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Netflix, coffee and troubles

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Jeu 31 Déc 2015 - 17:09
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   Phillys & Charlie
   Netflix, coffee and troubles

Café. Café ma vieille. Tu vieillis ou tu radotes ?

Du café, j'en avais acheté, ce n'était pas le souci en soi - je n'oubliais jamais le café, même plongée au coeur de mes programmes, je n'oubliais jamais le café qui refroidissait à côté de moi - qui n'avait donc jamais le temps de refroidir, si vous suivez ma ligne directrice parce que je ne l'oubliais pas. Ou parce que mon petit ami était une bouillotte attentive. Choisissez. J'avais acheté du café.
Puis, je l'ai bu.
Normal hein ? Non.
La deuxième tasse n'était pas pour moi, mais ça je l'ai oublié en cours de route, je pensais à autre chose. Je faisais autre chose. Je sais plus. Bref, maintenant je cavale en marche-arrière pour récupérer deux autres gobelets fumant de bon vieux café comme on l'aime – caféiné. J'avais un rendez-vous, voyez vous – du genre qui nécessite sarcasme et caféine plutôt que talons et sourire. Aka. Mes préférés.

Aujourd'hui est un grand jour. Je vais – emmerder – rencontrer Phillys. Oui, ça m'a pris comme ça, ce matin, j'ai bondit à l'aube, et tada, mon cerveau a étalé la grille du plan new-yorkais devant mes yeux pour préparer le terrain. Je veux rencontrer Phillys.
Billy - mon partenaire confrériste, mon petit corbeau, mon BCE ( Best Confrériste Ever )  - m'en avait parlé il y a quelques jours – il l'avait rencontré lors d'une mission ( où je n'étais pas. Sale traître. D'accord, en tant que geek de la Confrérie, j'avais souvent autre chose à faire que remuer mes fesses en mission – filer un réseau sécurisé au vioque magnétique ou hacker les secrets croustillants du SHIELD ou du président – et de toute façon je ramenais rarement littéralement mes fesses nulle part. Network, jackass. Je m'égare. Il avait rencontré cette fille – jeune, talentueuse, pleine de projet, pas-encore-de-la-confrérie-mais-ça-serait-cool ( le pauvre ? Il sait de quoi il parle ?  Si elle est un dixième de ce que j'espère d'elle il n'aura aucune envie de nous avoir tous les deux sur le dos. Quoique. Je suis inégalable dans le genre emmerdeuse, et c'est mon corbac gay S&M ).  Bref, depuis je voulais la voir ( «  MON DIEU JE L'AIME » j'avais hurlé sur le coup en collant un baiser sur la joue de mon partenaire. Je l'aime elle. Enfin, ses pouvoirs. J'aime Johnny en vrai, pas la peine de rouler des yeux comme ça Salamèche. ) et j'enquêtais avec ma fidèle Herbie ( comme ça, c'est pas MON IA ? J'attends mon bracelet moi. ) en attendant de pouvoir me déplacer - il fallait, forcément, que ce soit le moment où Billy ait besoin de moi en mission, n'est-ce pas ? Je l'aimais fort mon corbac S&M, mais parfois, il n'arrivait pas à se débrouiller sans moi ( et mes commentaires extrêmement sarcastiques et indispensables ).

Mes « recherches » ( mot bien innocent ) ont comblé les trous des deux trois trucs qu'il savait. D'où ma présence, dans ce quartier, un gobelet de café brûlant dans chaque main ( promis, j'ai pas bu ), à la recherche de ce fameux local où officiait Pollux. Défense des mutants et surtout des mutants pas hétéros. Ca ne manquait pas à la Confrérie des gays, gais, bi et compagnie, mais nous n'avions pas de succursale spécifique ; ( ça aurait aboutit à poser certaines questions à Magneto, et personne s'était encore dévoué. Et je doutais qu'il ait un pc plein de porno pour me permettre d'avoir mes réponses sans poser de questions ). J'aimais bien l'idée, réfléchissais-je en faisant la moue et suivant le signal gps que m'envoyait mon cerveau. Par là. C'est là.

… Charlie, pense à sonner, c'est gentil, c'est poli. Ca empêche les crises cardiaques et de se prendre les mugs à la gueule ( oui, je suis une squatteuse qui sonne à la porte de ses squats. Bah, vous croyez quoi ? S'il y a personne, personne répond, au pire c'est un héros grec sexy, et si y a quelqu'un, il me prends pour une foutue girl-scout-lesbienne-aux-cookies. Win win. Et ça permet de ne pas se prendre des chiens au cul parce qu'on est passé par la fenêtre ( et les chiens ça joue pas en réseau. Con. ).

Sonner, oui. Je me jetais à corps perdu ( littéralement ) dans le réseau qui environnait le local. J'aime bien New York. Difficile de trouver un coin sans électricité et sans un tant soit peu de réseau internet ( du coup je suis une pile électrique et dormir c'est pour les faibles ). Ne pas s'égarer dans le réseau, ne pas explorer, ne pas pirater, ne pas causer avec un processeur ou deux, rester concentrée. Technopathie, pas conscience des réseaux. Mais la technopathie, c'est chiant comme la pluie ! Oui, mais c'est pratique, concentre toi Tink. Je fais fonctionner les appareils électriques de la pièce au petit bonheur la chance, l'ordinateur qui clignote, la cafetière qui s'excite, équivalent d'un salut de la patte entre technopathes et assimilés.

Heyyy...je peux peut-être ? Je fronce les sourcils, je fais la moue, je bouffe ma lèvre inférieure : j'ai réussi une fois à produire un hologramme de ma personne, et après j'ai fait la sieste. De plusieurs jours. Mais, à ma défense, au passage j'avais du piraté le SWORD et envoyer un hologramme dans l'espace c'est pas comme faire un jogging autour de Central Park ( heureusement ) - allons y mollo, avec nos petits tests des derniers mois. Normalement, je suis apparue dans le local. Peut-être, j'ose pas voir au travers des appareils ou même de l'hologramme, je préfère économiser des forces - Parce que je ne veux pas comater après. J'ai des choses à faire, merde. J'agite le gobelet de café, sans en reverser une goutte - il est possible que seul un gobelet joyeux et sautillant dans l'espace soit visible. Possible aussi que mon miracle de technologie soit gâché par la présence d'une armoire ou de carton. Ou que je sois dans les wcs. Mais hey, il y a bien des haut-parleurs :

« Bonjour, c'est moi. Cha. Tink. Network. Oh pis merde. J'ai du café, hey ?  Tu m'ouvres ? »


WILDBIRD
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Mer 13 Jan 2016 - 1:07
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Le temps est une drôle de chose. Il file entre vos doigts souvent sans que l'on sans aperçoive. Une fois n'est pas coutume ; les jambes croisées sur la table basse, mes docks aux couleurs de l'union jack formant un douloureux contraste sur le fade contreplaqué du meuble, je me prend à fredonner du RENT « Time fly... Time dye, glory...  ».
Autour de moi les affiches bariolées ressortent dans la demi-pénombre du local. Faudrait que j'ouvre les volets. La flemme. Pour une fois. Je laisse le temps passer ; le temps, la situation, m'échapper. Tu ne peux pas tout contrôler Smith. Laisse toi aller. Durant un instant me voilà calme, posée. Dans une minute peut-être, je bondirai. Lapin blanc courant après le temps hurlant à la lune, aux gens : les minutes perdues le sont pour toujours. Je pourrait m'en faire un tatouage, ultime hommage à Alice et Wachowski, mais je ne suis pas d'humeur.
Mon passage au Kansas m'a fait du bien. Les mois qui suivirent aussi. Eu besoin de m'éloigner, de partir, encore.
Pour comprendre, pour accepter. Oui, je ne serai jamais templier, jamais loyal-bon comme Bobby (où l'image que je me fais de lui. Mon alignement à moi, il est plutôt du coté des gris. Désolée Rainbow.
Le temps passe, lasse et casse, et de façon surprenante je suis okay avec ça. Ils se envolés, les jours, et maintenant ma vie a changé.
Mettre en place mon association m'a donné un objectif.. Même dans la zone neutre ont peut faire parti de quelque chose de plus grand que soi. Alors plutôt que de m'attaquer presque seule et sans armes au géant sectaire anti-mutant, Don Quichotte face à des moulins, je décide de bâtir un pont.

Croyez le où non, pierres par pierres ça prends un moment. Rentrée de Wichita j'avais trouvé un local à Brooklyn (Drake ne m'aurai jamais laissé m'installer à Hell's Kitchen) et une partie de mon brevet en permettait la location. Et quoi ? Que voulez-vous que je fasse de cet      argent à par l'investir dans des projets et de l'humanitaire, le placer en bourse ? Pas mon genre, le Kat-40 c'est un jeu facile pour un esprit comme le mien. Et l'ennui, pas un mot de mon dictionnaire.
Étonnamment mon idée a eu plus de succès que ce que je croyais, on prévoit déjà une soirée de fin d'année et parmi les adhérents je reconnais maintenant des visages de précédentes sessions et même parfois de la dernière Pride Parade.  
Aujourd'hui personne. Le local vide résonne des tic-tac des secondes que je laisse s'enfuir. Je suis arrivée avant le soleil, enveloppée d'ombres et de sommeil. Je vendrais mes docks pour du café, mais j'ai finit le dernier paquet un soir de mauvais temps. C'est a Lindsey d'en ramener mais elle ne sera pas là avant 14h. Une heure comme celle-là semble ne jamais venir, autre paradoxe temporel.
J'avais finit ma tasse au 24 h/7 du Starbuck et mes muffins demeuraient, complètement intacts, à bonne distance de mes pompes.
Et entre ces objets qui jamais, oh grand jamais, ne devait interagir : une pile de dossiers. L'imprimé de mes sept années passée à Arme X. Nom de code : Bluesynapse. Charmant n'est-ce pas ? Moins nébuleux que Pollux, presque engageant. Dommage qu'un tel alias ai été créée dans le sang et les larmes.
Mais je m'égare, et j'ai jurai que je ne retournerai plus à Oz. No place like home… Ma maison, c'est une notion, une zone vague entre le Kansas et New-York, entre les sourcils froncés de Bobby, la moue malicieuse d'Archer-Donovan, le rire franc de Billy et la courbe des sourires de Riley. Il n'est pas nécessaire de tout savoir, pas besoin de toutes les réponses. Un pas en avant, trois pas en arrière. Comme prise, glitchée, dans un script voué à recommencer encore et encore. Mais pour l'instant, je vais de l'avant. Je rebâtis. Il a fallu que deuil se fasse, mais ça va mieux.

« Find one song,
Before the virus take hold
Glory- Like a sunset...  
 »

Je fatigue un peu, mes lèvres se formant autour des paroles sans qu'elles effleurent réellement mon esprit. Mentalement je calcul les choses qui restent à faire. Rappeler la psychologue, voir si elle peut se libérer un jour de plus. Organiser un atelier pour les mutant gender-queer souffrant de Stress post-traumatique (Been there, done that). Peut-être un rendez-vous pour les parents. Entre ceux qui ont du mal avec la mutation, l'homosexualité, les deux, ce qui essayent, ceux qui pensent que ça se soignent, un éventail de possibilités, de réponses et d'éducation est à faire. Sérieusement, je croyais avoir eu une adolescence difficile mais en dépit de tout j'avais un entourage bienveillant et ça ce n'est pas donné à tous.  Mutant and Proud ne répare certes pas les foyers brisés, ni ne rend les amours perdues, mais il donne l'opportunité de créer des liens plus forts. Une grande famille unie par quelque chose de plus puissant que le sang. Et croyez en mon expérience, ça en vaut la peine.

Mes réflexions plus joyeuses furent interrompues par une étrange alerte. Mes sens sont attirés, irrémédiablement, métal glissant par magnétisme vers l'aimant. Le décompte de l'horloge se ralentit, le son me parvient lointain derrière un épais rideau mouvant. C'est un sentiment familier, comme la statique lovée autour de mes poignets, comme plonger dans le réseau. Une chatouille. Un bruit de pas feutrés. Comme si de l'autre côté du miroir, par delà ce que les sapiens appellent réalité, dans le réseau où tout est plus grand, quelqu'un venait toquer à ma porte.
Le sifflement des unités centrales me sort de ma transe. Abasourdie, je fixe les écrans grésillants, avant de regarder la cafetière s'agitant d'elle même.
Je suis sûre que ce n'est pas moi. Alors qui... ?

Le questionnement n'a pas finit son chemin, qu'une silhouette, pixels, statiques et lignes de code holographiques, prend forme devant moi. Mais que ?
Je penche la tête, ma bouche prend un sourire au discours de l'ombre. Son visage ne m'est pas inconnu, mais plus que cela c'est sa présence que je ressens. Quelque chose d'habituel, quelque chose de vrai. Je devrai être méfiante, rien ne dit qu'il ne s'agit pas d'un coup monté ou d'une autre hallu' de ma part. Mais mon intuition me pousse à songer le contraire. Je laisse mes yeux courir sur cette figure, traçant sans les comprendre traits et paternes.



Où s'est-on rencontré ? J'ai l'impression de te connaître depuis toujours ? Qui es-tu sœur du réseaux ? Est-ce qu'il y' en a d'autre comme toi ?
…. Est-ce qu'il y' en a d'autre comme moi ?




Je me lève soudain, les yeux dans la matrice, les bras couvert d'électricité. Il faut que je me calme. Je me trouve pleine d’appréhension, nerveuse, comme si je rencontrai pour de bon une personne alliée dont on m'avait conté les aventures.
Ça devrait m'embêter, Oz sait que j'ai autre chose à faire aujourd'hui mais… C'est à la fois  inattendue et tellement juste.
Je me fixe dans la glace une seconde, retenant un rictus narquois. Elle me renvoi la même image d'adolescente brune, un peu maladive et causeuse de problèmes qu'à l'ordinaire. Comme si il y avait quoique ce soit d'ordinaire dans la vie de Phillys freakin' Smith.

« Bon sang, tu ne pourrais pas avoir l'air plus lesbienne même en essayant  » Semble grincer mon reflet d'un ton moqueur.

Sans lui porter davantage d'attention je courre à la porte. Je me débat un instant contre l'angoisse, deux contre la serrure.
Le battant s'ouvre grand, révélant une femme blonde et ébouriffée (dans le genre qui manie l'effet décoiffée à la perfection, décontracte sans avoir l'air d'essayer, charismatique sans se forcer). Mes pupilles s’écarquillent en la voyant :

« - Cha ? Du Cheshire ? C'est toi qui est apparu dans mon local ? Tu saurais disparaître complètement pour n'être plus qu'un sourire ? Je t'ai senti dans le système, rentre !

J'essaye de ne pas l'envahir sous mon avalanche de mots. Trop tard. Mais j'ai rarement été ainsi excitée dans ma vie. C'est au même niveau que ma découverte du saphisme. Comme si le monde avait toujours été fade, sans couleur et que sa seul présence peignait soudain le monde autour de moi de nuances jusque là méconnues. Cette fille fait vibrer la corde profonde de Phillys la mutante. Tirant sur le câble depuis l'autre bout du réseau.
Mes bras se meuvent un peu, je m'écarte de l'embrasure pour la laisser découvrir le local, mes membres m'étant soudainement étrangers.

- Il y'a des muffins sur la table. A la citrouille, aux noix et chocolat, citron vert, myrtille…Sert-toi, je t'en pris.

Ma voix est bizarre. On dirait celle d'une gamine (tu es une gamine Smith !). Je chasse une mèche rebelle de dessus mon front, me souvenant pourquoi je suis ici dans un premier temps. La porte se clos d'un geste de ma part, les lumières s'allument sur un claquement de doigts.

- Bienvenue à Mutant and Proud. Je suis Phillys. Si je peux t'aider en quoique ce soit, n'hésite pas à me faire savoir Cheschire Cha-Twink-Network-cat ! Merci pour le café.

Après un instant de silence de ma part, je ne peux m'empêcher d'ajouter :

- Comment tu as su pour moi ? Tu m'as sentie dans le réseau ? Je t'ai sentie, c'était….étrange. Pas mauvais étrange, plus volte-face étrange, tu vois ?

Bien une lesbienne doublé d'une fébrile simple d'esprit. Un autre coup d'éclat de ta part Phillys Smith. A n'en point douter.
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Lun 28 Mar 2016 - 17:07
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   Phillys & Charlie
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J'ai l'impression que je vais exploser, je surchauffe comme ma cafetière par jour de mauvais temps ou un pc sur des genoux en pleine LAN au cours d'une canicule. Hey, en soi, c'est presque normal entre les gobelets brûlants mes paumes – canicule – et l'effort que ma mutation vient de fournir – LAN. Normal aussi vu ce qui - pour moi, en tous cas, pour un humain lambda ne doit sentir que l'odeur de Hell's et entendre la migraine indue par le ronronnement des bagnoles aux pots d'échappement foutus, j'en sais rien moi, mes sens n'ont pas vraiment de corrélation avec ceux des humains normaux. Et j'ai pas assez de temps d'attention pour m'y attarder alors que tant de mondes et de possibilités s'ouvrent à...bref, hem, j'en étais où ? Donc, oui.. Normal, normal que j'ai l'impression de survolter d'énergie telle une pile électrique qui a mélangé café ( litre d'expresso ) et boisson énergisante ( j'ai essayé : cool, top moumoute, would recommend. Johnny non, apparemment. ) : j'ai l'impression d'être dans le réseau, sans y être. Enfin, si, j'y suis, mais euuuh. Difficile à expliquer, je suis survoltée, dans un état qui dépends habituellement entièrement de la présence ou non du réseau, sauf que là je fais pas exprès et j'en sens pas tellement que ça,  je touche quelque chose de nouveau du bout des doigts, sans pouvoir le saisir. Frustant. Excitant. Un coup de jus - positif, je n'ai rien contre l'électricité statique ou les surcharges du réseau, tout au contraire.  Je suis derrière la porte. La porte s'ouvre. La porte est ouverte. Heeeey new-BFF-cachée derrière la porte !

J'entre d'un pas enthousiaste.

Okay, je me propulse d'un bond très enthousiaste tendance kangourou, une longue foulée bien élastique voilà.  Bon, c'est le bordel là dedans, mais un joyeux bordel qui me donnent envie de sautiller - nope, marche arrière, qui fait que je sautille, voilà, alors que je m'aventure dans la pièce, un peu curieuse et le cheveux en bataille. Mon regard volète dans la pièce - affiches, couleurs, dossiers, gobelets vides, sentiment de bordel qui m'accueille à bras ouvert - mais pas longtemps. J'ai mieux à regarder. Elle.

J'aime bien le style de la jeune fille qui me fait face – je ne suis pas hyper sensible à ces choses là en général, l'apparence des gens se classant entre snobs trop bien habillés avec qui je n'ai aucune envie d'avoir une conversation et … les autres. Quelques rares qui me donnent envie d'high-five, mais … pas comme si j'avais l'habitude de rencontrer des gens IRL, en fait. Aussi brune que je suis blonde, mais le même genre de silhouette et d'attitude ( vatefairefoutre ) que moi et surtouuuut j'adore l'énergie qui pulse d'elle, et les mots qui sortent de sa bouche. « - Cha ? Du Cheshire ? C'est toi qui est apparu dans mon local ? Tu saurais disparaître complètement pour n'être plus qu'un sourire ? Je t'ai senti dans le système, rentre ! » Pour une fois je ne m'ennuie pas et je suis engagée dans une seule et même conversation, promis, pas de sms par télépathie en douce ni de tumblr en cachette, ça va vite, c'est la joie.

« - Yes ma'am ! »

« - Il y'a des muffins sur la table. A la citrouille, aux noix et chocolat, citron vert, myrtille…Sert-toi, je t'en prie. »  Charlie Todd-Morgan-Storm ( il va vraiment que je réfléchisse à cette histoire de patronymes, sérieusement. Une fois que j'aurais demandé Salamèche en mariage quoi ) est rarement sans voix. Jamais, en fait – sauf que là... ouais. A part ma salutation de base, je me tais, je fais wah, la bouche en rond parfait et la tête qui tourbillonne dans tous les sens. Je tourne sur moi-même pour tout voir, jusqu'à saisir un muffin citrouille. Un muffin à la citrouille. J'adore cet endroit.

Je me sens honorée, et toute petite, toute anxieuse – ce qui n'est vraiment pas dans mes habitudes. La dernière fois que c'est arrivé c'est quand Johnny avait voulu me jeter dehors de son squat – et que j'avais découvert que me faire gueuler dessus parce que grand abruti bodybuildé ne m'indifférait pas tant que ça. Encore avant, quand j'avais rencontré Erika, ma grande sœur – qui a parlé de pirater une agence non-gouvernementale-hyper-dangereuse ? Regardez donc une vidéo de chat pour voir si j'y suis.  Là, je me sens toute petite, et j'oublie de fermer la bouche pour cligner des yeux – gah. « - Bienvenue à Mutant and Proud. Je suis Phillys. Si je peux t'aider en quoique ce soit, n'hésite pas à me faire savoir Cheschire Cha-Twink-Network-cat ! Merci pour le café. »

« -Merci pour le muffin, » j'articule difficilement et très salement, un muffin coincé dans ma bouche comme si j'étais un hamster. Délicieux, même si mon ton quelque peu emprunté ( étranglé ) ne traduit pas tout à fait ma joie intense. Traduit plutôt ma mal-politesse alors que je tente lamentablement d'avoir l'air digne mais entre le muffin dans ma bouche, la joie dans mon cœur et l'électricité statique dans mes veines, ajouté à la voix de Pollux dans mes oreilles... Okay, j'ai une capacitié inouïe à faire dix mille choses à la fois grâce à l'add-on onglets de mon cerveau mais pouce ou blue screen là. C'est comme au restaurant ( pas que j'y aille souvent ) ou dans les cafés ( ah ça par contre j'y vais souvent ) : pourquoi on vous demande si c'est bon au moment où vous enfournez la nourriture dans votre gosier hein ? Après, on s'étouffe et on meurt sans finir son assiette et son café refroidit ad vitam aeternam. Gâchis.

«- Personne ne m'appelle comme ça. J'adore. »
Concluai-je avec un enthousiasme non dissimulé en engloutissant proprement mon muffin.  «  Tu as fait ça ? Toute seule ? Waw. Mutant and proud... » Les mots roulent dans ma bouche, je suis véritablement impressionnée. Pourquoi est-ce qu'elle a l'air d'autant gérer hein ? « Comment tu as su pour moi ? Tu m'as sentie dans le réseau ? Je t'ai sentie, c'était….étrange. Pas mauvais étrange, plus volte-face étrange, tu vois ? »

« - Ne me déteste pas s'il te plaîiit ! »

Puppy eyes et bras jetés autour de son cou – je fais une grimace éloquente - jeeeeeez, j'ai honte, laissez moi rouler sous le lit, m'enrouler dans les affiches et noyer mon désarroi dans le café. Je me propulse presque immédiatement à quelque distance – café ! Où est mon café – ah, ici, oh tiens, mon café, slurp.

« Je suis nulle, j'ai pas de merveilleuse histoire à te raconter, oh mon dieu je te senti, j'ai accouru, Best Friend Forever, chassé croisé sur internet et cetera et cetera - Billy. Billy m'a parlé de toi, tu sais le confrériste, tout de cuir vêtu assisté par la meilleure confrériste de tous les temps qui sauve ses miches avant même d'avoir bu son café du matin ? C'est moi, désolée de l'intrusion, okay non pas désolée, tu m'as vu ? 'fin t'as vu mon sourire ? J'y travaille encore, c'est à voir. Bref, »
intimidée et sans voix, moi ? Ça c'est quand il n'y a pas de café : j'ai commencé à faire les cent pas dans la pièce, en buvant une gorgée à la place de reprendre mon souffle lorsque trop de mots se bousculaient dans ma gorge. Memo important : pour me faire taire, faites moi boire. Du café, j'entends. «- il m'a dit qu'on devait absolument se voir, BFF possible, que t'étais géniale et je t'ai pas trouvée sur internet, du coup j'ai enquêté, bonus super-pouvoirs et... vous avez un site au fait ? »
WILDBIRD


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