laissant apparaître mon juste au corps. Il n'est pas coutume que j'y aille par quatre chemins, alors je continue sur ma lancée, le laissant entendre ce qu'il ne veut pas. Qu'il le veuille ou non, il repartira avec moi. Vous avez fui il y a des années de ça, et vous continuez à vivre dans l'espoir d'oublier la douleur. Laissez moi vous donner un conseil, d'un inconnu à un autre : ça ne marche pas, ça continue d'enfler, de prendre du volume, alors on continue à croire que c'est normal, qu'à un moment, la douleur sera si vive qu'elle disparaîtra. Continuez comme ça, et avec votre condition, le SHIELD, malgré toute son incompétence, pourra vous trouver et faire en sorte que ça soit douloureux. Réfléchissez y deux secondes, ou même une troisième si ça vous chante, je reviens tout de suite.

Oui, je reviens, car je ne tiens plus. Abandonnant l'homme à ses réflexions, je pars en direction de la voiture et en ouvre le coffre. A l'intérieur ? Une tenue de rechange soigneusement planquée dans le compartiment de la roue de secours. J'ôte la chemise, le juste au corps, laissant apparaître cicatrices et tatouages au soleil de plomb du Nevada. Enfilant un simple maillot blanc, j'ôte à présent talons et jupe pour passer un jean et des tennis. La chaleur est toujours là, mais je peux respirer à présent. Revenant dans mes vêtements classiques, je reste en dehors du bungalow, dévisageant Hidalgo.

- Alors, vous en pensez quoi, un retour chez soi avec la possibilité de réclamer tout ce que l'on veut tellement les patrons sont désespérés ?
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Lun 20 Oct 2014 - 17:23
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Le Capitaine Morgan s'éclipse un moment tandis que je fixe toujours le néant, tirant furieusement sur ma clope. Je n'arrive pas vraiment à faire le point sur mes sentiments et Babel doit sentir mes muscles se crisper puisqu'elle saute de mes genoux, sentant probablement qu'il ne valait mieux pas rester dans les parages. La colère, la consternation et une multitude d'autres émotions - et probablement le fait que je suis en train de dégriser - m'enlèvent toute répartie sur le moment. Je l'ai laissée s'éclipser sans même réussir à ouvrir la bouche.
Je sens quelque chose bouillir en moi, autant de conneries racontées à la minute, je ne voyais qu'une seule explication rationnelle : il s'agissait d'une nouvelle émission de caméra cachée. Qu'avait-on inscrit dans mon dossier ? Comment avaient-ils pu modifier à ce point la vérité sur cette affaire ? Avaient-ils effacé cette petite ligne qui indiquait "Licencié" ? Comment osaient-ils m'envoyer quelqu'un pour me rapatrier alors qu'ils m'avaient foutu à la porte sans ménagement ? Je suis en train de bouillonner, le poing serré à m'en blanchir les jointures des doigts, mon autre main tenant ma cigarette aux deux tiers consumée. La voix du Capitaine Morgan s'élève derrière moi : je ne l'ai même pas entendu revenir.

« Alors, vous en pensez quoi, un retour chez soi avec la possibilité de réclamer tout ce que l'on veut tellement les patrons sont désespérés ?»

Je pense que c'est la phrase de trop. La goutte d'eau qui fait déborder le vase. Je cesse subitement de serrer mon poing et commence à ricaner en tirant la dernière latte de ma cigarette. Le genre de rire nerveux qui vous empêche juste de ne pas hurler de colère et de frustration. J'écrase mon mégot dans mon cendrier plein à craquer, et, tout en continuant de ricaner, j'expire un nuage de fumée sous le regard interrogatif de quelques uns des chiens. Ils savent que quelque chose ne va pas, ils le sentent, je ne suis pas comme d'habitude.

« J'en pense... sauf votre respect, Capitaine... Qu'ils peuvent aller se faire mettre.»

Sans déconner, à quoi s'attendaient-ils ? Cependant, je commence à comprendre pourquoi ils m'ont envoyé un militaire en tailleur : si la solution diplomatique - et charismatique- ne fonctionnait pas, il restait toujours la force et la contrainte. Mais que pouvait-on encore me prendre, à part mes chiens ? Il était hors de questions que j'y retourne. Que je les abandonne, eux, mes gamins. Je me lève et fais maintenant face à l'officier Morgan. Elle s'était éclipsée pour se changer et enfiler une tenue plus confortable et pratique. Elle me semble subitement plus à l'aise. Je me plante face à elle, la défiant du regard, ce regard d'homme qui n'a plus rien à perdre.

« Que les agents du SHIELD viennent, je les attends, mais moi, je n'irai nulle part. Vous pensez qu'ils pourront me faire mal ? Que pensez-vous sincèrement qu'ils pourraient me prendre de plus ? »

Il n'y a qu'à voir l'état misérable dans lequel je suis, de voir là où je vis pour comprendre. Ils pourraient s'en prendre aux chiens, c'est vrai, mais les chiens pourraient parfaitement leur rendre la politesse. Ils pourraient menacer ma vie, mais là, ça serait me rendre service... Je hoche la tête, vérifiant qu'elle comprend où je veux en venir, même si je n'entre pas spécialement dans les détails.

« Maintenant, veuillez sortir de ma propriété et aller dire à mes "patrons désespérés" qu'il n'y a rien qu'ils puissent m'offrir qui me fasse changer d'avis.»

Oui, je la mets à la porte, mais quelque chose me dit que cette forte tête n'est pas du genre à se laisser moucher par un civil...

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Sam 1 Nov 2014 - 20:15
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Enfin une réaction, une réponse à mes stimulis depuis le début de l'entretien. Il aura fallut que je parle avec une certaine violence, et un dédain certain pour que l'homme qui me fait face ne sorte de sa torpeur. Je n'y suis probablement pour rien, en faites, mais j'aime me féliciter de la sorte. Mettre quelqu'un en colère, alors que l'on a fait des kilomètres et des kilomètres de voyage pour venir le voir, c'est satisfaisant en soi. Alors ouais, je suis fière.

Qu'ils aillent se faire mettre, ouais, je suis entièrement d'accord avec toi, mais pour le coup, je ne dois pas le montrer, c'est ainsi que je cache le sourire qui tente d'apparaître sur mon visage. Ton retour en ville assure mon ticket pour l'espace. La tension est palpable dans l'air alors qu'il m'exprime ses propos. Réfléchis, Morgan, sort toi les mains des poches et fait le changer d'avis. Je n'ai que mon arme de poing au cas où les choses dégénéreraient et même si je suis douée avec celle-ci, à moins de ne pas rater un seul des chiens, je me retrouverais bien vite à court de munition. Face à l'homme, je n'ai pas peur. Vu sa situation, il n'est rien qu'il ne puisse me faire, mais par contre, ses gentils toutous, c'est une autre histoire... Bordel, combattre des aliens pour finir tuée par des cabots, c'est ironique.

- Vous faire du mal ? Je contiens mon sourire comme je peux. J'ignore tout de vous, et je n'en ai pas grand chose à cirer, mais ils trouverons bien. Au hasard, je dirais qu'ils commencerait par abattre le petit qui se trouvait sur vos genoux d'abord. Puis ils continueraient à les abattre un par un. Je hausse les épaules. Mais vous savez quoi ? Le SHIELD m'envoie car ils n'ont personne d'autre à envoyer dans ce trou et parce que ça arrange mes propres patrons de m'envoyer ici.

Alors qu'il me somme de partir en déclinant à proprement parlé mon offre, je continue de réfléchir à toute vitesse. Je sens que ce soir, si je respire encore, j'aurais une putain de migraine et ça, sans la moindre gueule de bois. Saloperie de chaleur, saloperie de réflexion intense.

- Et sinon, vous allez faire quoi ? M'abattre. Contrairement à vous, j'ai encore quelques trucs à accomplir avant de mourir. J'avance d'un pas en sa direction. Mon arme est là, prête à servir, mais je ne peux pas. L'ordre est de le ramener vivant, pas avec une balle à travers le cœur. Pourquoi ils m'ont choisie pour une mission comme celle-ci ? Bordel, je déteste ça.

- Ecoutez, Delacruz, je vous le répète, j'ignore ce que le SHIELD vous a fait et c'est le cadet de mes soucis. Dites moi ce que vous voulez, allez-y, demandez moi la chose impossible que vous souhaitez. De ce que je vois, ils savaient où vous étiez mais ils vous ont laissé vous barrer, vous et vos chiens. Alors ne venez pas me chiez dans les bottes qu'ils ne peuvent rien vous offrir. Ils ont déjà épargné votre vie une fois, il n'en aurait pas été ainsi avec tout le monde.

Erika, as-tu la moindre définition du mot NÉGOCIER ? Je soupire intérieurement. Je n'ai pas la moindre idée de ce que je fais actuellement, mais je sais juste que ça doit passer, d'une manière ou d'une autre. Je ne sortirais pas d'ici sans me battre et s'il faut en venir aux mains, j'abattrais tous les chiens, lui briserais les deux genoux et le trainerait jusqu'au QG du SHIELD s'il le faut.

C'est alors que j'ai l'idée du siècle. Ouais, bon, probablement la plus mauvaise idée du siècle, mais quand même. D'un mouvement lent et sans le quitter des yeux, je recule jusqu'à être à moins à trois mètres de ma voiture. Je saisis alors mon arme et la braque sur la voiture. La première balle perce le pneu avant et la seconde celui à l'arrière. Je jette ensuite mon arme au sol, soulevant un nuage de poussière. Je me retourne alors vers lui, un éclat malin dans les yeux.

- Si vous refusez de me suivre, je n'ai plus aucune raison de partir, puisque je n'aurais pas l'autorisation de repartir là où est ma place.
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Mar 4 Nov 2014 - 0:48
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Hidalgo & Erika

   
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Elle va me rendre fou. Je fais les cents pas pour ne pas littéralement péter un câble, respirant profondément pour garder mon calme. Mais plus elle ouvre son clapet et plus je sens qu'elle m'emmène sur un terrain dangereux. Je ne dis pas que j'ai envie de lui foutre un pain, je ne suis pas de ce genre, et attention, n'y voyez pas là que je la considère plus comme une femme que comme un officier, s'il s'agissait d'un homme j'aurais eu la même patience. En fait, peut-être même plus de patience avec un homme, parce que les femmes ont le don d'appuyer là où ça fait mal et, d'insister, encore et encore... A croire qu'elles désirent nous voir sortir de nos gonds. Et il faut dire que le Capitaine Morgan s'y prend merveilleusement bien...
Je n'arrive même plus à suivre son raisonnement, elle prend ma demande de congés pour une menace : je fronce les sourcils, décontenancé, elle déraille complètement ! Je n'arrive même pas à trouver mes mots, ni à en cracher une. Mais son couplet moralisateur concernant le SHIELD me rend beaucoup moins patient. D'une démarche vive, presque belliqueuse, je la rejoins, pour me planter face à elle, sans penser une seule seconde que si elle le voulait, elle pourrait me coller une balle entre les deux yeux. La colère et la frustration transpirent des traits tirés de mon visage. Mes yeux la fusille du regard tandis que j’aboie presque ma réponse :
« Vous avez raison : vous ne savez rien, alors fermez-la ! Ma survie n'est pas une faveur, ok, on m'a collé au placard ! Quatre ans de ma vie pour un projet qu'ils ont détruit eux-même !... Vous pensez qu'une bagnole neuve et une grande maison avec un gros chèque en fin de mois, ça peut tout effacer ? ...S'ils ne sont pas foutus de ramener les morts à la vie, alors non, j'en ai rien à foutre de votre proposition. Alors, je vous le demande une nouvelle fois... quittez ma propriété.»

Elle me toise en silence tandis que je sens toujours l'adrénaline parcourir mes veines, sous le coup de la colère. D'un mouvement lent, sans jamais rompre le contact visuel, elle se met à reculer jusqu'à son véhicule. Je l'observe en silence, espérant un instant qu'elle avait saisit le message et qu'elle allait enfin se barrer d'ici. A a place de ça, je la vois dégainer son arme et la braquer sur voiture. Je n'ai pas le temps de me poser de questions, elle presse déjà la détente, une fois puis une seconde fois, transperçant ses pneus avant et arrière. Tandis que la voiture se retrouve à plat, les chiens se sont redressés, intrigués par les coups de feu. L'officier jette son arme et me fait de nouveau face, me défiant du regard. Je fixe tour à tour le véhicule et le Capitaine Morgan, les sourcils froncés d'incompréhension, à la fois décontenancé et blasé.

« Vous êtes cinglée. »

« Si vous refusez de me suivre, je n'ai plus aucune raison de partir, puisque je n'aurais pas l'autorisation de repartir là où est ma place. »

Je lâche un grognement suivi d'un juron, me tenant les tempes pour retrouver mon calme. Je respire profondément pour retrouver mon calme et reprend sur un ton plus bas :

« Vous n'abandonnez jamais, pas vrai ? »

J'esquisse moi-même un sourire, malgré tout amusé - ou plutôt dépité - par la tournure que prennent les choses. Je la pointe du doigt :

« Eh bien j'espère que vous avez du temps à perdre parce que je ne cèderai pas à votre caprice. Vous vous fatiguerez avant moi. Je vous rappelle d'ailleurs, qu'aujourd'hui, le garage est fermé, vous trouverez sûrement un taxi, en marchant une bonne heure vers l'Est.»

Je la défie de ce même regard qu'elle m'a accordé plus tôt, je récupère une bière, allume ma radio, m'installe à une chaise, à l'ombre après avoir retiré le t-shirt qu'elle m'a fait passer pour la soi-disant bienséance. Après tout, elle a bien retiré son tailleur, elle.
Ma propriété, mes règles du jeu.



   
   

Phantasmagøria

   
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Sam 8 Nov 2014 - 15:34
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Hidalgo & Erika
Il se plante là, face à moi, soufflant son haleine dans les narines. Il s’accorde au moins parfaitement avec ses chiens sur ce point-là. Il parle, aboie, crache son venin, et pourtant, je reste parfaitement calme. J'ai rempli mon job non ? Comment le SHIELD pouvait bien espérer que je convaincs quelqu'un de bosser pour eux alors que je ne les aime même pas. Si j'étais un poil plus masochiste, j'aurais pu me mettre à sourire, dessinant sur les lèvres en sueur un croissant de lune tout à fait narquois et hautain, mais il n'en est rien. Je reste de marbre tandis qu'il s'évertue à me faire comprendre que le SHIELD lui a ruiné sa vie ( ou quatre années, tout du moins), qu'ils lui ont probablement pris des êtres chers.

Cela me rappelle une fois, où l'on avait eu cette étrange pierre qui permettait de ramener de manière temporaire les âmes des défunts à la vie. Cela n'était qu'une maigre consolation face aux êtres perdus, mais c'était toujours agréable de pouvoir dire adieu quand l'on a jamais eu le temps de le faire. Je m'égare ainsi dans mes pensées tandis qu'il finit sa tirade.

Les pneus se vidant tranquillement de leur pression, j'arque un sourcil tandis que Hidalgo remarque finalement un trait pour lequel tout le monde s'accorde à dire qu'il est présent. Je hausse les sourcils avec un demi-sourire comme pour lui avouer mes tords. D'une manière théâtral, le voilà me pointant du doigt, amusé, je suppose, par ce qui se déroule sur sa propriété.

Le coup de feu n'est pas passé inaperçu, et à défaut d'avoir des voisins qui redressent la tête pour voir ce qu'il se passe, voilà sept petites (petites, petites, en voilà une chose tout à fait relative...) têtes qui se tournent dans notre direction. Je me sens épiée, mal à l'aise. Qui parle de caprice ? J'ai envie de lui gueuler que je ne fais que mon boulot et que c'est son propre caprice de ne pas vouloir rendre service à la communauté - à ME rendre service - en acceptant l'offre du SHIELD. Une heure de marche avant de pouvoir trouver le moindre taxi, il m'a pris pour quoi ? Une catin que l'on éconduit après avoir fait son affaire  ? Déjà, il fait trop chaud pour marcher une heure complète et ensuite... Merde à la fin.

Sentant le téléphone vibrer dans ma poche, je quitte l'homme des yeux pour me reporter sur l'appareil. Numéro Inconnu. Et il ne manquait que ça. Je décroche, lâchant un « Ouais, c'est pour quoi ? » Typique d'Erika Morgan.

- Je n'ai pas apprécié que vous me fassiez faux bond, Capitaine. siffle la voix du jeune cul-blanc dans le combiné.
- Et ça me concerne parce que... ? Je lui répond d'une voix agacée. S'il est bien une chose que je n'aime pas, c'est être interrompue en pleine mission pour que l'on me réprimande sur ma façon de faire. La prochaine fois, ils pourront aller se torcher avec l'ordre de mission.
- Cela vous concerne car on aimerait savoir où ça en est. Si j'avais été avec vous...
- Ça n'aurait rien changé. Le bon vieux doc' refuse de revenir. J'ai tout tenté, sauf la prostitution, mais je suis persuadée que ça ne marcherait pas. Je l'interromps, rien ne sert de lui cacher la situation. Si je veux retourner à ma base le plus rapidement possible, autant jouer franc jeu. Cela serait peut-être la première mission que je ne parviens pas à mener au bout, mais au fond, qu'est-ce que cela peut bien faire ? J'étais en dehors de mon domaine de compétence, au milieu de nul part, en compagnie d'un alcoolique et de ses chiens.
- Ça ne fait rire personne, Capitaine. Le Dr. Delacruz doit revenir parmi nous, c'est ainsi. Si ducon, ça me fait rire moi.
- Vous aviez plus de chances en le kidnappant qu'en m'envoyant, vous le savez, n'est-ce pas ?
- Moi oui, pas sûr qu'au dessus, ils en aient vraiment conscience... Avoue-t-il, d'une voix qui me rappelle que trop bien toutes les fois où j'expliquais à ma soeur, ma tutrice ou mes supérieurs pourquoi ils avaient tords de me demander ça. Ce n'est pas de la mauvaise volonté, à dire vrai, j'y mets toute la meilleure volonté du monde, c'est juste que... Ça ne marche pas.
- Voilà qui me rassure.
- Voilà voilà... C'est tout ce que j'avais à dire, je vous attends à l'hôtel alors, nous repartirons demain.
- D'ailleurs, concernant le voyage de retour, il y a un problème avec les pneus de la voiture, il faudrait que vous m'envoyiez un taxi, ça serait plus rapide.
- ... Je ne veux pas savoir ce qui est arrivé. Je contacte les autorités compétentes et je vous envois ça. Communication terminée.

Replaçant le téléphone dans ma poche, je me retourne pour reprendre la discussion avec Hidalgo et le retrouve avachi sur son siège, à l'ombre, en train de siroter une bière et d'écouter la radio, à moitié à poil. Si je n'avais pas été si professionnelle, j'aurais pris ma tête dans mes mains en bougonnant que ce n'est pas possible. Je ne le fais pas, première preuve de retenue depuis 2007. Au lieu de ça, je m'avance vers sa terrasse ombragée et reprends place sur le siège que j'occupais quelques minutes plus tôt. Je soupire finalement, laissant tomber le masque d'Erika Morgan, Capitaine du SWORD. De toutes façons, la mission est un échec, n'est-ce pas ? Alors autant arrêter de se prendre le chou pour des conneries. Croisant les bras et les jambes, je toise Hidalgo du regard. De mon vrai regard, celui qui est dure sans être forcément agressif.

- Vous boudez pas au moins ? J'ai encore un moment à poireauter là et j'vais pas attendre en plein cagnard comme la dernière des connes. Faut pas mal le prendre, j'ai tendance à m'emballer lors des missions, mais en général, j'me bats contre des monstres alors ça gène pas.

Je marque une pause. Oui, ça ressemble à une excuse, mais ça n'en est pas une. Vous croyez quoi ? Que je regrette ce que j'ai dit ? Que nenni, pas le moins du monde. Le fond est parfaitement vrai, mais j'ai toujours eu des défauts concernant la forme.

- Vous savez... J'hésite un moment puis me lance. On en a croisé une, une fois, sur un monde très loin d'ici. Une pierre qui faisait revenir une seule et unique fois les âmes des défunts, pour dire adieu.

Je reste stoïque même si ma voix tend à se briser sur la fin. Il fait un grand soleil dans ce désert et pourtant, j'ai l'impression qu'il pleut. Parler des morts ne me rends pas fébrile, pas dans sa généralité et pour les hommes qui sont morts sous mon commandement. Non, il n'y a que sa mort à lui qui me fait ça. Ne rien laisser paraître tandis que je sens le regard de Delacruz sur moi. Respirez un bon coup et demander à boire.

- Vous n'auriez pas une autre bière ? On crève de chaud dans ce putain de pays.

   
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Mar 11 Nov 2014 - 0:25
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Malgré la musique, j'entends le Capitaine maugréer au téléphone, même si je ne saisis pas vraiment de mots en particulier. J'imagine qu'il s'agit de ses supérieurs, une demande de compte rendu, ou quelque chose du genre, au final, je m'en fiche un peu. J'esquisse un léger sourire satisfait : ça les fout dans la merde que je ne sois plus de la partie ? Eh bien il fallait y penser avant ! Je porte la bouteille de bière à mes lèvres, mon pied battant le rythme de Casey's Last Ride qui s'échappe de la radio un peu grésillante. Peut-être qu'un jour, j'en achèterai une nouvelle...
Sa conversation téléphonique terminée, le Capitaine Morgan me fit l'insigne honneur de me rejoindre sur la terrasse, et pour le coup, je ne fais que rouler les yeux au ciel, soufflant de désespoir, laissant retomber ma tête en arrière, m'attendant cette fois-ci au refrain habituel, dans le cas de refus d’obtempérer, du genre menace, d'abord verbale puis finalement physique. Et puis merde, qu'elle me colle une prune, comme ça le SHIELD sera aussi emmerdé que moi... Mais à la place de ça, elle vient simplement s'assoir à la chaise où elle se trouvait plus tôt. J'arque un sourcil, surpris de n'entendre qu'un silence de plomb suivi d'un long soupire. Je relève légèrement la tête, roulant un œil jusqu'à Morgan qui, bras et jambes croisés me lance un regard dur, certes, mais beaucoup moins belliqueux que tout à l'heure. J'ai l'impression qu'elle attend quelque chose, du coup, c'est à mon tour de soupirer, ramenant ma tête à sa place et prenant une gorgée de bière au passage, détournant malgré tout le regard, en attendant que ça tombe...
« Vous boudez pas au moins ? J'ai encore un moment à poireauter là et j'vais pas attendre en plein cagnard comme la dernière des connes. Faut pas mal le prendre, j'ai tendance à m'emballer lors des missions, mais en général, j'me bats contre des monstres alors ça gène pas.»
Je ne dis rien, et d'ailleurs non, je ne boude pas... Je garde les yeux rivés sur l'enclos du garage, fixant un point inexistant, l'air pensif. Je dois reconnaître que, malgré son sale caractère et ses carences en matière sociale, elle m'amuse un peu. Elle est maline, plus que son impulsivité peut laisser paraître. Je comprends qu'elle a été forgée ainsi, après tout, qui sait ce qu'elle a vécu... Au final, c'est pas contre elle que je suis le plus en colère, c'est contre eux.
« Vous savez...»

Elle hésite, marquant une pause, attirant mon attention, puis reprend :
« On en a croisé une, une fois, sur un monde très loin d'ici. Une pierre qui faisait revenir une seule et unique fois les âmes des défunts, pour dire adieu.»
Nos regards se croisent et je la fixe, tout aussi stoïque qu'elle en a l'air, mais au fond, je sens mon cœur se serrer. Si l'espace d'un instant, le mari et le père en moi hurle qu'il pourrait bien tout faire pour obtenir ce genre de pierre, le pragmatisme ou bien peut-être la résignation l'étouffe sachant pertinemment que ça ne mènerait nulle part. Je ne suis pas croyant, mais ma mère et sa mère avant elle l'étaient, et le respect des morts est une chose qu'elles m'ont inculqué. Les morts doivent rester à leur place, c'est l'équilibre. Et si l'homme commence à jouer au démiurge, alors règnera le chaos le plus total... Les progrès de la médecine s'en charge déjà, autant ne pas y rajouter ce genre d'expérience...
Surtout éphémère... Je rêve souvent d'elle, de leur visage, de leur sourire...
Morgan respire profondément, comme pour chasser la moindre émotion, mais ce regard, il ne me trompe pas, je le vois tous les matins dans le miroir.
De la façon la plus raffinée qu'il soit -et si vous avez un doute, il s'agit effectivement d'ironie - elle me demande une bière, appuyant sur la météo propre à ce climat désertique. J'esquisse un léger rictus, pinçant les lèvres, puis finis par me lever péniblement, allant chercher la boisson dans mon frigo, à l'intérieur du bungalow. Je décapsule la bière à l'aide du rebord de la table et la tend à la femme, avant de me réinstaller. Après un silence, peut-être un peu gêné, après tout je n'ai pas l'habitude d'avoir de la compagnie, je lui demande :
« Vous l'avez utilisée ?... Cette pierre.»
Après tout, pour savoir ce qu'elle faisait, cette pierre, il a bien fallut que quelqu'un l'utilise.
Peut-être que je ne devrais pas insister sur cette pierre, à cause du regard qu'elle avait tout à l'heure, mais après tout, elle n'a pas eu cette délicatesse tout à l'heure... Avant qu'elle ne pense que j'ai envie de l'utiliser, et qu'elle ne pense que ce soit un autre moyen de monnayer mon retour, je reprends, en tirant une cigarette du paquet entamé :
« Le deuil, c'est comme le cancer, y'a ces cinq étapes-là, le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l'acceptation.»
J'allume la cigarette, tire une bouffée puis souffle un nuage de fumée, l'air pensif. Je ricane un peu, songeant que je suis bloqué à la quatrième étape et que je n'arrive pas à accepter. Je sais au fond de moi que ce n'est pas faire mes adieux qui me permettrait d'avancer. Non, c'est trouver un nouveau but à ma vie.
« Ouais... putain c'qu'elle est longue, la quatrième étape...»


   

Phantasmagøria


   
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Lun 5 Jan 2015 - 20:36
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Hidalgo & Erika
Mon pied se balance doucement dans le vide tandis que j'attrape la bouteille que me tend mon infortuné camarade et le remercie d'un petit geste de tête. Il n'est pas trop tôt, je commençais à avoir la bouche pâteuse à force de parler pour ne rien dire. Je me délecte presque de la bière qu'il me sert. Je tente de me rationner pour ne pas trop abuser de la bonté de celui que je traitais de tout les noms il n'y a pas trente minute de cela.

Bizarrement, je ne me sens pas l'envie d'être la même que d'habitude. En temps normal, j'aurais surement fait une blague de mauvais goût sur sa bière; lui disant d'arrêter de me servir de la pisse de cheval pour me donner une vraie bière. C'est surement que je l'ai chopée cette putain d'insolation au final. T'es malade, Morgan ? Tu découvres que t'as encore des sentiments qui naviguent dans les torrents de poussières qui alimentent ton coeur ?

Mes pensées dérivent, je commence à me souvenir de tout ce que j'ai refoulé. De tout de lui. Le regard absent, la bière chauffant dans mes mains, je sens ma respiration ralentir, mes inspirations comme mes expirations devenir plus profonde, plus lente, comme je l'ai appris à l'entrainement. Maitriser ses sentiments. Maitriser sa peine, son chagrin. Sa colère.

La voix d'Hidalgo me tire de mes funestes pensées. Encore heureux, j'étais à deux doigts de laisser s'échapper la bière, perdant ainsi ce qui me reste afin de me rafraichir. Quoique la température de la bouteille n'ait déjà bien chauffé. Encore heureux, j'étais à deux doigts de m'échapper. Mes mâchoires se serrent puis s'écartent afin de laisser le houblon couler dans ma gorge.

- Bien sûr que l'on a essayé. Du moins, je l'ai fait, c'était mon devoir en temps de capitaine de voir si c'était la bonne pierre. Me ressaisissant, tentant désespérément de ne pas me ratatiner sur ma chaise, je me redresse et reprend mon sourire de tombeuse. J'essaye du moins, en vain. La chaleur me zappe mes forces et si j'ai un peu d'entrainement sur le contrôle des évènements, une guerre psychologique comme j'ai du livrer plus tôt et qui s'est en plus soldé par un échec n'est pas mon lot. Je laisse ça à la jumelle. On venait d’abattre la dernière pierre de ce que les Autres appellent leur Nexus : Comprenez le Coeur de leur système. Ils avaient déjà récupéré la pierre et comptaient la vendre. On pouvait pas laisser faire ça. Je hausse des épaules, c'est d'une putain de logique. Du coup, on a attaqué et on a réussi alors qu'ils passaient prêts de la Terre.

Je marque une pause. Ai-je vraiment le droit de raconter ça à un civil ? A un mec qui vit au milieu de nul part, entouré de ses chiens et qui picole à longueur de journée ? Oh... Et puis merde.

» Alors, j'ai chopée la pierre, en pleine main, comme je tiens la bouteille là. Je la lève et fronce les sourcils, pour montrer la volonté qui m'animait à ce moment là. Cette volonté qui fut brisée, anéantie, vaporisée. Quand je l'ai prise... La vague de souvenir qui m'assaillit à ce moment est trop pénible à soutenir. Je baisse la tête et sent une larme couler sur ma pommette. Quelle honte, quel déshonneur. Tout ça est du passé, du putain de passé, mort et enterré. Alors pourquoi est-ce si douloureux d'en parler. D'un revers de main hautain, j’essuie cette larme disgracieuse qui coule sur ma joue. C'était la bonne et elle marchait. Mon ton est sec, cassant. Je détourne le regard, j'ai horreur que l'on me voit ainsi. Faible, inutile. Femme. J'ai trop lutté, trop longtemps dans un monde macho et dégueulasse pour laisser mes erreurs me briser quand elles le souhaitent.

La remarque du membre tant désiré par le SHIELD est comme un uppercut. D'une justesse sans pareil. Penchée en avant, les bras pendants entre mes jambes, j'en serais presque à m'écarquiller; je baisse la tête, mélange d'émotions instables dans une horlogerie que je pensais finement huilée. T'es pas foutu de faire craquer un pauvre type qui vit avec sept chiens, mais tu t'occupes très bien de toi-même, Morgan ! La voix du sergent-instructeur de l'école militaire est cocasse à entendre à ce moment-là. Qui aurait cru qu'Erika Morgan, la Queen Bitch, Calamity Dog, craquerait en plein milieu du désert ?

- La plus longue marche que j'ai jamais faite. Sans relever la tête, je lève ma bière, sans savoir si mon infortuné camarade en fera de même. A dire vrai, je m'en branle. J'ai cessé de me foutre des autres depuis bien longtemps. Trinquer pour le symbole, pour l'idée qu'il pourra véhiculer. Je lève un oeil en sa direction.

» Au fait... Désolée pour votre femme. Je rougis comme une gamine qui a fait une connerie. La régression totale. Au pire, je pourrais toujours faire passer ça pour une bouffée de chaleur à cause de son désert à la con. Il faut cependant l'avouer, en d'autres lieux, en d'autres circonstances, je ne doute pas que lui et moi, nous aurions pu être de bons potes. La voilà, l'excuse que l'on attend depuis un moment déjà. Elle est sortie et elle fait un bien fou.

Me redressant, je laisse la pauvre Erika pleurnicheuse dans un coin de mon esprit, comme si tout ce qu'il voulait, c'est que j'accepte que malgré ma rock attitude ou mon côté casseuse, il n'a jamais été question de blesser qui que ce soit. Ouaip, je ne suis pas de ce genre là. J'ai pourtant bien l'impression de l'avoir été. Manipulatrice, hautaine, médisante, tout ce que vous voulez. Je suis devenue ce que je hais le plus : ma hiérarchie.

» J'vous demanderais de garder toute cette histoire pour vous. Pas que j'en ai quelque chose à foutre que ce soit confidentiel, allez raconter ça au pécore du coin, il vous foutera surement sur un bûcher.  Nan, juste que.. Voyez le genre. La bière est chaude maintenant, mais je la bois malgré tout. Comble de l'ironie, la petite page de publicité de la vieille radio prend fin et Hound Dog du King commence à se faire entendre sur le plancher du bungalow.

Ils ne sont pas beaux là ? Nos deux héros, aussi déglingués l'un que l'autre au final. Morgan... T'es quand même cinglée.

   
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